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Marx et le délire administratif à la française

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Marx et le délire administratif à la française

par Nicolas Bonnal

La dictature sanitaire est une aubaine pour notre administration traditionnellement tyrannique. Elle est aussi parfaitement acceptée par 80% ou plus de la population. Comprenons pourquoi car les causes sont anciennes. Tocqueville écrit déjà dans des lignes immortelles :

« Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »

En bon aristocrate libéral, Tocqueville accuse l’égalité :

« C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. »

En réalité l’égalité est une conséquence et pas une cause ; elle est aussi un leurre pour tromper la masse ; on sait en plus que les élites au pouvoir sont moins égales que nous pour parler comme Orwell.  C’est le pouvoir moderne, le minotaure de Bertrand de Jouvenel, qui a enflé comme la grenouille. Et Marx écrit quelques années seulement après Tocqueville, quand le bonapartisme a tout phagocyté en France terre de liberté et des droits de l’homme ; c’est dans le Dix-huit brumaire de Louis-Napoléon, le texte le plus jamais important jamais écrit sur la condition française :

« Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec son mécanisme étatique complexe et artificiel, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée de cinq cent mille soldats, effroyable corps parasite, qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité, qu’il aida à renverser. »

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Apprécions cette expression de corps parasite : n’oublions que pour Marx (ce n’est pas pour rien que le maître libertarien Rothbard l’appréciait) rêve de la disparition de l’Etat. Et ajoutons que les corps parasites, hauts fonctionnaires, médecins vaccinateurs, journalistes 100% subventionnés et étatisés, profs socialistes de père en fils et autres butors de la police et de la gendarmerie s’en donnent à cœur joie en ce moment. On a cherché des Jean Moulin et on n’en a pas eu plus qu’en 1940 ; car ce fut cet étatisme (liberté, carrière, retraite) qui engendra notre soumission à Vichy.

Marx rappelle  notre histoire moderne :

« La première Révolution française, qui se donna pour tâche de briser tous les pouvoirs indépendants, locaux, territoriaux, municipaux et provinciaux, pour créer l’unité bourgeoise absolue : la centralisation, mais, en même temps aussi, l’étendue, les attributs et l’appareil du pouvoir gouvernemental. Napoléon acheva de perfectionner ce mécanisme d’État. »

On arrive à la perfection sous la monarchie de Juillet (voyez mes textes sur Balzac et lisez son bref et génial Z. Marcas) :

« La monarchie légitime et la monarchie de Juillet ne firent qu’y ajouter une plus grande division du travail, croissant au fur et à mesure que la division du travail, à l’intérieur de la société bourgeoise, créait de nouveaux groupes d’intérêts, et, par conséquent, un nouveau matériel pour l’administration d’État. Chaque intérêt commun fut immédiatement détaché de la société, opposé à elle à titre d’intérêt supérieur, général, enlevé à l’initiative des membres de la société, transformé en objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école et la propriété communale du plus petit hameau jusqu’aux chemins de fer, aux biens nationaux et aux universités. »

Il n’y a rien de français en France en résumé. Tout est étatique. Et Marx observe tristement :

« Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. »

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J’ai comparé il y a bientôt cinq ans Macron à Louis-Napoléon. C’est l’ère de l’hyper-présidence comme disait un imbécile de la télé. Marx écrit :

« Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. »

Et d’expliquer la tristesse française :

« C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée. »

Depuis on est descendu plus bas. Dans ses admirables et inépuisables Commentaires, Guy Debord écrit après avoir cité Marx :

« Voilà qui sonne tout de même un peu bucolique et, comme on dit, dépassé, puisque les spéculations de l’État d’aujourd’hui concernent plutôt les villes nouvelles et les autoroutes, la circulation souterraine et la production d’énergie électronucléaire, la recherche pétrolière et les ordinateurs, l’administration des banques et les centres socio-culturels, les modifications du « paysage audiovisuel » et les exportations clandestines d’armes, la promotion immobilière et l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et la gestion des hôpitaux, les crédits militaires et les fonds secrets du département, à toute heure grandissant, qui doit gérer les nombreux services de protection de la société. »

Debord prophétisait aussi une nouvelle élite. Elle est arrivée au pouvoir avec Macron. Et je me risque non pas à une prophétie mais à une simple observation : il ne partira pas. Macron ne partira pas, Macron ne quittera pas le pouvoir, pas plus que sa clique qui se régale aux affaires en dépeçant la France.

Et tant mieux si je me trompe.

Sources :

https://www.dedefensa.org/article/balzac-et-la-prophetie-...

http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/18_brumain...

http://achard.info/debord/CommentairesSurLaSocieteDuSpect...

http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexi...

 

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mercredi, 29 septembre 2021 | Lien permanent

Ubérisation de la politique et grand effondrement

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Ubérisation de la politique et grand effondrement

Nicolas Bonnal

Zemmour, Macron, LREM, RN, LR, LFI... Nous nous approchons de ces élections dérisoires et nous découvrons de nouveaux partis politiques, vite créés, bâclés et usagés. La destruction en règle de la France depuis Chirac-Sarkozy-Lagarde concerne aussi les partis politiques. Elle gagne les services publics, l’hôpital et tout le reste et reflète notre vie ordinaire: nous sombrons dans le modèle Blade Runner décrit par Ridley Scott il y a quarante ans (voyez mon livre), soit la misère et la précarité pendant qu’au sommet s’édifient des fortunes colossales qui ne se basent sur rien mais organisent notre dystopie parce qu’elles contrôlent notre mental (voyez le livre de ma femme sur Dick). Tesla devient la première marque vendue en Europe.

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Rappelons ce que notre encyclopédie polyvalente et elle-même ubérisée (Wikipédia donc) nous dit de l’ubérisation :

« L'ubérisation (du nom de l'entreprise Uber), ou la plateformisation, est un phénomène récent dans le domaine de l'économie consistant en l'utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles technologies».

Toute cette technologie américaine réorganise le monde et nos sociétés, se vante Wikipédia:

« La mutualisation de la gestion administrative et des infrastructures lourdes permet notamment de réduire le coût de revient de ce type de service ainsi que les poids des formalités pour les usagers. Les moyens technologiques permettant l'ubérisation sont la généralisation du haut débit, de l'internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation».

C’est la fin du modèle des Trente Glorieuses, se vante  notre encyclopédie:

« Ce modèle d'organisation du travail repose sur le travail à la tâche et s'oppose de fait à celui reconnu depuis des générations, et particulièrement depuis les Trente Glorieuses, c'est-à-dire le monde fixe et réglementé du salariat. L'ubérisation s'inscrit de manière plus large dans le cadre d'une branche intégrée au marché de l'économie à la tâche. »

Le mot « ubérisation » vient du grand patron de Publicis qui soumit la presse dans les années 80:

"Le terme « ubérisation » est un néologisme, popularisé en francophonie par Maurice Lévy après un entretien accordé au Financial Times en décembre 2014. Le terme provient de l'entreprise Uber qui a généralisé à l'échelle planétaire un service de voiture de tourisme avec chauffeur entrant directement en concurrence avec les taxis».

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La blague fut de nous faire croire que le taxi Uber est moins cher que nos taxis de la Marne ou leurs successeurs disparus. La fin de tout professionnalisme et de toute compétence est la clé du système: d’où la nullité des personnels politiques, diplomatiques et même militaires. Mais quand on rêve de grand effondrement…

« Les caractéristiques de ce service sont en premier lieu les gains financiers importants liés à l'évitement des contraintes réglementaires et législatives de la concurrence classique (l'acquisition d'une licence de taxi dans le cadre d'Uber), mais aussi la quasi-instantanéité, la mutualisation de ressources et la faible part d'infrastructure lourde (bureaux, services supports, etc.) dans le coût du service, ainsi que la maîtrise des outils numériques».

