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Maurice Allais pour un protectionnisme européen ”raisonné”

Maurice Allais pour un Protectionnisme Européen "raisonné"

 





Lettre aux français, le cri d'alarme du seul prix Nobel Français


d'économie :


 

 

Contre les tabous indiscutés par Maurice Allais.

 

Ex:  http://robertofiorini.blog4ever.com/ 

 

Le point de vue que j'exprime est celui d'un théoricien à la fois libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m'apparaît fausse, artificielle. L'idéal socialiste consiste à s'intéresser à l'équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l'efficacité de la production de cette même richesse. Ils  constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d'une même doctrine. Et c'est précisément à ce titre de libéral que je m'autorise à critiquer les positions répétées des grandes instances internationales en faveur d'un libre-échangisme appliqué aveuglément.

 

Le fondement de la crise: L'organisation du commerce mondial

 

La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du « protectionnisme », dénonciation absurde à chaque fois qu'elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d'être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j'ai par le passé nommé « des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années» (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l'actuelle crise: l'organisation du commerce mondial, qu'il faut réformer profondément, et prioritairement à l'autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire.

 

Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur  ignorance de l'économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes: il en existe certains de néfastes, tandis que d'autres sont entièrement justifiés.

 

Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n'est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C'est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d'avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c'est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l'Europe. Il suffit au lecteur de s'interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres - si ce n'est des écarts plus importants encore - pour constater que la concurrence n'est pas viable dans la grande majorité des cas. Particulièrement face à des concurrents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d'œuvre, sont extrêmement compétents et entreprenants.

 

Il faut délocaliser Pascal Lamy !

 

 

Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m'apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d'aggravation de la situation sociale. A ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d'un contresens incroyable. Tout comme le fait d'attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l'ont précédée. Au contraire, les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l'arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler. Comme je l'ai précédemment indiqué, nous faisons face à une ignorance criminelle. Que le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré: « Aujourd'hui, les leaders du G20 ont clairement indiqué ce qu'ils attendent du cycle de Doha : une conclusion en 2010 », et qu'il ait demandé une accélération de ce processus de libéralisation m'apparaît une méprise monumentale. Je la qualifierais même de monstrueuse. Les échanges, contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu'un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant, commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas! Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la suivante: il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage!

 

Plus concrètement, les règles à dégager sont d'une simplicité folle : du chômage résultent des délocalisations elles- mêmes dues aux trop grandes différences de salaires ... A partir de ce constat, ce qu'il faut entreprendre en devient tellement évident! il est indispensable de rétablir une légitime protection. Depuis plus de dix ans, j'ai proposé de recréer des ensembles régionaux plus homogènes, unissant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes conditions de revenus, et de mêmes conditions sociales. Chacune de ces « organisations régionales» serait autorisée à se protéger de manière raisonnable contre les écarts de coûts de production assurant des avantages indus à certains pays concurrents, tout en maintenant simultanément en interne, au sein de sa zone, les conditions d'une saine et réelle concurrence entre ses membres associés.

 

Un protectionnisme raisonné et raisonnable

 

 

Ma position et le système que je préconise ne constitueraient pas une atteinte aux pays en développement. Actuellement, les grandes entreprises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles partiraient si les salaires y augmentaient trop. Ces pays ont intérêt à adopter mon principe et à s'unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour développer à leur tour ensemble un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien de salaires bas. Cela pourrait concerner par exemple plusieurs pays de l'est de l'Union européenne, qui ont été intégrés sans réflexion ni délais préalables suffisants, mais aussi ceux d'Afrique ou d'Amérique latine. L'absence d'une telle protection apportera la destruction de toute l'activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c'est-à-dire de toutes les industries de l'Europe de l'Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu'avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l'industrie française finira par partir à l'extérieur. Il m'apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu'elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneumatiques pour automobiles, avec les annonces faites depuis le printemps par Continental et par Michelin. Si aucune limite n'est posée, ce qui va arriver peut d'ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d'emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l'industrie, mais tout autant dans l'agriculture et les services.

 

 

De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des économistes qui emploient le mot « bulle». Qu'il y ait des mouvements qui se généralisent, j'en suis d'accord, mais ce terme de « bulle» me semble inapproprié pour décrire le chômage qui résulte des délocalisations. En effet, sa progression revêt un caractère permanent et régulier, depuis maintenant plus de trente ans. L'essentiel du chômage que nous subissons tout au moins du chômage tel qu'il s'est présenté jusqu'en 2008 - résulte précisément de cette libération inconsidérée du commerce à l'échelle mondiale sans se préoccuper des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu'une bulle, mais un phénomène de fond, tout comme l'est la libéralisation des échanges, et la position de Pascal Lamy constitue bien une position sur le fond.

 

Crise et mondialisation sont liées

 

Les grands dirigeants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu'une partie des causes du problème. Crise et mondialisation : les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu'est la libéralisation nocive des échanges internationaux. Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c'est une erreur folle.

 

Pour ma part, j'ai combattu les délocalisations dans mes dernières publications (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fondateurs du marché commun européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons, ensuite, ouvert l'Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s'en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s'étonner des conséquences !

 

Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décennies, il constaterait que les événements que nous vivons y ont été non seulement annoncés mais décrits en détail. Pourtant, ils n'ont bénéficié que d'un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s'interroger.

 

 

Un prix Nobel ... téléspectateur

 

 

Les commentateurs économiques que je vois s'exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l'actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n'avaient pas annoncé l'arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d'entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n'étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j'annonçais, et j'écrivais, il y a plus de dix ans, qu'une crise majeure accompagnée d'un chômage incontrôlé allait bientôt se produire. Je fais partie de ceux qui n'ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu'ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j'ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j'assistais en téléspectateur le message que j'étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n'est venue d'aucune chaîne de télévision et ce, durant des années.

 

Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France: certains experts y sont autorisés et d'autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante: je suis un téléspectateur. Un prix Nobel. .. Téléspectateur. Je me retrouve face à ce qu'affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu'il faut faire. Alors qu'en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j'avais constatée lorsque je m'étais rendu en 1933 aux Etats-Unis, avec l'objectif d'étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri: il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd'hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d'autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.

 

Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts particuliers souvent liés à l'argent. Des intérêts qui souhaitent que l'ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu'il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d'un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu'il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.

 

Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu'aux sphères de la politique.

 

Deuxième question: qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu'un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?

 

Dernière question: pourquoi les causes de la crise telles qu'elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d'une profonde incompréhension de la réalité économique ? S'agit-il seulement de leur part d'ignorance? C'est possible pour un certain nombre d'entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs.

 

Maurice Allais.

 


 

(1) l'Europe en crise. Que faire?,

Éditions Clément Juglar, Paris, 2005.

(2) Notamment: la Crise mondiale aujourd'hui, éditions Clément Juglar, 1999, et la Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance: l'évidence empirique, éditions Clément juglar, 1999,

 

Article Paru dans Marianne du 5 au 11 Décembre 2009

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mercredi, 13 janvier 2010 | Lien permanent

M. Allais: l'économie humaniste

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Frédéric VALENTIN:

 

Maurice ALLAIS : L’économie humaniste

Intervention à la 8ième Université d'été de «Synergies Européennes», Groppelo di Gavirate, juillet/août 2000

I - Conception de la science économique

II - L’économie de marchés.

III - La dynamique monétaire

IV - Assomption de l’Europe.

Né en 1911, prix Nobel en 1988, Maurice Allais a publié sur les problèmes de l’Europe, ces dernières années, plusieurs ouvrages destinés à un vaste public. En 1991, avec “l’Eu­rope face à son avenir ”, il posait très clairement le pro­blème des européens : leur tâche dans cette fin de siècle, c’est de réaliser la Communauté culturelle, politique et économique qui constitue la condition de leur épanouis­sement dans le XXI° siècle. Il montre inlassable­ment les ex­tra­vagances et incohérences des conceptions de la Com­mission européenne qui emploie systématiquement la mé­thode autoritaire. On lui doit aussi une clarification des con­ditions de la réussite d’une monnaie commune.

Depuis ces premiers travaux, en 1943, M. Allais donne des leçons de clarté, de lucidité et de courage.  Aussi, après une présentation de sa conception de la science écono­mique, nous exposerons brièvement le cadre qu’il a élabo­ré, l’économie de marchés, et les difficultés que provoque la théorie monétaire dominante, dont les profiteurs sont essentiellement les oligarchies financières. De là, nous mon­trerons les projets d’amélioration de la construction européenne à laquelle le maître se consacre désormais.

I - CONCEPTION DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE

L’autoportrait de Maurice ALLAIS, publié en 19891, expose avec clarté les principes fondamentaux qu’il a suivis dans tous ses travaux : 

 1 - Le critère fondamental de l’expérience. Il n’y a de science que là où existent des régularités susceptibles d’être analysées et d’être prédites. Toute science repose sur des modèles et tout modèle comporte trois stades : hypothèses bien explicitées ; conséquences de celles-ci ; con­frontation des conséquences avec les observations. L’é­conomiste est intéressé par la première et la troisième de ces phases.

Une théorie dont ni les hypothèses ni les conséquences ne peuvent être confrontées avec le réel est dépourvu de tout intérêt scientifique. Une théorie qui n’est pas vérifiée par les données de l’expérience n’a aucune valeur et doit être rejetée. C’est ainsi que récemment (2) le prix Nobel citait le modèle RUNS de la Banque mondiale qui considère 22 régions, 20 produits, 8 périodes et, finalement, 77.000 va­riables.  “En réalité un tel modèle n’a aucune signification ni économique, ni économétrique” 

 2 - La recherche d’invariants. Pour une très large part, l’élaboration des sciences sociales repose sur la recherche de relations et de quantités invariantes dans le temps et dans l’espace. L’activité économique des hommes se ramè­ne à la recherche de surplus, à leur réalisation et à leur ré­partition. Il existe une relation invariante entre la pro­duc­tion et les facteurs fournis dans le passé qui peuvent être considérés comme à l’origine de cette production. De mê­me, on constate une utilité cardinale pour tous les sujets ; elle peut se représenter par une fonction invariante des va­riations relatives de leur capital. Cela vaut aussi pour la dy­namique monétaire.

3 - L’utilisation des mathématiques. Les mathématiques ne peuvent être qu’un outil. La rigueur mathématique des rai­sonnements ne saurait en aucun cas justifier une théorie fondée sur des postulats étrangers à la nature réelle des phé­nomènes étudiés. Le véritable progrès ne réside pas dans l’exposé formel qui ne doit jamais être considéré com­me une garantie de qualité, mais dans la découverte d’idées directrices.

