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mardi, 21 janvier 2025

Trump et le Groenland

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Trump et le Groenland

Par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2025/01/11/trump-och-gronland/

Lorsque le futur président américain Donald Trump revendiqua à la fois le Groenland et le canal de Panama, sans exclure l'utilisation de moyens militaires, cela suscita une certaine surprise dans le monde entier. Le gouvernement français réagit notamment en déclarant que l'UE n'accepterait pas que des frontières soient modifiées par la violence. Les dirigeants du Danemark et du Groenland soulignèrent que le Groenland n’était pas à vendre. Cela soulève plusieurs questions intéressantes. D'une part, Trump est connu pour sa rhétorique « stratégiquement dramatique », qui fait partie de son « art de l'accord ». Ce qui commence par des menaces de violence et des discussions sur une vente pourrait bien se terminer par l'implantation de quelques bases militaires américaines supplémentaires au Groenland. D'autre part, cette déclaration suggère également une réelle volonté américaine de prendre le contrôle du Groenland, une idée que Trump a déjà abordée par le passé. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a commenté cette situation en affirmant que « l’Europe doit se réveiller », car nous entrons dans un nouvel ordre international caractérisé par le « droit du plus fort ». Vae victis.

Géopolitiquement, cela rappelle la faiblesse de l’Europe. L’Europe n’est pas un acteur sur la scène internationale, ce qui tient en partie aux fondements impolitiques qui servent de base à son unité politique. L’Europe réelle devrait être une communauté fondée sur autre chose que la bureaucratie et l’économie, comme l’ont écrit Jünger, Storey et Evola. Cela signifie que le projet eurocratique est devenu une menace pour les peuples européens et pour leur essence, au lieu de constituer un outil et une expression de celle-ci. Les dirigeants européens d’après-guerre ont largement été des vassaux de l’empire américain, agissant contre les intérêts de leurs propres peuples (voir Jordis von Lohausen).

Sous la présidence de Trump, cela prend une tournure plus aiguë. Nous nous retrouvons dans une situation où, par exemple, Macron représente fréquemment une ligne en politique étrangère qui laisse sous-entendre l'existence d'une force européenne, tout en soutenant une ligne intérieure de faiblesse européenne (en particulier en ce qui concerne la politique d’immigration). Comparé à cela, Trump est souvent favorable aux États-Unis sur le plan intérieur, mais pas toujours aussi bénéfique pour l’Europe sur le plan extérieur. Cela pourrait même, comme le prévient Barrot, signifier que la politique des États-Unis envers les États vassaux européens entre désormais dans une phase d’exploitation et de pillage plus ouvert. Un Europe forte est alors entravée par le politiquement correct et une idéologie hostile aux peuples, et le nœud gordien réside dans l’immigration massive et la légitimité déficiente qu’elle entraîne.

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Qu'aucun des deux, le Danemark ni l’Europe, ne doive vendre le Groenland est évident. Cela est d’autant plus vrai qu’une majorité de Groenlandais eux-mêmes sont pour plus d’indépendance et pour une adhésion à l’UE. Le processus d’indépendance se poursuit depuis des décennies et le Groenland reprend progressivement sa souveraineté sur différents domaines. En même temps, le pays reste économiquement dépendant du Danemark: « L’État danois accorde chaque année un soutien financier au Groenland qui s’élevait en 2024 à 4,3 milliards de couronnes. De plus, l’État danois couvre directement des dépenses de plus d’1 milliard de couronnes pour des domaines tels que la défense, la police et le système judiciaire. » Plus d’un Groenlandais sur quatre vit d’ailleurs au Danemark. Les liens entre le Groenland et le Danemark sont considérables, que ce soit sur les plans économique, génétique, onomastique, historique ou religieux. Le paysage politique du Groenland ne semble pas non plus particulièrement compatible avec Trump et le MAGA.