On voit aussi ce que donne la fin des infrastructures lourdes chères à ces imbéciles : l’effondrement de l’infrastructure dans tous les pays occidentaux (USA, France, Allemagne).

Le Petit Larousse est lui-même euphorique sur le sujet :

« Le terme « ubérisation » fait son apparition dans le dictionnaire Le Petit Larousse 2017, qui le définit comme : la "remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres, effectués par des indépendants plutôt que des salariés, le plus souvent via des plates-formes de réservation sur Internet ».

Encore plus euphorique le Figaro (la presse aussi a été ubérisée, et depuis longtemps encore) :

« Au sujet de l'ubérisation, Guillaume Sarlat explique dans Le Figaro: « L'ubérisation, tout le monde en parle aujourd'hui : tous les business models des grands groupes seraient sur le point d'être disruptés, ubérisés, désintermédiés, commoditisés, en un mot pulvérisés par une multitude de startups beaucoup plus agiles et innovantes ».

Retenons le mot de pulvériser. Pour le reste le petit mange-merde du Figaro pulvérise la langue de Malherbe et de Chateaubriand. L’ubérisation amorce le bref règne des pignoufs qui veulent nous amener à un âge technocratique de ténèbres sauce Davos.

On a parlé d’économie à la tâche, alors expliquons :

« L'économie à la tâche (de l'anglais gig economy, gig signifiant le concert, on a souvent payé les musiciens d'une soirée une fois le bal terminé) On la désigne aussi sous le nom d’économie à la demande ou économie des petits boulots. C'est un système basé sur des emplois flexibles, temporaires ou indépendants. »

La politique est devenue un petit boulot. Chacun opinera et/ou appréciera.

L’optimisme médiatique ajoute :

« En 2021, livraison de repas à domicile, voitures avec chauffeur, participation rémunérée à des sondages, micro-tâches d'assistance aux algorithmes, aux réseaux sociaux, aux corrections de données, "l'économie des petits boulots" génère un chiffre d'affaires mondial de 5000 milliards de dollars.

Un petit bémol :

En 2025, 500 millions de personnes pourraient dépendre pour vivre des petits boulots associés à l'économie à la tâche. La liberté et la simplicité d'accès qui font le succès des plates-formes reposent aujourd'hui sur l'exploitation de ces travailleurs. »

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Les travailleurs ne sont pas les seuls exploités : les clients et les consommateurs aussi. L’ubérisation de la culture et de l’enseignement ont préparé les jeunes générations à accepter leur condition d’ilote. Le bobo d’aujourd’hui (et sa descendance ruineuse et efflanquée) a la sous-culture média de sa femme de ménage ubérisée.

Cette dégradation du matériel humain préparée depuis quarante ans (voyez ma Lettre ouverte à la vieille race blanche) était la condition sine qua non et le préalable du démantèlement terminal de notre société et de notre patrie. Le mécontentement étant lui-même ubérisé politiquement, la caste de Blade Runner a peu de soucis à se faire.

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mercredi, 27 octobre 2021 | Lien permanent

Et si le peuple voulait du ”Grand Reset” et de la tyrannie ?

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Et si le peuple voulait du "Grand Reset" et de la tyrannie ?

par Nicolas Bonnal

Le plan des mondialistes progresse bien, et on en peut que rester béat d’admiration devant la stupidité béate des victimes. Comme dit Bernanos dans la France contre les robots, au moment des guerres contre le fascisme :

« Et si, par hasard, une telle idée leur était venue, ils se seraient bien gardés de l'avouer, car ils sont un des éléments de cette pourriture. La Bêtise, en effet, m'apparaît de plus en plus comme la cause première et principale de la corruption des Nations. La seconde, c'est l'avarice. L'ambition des dictateurs ne vient qu'au troisième rang. »

J’exagère ? Parce qu’une fois de plus je me crois supérieur et que je méprise mes contemporains qui sont les pauvres victimes d’une dictature affreuse ?

Essayez alors d’enlever votre masque dans le métro avant de me jeter la première pierre. Essayez d’envoyer votre petit sans masque à l’école avant de me jeter la première pierre. Essayez de prêcher à voix haute le texte du Dr Perronne en public avant de me jeter la première pierre. Vous verrez que le monde que vous croyez résistant le temps d’un clic est furieusement collabo dans la réalité.

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Cela n’étonnera du reste que les distraits. La résistance en France ne s’est développée que lorsque la défaite allemande fut assurée. Il n’y a que les nationalistes qui résistaient dès le début, comme là Marion et Philippot chez les politiciens. Et il fallait moins de cent mille soldats allemands en 1942 pour garder cette masse, tout comme il ne faut guère que cent mille gendarmes pour mettre tout le monde au pas. On a rappelé ici-même la soumission des Français sous Napoléon III, confirmé par le plébiscite de Mai 1870 d’ailleurs (pauvre Hugo exilé pour rien sur son île) et sous les aberrantes guerres républicaines, continentales ou coloniales. Le reste est de la soumission à la société de consommation et technologique, et Guy Debord nous a tout dit dessus, comme Lewis Mumford ou John Boorstyn en leur temps.

Il faut donc tirer quelques conclusions, car on s’est très bien habitués au masque, comme dit justement le président jupitérien Macron. On s’est très bien habitué au confinement aussi, et au porno gratuit sur le web (voyez la bonne émission d’Alexis Cossette et de Sylvain Trotta), et à Netflix, et à BFM. On a aussi compris que la populace ne veut pas du vaccin, mai que si on prend le temps de bien lui expliquer, et de la prévenir contre le militantisme terroriste et réac des anti-vaccins, ce que font les journaux tout le temps, tout ira pour le mieux.

Récemment c’est maître Brusa qui reconnaissait :

 “La Covid a généré une catastrophe juridique…il faudra des années pour se remettre sur le plan économique. Et des années sur le plan du droit…On commence à avoir des informations qui attestent qu’on nous prend pour des cons…Il faut que le peuple réagisse, il faut aussi que les gens réclament de la liberté, et aujourd’hui ce qui m’anéantit, c’est de voir comme il est difficile de faire réagir le peuple. Je ne demande pas de faire une révolution, je demande au peuple de demander les libertés…Nous sommes en train de tout perdre. Mais qu’est-ce qu’il faut de plus pour qu’on comprenne qu’on est dans le cadre d’une dictature ? Ce n’est pas parce que 200 ou 300 avocats font une tribune dans un journal que les choses vont changer, parce que, excusez-moi, mais Macron de la tribune dans le JDD, il n’en a rien à cirer… »

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Le peuple ne veut pas de la liberté. Le peuple veut du pain et des jeux, et on n’a pas attendu l’an 2020 pour le découvrir. Or le système les lui donne et il va prendre à ceux qui ont de l’argent en banque, qui sont une minorité et aux propriétaires, qui sont une minorité. Pour le reste le peuple admire les vedettes et les hommes les plus riches sont des vedettes comme ses sportifs préférés. Eux sont des philanthropes qui veulent vacciner ou protéger la planète…

J’irai même plus loin cette fois : le peuple n’a aucune raison d’être contre le grand reset. Le grand reset est dans l’air du temps, pas vrai ? Le peuple a en effet été éduqué dans l’idée que l’on pollue trop et qu’il faut arrêter de respirer ou de trop carboniser l’atmosphère ; il a été élevé dans la peur depuis l’an 2001 et un ami espagnol me disait que la jeune génération avait été déjà élevée dans la soumission et dans la servitude volontaire, pour reprendre le mot de l’année écoulée et même du court millénaire à venir. Le peuple a des dettes, pas de pognon, pas de goût pour la liberté (à part pour aller revoter pour Macron ou son ministre Edouard Philippe), mais il a le sens des responsabilités (remets ton masque, sale nazi) et de l’écologie, alors… On le prive de travail ; mais tant qu’il a le smartphone et la tambouille assurée. Le reste on verra après. De toute manière le travail…

Nietzsche avait déjà tout dit vers 1880 et on comprend (et c’est pourquoi je tape sur leur monde moderne) comment nos opinions abruties ont pu se farcir tant de guerres et de dictatures depuis. Lisez, vous allez rire :

« Tomber malade et être méfiant passe chez eux pour un péché : on s’avance prudemment. Bien fou qui trébuche encore sur les pierres et sur les hommes !