4 - La tyrannie des doctrines dominantes. Ce n’est que par la constante remise en cause des “vérités établies” que la science peut réellement progresser. Mais tout pro­grès se heurte à la tyrannie des idées dominantes et des “es­tablishments” dont elles émanent. Aussi, Maurice Allais reprend-il à son compte le jugement de W. Pareto “l’his­toire de la science se réduit à l’histoire des erreurs des hom­mes compétents” et affirme, avec courage, que l’hom­me de science doit se préoccuper uniquement de la recher­che de la vérité, quoi qu’il puisse lui en coûter.

II - L’ÉCONOMIE DE MARCHÉS

Le modèle d’équilibre général de Walras suppose qu’il exis­te à tout moment un système unique de prix pour tous les opérateurs et que les fonctions sont continues, dérivables et convexes. Ces hypothèses sont totalement irréalistes et donc à rejeter. A la place, M. Allais a développé depuis 1967 un modèle de dynamique économique fondé sur la recherche décentralisée des Surplus distribuables.

A - La recherche de surplus

Le modèle de l’économie de marchés retient les caractè­res essentiels de la réalité, en particulier : il y a, hors d’é­qui­libre, des systèmes de prix spécifiques à chaque opé­ra­tion d’échange ; il existe un ensemble de marchés partiels sur lesquels se fixe un prix par confrontation des offres et des demandes, suivi d’échanges effectifs.

Dans le modèle de l’économie de marchés, les règles de com­portement des agents économiques sont les suivantes (3):

a) Tout opérateur cherche à trouver un ou plusieurs autres opérateurs disposés à accepter un échange dégageant un surplus susceptible d’être réparti.

b) Une situation d’équilibre est celle où il n’existe aucune possibilité de réaliser un surplus quelconque. Une situation d’efficacité maximale reste définie comme une situation où un indice de préférence quelconque peut être considéré comme maximal.

Cette approche présente l’avantage de faire reposer toute la dynamique sur la recherche, la réalisation et la répar­tition des surplus, à la place de la recherche du système de prix d’équilibre.

B - L’efficacité de l’économie de marchés

La réussite économique ne résulte pas d’une recette unique valable en tout temps et en tout lieu. Mais il existe des conditions nécessaires.

1 - Chaque pays est dans une situation où les ressources dont il dispose sont limitées alors que les besoins sont illimités. Tout pays est condamné à l’efficacité, qui repose sur deux piliers : 

 - La décentralisation de la gestion économique : des mil­lions d’agents à la recherche des meilleures solutions ont plus de chance de trouver ces solutions efficaces que quel­ques personnes même très intelligentes. 

 - Les agents économiques doivent être incités à réaliser les progrès techniquement réalisables qu’ils découvrent. Les ré­munérations sont un moyen d’incitation.

2 - Partout dans le monde, la bureaucratie est inefficace. Pour les mêmes raisons : 

 * Loi de Parkinson de prolifération des bureaux. 

 * Loi de mouvement ascendant des rapports (vers les supérieurs).

* Loi de la compétence décroissante (les supérieurs trai­tent d’affaires locales dont ils sont très éloignés). 

 * Prise de décision au hasard (du fait d’un trop grand nom­bre de dossiers à traiter en peu de temps).

Le lien de causalité entre irresponsabilité et mauvaise ges­tion est un des plus sûr facteur d’inefficacité des bureau­craties.

3 - L’État doit faire ce qu’il est le seul à pouvoir faire. Le suc­cès des entreprises dépend de deux sortes de facteurs. Les uns sont positifs, concrets, spéciaux à chaque cas: in­vestissements judicieux ; bons produits ; etc. Les autres sont négatifs et uniformes : rien ne doit venir contrarier les facteurs positifs ; aucun fléau ne doit venir annuler les avantages réunis par les hommes. Or, la lutte contre les facteurs négatifs met en jeu l’État. Il doit protéger l’envi­ronnement, tant la santé que les libertés, la végétation que l’architecture en formulant les réglementations et normes techniques applicables ; et favoriser le travail et le plein emploi des équipements par une politique fiscale adaptée et une gestion du change en relation avec l’État de la ba­lance des paiements courants.

III -  LA DYNAMIQUE MONÉTAIRE

Depuis au moins deux siècles, de profonds désordres moné­taires se sont constatés au sein des économies occiden­tales. Ils se sont caractérisés par des fluctuations considé­rables de la valeur réelle de la monnaie, par l’impossibilité de calculs économiques corrects, par une répartition des re­venus très inéquitable, par des taux de chômage éthi­que­ment inacceptables, par une tendance permanente à spo­lier les épargnants individuels. Le système financier trans­national est générateur de déséquilibres : il donne nais­san­ce à un affairisme malsain et à une spéculation effrénée.

A - A l’origine des crises

Toutes les crises du XIX° siècle et du XX° siècle, la grande dépression de 1929, toutes les crises des monnaies sur le plan international, ont tiré leur origine des soi-disant “miracles du crédit” et de la multiplication abusive des moyens de paiement au seul profit de certains. La monnaie contemporaine est débarassée de tout support matériel. Elle repose sur la seule confiance. La création de moyens de paiement ex nihilo par simple jeu d’écritures ban­caires est assimilé par le prix Nobel à une association de faux monnayeurs.

Qu’il s’agisse des taux de change ou des cours des actions, on constate une dissociation entre les données de l’éco­no­mie réelle et les cours nominaux déterminés par la spécu­lation qui est permise, alimentée et amplifiée par le crédit tel qu’il fonctionne actuellement. Alors que dans un cadre in­stitutionnel approprié la spéculation serait utile et stabi­lisante, elle est actuellement déstabilisatrice et noci­ve. C’est l’importance des flux financiers spéculatifs qui ex­plique l’extraordinaire instabilité des cours du dollar. C’est le développement de l’endettement sur le plan inter­na­tional, avec utilisation mondiale du dollar comme unité de valeur, qui permet au niveau de vie moyen américain de se maintenir à une valeur de 3% plus élevée que celle qu’il aurait dans une situation d’équilibre.

B - L’impôt sur le capital et la réforme monétaire

Afin de rendre équitable la distribution des revenus et de diminuer considérablement l’ampleur des fluctuations, l’au­teur propose une réforme de la fiscalité accompagnée d’une généralisation de l’indexation, ainsi qu’un ensemble de modifications dans le fonctionnement du secteur mo­nétaire et financier.

1 - L’Impôt sur le capital et l’indexation généralisée (4)

La mise en place d’un impôt sur le capital s’accompagne d’une suppression de l’impôt sur le revenu, des impôts sur les bénéfices et de ceux qui frappent les mutations. Le ca­pital taxé s’entend “valeur des seuls biens physiques”.

Cet impôt payé par toute personne physique ou morale se­rait exigible dès qu’existe une appropriation des biens phy­siques, que ces biens procurent ou non un revenu effectif. Le taux de cet impôt annuel serait de l’ordre de 2%. Il ne frapperait finalement que les intérêts et les rentes. Son in­cidence directe serait nulle : aucune modification de l’in­vestis­sement, des prix des actifs, ni de l’offre de capital. In­directement, cet impôt n’affectant pas les entre­pre­neurs dynamiques, il pousserait à investir et accroîtrait l’effi­ca­cité globale de l’économie.

La réforme de la fiscalité forme l’un des volets d’une ré­for­me d’ensemble dont les deux autres touchent d’une part au système du crédit, pour  s’opposer à la création ex ni­hilo de moyens de paiement par les banques, d’autre part à l’indexation généralisée de tous les engagements sur l’ave­nir. L’efficacité de l’économie (et la justice) impliquent que les engagements soient respectés et que ni les créan­ciers ni les débiteurs ne soient spoliés. Cela est réalisé si tous les contractants sont protégés contre les variations annuelles du pouvoir d’achat de la monnaie. Ces mesures d’indexation, utilisant le déflateur du produit national brut nominal, vaudraient pour les barèmes de la fiscalité, pour les bilans des entreprises, pour les salaires.

2 - Réforme monétaire et financière (5)

a) Toute réforme du crédit doit s’appuyer sur deux prin­cipes fondamentaux :

- Le domaine de la création monétaire relève de l’État et de l’État seul auquel on donne une maîtrise totale de la mas­se monétaire. 

 - Il convient d’éviter toute création monétaire autre que la monnaie de base de manière que toute dépense trouve son origine dans un revenu effectivement gagné.

Les fonctions bancaires devraient donc être réparties entre deux types d’établissements :

* Les banques de dépôt assureraient la garde des dépôts en monnaie de base et effectueraient les paiements de leurs clients. Leurs services seraient facturés. Sur elles pèserait la contrainte d’une couverture intégrale des dépôts en mon­naie de base. 

 * Les banques de prêts respecteraient une règle de gestion précise : tout prêt d’un terme donné serait financé à partir d’un emprunt de terme au moins aussi long.

Ces réformes supprimeraient tout déséquilibre résultant d’un financement d’investissement à long terme à partir d’em­prunts à court terme. La masse monétaire croîtrait au taux souhaité par les Autorités et le parlement contrôlerait facilement la politique suivie. La collectivité bénéficierait des gains provenant de la création de monnaie et allègerait les impôts existants. Tout paiement et encaissement n’au­rait de valeur légale que s’il était effectué par l’inter­mé­diaire de banques de dépôts (françaises ou étrangères) sou­mises à la législation nationale.

b) La réforme des marchés boursiers est devenue fon­da­mentale pour éviter les fluctuations conjoncturelles des­truc­trices dont leur fonctionnement actuel est responsable. Ce système n’est profitable qu’à quelques mafias.

- Si les offres publiques d’achat sont utiles, il est anormal qu’elles puissent être financées par des moyens de paie­ment créés ex nihilo. Cela doit être rendu impossible.

- La spéculation est utile si les positions à terme sont ga­ran­ties par des marges suffisantes. Ces marges doivent être augmentées et consister en liquidités. 

 - La cotation continue des cours est une escroquerie. Elle sert uniquement à favoriser la manipulation des marchés. On la remplacera par un véritable marché journalier de cha­que valeur, dégageant un prix pour chaque titre.

Enfin, au niveau international, le dollar doit être aban­don­né au profit de la création d’une unité de compte commu­ne.

