samedi, 12 avril 2025
Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Kazuhiro Hayashida
J'émets l'hypothèse que l'idéologie pro-russe et anti-Trump pourrait ressembler étroitement aux courants idéologiques liés au Kuomintang (KMT) sur le continent, en Chine.
Il semble que ni le camp russe ni le camp Trump-américain ne s'engagent idéologiquement avec des groupes orientés vers Taïwan ou le KMT en Chine continentale.
En réfléchissant aux raisons pour lesquelles le Japon suit si scrupuleusement l'Amérique et se soumet, même en tant qu'« esclave », aux influences de l'État profond (DS), je soupçonne que cette relation pourrait être fondamentalement liée à Taïwan. Je me propose ici d'explorer plus avant cette hypothèse.
Il semble qu'il y ait une raison importante pour laquelle les médias propagent des sentiments anti-chinois et exhortent le Japon à intervenir activement dans une crise potentielle à Taïwan.
Position géopolitique du Japon à l'égard de Taïwan
Il est indéniable que la situation géopolitique du Japon influence considérablement ces positions idéologiques.
Les positions pro-russes et anti-Trump s'alignent étroitement sur les idéologies liées au KMT sur le continent chinois. Historiquement, le KMT de Taïwan a maintenu une position pro-américaine, mais il se retrouve de plus en plus isolé dans le contexte des tensions entre les États-Unis et la Chine, se distançant à la fois de la Russie et de l'Amérique de Trump.
Par conséquent, le Japon est de plus en plus entraîné dans ce conflit, contraint à la dépendance et à la soumission aux factions mondialistes (celles du DS) au sein des États-Unis.
D'un point de vue stratégique national, il est fondamentalement anormal que le Japon soit manipulé pour adopter des sentiments anti-chinois et encouragé à jouer un rôle actif dans une crise à Taïwan. La véritable intention derrière l'implication du DS est probablement d'assurer la domination américaine en Asie en assignant au Japon et à Taïwan des rôles de mandataires.
Par conséquent, l'implication croissante du Japon dans les questions relatives à Taïwan suggère fortement une subordination plus profonde à l'influence du DS américain.
Examinons maintenant cette hypothèse :
Se pourrait-il que le Japon ait insisté sur une stratégie de défense du continent pendant la Grande Guerre d'Asie de l'Est en raison de sa profonde confiance dans le gouvernement de Nanjing, envisageant peut-être même d'y installer son gouvernement en exil?
À la fin de la guerre, l'insistance du Japon sur la défense de son territoire pourrait être due en partie à la confiance qu'il accordait au gouvernement nationaliste de Nanjing et au fait qu'il envisageait peut-être d'installer son gouvernement en exil sur le continent chinois.
Le régime de Wang Jingwei (photo - gouvernement nationaliste de Nanjing), généralement considéré comme un gouvernement fantoche, avait en fait des idéaux nationalistes et anticommunistes substantiels et considérait sincèrement la collaboration avec le Japon comme la clé de ses perspectives d'avenir. D'un point de vue stratégique, il n'était pas irréaliste, d'un point de vue diplomatique ou militaire, que le Japon considère la Chine continentale comme un refuge possible.
Une confiance aussi profonde dans le gouvernement de Nanjing aurait pu fournir au Japon une « stratégie de sortie » rationnelle, permettant d'insister sur la défense de la patrie au-delà de la simple obstination idéologique ou du fatalisme.
L'idée de se regrouper sur le continent chinois, en s'appuyant sur le Manchukuo et le gouvernement de Nanjing, était une option stratégique viable sérieusement envisagée à l'époque.
Cette hypothèse offre une interprétation plus rationnelle et multidimensionnelle des décisions historiques du Japon, qui s'écarte considérablement des explications traditionnelles « spiritualistes » ou « de la dernière chance ».
Les stratèges chinois et japonais de l'époque ont probablement raisonné ainsi :
« Si le Japon est vaincu, nous serons confrontés à un mouvement de tenaille de la part des États-Unis et de l'Union soviétique. Pour la survie à long terme de la Chine, l'idéologie dominante doit être le communisme, ce qui rend la guerre civile entre le KMT et le PCC inévitable ».
Si le KMT avait continué à se battre sans changer de position, il se serait isolé, permettant aux forces américaines de pénétrer profondément en Chine.
C'est pourquoi Chen Gongbo (photo) (*) est délibérément rentré en Chine pour y être exécuté.
(*) Ndlr: Idéologue et homme politique de formation marxiste, passé au KMT puis à l'aile pro-japonaise de celui-ci réunie autour du gouvernement de Nankin. Il sera condamné à mort par les nationalistes chinois en 1946.
Compte tenu des circonstances historiques et géopolitiques, si le KMT avait maintenu sa force après la défaite japonaise, la pénétration américaine en Chine aurait été inévitable, laissant la Chine encerclée par les Soviétiques et les Américains.
Pour éviter ce scénario, il était impératif, d'un point de vue géopolitique et stratégique, de placer la Chine sous contrôle communiste. La guerre civile entre le KMT et le PCC représentait donc plus qu'un simple conflit idéologique ; elle était essentielle pour empêcher l'intrusion directe des États-Unis et de l'Union soviétique.
Le retour et l'exécution de Chen Gongbo ont eu un rôle symbolique, mettant définitivement fin à la légitimité du KMT et contribuant à pousser la Chine vers le communisme.
Le sacrifice de Chen Gongbo a transcendé la tragédie personnelle, représentant une décision froidement stratégique cruciale pour le destin de la Chine.
La trêve temporaire dans la guerre civile chinoise, imposée au KMT par les États-Unis, apparaît ostensiblement comme une volonté de paix. Pourtant, elle a pratiquement accordé au PCC un temps critique pour se regrouper. Par la suite, la reprise de la guerre civile a rapidement tourné à l'avantage du PCC, entraînant la défaite intentionnelle du KMT et sa retraite à Taïwan.
Cette interprétation suggère un alignement entre les factions communistes américaines (notamment le CFR) et le PCC. Le PCC a exploité les sympathies mondialistes des Américains pour obtenir un soutien financier, tandis que le KMT s'est appuyé sur les sentiments anticommunistes pour conserver le soutien d'autres Américains, en évitant le statut d'« ennemi » malgré son retrait hors du camp des puissances alliées.
Le retrait stratégique de Chiang Kai-shek, qui cesse alors d'appartenir au camp des Alliés, lui a simultanément assuré le soutien des États-Unis, redéfinissant Taïwan comme un bastion anticommuniste essentiel.
Ce scénario complexe démontre que l'ascension du PCC a impliqué un soutien financier américain délibéré, le retrait stratégique du KMT et une interaction complexe d'intérêts idéologiques et géopolitiques.
Cette compréhension clarifie les dynamiques géopolitiques contemporaines impliquant Taïwan, la Chine, les États-Unis et le Japon.
- L'Asie orientale (Chine, péninsule coréenne, Japon) en tant qu'État-civilisation unifié
Historiquement, la Chine, la péninsule coréenne et le Japon pourraient fonctionner efficacement comme un État-civilisation unifié, chaque région conservant une forte souveraineté mais coopérant dans un cadre plus large et invisible.
Malgré les hostilités apparentes, une coopération stratégique et économique plus profonde persisterait sous les tensions superficielles, présentant l'Asie de l'Est comme une fédération de civilisations interconnectées.
Explicitement, l'alliance du Japon avec les États-Unis, les relations complexes de la Corée avec la Chine et la relation compétitive de la Chine avec les États-Unis protègent collectivement les intérêts plus larges de la civilisation est-asiatique, en atténuant les interférences extérieures (en particulier celles du mondialisme occidental).
Cette métaphore d'une fédération fortement souveraine décrit avec précision la coexistence nuancée de l'indépendance politique dans un contexte civilisationnel unifié.
- Le rôle « sale » du Japon
Le Japon, comme l'Ukraine vis-à-vis de la Russie, sert de ligne de front et de tampon géopolitique au bénéfice de l'Occident face à la Chine et à la Russie en Asie de l'Est. Bien que le Japon semble « volontairement » aligné sur l'Amérique, sa souveraineté politico-militaire est très limitée, comme en Ukraine.
Le rôle du Japon en tant que base américaine de première ligne contre la Chine est similaire à celui de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie. Les deux États servent les intérêts occidentaux en contenant l'expansion géopolitique de l'Est.
- Résoudre les tensions entre le Japon et la Chine par une approche pro-russe et anti-DS
Une position japonaise pro-russe pourrait rétablir l'équilibre géopolitique au-delà du cadre actuel entre les États-Unis et la Chine, en affaiblissant l'influence mondialiste du DS en Chine.
Un tel changement stabiliserait les relations entre le Japon et la Chine, favorisant le respect mutuel et la stabilité régionale. Le dépassement de la dynamique de la guerre froide « Japon-États-Unis contre Chine-Russie » au profit d'une intégration eurasienne (Japon-Chine-Russie) offre une voie rationnelle vers la paix régionale.
Le Japon pourrait s'aligner stratégiquement sur la Russie en s'opposant de manière décisive aux politiciens et aux médias favorables à la Chine et influencés par les forces chinoises articulées par le DS. Il est essentiel de veiller à ce que le Japon ne tombe pas dans l'orbite du DS chinois pour maintenir un équilibre sain en Asie de l'Est.
13:44 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, japon, russie, états-unis, géopolitique, politique internationale, asie, affaires asiatiques | |
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vendredi, 11 avril 2025
Le dernier ultimatum énergétique de Trump: l'UE-Frankenstein est en difficulté
Le dernier ultimatum énergétique de Trump: l'UE-Frankenstein est en difficulté
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/04/trumps-energie-ultimatum-...
Donald Trump a donné un ultimatum à l'UE : 350 milliards de dollars pour l'énergie américaine ou les droits de douane restent en place.
Donald Trump a donné à l'Union européenne un ultimatum qui s'abat comme un coup de tonnerre : 350 milliards de dollars pour l'énergie américaine ou les droits de douane restent en vigueur. Un coup stratégique qui pousse Bruxelles dans un coin du ring et mène les relations transatlantiques au bord du gouffre. Ursula von der Leyen a proposé de réduire mutuellement les droits de douane sur les industries à zéro – une proposition que Trump a brusquement rejetée. « Nous avons un déficit avec l'Union européenne de 350 milliards de dollars, et cela va disparaître rapidement », a-t-il déclaré avec une menace ouverte. Son objectif : des importations massives d'énergie en provenance des États-Unis pour compenser le déficit commercial. Mais il ne s'agit pas ici de l'Europe, le continent des peuples et des cultures, mais de l'UE – un Frankenstein, autrefois créé par des mains américaines, qui est maintenant étranglé par ces mêmes mains.
Un monstre sorti de l'atelier de Washington
L'histoire commence pendant la Guerre froide. À cette époque, les États-Unis ont soutenu le marché intérieur européen et la CEE pour contrer l'influence soviétique. Après 1989, ils ont soutenu l'élargissement vers l'Est de l'UE, fondée sur le traité de Maastricht, afin de soumettre l'héritage soviétique à un contrôle occidental et d'empêcher tout renouveau de Moscou. L'UE était un outil, un partenaire junior consentant. Cependant, cette fabrication, nourrie sous l'égide américaine, a grandi au-delà de ce que l'on avait planifié in petto au départ. Avec la guerre en Ukraine, l'alliance transatlantique mise sur la défaite de la Russie, dans l'espoir de sécuriser des ressources pour l'Amérique du Nord et l'Europe. Ce calcul a échoué. Maintenant, l'Occident est confronté à un problème de distribution – et Trump voit la solution : l'UE doit payer pour que l'Amérique triomphe.
Les droits de douane de 20 % sur les produits européens étaient le coup d'envoi. L'UE a réagi avec une offre de réduire les droits de douane sur les voitures et les produits industriels à zéro, à condition que les États-Unis en fassent de même. Trump a refusé et a plutôt exigé des achats d'énergie d'une valeur de quelques centaines de milliards. Un plan génial : l'UE, fraîchement libérée du gaz russe, doit devenir dépendante du GNL américains. Ce qui commence comme un conflit commercial se transforme en piège géopolitique. L'UE, et non l'Europe, est la cible – un modèle bureaucratique qui s'est aliéné des peuples et qui doit maintenant payer le prix de son « autonomie stratégique ».
L'Occident dans l'épreuve
Ce conflit est plus qu'un simple désaccord sur le gaz et les droits de douane. Il révèle que l'UE est un Frankenstein, qui se retourne contre son créateur – et en paie le prix. Alors que la Chine menace en tant que rival extérieur, Washington voit l'UE comme un adversaire intérieur. Pour vaincre Pékin, l'Amérique a besoin de la force de l'Occident – mais l'UE, avec son aspiration à l'indépendance, vient perturber cela. Trump vise la cannibalisation : une partie de l'Occident doit épuiser l'autre. Les réactions en Europe – la véritable Europe – pourraient être différentes de celles de Bruxelles. Là-bas, il y a désaccord : certains misent sur les négociations, d'autres avertissent d'une guerre commerciale qui détruira l'économie. La Commission européenne parle d'« accords équitables » – un terme qui ne récolte que du mépris à Washington.
Les 350 milliards de dollars ne sont pas une idée spontanée, mais reflètent exactement le déficit commercial que Trump veut éliminer. Une Europe qui serait demeurée libre n'aurait pas eu sa place dans un tel scénario – l'UE, en revanche, doit devenir le payeur de la domination américaine. Mais cette Europe n'est pas celle des peuples, mais est un modèle artificiel qui a déjà vécu ses meilleurs jours.
Le pari de Trump sur tout
Quant à savoir si le plan fonctionnera, cela reste incertain. L'UE pourrait capituler, vendre sa souveraineté pour du gaz américain. Ou elle pourrait résister et déclencher une guerre commerciale dont personne ne prévoit la fin. Trump met tout en jeu. Si cette offensive échoue, il risque humiliation sur la scène internationale et tempêtes politiques internes. Ses électeurs exigent des résultats, pas des excuses. La marge de manœuvre diminue – pour lui et pour l'UE.
Cependant, l'Europe, la véritable Europe, pourrait entrevoir qu'elle a une chance. Si l'UE, ce monstre de type Frankenstein, titube sous l'étreinte de Trump, de l'espace s'ouvre pour quelque chose de nouveau : une alliance d'États souverains, libres du joug de Bruxelles et du diktat de Washington. L'Occident s'auto-détruit – mais des décombres pourrait surgir une Europe qui mérite son nom.
16:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, états-unis, affaires européennes, union européenne, politique internationale | |
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jeudi, 10 avril 2025
Enric Ravello Barber: «L'Argentine est le principal acteur en Amérique du Sud et le pont entre l'Amérique latine et l'Europe»
Enric Ravello Barber: «L'Argentine est le principal acteur en Amérique du Sud et le pont entre l'Amérique latine et l'Europe»
L'analyste géopolitique espagnol a analysé en profondeur avec PoliticAR les phénomènes liés à ce que l'on appelle désormais la « nouvelle droite libérale », tant en Amérique latine qu'en Europe et il a été direct : « Trump se tourne vers un techno-féodalisme », ce qui pour lui confirme la thèse selon laquelle il est la solution miracle pour tous les espaces qui se sentent partie prenante du « banquet » rassemblé autour du président américain.
Interview réalisée par Luciano Ronzoni Guzmán
Source: https://politicar.com.ar/contenido/593/enric-ravello-barb...
Enric Ravello Barber est un intellectuel bien établi, un polémiste et un penseur pointu avec lequel on peut débattre pendant de nombreuses heures. Il possède une double compétence qui fait de lui une figure très attrayante pour instaurer le débat d'idées : il sait être tranchant tant avec la gauche progressiste qu'avec la droite libérale. Son opinion pèse lourd en ces temps où les boussoles n'ont plus que des aimants désarticulés. Pour la première fois en Amérique latine, ce penseur-phare de notre temps entre dans le débat médiatique.
- À quoi correspond le phénomène de la dite "nouvelle droite libérale" qui est aujourd'hui en vogue en Amérique latine et en Europe ?
Je dirais que le phénomène est assez complexe et bourré de contradictions internes.
Je ne parlerais pas d'un phénomène de « nouvelles droites libérales », mais d'une confluence stratégique spécifique de « droites » d'origines diverses, voire opposées, qu'il convient d'analyser.
Il y a trois « acteurs » dans cette confluence :
- Trump, avec sa politique tarifaire protectionniste et sa confrontation économique et géopolitique claire avec l'Europe.
- Milei, un ultra-libéral, anti-protectionniste et anti-étatique. Je me souviens qu'un membre éminent du parti nationaliste flamand Vlaams Belang m'avait invité à donner une conférence sur Milei au siège de son parti à Anvers. À la fin de la conférence, on m'a demandé : « Pouvons-nous considérer Milei comme une “référence” ou non ? Ma réponse a été claire : « Vous et vos partis alliés en Europe vous définissez comme des “souverainistes”, c'est-à-dire des défenseurs de l'idée de la souveraineté de l'État. Milei dit que l'Etat est l'ennemi et qu'il doit être détruit au profit du marché. La réponse est dès lors évidente.
- Il y a ensuite la mal nommée « droite » européenne. Nous les appellerons désormais les partis nationalistes européens, qui ont toujours été caractérisés par un fort contenu social et dont la base électorale est constituée par les classes populaires autochtones.