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Le parti au pouvoir, Inuit Ataqatigiit, est décrit comme socialiste et a notamment affirmé: « Inuit Ataqatigiit dit non à l’extraction et à l’exportation d’uranium et d’autres minéraux radioactifs… La nature arctique est la réserve alimentaire du Groenland, tout comme de nombreux autres peuples arctiques vivent encore largement de ressources naturelles. C’est pourquoi nous, habitants de l’Arctique, avons un intérêt particulier à ce que la nature arctique ne soit pas polluée par l’extraction d’uranium radioactif et d’autres matières premières toxiques, par des matériaux radioactifs provenant d’accidents dans les centrales nucléaires ou dans des navires à propulsion nucléaire, ou par le dépôt de déchets nucléaires. Nous pensons également que les grandes puissances mondiales doivent procéder à un désarmement surtout sur le plan des armements nucléaires. L’Arctique est et doit rester pacifique. » Le parti démocrate-socialiste Siumut est également très influent au Groenland. Politiquement, le Groenland appartient davantage à l’Europe qu’aux États-Unis.

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La géopolitique n’est cependant pas tout. Il existe également des raisons mythiques et psychologiques profondes de ne pas rompre les liens entre le Nord scandinave et l’Arctique. Le Groenland possède de riches traditions et une mythologie fascinante. Il existe aussi une tendance eurartique dans l’inconscient scandinave, comparable au « Drang nach Osten » allemand, les peuples nordiques s'étant maintesfois orientés vers le Nord. On peut citer ici l’expédition d’Andrée, l’intérêt authentique d’Ossian Elgström (photo) pour les Inuits et les Samis, ainsi que les descriptions d’Evola sur l’origine polaire, sur Hyperborée et Thulé. Nous avons déjà écrit sur ce sujet, notamment dans mes textes sur Ödun et l’ours polaire et sur la mythologie antarctique. Notre tradition vient ultérieurement des chasseurs de mammouths dans l’Arctique, et rompre les liens avec l’Arctique équivaudrait, psychologiquement et mythiquement, à une sorte d’effondrement.

Indonésie: le Géant oublié

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Indonésie: le Géant oublié

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-gigante-dimenticato/

L’Indonésie est un géant. Un géant dont nous, Européens, et surtout nous, Italiens, prétendons ignorer l’existence.

Une fiction rassurante entoure l'Indonésie sous nos latitudes. Parce qu’au mieux, nous considérons ces terres comme pétries de pur folklore. Une sorte de pays d'opérettes, une destination de vacances privilégiée pour les riches. Ou pour ceux qui prétendent l’être.

Une myopie due à l’ignorance fondamentale avec laquelle nous regardons le monde. Avec une perspective qui reste celle d’il y a quatre-vingts ans : l’Amérique, ou plutôt les États-Unis, et la petite Europe occidentale. Voilà le monde… le reste, simplement, ne compte pas. Ou pire, n’existe même pas en nos têtes.

Et pourtant, l’Indonésie est une réalité bien différente. Une réalité avec laquelle nous devrons, bientôt, commencer à composer. Et ce ne seront pas des compromis faciles, ni, surtout, à notre avantage.

Car ce colosse insulaire, doté d’une agriculture extrêmement riche et d’un potentiel minier – pétrole, gaz, or… – tout aussi extraordinaire, a officiellement demandé à intégrer les BRICS. Autrement dit, la coalition économique qui conquiert progressivement la primauté mondiale. Provoquant bien des maux de tête pour les finances américaines. Sans parler de notre petite Europe, de plus en plus réduite à l’insignifiance économique. Et pas seulement économique.

La décision indonésienne est sans aucun doute un événement important. Fondamental, à bien des égards.

Jakarta a en effet toujours été étroitement liée aux États-Unis. Un lien non seulement économique, qui a profondément marqué son histoire récente et tourmentée.

Demander formellement à rejoindre les BRICS – qui, par ailleurs, courtisaient l’Indonésie depuis longtemps – représente donc un changement de politique profond et mûrement réfléchi.