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Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement.

On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.

On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles. Point de berger et un seul troupeau ! »

Et là le maître touche le but de nos banquiers globaux :

« La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. »

Eh bien notre homme va sautiller un peu moins…

Sources :

Ainsi parlait Zarathoustra

Coronavirus et servitude volontaire

La France contre les robots

https://covidinfos.net/covid19/nous-sommes-en-train-de-creer-une-prison-a-ciel-ouvert-affirme-maitre-brusa-qui-denonce-une-dictature/2607/

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mercredi, 06 janvier 2021 | Lien permanent

Préface à Pierre Le Vigan - Face à l’addiction

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Nicolas Bonnal:

Préface à Pierre Le Vigan

Face à l’addiction

Esprit prudent mais prévoyant, notre ami polymathe Pierre Le Vigan avait écrit son petit essai universitaire sur l’addiction bien avant que le mot ne devînt trop à la mode. Les uns parlent d’addiction au sexe, d’autres aux drogues – vieux sujet fatigué des seventies -, d’autres enfin à la dette ou pétrole, comme le faisait Thomas Friedman dans un ombrageux édito du NYT au moment de la crise de 2007, qui déclencha, elle, des vocations d’addiction à l’apocalypse ou à l’écroulement du système – cet aperçu indiquant bien au lecteur combien de psychologie contiendra ici l’essai de notre ami.

PLV-addiction.jpgAvec érudition et sérieux, Le Vigan brave les sentiers battus universitaires, évite l’addiction au verbiage jargonneux et se lance dans une série de digressions, d’élargissements et de références (Lao Tze, maître Eckhart, Balzac…) qui nous enchantent et balaient le sujet si vite qu’elles lui donnent une aura bien différente ! Si l’homme (le pauvre homme) est un être addictif (le travail, le sexe, Dieu…), l’addiction n’est-elle pas le royal sujet au sens alchimique, qui nécessiterait son Rabelais ou son Fulcanelli pour en parler ? Etant moi-même soumis à l’addiction des citations (car pourquoi écrire enfin, quand tant de gens brillants ou même géniaux le font mieux que vous ?), je citerai le texte de Pierre… On trouve ainsi le passage de la névrose à la dépression. Historiquement et freudiennement, cela sonne comme ça. Notre savant écrit : « Trop d’interdits, dans les sociétés traditionnelles, créaient des refoulements et des conflits intérieurs, mais trop peu de cadres, trop peu de disciplines venues de l’extérieur enferment l’individu dans un rêve de toute puissance. « Le sujet ne souffre d’aucune contrainte affective, mais se voit enserré dans la course haletante à la jouissance qui le voue à la dialectique ‘’dépression-antidépression’’ » [citant J. Arènes et N. Sarthou-Lajus]…

J’avais lu un jour qu’à la rébellion des grandes années étudiantes avaient suivi la dépression postmoderne. Pierre, lui, écrit : « Comme la névrose guettait l’individu divisé entre le permis et le défendu, la dépression menace un individu déchiré entre le possible et l’impossible. »

Un bel aphorisme (de l’Héraclite décalé ?) : « On a pu dire avec justesse que le dépressif est un Moi sans sujet, tandis que le schizophrène est un sujet sans Moi. » Parfois on trouve même la vérité dans un magazine (lisez leurs pages pratiques, oubliez politique et diplomatie) : « Ils sont incapables de réaliser que le problème se situe, très majoritairement, dans l’instabilité neurobiologique que le produit a créé en eux »…

Là, je peux en parler d’expérience. Des médicaments prescrits pour je ne sais quel mal de vivre vieux comme Chateaubriand, Sénèque, ou Salomon (les proverbes ou l’Ecclésiaste bien sûr !) m’emmenèrent fort bas. C’est qu’il n’est rien de pire que l’addiction sinon la chasse scientifique à l’addiction. Et comme dirait un sage chinois, La plus grande maladie est de croire que tout doit être guéri… C’est très vrai en économie et pour le bon taoïste que je suis, l’important est de ne rien faire car en voulant guérir ou prévenir les crises, on a créé la modique dette mondiale de 237 000 milliards ou plus. C’est Pierre qui rappelle Sigmund Freud (génie méconnu et méprisé aujourd’hui) et notre désir inconscient de se perdre. Tocqueville évoquait cette angoisse de vivre de l’Américain qui le frappe au milieu de son effervescence politique, de sa frénésie matérialiste. Mais le remède des addictifs est toujours pire que le mal (c’est ainsi qu’on pourrait définir un addictif ?) : « L’addiction au sport, l’addiction aux conduites à risque, l’addiction au travail le montrent aussi : l’addiction est une angoisse devant l’incertain, et, ainsi, souvent une fuite en avant, une volonté de programmer l’incertitude pour ainsi la maîtriser. »

Récemment je suis allé relire Foucault, absent ici (ils ne sont pas nombreux !) et qui disait très justement : « A la suite de cette nouvelle circonspection, toute une armée de techniciens est venue soulager le bourreau, l'anatomiste immédiat de la souffrance: les gardes, les médecins, les aumôniers, les psychiatres, les psychologues, les éducateurs. » Eh oui, le monde moderne c’est cela, et c’est ce qui nous coupe les couilles (Pierre parle de castration). Freud écrivait, ce grand esprit biblique selon mon vieux maître Jean Brun* : « C’est à ce phénomène (la culture) que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables… Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle… »** C’est à tout cela que vous fera penser ce dense essai qui est aussi, surtout, un bréviaire de la psychologie humaine.

N.B

1er mai 2018.

Notes (PLV) :

* Jean Brun, philosophe (1919-1994).

** Pourquoi la guerre, correspondance entre Sigmund Freud et Albert Einstein, 1933.

Pierre Le Vigan, Face à l’addiction, éditions La barque d’or, diffusion Amazon, broché, 157 pages, 14,99 €. Disponible aussi en format kindle.

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jeudi, 03 mai 2018 | Lien permanent

Sénèque et la mondialisation malheureuse

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Sénèque et la mondialisation malheureuse

par Nicolas Bonnal

Ex: https://nicolasbonnal.wordpress.com

Le monde moderne n’est qu’un monde usé jusqu’à la corde, et qui se croit nouveau parce qu’il a tout oublié.