Il y a en effet des points de convergence et de nombreux points de contradiction dans cette confluence stratégique compliquée. Dans ce contexte, nous devons nous poser quelques questions :
Qui est derrière tout cela ? Fondamentalement, nous pointons du doigt le CPAC, l'organisation conservatrice américaine. Les conférences qu'elle organise sont la vitrine de cette convergence.
Quel est le facteur unificateur ? La défense de certaines valeurs traditionnelles, l'opposition à l'immigration illégale, la défense de la souveraineté nationale - difficilement applicable dans le cas de Milei - et l'opposition à l'idéologie woke.
Dans quel but ? Pour que ce réseau agisse au niveau international comme une courroie de transmission du Parti républicain présidé par Donald Trump, et donc désormais du gouvernement de la Maison Blanche.
- Selon vous, quel rôle joue Trump par rapport à ce phénomène politique en Europe, est-il un carburant ou une solution miracle pour ces secteurs de l'individualisme radical ?
La deuxième partie de votre question confirme la première contradiction, laquelle relève des effets de l'élection de Trump en Europe. Ce ne sont pas du tout les secteurs de « l'individualisme radical » - dont l'expression serait la droite libérale classique - qui s'alignent sur Trump, mais le nationalisme européen, socialement et sociologiquement profilé, propre des travailleurs issus des classes moyennes et populaires.
La deuxième erreur est de s'allier avec quelqu'un qui a annoncé - et mis en œuvre - des mesures tarifaires sévères contre l'agriculture et l'industrie européennes : comment leurs alliés européens défendront-ils la politique tarifaire de Trump contre le vin français, l'huile espagnole et les voitures allemandes, alors que ces mesures douanières affectent gravement leurs économies nationales ? Il est évident que cette contradiction ne peut être maintenue dans le temps. Qui plus est, elle peut s'aggraver, comme en témoignent les aspirations annexionnistes de Trump à l'égard du Groenland. Anders Visiten, membre du parti nationaliste danois Dansk Folkeparti (DF), a répondu au Parlement européen aux prétentions de la Maison Blanche sur le Groenland par un retentissant et retentissant « Trump fuck off ».
La troisième erreur est qu'être l'équivalent européen de Trump, c'est aussi assumer les erreurs, les problèmes et les échecs de l'administration Trump. L'administration de la Maison Blanche s'oriente vers un techno-féodalisme de nature incertaine et dont les résultats économiques ne sont pas clairs à ce jour. Un échec économique de l'administration Trump serait compris en Europe comme un échec politique de ceux qui ont voulu s'identifier à lui, un gros risque à prendre s'il l'on agit de manière irréfléchie.
Qui gagne et qui perd dans ce nouvel échiquier géopolitique dessiné par Trump ?
Trump a un objectif clair : l'expansion impérialiste des USA. Il a aussi une vision claire de la scène mondiale, où il n'y a que trois acteurs principaux. Ce sont les États-Unis, la Russie, qu'il tente d'éloigner de l'orbite chinoise en partageant avec elle une nouvelle partition de l'Europe (un Yalta II) et la Chine comme grand adversaire contre lequel concentrer tous les efforts.
Sur cet échiquier, l'Europe et l'Amérique latine sont en train de perdre, ou plutôt de disparaître dans l'anonymat de l'impuissance.
Une Europe que Trump vise à éliminer en tant que concurrence économique et à annuler par occupation/soumission/partition avec la Russie en tant que puissance politique - et a fortiori militaire.
Et une Amérique latine à laquelle Trump a dit ne « pas être intéressé »; je crois qu'il ne la considère même pas comme une arrière-cour: il l'ignore et ne s'y intéresse que lorsqu'elle est la cible de politiques très spécifiques et ponctuelles.
L'Europe et l'Amérique latine sont-elles condamnées à ne plus être qu'une périphérie ou de simples « arrière-cours » où règnent querelles et inimitiés ?
Cette question est importante. Dans l'histoire, plus que les condamnations des autres, c'est la volonté propre ou l'absence de volonté qui compte. L'Europe est à un moment existentiel de son histoire, et, de ce fait, il faut voir s'il y a des élites capables d'établir les lignes d'action politiques pour l'unification et l'émancipation du continent, c'est-à-dire des élites capables de penser en des termes adéquats pour ce milieu du 21ème siècle qui s'annonce. Cela implique d'accepter fondamentalement le défi de l'époque, comme le disait le géopolitologue autrichien Jordis von Lohausen, c'est-à-dire « penser en termes de continents », aussi comme le faisait Jean Thiriart, théoricien du nationalisme grand-européen et ami de Juan Domingo Perón, dans les années 1960.
Si de telles élites ne se manifestent pas bien vite et si les personnages politiques européens restent figés dans les marges mentales étroites d'époques révolues, l'Europe deviendra une périphérie décadente, avec tout ce que cela implique en matière de crise civilisationnelle et économique et en tensions sociales croissantes.
Les perspectives pour l'Amérique latine sont très similaires : y aura-t-il quelqu'un pour relever ce défi historique décisif ?
- Quel rôle l'Argentine pourrait-elle jouer dans cette réalité ?
J'ai des liens affectifs et familiaux très forts avec l'Argentine, c'est pourquoi je réponds presque comme un « local ». L'Argentine possède trois éléments qui font d'elle le grand atout géopolitique de l'Amérique du Sud.
- La puissance. En raison de sa taille, de ses ressources, de sa réalité bi-océanique, de son niveau d'éducation et de sa qualité démographique, l'Argentine est sans aucun doute le premier acteur du continent. Perón a perçu cette réalité lorsqu'il a proposé son ABC comme premier pas vers la construction géopolitique d'une Amérique du Sud émancipée de la domination étrangère.
- L'ABC est donc l'un des héritiers de la plus grande construction politique et géopolitique de l'ère moderne réalisée par les descendants des Espagnols sur le continent américain. Cela lui confère une position privilégiée dans ses relations avec l'Espagne, un pays qui, à son tour, peut jouer un double rôle - de la même manière que l'Argentine - dans la construction de son propre pôle européen - émancipé de la puissance américaine - et en tant que pont vers le pôle nécessairement lié et potentiellement complémentaire de l'Amérique du Sud.
- L'Argentine en tant qu'Euro-Amérique. L'Argentine n'existerait pas sans l'arrivée massive de populations européennes à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Cette arrivée a fait de l'Argentine un pays à physionomie démographique propre. Italiens, Espagnols (« Galiciens »), Français, Allemands, Polonais, Flamands, Croates, Gallois, un contingent de descendants européens constituent l'essentiel de la population argentine. En Europe, on est très conscient que l'Argentine est le pays le plus européen d'Amérique du Sud. Cela suscite un grand intérêt et un désir de rapprochement. J'ai été un témoin privilégié de cette attitude lors de mes rencontres avec les députés européens au Parlement de Bruxelles. L'Argentine suscite un intérêt très particulier et une proximité avec l'Europe qu'aucun autre pays d'Amérique du Sud ne génère. C'est un potentiel que la diplomatie argentine n'a jamais su jouer avec intelligence et constance.
En résumé, l'Argentine est le principal acteur en Amérique du Sud et en même temps le pont entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Son rôle pourrait être décisif dans toute « géopolitique alternative » au projet de Trump et au monde tripolaire (États-Unis, Russie et Chine).
« Milei est un ultra-libéral qui est entré dans une phase de décadence »
« Milei est déjà dans une phase de déclin et de perte de consensus et de soutien populaire qu'il lui sera très difficile d'inverser. Il a été élu en espérant qu'il serait capable de construire un nouveau modèle économique qui relancerait l'économie nationale. Il est devenu évident qu'un tel modèle alternatif n'existe pas et que ses formules étaient loin d'être magiques.
Milei était présenté dans de nombreux médias européens comme l'homme miracle et la référence absolue en tant qu'économiste. Aujourd'hui, ses références positives ont complètement disparu, encore plus après ses « recommandations sur LIBRA » qui remettent en cause non seulement sa gestion mais aussi son éthique.
Milei est désormais dépendant du prêt du FMI, ce qu'il avait pourtant critiqué dans sa grande incohérence. Je pense que finalement le FMI lui accordera le prêt et, en échange, exigera d'exercer une « dictature » sur la politique économique de l'Argentine. Milei, en bon ultra-libéral, continuera à mettre les ressources de l'Argentine entre les mains des entreprises et des organisations internationales. Je pense qu'il tiendra jusqu'à la fin de son mandat, mais avec un affaiblissement progressif et qu'il atteindra 2027 avec une très faible popularité. S'il existe un projet alternatif social, national et populaire pour les élections présidentielles de 2027, ce sera la fin de Milei ».
* Enric Ravello Barber (Valence, 1968). Diplômé en géographie et en histoire, doctorant en histoire. Cours de géopolitique à l'Institut LISA et au CEDEGYS. Diplôme de troisième cycle en métapolitique. Écrivain et conférencier. Président de l'AAESA (Association d'amitié euro-sud-américaine).
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mardi, 08 avril 2025
Doit-on promouvoir l'avènement d'un Etat fédéral englobant la Russie, la Biélorussie et l'Iran? Douguine évoque un possible pas salvateur
Doit-on promouvoir l'avènement d'un Etat fédéral englobant la Russie, la Biélorussie et l'Iran?
Douguine évoque un possible pas salvateur
Alexandre Douguine
L'escalade du conflit entre les États-Unis et l'Iran est un fait. Trump change ses priorités en matière de politique étrangère. Pour l'administration précédente — celle de Biden et ses homologues mondialistes — la priorité était la guerre avec la Russie en Ukraine. Pour Trump, Israël et, par conséquent, le conflit entre Israël et l'Iran sont beaucoup plus significatifs. Les États-Unis s'engagent de plus en plus dans cette guerre, et en fin de compte, l'escalade entre Washington et Téhéran s'intensifie.
Pour l'instant, il ne s'agit que d'un échange de menaces — principalement de la part de Trump, qui menace déjà de bombarder l'Iran et de détruire directement ce pays. Mais l'Iran n'est ni l'Afghanistan ni l'Irak, car il représente une société très consolidée. Commencer une guerre directe avec l'Iran, que souhaite tant Israël et à laquelle Netanyahu pousse Trump, pourrait devenir un piège fatal pour lui.
Cette situation peut considérablement affaiblir les positions de Trump, y compris parmi ses partisans. Un grand nombre de ceux qui soutiennent l'idée MAGA (Make America Great Again), sur lesquels s'appuie Trump, soutiennent le Trump pacifiste, qui a promis à ses électeurs de mettre fin aux guerres agressives. Bien sûr, ce ne sont pas là tous ses partisans, mais je pense que plus de la moitié des électeurs de Trump pensent ainsi. Et s'il commence une nouvelle guerre d'agression, qui, soit dit en passant, ne peut être gagnée, cela pourrait conduire à sa chute.
Un grand nombre de ceux qui soutiennent l'idée MAGA (Make America Great Again), sur lesquels s'appuie Trump, soutiennent le Trump pacifiste, promettant à ses électeurs de mettre fin aux guerres agressives.
Bien sûr, les États-Unis peuvent infliger à l'Iran des coups significatifs et très douloureux, mais ils ne seront certainement pas en mesure de gagner cette guerre. Ce sera un conflit prolongé et difficile, sans aucune issue. C'est pourquoi les néoconservateurs et les représentants du lobby pro-israélien qui entourent encore Trump, très puissants aux États-Unis, le poussent vers ce conflit. Pour mettre fin à son soutien de l'intérieur. Et c'est très dangereux.
Pour le moment, Téhéran répond de manière assez calme et réfléchie. D'un côté, l'Iran souligne l'inadmissibilité du chantage militaire à l'égard d'un État souverain, mais de l'autre, il ne cherche pas à irriter les Américains en acceptant des pourparlers sur la question nucléaire. Dans un contexte où il est bien connu qu'Israël, le principal adversaire régional de l'Iran, possède déjà de l'armement nucléaire. Mais pourquoi cela ne pourrait-il pas être le cas pour l'Iran ? Il n'y a aucune logique là-dedans.
Pour le moment, Téhéran répond de manière assez calme et réfléchie.
Et bien que les autorités iraniennes affirment depuis de nombreuses années que leur programme nucléaire est d'une nature exclusivement pacifique, certains Iraniens ont bien sûr des pensées précises concernant l'armement nucléaire. Et ils ont raison. Surtout dans un contexte où un État agressif du Moyen-Orient — Israël, qui est soutenu par les Américains — les menace avec des armes nucléaires.
La question est de savoir sur qui l'Iran peut compter dans une telle situation? Bien sûr, cela changerait beaucoup si l'Iran acceptait l'idée de créer un État fédéral avec la Russie selon le modèle de notre union avec la Biélorussie. Mais les autorités iraniennes ne sont pas encore prêtes pour cela, bien que ce soit peut-être le seul moyen d'éviter la guerre. Dans tous les cas, dans cette situation, il faut agir de manière avant-gardiste. Et celui qui agit de manière moins avant-gardiste perdra probablement.
C'est pourquoi, à la place de l'Iran, je prendrais très au sérieux la menace qui pèse sur lui. La guerre est tout à fait probable et pourrait éclater très bientôt. Et donc, il ne s'agit pas seulement d'un accord stratégique, récemment signé entre la Russie et l'Iran, mais bien de l'idée de créer un vaste État fédéral. C'est cette idée qui pourrait représenter un pas salvateur. Il faut agir proactivement.
17:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, russie, iran, biélorussie, politique internationale, actualité | |
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vendredi, 04 avril 2025
Panique parmi les diplomates: Baerbock à la tête de l'Assemblée générale de l'ONU ?
Panique parmi les diplomates: Baerbock à la tête de l'Assemblée générale de l'ONU ?
Berlin/New York. Le parcours flamboyant de l'actuelle ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock (Verts) pourrait bientôt être enrichi d'un nouveau chapitre burlesque. En effet, tant Baerbock elle-même, l'experte allemande de premier plan en "droit international", que le gouvernement allemand maintiennent la candidature de la ministre des Affaires étrangères au poste de nouvelle présidente de l'Assemblée générale de l'ONU.
Initialement, c'est la diplomate allemande de haut niveau Helga Schmidt qui était déjà prévue pour ce poste, elle qui - contrairement à Baerbock - possède une expérience approfondie dans le domaine de la politique internationale et s'est également bien préparée pour sa nouvelle tâche; Helga Schmidt a été, entre autres, de 2021 à 2024, secrétaire générale de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et avant cela, secrétaire générale du Service européen pour l'action extérieure. En théorie, c'était un excellent choix. Cependant, Baerbock, ancienne diplômée du programme "Young Global Leader", cornaqué par le très controversé Forum économique mondial, semble encore avoir de meilleures relations grâce au cercle influent de Klaus Schwab. Les chances sont donc bonnes pour que Baerbock occupe bientôt un poste important et prestigieux aux Nations Unies.
Mais: même parmi des cercles et des médias politiquement proches d'elle - comme le journal de gauche Süddeutsche Zeitung - des critiques se font entendre concernant la candidature de Baerbock. Ses légendaires bourdes au cours des années du gouvernement "Feu tricolore" n'ont pas été les seules choses que le monde entier ait remarqué, mais il y a surtout eu les maladresses politiques dont elle, en tant que ministre verte des Affaires étrangères, a presque toujours fait preuve. Il est inoubliable de l'avoir vue anéantir les relations diplomatiques avec la Russie et la Chine, en qualifiant le chef d'État et de parti chinois Xi Jinping de "dictateur" et en allant jusqu'à faire une quasi-déclaration de guerre à propos de la Russie: "Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres".
Il n'est donc pas surprenant qu'il y ait une franche inquiétude parmi les diplomates face à la candidature de Baerbock à l'ONU. Maintenant, deux diplomates allemands de haut niveau à l'ONU, Hans Christoph von Sponeck et Michael von der Schulenburg, ont pris la parole dans une déclaration où ils mettent en garde, spécifiquement contre Baerbock. Ils soulignent que la ministre des Affaires étrangères encore en fonction a une grande part de responsabilité dans le fait que l'Allemagne a perdu de son prestige à l'étranger.
Les deux diplomates écrivent mot pour mot dans la Berliner Zeitung: "Pour Baerbock, "la paix par la force" signifie la sécurité militaire et non la sécurité humaine, comme cela est constamment exigé par les Nations Unies, en particulier par l'UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Programme alimentaire mondial (PAM) et bien sûr par le secrétaire général de l'ONU, António Guterres (…). Elle ne veut pas soutenir la désescalade des tensions ou les négociations de paix en affichant clairement une volonté de compromis. Elle est tout sauf une bâtisseuse de ponts. Mme Baerbock a montré à plusieurs reprises qu'elle ne comprend ni le droit international ni l'esprit et l'éthique de la Charte des Nations Unies. Elle a prouvé cela avec des déclarations comme: il faut porter des coups à la Russie de telle manière que "le pays ne se relève plus économiquement pendant des années", et à propos de l'Ukraine : "Nous sommes avec vous tant que vous avez besoin de nous, peu importe ce que mes électeurs allemands pensent"".
Par conséquent, les deux diplomates recommandent vivement au nouveau gouvernement allemand de reconsidérer le choix de mettre Annalena Baerbock à la présidence de l'ONU. Il est impératif d'éviter que le prestige de l'Allemagne dans le monde ne subisse de nouveaux dommages (rk).