Chercher de nouveaux marchés, augmenter de 20% les exportations vers la Chine et de 8% vers l’Inde, et s’ouvrir à la Russie ainsi qu’aux autres pays associés aux BRICS.

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Mais bien au-delà, ce choix de Jakarta signifie une prise de distance claire vis-à-vis des États-Unis. En effet, l’Indonésie se rebelle ouvertement contre l’hégémonie du dollar, qui a longtemps conditionné et limité sa croissance.

Au sein des BRICS, elle peut trouver des alternatives viables et moins coûteuses, tant sur le plan strictement économique que, peut-être encore plus, sur le plan politique.

Ainsi, la décision indonésienne marque un tournant, probablement radical, dans les équilibres économiques et géopolitiques mondiaux.

Cependant, en Italie, cet événement est quasiment ignoré par les grands médias. Comme s’il ne nous concernait pas ou ne nous impliquait en aucune manière.

Comme si l’Indonésie n’était pas un géant économique, mais un pays exotique, joyeux et festif, un pays pour touristes repus et satisfaits. Une affaire d’opérette, en somme.

Alors que nous devrions prendre conscience de la réalité. Et comprendre que c’est nous, désormais, qui sommes le… pays des opérettes.

dimanche, 19 janvier 2025

Syrie, Iran: une nouvelle spirale d'escalade menace-t-elle avec de nouvelles guerres au Proche-Orient?

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Syrie, Iran: une nouvelle spirale d'escalade menace-t-elle avec de nouvelles guerres au Proche-Orient?

Source: https://report24.news/syrien-iran-droht-eine-neue-eskalat...

Avec la chute du président Assad et la prise de pouvoir par les islamistes en Syrie, une nouvelle spirale d'escalade menace le Proche-Orient. L'Iran, en particulier, est dans la ligne de mire des fanatiques mondialistes, zélotes des changements de régime. La situation est-elle réellement explosive ?

Les récents développements au Proche-Orient dressent un tableau inquiétant où l'on perçoit des glissements de pouvoir de nature géopolitique et l'émergence d'alliances douteuses. Ce qui a commencé il y a plus de 20 ans avec la révélation explosive du général Wesley Clark d'un plan du Pentagone visant à « éliminer sept pays en cinq ans » semble aujourd'hui se manifester avec une clarté effrayante.

La situation actuelle en Syrie n'est que la partie émergée de l'iceberg. Alors que l'Occident présente l'ancien commandant d'Al-Qaida Al-Jolani, aujourd'hui chef du mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), comme un prétendu réformateur, une réorganisation dramatique de la région se déroule en arrière-plan.

Le rôle de la Turquie du président Erdogan est particulièrement significatif. Son récent soutien aux groupes djihadistes contre Assad marque un nouveau tournant dans sa course politique qui va à la dérive entre l'Est et l'Ouest. Depuis la tentative de putsch avortée de 2016, au cours de laquelle les services secrets russes lui ont peut-être sauvé la vie, Erdogan manœuvre habilement entre les grandes puissances.

Les liens économiques parlent d'eux-mêmes: les banques chinoises financent les grands projets turcs, tandis que la Russie est un partenaire important en matière d'infrastructures. Parallèlement, Ankara maintient ses livraisons de pétrole à Israël - malgré une rhétorique virulente contre la politique de Tel-Aviv.

Les conséquences de ces développements s'étendent bien au-delà de la région. L'Arabie saoudite observe la situation avec une inquiétude croissante, ce qui pourrait également avoir des conséquences pour l'alliance BRICS. Le projet d'oléoduc Qatar-Turquie semble difficilement réalisable au vu de l'instabilité croissante en Syrie.