L’actualité de Sénèque est toujours extraordinaire, jusques et y compris dans le domaine de la médecine (lettre XCV, voyez ce qu’en dit De Maistre) ou de la géographie ; son théâtre ignoré fourmille aussi de traits de génie et c’est dans sa tragédie Médée que Sénèque médite les limites de la science, de la navigation…et de la mondialisation, deux mille ans avant les rédacteurs fatigués de Zerohedge.com

On écoute l’universitaire Jean-Noël Michaud sur ce monologue du chœur de Médée :

« Les vers 374-379 sont célèbres car on y a vu l’annonce de la découverte du Nouveau Monde. Et en fait on a eu raison : depuis que la science grecque et les savants d’Alexandrie ont établi que la terre était ronde et que le monde connu des Grecs et des Romains ne représentait tout au plus qu’un quart de la surface terrestre, l’Océan a cessé, dans la pensée des savants, d’être uinculum rerum, on a supposé qu’au-delà de l’Océan, comme au sud de l’équateur, il y avait d’autres terres, nouos orbes. »

Michaud ajoute :

« L’Amérique existait donc, dans la pensée des astronomes et des gens cultivés qui connaissaient leurs travaux, 1500 ans avant qu’on ne la découvre. »

Ce monde techniquement et géographiquement maîtrisé est spirituellement rétréci. Michaud :

« Naviguer n’est plus une entreprise héroïque qui requiert l’aide des dieux et un équipage de princes, n’importe qui peut sillonner la mer, sans l’aide d’un vaisseau magique. On construit des villes partout, l’univers s’ouvre à toutes les routes, on voit des Perses au bord de l’Elbe et des Indiens au bord de l’Araxe. La terre est le village planétaire de nos modernes internautes. Comme il nous est difficile aujourd’hui de ne pas donner à ces vers un sens positif, puisque même les adversaires de la mondialisation nous expliquent qu’en réalité ils sont pour ! »

Car l’empire romain est une mondialisation, est une matrice très consciente :

« Ce que disent ces vers, c’est bien ce que l’empire est en train de réaliser à l’échelle de l’orbis Romanus : assurer la permanence des relations maritimes, civiliser des régions sauvages en y établissant des villes, envoyer sur le Rhin des auxiliaires syriens et sur l’Euphrate des Espagnols. »

Et c’est la fin de la poésie dans le monde (je sais, on va nous traiter de ringards, de retardataires…) :

jasonbateau.jpg« Les Argonautes ont fait tomber la première barrière et ce premier écroulement a provoqué de proche en proche la chute de toutes les barrières qui séparaient les peuples les uns des autres, le monde civilisé du monde barbare, le cosmos de tous les au-delà, merveilleux ou épouvantables. »

Très belle envolée de l’universitaire sur le vieillissement du monde (si visible aujourd’hui mais pensez au grand remplacement de la démographie romaine…) :

« Peut-être Sénèque se souvient-il de la version hésiodique de la fin des temps : quand aux derniers temps de la cinquième race, la race de fer, tout sera vieux, les enfants viendront au monde avec des tempes blanches. On a l’impression que le chœur annonce aussi que le cosmos finira par s’éteindre dans la sénilité. »

La quête de la toison d’or précipite la fin d’un monde qui sera vieux et médiocre :

« En allant la chercher dans un espace où l’homme n’a pas sa place, Jason a libéré dans le monde des hommes les forces déchaînées d’un monde qu’un dieu ne domine plus. Le choeur Audax nimium donne à Médée sa dimension cosmique mais la réalisation de sa vengeance marquera aussi l’épuisement du cosmos et la fin du tragique. »

Un peu de Sénèque maintenant, inspiré auteur de théâtre :

« Il fut hardi, le premier navigateur qui osa fendre les flots perfides sur un fragile vaisseau, et laisser derrière lui sa terre natale, confier sa vie au souffle capricieux des vents, et poursuivre sur les mers sa course aventureuse, n’ayant pour barrière entre la vie et la mort que l’épaisseur d’un bois mince et léger ! On ne connaissait point alors le cours des astres, et l’on ne savait point encore se régler sur la position des étoiles qui brillent dans l’espace. »

Comme Hésiode, Rousseau ou Kierkegaard, Sénèque célèbre l’innocence ignorante de nos pères :

« Nos pères vivaient dans des siècles d’innocence et de pureté. Chacun alors demeurait tranquille sur le rivage qui l’avait vu naître, et vieillissait sur la terre de ses aïeux, riche de peu, ne connaissant de trésors que ceux du pays natal. »

Ensuite le vaisseau de Thessalie met fin aux enchantements des origines (les lucifériens bien sûr préfèreront ce qu’ils croient un progrès) ; et il y a un prix à payer (le réchauffement climatique ?) :

« Le vaisseau de Thessalie rapprocha les mondes que la nature avait sagement séparés, soumit la mer au mouvement des raines, et joignit à nos misères les périls d’un élément étranger. Ce malheureux navire paya chèrement son audace par cette longue suite de dangers qu’il lui fallut courir, entre les deux montagnes qui ferment rentrée de l’Euxin, et qui se heurtaient l’une contre l’autre, avec le retentissement de la foudre, tandis que la mer, prise lançait jusqu’aux nues ses vagues écumantes. »

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Le prix à payer ? Sénèque en parle tel quel – c’est la fin des limites (mais dans un monde devenu petit, cela sonne comme une cour de prison abandonnée pour prisonniers…) :

« Quel fut le prix de ce hardi voyage ? Une toison d’or, et Médée plus cruelle que les flots mêmes, digne récompense des premiers navigateurs. Maintenant la mer est soumise, et se courbe sous nos lois : plus n’est besoin d’un navire construit par Minerve, et monté par des rois ; la moindre barque peut s’aventurer sur les flots : les bornes antiques sont renversées, et les peuples vont bâtir les villes sur des terres nouvelles. »

 Les derniers vers sont fantastiques :

« Le monde est ouvert en tout sens, et rien plus n’est à sa place…L’Indien boit l’eau glacée de l’Araxe, le Perse boit celle de l’Elbe et du Rhin. Un temps viendra, dans le cours des siècles, où l’Océan élargira la ceinture du globe, pour découvrir à l’homme une terre immense et inconnue ; la mer nous révélera de nouveaux mondes, et Thulé ne sera plus la borne de l’univers. »

Sources

Sénèque, Médée Traduit par Eugène Greslou,  1834

Jean-Noël Michaud Le chœur Audax nimium (Sénèque, Médée, 301-379) (Persée, via latina)

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samedi, 16 mars 2019 | Lien permanent

Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

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Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

par Nicolas Bonnal

C’est le grand et dernier débat du moment. On nous prépare des horreurs ; mais est-ce pour obéir aux caprices des oligarques qui tiennent la planète (ou plus exactement le petit occident si timide au G7) ou parce que quelque chose de plus grave se prépare ? Mon lecteur et ami Alexandre l’a écrit ici : le grand Reset « c’est la pénurie et internet ». C’est avant tout la pénurie. Sur son blog déjà ancien, Patrick Reymond martèle notre épuisement des ressources et des énergies, un peu comme Ugo Bardi (et sa falaise de Sénèque) régulièrement traduit par Hervé sur lesakerfrancophone.fr. La pénurie sera terrible et frappera le monde entier. Voyez le déclin de vie américain expliqué depuis quinze ans par des observateurs alertes comme Michel Snyder (doublement du prix du logement et des voitures d’occasion en deux ans) et Howard Kunstler, qui recommande de vivre dans de petites villes.

Cela ne nous empêche pas d’être dirigé par des idiots de village médiatique. On laisse un concurrent résumer les vaticinations et décisions du G7 :

« Le document entérine la mise en place de passeports vaccinaux et de moyens de contrôle numériques pour tous les voyageurs du monde (si vous habitez l’un des pays concernés ou si vous y passez, attendez-vous à être infiniment plus surveillés et à ce que votre liberté de voyager soit entravée). Le document prévoit aussi la fin des véhicules à moteur fonctionnant aux carburants fossiles et la transition vers les énergies vertes et vers un objectif zéro carbone (si vous habitez l’un des pays concernés, attendez-vous à être plus pauvre car cela va couter très cher, et c’est vous qui paierez, attendez-vous aussi à un chômage élevé, à une croissance en chute libre, et apprenez à faire du vélo). Le document prévoit la fin des réfrigérateurs, des congélateurs et de l’air conditionné pour 2030, au nom d’un machin appelé le SEAD, Super-Efficient Equipment et Appliances Deployment (attendez-vous à un retour aux années 1950, ou l’absence de réfrigération et de congélation conduisait à des intoxications alimentaires, et attendez-vous si vous vivez dans des régions chaudes à transpirer). »

Le niais occident prétend par ce modèle misérable contrer la Chine :

« Comme tout cela implique des règlementations et des bureaucrates, le document prévoit aussi des embauches de bureaucrates par milliers et des dépenses par dizaines de milliards.  En supplément, les signataires entérinent la mise en place d’un impôt minimal de 15 pour cent pour toutes les entreprises dans les pays concernés, et ils prévoient de dépenser des milliards pour équiper les pays en voie de développement en moyens d’utilisation d’énergies renouvelables, aux fins de contrer la Belt and Road Initiative chinoise, qui ne repose sur aucune de ces lubies. »

Sauf que la Chine, certainement mieux dirigée par son élite de bureaucrates, sera aussi victime de cette crise de l’énergie ; mais on lui fait plus confiance qu’à Macron et à ses éoliennes…

Je laisse ici Patrick Reymond prendre le relais. Il évoque la Russie puissance autarcique la plus riche du monde (et qui devrait le rester) :

« – Intoxication médiatique grave de Jean Quatremer : Il dit que la Russie n’est plus une superpuissance.