IV - ASSOMPTION DE L’EUROPE

L’Europe actuelle a réalisé une harmonisation bureaucra­ti­que et centralisatrice des cadres institutionnels des écono­mies européennes. Les institutions bancaires et financières, les législations boursières ont été harmonisées sous l’in­fluen­ce des professionnels de la finance qui tirent de très grands profits du fonctionnement actuel de ces institutions. De plus, les européens ont imité les américains dont l’in­fluen­ce n’a cessé de croître. La finance a donc imposé sa con­ception a priori, arbitraire, d’une planification centra­li­sée de toute cette sphère.

A l’inverse de cette dérive totalitaire, l’objectif à réaliser est une Europe Économique, Politique et Culturelle fondée sur des bases réalistes. Le but final, une Communauté Eu­ro­péenne, est à poursuivre régulièrement par la mise en pla­ce d’institutions communes minimales dans les trois di­mensions. Ainsi, les diversités pourraient se maintenir et l’ac­cueil d’autres pays de la zone interviendrait sans diffi­cul­tés dès que les conditions politiques et économiques de cette intégration seraient remplies.

Deux erreurs majeures ont été commises : 

 - Négliger les questions politiques et culturelles.

- Donner à l’organisation de Bruxelles des pouvoirs exces­sifs à partir desquels des technocrates prennent des déci­sions irréalistes et irresponsables.

Maurice Allais affirme que l’objectif à poursuivre est de réa­liser en plusieurs étapes une Europe fédérale avec des in­stitutions politiques communes disposant de pouvoirs limités mais réels (6). La première étape est de réaliser une Communauté Politique, Économique et Culturelle dans le cadre actuel de l’Europe des 15. La seconde étape sera d’intégrer les pays de l’Europe de l’Est à mesure qu’ils au­ront réalisé à l’intérieur de leurs frontières les conditions d’une réelle économie de marchés.

A - La Communauté politique européenne

Une Communauté Politique Européenne implique tout d’a­bord que les nations acceptent de régler leurs différends sur la base d’une loi commune acceptée par tous et selon une procédure préétablie. Elle implique l’institution d’une Citoyenneté Commune (sans perte des nationalités d’ori­gi­ne) et la constitution d’une Autorité Politique Commune, aux pouvoirs réels mais limités fondés sur la légitimité po­pulaire.

1 - Des Institutions démocratiques

L’organisation d’une société démocratique est toujours aus­si décentralisée que possible et la centralisation se li­mi­te au minimum indispensable. Aussi, chaque État a simulta­né­ment à rétrocéder un maximum de droits aux régions et à transférer à l’Autorité Politique Européenne ceux qu’im­plique la poursuite en commun des objectifs com­muns.

La meilleure orientation est une Fédération des Peuples d’Eu­rope qui transcende les États en créant un pouvoir qui en est indépendant et dont la légitimité émane des peu­ples. Les meilleures institutions, dans la situation présente, pourraient raisonnablement être les suivantes :

  - Le Parlement Européen. Il regrouperait deux Chambres: Une Chambre des députés élue au suffrage universel direct; un Sénat représentatif des États membres. La Chambre des députés existe déjà : l’actuel Parlement de Strasbourg, élu au suffrage universel direct. Le Sénat, à créer, représentatif des États, serait élu par les Par­lements nationaux.  

- Le Conseil Exécutif Européen remplacerait l’actuelle Com­mission Européenne. Il pourrait comporter quarante mi­nistres siégeant en permanence et n’exerçant aucune au­tre fonction. Il serait responsable de son action devant le Par­lement européen.

- Le Président de la Communauté Européenne ainsi qu’un Vice-Président seraient élus par le Parlement Euro­péen. Ce Président veillerait au respect de la constitution Européenne. Il désignerait le Président du Conseil Exécutif Européen qui choisirait les ministres parmi les membres du Parlement.  

- Cour Constitutionnelle et Cour de Justice.  La Cour Con­stitutionnelle examinerait les recours de tout citoyen, de toute minorité, contre toute loi ou décision contraire aux dispositions expresses de la Constitution. La Cour de Justice, qui existe déjà, serait compétente uniquement pour l’interprétation des lois et règlements commu­nautai­res pris en application de la Constitution.  - Création d’un Conseil Fédéral Européen, réunissant :  

·          Les chefs d’État et de gouvernement des États mem­bres.

·          Les présidents et vice-présidents de la Communauté, de la Chambre européenne des députés, du Sénat, du Con­seil Exécutif Européen. Cet organisme  assurerait la coordination entre les États et la Communauté, améliorerait la concertation. Par exemple, ce Conseil donnerait son avis, en seconde lecture, sur les lois proposées par le Parlement Européen. Mais, principa­le­ment, ce Conseil serait seul compétent en matière de po­litique étrangère et de défense.

2 - La Constitution Fédérale Européenne.

Toute Constitution Fédérale repose sur le principe de sub­sidiarité. Une Communauté est chargée des tâches d’in­térêt commun qu’elle seule peut mettre en œuvre effica­cement. Un État conserve donc toutes les compétences qui n’ont qu’un caractère national et qu’il peut gérer plus ef­fi­cacement lui-même. Symétriquement, les pouvoirs donnés à la Communauté Européenne se limitent à ce minimum de pouvoirs qu’implique la poursuite efficace en commun des objectifs communs. Ce principe Fédéral est garanti par la Cour Constitutionnelle Européenne que chaque État ou instance peut saisir. La Constitution Européenne préciserait les pouvoirs respec­tifs des Institutions de la Communauté et du Conseil fé­dé­ral. Elle préciserait les pouvoirs de l’exécutif, du législatif, du judicière. Elle serait précédée d’une “Déclaration des Droits et des Devoirs des citoyens” et introduirait le ré­fé­rendum d’initiative populaire. Ainsi, les tâches fonda­men­tales de la Communauté Européenne seraient au nombre de six (7) :  

- Lutte contre divers fléaux qui affectent l’ensemble de l’Europe: criminalité, violence, drogue, immigration et ac­tion en faveur de l’écologie européenne et des infra­struc­tures. Tous ces points demandent une action commune à l’é­chelon de la Communauté Européenne.        

- Achèvement du grand marché européen, avec politiques communes de la concurrence, adaptation des règle­men­ta­tions et des normes techniques nationales, contrôles sani­tai­res des produits, bref tout ce qui met en cause plusieurs pays membres.  

- Monnaie unique avec Banque Centrale indépendante char­gée de la stabilité monétaire dont elle serait respon­sable devant le Parlement Européen.  

- Établissement d’une Citoyenneté Commune et Décla­ra­tion commune des Droits et Devoirs fondamentaux des cito­yens européens.  

- Politique étrangère commune, couvrant notamment la paix, la sécurité et le contrôle des armements devant abou­tir à une Communauté Européenne de Défense.  

- Un Territoire Fédéral, propre à la Communauté Euro­péen­ne, accueillerait les Institutions. Situé sur plusieurs frontières simultanément, ce territoire “EUROPA” de 400 km2  remplirait le rôle de capitale.

B - La communauté économique européenne

Aucun auteur, aucun organisme ne cherche à étudier en détail les composantes du chômage en Europe. Les con­cep­tions en ce domaine sont très superficielles et fort é­loi­gnées de la volonté de clarté. Soit il est affirmé que tout est complexe et qu'on ne peut rien dire d'autre que "ré­duisons les salaires " pour réduire le chômage. Soit, comme à la Banque mondiale par exemple, on affirme dogma­ti­que­ment qu'il convient d'aller toujours dans la même direction.

Maurice ALLAIS cherche à comprendre les causes du chôma­ge, à expliquer son accroissement puis à tester les explica­tions. Il cherche aussi à proposer une analyse des tendan­ces en ne retenant, comme dans toute réflexion perti­nen­te, que les facteurs essentiels ; et en sachant qu'il ne s'agi­ra jamais d'une description exhaustive. Car tant l’attitude de l’Europe à l’égard de l’extérieur que les réformes inter­nes dépendent d’une bonne compréhension de ce qui cause ce chômage massif, destructeur de vies et de notre civi­lisation.

1 - Le sous-emploi massif, conséquence du libre-échangisme Maurice Allais affirme, après une analyse minutieuse et des développements précis du cas français (8), que cinq fac­teurs d'importance différente expliquent le chômage: la protec­tion sociale; le libre-échange; l’immigration; le pro­grès technique; la conjoncture.

Ces composantes du sous-em­ploi, sur la période 1995-1997, sont évidemment des or­dres de grandeur dont l'erreur relative sur chaque poste est de + ou - 20%. Mais on a les lignes directrices. ESTIMATIONS: Structure de la politique sociale : 24,5% Libre-échange mondialiste: 50,7% Immigration extra-européenne: 17   % Progrès technologique:  5, 2% Situation conjoncturelle:  2, 6%   La politique libre-échangiste sans limite menée à Bruxelles a des conséquences inéluctables: une augmentation consi­dérable des inégalités sociales ; un chômage majeur ; un effondrement de notre civilisation, désindustrialisée, dé­sœu­vrée, démoralisée. Le libre-échangisme est un dogme qui repose sur des croyances faussement présentées comme des connaissances scientifiques. Le principe des avantages comparatifs au nom duquel on justifie ce libre-échangisme est inexistant de par le fait que les différences de coûts com­paratifs ne restent pas invariables dans le temps, qu’elles sont contingentes aux taux de change utilisés, qu’elles se devraient de réintégrer tous les coûts indirects des spécialisations détruites. Compte tenu des très fortes distorsions introduites par les cours de change, M. Allais pré­conise une libéralisation des échanges dans le cadre d’en­semble régionaux économiquement et politiquement as­sociés et, inversement, de se protéger raisonnablement vis-à-vis des autres pays.

2 - La préférence communautaire (9)

La Communauté européenne doit comporter une protection raisonnable vis-à-vis de l’extérieur. Il s’agit de protéger ef­ficacement les intérêts communs fondamentaux des pays mem­bres car les spécialisations économiques impliquées par la libéralisation des échanges sont fragiles et chan­geantes, de sorte que certaines activités qui paraissent non rentables à un instant donné peuvent le redevenir quelques années plus tard. Évitons de soumettre l’ensemble des hommes et de leurs activités aux aléas d’un libre-é­chan­gisme mal construit, dont seuls profitent quelques oli­gar­chies. La protection vise à assurer un approvisionnement régulier en matières premières, à maintenir une palette d’in­dus­tries qui, soumises au progrès technique, voient leur com­pé­titivité fluctuer selon des prix et des coûts peu signi­ficatifs, voire même totalement manipulés comme les taux de change. Il n’est pas souhaitable de voir disparaître l’in­dustrie textile, la sidérurgie, la construction navale,...ni de délocaliser alors que la stabilité des pays n’est pas as­surée, que les conditions qui prévaudront ultérieurement, tant en Europe qu’à l’étranger, sont inconnues.               