Des experts comme Chris Macintosh mettent en garde : la région pourrait devenir un nouvel Afghanistan, avec des conséquences imprévisibles pour l'architecture de sécurité mondiale. Les prochains mois montreront si la communauté internationale est encore en mesure d'empêcher une nouvelle escalade - ou si nous entrons dans une nouvelle phase d'affrontements militaires.

samedi, 18 janvier 2025

Ce que veut Pékin

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Ce que veut Pékin

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/cio-che-vuole-pechino/

Pékin est, à tous égards, le "convive de pierre" de la scène internationale. Celui, parmi les grands acteurs, dont on parle le moins ou dont on cherche même à ne pas parler. Pourtant, sa présence est constante dans chaque scénario, chaque tension et conflit, qu'il soit déjà en cours ou encore latent.

Cependant, la capitale chinoise demeure, en effet, de pierre. Silencieuse. Dans l’ombre. Peu, très peu ostentatoire, volontairement discrète et prête à se dévoiler uniquement lorsque cela est strictement nécessaire.

Les déclarations de ses représentants, de Xi Jinping en particulier, relèvent d’un chef-d'œuvre de diplomatie orientale. Courtoises, toujours, voire extrêmement polies. Et mesurées. Si bien qu’elles laissent seulement entrevoir, difficilement, la pensée de l'oligarchie qui dirige le géant asiatique.

Et pourtant, la Chine est loin d’être un géant endormi. Elle agit, à plusieurs niveaux, avec une grande détermination et une intelligence remarquable.

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D’un côté, l’objectif principal des maîtres de la Cité interdite est la croissance intérieure, poursuivie avec une extrême cohérence, dans un pays où, depuis des siècles, la majorité de la population vivait d’une économie de simple subsistance. Une économie pauvre et essentiellement agricole.

Aujourd’hui, le développement industriel de la Chine est impressionnant. Le géant asiatique est devenu le plus grand producteur de biens de toutes sortes. Compétitif, souvent victorieux face à ses concurrents, en particulier les États-Unis, qu’il parvient désormais à égaler, voire à surpasser, en termes de qualité de production dans de nombreux secteurs clés.

Cette croissance industrielle impressionnante réduit les zones de pauvreté dans le pays, bien que cela ne se fasse pas sans chocs ni contraintes. Les conditions de travail ne sont certes pas comparables à celles des travailleurs occidentaux. Cependant, elles doivent être comprises dans le contexte historique du géant asiatique, marquant une amélioration constante malgré de nombreuses contradictions, parfois violentes.

C’est toutefois sur le plan de la politique étrangère que la Chine doit, aujourd’hui, être évaluée avec une grande attention.

Une politique extrêmement expansive, bien qu’elle s’inscrive sous la devise de Xi Jinping : expansion sans conflits.

Il est évident que la direction de Pékin évite à tout prix de s’embourber dans des guerres ou des conflits de quelque nature que ce soit. Elle privilégie un outil de pénétration économique, apparemment pacifique. Et ce, non seulement dans la région voisine, appelée Extrême-Orient, mais dans le monde entier.

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La présence chinoise est, en effet, de plus en plus massive en Afrique subsaharienne, où elle se fait sentir notamment dans l’organisation industrielle et le contrôle d’une production à faible coût, mais de qualité croissante, tout en créant de l’emploi pour les populations locales.

Pékin n’a pas d’intérêt pour une expansion territoriale. La mentalité historique chinoise reste, somme toute, liée à l’image ancestrale de l’Empire du Milieu, centre autour duquel gravite le reste du monde.

Son objectif demeure essentiellement d’étendre son influence économique, en liant ainsi à elle divers peuples, les soumettant de fait de manière douce, sans recourir, ou en recourant le moins possible, à la force.

Cependant, cela n’implique en aucun cas une quelconque limitation de l’usage de la force. Pékin est toujours prête à y recourir si ses intérêts et ses objectifs sont menacés.

La menace provient aujourd’hui de la concurrence des États-Unis.

À Washington, la Chine est désormais perçue comme le véritable, et d’une certaine manière l’unique, concurrent géopolitique.

Et c’est ici qu’intervient une différence profonde.

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Américains et Chinois sont désormais convaincus que le conflit direct, le choc frontal pour la suprématie, n’est qu’une question de temps.