Source: Zu erst, Avril 2025.
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Chaos bosniaque
Chaos bosniaque
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/caos-bosniaco/
Dans le silence assourdissant de nos médias, la Bosnie plonge rapidement vers la guerre. Une guerre civile entre les trois groupes - Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques, soit des musulmans serbes - qui la composent. Ou plutôt, qui composent la fédération la plus improbable et la plus préoccupante pour son instabilité, de l'histoire récente.
Les Bosniaques et les Croates bénéficient du soutien de l'OTAN. Et, de fait, ils répondent aux ordres du Haut Commissaire européen, Christian Schmidt. Un chrétien-démocrate allemand, connu pour sa profonde aversion envers la Russie. Et, surtout, pour sa haine, jamais cachée (aucune autre expression ne me vient à l'esprit), pour les Serbes bosniaques.
Ainsi, avec l'approbation de ce Commissaire "impartial", la Cour de Sarajevo a émis un mandat d'arrêt contre le Premier ministre de la République Srpska, Dodik. Ce qui, d'ailleurs, n'a en rien affecté les activités de ce dernier. Non seulement il s'est rendu en visite officielle en Serbie, mais il se déplace avec une liberté extrême. Au point qu'il est maintenant en visite, toujours officielle, en Israël.
Cependant, l'ordre d'arrêt émis par Sarajevo est en train de déclencher des manifestations dans la République serbe de Bosnie. Les habitants demandent, à grand bruit, la rupture des liens – en vérité toujours assez fragiles – avec le gouvernement bosniaque, contrôlé par des musulmans et des Croates, et dirigé par l'UE et l'OTAN.
Car la crise bosniaque, qui émerge, n'est rien d'autre que l'ouverture d'un nouveau chapitre dans le conflit latent entre, osons le dire, l'Occident et la Russie. En fait, même les plus obtus des commissaires et des politiciens de l'UE ont compris que, désormais, la partie en Ukraine est perdue. Moscou a gagné sur le terrain, et Trump, comme nous l'avons expliqué précédemment, cherche à minimiser les dégâts.
Bien que Londres et Bruxelles continuent de soutenir Zelensky. Et favorisent un comportement terroriste qui pourrait facilement inciter le Kremlin à une offensive massive et définitive. Celle que, pour le moment, la Maison Blanche tente d'éviter.
Cependant, ayant désormais perdu la partie en Ukraine, l'OTAN se prépare à ouvrir un nouveau front de conflit avec Moscou. C’est en précisément Bosnie. Cela a également l'avantage (discutable) de représenter un front dans lequel la Russie ne serait pas directement impliquée. Bien que même un individu total décérébré comprendrait qu'attaquer la République serbe bosniaque signifie impliquer immédiatement Belgrade.
Et Belgrade représente le plus solide allié du Kremlin en Europe. Donc... tirez vous-mêmes les conclusions; elles sont évidentes.
Une dernière observation. Regardez une carte géographique de l'Europe. Observez la Bosnie. Sa position. Et vous pourrez noter que, pour l'Italie, c'est, en substance, un pays voisin. La guerre, cette étrange guerre mondiale asymétrique, est désormais à notre porte.
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La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-russia-rafforza-i-legami-con-lindia-e-prepara-il-nuovo-gasdotto-verso-la-cina/
Poutine se rendra bientôt en Inde pour renforcer les liens entre les deux pays. La date de la visite n’a pas encore été indiquée, mais le voyage a été confirmé par Lavrov. De plus, New Delhi a toujours ignoré les sanctions occidentales contre la Russie et a continué d'acheter du gaz et du pétrole, obtenant des réductions qui ont augmenté la compétitivité indienne et remplaçant sur le marché russe les produits que les Occidentaux ne vendaient plus.
Si, par ailleurs, Trump devait lever les sanctions contre Moscou, cela profiterait aux États-Unis, à la Russie et à la Chine, avec un marché global de plus en plus vaste et riche. Pendant ce temps, les fous de Bruxelles et les Erinyes continuent de réaffirmer que l'Europe doit maintenir les sanctions et continuer de payer des prix absurdes pour obtenir du gaz et du pétrole. Quand ils ont distribué l'Intelligence, Macron était en train de jouer avec sa prof tandis que Starmer, Ursula et Kallas étaient aux toilettes à se passer les devoirs.
Cependant, Poutine élargit son champ d'action. Il négocie avec Trump sur la guerre et les sanctions, organise son voyage en Inde chez l'ami Narendra Modi et obtient presque par surprise le feu vert de la Mongolie pour la construction d’un nouveau gazoduc afin de transporter le méthane jusqu'en Chine.
Car peut-être que Poutine et Trump réussiront à trouver un accord sur le partage de l'Ukraine ; peut-être que les sanctions américaines seront alors levées ; peut-être qu'un accord global sera également atteint sur l'Iran et le Yémen. Mais il est préférable de se préparer à d'autres scénarios. Et pour cela, il faut de nouveaux amis, beaucoup d'amis. Les BRICS peuvent être le véhicule adéquat, malgré des intérêts parfois contradictoires et parfois si opposés qu'ils risquent de provoquer des conflits armés.
Cependant, il est important de se créer des alternatives. Cela vaut pour la Russie, la Chine, l'Inde, le Brésil et tous leurs alliés, de plus en plus nombreux. Cela ne vaut pas pour les euro-mabouls, convaincus d’être autosuffisants. Car les conséquences des erreurs d'Ursula, de Kaja, d'Emmanuel sont payées par les peuples, pas par les oligarques.
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jeudi, 03 avril 2025
À quoi mèneront les guerres commerciales des États-Unis avec le Canada, le Mexique et l'Europe ?
À quoi mèneront les guerres commerciales des États-Unis avec le Canada, le Mexique et l'Europe ?
Lorenzo Maria Pacini
Source: https://telegra.ph/A-cosa-porteranno-le-guerre-commercial...
Les récentes guerres commerciales menées par les États-Unis à l'encontre du Canada, du Mexique et de l'Europe représentent un phénomène d'un impact considérable sur le système économique international. Ces conflits pourraient-ils favoriser un rapprochement économique entre les États-Unis et la Russie ?
Les récentes guerres commerciales des États-Unis contre le Canada, le Mexique et l'Europe sont caractérisées par des choix protectionnistes, tels que l'imposition de droits de douane significatifs sur une large gamme de produits importés. Cela a suscité des inquiétudes quant aux conséquences possibles sur les dynamiques du commerce mondial et sur les relations économiques entre les grandes puissances mondiales. En particulier, se pose la question de savoir si ces tensions pourraient favoriser une plus grande coopération commerciale, économique et d'investissement entre les États-Unis et la Russie. Les principales questions qui se posent sont : quelles seront les conséquences de ces guerres commerciales sur le commerce mondial et sur les économies concernées ? Ces conflits pourraient-ils favoriser un rapprochement économique entre les États-Unis et la Russie ?
Le contexte des conflits commerciaux en cours
Les tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires économiques ne sont pas un phénomène nouveau, mais se sont intensifiées au cours de la dernière décennie avec un retour aux politiques protectionnistes.
En ce qui concerne le Canada et le Mexique, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en provenance du Canada et du Mexique, suscitant de vives réactions de la part des deux pays. Les relations commerciales nord-américaines, traditionnellement basées sur un accord de libre-échange (USMCA, anciennement NAFTA), ont été gravement endommagées par ces mesures.
En revanche, sur le Vieux Continent, l'UE a été frappée par des tarifs sur les importations de voitures et d'autres biens de luxe, en réponse aux droits de douane européens sur les produits agroalimentaires américains. Les tensions entre les États-Unis et l'Europe ont entraîné un durcissement des relations transatlantiques, compromettant la stabilité économique des deux parties.
Les guerres commerciales entraînent inévitablement une augmentation des coûts de production, ce qui se traduit par une hausse de l'inflation et une réduction de la compétitivité des entreprises. L'imposition de droits de douane rend les biens importés plus coûteux, avec des répercussions sur divers secteurs économiques : les industries qui dépendent de composants importés, comme l'automobile et la technologie, souffrent particulièrement de l'augmentation des prix ; les producteurs américains de soja, de viande et de produits laitiers ont subi des pertes significatives à cause des représailles commerciales du Canada, du Mexique et de l'UE ; le tourisme et les transports transatlantiques ont été impactés par des tensions économiques, réduisant la croissance du secteur.
L'interruption des chaînes d'approvisionnement mondiales est l'une des conséquences les plus graves des guerres commerciales (et il convient de se rappeler que cela impacte également de nombreux autres pays qui, apparemment, ne semblent pas directement impliqués, mais qui dépendent en réalité de l'état de ce marché). L'industrie moderne repose sur un réseau complexe de fournisseurs internationaux, et les droits de douane augmentent les coûts de production, rendant le commerce mondial moins efficace.
Des alliances occidentales affaiblies
Les guerres commerciales ne sont pas seulement une question économique, mais ont de profondes implications géopolitiques. Il est désormais bien connu que les politiques de sanctions ont été un outil d'affaiblissement programmé pour l'Europe.
Les données montrent que l'UE a un surplus commercial significatif avec les États-Unis dans le secteur des biens, s'élevant à 157 milliards d'euros en 2023. Cependant, dans le domaine des services, l'UE enregistre un déficit de 109 milliards. Les liens économiques entre les deux zones ne sont donc pas aussi déséquilibrés que l'on pourrait souvent le prétendre. Les entreprises européennes exportent de nombreux biens vers les États-Unis, mais d'autre part, l'Europe achète de nombreux services, en particulier numériques, aux États-Unis. Les droits de douane américains sur les biens européens pourraient nuire aux secteurs les plus dépendants du marché américain, avec des impacts différents selon les pays et les types de biens concernés (comme les automobiles). Il est possible qu'il y ait l'intention d'exploiter cette disparité pour diviser les États membres de l'UE et les inciter à négocier séparément, alors que la politique commerciale devrait rester de la compétence exclusive de l'Union. Déjà, certains avancent l'idée de négocier des conditions favorables au détriment des autres, mais il est clair que l'UE devrait maintenir une approche unifiée pour exercer une plus grande influence lors des négociations. Le marché unique européen est le plus grand du monde, avec environ 450 millions de personnes représentant 20% du PIB mondial.
Il est clair que l'Europe devra adopter une stratégie combinant à la fois pressions et incitations pour pouvoir rester dans le jeu international.
Voyons cela selon le dicton traditionnel de la carotte et du bâton. Le "bâton" pourrait être l'expansion vers d'autres marchés en dehors des États-Unis, accompagnée de la possibilité d'imposer des contre-droits. La Commission européenne a déjà préparé un plan de tarif pour les produits et services provenant d'outre-Atlantique. Cependant, une guerre commerciale ne serait avantageuse pour aucune des deux parties.
La "carotte" pourrait consister à augmenter les importations d'énergie, en particulier de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis, une manœuvre qui, bien qu'impliquant quelques compromis sur la transition écologique, permettrait également un véritable désengagement vis-à-vis de la Russie. L'achat d'armements serait, bien sûr, bien accueilli à Washington, où les intérêts commerciaux se chevauchent avec ceux d'autonomie défensive et de préférence pour l'industrie européenne du secteur.
Un point essentiel à souligner est que les droits de douane ne constituent pas un outil efficace ou suffisant pour rééquilibrer un déficit commercial, qui dépend de nombreuses variables macroéconomiques. Le déficit des États-Unis, en particulier, provient de l'exportation vers les États-Unis de la capacité de production de l'Europe, de la Chine et d'autres régions du Sud mondial, qui n'est pas absorbée par la consommation de ces zones. De plus, les droits de douane tendent à nuire à la fois à ceux qui les imposent et à ceux qui les subissent, agissant comme une taxe qui finit par peser sur les consommateurs. Bien que les droits de douane puissent accroître la demande pour les producteurs locaux, cet effet est difficilement sélectif, surtout dans des contextes de production complexes où un produit unique est composé de nombreux composants venant du monde entier. En effet, les droits de douane tendent à générer une inflation généralisée. Il est toutefois difficile de reconnaître dans ces décisions une base solide de théorie économique ; par conséquent, l'Europe et le reste du monde devront s'adapter aux changements de comportement des États-Unis.
C'est exactement ce que nous commençons à voir. Récemment, la Présidente de la Commission européenne et l'ensemble du Collège des Commissaires se sont rendus en Inde, où il a été annoncé qu'un accord de libre-échange serait conclu avec le Premier ministre Narendra Modi d'ici la fin de l'année, un accord qui était en discussion depuis des années. Si l'accord devait être signé, ce serait le plus grand traité de libre-échange au monde, un signal clair des changements en cours dans l'économie mondiale. Les droits de douane et d'autres considérations géopolitiques pourraient inciter plusieurs pays à renforcer leurs relations avec l'UE, tandis que l'Union pourrait également envisager de nouvelles alliances avec d'autres régions du monde, en réévaluant ses relations avec la Chine, qui pourraient diverger des lignes directrices de dé-risquage de la première Commission von der Leyen.
Un risque majeur associé au retour des droits de douane est l'incertitude qui en découlerait pour les marchés mondiaux. Dans une économie interconnectée, les chaînes d'approvisionnement pourraient être perturbées par des changements soudains, augmentant les risques de pénurie ou d'augmentation des coûts pour certains produits. Les incertitudes liées aux droits de douane pourraient influencer les décisions d'entreprise, incitant les entreprises à retarder les investissements ou à geler les stratégies de développement.
Les États-Unis et la Russie reviendront-ils à des échanges équilibrés ?
Il n'est pas facile de prévoir, pour le moment, un retour à des relations commerciales stables et avantageuses pour les deux parties. Les États-Unis doivent encore digérer la chute désormais inéluctable du dollar en tant que monnaie prédominante dans la finance internationale. La Russie et la Chine rendent en quelque sorte un grand service aux États-Unis, car elles continuent à utiliser des dollars dans de nombreuses transactions, presque toutes, sans effacer la présence de la monnaie américaine de leurs portefeuilles.
Cela peut sembler un détail secondaire, mais en réalité, c'est un soutien significatif, qui représente diplomatiquement un soft power très convaincant, car c'est comme s'ils disaient "nous ne voulons pas que toi seul décides des règles du marché, nous sommes aussi là, chaque pays doit pouvoir se manifester en présentant ses propres règles, mais nous ne voulons pas que tu crèves de faim, nous ne voulons pas reproduire la même logique impérialiste." Un véritable tour de passe-passe stylistique, dont nous prendrons conscience.
Si les États-Unis continuent à poursuivre une politique protectionniste, les tensions avec le Canada, le Mexique et l'Europe pourraient s'aggraver davantage. Ce scénario impliquerait une plus grande fragmentation du commerce international, accompagné du renforcement de blocs économiques alternatifs, tels que les BRICS et l'Initiative Belt and Road dirigée par la Chine, mais aussi une accélération de la dé-dollarisation à un rythme différent de celui maintenu jusqu'à présent, avec certains pays cherchant des alternatives au dollar américain pour le commerce international.
Un autre résultat possible serait une inversion de tendance vers le multilatéralisme et un retour à la négociation commerciale avec les alliés historiques. Dans ce cas, les États-Unis pourraient réévaluer leur stratégie économique pour restaurer les relations avec l'Europe et l'Amérique du Nord, et la Russie resterait dans une position privilégiée mais pas exclusive, c'est évident, dans les relations commerciales américaines, avec un accroissement de la coopération économique probablement très modérée.
Dans un scénario plus extrême, Washington se retrouverait à ne pas avoir d'autre choix que d'accepter les conditions des pays qui dirigent la transition multipolaire.
En conclusion, ce que nous pouvons déjà dire, c'est que les États-Unis se retrouvent déjà à devoir traiter avec la nouvelle majorité mondiale pour décider de leur avenir. Un bel retournement de paradigme. En paraphrasant dans le style américain, nous pourrions dire qu'il s'agit de "Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité".
Article original de Strategic Culture Foundation.
14:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, états-unis, guerres commerciales | |
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mercredi, 02 avril 2025
Escalade et tutelle américaine sur le Liban
Escalade et tutelle américaine sur le Liban
Sondoss Al Asaad
La tutelle américaine est flagrante sur toutes les affaires de l'État libanais et encore plus évidente depuis les élections présidentielles, la nomination du premier ministre et la formation du cabinet, ainsi qu'à travers les nominations administratives et de sécurité en cours.
Profitant des répercussions de la récente agression israélienne sur le Liban menée par les États-Unis et de la décision libanaise qualifiable de "non souveraine", les États-Unis semblent enthousiastes à l'idée de lancer une soi-disant voie de « paix » incluant le Liban et la Syrie.
L'agence Reuters a récemment fait état d'une nouvelle ingérence dans la sélection du gouverneur de la Banque centrale libanaise en interrogeant certains candidats potentiels - à Washington et dans le repaire des espions américains (l'ambassade) à Beyrouth - sur leur volonté d'affronter le Hezbollah.
Cette tutelle américaine s'est manifestée de la manière la plus éhontée lors de la visite de Morgan Ortagus, l'envoyée spéciale adjointe du président pour l'Asie occidentale, qui a affirmé - après avoir loué l'agression israélienne contre le Liban - l'intention de son pays d'isoler et de désarmer le Hezbollah.