Bon, une puissance nucléaire capable de détruire la totalité de la flotte US en une journée, l’armée ukrainienne en une heure, l’OTAN en trois jours (optimisme débridé), qui est excédentaire pour toutes les matières énergétiques, ce qui en fait la caid le la cours de récré et de la planète, ouvre une usine par jour depuis 20 ans,  parce que le bredin n’a pas compris que sans énergie, il n’y a tout simplement pas d’économie. Simplement en remontant les manettes du gaz et du pétrole, la Russie est capable de détruire l’économie mondiale en un claquement de doigts… »

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L’abrutissement du journaliste moyen français est total : Quin et ses copains nous annonçaient un lâcher de croc par le sénile Biden : on a vu le résultat ; car on n’est qu’au début du prochain et rapide effondrement final des Etats désunis d’Amérique.

Puis Patrick évoque un article de Sannat sur l’effondrement du logement neuf en France. Rappelons qu’EDF produit 20% de moins d’énergie qu’en l’an 2000. Et ça donne :

«Sannat n’a pas compris… Quand on a moins d’énergie, on fait moins de tout, y compris des logements, gros consommateurs pour la construction. Et comme je l’ai dit, au bas mot, c’est la remontée du nombre de têtes par logement qui est à l’œuvre. 5 au lieu de 2.5, ce n’est pas encore beaucoup. Pour la « demande forte », on verra si elle est plus forte avec le resserrement bancaire. »

Tout cela est à rapprocher de l’explosion des prix du logement (doublement dans les Rocheuses) et des voitures d’occasion (+20% en six mois !) aux USA. Rappelons qu’en France l’âge médian de l’acheteur de voiture neuve est de soixante ans. En vérité on est déjà pauvre et on est déjà en pénurie. Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes en mode reset depuis cinquante ans. La France produit beaucoup moins de voitures qu’en 1970. Et les trottinettes électriques pour bobos usagés ont remplacé partout ou presque le chopper d’Easy rider.

Et je ne sais plus si cela se terminera en dictature. Ils vont essayer mais on aura peut-être l’effondrement avant. Notre Lucien Cerise écrivait/répondait dans Rivarol :

« Le monde va donc sombrer dans l’inintelligence artificielle et le stade terminal de l’idiocratie.
 L’automatisation complète du globe terrestre, objectif poursuivi par le Great Reset, sera en fait le grand dysfonctionnement généralisé et la grande désorganisation méthodique de la vie sur Terre. Nous allons entrer dans le royaume de la déglingue définitive et de l’effondrement systémique dans l’abrutissement technophile. »

Autrement dit ce sera : déglingue par pénurie ou déglingue par tyrannie ; ou déglingue par les deux. On comprend pourquoi l’Assemblée nationale se met à persécuter les survivalistes !

La situation US est catastrophique, voyez le point quotidien de Snyder ; et on comprend pourquoi Biden ne la ramène plus face à Poutine, qui est dix fois mieux armé. On risque d’assister à un effondrement énergétique, économique, voire militaire de plusieurs pays occidentaux. Certains nonagénaires génocidaires comme Schwab ou la Reine de pique britannique essaieront de nous parler du reset et de transition énergétique, reprenant à leur manière torve le mot de Cocteau : « de ce mystère feignons d’être les organisateurs ».

Sources principales :

http://lachute.over-blog.com/2021/06/pele-mele-du-17/06/2...

Pénurie de logements neufs ! « On assiste à une chute vertigineuse de la construction neuve »

https://www.cultureetracines.com/actualites/lucien-cerise...

https://www.dreuz.info/2021/06/17/biden-humilie-les-etats...

http://theeconomiccollapseblog.com/we-should-be-shocked-b...

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mercredi, 23 juin 2021 | Lien permanent

Tyrannie sanitaire et persécutions en Grèce : un test de 20 euros pour boire un café en terrasse

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Tyrannie sanitaire et persécutions en Grèce : un test de 20 euros pour boire un café en terrasse

par Nicolas Bonnal

Certains jouent aux optimistes (on va gagner…) alors que nous allons vers l’horreur totale. On sait que la Grèce fut un pays martyr en Europe ; la fondatrice de la démocratie devient un bon élève de la tyrannie-système autrement nommée société ouverte.

Mon ami Panagiotis Grigoriou qui publia un livre sur la condition de la Grèce il y a quelques années (aux éditions Fayard) décrit dans son blog les horreurs de son gouvernement.

Je vais citer plusieurs de ces récents posts :

« Cet été, c’est sans doute le dernier vécu dans l’illusion déjà gâchée de l’ancien monde. Le Régime impose progressivement son Apartheid nouveau revisité, cette fois-ci, entre les sujets vaccinés et les sujets qui ne le sont pas. Surtout quand ils ne souhaitent pas le devenir. La Constitution est une lettre morte d’abord violée et abattue, car les démons élitomorphes savent que les “subalternes” ne s’intéressent plus aux... lettres, vivantes ou mortes. Le bouton est en train de tourner... rendez-vous en octobre ! »

Panagiotis ajoute :

« Lundi 28 juin, et des nouvelles déclarations depuis le sommet visible du Régime. Mitsotákis, l'ami des pédophiles, annonce la couleur. Son gouvernement propose 150€ sous forme de coupon numérique aux jeunes du vieux pays, âgés entre 18 et 25 ans... pour qu’ils se fassent vacciner.

Précision: la nouvelle combine est alors baptisée “Freedom pass”; les jeunes pourront essentiellement l'utiliser pour s'acheter: billets d'avion, de bateau, nuits d’hôtel et de camping ainsi que des places de spectacle. »

C’est que le pouvoir s’inquiète :

« 150€ pour la première injection... sans autre versement par la suite. D’après une première lecture des faits, le gouvernement est en train de paniquer étant donné que seulement 35% de la population est entièrement vaccinée fin juin 2021, “ce qui mettrait déjà en cause les gains que le clan des Mitsotákis pourrait encaisser d’après son rôle avéré de VRP de Big Pharma”, me dit-il souriant un ami journaliste.

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Ensuite, la marionnette d’Athènes veut gagner du temps, “offrant” 150 euros aux jeunes, avec l'argent de leurs parents, c’est-à-dire, celui des impôts, en échange de leur vaccination. Déjà c’est peu cher payé, mais toujours par les autres, sachant qu’en Grèce, le non port du masque dans les lieux où il est obligatoire, est sanctionné par une amende de 300 euros. Le Régime ne rase jamais gratis, c’est bien connu. »

Notre ami résume les propositions du pouvoir :

« Déclarations tenues dans une novlangue stalinienne ou nazie, le tout afin de déguiser une intention bien vulgaire: Le pouvoir politique, dans le rôle d'un empereur romain dégénéré et dépravé, offre des spectacles d’ailleurs sans pain, aux jeunes, en échange de la mise en disposition de leur corps, pour effectuer un acte médical, lequel théoriquement, ils ne sont pas obligés d’accepter, d’après la médecine d’Hippocrate, les Conventions internationales, voire enfin, d’après la Constitution morte. »

Panagiotis médite comme nous un film célèbre :

« En 1988 dans le film culte “They Live” ou “Invasion Los Angeles”, que certains à l’époque avaient jugé indifférent et léger, réalisé par John Carpenter et inspiré de la nouvelle “Les Fascinateurs” de Ray Faraday Nelson, le protagoniste du film va y découvrir une paire de lunettes de soleil hors du commun.