Mais la manière de concevoir et de mesurer le temps est profondément différente.

Les Américains sont pressés et agissent en conséquence avec une extrême rapidité, parfois, et même trop souvent, avec une précipitation excessive. C’est leur façon d’être. Après tout, leur histoire a commencé il y a un peu plus de deux siècles.

Pour les Chinois, c’est tout autre chose. Ce qui peut nous apparaître comme de la lenteur découle d’un passé plurimillénaire. Le premier empire, celui de la dynastie Shang, remonterait même au Néolithique.

De plus, l’élite de Pékin est convaincue que le temps joue en sa faveur, une conviction fondée sur des faits précis.

Ils ne sont pas pressés, mais cela ne signifie pas qu’ils ne se préparent pas à un affrontement frontal avec l’Amérique.

Bien au contraire…

jeudi, 16 janvier 2025

L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes

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L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes

Janne Berejnaïa

Compte rendu d'un commentaire du spécialiste du Japon Jeffrey W. Hornung

On parle beaucoup aujourd'hui de l'implication de la Chine, de la Corée du Nord, de la Corée du Sud et du Japon dans les affaires de la Russie et de l'Occident. Mais quel type d'implication prennent-ils réellement ? Dans un commentaire publié sur le site web du portail de la RAND, Jeffrey W. Hornung, chef de la division des études de sécurité nationale de la RAND au Japon et Senior Fellow de la RAND, a fait part de ses réflexions sur les intérêts des quatre pays dans les affaires de l'Occident et de la Russie, et sur le soutien que chaque partie leur apporte.

Le commentaire met en lumière un détail important mais souvent négligé du conflit actuel en Ukraine : l'implication croissante des pays d'Asie de l'Est. L'auteur nous rappelle que des doutes sur la durabilité du soutien américain à l'Ukraine sont apparus bien avant que Donald Trump ne remporte l'élection, suscitant des inquiétudes sur la capacité de Kiev à poursuivre sa propre défense. Mais un autre aspect clé est souligné : l'expansion du conflit au-delà de l'Europe, avec l'implication de nouveaux acteurs venus d'Asie. Dans le même temps, il convient de mentionner que les États-Unis continuent de fournir une aide importante à l'Ukraine. Après la victoire électorale de Trump, les États-Unis ont alloué une aide militaire de 275 millions de dollars à l'Ukraine. Et le 3 décembre, on a appris l'existence d'une autre enveloppe de 725 millions de dollars. Cela ressemble à une ultime tentative des démocrates de donner un peu de puissance à la partie ukrainienne, car les choses pourraient se terminer rapidement, comme le promet Trump. Pour l'instant, cependant, ce ne sont que ses paroles. Qui sait comment la situation évoluera.

L'article définit une guerre par procuration : il s'agit d'un conflit dans lequel deux pays s'affrontent indirectement en soutenant des camps opposés dans un pays tiers. Ces guerres étaient caractéristiques de l'époque de la guerre froide - l'auteur mentionne les crises du Congo et de l'Angola, où les États-Unis et l'URSS ont financé et armé les parties locales au conflit, en évitant de s'impliquer directement. En analysant la situation actuelle, nous pouvons conclure que le conflit en Ukraine devient non seulement une crise européenne, mais aussi une crise mondiale où les intérêts des principales puissances mondiales se croisent. L'implication des pays asiatiques le confirme et indique également un nouveau niveau de tension internationale.

L'article souligne la nature fluide des conflits par procuration, montrant que ces confrontations ne suivent pas toutes des modèles standard. Parfois, le soutien à l'une des parties conduit à l'intervention directe d'une force extérieure, comme ce fut le cas avec l'engagement progressif des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam ou l'intervention soviétique en Afghanistan. Dans ces cas, les superpuissances sont restées impliquées même lorsque les efforts de leurs « mandataires » se sont relâchés pour empêcher l'autre camp de l'emporter.