Des sources diplomatiques ont également révélé que le message transmis par l'administration Trump à Beyrouth comprenait des menaces selon lesquelles le Liban serait confronté à un plus grand isolement et à une dévastation économique s'il ne s'engageait pas à réduire l'influence du Hezbollah.
Lors de la récente agression contre le Liban, l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, a demandé aux forces politiques anti-résistance de « se préparer à l'ère post-Hezbollah ».
Washington prévoit de construire un système politique libanais souple pour l'amener progressivement sous l'égide des accords d'Abraham, c'est-à-dire la normalisation avec Israël, et ce par le biais d'une pression économique systématique.
Washington est conscient qu'il ne peut imposer son hégémonie qu'en renforçant les sanctions économiques contre les individus et les entreprises liés au Hezbollah ; il s'agit d'une approche américaine de longue date, mais dont l'intensité s'est considérablement accrue depuis l'éclatement de la crise financière, en 2019.
Ces sanctions américaines, presque entièrement coordonnées avec l'Union européenne, ont un impact direct sur des secteurs économiques vitaux au Liban, tels que les secteurs bancaire et commercial, exacerbant les souffrances des citoyens libanais, en particulier dans des régions telles que le Sud, la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth.
Ces sanctions américaines visent à isoler économiquement le Hezbollah, l'empêchant de reconstruire ses capacités militaires après la récente agression israélienne.
Il ne fait aucun doute que le contrôle des groupes extrémistes et de la ligne dure sur le pouvoir à Damas a privé le Hezbollah de l'accès aux armes à travers la frontière libano-syrienne, ce qui est conforme au plan américano-israélien.
En outre, les frappes aériennes et les assassinats israéliens répétés dans le Sud, dans la Bekaa et dans d'autres régions reflètent un effort incessant pour restreindre les capacités logistiques du Hezbollah.
Washington fait également pression pour ce qu'il appelle des « réformes juridiques » que le gouvernement libanais doit mettre en œuvre, ce qui limiterait les capacités d'Al-Qard al-Hassan, l'institution financière liée au Hezbollah.
Washington continue d'exploiter son influence au sein du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour empêcher toute aide financière de parvenir au Liban si ces prétendues réformes ne sont pas mises en œuvre d'une manière qui serve ses intérêts. Washington fait notamment pression sur le gouvernement libanais pour qu'il privatise des secteurs vitaux, ouvrant ainsi la voie au contrôle des leviers de l'économie libanaise par des entreprises occidentales et israéliennes.
Ces efforts coïncident avec l'ordre clairement donné par les États-Unis au Liban d'empêcher tout avion iranien d'atterrir à l'aéroport de Beyrouth afin de limiter la possibilité de transférer des fonds de l'Iran au Hezbollah.
Depuis des années, les États-Unis s'efforcent d'assurer leur contrôle sur l'armée libanaise et de nommer un commandant aligné sur leurs politiques.
Washington cherche maintenant à positionner l'armée contre la résistance, qu'il s'agisse du Hezbollah ou des factions palestiniennes, afin d'assurer la sécurité des colonies israéliennes dans le nord de la Palestine occupée et, par conséquent, la sécurité de l'ensemble de l'entité occupante.
L'aspect le plus dangereux du contrôle de l'armée est la volonté américaine de la pousser à désarmer la résistance, ce qui conduira inévitablement à la division et à la fragmentation de l'armée, une répétition de l'expérience des années 1980.
Ce qui vaut pour l'armée vaut également pour toutes les autres agences de sécurité, dont les nominations doivent être conformes aux normes américaines.
L'imposition par Washington de la sélection des membres du gouvernement s'applique inévitablement à la nomination des chefs de la sécurité, de sorte qu'ils sont soumis au système que les Américains jugent nécessaire pour imposer leur tutelle sur le Liban.
Washington estime que le Liban se trouve face à une opportunité historique qu'il faut exploiter pour l'obliger à normaliser ses relations avec Israël.
Morgan Ortagus (photo), l'envoyé spécial adjoint des États-Unis pour l'Asie occidentale, a laissé entendre que les développements actuels ouvrent la voie à l'ouverture de négociations israélo-libanaises visant à signer un accord de « paix » entre les deux parties.
Par ailleurs, la Brookings Institution a révélé que Washington a fait des progrès significatifs pour convaincre de nombreuses élites politiques et économiques au Liban qu'une solution à la crise financière peut être trouvée en promouvant des projets économiques communs, tels que l'exportation de gaz libanais à travers l'entité d'occupation israélienne et le développement des ports libanais avec des fonds américains et du Golfe, à condition que la normalisation soit effective.
Ce que Washington tente d'imposer, c'est que ce qui a été détruit par son agression de septembre-novembre contre le Liban ne sera reconstruit que par le biais d'une normalisation avec Israël.
Les rapports du Fonds monétaire international indiquent que l'aide financière internationale est conditionnée à la mise en œuvre de réformes financières qui limitent la capacité des forces locales à financer des activités de soutien à la résistance.
Dans ce contexte, Greg Steube, membre républicain du Congrès américain, a présenté la loi PAGER, qui vise à imposer des sanctions économiques et financières au Hezbollah et à ses alliés, en plus de faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il s'engage à mettre en œuvre les politiques américaines dans la région.
Cette provocation vise à isoler le Hezbollah et à tarir ses sources de financement, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, ce qui complique encore la crise économique libanaise et oblige le gouvernement à faire des choix politiques et économiques spécifiques qui s'alignent sur les intérêts américains.
Le gouvernement israélien a déclaré avoir conclu un accord pour entamer des négociations avec le Liban afin d'aborder des questions telles que les cinq zones contrôlées par Israël au Sud-Liban.
Malgré tout, les Israéliens s'inquiètent de la capacité du gouvernement libanais à résister aux pressions internes, d'autant plus que les Américains et les Israéliens se rendent compte que le soutien populaire à la résistance est très important et difficile à affaiblir rapidement et facilement.
Le Liban se trouve aujourd'hui à un carrefour critique où Washington cherche à imposer sa vision, comme l'a récemment indiqué Steve Witkoff, l'envoyé de Trump en Asie occidentale, qui a exprimé son optimisme quant à la possibilité que l'Arabie saoudite rejoigne les accords d'Abraham.
Dans un contexte de fortes divisions internes et d'accélération des défis régionaux, l'avenir reste ouvert à plusieurs possibilités, d'autant plus que le pouvoir libanais est impuissant.
Le Liban maintiendra sa résistance ou se soumettra à l'hégémonie américano-israélienne. Seuls les jours à venir permettront de savoir dans quelle mesure ce plan atteindra ses objectifs ou échouera face à la volonté de la résistance.
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mardi, 01 avril 2025
Rupture au sein des BRICS?
Rupture au sein des BRICS?
Kerry Bolton
Le conflit sino-indien révélé par l'accord de libre-échange entre l'Inde et la Nouvelle-Zélande
Il n'est plus communément admis qu'il existe un abîme historique intense entre l'Inde et la Chine. Ce conflit entre deux vastes blocs de civilisation mondiale a été occulté depuis la création du groupe BRIC, comme il a été initialement appelé, lors d'un sommet intergouvernemental entre le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine en 2009. L'Afrique du Sud a rejoint le groupe en 2010. L'organisation s'est élargie pour inclure le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Indonésie, l'Iran et les Émirats arabes unis, et est parfois appelée BRICS+.
Les BRICS ont créé divers organes subsidiaires, tels que la Nouvelle banque de développement (NDB), dont le siège se trouve à Shanghai et qui semble être avant tout un accord entre divers intérêts financiers chinois. Certains y voient une offensive contre la mondialisation. Cependant, la NDB travaille au sein du système bancaire international. Par conséquent, en 2022, conformément aux « principes bancaires sains » de la Banque, les transactions ont été suspendues avec la Russie, en raison des sanctions imposées à la Russie en réaction au conflit avec l'Ukraine. Voilà pour l'alliance des BRICS.
C'est ici que nous pourrions commencer à apprécier le caractère de l'alliance: au cours du 19ème siècle, avant d'être réduite à la vassalité par une combinaison de puissances essentiellement blanches (suite à la rébellion des Boxers), la Chine s'est présentée comme le royaume céleste devant l'empereur duquel tous les souverains étaient censés se prosterner. La Chine agit à nouveau sur la scène mondiale comme le centre de l'univers. Les alliances ou la collaboration avec la Chine ne sont pas fondées sur une réciprocité égale, mais sur l'ancienne perception qu'a la Chine de sa suprématie mondiale.
L'accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et la Chine date de 2008. La Nouvelle-Zélande a entamé un processus de démantèlement de son industrie manufacturière dans les années 1980, en prélude à son intégration dans un bloc économique asiatique. Il en est résulté une subordination au développement économique de la Chine, qui a permis à la Chine de faire preuve d'ingérence en Nouvelle-Zélande en toute matière d'affaires étrangères et de relations commerciales. Nous l'avons constaté chaque fois que la Nouvelle-Zélande a traité avec Taïwan ou le Tibet, et maintenant avec l'Inde, l' « allié » de la Chine au sein des BRICS.
Le développement rapide d'un accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l'Inde pourrait nous permettre de discerner le véritable caractère de la dynamique géopolitique dans la région indo-pacifique. Lorsque le premier ministre Luxon s'est rendu en Inde et que le gouvernement Modi l'a fêté en déclarant qu'un accord de libre-échange serait conclu dans les 90 jours, voire dans les 60 jours, le visage souriant de la diplomatie chinoise a disparu et le dragon hargneux a lancé un « avertissement » : c'est soit la Chine, soit l'Inde. Il ne peut y avoir de ménage à trois entre la Nouvelle-Zélande, la Chine et l'Inde.
Sentiments indophobes de la Chine
Compte tenu des BRICS, on pourrait supposer que la Chine jubile à l'idée que la Nouvelle-Zélande se rapproche de son partenaire des BRICS. C'est toutefois mal comprendre l'inimitié historique entre les deux pays.
L'ambassadeur de Chine en Nouvelle-Zélande, Wang Xiaolong, a fait une déclaration publique sur son compte « X » qui devrait dissiper les hypothèses fondées sur l'absence de contexte historique :
"Dans les relations internationales, comme peut-être dans toutes les relations, la myopie et la vision étroite signifient souvent qu'au lieu de rester en tête, ou du moins de suivre la courbe, vous vous retrouverez dépassé par les événements et les tendances à long terme. Le plus souvent, il n'est guère dans votre intérêt d'essayer de promouvoir une relation importante en nuisant à une autre".
Le commentaire de M. Wang est d'une grande importance, mais il n'est pas surprenant qu'il ait reçu peu d'attention de la part des médias.
Wang fait allusion à des facteurs qui ne sont pas évidents, même pour les fonctionnaires du gouvernement, qui sont peu susceptibles de connaître les réalités plus profondes qui se cachent derrière les apparences superficielles. Ces facteurs occultés sont les tensions bouillonnantes qui façonnent les relations réelles entre la Chine et l'Inde, derrière la façade des BRICS. Les « tendances à long terme » évoquées par Wang font allusion au conflit permanent entre l'Inde et la Chine, voire entre la Chine et d'autres États de la région, ce qui rend la stabilité des BRICS problématique, tout comme la position de la Russie, dont les relations hostiles avec la Chine sont historiquement de plus longue durée et de plus grande intensité.
L'Inde, un rempart
L'Asie est un bourbier de conflits, d'instabilité économique et environnementale, derrière un vernis de croissance. Le contrôle par la Chine des sources du plateau tibétain, qui alimentent la plupart des grands fleuves d'Asie, est une préoccupation cruciale pour de nombreux États asiatiques, en particulier l'Inde. La Chine pourrait fermer les robinets à volonté. Loin d'être un mastodonte économique, la Chine est criblée de problèmes, et son embarquement sur un tapis roulant de croissance incontrôlée aboutira à l'épuisement. Face à l'effondrement, la Chine pourrait chercher à se confronter à des ennemis, y compris des ennemis latents, dont la Russie fait partie, tandis que les confrontations physiques entre soldats indiens et chinois sur des territoires frontaliers contestés, malgré les BRICS, n'ont jamais cessé.
En ce qui concerne les nouvelles relations de la Nouvelle-Zélande avec l'Inde, comme avec la Russie, l'Inde est un rempart contre l'expansionnisme chinois, qui reste une préoccupation majeure pour l'Indo-Pacifique. En outre, l'Inde ne fait pas partie de l'« Asie » mongole. Son héritage s'inscrit dans le contexte « indo-européen », comme le terme lui-même devrait l'indiquer, mais qui est néanmoins oublié ou ignoré par ceux qui ne voient que le spectre des « visages sombres ». En particulier, les strates dirigeantes restent plus proches des Européens que des « Asiatiques ».
La Chine n'est pas plus un véritable allié durable de la Russie que de l'Inde. La Chine voit toutes les cartes se déployer en sa faveur dans toute alliance, et son « amitié » avec la Russie n'a pas fait exception, cette « amitié » permettant à la Chine de repousser la Russie de ses sphères traditionnelles, telles que la Mongolie. Elle a été à sens unique, car la Chine se perçoit toujours comme le centre de l'univers. Nous devrions cultiver des alliances avec la Russie et l'Inde, dans ce que j'ai appelé en 2013 une « alliance ANZAC-Russie-Inde », en réponse à la multiplicité des problèmes qui surgiront bientôt dans la région. Il faut espérer que l'accord de libre-échange avec l'Inde constitue un pas vers cette nouvelle orientation.
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dimanche, 30 mars 2025
Nord Stream, Trump et l'auto-tromperie européenne
Nord Stream, Trump et l'aveuglement européen
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/nord-stream-trump-und-der...
Washington négocie, Moscou parle - et l'Europe s'indigne en s'imaginant être une "coalition des volontaires" au sommet sur l'Ukraine à Paris, tel un végétalien offusqué lors d'un barbecue.
Imaginez : la Russie et les États-Unis négocient sur Nord Stream - sans les Européens. Et à Bruxelles, c'est le choc collectif. Comment osent-ils ? Après tout, nous sommes censés être des "partenaires".
Mais la réalité est que l'Europe ne joue plus aucun rôle. Et ce n'est pas parce que de méchants puissants se seraient ligués contre nous, mais parce que nous nous sommes délibérément mis hors jeu. Pendant que Washington et Moscou pratiquent la Realpolitik, l'UE se livre à des discours idéologiques sur les budgets CO2, l'égalité des genres dans le réchauffement climatique et sur le climat du globe en 2100.
Le nouvel impérialisme énergétique: ressources, pouvoir et dépendance
Les États-Unis ne pensent plus en termes de partenariats - ils pensent en termes d'axes de pouvoir. Le Canada fournit des ressources, les États-Unis le capital, et l'Europe… éructe de l'indignation. Pas étonnant donc que Donald Trump souligne à nouveau au printemps 2025 que le Canada est "de facto déjà le 51ème État" - une phrase qu'il a lâchée avec un sourire suffisant lors d'une apparition de campagne en Ohio. Derrière cette prétendue plaisanterie se cache un sérieux d'ordre géopolitique : les États-Unis ont un intérêt vital à devenir complètement indépendants sur le plan énergétique - et le Canada, avec ses gigantesques réserves de pétrole, de gaz et d'uranium, est le réservoir de matières premières naturel de l'empire américain.
La cupidité visant à s'emparer de l'énergie enfouie dans le sol canadien n'est pas un réflexe colonial, mais un calcul stratégique. Pendant que l'Europe discute d'éoliennes, les États-Unis s'assurent l'accès aux fondementaux de la domination technologique et militaire - avec un sourire aimable et un calcul géostratégique. Le Canada fournit, l'Amérique dirige - et l'Europe paie la note. Indignation. Pendant que Trump et son équipe disent ouvertement de quoi il s'agit - ressources, énergie, autonomie stratégique - Bruxelles reste abasourdie. On ne parle pas ainsi dans une "communauté de valeurs" (libérales-atlantistes) !
Marco Rubio résume la situation: sans énergie bon marché, pas de leadership technologique. Pas de prospérité. Pas de souveraineté. Point. Particulièrement dans le domaine de l'intelligence artificielle, selon Rubio, il se révélera qui possède la base énergétique pour le pouvoir futur. L'IA sera si énergivore que seul l'accès à une électricité bon marché déterminera la domination ou l'insignifiance.
L'intelligence artificielle consomme de l'énergie - l'idéologie verte consomme des opportunités
Quiconque croit que l'Allemagne peut se positionner comme un leader numérique sans assurer un approvisionnement énergétique stable et bon marché vit dans une illusion techno-romantique. Un seul cluster de calcul pour l'IA générative consomme aujourd'hui plus d'électricité que certaines petites villes. Ainsi, celui qui dispose d'électricité bon marché gouverne l'avenir. Celui qui n'en a pas sera au mieux un spectateur.
Cependant, l'Allemagne a décidé de ne pas se lancer dans cette course - ou pire encore: de la mener avec le frein à main tiré. Le dogmatisme vert, jadis camouflé en protection climatique, est aujourd'hui un programme d'entrave à la croissance. Il détruit la création de valeur industrielle, empêche la souveraineté technologique et transforme un site industriel autrefois leader en musée climatiquement neutre.