La protection du marché agricole européen vis à vis du va­ste monde est fondamentalement justifiée. Une agriculture européenne est économiquement, sociologiquement et cul­tu­rellement vitale. Sa disparition compromettrait la sécu­ri­té de l’Europe en matière alimentaire. La libéralisation totale des échanges n’est possible, sans éra­dication des activités ni paupérisation des personnes, que dans le cadre d’ensembles régionaux, groupant des pays de développement économique et social comparable et de fondements culturels associés. Pour parvenir à ce but, la protection à la fois réaliste et ef­fi­cace utilisera les contingents d’importations. Les licen­ces d’importation se vendent aux enchères. Dans chaque sec­teur, un pourcentage de 20% maximum de la consom­ma­tion communautaire serait assuré par des importations. Ces éléments permettraient le développement d’une zone de civilisation qui, depuis la Renaissance puis le XVIII° siècle, repose sur une culture commune véhiculée par le Grec et le Latin, avec des schémas mentaux associés à la philosophie, à la politique, à l’administration et au droit ro­main. Ce fonds culturel commun mérite d’être appro­fon­di, amélioré, afin qu’émerge un véritable esprit européen.

CONCLUSION : lutte contre les fossoyeurs de l’EUROPE                                                                                           

L’œuvre de Maurice ALLAIS dégage une grand cohérence. Sa pensée illustre la grandeur de l’Europe, notamment son renouveau depuis la Renaissance : la connaissance y est fon­­damentale car, tirée de l’expérience, elle permet tout à la fois de réformer les structures de la vie en société et d’entretenir la capacité de l’homme à raisonner en remet­tant en cause les vérités établies ou “révélées”. Devant la situation instable qui se constate aujourd’hui dans le monde: démographie excessive; finance pré­datrice; pouvoir totalitaire de mafias usant de la violence éco­no­mique et du crime judiciaire, les Européens ont à prendre conscience de l’urgence d’une Construction Européenne Économique, Politique et Culturelle. Humaniste et esprit li­bre, Maurice Allais balise la route de notre libération de tou­tes les servitudes. Que son œuvre éclaire nombre de “bons européens”.

Frédéric VALENTIN.

Notes:

1 - M. ALLAIS : Autoportraits. Une vie, une œuvre. Montchrestien, 1989, Chap.3.

2 -  M. ALLAIS : La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance. Cl.Juglar, 1999. p.464.

3  - M. ALLAIS : La théorie générale des Surplus. Economies et Sociétés, Série EM n°8, Janvier - Mars 1981, n° 1-2-3.

4 -  M. ALLAIS : L’impôt sur le capital et la réforme monétaire. Hermann,  1989.

5 -  M. ALLAIS : Les conditions monétaires d’une écono­mie de marchés. Revue d’Économie Politique, mai-juin 1993, pp.320-367.

6 -  M. ALLAIS : L’Europe face à son avenir : que faire ?  R.Laffont / Cl.Juglar, 1991. p.37.

7 -  M.ALLAIS : L’Europe face à son avenir : op.cit. p.70.

8 -  En France, support d’une analyse tout à fait générale, Maurice Allais rappelle :   

- Le taux de croissance moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) de 1974 à 1997 a été de 2,3%.   

- Le sous-emploi depuis 1993 s'accroît de 240.000 per­son­nes par an en moyenne (le sous-emploi mesure le chômage tel qu'il est calculé par le Bureau International du Travail plus l'ensemble des personnes qui bénéficient des dispo­sitifs de la politique de l'emploi).   

- Le taux de croissance du PIB réel par habitant (revenu par tête) a augmenté de 1,8% par an en moyenne entre 1974 et 1997   

- Le nombre de salariés payés au SMIC a augmenté de 50% de 1995 à 1999.  

9 - M.ALLAIS : Combats pour l’Europe. Cl. Juglar, 1994. Chapitre VIII : repenser la construction européenne.

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mercredi, 16 avril 2008 | Lien permanent

Maurice Allais, prix Nobel d'économie, meurt à 99 ans

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Maurice Allais, prix Nobel d'économie français, meurt à 99 ans

Le seul Français à avoir reçu le prix Nobel d’économie est décédé samedi à son domicile à l’âge de 99 ans.

 

Né le 31 mai 1911 à Paris, polytechnicien et membre de l’Institut, Maurice Allais a en particulier enseigné à l’École des mines de Paris et dirigé le Centre d’analyse économique.

Il a reçu le prix Nobel en 1988 pour ses contributions à la théorie des marchés et de l’utilisation des ressources.

Maurice Allais n’a pas toujours été bien compris, loin s’en faut. «Beaucoup de lecteurs le considèrent comme un champion du protectionnisme», ce qui est un «jugement profondément inexact», soulignait, lors de la même cérémonie, l’enseignant et chercheur Thierry de Montbrial.

Mais il est vrai qu’à force de vouloir que l’union politique précède l’union économique, Maurice Allais s’était affirmé comme un farouche défenseur d’une Communauté européenne d’abord soucieuse d’assurer sa propre sécurité économique, ce qui l’avait fait passer pour celui qui voulait bâtir une forteresse autour de l’Europe.

Il rappelait ainsi l’an dernier , qu’«un protectionnisme raisonné entre des pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire».

Il se définissait lui-même comme un «libéral socialiste». C’est, expliquait-il cette position qui lui faisait souhaiter par exemple, pour éviter une destruction de l’agriculture et de l’industrie françaises, le rétablissement de préférences régionales au sein du commerce international dès lors que les écarts de salaires devenaient trop importants.

Le Figaro

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mardi, 12 octobre 2010 | Lien permanent

Les 3 facteurs clé de notre décadence ne sont pas clairement abordés par les candidats à la Présidentielle

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Les 3 facteurs clé de notre décadence ne sont pas clairement abordés par les candidats à la Présidentielle

par Marc Rousset

Ex: http://www.scriptoblog.com/

Selon Marc Rousset, économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

De même que la Vérité sort souvent de la bouche des enfants, l’hebdomadaire britannique   « The Economist »  a le mérite d’attirer notre attention sur le caractère peu sérieux  en France de la campagne présidentielle en cours. Le titre de son dernier numéro s’intitule : « La France en déni. L’élection la plus frivole d’Occident » en parodiant comme illustration le tableau d’Edouard Manet « Déjeuner sur l’herbe » où l’on voit Nicolas Sarkozy et François Hollande assis à même le sol dans une clairière avec  une femme totalement nue. Malheureusement le réquisitoire de l’hebdomadaire ne porte que sur le thème de notre compétitivité déficiente et l’hypertrophie paralysante de nos dépenses publiques  qui sont pratiquement passés sous silence par tous les candidats ! Mais « The Economist « oublie les deux autres facteurs clé de la décadence morale, sociale et économique française, à savoir le libre échange mondialiste à la source de notre  désindustrialisation et l’immigration avec son   coût économique annuel monstrueux, soit  73 milliards d’euros , pratiquement le déficit budgétaire de la France !

Le réquisitoire juste de « The Economist » sur l’hypertrophie des dépenses publiques  françaises

Le Président Sarkozy illusionne avec ses rodomontades  et  François Hollande nous prépare le sort de la Grèce tandis que Mario Monti réforme l’Italie pour de bon!  L’Espagne,  l’Italie  adoptent des politiques et des attitudes envers les réformes et la dépense publique infiniment plus courageuses que  ce qu’envisagent les candidats actuels. La France détient cependant déjà  le record d’Europe pour les dépenses publiques  (Etat, Collectivités locales, Sécurité Sociale) qui s’élèvent en 2011  à 55,9% du PIB ! Les mesures adoptées jusqu’à présent, même pour les retraites ,  relèvent beaucoup plus de la démagogie et de la poudre aux yeux que de réformes structurelles sérieuses à long terme redressant effectivement la situation. Quant à la croissance, elle doit venir de l’offre nouvelle de nouvelles entreprises compétitives  avec la retraite à 65 ans ,la suppression effective des scandaleux régimes spéciaux  publics de retraite   et non pas de l’entretien illusoire d’un trop grand nombre de  fonctionnaires  ainsi que d’un laxisme social  ou de gestion.IL est facile pour l’oligarchie politique  de se donner bonne conscience en ne faisant rien pour réduire les dépenses  et en  prenant pour prétexte que l’on entretient la consommation et donc la croissance ! Depuis le temps qu’elle pratique cette folie démagogique, la France devrait avoir aujourd’hui  le PIB par tête le plus élevé  du monde !
Nous ne répéterons jamais assez que de 1991 à 2008, le nombre de fonctionnaires en Allemagne qui faisait face au problème des fonctionnaires trop nombreux de l’ancienne DDR a baissé de 6 737 000 à 4 505 000. Dans le même temps,  la France passait de 4 258 000 à  5 200 000 fonctionnaires.  Avec près de 20 millions d’habitants de moins, la France a réussi la triste performance de dépasser l’Allemagne en 2002. Compte tenu de la différence des populations  de l’ordre de  3 pour 4 entre la France et l’Allemagne, le nombre de fonctionnaires  français,  en partant du chiffre allemand de 4 505 000 devrait donc être de 3 Millions ! Puisqu’il est de 5 200 000, il y a donc  bien  en France 2 000 000 de fonctionnaires en trop !