Celle-ci permet de voir le monde tel qu'il est réellement, à savoir gouverné par des extraterrestres à l'apparence humaine et maintenant la population dans un état apathique au moyen d'une propagande subliminale omniprésente ; ces lunettes permettaient donc la distinction entre les humaines et les hybrides. »

Le pouvoir prépare une autre guerre civile :

« Après les 150€ de prime à destination des jeunes annoncée lundi, “prime... à la casse” prétendent-elles certaines mauvaises langues sur Internet ; voilà que le lendemain, la gouvernance du pion Mitsotákis entend consolider la nouvelle grande division, annonçant un statut inédit... pour les non-vaccinés, obligeant par exemple les entrepreneurs de la restauration qui rouvriront leurs salles en juillet, à faire le tri entre les clients qui entreront dans leurs établissements.

Mitsotákis tente maintenant de fractionner les citoyens du pays en deux catégories, provoquant la division nationale et le chaos à travers les activités, quand autrefois il n’y avait que de simples habitudes quotidiennes. Mais alors, ni habitudes, ni simplicité et encore moins de quotidien. »

L’apartheid sera établi :

« Comme annoncé par le ministrion sadique au Développement et à l'Investissement, Adonis Georgiádis, la restauration, les lieux de divertissement en plein air et les stades fonctionneront sous de nouveaux critères et ceci, à deux vitesses. À partir du 15 juillet, ces lieux seront divisés en “lieux purs”, où seuls les gens entièrement vaccinés auront accès, et “mixtes”, où les non vaccinés pourront aussi s’y montrer, présentant toutefois un test négatif. »

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Comme on voit les « bourreaux volontaires » ne manquent pas en Hellade non plus pour servir les intérêts de MM. Soros, Bancel et Bourla.

Et dans son dernier texte, Panagiotis ajoute cette incroyable cerise sur le gâteau. Test obligatoire pour boire un café en terrasse :

« Juillet surréaliste, diraient d’emblée certains. Le Régime renforce ses mesures d’Apartheid et de ségrégation vaccinale sachant que rien de ce qui est mis en place, n’a le moindre rapport avec la santé publique et encore moins avec la logique. En Grèce, les non-vaccinés devront dans quelques jours payer un test rapide de 20€ de leur poche, à chaque fois qu’ils voudront fréquenter une terrasse de café ou d’un restaurant, de même que pour prendre un train, un bus interrégional ou un bateau depuis le Pirée. Vogue la galère !

Café donc amer. Il coutera alors 3€ aux vaccinés et 23€ aux non-vaccinés, souvent amis ou issus de la même famille. Les enfants non-vaccinés de parents vaccinés seront exemptés de test, ou sinon pour les adolescents, un simple self-test suffira ; le même type de test est jugé inapproprié pour les adultes non-vaccinés, ces derniers doivent utiliser un test dit rapide ou un test PCR. »

Il faudrait une révolte totale ; mais les peuples abrutis par le vaccin et la télé en semblent incapables. Pendant ce temps Mike Adams explique comment on dépeuple les Etats-Unis en faisant s’effondrer la natalité et se multiplier les fausses couches.

C’est les vacances…

Sources :

http://www.greekcrisis.fr/2021/07/Fr0898.html#db

http://www.greekcrisis.fr/2021/06/Fr0897.html#db

https://www.naturalnews.com/2021-07-01-depopulation-alert...

https://www.amazon.fr/Gr%C3%A8ce-fant%C3%B4me-voyage-cris...

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mercredi, 07 juillet 2021 | Lien permanent

Les nouveaux chiens de garde et le passe sanitaire

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Les nouveaux chiens de garde et le passe sanitaire

par Nicolas Bonnal

La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards…de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros, dégoûte les Français, tant elle aura été crasse et ignoble depuis le début de cette histoire : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé. Malheureusement il n’y a rien de nouveau sous le soleil: depuis les années Mitterrand et le passage du col Mao au Rotary (Hocquenghem) nous sommes dans un présent permanent d’omerta (Coignard), d’abjection et de désinformation. Nous sommes là pour enrichir les riches et pour empoisonner les Français, disent les gardiens de camp médiatique et électronique.

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C’est que les gens dont nous parlons sont des chiens de garde. Et quels dobermans ! Et quels roquets !  Revenons-en alors au maître-livre de Serge Halimi, trublion du Monde diplomatique, qui rappelait dans son très documenté pamphlet que le journaliste est avant tout un enthousiaste :

« La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de « l’information ». Le journaliste est alors prodigieusement libre. Et il est heureux. On lui octroie en prime le droit de se croire puissant. Fêtard sur la brèche d’un mur de Berlin qui s’ouvre à la liberté et au marché, petit soldat ébloui par l’armada de l’OTAN héliportant au Kosovo la guerre « chirurgicale » et les croisés de l’Occident, avocat quotidien de l’Europe libérale au moment du référendum constitutionnel : reporters et commentateurs eurent alors carte blanche pour exprimer leur enthousiasme. Le monde avait basculé dans la « société de l’information », avec ses hiérarchies « en réseau », ses blogs et ses nouveaux seigneurs. »

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La presse fut chargée d’encenser Davos :

« Le capitalisme a ses charités, ses philanthropes dont la mission est d’enjoliver un système peu amène envers ceux qu’il ne comble pas de ses bienfaits. La presse trône au premier plan de ces campagnes de blanchiment. Ainsi, Davos, autrefois conclave des « global leaders » soucieux de « créer de la valeur » pour leurs actionnaires, serait presque devenu un lieu de virée pour patrons copains et citoyens. »

Halimi tacle au passage l’effarant Joffrin :

« N’accablons pas Laurent Joffrin. Lui qui, pendant les années Reagan, célébra les États- Unis et le libéralisme (l’émission « Vive la crise ! » fut en partie son œuvre) n’a fait que traduire à sa modeste échelle ce que, sous la double pression de la concentration capitaliste et d’une concurrence commerciale favorisant le conformisme et la bêtise, le journalisme est devenu presque partout : creux et révérencieux. »

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La géographie ça sert d’abord à faire la guerre, disait Yves Lacoste. La presse encore plus, surtout dans une puissance belligène et coloniale :

« Pendant les guerres, la presse se soucie moins de consensus, de pédagogie, de complexité, et davantage de réchauffer l’ardeur des combattants. Presque tout a été dit sur l’effondrement de l’esprit critique lors de la guerre du Golfe où, mis à part L’Humanité et La Croix (par intermittence), chacun des directeurs de quotidien se plaça au service de nos soldats. Quasiment unanimes, les hebdos, radios et télévisions firent chorus, se transformant en classe de recyclage pour officier au rancart vaincu en Algérie trente ans plus tôt et soucieux de prendre, dans les médias, sa revanche sur les Arabes. »

Halimi souligne cette haine pathologique du peuple. On la sentit venir en 1992 au moment de Maastricht. Juste là confinée au nationaliste pauvre (raciste, fasciste, nazi, antisémite, etc.), cette haine se communiqua à tout le peuple de gauche, du centre ou d’ailleurs :