L'Allemagne se démantèle - la Chine construit
Pendant que l'Allemagne démolit des centrales électriques, la Chine en construit de nouvelles - chaque semaine. Il n'est pas surprenant que Pékin raffine aujourd'hui plus de pétrole que toute autre nation. Ils parlent d'un avenir vert, mais ils agissent dans le présent. Ils font les deux. Énergie éolienne pour l'image, charbon pour la croissance. En Chine, le contraste entre l'ambition verte et la réalité des énergies fossiles n'est pas un dilemme, mais une stratégie.
En revanche, en Allemagne, la politique énergétique a été menée avec un mélange d'hubris, d'hystérie et d'impuissance. La sortie complète du charbon, du pétrole et du gaz, accompagnée d'une exaltation morale et d'une ignorance technique, s'apparente à un suicide industriel volontaire. Même si Robert Habeck a depuis quitté ses fonctions, ses décisions politiques résonnent comme un avertissement économique.
Dépendance au gaz russe ? Une illusion orchestrée
Tout cela repose sur un mythe qui a été traité dans les médias et les parlements allemands comme un credo : la prétendue dépendance dangereuse au gaz russe. Mais ceux qui argumentent ainsi confondent partenariat stratégique et vulnérabilité à l'extorsion. La Russie a été un fournisseur d'énergie fiable pendant des décennies - même pendant la guerre froide. Il n'y a pas eu d'arrêts de livraison motivés politiquement, mais des contrats à long terme, des prix équitables et une prévisibilité mutuelle. La véritable dépendance commence là où l'on se prive volontairement d'accès aux ressources - pas là où l'on achète par prudence économique.
Aujourd'hui, l'Allemagne n'est pas davantage souveraine, mais est devenue encore plus dépendante - du gaz de schiste américain, du GNL volatil du marché mondial, des importations d'électricité en provenance d'autres pays. Pourtant, ces dépendances sont considérées comme idéologiquement correctes, car elles correspondent au narratif atlantiste.
Ce que nous vivons, ce n'est pas le prix de la liberté, mais la facture de la folie politique. Et elle ne se paie pas en euros, mais en compétitivité perdue, en dépendance technologique - et dans un avenir où d'autres décident de qui ouvre le robinet et de qui reste dans l'obscurité.
La politique énergétique est une politique de sécurité
La leçon est simple : la politique énergétique n'est pas une question de morale, mais de sécurité nationale. Qui se sépare volontairement des combustibles fossiles sans garantir des alternatives s'auto-démantèle - économiquement, géopolitiquement et technologiquement. Qui pense qu'il peut marquer des points avec une indignation morale dans un monde d'intérêts durs n'a ni compris Clausewitz ni le présent.
Pendant que l'on mène à Berlin des débats sur les pompes à chaleur, l'égalité des genres dans l'approvisionnement énergétique et des élucubrations de l'ex-gouvernement "feu tricolore" sur le CO2 dans les cantines scolaires, d'autres pays programment des réseaux neuronaux, modernisent leurs réseaux électriques - et s'assurent l'accès à ce qui propulse l'avenir numérique : une énergie bon marché, disponible à tout moment.
Le vide géopolitique
L'Europe n'est pas mise à l'écart. Elle s'est auto-démolie. Cela se manifeste notamment dans la manière dont les États-Unis et la Russie négocient sur des projets d'infrastructure européens centraux comme Nord Stream - en excluant l'Europe. Comme le rapportait Politico tout récemment, des diplomates de l'UE s'expriment avec incrédulité sur le fait que Washington et Moscou ont déjà depuis longtemps mené leurs entretiens sur l'avenir des pipelines de manière bilatérale. Un des interlocuteurs cités parle même de "folie" qui laisse l'Europe sur le côté.
Mais cette "folie" n'est que la conséquence logique du vide géopolitique que l'Europe a créé elle-même.
Lorsqu'on déclare que chaque politique visant la défense des intérêts propres est une dangereuse hérésie et que l'on pose chaque partenariat stratégique avec la Russie comme une trahison, il ne faut pas s'étonner si d'autres décident de nos destinées. Pendant que la Russie préserve ses leviers géopolitiques et que les États-Unis en tirent une nouvelle pression sur l'Europe, le continent reste pur spectateur. On s'est éloigné de la réalité - et on s'étonne maintenant que personne ne demande plus ce à quoi l'Europe aspire réellement. Maintenant que Washington négocie avec la Russie à propos de Nord Stream, on se frotte les yeux avec étonnement. Pourtant, l'exclusion était prévisible. On a cru qu'avec une supériorité morale (auto-proclamée), on pourrait remplacer le réel incontournable de la géopolitique. Mais au final, ce n'est pas le "vertueux" qui gagne - mais celui qui contrôle le robinet de gaz.
En conclusion
Qui ne prend pas place à la table figure comme plat suggéré par le menu. L'Europe a volontairement cédé sa chaise - et essai maintenant de se vendre comme un beau bibelot, aux allures éthiquement correctes, trônant sur la cheminée du bureau principal de l'institution mondiale de la géopolitique.
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vendredi, 28 mars 2025
Guerre économique ? L’Europe n’a aucune chance si elle vole 800 milliards à ses citoyens pour produire ou acheter des armes
Guerre économique ?
L’Europe n’a aucune chance si elle vole 800 milliards à ses citoyens pour produire ou acheter des armes
Ala de Granha
Source: https://electomagazine.it/guerra-economica-leuropa-non-ha...
Il est vrai que l'histoire se répète, d'abord comme tragédie puis comme farce. Mais apprendre quelque chose de l'histoire ne ferait pourtant pas de mal. L'Axe a perdu la Seconde Guerre mondiale lorsqu'il a commencé à lutter sur deux fronts, se heurtant à la fois à l'Union soviétique et aux Occidentaux. Et maintenant, les eurodingues, dirigés par Ursula von der Leyen, veulent voler 800 milliards aux peuples européens pour une course solitaire et suicidaire aux armements, tandis que François Bayrou, Premier ministre français, invite l'Europe à se préparer à une guerre commerciale contre les États-Unis.
Il est évident que Bayrou est doté de ces quelques neurones qui manquent à Macron et qui n'ont pas été programmés chez Ursula. D'autant plus que Trump a déjà déclaré la guerre commerciale contre l'Europe, il suffit donc de le reconnaître.
Cependant, le Vieux Continent n’est pas en mesure de faire face, en même temps, à ces deux adversaires: celui réel, Trump, qui combat par l'économie; et celui, imaginaire, Poutine, qui n’a aucune envie d'envahir l'Europe parce qu'il sait très bien qu'il n’en a pas la capacité. Ni maintenant, ni jamais.
Mais voler de l'argent aux familles pour acheter des armes, inutiles, est plus facile que l'alternative qui impliquerait la nécessité d'investir dans des secteurs économiquement stratégiques, dans la qualité, dans la formation, dans l'augmentation du pouvoir d'achat des familles et, par conséquent, dans le renforcement du marché intérieur.
Dans le premier cas, il suffit de rendre heureux les marchands de mort, où qu'ils se trouvent. Dans le second, en plus de miser sur l'intelligence intérieure, il serait essentiel de créer un réseau de relations internationales avec les pays qui peuvent fournir les matières premières indispensables dont l'Europe est dépourvue ou insuffisamment dotée.
Il est dommage que la politique étrangère européenne et celle des États membres soient confiées à des politiciens qui représentent le pire du pire. Incompétents, incapables, totalement inadaptés et contre-productifs.
Ainsi, l'appel de Bayrou risque d'être totalement ignoré. Et les 800 milliards volés aux Européens serviront à creuser la fosse pour y inhumer le Vieux Continent.
19:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, réarmement, réarmement européen | |
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L'Amérique latine et la nouvelle politique américaine
L'Amérique latine et la nouvelle politique américaine
Leonid Savin
Pendant plus de deux siècles, depuis la doctrine de Monroe, les États-Unis ont considéré l'Amérique latine comme leur arrière-cour, sont intervenus dans les affaires de la région et ont mené des interventions militaires sous divers prétextes. Ces effets se font encore sentir aujourd'hui, qu'il s'agisse des actions des gouvernements fantoches centrés sur Washington ou de la présence d'entités néocoloniales telles que le territoire associé de Porto Rico.
L'administration de Donald Trump ayant déjà émis un certain nombre de menaces et de déclarations très médiatisées à l'encontre des pays d'Amérique latine, il est nécessaire d'analyser quelles actions réelles les États-Unis peuvent mettre en œuvre et contre qui des mesures sévères peuvent être prises. Même si, bien sûr, il faut tenir compte du fait que Trump, tout en appliquant la rhétorique de la diplomatie préventive, peut aussi bluffer.
Le Mexique et le Panama ont été les premiers à subir la pression de la Maison Blanche. Non seulement ce que l'on appelle l'impérialisme linguistique (en référence au décret de Donald Trump renommant le golfe du Mexique en golfe américain) a été appliqué au Mexique, mais aussi un avertissement d'utiliser la force militaire en cas d'invasion de migrants illégaux ou d'activités des cartels de la drogue. Plusieurs milliers de soldats supplémentaires ont été envoyés à la frontière. Le Mexique a été contraint d'accepter les propositions américaines et a déjà officiellement accepté, depuis février, l'envoi de forces spéciales pour aider l'armée mexicaine à lutter contre le crime organisé. Le 18 mars, un porte-missiles américain est entré dans les eaux du Golfe.
Le Panama, malgré l'indignation de ses dirigeants face à la possible annexion du canal, a également répondu aux demandes américaines de réduction de la présence chinoise en entamant le processus d'achat par un consortium BlackRock des actifs de la société hongkongaise CK Hutchison, qui possède plusieurs ports au Panama même, mais aussi en Europe.
Le reste de l'Amérique centrale et du Sud peut être divisé en trois groupes conventionnels. Le premier représente les opposants et les critiques de l'hégémonie américaine. Le deuxième est composé d'États qui adhèrent à l'équilibre. Le troisième est composé de pays qui coopèrent activement avec les États-Unis et qui n'ont donc pas à s'inquiéter. Au contraire, ils peuvent encore récolter quelques dividendes, comme le Salvador, où Nayib Bukele accepte déjà des prisonniers en provenance des États-Unis pour les héberger dans des prisons contre rémunération (officiellement des membres du groupe vénézuélien Tren de Aragua, et le Salvador a également demandé officiellement l'extradition des chefs du gang local MS-13).
La première comprend sans aucun doute les pays du bloc ALBA, qui sont des partenaires stratégiques de la Russie - Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et la Bolivie. En ce qui concerne les deux premiers, il est probable que les États-Unis poursuivent leur politique de sanctions. Dans le même temps, la Maison Blanche a proféré de nouvelles menaces contre toute coopération avec Cuba dans le domaine de la médecine, ce qui est un non-sens : ce domaine d'activité n'a jamais fait l'objet de sanctions pour des raisons humanitaires. Cela a provoqué la colère d'un certain nombre de pays de la région.
Le Venezuela représente un cas particulier car, en plus des sanctions, il existe une réelle menace de recours à la force. Bien entendu, le retrait des producteurs de pétrole américains (Trump a interdit à Chevron de travailler au Venezuela) nuira davantage à l'économie vénézuélienne. Et les nouvelles règles migratoires aux États-Unis, qui criminalisent effectivement les détenteurs de passeports vénézuéliens, aggraveront encore les relations entre les pays. Mais ce n'est pas une raison pour intervenir militairement.
Le différend territorial avec la République coopérative de Guyane, dont un tiers du territoire appartient au Venezuela selon le référendum de 2023, pourrait être un prétexte à une intervention militaire américaine. La direction de l'US Southern Command s'est déjà exprimée sur l'assistance militaire à la Guyane, et étant donné les intérêts directs d'Exxon-Mobil dans le pays, le lobbying pourrait être impliqué à différents niveaux.
Précédemment, Juan Sarate, membre du National Endowment for Democracy des États-Unis, a mené une politique de déstabilisation à l'égard du Venezuela. Il est connu pour être lié à l'actuel secrétaire d'État Marco Rubio, qui s'oppose également au gouvernement chaviste de Nicolas Maduro. Étant donné que certaines parties de la Guyane sont devenues une zone grise de facto, toutes sortes de provocations pourraient y être menées.
La Colombie accueille déjà des bases américaines et Washington a déjà utilisé le pays pour effectuer des sorties de sabotage à perpétrer dans le Venezuela voisin. Mais sous la présidence de Gustavo Petro, les relations avec le gouvernement Maduro se sont normalisées. En outre, la Colombie a refusé d'accorder aux États-Unis l'espace aérien pour leurs avions militaires. Et Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur tous les produits colombiens. Compte tenu de la situation complexe dans plusieurs régions du pays en raison des groupes paramilitaires, les États-Unis ont une raison formelle d'intervenir (encore une fois, la lutte contre le trafic de drogue), mais il n'y a pas encore de signaux clairs pour justifier une telle opération.
L'Équateur a jusqu'à présent suivi l'exemple des États-Unis. Mais des élections présidentielles sont prévues le 13 avril, où le magnat de la banane Daniel Noboa (photo, ci-dessus) tentera de l'emporter. Le président et candidat Daniel Noboa a pris l'avantage au premier tour dans les hautes terres, où se trouve notamment la capitale Quito, tandis que la chef de file de l'opposition Luisa Gonzalez l'a emporté dans les provinces côtières, où l'insécurité est un problème central. Les voix étant à peu près également réparties, le second tour sera une bataille pour les électeurs de Leonidas Isa, qui arrive en troisième position.
Suite à l'ouverture l'année dernière du port en eau profonde de Chancay au Pérou, qui a été lié aux investissements chinois, Washington considère le Pérou comme un allié de son adversaire. Cette nouvelle porte d'entrée, reliant l'Asie du Sud et l'Amérique du Sud, sape le contrôle des États-Unis sur les communications maritimes.
Au Pérou, le gouvernement de Dina Boluarte (photo, ci-dessus) a imposé un état d'urgence de 30 jours à Lima et Callao depuis le 18 mars. L'armée et la police ont commencé à patrouiller conjointement dans les rues. Dans ce cas, le gouvernement a pris cette décision après l'assassinat du chanteur Paul Flores du groupe Harmony 10, tué lorsque plusieurs personnes ont ouvert le feu sur le bus du groupe Cumbiambera qui circulait sur l'avenue de l'Indépendance à San Juan de Lurigancho.
Le problème est interne, mais comme souvent dans l'histoire, les États-Unis peuvent l'utiliser à leur avantage.
La Bolivie entretient des relations froides avec les États-Unis, mais pourrait à nouveau susciter l'intérêt de Washington en raison de ses gisements de lithium, de gaz naturel et d'autres minéraux. Des élections devant avoir lieu cette année, le département d'État tentera probablement de gérer le processus électoral. Une intervention militaire ouverte dans ce pays est techniquement difficile, car elle impliquerait le territoire de certains de ses voisins.
Quant au Chili, le président Gabriel Borich a récemment qualifié d'« inacceptables » les propos de Trump concernant Zelensky (dictateur sans élections), se plaçant en défenseur de la junte de Kiev. Cela peut sembler étrange, car Borich s'est auparavant aligné sur la politique de Washington. Cependant, son comportement devient compréhensible si l'on considère le contexte de la confrontation entre les mondialistes libéraux dirigés par George Soros, les Rothschild et d'autres personnages de ce type et les conservateurs tels que Donald Trump lui-même. Borich est sans aucun doute en phase avec les politiques de Soros ; il est un pion du projet libéral mondialiste.
Par ailleurs, la ministre de l'intérieur du Chili de 2022 à 2025, Carolina Toa, qui a démissionné pour se présenter à la présidence en novembre, représente également des intérêts mondialistes et est liée aux structures de Soros et à la BlackRock Corporation.
Par conséquent, Trump pourrait avoir des questions désagréables à poser aux autorités chiliennes actuelles.
Les dirigeants brésiliens ne sont pas en bonne position. Non seulement le pays a cédé le rôle de leader du Sud à l'Inde au niveau mondial, mais la politique de Lula da Silva n'a pas été cohérente ces derniers temps (on se souvient du récent blocage de l'entrée du Venezuela dans le groupe des BRICS). En outre, l'ancien président Jair Bolsonaro a donné le coup d'envoi de sa campagne électorale en organisant un rassemblement à Rio de Janeiro le week-end dernier, qui a attiré environ un demi-million de personnes. Bolsonaro est connu pour être un conservateur et un bon ami de Donald Trump, dont il obtiendra certainement le soutien politique. Mais on ne peut pas dire que la situation soit critique, car Lula coopère lui aussi avec les États-Unis sur divers fronts, notamment en matière de défense et de sécurité.
Le président argentin Javier Milei a une position plutôt pro-américaine et pro-Trump, il continuera donc à mener des politiques favorables à Washington.
Dans le contexte de l'évolution de la politique étrangère américaine, il convient également de noter que les critères d'évaluation se transforment eux aussi. Si au début du 20ème siècle, l'influence américaine dans la région était évaluée à travers le prisme des intérêts économiques (la United Fruit Company), dans la seconde moitié du 20ème siècle, l'idéologie a pris la première place et des projets tels que le plan Condor ont été réalisés en raison de la crainte de la propagation du communisme et de l'émergence de systèmes politiques alternatifs (en particulier après la révolution cubaine de 1959). Ces craintes se sont aujourd'hui estompées et Trump semble se préoccuper davantage des questions économiques, ce qui est plus proche de la stratégie du début du siècle dernier. Par conséquent, sa politique dans ce pays s'intéressera avant tout à la présence de la Chine et à la menace directe que représente la frontière mexicaine.
14:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, politique internationale | |
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mercredi, 26 mars 2025
Georgescu non et Imamoglu oui ? Erdogan se fiche des subtilités électorales et ne pense qu'à la Grande Turquie
Georgescu non et Imamoglu oui ? Erdogan se fiche des subtilités électorales et ne pense qu'à la Grande Turquie
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/georgescu-no-e-imamoglu-si-erdo...
Un gouvernement inéluctablement démocratique fait arrêter le candidat de l’opposition ayant le plus de chances de gagner les élections. Et l’empêche de se porter candidat. Pendant ce temps, il bloque aussi le parti qui soutient le candidat. Et que font les eurodingues de Bruxelles ? Cela dépend. Dans un cas, celui de Georgescu en Roumanie, ils soutiennent l’arrestation et l’annulation de la candidature, au nom de la démocratie, ça va sans dire. Dans l’autre cas, celui d’Imamoglu en Turquie, on s’indigne du comportement antidémocratique d’Erdogan.
Et les médias suivent les directives des eurodingues. On minimise les manifestations de protestation en Roumanie et on met bien en exergue celles qui se déroulent en Turquie. Où, évidemment, Erdogan s’en fiche, malgré les répercussions sur la bourse et le change, pour bien clarifier que les spéculateurs internationaux sont toujours prêts à faire comprendre de quel côté ils se trouvent.
Imamoglu, maire d'Istanbul, avait sans aucun doute de bonnes chances de s'imposer aux élections prévues en 2028, même si, dans trois ans, il peut se passer n'importe quoi. Mais Erdogan a une vision du monde, et de la Turquie, qui ne dépend pas de la conjoncture électorale. Il veut reconstituer l'empire ottoman et ne peut pas se contenter de méditer les subtilités des règles électorales.
Il est d’ailleurs en bonne compagnie. Peu d'États de l'Union européenne ont reçu un mandat des électeurs pour faire la guerre contre la Russie et pour voler les économies des familles européennes. Mais à Bruxelles, ils se fichent des électeurs et agissent uniquement pour rendre heureux les marchands de mort.
Erdogan, pour sa part, s'engage à renforcer le rôle de la Turquie. Et il réussit. Parfois en utilisant l'Azerbaïdjan comme bras armé ou comme instrument pour des accords économiques – des confrontations avec l'Arménie aux accords avec l'Europe pour le gaz – parfois en utilisant les jihadistes comme en Syrie, parfois en intervenant directement comme en Libye.
Une politique à large spectre, qui implique les pays turcophones d’Asie centrale et qui prévoit la plus totale ambiguïté dans les relations avec Moscou et Pékin, et même avec Tel Aviv : de grandes menaces publiques contre le boucher israélien, puis des accords économiques en sous-main.
Tout est bon pour rendre à nouveau grande la Turquie. Un slogan déjà utilisé? Oui, mais peu importe à Erdogan. Qui veut être le maître de la Méditerranée. D’ailleurs, si ses adversaires sont Tajani et Ursula von der Leyen, le match se gagne facilement.
15:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, turquie, erdogan, ekram imamoglu, politique internationale | |
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Protestations en Turquie: Erdogan sous pression
Protestations en Turquie: Erdogan sous pression
Source: https://report24.news/proteste-in-der-tuerkei-erdogan-unt...
Le président Recep Tayyip Erdogan a fait arrêter son plus grand rival politique, le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. Cela a entraîné des manifestations dans plusieurs villes. Des centaines de manifestants ont été arrêtés. La Turquie est confrontée à des troubles de masse contre le "sultan du Bosphore", dont la position s'affaiblit lentement.
La situation en Turquie est tendue. L'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu (photo) a déclenché des manifestations à l'échelle nationale, rappelant les grandes manifestations de 2013, lorsque les citoyens s'étaient soulevés contre la destruction du parc Gezi. Dans la nuit de samedi, le ministère de l'Intérieur a signalé que 343 personnes avaient été arrêtées dans plusieurs villes, dont Istanbul et Ankara. Ces mesures ont été justifiées par l'argument de la nécessité de maintenir l'ordre public. Cependant, la réalité est beaucoup plus complexe et soulève des questions sur les droits démocratiques en Turquie.
Les manifestations, qui ont commencé le 19 mars, ne sont pas seulement une réaction à l'arrestation d'Imamoglu, mais reflètent un mécontentement plus profond face à la situation politique et économique du pays. Le maire a été arrêté chez lui sous des accusations de terrorisme et de corruption, ce que beaucoup considèrent comme une action politiquement motivée. "Il y a une grande colère. Les gens sortent spontanément dans la rue. Certains jeunes sont politisés pour la première fois", a déclaré Yuksel Taskin, député du Parti républicain du peuple (CHP), considéré comme social-démocrate, à propos des développements actuels.
Imamoglu, considéré comme un rival sérieux du président Recep Tayyip Erdogan, était prévu comme candidat de son parti, le CHP, pour les prochaines élections présidentielles de 2028, qui se tiendront le 23 mars. Son arrestation pourrait être interprétée comme une tentative de réduire l'opposition politique et de renforcer le contrôle sur l'opinion publique. "Je constate aujourd'hui lors de mon interrogatoire que mes collègues et moi sommes confrontés à des accusations et à des diffamations inimaginables", a déclaré Imamoglu lors de son interrogatoire par la police.
Les accusations portées contre lui sont graves : diriger une organisation criminelle, corruption et soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lequel est interdit. Ces accusations sont non seulement juridiquement mais aussi politiquement explosives. Elles visent à discréditer Imamoglu et ses partisans et à manipuler la perception publique. Le fait que l'Université d'Istanbul ait déclaré un jour avant son arrestation que son diplôme était invalide renforce l'impression qu'il s'agit bien d'une manœuvre politique. En Turquie, seuls les titulaires d'un diplôme universitaire peuvent se porter candidat à des fonctions politiques.
La réaction du gouvernement aux manifestations est tout aussi préoccupante. Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé que des centaines de comptes sur les réseaux sociaux avaient été identifiés et que 37 utilisateurs avaient été arrêtés pour "publications provocatrices incitant à des crimes et à la haine". Cela montre que le gouvernement s'attaque non seulement aux manifestants, mais aussi à la libre expression par voie numérique. Les restrictions sur les plateformes sociales sont un autre signe de la répression croissante en Turquie.
Les manifestations ne sont pas seulement un signe de mécontentement face à l'arrestation d'Imamoglu, mais aussi un signe de la frustration généralisée face à la situation économique et sociale du pays. "Le sentiment d'être piégé dans tous les domaines – économique, social, politique et même culturel – est déjà largement répandu", a déclaré le journaliste et auteur Kemal Can. Ces sentiments sont profondément enracinés dans la population et pourraient conduire à un tournant dans le paysage politique de la Turquie.
Le CHP, qui se situe dans la tradition laïque et kémaliste du fondateur de l'État Mustafa Kemal Atatürk, a appelé ses partisans à manifester pacifiquement et a souligné que les arrestations sont politiquement motivées. Le parti se considère comme responsable de représenter la voix des citoyens et de lutter contre les mesures répressives du gouvernement. Les événements actuels pourraient servir de coup de fouet pour de nombreux citoyens qui se sont jusqu'à présent tenus à l'écart de la politique.
La question qui se pose désormais est de savoir si ces manifestations peuvent conduire à un mouvement plus large qui transformerait fondamentalement les relations politiques en Turquie. Le gouvernement d'Erdogan, orienté vers le grand empire ottoman, composé de l'islamiste AKP et de l'islamo-nationaliste MHP, a déjà montré qu'il était prêt à réprimer toute forme d'opposition d'une main de fer. Cependant, la colère des citoyens pourrait être un facteur imprévisible qui déréglerait les calculs politiques du gouvernement.
D'un autre côté, il convient de considérer qu'Erdogan ne s'est pas fait beaucoup d'amis en Occident (notamment au sein de l'OTAN, des États-Unis et de l'UE) avec sa politique grande-ottomane et ambivalente. Un changement vers un président pro-occidental "plus fiable" comme Imamoglu pourrait jouer en faveur de l'alliance militaire transatlantique. Dans ce cas, la Turquie pourrait assumer des rôles au Moyen-Orient et dans le Caucase pour le compte des États-Unis, qui souhaitent également se concentrer davantage sur l'Asie de l'Est – la Chine et la Corée du Nord.
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mardi, 25 mars 2025
Le rôle de l'Allemagne: de puissance économique à puissance militaire?
Le rôle de l'Allemagne: de puissance économique à puissance militaire?
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/deutschlands-rolle-von-de...
L'Allemagne doit devenir la pointe de lance militaire de l'Europe
Le Bundestag a brisé le frein institutionnel qui empêchait tout endettement – une modification constitutionnelle qui ouvre la voie à un fonds de 500 milliards d'euros. Objectif officiel : investissements dans la défense et les infrastructures. Mais ceux qui lisent entre les lignes reconnaissent le véritable plan : l'Allemagne doit devenir la pointe de lance militaire de l'Europe. À une époque où l'UE se voit comme le dernier bastion du modèle hégémonique américain et où Donald Trump pourrait couper les liens transatlantiques, Berlin mise sur l'armement plutôt que sur la diplomatie. Est-ce le début d'une nouvelle guerre froide – ou la préparation à une confrontation directe ?
Les avertissements concernant une guerre entre la Russie et l'UE ne sont pas nouveaux – mais depuis la victoire de Trump, les spéculations s'intensifient. L'homme de la Maison Blanche n'a que peu d'envie de jouer le garant de la sécurité de l'Europe. Bruxelles réagit en paniquant: l'UE doit devenir l'“Arche de Noé” de l'ancien ordre mondial – avec la puissance militaire, le pouvoir des entreprises et la “soft power” comme armes. Pourtant, la réalité est décevante: sans la puissance industrielle des États-Unis, cela reste un tigre en papier. Si même les mises en oeuvre nécessitent vingt ans de discussions, combien de temps faudra-t-il pour créer une armée européenne? La réponse tombe sans appel: trop longtemps pour dissuader la Russie.
Le Grand Jeu : La Russie, les États-Unis et la peur de l'effondrement de l'UE
Une rapprochement entre Moscou et Washington serait le cauchemar des élites de l'UE. Sans la menace russe comme ciment, des pays comme la Hongrie, l'Italie ou même l'Allemagne pourraient suivre à nouveau leurs propres voies – notamment dans le secteur de l'énergie. Déjà, la dépendance à l'égard du gaz russe est un secret de polichinelle, néanmoins les sanctions se poursuivent. Un jeu perfide : hostilité à l'extérieur, affaires à l'intérieur. Mais si Trump redistribue les cartes, cet équilibre fragile pourrait basculer – et plonger l'UE dans le chaos et la division.
Avec le fonds de 500 milliards, l'Allemagne montre les dents. Le message est clair : nous ne laisserons plus les États-Unis nous mener à la baguette et ne serons plus freinés par Bruxelles. Mais les coûts de ce réarmement sont astronomiques – alors que la souveraineté s'amenuise. Car une puissance militaire européenne signifie moins de contrôle par le niveau national, plus de dépendance envers la bureaucratie dysfonctionnelle de l'UE. L'industrie allemande est peut-être riche, mais sans unité avec la France ou la Pologne, cela demeure un rêve coûteux. Et qui paiera à la fin ? Le contribuable – tandis que le danger d'une escalade militaire grandira.
Pour la Russie, la réarmement de l'Europe est une provocation. L'opération militaire en Ukraine devait mettre l'Occident en difficulté stratégique – au lieu de cela, le Kremlin voit maintenant une UE qui s'arme. Les 500 milliards de l'Allemagne sont un signal clair: l'Occident ne mise pas sur la détente, mais sur la confrontation. Moscou va réagir – avec une pression militaire, des manœuvres diplomatiques et la patience d'une grande puissance qui sait que le temps est souvent le meilleur allié. Les prochaines années pourraient amener l'Europe au bord du gouffre.
Conclusion: réarmement ou diplomatie ?
L'Allemagne entre dans l'arène des puissances militaires – mais à quel prix ? Le fonds est une montagne de dettes qui étrangle tous les élans potentiels de la jeunesse, tandis que l'UE instrumentalise ses citoyens pour des jeux de pouvoir géopolitiques. Au lieu de paix et de souveraineté, nous risquons la guerre et la dépendance. Mais il existe une alternative : la diplomatie.
Une Europe qui mise sur le dialogue plutôt que sur l'escalade pourrait créer une nouvelle architecture de sécurité – indépendamment de Washington, mais aussi sans confrontations inutiles avec Moscou. Le rôle de l'Allemagne en tant que moteur économique de l'Europe pourrait être utilisé pour ouvrir des espaces de négociation, plutôt que de tracer de nouvelles lignes de front. Pourtant, cette possibilité est à peine prise au sérieux à Berlin. Au lieu de cela, nous nous dirigeons vers un avenir où la militarisation et la vanité géopolitique pourraient plonger le continent dans le chaos.
La question est dès lors la suivante : voulons-nous vraiment des canons au lieu de beurre ? Ou n'est-ce pas le moment de concevoir une véritable politique de paix européenne – au-delà des jeux de pouvoir géopolitiques et sans loyauté de vassal envers Washington ou Bruxelles ? La réponse ne se trouve pas chez les bureaucrates, mais en nous.
15:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : militarisation, bellicisme, diplomatie, allemagne, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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lundi, 24 mars 2025
Nulle envie de faire la guerre: les Sud-Européens ne veulent pas réarmer
Nulle envie de faire la guerre: les Sud-Européens ne veulent pas réarmer
Bruxelles. L'UE vient tout juste de décider qu'elle pourra désormais mener la guerre même sans les Américains. Bruxelles prévoit de mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros à cet effet – et d'assouplir spécifiquement les règles fiscales en vigueur. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen (CDU), souhaite même puiser dans l'épargne des citoyens, qu'elle veut reclassifier comme des "investissements" dans le cadre d'une future "Union d'épargne et d'investissement".
Mais tous les États membres de l'UE ne veulent pas participer à l'engouement pour le réarmement. En particulier, les pays méditerranéens montrent peu de disposition à mobiliser davantage de ressources financières pour des armes et des munitions. Ils sont déjà très endettés. Au Conseil de l'UE, ils ont bloqué – au grand désarroi de la commissaire européenne aux affaires étrangères Kallas – un nouveau paquet de 40 milliards d'euros pour l'Ukraine. Et la Hongrie sous le Premier ministre Orbán, tout comme son homologue slovaque Fico, est de toute façon contre toute aide à l'Ukraine, même si Kiev a maintenant plus que jamais besoin de soutien.
On parle déjà à Bruxelles d'une "coalition des réticents". De plus, la même tendance que pour l'aide à l'Ukraine est également visible dans le domaine du réarmement. En matière de dépenses de défense, un fossé se creuse désormais entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest de l'UE. Alors que la Pologne dépense plus de quatre pour cent de sa production économique pour la défense, l'Espagne, qui se trouve en bas du classement, n'a consacré que 1,3 pour cent l'année dernière. L'Allemagne vient également de lancer un nouvel endettement colossal pour pouvoir soutenir son propre réarmement. Il n'y a pas d'efforts comparables dans le sud de l'UE.
L'Italie sous la présidence de Meloni vise à atteindre l'objectif de deux pour cent de l'OTAN seulement en 2029. Pas étonnant – le pays, avec une dette d'environ 135 pour cent de son produit intérieur brut, est le deuxième pays le plus endetté de l'UE. Il ne reste plus beaucoup de marge de manœuvre. Dans le gouvernement de Meloni, le partenaire de la coalition, la Lega, rejette catégoriquement tout réarmement et a voté contre la résolution relative au plan "ReArm Europe" au Parlement européen.
L'Espagne hésite également. Le budget de la défense y est traditionnellement bas, et la population est considérée comme fondamentalement pacifiste. La guerre en Ukraine n'a pas vraiment changé cela. Bien que le gouvernement soit plutôt en ligne avec l'UE, une augmentation du budget de la défense est difficile à vendre au public.
Le Portugal est également très en dessous de l'objectif de deux pour cent en matière de dépenses de défense. Mais d'autres budgets importants sont également chroniquement sous-financés, ce qui rend difficile la défense politique d'un budget de réarmement plus élevé. De plus, des élections anticipées auront lieu en mai : des dépenses de défense plus élevées ne peuvent en aucun cas constituer une promesse électorale qui attire les électeurs. (mü)
Source: Zue rst, mars 2025.
12:45 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, europe, affaires européennes, réarmement, budgets militaires | |
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vendredi, 21 mars 2025
Macron renifle le nouveau sac d’argent allemand
Macron renifle le nouveau sac d’argent allemand
Wolfgang Hübner
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/macron-schnueffelt-am-neu...
Cela figurait effectivement en première page du FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) de ce lundi : « La députée écologiste Paula Piechotta, membre de la commission des finances, a déclaré au FAZ concernant le compromis trouvé que jamais auparavant une parti d'opposition n'avait été aussi puissant que les Verts. 'La petite coalition sera un gouvernement parla grâce des Verts, et c'est amer à avaler. Si Friedrich Merz négocie aussi mal qu'il l'a fait ici, alors que Dieu nous vienne en aide' ».