Le deuxième facteur clé de notre décadence économique : la France le pays le plus désindustrialisé  de la zone euro en raison du libre  échange mondialiste

Nous avons déjà écrit de nombreuses chroniques sur ce thème. Cette fois -ci nous nous bornerons  à citer plusieurs passages du Prix Nobel Maurice Allais qui expliquait pourquoi en suivant la politique libre-échangiste de Bruxelles, la France se suicide !
« La mondialisation de l’économie est certainement très profitable pour quelques groupes privilégiés. Mais les intérêts de ces groupes ne sauraient s’identifier avec ceux de l’humanité toute entière..Elle ne peut que se révéler finalement désavantageuse pour tous les peuples (1) »
« En fait, ce que l’on a constaté, c’est que la politique de libre échange mondialiste poursuivie par l’organisation de Bruxelles a entraîné (en France) à partir de 1974 la destruction des emplois, la destruction de l’industrie, la destruction de l’agriculture et la destruction de la croissance »(2)
« Si la politique libre-échangiste de l’organisation de Bruxelles n’avait pas été appliquée, le PIB réel par habitant en France serait aujourd’hui  d’au moins 30% plus élevé qu’il ne l’est actuellement et il serait certainement au moins égal au PIB réel par habitant aux Etats-Unis (3)
IL importe en effet de réaliser que ce que la France gagne en baisse de prix, elle le perd en  chômage (3 millions d’emplois industriels disparus en 30 ans)  et en diminution de revenus. Le recul du pouvoir d’achat affecte les chômeurs  mais aussi les non chômeurs qui subissent des prélèvements fiscaux et sociaux  croissants pour aider leurs compatriotes et les immigrés sans emploi. Voici ce qu’écrivait  également  Maurice Allais :
« Les partisans du libre-échange mondialiste soulignent que grâce aux délocalisations et aux importations en provenance des pays à bas salaires, jamais les prix dans les hypermarchés n’ont été aussi bas »
« Mais c’est oublier que les consommateurs  ne sont pas seulement des acheteurs. Ils sont également des producteurs qui gagnent leur vie et qui paient des impôts »
« En tant que consommateurs ils peuvent acheter des produits meilleur marché. Mais pour ces consommateurs la contrepartie de ces importations à bas prix est finalement la perte de leur emploi  ou la baisse de leurs salaires, et des impôts accrus  pour couvrir le coût social du chômage et de la politique de l’emploi. Dès lors les avantages apparents des produits bon marché sont plus que contrebalancés par leurs coûts économiques et sociaux réels de toutes sortes »(4)
Le résultat à ce jour, avant la désertification industrielle totale si rien ne change, c’est que, selon une étude  de COE-Rexecode de mars 2012 (5), la France est désormais le pays de la zone euro dont  la part de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB est la plus faible (9,33% en 2010) . A titre de comparaison, le poids de l’industrie atteint 12,1% en Espagne et 11,8% au Portugal, 13,1% en Belgique et 11,9% aux Pays Bas. Quant à l’Allemagne, elle fait la course en tête avec une industrie qui représente 18,7% de son PIB.

Le troisième facteur clé de notre décadence économique, sociologique et morale : la folle immigration extra-européenne

Là encore nous citerons le brillant major de Polytechnique Maurice Allais, peu suspect de racisme maladif ou congénital qui, déjà en 1992, écrivait:
« L’immigration tout à fait excessive  qui s’est constatée en France  depuis les années soixante a constitué par ses conséquences de toutes sortes un intolérable fardeau …dont le seul résultat tangible  a été de déprimer profondément les salaires réels français.. »(6)
Nous ne nous étendrons pas  sur les thèmes de la perte de l’identité française, européenne et du risque évident  de guerre civile pour nos enfants et  petits-enfants .Renaud Camus  souligne à juste titre « qu’aucun épisode depuis quinze siècles, ni la Guerre de Cent ans, ni l’occupation allemande  n’ont constitué pour la patrie une menace aussi grave, aussi fatale, aussi virtuellement définitive en ses conséquences que le changement de peuple(7). Nous assistons en quelque sorte à un véritable génocide culturel de la France..
Selon Yves Marie Laulan, dans son  étude du 19 Février  2012 (8) les coûts nets directs ou indirects de l’immigration s’élèvent à 73,3 milliards d’euros .Ils  sont donc  non  financés par un déficit budgétaire de 85 milliards d’euros qui alimentent l’endettement actuel de la France de 1717 milliards d’euros. L’immigration en France peut être évaluée à 250 000 (9) personnes par an dont 50 000 clandestins, soit une agglomération lilloise tous les 3 ans !

Comme nous le rappelle  Marc Aurèle «  l’objet de la Vie  n’est pas de se trouver du côté de la majorité, mais d’éviter d’être du côté des imbéciles ». Des dix candidats qui se présentent avec  leurs 500 signatures, aucun n’a  la stature d’un de Gaulle ou d’un Poutine pour redresser  d’une façon urgente une France qui part à vau-l’eau ! Les problèmes fondamentaux de défense  ne sont même  pas abordés. Il n’est donc pas étonnant que les thèmes de la campagne présidentielle  ne soient pas à la hauteur  de la faillite d’un Etat, d’une invasion migratoire programmée,  des enjeux pour la France de sa survie économique, politique,  militaire, démographique, linguistique et  civilisationnelle.

(1)Maurice Allais Erreurs et impasses de la construction européenne.Editions Clément Juglar,Paris,1992, p217
(2)Maurice Allais,l’Europe en crise,que faire ? Editions Clément Juglar,Paris 2005, p71
(3 ) Maurice Allais,op cit,p71
(4) Maurice Allais La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance Editions Clément Juglar,Paris, 1999 p309
5) COE-Rexecode-« Faiblesses  et atouts de la France dans la zone euro »-mars 2012
6) Maurice Allais, L’Europe en crise, que faire ? op cit,p 77
7) Renaud Camus, Le Grand Remplacement, Editions David Reinharc, novembre 2011,76p
8) Yves- Marie Laulan- L’impact macro-économique de l’immigration-19 février 2012
9) Yves  Marie Laulan-Tableau de bord de l’immigration-Chiffres clefs des flux migratoires-Décembre 2011

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vendredi, 13 avril 2012 | Lien permanent

Bernard Lugan censuré par l'Elysée

Bernard Lugan censuré par l'Elysée: vive la police de la pensée!

Auteur : Nicolas Gauthier
 

Bernard-Lugan.jpgEn France, on n’est que rarement prophète en son pays. La preuve par Maurice Allais, seul indigène à avoir emporté le Prix Nobel d’économie, et mort dans l’indifférence générale : il ne pouvait même plus passer la moindre tribune dans Le Figaro et Valeurs actuelles. Seulement voilà, tout libéral qu’il fut, Maurice Allais n’était pas un libre-échangiste forcené et voyait en nos frontières, françaises comme européennes, un indispensable garde-fou, que ce soit en termes sociaux, économiques et civilisationnels.

Bernard Lugan se trouve aujourd’hui dans la même situation. Il s’agit du meilleur africaniste de France et ce n’est pas pour rien qu’il fut nommé expert par le Tribunal pénal international, chargé de statuer sur les massacres ayant ensanglantés le Rwanda. Et dire que ce sont les mêmes, se lamentant de la fuite de nos cerveaux, qui sont les premiers à couper les têtes qui dépassent du rang… ?

Ainsi, le 24 juin 2014, à la demande des plus hautes instances gouvernementales, Bernard Lugan qui devait tenir une conférence sur « L’interaction religieuse, culturelle, historique et géopolitique entre les cinq pays de l’Afrique du Nord et ceux de la bande sahélo-tchadienne » aux attachés de Défense français en poste en Afrique sub-saharienne, a donc été déclaré persona non grata par l’Élysée…

Dans un communiqué, le principal intéressé assure que « le but de cette intervention très spécialisée était de donner à notre diplomatie une nécessaire vision globale, ainsi que des clés de lecture dépassant les frontières de leurs affectations respectives. »

Et le même de poursuivre : « Quelques jours avant la date prévue, un ordre comminatoire téléphoné depuis l’Élysée contraignit les organisateurs à décommander la prestation bénévole qui m’avait été demandée dans l’urgence et pour laquelle, compte tenu de l’actualité et des enjeux, j’avais annulé des engagements prévus de longue date. »

Pourquoi une telle mise à l’écart en une époque où les avis d’experts ne sont jamais de trop ? Bernard Lugan sort de sa traditionnelle réserve : « Alors que la complexité des situations locales et régionales nécessite une connaissance de plus en plus “pointue”, non idéologique et basée sur le réel, la présidence de la République, avec un sectarisme d’un autre temps, a donc privé les attachés de Défense français d’une expertise à la fois internationalement reconnue et nécessaire à la bonne compréhension des zones dans lesquelles ils servent… »

Au stade de ce hiatus franco-français, nous ne pouvions faire moins que d’interroger le Bernard Lugan en question, au-delà de son communiqué officiel : « Il n’est pas impossible que le Cabinet civil de l’Élysée ait voulu me réduire au silence. » Cette déclaration n’est pas totalement abracadabrantesque, sachant que dans chacun de ces services, officiels ou officieux, nombre de tendances se tirent la bourre à la moindre occasion.

En effet, cela s’est vu, à la DST comme à la DGSE de jadis, lors de la chute du Mur de Berlin, entre atlantistes de conviction et gaullo-mitterrandiens de tradition. Dans nos « affaires africaines », plusieurs réseaux cohabitaient, et continuent de le faire, en plus ou moins bonne intelligence, entre « Françafricains » et autres « atlantistes » prêts à tout bazarder à « l’ami américain ».

C’est donc à cette aune géopolitique qu’il faut analyser « l’Affaire Lugan ». Lequel, toujours, à propos de ses déboires élyséens, assure crânement : « J’ai eu affaire à des gens sectaires, qui veulent conserver le monopole d’une vision de l’Afrique répondant à leurs schémas de pensée. Ces gens ne connaissent pas l’Afrique et ses subtilités ethniques et culturelles. Toute cette expérience ne pouvait que contredire leur idéologie mondialiste… »

La messe est dite.

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mardi, 15 juillet 2014 | Lien permanent

Blogues, forums, réseaux sociaux

Blogues, forums, réseaux sociaux : leviers de contournement du Système

 

par Jean-Yves LE GALLOU

 

Lors de la « Troisième Journée de la réinformation », organisée par Polémia le 16 octobre 2010 à Paris, Jean-Yves Le Gallou s’interroge sur la véritable nature du Système et sur la façon de le contourner et de le combattre ?

Qu’est-ce que le Système ? La défense par le politiquement correct des intérêts de la super-classe mondiale (libre échangisme commercial et abolition des frontières) à travers la tyrannie médiatique. Comment le combattre et le contourner ? Par les blogues, les forums, les réseaux sociaux. État des lieux par Jean-Yves Le Gallou dans sa communication de clôture de la Troisième Journée d’étude de la réinformation de Polémia. Avec énumération des premières victoires.

 

Comment s’impose le politiquement correct ?

 

Le politiquement correct (comme l’économiquement correct, l’historiquement correct, l’artistiquement correct, le religieusement correct, d’ailleurs) s’impose par le silence, la diabolisation, le mensonge, la novlangueet les faux clivages.