« En 1992, la campagne du référendum sur le traité de Maastricht répéta les « dérives » observées pendant la guerre du Golfe. Là encore, beaucoup de choses se conjuguèrent : la volonté d’encourager l’élite éclairée qui construit l’avenir (« l’Europe») alors que le peuple ne sait qu’exhaler ses nostalgies, sa « xénophobie » et ses « peurs » ; la préférence instinctive pour les options du centre, surtout lorsqu’elles s’opposent aux extrêmes « populiste » et « nationaliste » ; enfin la place accordée aux avis des experts et des intellectuels, eux aussi particulièrement sensibles aux ressorts précédents. Intelligence contre irrationalité, ouverture contre repli, avenir contre passé, ordre contre meute : tous ces fragments d’un discours méprisant de caste et de classe resurgirent au moment du référendum de mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. »

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Et comme on continue de chercher la petite bête immonde ici et ailleurs, Halimi rappelle :

« Il a fallu attendre la fin du second septennat de François Mitterrand pour découvrir que l’ancien président de la République avait, sciemment et longtemps après la guerre, continué à fréquenter un haut dignitaire de Vichy impliqué dans les basses œuvres de ce régime, qu’il avait envoyé à la guillotine des militants de l’indépendance algérienne…Tant d’enquêteurs et tant de journaux se prétendant concurrents pour arriver à ce résultat-là!»

Ce qui est juif, disait Goebbels à Fritz Lang, nous en décidons. Ce qui est antisémite aussi.

Concluons philosophiquement comme l’andouille Ferry. La presse française est crevée depuis longtemps. Comme l’Eglise ou les partis, elle survit en hystérésis, grâce à nos subventions.

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lundi, 09 août 2021 | Lien permanent

Karl Marx et les crimes malthusiens des élites humanitaires

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Karl Marx et les crimes malthusiens des élites humanitaires

Nicolas Bonnal

Jamais la volonté exterminatrice des élites de Davos ne s’est montrée plus enragée et avérée que cette année; jamais la volonté d’en finir avec les pauvres de l’Europe n’a été aussi étalée au grand jour. Et en même temps on n’a jamais été si humanitaire et si écologiste et si désireux de préserver sans rire le climat ou la planète fût-ce au détriment de sept milliards de personnes choisies pour leur étique compte en banque.

Dans une page essentielle du capital (chapitre sur l’accumulation primitive), Marx montre que l’élite féodale britannique – qui dirige toujours ce monde d’une manière ou d’une autre – a toujours été humanitaire et écologiste. Elle est humanitaire à distance c’est-à-dire qu’elle aime le lointain (enfin, certains lointains) et qu’elle hait son prochain.

Le socialiste Hobson parlera de l’inconséquence (inconsistency) des impérialistes occidentaux. En fait ils savent ce qu’ils font; mais comme Tartufe ils tablent sur l’hypocrisie humanitaire qui sert en général à éliminer quelques millions – bientôt quelques milliards de personnes – avec l’aide des journaux qui n’ont jamais été que la voix officielle (voyez ce qu’écrit Marx sur The Economist par exemple) des maîtres. Mais comme nous parlions des victimes sans valeur, nous pouvons parler des missions à valeur humanitaire ajoutée. Armer l’Ukraine jusqu’à la disparition (déjà presque réalisée) de ce pays, de la Russie et de l’Europe abrutie par la sous-culture industrielle de la féodalité anglo-saxonne (cf. mes textes sur Céline, Zweig, Hesse…) sera ainsi le résultat de cette mission à forte valeur ajoutée humanitaire.

images.jpgJ’en reviens à Karl Marx  qui parle de l’effarante duchesse de Sutherland qui est anti-esclavagiste :

« Lorsque Mme Beecher Stowe, l'auteur de la Case de l'oncle Tom, fut reçue à Londres avec une véritable magnificence par l'actuelle duchesse de Sutherland, heureuse de cette occasion d'exhaler sa haine contre la République américaine et d'étaler son amour pour les esclaves noirs, - amour qu'elle savait prudemment suspendre plus tard, au temps de la guerre du Sud, quand tout cœur de noble battait en Angleterre pour les esclavagistes, je pris la liberté de raconter dans la New-York Tribune [Edition du 9 février 1853. Article intitulé : The Duchess of Sutherland and Slavery. (N. R.)] l'histoire des esclaves sutherlandais. »

Comme on l’a dit l’aristocratie féodale britannique aime bien dépeupler (car le dépeuplement est décoratif). Marx explique encore :

« George Ensor dit dans un livre publié en 1818 : les grands d'Écosse ont exproprié des familles comme ils feraient sarcler de mauvaises herbes; ils ont traité des villages et leurs habitants comme les Indiens ivres de vengeance traitent les bêtes féroces et leurs tanières. Un homme est vendu pour une toison de brebis, pour un gigot de mouton et pour moins encore... Lors de l'invasion de la Chine septentrionale, le grand conseil des Mongols discuta s'il ne fallait pas extirper du pays tous les habitants et le convertir en un vaste pâturage. Nombre de landlords écossais ont mis ce dessein à exécution dans leur propre pays, contre leurs propres compatriotes. »

Et il revient à sa duchesse (pensez à Greta, Ursula, Angela, Jacinda, etc.) qui veut du pâturage :

« Mais à tout seigneur tout honneur. L'initiative la plus mongolique revient à la duchesse de Sutherland. Cette femme, dressée de bonne main, avait à peine pris les rênes de l'administration qu'elle résolut d'avoir recours aux grands moyens et de convertir en pâturage tout le comté, dont la population… »

On aime tous l’Ecosse des Highlands, beau désert pour touristes. Problème : on en a fait un désert (pensez aux incendies géo-ingéniérés d’Australie qui ont facilité la concentration d’esclaves urbains) :

« De 1814 à 1820, ces quinze mille individus, formant environ trois mille familles, furent systématiquement expulsés. Leurs villages furent détruits et brûlés, leurs champs convertis en pâturages. Des soldats anglais, commandés pour prêter main-forte, en vinrent aux prises avec les indigènes. Une vieille femme qui refusait d'abandonner sa hutte périt dans les flammes. C'est ainsi que la noble dame accapara 794.000 acres de terres qui appartenaient au clan de temps immémorial. »

local_hero.jpgOn envoie ensuite les survivants des Highlands au bord de la mer (pensez au légendaire film écossais Local Hero) :

« Une partie des dépossédés fut absolument chassée; à l'autre on assigna environ 6.000 acres sur le bord de la mer, terres jusque-là incultes et n'ayant jamais rapporté un denier. Madame la duchesse poussa la grandeur d'âme jusqu'à les affermer, à une rente moyenne de 2 sh. 6 d. par acre, aux membres du clan qui avait depuis des siècles versé son sang au service des Sutherland. Le terrain ainsi conquis, elle le partagea en vingt-neuf grosses fermes à moutons, établissant sur chacune une seule famille composée presque toujours de valets de ferme anglais. En 1825, les quinze mille proscrits avaient déjà fait place à 131.000 moutons. Ceux qu'on avait jetés sur le rivage de la mer s'adonnèrent à la pêche et devinrent, d'après l'expression d'un écrivain anglais, de vrais amphibies, vivant à demi sur terre, à demi sur eau, mais avec tout cela, ne vivant qu'à moitié. »

Dans Local Hero la jolie fille a comme des oreilles de poisson…

En réalité la chasse a toujours servi à dépeupler et à martyriser non seulement les animaux mais surtout les humains (Taine en parle dans son Tome I des Origines: le paysan a moins de droits que le gibier du noble); et l’activité de Nemrod sert à développer l’éternel programme malthusien.