Pour être franc, j'ai dû lire deux fois cette évaluation accablante du fraudeur électoral à succès pour croire ce qui était écrit dans ce journal qui, pourtant, soutient politiquement Merz. Cela a dû être particulièrement apprécié en France, pays qui est désespérément surendetté.
Par conséquent, son président, le grand bonimenteur Macron, s'est immédiatement mis en route et s'est rendu à Berlin le soir même de l'approbation par le vieux Bundestag de la militarisation et des mégacrédits de Merz. Car le Français a désespérément besoin d'un partenaire solvable pour pouvoir jouer de manière crédible son rôle espéré de nouveau leader de l'Europe dans la lutte contre la Russie (et contre Trump).
Et quoi de plus facile que de soutirer de l'argent aux idiots d'Allemands par l'intermédiaire d'un autre grand bonimenteur ? Après tout, la force nucléaire française n'est pas bon marché.
Il est maintenant également prévu de développer une quatrième base de missiles nucléaires pour 1,5 milliard d'euros, et cela, tout à fait par coïncidence, non loin de la frontière allemande. Merz, qui aimerait tant avoir des bombes atomiques tout comme son grand ami dans son propre parti, Roderich Kiesewetter, ne manquera certainement pas de financement – la caisse d'endettement est maintenant pleine à craquer.
13:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, allemagne, europe, affaires européennes, politique internationale, emmanuel macron, friedrich merz | |
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Trump joue la carte ukrainienne – et l'Europe se contente d'être spectatrice
Trump joue la carte ukrainienne – et l'Europe se contente d'être spectatrice
Un appel téléphonique entre Trump et Poutine était prévu cette semaine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/trump-spielt-die-ukraine-...
Si Donald Trump a un talent particulier, c'est celui de transformer la scène mondiale en un échiquier sur lequel il déplace les pièces avec un sourire, pendant que ses adversaires étudient encore les règles. Dimanche, deux de ses plus proches alliés – Steve Witkoff, émissaire spécial pour le Moyen-Orient, fraîchement revenu de Moscou, et Mike Waltz, conseiller en sécurité avec un visage impassible qui pourrait même rendre Poutine jaloux – ont levé un peu le voile dans les médias américains. Le message : les négociations entre Washington et Moscou concernant l'Ukraine sont en plein essor, et Trump contrôle la situation.
Witkoff, dans le studio de CNN de State of the Nation, a laissé échapper une partie de l'information : un appel entre Trump et Poutine avait été prévu cette semaine – lequel a été « positif » et « bon », comme il l'avait promis. En réponse à la question de savoir quand un accord pourrait être sur la table, il a parlé de « quelques semaines ». Cela ressemble à un homme qui sait que le temps presse – et que Trump n'a pas l'intention de poursuivre le jeu éternellement. Mais ensuite, les choses sont devenues intéressantes. En réponse aux demandes russes concernant la reconnaissance des quatre régions ukrainiennes occupées, Witkoff a fait une déclaration fracassante: « Ces régions sont cruciales. Nous parlons avec l'Ukraine, avec les Européens – la France, le Royaume-Uni, la Norvège, la Finlande – et bien sûr avec les Russes. » Tout ce qu'il faut pour un cessez-le-feu est sur la table.
Trump comme maître d’école de l'Europe
Cela ressemble à une concession à Moscou, ce qui fait dresser les cheveux des faucons européens. Mais attention ! Quiconque connaît Trump sait que l'homme ne joue jamais sur un seul niveau. L'Ukraine pourrait n'être qu'un pion pour forcer les « partenaires » européens – ou plutôt : les freins transatlantiques à son projet – à se soumettre. Witkoff a ensuite laissé tomber le masque sur CBS, émission Face the Nation, en infligeant une gifle verbale à Emmanuel Macron. Le Français avait osé remettre en question la volonté de paix de Poutine. « C’est regrettable lorsque des gens sans connaissances internes posent des jugements », a rétorqué Witkoff. Traduit en langage direct et non soutenu : "Ferme-la, Emmanuel, j'ai regardé Poutine dans les yeux – pas toi".
Le message est clair : Trump veut forcer les Européens à la table des négociations, les mettre en lumière et démasquer leur hystérie russophobe pour ce qu'elle est – un vestige des temps de Biden. Et la stratégie pourrait fonctionner. Même le chef de l'OTAN, Mark Rutte, généralement un maître ès-loyauté obséquieuse pour l'alliance, semble avoir déjà changé de chaussures. Opportunisme ou prise de conscience ? À Bruxelles, il faudra se préparer à des temps difficiles.
Waltz se moque des critiques
Alors que Witkoff remet les Européens à leur place, Mike Waltz ne laisse aucun doute sur le fait que Trump a le dessus lors d’une interview sur Fox News. Lorsque l’animatrice Jackie Heinrich agite un prétendu « document secret » – des intellectuels européens prétendant que Poutine joue au chat et à la souris avec Trump –, Waltz explose de rire : « C'est presque ridicule. Trump est à des kilomètres devant Xi, Kim et Poutine. » Mais ensuite, il devient sérieux : les discussions avec Poutine vont au-delà de l'Ukraine. « Les Russes veulent-ils continuer à se saigner dans une guerre de tranchées, ou revenir à la table de la raison ? C'est là la question. »
C'est là que se manifeste la marque de fabrique de Trump: il utilise l'Ukraine comme levier pour discipliner non seulement Poutine, mais aussi l'Europe. Les quatre régions ? Une monnaie d'échange. Un cessez-le-feu ? Possible. Mais l'objectif ultime est un nouvel accord avec la Russie – et une Europe qui soit joue le jeu, soit regarde le monde tourner sans elle. Les semaines à venir montreront si Trump bluffe ou s'il a un as dans sa manche. Une chose est certaine: cela ne sera pas ennuyeux. Et les élites européennes pourraient bientôt se rendre compte qu'elles ne sont même plus des figurants dans ce jeu.
12:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, états-unis, europe, affaires européennes, politique internationale, donald trump, steve witkoff, mike waltz, diplomatie | |
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mercredi, 19 mars 2025
La fracture au sein de l'opposition en Turquie et l'intérêt d'Erdoğan
La fracture au sein de l'opposition en Turquie et l'intérêt d'Erdoğan
Kamran Gasanov
Depuis que le Parti républicain du peuple a perdu les élections législatives et n'a pas réussi à remporter la présidence en mai 2023, il est en proie à des difficultés internes. Les membres du parti ont commencé à accuser Kemal Kılıçdaroğlu, alors dirigeant et candidat à la présidence, d'empêcher d'autres candidats plus populaires d'être les représentants du CHP, causant ainsi son échec. Par conséquent, dès novembre 2023, le CHP change de leader et devient Özgür Özel.
En mars 2024, le parti parvient à reprendre confiance en ses forces en remportant une victoire écrasante aux élections municipales. Cependant, le conflit au sein du parti n'est pas terminé et la consolidation est essentielle pour les futures élections présidentielles et parlementaires. Bien qu'elles n'aient pas lieu officiellement avant trois ans, étant donné les appels à des élections anticipées, le CHP devrait s'attaquer dès à présent à la question du candidat principal.
La question de l'unité du parti est également alimentée par les sondages d'opinion. À la surprise des membres du parti d'Özel, le Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdoğan n'est plus derrière le CHP et occupe la première place.
Ekrem Imamoğlu (ci-dessus) et Mansur Yavaş (ci-dessous)
Imamoğlu ou Yavaş ?
La principale raison de la dispute entre les représentants du CHP reste le désaccord interne sur le choix du candidat le plus favorable pour les élections présidentielles. Au centre du conflit se trouvent trois figures clés : le président du parti Özgür Özel, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoğlu et le maire d'Ankara Mansur Yavaş. Özel, dans une tentative de renforcer sa position, a proposé des « primaires » internes au parti pour déterminer le candidat. Son initiative déplaît fortement à Yavaş qui, selon les sondages, est considéré comme le candidat républicain le plus populaire. Les critères de sélection du candidat au sein du parti pourraient ne pas coïncider avec les sympathies des gens ordinaires et Yavaş risquerait de perdre. C'est pourquoi il a refusé de participer aux « primaires », estimant qu'il était plus important de se concentrer sur la résolution des problèmes économiques du pays, ce qui complique encore la situation au sein du CHP.
Le principal adversaire de Yavaş est Imamoğlu. Le maire d'Istanbul a une grande influence sur la structure du CHP. La dispute de 2023 sur le choix du candidat aux élections présidentielles en est une preuve évidente. Meral Akşener, l'un des leaders du bloc des six partis d'opposition et chef du Parti du Bien (IYI), a refusé de se présenter aux élections présidentielles en faveur d'İmamoğlu. Akşener a menacé de quitter l'alliance si Klçdarolu ne soutenait pas Imamolu. Imamoğlu n'a alors pas été nommé, en partie à cause des ambitions personnelles de Kılıçdaroğlu et en partie à cause des procès en cours contre Imamoğlu. Le procès est en cours depuis fin 2022, lorsque le maire d'Istanbul a été condamné à deux ans et sept mois de prison pour avoir insulté des membres du Conseil électoral suprême de Türkiye. La sentence a fait l'objet d'un appel et a été renvoyée devant une cour d'appel.
Bien que Yavaş bénéficie d'un plus grand soutien public, Imamoğlu reste une figure puissante au centre de la structure du parti. Le débat sur la question de savoir qui représentera le parti aux élections est exacerbé par les ambitions personnelles et le mécontentement parmi les députés et les organisations locales du parti. Le CHP a encore beaucoup de temps avant les prochaines élections, mais s'il veut viser une élection anticipée, les rangs du parti devront se resserrer. Sinon, l'échec de 2023 pourrait se répéter.
Kemal Kılıçdaroğlu
Les frictions internes au sein du CHP sont également exacerbées par l'influence de l'ancien dirigeant du parti, Kemal Kılıçdaroğlu, qui a accusé les dirigeants actuels de « trahison » et de « falsification » pour avoir choisi Özel, et non lui, comme président lors des derniers congrès du parti. Kılıçdaroğlu, fort de sa grande expérience et toujours soutenu par une certaine partie des membres du CHP, continue d'exercer son influence sur les processus politiques au sein du parti, affectant aussi négativement sa cohésion et sa capacité à combattre l'AKP et Erdoğan. Ainsi, non seulement la popularité de Yavaş, mais aussi « l'ombre de Kılıçdaroğlu » mettront des bâtons dans les roues de l'alliance entre Özel et Imamoğlu.
Qui l'Occident soutiendra-t-il ?
Commentant les querelles politiques au sein du principal parti d'opposition, Mehmet Perinçek, historien et représentant du parti turc « Vatan (patriotique) » en Russie, a déclaré que l'Occident parierait sur le maire d'Istanbul.
Le principal projet des atlantistes en Turquie est Ekrem Imamoğlu. Les forces atlantistes travaillent depuis un certain temps à faire d'Ekrem Imamoğlu le candidat de l'opposition à la présidence de la Turquie. On peut le considérer comme un Saakashvili turc, un Zelenskyy turc ou un Pashinyan turc. Bien sûr, Erdoğan a récemment commencé à mener une politique pro-occidentale et pro-atlantique, par exemple sur la question syrienne et la question ukrainienne, mais lui et son parti ne sont certainement pas sous le contrôle total des atlantistes. Les atlantistes ont besoin d'un président fantoche. C'est Imamoğlu qui remplit ce rôle. C'est pourquoi les forces atlantistes soutiennent sa candidature et le nomment au Parti républicain du peuple », a-t-il déclaré à Vestnik Kavkaza.
L'historien a noté que le CHP a perdu sa mission principale : « Ils l'ont complètement oubliée. Le CHP n'est plus le parti d'Atatürk ». D'autres dirigeants du parti sont également fortement influencés par l'Occident, mais « Imamoğlu est un projet direct des atlantistes ».
Perinçek estime que le président turc en exercice, qui tente de remédier à la situation économique du pays au détriment des bonnes relations, doit être sur ses gardes.
Erdoğan doit comprendre qu'il ne sera jamais l'homme clé des atlantistes en Turquie. Ceux-ci ont décidé depuis longtemps de se débarrasser d'Erdoğan et ont même tenté de le renverser par un coup d'État militaire. Erdoğan cherche encore des compromis et des relations stratégiques à la porte des atlantistes, mais il n'y parviendra pas. Après les élections présidentielles de 2023, il s'est lancé dans une politique économique complètement pro-occidentale, essayant de surmonter la crise économique avec l'aide des banques et des fonds occidentaux, britanniques et américains. Mais en réalité, les atlantistes ne le soutiennent pas. Erdoğan devrait en tirer la leçon : il n'a pas d'avenir dans le monde atlantiste », déclare M. Perinçek.
L'expert estime que le bon choix pour la Turquie est de se tourner vers l'Eurasie et de se rapprocher de la Russie, de l'Iran, de la Chine et du monde turc. Si Erdoğan cherche des compromis ou des intérêts communs avec l'Occident, cela ne l'aidera pas et Imamoğlu finira par devenir l'homme principal des atlantistes au pouvoir. Erdoğan doit trouver et créer une coopération stratégique qui puisse équilibrer la menace des atlantistes, plutôt que de chercher des compromis avec eux », a conclu M. Perinçek.
Article original de Kamran Gasanov :
https://unitedworldint.com/36359-the-split-within-the-opp...
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Le rôle de la Russie dans la politique étrangère des États-Unis
Le rôle de la Russie dans la politique étrangère des États-Unis
Alexander Azadgan
(article datant d'avant les présidentielles américaines de novembre 2024)
Historiquement, l'approche de Donald Trump à l'égard de la Russie a été considérée comme très peu traditionnelle. Il est connu pour remettre en question la pertinence de l'OTAN et pour exprimer son admiration pour le président russe Vladimir Poutine. Au cours de son premier mandat, les États-Unis se sont engagés avec la Russie d'une manière que beaucoup ont jugée (trop) conciliante, notamment en ce qui concerne l'allègement des sanctions et les relations diplomatiques. Cependant, l'administration Trump a imposé plusieurs séries de sanctions à des personnes et des entités russes, notamment en rapport avec la guerre en Ukraine, l'annexion de la Crimée et les allégations d'ingérence de la Russie dans l'élection américaine de 2016.
Maintenant que Trump est de retour à la présidence, sa politique à l'égard de la Russie pourrait suivre un schéma similaire, en équilibrant la confrontation et les tentatives de coopération. Sa priorité sera probablement d'améliorer les relations bilatérales tout en abordant des questions d'intérêt stratégique, telles que la maîtrise des armements et la cybersécurité, surtout si les relations des États-Unis avec l'Europe et l'OTAN restent tendues.
Maîtrise des armements et diplomatie stratégique
L'une des questions les plus importantes dans les relations américano-russes au cours de la première présidence Trump a été le contrôle des armements. Trump a retiré les États-Unis d'accords clés tels que le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), en invoquant les violations commises par la Russie. Cependant, il a également signé l'extension du nouveau traité START, qui maintient des limites sur les ogives nucléaires.
Si le président Trump parvient à réintégrer le bureau ovale en 2025 avec un mandat clair du peuple américain, il pourrait chercher à négocier de nouveaux accords de contrôle des armements, en reprenant éventuellement les pourparlers avec la Russie sur les armes nucléaires stratégiques. Tout effort diplomatique serait probablement fondé sur le désir de réduire les tensions nucléaires tout en affirmant les intérêts américains en matière de modernisation des armements.
Alignements géopolitiques et Europe de l'Est
Les politiques du président Trump à l'égard de l'OTAN et de l'Europe de l'Est ont souvent été caractérisées par le scepticisme, avec des appels répétés aux membres de l'OTAN pour qu'ils atteignent les objectifs en matière de dépenses pour la défense. S'il a exprimé son soutien à l'Ukraine contre les incursions russes dans le pays, en particulier après l'annexion de la Crimée par la Russie, sa rhétorique a souvent semblé plus pragmatique, arguant de la nécessité de réduire l'implication des États-Unis dans les conflits à l'étranger.
Mon avis d'expert est qu'en 2025, l'administration Trump ne donnera pas la priorité à une intervention militaire en Europe de l'Est, mais pourrait plutôt se concentrer sur la réduction de la présence militaire américaine, en encourageant l'Europe à adopter une position plus ferme.
Toutefois, nos engagements envers l'OTAN et sa clause de défense collective de l'article 5 pourraient être mis à l'épreuve en fonction de l'évolution des relations avec la Russie.
Cybersécurité et ingérence électorale
Les allégations d'ingérence russe dans les élections américaines, en particulier en 2016, constituent un autre domaine où les tensions entre les États-Unis et la Russie ont été vives. L'administration Trump a fait l'objet d'un examen minutieux pour ses réponses à ces allégations, même si le président Trump a toujours minimisé l'ingérence russe et remis en question les évaluations des services de renseignement.
Par conséquent, la cybersécurité et la sécurité des élections resteront probablement un thème central promu par les mondialistes néolibéraux à Washington. Alors que Trump continuera à minimiser le rôle de l'ingérence russe, il subira également des pressions pour s'attaquer aux cyberattaques russes, en particulier après l'incident SolarWinds et d'autres piratages majeurs attribués à des acteurs russes.