 

Le silence : On ne parle pas de ce qui ne convient pas à l’idéologie dominante. Georges Marchais, secrétaire général du P.C.F., avait dû répondre, en 1978, à la question suivante : « Si vous êtes au pouvoir, Soljénitsyne pourra-t-il publier ses œuvres ? », la réponse avait fusé : « Oui, s’il trouve un éditeur ! » Vingt-cinq ans plus tard, en 2005, le prix Nobel d’économie Maurice Allais se vit refuser une tribune libre critiquant la constitution européenne par Le Figaro, Libération et Le Monde. Seul L’Humanitéaccepta finalement son texte, conduisant Maurice Allais à déclarer : « Je ne pensais pas qu’on en était déjà arrivé là en France. »

 

La diabolisation : Quand le silence n’est plus possible, le Système recourt à la diabolisation de celui qui franchit les bornes du politiquement correct. La méthode est toujours la même : sortir une phrase de son contexte, procéder à des amalgames et accuser de « racisme», de « fascisme » ou d’une quelconque « phobie » l’auteur ou l’institution coupable. En 1966, le député conservateur de Birmingham, l’helléniste et oxfordien Enoch Powell, fut marginalisé et diabolisé pour avoir discerné avant tous les autres le danger de l’immigration. En 1979, la « Nouvelle Droite » fut à son tour attaquée parce qu‘elle développait une pensée aux antipodes de l’idéologie dominante en voie de constitution (mondialisme et droit-de-l’hommisme). En 1983, le Front nationalentra dans la spirale de la diabolisation parce qu’à Dreux et à Paris Jean-Pierre Stirbois et Jean-Marie Le Pen posèrent devant les électeurs le problème de l’immigration. Plus tard, des déclarations « controversées » de Jean-Marie Le Pen et surtout le montage de Carpentras renforcèrent encore cette diabolisation. Très récemment c’est le pape Benoît XVI et l’Église qui entrèrent dans la tourmente parce qu’ils se rapprochaient de la tradition et s’éloignaient des dérives de Vatican II.

 

Le mensonge: Le mensonge est devenu un classique de la manipulation médiatique; pour justifier des guerres (« les armes de destruction massive ») ou nier des réalités : ainsi les autorités parisiennes ont longtemps nié que des musulmans en prière occupaient la rue Myrha à Paris chaque vendredi. Comme l’a montré Polémia avec la cérémonie des « Bobards d’Or », le mensonge journalistique – délibéré et volontaire – est désormais une des armes de défense du Système. Mais les images circulant sur Internetpermettent souvent de rétablir la vérité. D’où les tentatives de diabolisation d’Internet.

 

La Novlangue regroupe cinq types de mots :

 

• les mots trompeurs, qui ont changé de sens et qui signifient souvent le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant;

 

• les mots subliminaux, qui sont utilisés pour produire certains effets de répulsion ou d’approbation chez le récepteur;

 

• les mots marqueurs, qui expriment l’idéologie dominante et traduisent le fait que celui qui les emploie fait partie de la classe dominante;

 

• les mots tabous, qui correspondent à des concepts que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer;

 

• les mots sidérants, qui visent à disqualifier les adversaires du Système (cf. Le Dictionnaire de Novlangue, mis à jour en janvier 2009).

 

Les faux clivages : ils répondent à une double nécessité : créer dans l’opinion des divisions artificielles; soumettre à l’intérieur de chacun des « camps » ainsi créés l’opinion collective aux tenants du politiquement correct. C’est ainsi que la droite d’argent asservit la droite des valeurs. Pendant que la gauche internationaliste (mondialiste) domestique la gauche populaire. Ce qui rend possible la sainte-alliance de la C.G.T. et du MEDEF pour obtenir la régularisation de travailleurs clandestins.

 

Sept succès récents face au politiquement correct

 

1/ Échec au silence ! L’affaire du bus

 

Au printemps 2009, un étudiant de souche européenne a été agressé, comme Français, comme Blanc dans un bus parisien. Et les coups reçus ont été assortis d’injures racistes. Nul n’aurait dû le savoir. Mais la vidéo de l’agression a été relayée par YouTube, puis RuTube (merci la liberté russe !); puis elle fut portée à la connaissance d’un large public grâce au site François-Desouche. Au final, les grands médias ont dû sortir de leur silence.

 

2/ Échec aux faux clivages ! Le débat sur l’identité

 

Automne 2009, le gouvernement lance un débat sur l’identité nationale, en

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vendredi, 20 mai 2011 | Lien permanent

Les Banques Centrales actuelles doivent disparaître

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Les Banques Centrales actuelles doivent disparaître

Auran Derien
Universitaire

Ex: https://metamag.fr

L’inversion des valeurs est systématique. La finance mondialisée détruit l’État à partir des banques centrales.

De la banque de Suède créée en 1656 à la banque d’Angleterre mise sur pied en 1694, le monde des usuriers n’a cessé de multiplier ses méfaits. Le système de Law, en 1716 en France, eut aussi la même volonté : transformer une banque privée en banque royale et financer l’État pour le contrôler. Le système s’est généralisé lentement : Pays-Bas en 1814, Espagne en 1856, Allemagne en 1875, USA en 1913, Japon en 1942. Aujourd’hui, ces banques permettent la création monétaire et la consolidation (transformation en créances à long terme) au profit uniquement de financiers qui leur sont liés et se trouvent à la base de la constitution d’oligarchies et de cartels privés. Le cartel des GAFA est une parfaite illustration de la constitution d’un pouvoir  reposant sur des technologies financées à crédit à travers l’appui des banques centrales.

On parle souvent des marchés financiers comme s’il s’agissait d’offres et de demandes ordinaires. On oublie qu’on y échange des positions créditrices et débitrices, égales par définition de la méthode comptable, ce qui laisse une grande latitude pour fixer le prix de ces échanges, le taux d’intérêt. Depuis 2008, nous savons que les banques centrales pratiquent volontairement des taux bas voire négatifs pour favoriser l’endettement. Les États ont augmenté les émissions d’obligations achetées ensuite par les banques centrales. Ces États n’ont jamais investi les sommes récoltées mais versent des prestations sans limites aux nouveaux venus du vaste monde, génocide organisé des peuples autochtones. Les dettes publiques ne préparent pas leur remboursement puisqu’il n’y a aucune volonté de créer des capacités productives. La fin de cette phase, quand elle sera décidée par le cartel des banques centrales, sera dramatique pour les populations.

L’entente des banques centrales avec les banques commerciales constitue un oligopole extrêmement dangereux. Elles achètent tout et se retrouvent de fait en possession de l’économie mondiale. La banque du Japon est désormais le premier détenteur d’actions. La BCE achète des obligations, des actions (1) mais ses comptes sont séparés de ceux du Système Européen de Banques Centrales et elle publie des soldes, soit la compensation entre actifs et passifs, au mépris des règles comptables, pour pouvoir discrètement évacuer vers une (des ?) structure (s) de défaisance des titres sans valeur. L’économiste Michael Snyder explique depuis des années que l’économie n’a pas besoin d’une banque centrale en collusion avec des banques commerciales. Il suggère que le système financier totalitaire finira pas s’écrouler, comme tout système d’usure, mais il reste à savoir si les parrains laisseront la place à d’autres élites.

Il ne faut pas compter sur le personnel politique actuel pour s’attaquer à la finance. En général, les cartels de la finance choisissent les politiciens, comme dans le cas de Manuel Barrosso, ancien dirigeant de la commission de Bruxelles, acheté par Goldman Sachs. «A mesure que les multinationales rachètent les actifs productifs, elles s’organisent en cartels et quasi-monopoles qui peuvent être protégés de la concurrence par du lobbying et des contributions à des campagnes électorales».

L’argent sous contrôle de banques centrales est une forme totalitaire de contrôle social. En s’endettant toujours davantage, les pays travaillent pour la finance mondialisée, rien de plus. Il conviendra de remettre au premier plan les penseurs qui ont montré la voix du changement, tels Maurice Allais dont l’œuvre n’est pas prête de tomber dans l’oubli.

Nous reprenons, quelques-uns de ses enseignements

La création monétaire doit relever de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant de la création monétaire bancaire.

Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à des termes plus longs, ou tout au moins de même terme.

Les principes de la réforme du système du crédit que propose Maurice Allais impliquent la création de trois catégories d’établissements distincts et indépendants : des banques de dépôt assurant les encaissements, les paiements, et la garde des dépôts de leurs clients. Les frais se facturent à ces derniers, et les comptes ne peuvent comporter aucun découvert ; des banques de prêt empruntant à des termes donnés et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts ; des banques d’affaires empruntant directement auprès du public, ou aux banques de prêt et investissant les fonds empruntés dans les entreprises.

Dans son principe, une telle réforme rendrait impossible la création monétaire et de pouvoir d’achat ex nihilo par le système bancaire. L’expansion de la masse monétaire globale, constituée uniquement par la monnaie de base, se ferait au taux souhaité par les autorités monétaires. Il y aurait attribution à l’État, c’est‐à-dire à la collectivité, des gains provenant de la création monétaire, avec allégement des impôts.

Le contrôle par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire est une condition nécessaire de survie d’une économie décentralisée et de son efficacité.

Note:

(1) Malgré le silence qui règne sur les transactions de la BCE, on a appris en décembre 2017 qu’elle avait fait acheter des titres de la société mère de Carrefour (Steinhoff) par les laquais de la banque de Finlande.

 

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jeudi, 22 mars 2018 | Lien permanent

L'économie de l'immigration

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L’économie de l’immigration

par Jean-Yves LE GALLOU

Il y a une « idéologie de l’immigration ». Celle-ci promeut le multiculturalisme et la « diversité », la culpabilité française et européenne et « l’antiracisme ». Selon une grille marxiste, « l’idéologie de l’immigration » est la superstructure intellectuelle de « l’économie de l’immigration » qui en est l’infrastructure. Selon une grille parétienne, « l’idéologie de l’immigration » est la « dérivation » théorique d’intérêts concrets bien réels (« les résidus » tout à fait matérialistes de ceux qui tirent avantage de l’immigration). Bref le discours des professionnels des bons sentiments sert de paravent à des intérêts sordides.

« L’économie de l’immigration », tel est le sujet traité par Jean-Yves Le Gallou, le 14 octobre 2010, à l’invitation du Cercle des catholiques pour les libertés économiques (C.L.E.), présidé par Michel de Poncins. L’auteur analyse d’abord la macro-économie de l’immigration et son impact sur la production, les salaires, les prestations sociales, la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Jean-Yves Le Gallou étudie ensuite la micro-économie de l’immigration et dévoile la multiplication des intérêts particuliers qui s’en nourrissent. Explications.

La logique d’une production moins chère

Dans l’univers du libre échange mondial et de la mobilité de tous les facteurs de production, les entreprises françaises et européennes sont poussées à un double comportement :

– la délocalisation à l’extérieur (« offshore ») de la production des biens et produits manufacturés et des services informatiques;

– la délocalisation à domicile par le recours à de la main d’œuvre immigrée pour les services non délocalisables : B.T.P., restauration et services à domicile notamment.