L'auteur suggère que le conflit entre la Russie et l'Ukraine présente toutes les caractéristiques d'un conflit par procuration. Il est important de noter que Jeffrey W. Hornung affirme que « Moscou a déclaré à plusieurs reprises que l'Ukraine n'était pas une entité indépendante et que la véritable cible de l'invasion russe était l'Occident, en particulier les États-Unis ». Et si l'on a parlé de l'absence d'indépendance de l'Ukraine, on n'a jamais entendu du côté russe qu'il s'agissait du véritable objectif de l'Opération militaire spéciale, à savoir attaquer l'Occident. Les objectifs ont été définis par le président russe Vladimir Poutine en février 2022, lors d'un discours dans lequel il a annoncé cette « opération militaire spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier l'Ukraine ».

L'objectif principal est de protéger les territoires qui ont rejoint la Fédération de Russie lors du référendum. En fonction de la situation sur le champ de bataille, certains points des objectifs sont transformés, mais ne changent pas fondamentalement. Il convient de noter que toutes les autres déclarations de l'auteur ont été étayées par des références à des sources, alors que cette déclaration plutôt tapageuse n'a pas fait l'objet d'une telle attention. La Russie a déclaré que l'Occident manipule l'Ukraine et ne fait que prolonger le conflit avec son aide. Cependant, elle n'a jamais dit qu'elle attaquait les États-Unis de cette manière. Les États-Unis eux-mêmes « expriment le désir » de s'impliquer.

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Ils ajoutent que, d'autre part, les pays de l'OTAN et leurs alliés soutiennent l'Ukraine par des livraisons d'armes. Bien que l'objectif officiel de l'Occident soit de défendre l'Ukraine, ses actions sont en réalité dirigées contre la Russie. C'est ce que souligne la déclaration du secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, qui a affirmé que « nous voulons voir la Russie affaiblie ». En analysant cette dynamique, on peut voir comment le conflit contemporain dépasse le cadre traditionnel d'un conflit entre deux pays. L'Ukraine devient une arène où l'Occident et la Russie s'affrontent pour la suprématie stratégique. Le conflit prend donc un caractère de plus en plus global, chaque partie cherchant à affaiblir son adversaire géopolitique.

Bien entendu, la majeure partie du commentaire se concentre sur l'implication des pays asiatiques dans tout cela. Selon l'auteur, le soutien de la Chine à Moscou est caractérisé par la flexibilité et la stratégie. Bien que Pékin refuse de fournir directement des armes à la Russie, elle contribue activement à maintenir l'équilibre économique de la Russie. La Chine s'oppose aux sanctions occidentales et utilise ses liens diplomatiques avec les pays du Sud pour tempérer la condamnation internationale des actions de la Russie. L'implication économique de la Chine est également significative. Selon les données citées dans l'article, la Chine représente environ 90 % des importations russes de microélectronique et 70 % des importations de machines-outils. Il convient toutefois de noter que la part de la Russie dans la production de microélectronique et de machines-outils est actuellement en augmentation.

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En outre, la participation de la Chine à des exercices militaires au Belarus, près de la frontière polonaise, envoie à l'OTAN un signal fort de coordination militaire et politique croissante avec la Russie. L'auteur indique également que la Corée du Nord agit encore plus ouvertement. Pyongyang a fourni de l'artillerie, des missiles balistiques et envoyé quelque 10.000 soldats au combat. Il n'y a cependant aucune confirmation officielle. Par exemple, le site web de l'agence de presse Ura.ru publie un article indiquant que le commandant de l'AFU a déclaré qu'il n'y avait aucun signe de la présence de Nord-Coréens dans la zone de l'Opération militaire spéciale. Zelensky a affirmé que des soldats de la RPDC avaient été tués et blessés, mais personne ne les a vus, il n'y a aucune confirmation. Et ce, à « l'ère de la technologie ».