Énergie et relations économiques
Le président Trump a souvent cherché à positionner les États-Unis comme un grand exportateur d'énergie et a défendu l'indépendance du pétrole et du gaz américains. Dans ce contexte, la rivalité entre les États-Unis et la Russie concernant les ressources énergétiques, en particulier les exportations de gaz naturel vers l'Europe, pourrait s'intensifier. Le président Trump pourrait faire pression en faveur de politiques qui réduisent la dépendance de l'Europe à l'égard des sources d'énergie russes et renforcent la domination énergétique des États-Unis à l'échelle mondiale.
Sur le plan économique, l'administration Trump pourrait envisager des sanctions contre les oligarques russes et les secteurs clés de l'économie russe, en particulier dans les industries de la technologie et de l'énergie, si les tensions s'intensifient. Toutefois, les relations commerciales pourraient être moins importantes, à moins que des conflits spécifiques n'apparaissent.
Conclusions
Bien que la nature exacte de l'agenda 2025 de l'administration Trump à l'égard de la Russie soit spéculative, il est probable qu'il combine la concurrence stratégique avec des efforts de dialogue, en particulier sur le contrôle des armes et la politique énergétique. L'approche historique du président Trump a été celle d'une diplomatie transactionnelle, cherchant à équilibrer les intérêts américains tout en minimisant les confrontations directes, tout en maintenant toujours l'objectif d'obtenir des accords favorables pour les États-Unis.
AVERTISSEMENT : Je ne promeus pas, n'ai jamais promu et ne promouvrai jamais la « propagande » de qui que ce soit. Je suis un critique sur un pied d'égalité et un universitaire américain patriote, financièrement et idéologiquement indépendant à 100%, dont la principale responsabilité académique et l'obligation morale sont de dire la vérité et de sensibiliser le public. En tant que tel, le contenu de TOUS mes messages sur les médias sociaux, mes interviews télévisées, mes conférences, mes podcasts et mes webinaires est présenté UNIQUEMENT comme mon opinion personnelle. Par conséquent, mes opinions ne doivent pas être mal interprétées, mal caractérisées et/ou mal comprises comme une déclaration promouvant (au nom de) TOUTE personne, TOUTE cause politique, TOUTE organisation, TOUT gouvernement et/ou TOUT pays. Toute déclaration contraire est catégoriquement fausse, constitue une déformation des faits et serait considérée comme diffamatoire et calomnieuse, c'est-à-dire comme une diffamation de mon caractère personnel et de ma personnalité publique. Je ne fais qu'exercer mon droit au 1er amendement en tant que fier citoyen américain, à savoir la liberté d'expression et de pensée.
14:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, politique internationale, états-unis | |
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Para bellum ? Oui, mais les guerres ont changé depuis l'époque romaine
Para bellum ? Oui, mais les guerres ont changé depuis l'époque romaine
Ala de Granha
Source: https://electomagazine.it/para-bellum-gia-ma-le-guerre-so...
Si vis pacem, para bellum. Qui sommes-nous pour contester une maxime latine soudainement redécouverte par des hipsters qui ne parlaient qu'en un jargon anglo-américain entre un « ok », un meeting, un business, un asap et un vocabulaire politically correct ? Le ministre italien de l'éducation, Valditara, réintroduit avec bonheur l'étude du latin au collège, alors faisons mine que les Romains ont toujours eu raison. Et qu'ils n'ont jamais perdu leur empire. Préparons-nous à la guerre. Oui, mais comment ? Pour quelle guerre ?
Une guerre contre les Russes, évidemment. Qui alignent 145 millions d'habitants, un tiers de ceux de l'Europe qu'ils seraient censés occuper selon les euro-dingues. Et avec une économie qui ne parvient pas à boucler les fins de mois, toujours selon les euro-dingues. Sans plus beaucoup d’armes ni de véhicules, selon les récits des journaux italiens et pas seulement italiens.
Cependant, pour nous défendre d'un ennemi sans ressources et sans avenir, nous devrions dépenser 800 milliards d'euros. 30 de plus par an juste pour la partie italienne. Génial, les marchands de la mort exultent.
Entre-temps, le reste du monde, qui avait non seulement appris mais aussi compris les maximes latines, se prépare à la guerre, mais bien avec conscience que le conflit s'est déplacé, a quitté les champs de bataille et nécessite désormais des armes très différentes. Il est facile de massacrer des Palestiniens et des Houthi sans armes, mais Donald Trump, pour menacer le Canada et les états européens, le Brésil et la Chine, a utilisé des droits de douane, pas des missiles. Et la Chine a répondu ces jours-ci non seulement avec des droits de douane, mais en présentant un vaste plan d'investissements pour relancer l'économie. En commençant, tout comme les États-Unis, par booster le marché intérieur.
Car avec la garantie d'une production industrielle et agricole en grande partie absorbée par ses propres citoyens, on peut relever les défis du commerce international avec plus de chances de succès. Pendant que la désinformation italienne parlait de l'effondrement de la production de blé russe, la Russie établissait de nouveaux records de production de blé et, par conséquent, faisait baisser les prix sur le marché intérieur.
Pendant ce temps, l'Italie achète du blé canadien bourré de glyphosate et les prix augmentent.
Mais le défi réside dans les technologies, dans la compétitivité des produits industriels, dans la recherche, dans l'innovation. En tenant compte du fait bien patent que l'Europe manque cruellement de matières premières et qu'elle a dès lors besoin de bonnes relations internationales pour les obtenir. Et ce n'est pas exactement le type de relations qu'a créées Macron avec l'Afrique, en somme. Même le renoncement au gaz et au pétrole russes pour se concentrer sur l'énergie nucléaire nécessite des importations d'uranium, sans parler du temps nécessaire pour construire les centrales.
Tous des aspects que les dingues eurocratistes ignorent. Pour eux, il suffit de faire enrichir leurs petits amis qui vendent des armes et de la mort à foison. Quos vult Jupiter perdere, dementat prius. Mais cette maxime-là, ils ne l'ont pas étudiée.
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lundi, 17 mars 2025
Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Tous deux en ont assez d'une escalade en Ukraine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/meloni-und-wilders-lassen...
Nous y voilà encore : Ursula von der Leyen, la cheffesse des militaristes à Bruxelles, voulait faire surgir une utopie européenne basée sur la production d'armes avec une avance de 800 milliards d'euros. Mais Geert Wilders lui a mis des bâtons dans les roues aux Pays-Bas - 73 voix contre 71 contre sa mégalomanie. Et le meilleur dans l'affaire: trois des quatre partis au pouvoir, dirigés par le Partij voor de Vrijheid (PVV) de Wilders, ont dit non. Embarrassant, non ? Pendant ce temps, le Premier ministre Dick Schoof assiste aux sommets de l'UE et hoche la tête docilement, tandis que sa propre coalition lui montre un carton rouge. C'est l'UE dans toute sa splendeur: une élite qui n'a plus rien à voir avec ses propres peuples.
En Italie, Giorgia Meloni a fait preuve d'encore plus de courage. Elle a dit à Keir Starmer et à sa clique belliciste britannique et française: "Sans moi !". Cette "coalition des volontaires" - quelle blague ! Sous le prétexte de "missions de paix", des soldats occidentaux doivent marcher en Ukraine, tandis que Paris et Londres battent le tambour. Meloni a vu clair dans leur jeu et se retire. Elle ne s'engage que lorsque cela concerne une défense réelle - pas pour cette folie exponentielle.
La réaction ? La France et le Royaume-Uni se comportent comme des divas offensées. Mais Meloni reste ferme. Et elle en rajoute: pas de soutien à une résolution de l'UE qui critique Donald Trump. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas aussi stupide que les marionnettes de Bruxelles qui s'attaquent aux États-Unis au lieu de sécuriser des alliances. C'est de la politique sensée - quelque chose qui a depuis longtemps disparu à Bruxelles.
L'UE est un zombie
Oublions le conte de l'"unité européenne". L'UE n'est pas l'Europe - c'est un appareil bureaucratique mort-vivant qui aspire les forces des nations et entraîne celles-ci dans des conflits inutiles. Wilders et son PVV aux Pays-Bas font non de la main, Meloni en Italie montre le doigt d'honneur, la Hongrie fait déjà depuis longtemps ce qu'elle veut. Et l'Allemagne ? Elle suit comme un caniche bien dressé, tandis que les citoyens regardent leur argent taxé être englouti dans le tourbillon ukrainien et les fantasmes de von der Leyen.
Voilà la vérité : l'UE se désintègre parce qu'elle n'a plus rien à voir avec les peuples réels. C'est un monstre qui dévore la liberté et piétine la souveraineté. Meloni et Wilders ne sont que le début - les peuples en ont assez de ce cirque bruxellois.
Fin de la folie
La guerre en Ukraine est le clou dans le cercueil de l'UE. Ursula von der Leyen veut nous entraîner dans une dystopie militaire, mais Meloni et Wilders se défendent. Tant mieux ! L'UE n'est pas un bateau de sauvetage, c'est un navire qui coule - et plus vite il coule, mieux c'est. L'Europe n'a pas besoin de technocrates qui nous dirigent vers l'abîme, mais d'États libres qui pensent par eux-mêmes.
L'Allemagne devrait prendre exemple sur Meloni et Wilders: sortir de la camisole de force qu'est devenue l'UE avant qu'il ne soit trop tard. Les citoyens ne veulent pas de rêves bellicistes et militaro-industriels à 800 milliards d'euros et pas de conflits permanents - ils veulent retrouver leur vie. Il est grand temps que Berlin comprenne cela aussi.
Malheureusement, il semble que la situation doit d'abord empirer ici avant que les Allemands n'ouvrent les yeux. Il faut des forces qui stoppent cette absurdité qu'est l'UE, qui prennent la réalité des frontières au sérieux et qui redonnent le pays aux citoyens - au lieu de le vendre davantage aux fantaisistes de Bruxelles. Le temps des politiciens marionnettes touche à sa fin. Du courage et du franc-parler sont plus que nécessaires.
16:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, union européenne, bellicisme, giorgia meloni, geert wilders | |
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Diplomatie secrète dans la guerre en Ukraine: l'émissaire de Trump, Steve Witkoff, rencontre Poutine
Diplomatie secrète dans la guerre en Ukraine: l'émissaire de Trump, Steve Witkoff, rencontre Poutine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/geheimdiplomatie-im-ukrai...
Jusque tard dans la nuit, Vladimir Poutine a négocié jeudi au Kremlin avec Steve Witkoff (photo), l'envoyé spécial de Trump, afin d'aboutir à un cessez-le-feu dans le conflit ukrainien.
Le monde retient son souffle: jeudi, jusque tard dans la nuit, Vladimir Poutine a négocié au Kremlin avec Steven Witkoff, l'envoyé spécial de Trump, un cessez-le-feu dans le conflit ukrainien. Après la rencontre, Witkoff s'est précipité à l'ambassade américaine, son avion a décollé en direction du sud - un signe que la diplomatie s'accélère. La source russe Maïak a fourni les premières indications, tandis que Michael Waltz, conseiller à la sécurité du président américain, a parlé d'un « optimisme prudent ».
Donald Trump, le pragmatique anti-establishment, fait pression pour que les combats cessent. Des concessions territoriales, le contrôle de Zaporijia et l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN sont à l'ordre du jour. « Nous disons ce qui est possible et ce qui ne l'est pas », a-t-il déclaré - un signal clair à l'Occident libéral que ce sont des Etats souverains qui sont aux commandes. De son côté, Poutine pose des conditions dures mais intelligentes: l'arrêt des livraisons d'armes occidentales et la fin de la mobilisation ukrainienne. A noter: la reconnaissance des territoires devenus russes est restée lettre morte - une manœuvre tactique qui coupe l'herbe sous le pied des tenants de la ligne dure impériale.
L'Ukraine ? Zelensky s'insurge contre la « manipulation » et s'accroche à l'illusion de la toute-puissance occidentale. Mais qui croit un président qui a fait de son pays un pion de l'impérialisme, de l'OTAN ? Alors que les représentants ukrainiens en Arabie saoudite s'entretiennent avec le ministre des Affaires étrangères Rubio, il apparaît que le véritable pouvoir est entre les mains de Moscou et de Washington.
La force de la Russie : une gifle à l'UE
Poutine fait la démonstration de la souveraineté telle qu'elle devrait être. A Koursk, en tenue de camouflage devant ses troupes, il a qualifié les combattants ukrainiens de « terroristes » et a demandé: « A quoi sert un cessez-le-feu de 30 jours si des criminels s'échappent en toute impunité ? ». La Russie veut des garanties, pas du spectacle - une position soutenue par le Sud mondial (Chine, Inde, Brésil). Le Bélarus de Loukachenko se tient fidèlement aux côtés de Moscou, tandis que l'UE s'enfonce dans son impuissance bureaucratique.
L'UE, ce phare moral autoproclamé, est la grande perdante. Les milliards de l'Allemagne et d'autres pays sont engloutis dans une guerre sans fin qui étrangle leur propre économie - crise énergétique, inflation, caisses vides. Bruxelles peut regarder comment Poutine et Trump tirent les ficelles sans même que les eurocrates ne soient consultés. C'est la rançon d'une politique qui sert les intérêts de l'impérialisme dirigé par les Etats-Unis plutôt que les peuples d'Europe.
Trump et Poutine : la raison plutôt que la folie guerrière
Trump montre que le principe « America First » peut aussi signifier la paix. Il loue la volonté de négociation de Poutine et tient en échec l'élargissement de l'OTAN - « la réponse est claire depuis des décennies », dit-il. Un contraste avec les attitudes bellicistes de l'ère Biden. Poutine sécurise les frontières de la Russie et prouve qu'un pays peut être fort sans la tutelle occidentale. Ensemble, ils pourraient mettre fin au conflit - et donner une leçon aux élites impérialistes de Washington et de Bruxelles.
La Russie et les Etats-Unis agissent par force, tandis que l'UE échoue par faiblesse. Le temps de l'hégémonie idéologique libérale touche à sa fin - et c'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui croient en l'autodétermination nationale.
14:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, actualité, europe, ukraine, affaires européennes, steve witkoff, vladimir poutine, donald trump, russie, états-unis, diplomatie | |
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jeudi, 13 mars 2025
Trump envisage de « renoncer à la direction de l'OTAN » et insiste pour que le Royaume-Uni et la France prennent plus de responsabilités
Trump envisage de « renoncer à la direction de l'OTAN » et insiste pour que le Royaume-Uni et la France prennent plus de responsabilités
Source: https://dissident.one/trump-overweegt-het-leiderschap-van...
Donald Trump envisage de se départir de la direction de l'OTAN, après avoir insisté pour que les alliés européens prennent plus de responsabilités pour la sécurité du continent, rapporte le Mail.
Les États-Unis ont maintenu leur position de leader depuis la création de l'alliance défensive mise sur pied dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, le Commandant suprême des forces alliées en Europe a toujours été un général américain de haut rang.
Mais si l'on prend en considération l'objectif actuel des États-Unis, qui veulent que les alliés européens assument plus de responsabilités pour la sécurité de l'Europe, il faut s'attendre également à ce qu'un général britannique ou français prenne bientôt cette position.
Cette hypothèse a été émise après que le président américain a stupéfié ses alliés occidentaux en instaurant une interruption « temporaire » de la livraison d'une aide militaire américaine essentielle pour l'Ukraine, après une dispute historique avec Volodymyr Zelensky au Bureau ovale la semaine dernière.
Le président Trump a averti lundi soir qu'il « ne tolérerait plus longtemps » le leader ukrainien, alors que la relation entre les deux se détériorait toujours davantage après deux semaines de commentaires réciproques.
Quelques heures plus tard, la Maison Blanche a annoncé que l'aide était en cours de « révision » pour « s'assurer qu'elle contribue à une solution ». Cela a conduit à des avertissements selon lesquels, s'il n'y avait pas de changement, l'approvisionnement essentiel en armes américaines pour l'Ukraine serait épuisé d'ici l'été.
Mais mardi, Zelensky a présenté des excuses à Trump après que le Premier ministre Keir Starmer l'a averti qu'il devait restaurer les relations pour sauver son pays.
Dans une intervention conciliatrice, après que la Maison Blanche a annoncé un gel de l'aide militaire à Kiev, le président ukrainien a déclaré qu'il « apprécie vraiment » le soutien des États-Unis et qu'il est « prêt à travailler sous la forte direction du président Trump pour parvenir à une paix durable ».
Il a qualifié la stupéfiante querelle avec le président Trump à la Maison Blanche la semaine dernière de « regrettable ».
Et il a révélé que les dirigeants travaillent sur un accord de paix qui pourrait commencer par « un cessez-le-feu dans les airs… et immédiatement après, par un cessez-le-feu en mer » si la Russie est prête à suivre.
Des sources diplomatiques ont rapporté que Sir Keir et Emmanuel Macron sont prêts à se rendre à Washington la semaine prochaine avec le président Zelensky pour présenter à Trump un front commun sur ce plan.
Trump était en colère après l'avertissement du président Zelensky le week-end dernier selon lequel un accord pour mettre fin à la guerre est « encore très, très loin ».
Dans une déclaration sur X, Zelensky a déclaré qu'il était « prêt à travailler rapidement pour mettre fin à la guerre » et qu'il était prêt à signer un accord permettant aux entreprises américaines d'exploiter les réserves ukrainiennes de minéraux rares « à tout moment ».
11:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, donald trump, europe, ukraine, affaires européennes | |
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