Cette logique a ses gagnants et ses perdants.

Parmi les gagnants, on trouve les entreprises qui diminuent leurs charges (1) et donc augmentent leurs marges. On trouve aussi les particuliers qui utilisent des services : riches particuliers recourant à du personnel de maison ou fréquentant des restaurants de luxe, pas toujours très regardants sur la régularité de leur main-d’œuvre de base; particuliers moins riches bénéficiant de services à la personne, notamment de soins à domicile, ou clients de « fast food ». Et bien sûr les immigrés eux-mêmes qui accèdent – au prix de leur déracinement – au confort d’un pays développé.

Perdants de l’immigration : salariés et chômeurs

Les perdants sont du côté des actifs et des salariés : depuis trente ans, la main-d’œuvre française est en concurrence avec la main-d’œuvre mondiale; il n’est pas surprenant que ses conditions de travail et de revenus se dégradent; et qu’un chômage structurel de masse se soit installé. Car il est inexact de dire que « les immigrés prendraient les emplois que les Français ne veulent pas faire »; dans une économie où il y a 10 % de chômeurs, tous les emplois sont susceptibles d’être pourvus, à condition que les salariés ne subissent pas la concurrence déloyale d’une main d’œuvre bon marché venue du monde entier (2).

Les perdants sont aussi du côté des contribuables car l’immigration privatise les bénéfices mais socialise les coûts.

Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts

La main-d’œuvre immigrée est abondante (le monde entier en pourvoit !), son coût direct est donc moins cher que la main-d’œuvre autochtone; c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre immigrée clandestine : car dans ce cas c’est alors une main-d’œuvre docile et à charges sociales réduites sinon nulles.

Mais la main-d’œuvre immigrée coûte cher à la collectivité : un résident au chômage ne produit plus de cotisations mais il bénéficie toujours de prestations; un résident étranger, même clandestin, bénéficie de prestations et dès qu’il est régularisé ces prestations se généralisent et s’étendent à ses ayants droits : prestations de santé, de famille, de logements. Séjourner en France, c’est aussi accéder à des biens collectifs qui ne sont pas indéfinis : réseaux de transports et d’assainissement, places dans les hôpitaux et les collèges. Selon le prix Nobel Maurice Allais, toute entrée de résident supplémentaire génère un coût d’équipement; ces investissements nécessaires représentent de l’ordre de 100 000 euros par tête, plus sans doute dans les grandes régions urbaines comme l’Île-de-France où les réseaux sont saturés (3). Un travailleur régularisé avec sa famille peut ainsi coûter de 200 000 à 300 000 euros.

La grande illusion des régularisations

Depuis trente ans, les gouvernements successifs, en France comme chez nos voisins européens, finissent toujours par régulariser les travailleurs en situation clandestine, soit massivement, soit au fil de l’eau. Cette politique a des conséquences désastreuses car toute régularisation engendre deux nouvelles vagues d’immigration :

– celle des ayants droits des personnes régularisés (au titre du regroupement familial et de l’immigration nuptiale);

– celle de nouveaux clandestins qui viennent remplacer dans leurs emplois les travailleurs régularisés qui sont devenus moins rentables (et qui accèdent à un plus vaste champ de prestations sociales ce qui rend le travail moins intéressant pour eux).

L’économie de l’immigration se nourrit donc elle-même. D’autant qu’une multitude de corporations et de clientèles vivent de l’immigration

L’économie de la demande d’asile

En 2009, 47 000 personnes – record européen – ont demandé (très souvent abusivement) l’asile politique en France. La situation est la suivante : un Africain ou un Turc ou un Tchétchène arrivant, le dimanche, en France, avec sa famille (avec un visa de tourisme), peut déposer une demande du statut de réfugié politique en touchant le territoire français; dès le lundi, il pourra solliciter un hébergement de la part de la préfecture la plus proche; et s’il ne l’obtient pas immédiatement, il pourra engager un référé administratif le mardi; au final, il sera logé dès le jeudi. Derrière ces règles qui coûtent 500 millions d’euros par an aux contribuables français, il y a beaucoup de bénéficiaires : les associations qui touchent les subventions pour l’aide qu’elles apportent aux demandeurs d’asile, les avocats qui trouvent des causes à défendre et les hôtels qui reçoivent des clients solvables… puisque c’est l’État qui paie.

Avocat de l’immigration : un métier profitable

Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « anti-racistes ».

Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois au nom bien sûr de la défense des droits de l’homme; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine : ainsi Le Monde notait récemment qu’en matière judiciaire, « les pauvres manquaient d’interprètes » (4).

L’économie associative

Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». Là aussi, une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car loin d’être abandonnées les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.

Il y a là au niveau local comme au niveau national un terreau d’intérêts.

Les médecins et l’immigration : les paradoxes du numerus clausus

À la différence des avocats, la profession de médecins a subi un numerus clausus sévère : les médecins sélectionnés en France ont donc tendance à se concentrer sur les taches les plus intéressantes ou les mieux rémunérés. Un marché parallèle se développe pour les autres taches : urgentistes des hôpitaux venant du Maghreb et d’Afrique noire souvent moins qualifiés et toujours moins payés. Dentistes venant de Roumanie ou d’autres pays de l’est.

Dans le même temps, certains patrons de services hospitaliers vont chercher des patients intéressants à l’étranger. Ils maintiennent ainsi la voilure de leur service. Situation pour le moins paradoxale : la médecine française importe à la fois des malades et des médecins. Il n’est pas sûr que le patient français et l’assuré qui finance la sécurité sociale soit le gagnant de ces étranges pratiques.

Les universités à la recherche d’effectifs

Faute de sélection, les universités françaises attirent de moins en moins les étudiants français qui préfèrent souvent les filières courtes ou les grandes écoles (y compris les plus « petites » qui se sont beaucoup développées). Présidents d’universités et syndicats d’enseignants ont donc cherché de nouveaux débouchés auprès des étudiants chinois ou africains de petit niveau (les meilleurs intégrant les grandes écoles françaises ou les universités anglo-saxonnes). Là encore on voit mal ce que les Français ont à gagner à un tel dispositif qui se borne à nourrir de petits intérêts. D’autant que le statut d’étudiant accordé sans grand contrôle d’assiduité et de sérieux (ce n’est pas l’intérêt des universités qui cherchent à faire du « chiffre ») est l’une des filières du travail clandestin.

Conclusions. L’intégration des immigrés est un échec.

L’immigration pose des problèmes de moins en moins solubles. Et pourtant l’immigration se poursuit imperturbablement. C’est qu’il y a derrière le mouvement migratoire, le puissant moteur d’une économie de grands et petits intérêts. C’est aussi pour cela que « l’antiracisme » est l’idéologie de l’oligarchie dominante (5).

Jean-Yves Le Gallou

Notes

1 : Lire en ligne sur Polémia, « Immigration : pourquoi le patronat en veut toujours plus ».

2 : Lire en ligne sur Polémia, « Maurice Allais et les causes du chômage français ».

3 : Lire en ligne sur Polémia, « Maurice Allais et le coût de l’immigration ».

4 : « Après un an de stage et trois ans de “ collaboration ”, Maître Virginie W., 32 ans, a vissé sa plaque en 2009, et partage ses locaux avec un confrère à M. L’aide juridictionnelle (A.J.) lui assure de 1 000 à 2 000 euros brut par mois, soit un gros tiers de ses revenus. “ L’A.J., c’est le fonds de roulement des avocats. Pour les jeunes mais pas seulement… Les anciens, y compris dans les grosses structures, sont de plus en plus nombreux à monter des permanences pour en bénéficier ”, témoigne-t-elle » (dans « Les barèmes dérisoires de l’aide juridictionnelle », Le Monde du 26 octobre 2010).

5 : Lire en ligne sur Polémia, « L’antiracisme : une arme au service de l’oligarchie dominante ».

• D’abord mise en ligne sur Polémia, le 27 octobre 2010.


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mardi, 01 mars 2011 | Lien permanent

L'économie de l'immigration

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L'économie de l'immigration

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Il y a une « idéologie de l’immigration ». Celle-ci promeut le multiculturalisme et la « diversité », la culpabilité française et européenne et « l’antiracisme ». Selon une grille marxiste, « l’idéologie de l’immigration » est la superstructure intellectuelle de « l’économie de l’immigration » qui en est l’infrastructure. Selon une grille parétienne, « l’idéologie de l’immigration » est la « dérivation » théorique d’intérêts concrets bien réels (« les résidus » tout à fait matérialistes de ceux qui tirent avantage de l’immigration). Bref le discours des professionnels des bons sentiments sert de paravent à des intérêts sordides.

Explications

« L’économie de l’immigration » tel est le sujet traité par Jean-Yves Le Gallou, le 14 octobre 2010, à l’invitation du Cercle des catholiques pour les libertés économiques (CLE), présidé par Michel de Poncins. L’auteur analyse d’abord la macroéconomie de l’immigration et son impact sur la production, les salaires, les prestations sociales, la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Jean-Yves Le Gallou étudie ensuite la microéconomie de l’immigration et dévoile la multiplication des intérêts particuliers qui s’en nourrissent.

La logique d’une production moins chère

Dans l’univers du libre échange mondial et de la mobilité de tous les facteurs de production, les entreprises françaises et européennes sont poussées à un double comportement :

– la délocalisation à l’extérieur (« offshore ») de la production des biens et produits manufacturés et des services informatiques ;
– la délocalisation à domicile par le recours à de la main d’œuvre immigrée pour les services non délocalisables : BTP, restauration et services à domicile notamment. Gagnants et perdants de l’immigration

Cette logique a ses gagnants et ses perdants.

Parmi les gagnants on trouve les entreprises qui diminuent leurs charges (1) et donc augmentent leurs marges. On trouve aussi les particuliers qui utilisent des services : riches particuliers recourant à du personnel de maison ou fréquentant des restaurants de luxe, pas toujours très regardants sur la régularité de leur main d’œuvre de base ; particuliers moins riches bénéficiant de services à la personne, notamment de soins à domicile, ou clients de « fast food ». Et bien sûr les immigrés eux-mêmes qui accèdent – au prix de leur déracinement – au confort d’un pays développé.