Marx :

« L'amateur à la recherche d'une chasse ne met, en général, d'autre limite à ses offres que la longueur de sa bourse... Les Highlands ont subi des souffrances tout aussi cruelles que celles dont la politique des rois normands a frappé l'Angleterre. Les bêtes fauves ont eu le champ de plus en plus libre, tandis que les hommes ont été refoulés dans un cercle de plus en plus étroit... Le peuple s'est vu ravir toutes ses libertés l'une après l'autre... Aux yeux des landlords, c'est un principe fixe, une nécessité agronomique que de purger le sol de ses indigènes, comme l'on extirpe arbres et broussailles dans les contrées sauvages de l'Amérique ou de l'Australie, et l'opération va son train tout tranquillement et régulièrement.»

Purger le sol de ses indigènes tel est le mot du jour. La purge est devenue systématique et écologique. On complètera Marx par une relecture (voir mon texte) du génial Polanyi et des destructions du monde traditionnel par le développement industriel de la culture moderne: fabriquer des abrutis prit du temps.

Sources:

https://traficantes.net/sites/default/files/Polanyi,_Karl...

https://inventin.lautre.net/livres/MARX-Le-Capital-Livre-...

http://www.dedefensa.org/article/polanyi-et-la-destructio...

http://files.libertyfund.org/files/127/0052_Bk.pdf

 

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vendredi, 20 janvier 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)

De la mafia française depuis 1815

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De la mafia française depuis 1815

par Nicolas Bonnal

Macron caracole en tête de cet hexagone promis à la guerre et au Reset avec un personnel politique et technique bourgeois, qui s’est mondialisé et américanisé, mais qui est caractéristique de leur France. En revoyant les Mystères de Paris, les Misérables ou le Comte de Monte-Cristo (extraordinaire version de Claude Autant-Lara) je me suis dit que sur le plan métaphorique ce film exprimait une vérité bien française génialement décrite par Balzac et Joly: le France est dirigée par une mafia – au sens de l’élite de l’ombre - bourgeoise.

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Certains l’appellent la caste. On peut dire que la France est dominée par une élite républicaine dangereuse et cruelle, et ce depuis longtemps. C’est une élite de talents (comme on disait fièrement chez les bourgeois) et de diplômes, mais pas seulement. C’est une élite d’argent, de maçonneries, de gens invisibles ou visibles, parfois cooptés mais rudement bien connectés en réseaux. C’est une élite qui conspire et qui joua à la politique : droite et gauche. C’est aussi une élite de familles et dynasties bourgeoises : les enfants sont un signe de richesse, m’a dit un bourgeois.  Les bourgeois seront les seuls autorisés à se produire : c’est aussi ça le Grand Reset. Sa mission est d’interdire tout mouvement à l’ancienne masse citoyenne imprudemment mise en avant par la bourgeoisie sauvage de 1789 et 1793. Cette bourgeoisie sauvage (ou mafieuse donc) a eu recours aux guerres pour diminuer-réduire ce peuple, aux guerres coloniales et à l’immigration ensuite. Elle tient sa guerre contre la Russie pour asseoir totalement son pouvoir.

Sa mise en place à cette mafia moderne (anti-aristocratique d’abord, elle s’agrégea la noblesse ensuite) eut un merveilleux descripteur: Balzac. Mais on a aussi Eugène Sue (les bas-fonds de Paris qui décrit l’ascension de la mafia française), le Dumas de Monte-Cristo (horrible société d’après-guerre, d’après la révolution et l’empire donc), le Hugo des Misérables (avec deux pièces maîtresses dans l’échiquier, le flic Javert et le truand Thénardier).

Z_Marcas.jpgBalzac donc (Z. Marcas, seize pages de vision pure) :

« Il m’a dit en 1831 ce qui devait arriver et ce qui est arrivé : les assassinats, les conspirations, le règne des juifs, la gêne des mouvements de la France, la disette d’intelligences dans la sphère supérieure, et l’abondance de talents dans les bas-fonds où les plus beaux courages s’éteignent sous les cendres du cigare. Que devenir ? ».

Certes il y a des raisons physiques. Trop d’apprentis-bourgeois, trop de diplômés qui veulent (ô mal français) vivre de la manne étatique. Balzac explique :

« Aujourd’hui que tout est un combat d’intelligence, il faut savoir rester des quarante-huit heures de suite assis dans son fauteuil et devant une table, comme un général restait deux jours en selle sur son cheval. L’affluence des postulants a forcé la médecine à se diviser en catégories: il y a le médecin qui écrit, le médecin qui professe, le médecin politique et le médecin militant; quatre manières différentes d’être médecin, quatre sections déjà pleines. Quant à la cinquième division, celle des docteurs qui vendent des remèdes, il y a concurrence, et l’on s’y bat à coups d’affiches infâmes sur les murs de Paris».

Nos professions dites libérales sont décidément très étatisées :

« Dans tous les tribunaux, il y a presque autant d’avocats que de causes. L’avocat s’est rejeté sur le journalisme, sur la politique, sur la littérature. Enfin l’État, assailli pour les moindres places de la magistrature, a fini par demander une certaine fortune aux solliciteurs. »

La Mafia française va se métamorphoser et se grandir avec le bonapartisme et la ploutocratie.

La France est dirigée par une bourgeoisie sauvage (il y avait une bourgeoisie chrétienne plus sage mais les frontières sont poreuses comme disait le Mitterrand des années quarante…) depuis l’Empire. L’Empire marie une haute et féroce fonction publique avec les profiteurs de guerre et la bourgeoisie héritière de la braderie des biens nationaux. Le Second Empire renforce cette société haïssable que Maurice Joly décrit bien mieux que Zola; société qui va s’accommoder comme un charme de la république de 1870.

Ici on vire à la ploutocratie, mais n’est-ce pas la définition de toute bonne société finalement ? On reverra avec plaisir les bas-fonds du très honorable André Hunebelle (Jean Marais et Pierre Mondy), le Comte de Monte-Cristo (toujours Mondy et Louis Jourdan) et le colonel Chabert avec un prodigieux  Raimu.

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Quant à Marx il a aussi brillamment écrit sur ce sujet bonapartiste qui taraude les rares observateurs :

« Dans ces voyages, que le grand Moniteur officiel et les petits Moniteurs privés de Bonaparte ne pouvaient moins faire que de célébrer comme des tournées triomphales, il était constamment accompagné d’affiliés de la société du 10 décembre. Cette société avait été fondée en 1849. Sous le prétexte de fonder une société de bienfaisance, on avait organisé le sous-prolétariat parisien en sections secrètes, mis à la tête de chacune d’elles des agents bonapartistes, la société elle-même étant dirigée par un général bonapartiste. A côté de « roués » ruinés, aux moyens d’existence douteux, et d’origine également douteuse, d’aventuriers et de déchets corrompus de la bourgeoisie, des forçats sortis du bagne, des galériens en rupture de ban, des filous, des charlatans, des lazzaroni, des pickpockets, des escamoteurs, des joueurs, des souteneurs, des tenanciers de maisons publiques, des porte-faix, des écrivassiers, des joueurs d’orgues, des chiffonniers, des rémouleurs, des rétameurs, des mendiants, bref, toute cette masse confuse, décomposée, flottante, que les Français appellent la « bohème ».

Bohême peut-être, mais qui va s’occuper de tout. L’Etat fort et inefficace n’est pas un vain mythe dans nos contrées latines :

« Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec son mécanisme étatique complexe et artificiel, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée de cinq cent mille soldats, effroyable corps parasite, qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité, qu’il aida à renverser. »

Problème :

« Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. »

Dans mon livre sur la destruction de la France au cinéma je montre le rôle sinistre du gaullisme (rôle dénoncé par Godard, Tati, Verneuil, etc.) et de ses villes nouvelles déracinées et hors-sol comme on dit, qui a abouti à l’irréel hexagone que l’on sait. 

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Commandes: https://www.amazon.co.uk/DESTRUCTION-FRANCE-AU-CINEMA/dp/B0C9S8NWXX

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mardi, 25 juillet 2023 | Lien permanent

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