Perdants de l’immigration : salariés et chômeurs

Les perdants sont du côté des actifs et des salariés : depuis trente ans la main d’œuvre française est en concurrence avec la main d’œuvre mondiale ; il n’est pas surprenant que ses conditions de travail et de revenus se dégradent ; et qu’un chômage structurel de masse se soit installé. Car il est inexact de dire que «les immigrés prendraient les emplois que les Français ne veulent pas faire » ; dans une économie où il y a 10% de chômeurs, tous les emplois sont susceptibles d’être pourvus, à condition que les salariés ne subissent pas la concurrence déloyale d’une main d’œuvre bon marché venue du monde entier.(2)

Les perdants sont aussi du côté des contribuables car l’immigration privatise les bénéfices mais socialise les coûts.

Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts

La main-d’œuvre immigrée est abondante (le monde entier en pourvoit !), son coût direct est donc moins cher que la main-d’œuvre autochtone ; c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre immigrée clandestine : car dans ce cas c’est alors une main-d’œuvre docile et à charges sociales réduites sinon nulles.

Mais la main-d’œuvre immigrée coûte cher à la collectivité : un résident au chômage ne produit plus de cotisations mais il bénéficie toujours de prestations ; un résident étranger, même clandestin, bénéficie de prestations et dès qu’il est régularisé ces prestations se généralisent et s’étendent à ses ayants droits : prestations de santé, de famille, de logements. Séjourner en France, c’est aussi accéder à des biens collectifs qui ne sont pas indéfinis : réseaux de transports et d’assainissement, places dans les hôpitaux et les collèges. Selon le prix Nobel Maurice Allais, toute entrée de résident supplémentaire génère un coût d’équipement ; ces investissements nécessaires représentent de l’ordre de 100 000 euros par tête, plus sans doute dans les grandes régions urbaines comme l’Ile de France où les réseaux sont saturés.(3) Un travailleur régularisé avec sa famille peut ainsi coûter de 200 000 à 300 000 euros.

La grande illusion des régularisations

Depuis trente ans, les gouvernements successifs, en France comme chez nos voisins européens, finissent toujours par régulariser les travailleurs en situation clandestine, soit massivement, soit au fil de l’eau. Cette politique a des conséquences désastreuses car toute régularisation engendre deux nouvelles vagues d’immigration :

– celle des ayants droits des personnes régularisés (au titre du regroupement familial et de l’immigration nuptiale) ;
– celle de nouveaux clandestins qui viennent remplacer dans leurs emplois les travailleurs régularisés qui sont devenus moins rentables (et qui accèdent à un plus vaste champ de prestations sociales ce qui rend le travail moins intéressant pour eux).

L’économie de l’immigration se nourrit donc elle-même. D’autant qu’une multitude de corporations et de clientèles vivent de l’immigration

L’économie de la demande d’asile

Immigration_jetable.jpgEn 2009, 47 000 personnes – record européen – ont demandé (très souvent abusivement) l’asile politique en France. La situation est la suivante : un Africain ou un Turc ou un Tchétchène arrivant, le dimanche, en France, avec sa famille (avec un visa de tourisme), peut déposer une demande du statut de réfugié politique en touchant le territoire français ; dès le lundi, il pourra solliciter un hébergement de la part de la préfecture la plus proche ; et s’il ne l’obtient pas immédiatement, il pourra engager un référé administratif le mardi ; au final, il sera logé dès le jeudi. Derrière ces règles qui coûtent 500 millions d’euros par an aux contribuables français, il y a beaucoup de bénéficiaires : les associations qui touchent les subventions pour l’aide qu’elles apportent aux demandeurs d’asile, les avocats qui trouvent des causes à défendre et les hôtels qui reçoivent des clients solvables…puisque c’est l’État qui paie.

Avocat de l’immigration : un métier profitable

Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre ; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « antiracistes ».

Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois au nom bien sur de la défense des droits de l’homme ; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine: ainsi Le Monde notait récemment qu’en matière judicaire :« les pauvres manquaient d’interprètes. » (4)

L’économie associative

Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». La aussi une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées ; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car loin d’être abandonnées les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.

Il y a là au niveau local comme au niveau national un terreau d’intérêts.

Les médecins et l’immigration : les paradoxes du numerus clausus

A la différence des avocats, la profession de médecins a subi un numerus clausus sévère : les médecins sélectionnés en France ont donc tendance à se concentrer sur les taches les plus intéressantes ou les mieux rémunérés. Un marché parallèle se développe pour les autres taches : urgentistes des hôpitaux venant du Maghreb et d’Afrique noire souvent moins qualifiés et toujours moins payés. Dentistes venant de Roumanie ou d’autres pays de l’est.

Dans le même temps, certains patrons de services hospitaliers vont chercher des patients intéressants à l’étranger. Ils maintiennent ainsi la voilure de leur service. Situation pour le moins paradoxale : la médecine française importe à la fois des malades et des médecins. Il n’est pas sûr que le patient français et l’assuré qui finance la sécurité sociale soit le gagnant de ces étranges pratiques.

Les universités à la recherche d’effectifs

Faute de sélection, les universités françaises attirent de moins en moins les étudiants français qui préfèrent souvent les filières courtes ou les grandes écoles (y compris les plus « petites » qui se sont beaucoup développées). Présidents d’universités et syndicats d’enseignants ont donc cherché de nouveaux débouchés auprès des étudiants chinois ou africains de petit niveau (les meilleurs intégrant les grandes écoles françaises ou les universités anglo-saxonnes). Là encore on voit mal ce que les Français ont à gagner à un tel dispositif qui se borne à nourrir de petits intérêts. D’autant que le statut d’étudiant accordé sans grand contrôle d’assiduité et de sérieux (ce n’est pas l’intérêt des universités qui cherchent à faire du « chiffre ») est l’une des filières du travail clandestin.

Conclusions

L’intégration des immigrés est un échec.

L’immigration pose des problèmes de moins en moins solubles. Et pourtant l’immigration se poursuit imperturbablement. C’est qu’il y a derrière le mouvement migratoire, le puissant moteur d’une économie de grands et petits intérêts. C’est aussi pour cela que « l’antiracisme » est l’idéologie de l’oligarchie dominante (5)

Jean-Yves Le Gallou

Notes :

(1) Immigration : pourquoi le patronat en veut toujours plus

(2) Maurice Allais et les causes du chômage français

(3) Maurice Allais et le coût de l’immigration

(4) « Après un an de stage et trois ans de « collaboration », Maître Virginie W., 32 ans, a vissé sa plaque en 2009, et partage ses locaux avec un confrère à M. . L’aide juridictionelle (AJ) lui assure de 1000 à 2000 euros brut par mois, soit un gros tiers de ses revenus “L’AJ, c’est le fonds de roulement des avocats. Pour les jeunes mais pas seulement… Les anciens, y compris dans les grosses structures, sont de plus en plus nombreux à monter des permanences pour en bénéficier.” Témoigne-t-elle. » (SOURCE : « Les barèmes dérisoires de l’aide jutidictionnelle. », Le Monde du 26/10/2010.)

(5) L’antiracisme : une arme au service de l’oligarchie dominante

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dimanche, 07 novembre 2010 | Lien permanent

Démondialisation = survie des peuples européens

Démondialisation = Survie des Peuples Européens...

Par Marc Rousset (*)

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

Un mot nouveau, le plus souvent critiqué dans les médias, a fait son apparition : la démondialisation. Selon Pascal Lamy, socialiste carriériste à l’OMC  baignant dans le libre échangisme anglo-saxon, style Dominique Strauss-Kahn et Christine Lagarde,  la démondialisation est un concept réactionnaire (1). Les droits de douane nourriraient la xénophobie et le nationalisme, bref  la démondialisation ne serait rien d’autre que « l’horreur national-protectionniste ».

Quant à Patrick Artus, suite aux fonctions rémunérées qu’il exerce chez dans le Système, il n’est pas à une contradiction près ! Après avoir écrit « Globalisation, le pire est à  prévoir » (2), il pense désormais qu’il serait fou de « refuser la mondialisation » (3).

Frédéric  Lordon (4), lui, se demande, à juste titre, si la Chine dont le salaire mensuel moyen est de 150 euros, ne deviendra pas à son tour victime de délocalisation au Vietnam, au salaire moitié moindre de 75 euros !... à moins que la mondialisation ne connaisse un rebond en direction du continent africain « encore entièrement à enrôler et qui cassera tous les prix ». Il s’interroge aussi pour savoir (5) si les rapports entre les nations doivent se concevoir sous l’exclusive perspective de la marchandise et constate que les libéraux lessivent les entendements au point de faire oublier qu’entraver un peu la circulation des conteneurs et des capitaux n’interdit nullement de « promouvoir la plus grande circulation des œuvres, des étudiants, des artistes, des chercheurs, des touristes, comme si la circulation marchande était devenue la jauge exclusive du degré  d’ouverture des nations »

Avec la même approche que  le Prix Nobel Maurice Allais, je suis intervenu plusieurs fois dans tous mes ouvrages (6) et de multiples chroniques pour montrer que le libre échange mondialiste était en fait un véritable suicide économique de l’Occident orchestré par les sociétés multinationales. Ce  qui est bon pour les entreprises multinationales  est de plus en plus nuisible aujourd’hui pour les Etats-Unis (taux de chômage réel de 17,2%) et les salariés européens qui perdent leurs emplois industriels ! Un protectionnisme européen salvateur, afin de garder les économies d’échelle compétitives que ne peut offrir un espace national, s’imposera donc lors des révolutions nationales à venir ! L’Union Européenne n’est aujourd’hui qu’un agent de la décadence industrielle et de la mondialisation, « un sas de décompression » selon Régis Debray, au service des entreprises multinationales avec des conséquences gravissimes pour les peuples européens : désindustrialisation, précarisation, perte de « savoir faire » industriel, paupérisation, déqualification des emplois, développement des services à la personne sans aucun intérêt technologique, perte d’identité et immigration extra-européenne.

Au-delà du dogme libre échangiste mondialiste, il est possible de concevoir une économie mondiale avec plusieurs espaces autarciques autocentrés et des flux d’échanges maitrisés entre ces espaces. La démondialisation correspond au simple bon sens de nos pères et à la nécessité de défense urgente, de survie identitaire et économique des peuples européens !

(*) économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

Notes 

(1) Le Monde éditorial du 1er Juillet 2011

(2) La Découverte, Paris 2008

(3) Patrick Artus, « Ce n’est pas le moment de refuser la mondialisation », Flash Economie Natixis, n°472-21 juin 2011

(4) Frédéric Lordon, Le Monde Diplomatique, août 2011, p. 8

(5) Ibid p 9

(6) La Nouvelle  Europe Paris-Berlin-Moscou - pp. 47-65, Godefroy de Bouillon, 2009

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samedi, 13 août 2011 | Lien permanent

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