Le Japon et la Corée du Sud se limitent à une aide à plus petite échelle à l'Ukraine. Le Japon est devenu l'un des principaux partisans des sanctions contre la Russie, qu'il coordonne activement avec ses partenaires occidentaux. Tokyo fournit également une aide financière et technique importante à Kiev, notamment des drones, des gilets pare-balles et d'autres équipements militaires non essentiels. L'aide cumulée du Japon à l'Ukraine a déjà dépassé les 12 milliards de dollars. Le Japon a également revu ses restrictions sur les exportations d'armes, ce qui lui permet de conserver le stock américain de missiles Patriot utilisés pour défendre l'Ukraine. Sur le plan diplomatique, Tokyo joue également un rôle important en faisant avancer le dossier ukrainien grâce à sa présidence du G-7 et à son engagement auprès des pays du Sud.

La Corée du Sud agit plus prudemment, mais fournit également une aide financière et certains équipements militaires, montrant ainsi son soutien à l'Ukraine dans le cadre de son alliance avec les États-Unis. La Corée du Sud traverse également une période difficile dans le pays en ce moment, et qui sait dans quelle mesure elle pourrait utiliser les armes dont elle dispose. Cette situation de loi martiale pourrait déplacer leur intérêt pour les conflits étrangers pendant un certain temps. Même si la loi martiale sera révoquée lors de la réunion du gouvernement, il y a déjà eu certaines actions en faveur d'un conflit à l'intérieur du pays. Il sera important pour Yoon Seok-yeol de conserver le pouvoir et de stabiliser la situation. C'est peut-être précisément ce qui influencera son implication dans les conflits occidentaux.

L'auteur estime que les actions de la Chine et de la Corée du Nord confirment leur volonté d'affaiblir l'influence occidentale et de renforcer leur position en tant qu'acteurs mondiaux. La Chine soutient la Russie, en évitant un conflit direct mais en renforçant la stabilité économique et militaire du Kremlin. La Corée du Nord, quant à elle, se comporte comme l'allié le plus loyal qui soit, en fournissant non seulement des ressources mais aussi des troupes. Le soutien du Japon et de la Corée du Sud à l'Ukraine, bien que moins agressif, montre l'importance des alliés asiatiques pour l'Occident. Ils contribuent à maintenir l'équilibre face à la montée des tensions et font preuve de solidarité avec la communauté internationale.

Les pays d'Asie de l'Est participent activement à cette nouvelle phase de rivalité internationale, chacun avec ses propres intérêts et stratégies. Le commentaire de l'auteur vise à montrer que le conflit en Ukraine a dépassé le cadre régional et est devenu une arène de rivalité mondiale, impliquant même des pays géographiquement éloignés de l'Europe. L'auteur se concentre sur l'implication des pays d'Asie de l'Est et analyse leurs actions dans le contexte d'une guerre par procuration. L'objectif principal du commentaire est de démontrer comment le conflit en Ukraine s'inscrit dans une confrontation géopolitique mondiale dans laquelle l'Asie de l'Est joue un rôle important mais souvent sous-estimé.

Nouvelle Syrie: voie vers la fédération ou la réincarnation du « califat » terroriste?

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Nouvelle Syrie: voie vers la fédération ou la réincarnation du « califat » terroriste?

Leonid Savin

Les processus en cours en Syrie inquiètent de nombreux acteurs extérieurs, qu'il s'agisse des voisins (ce qui est tout à fait naturel) et des anciens alliés de Bachar el-Assad, comme la Russie et l'Iran, ou des acteurs occidentaux qui se méfient du fait que les processus de construction de l'État se déroulent sans leur participation, alors que l'administration intérimaire actuelle ne fait que parler de « démocratie », mais a en réalité ses propres idées sur l'avenir du pays.

C'est pourquoi, en marge des couloirs du pouvoir, on parle d'une possible fédéralisation de la Syrie avec une division en zones de responsabilité. Ce n'est pas le pire des projets : la Russie a déjà proposé une option similaire au gouvernement Assad, qui l'a rejetée et a tout perdu au bout d'un certain temps. Du point de vue de la composition ethno-religieuse de la Syrie, sa fédéralisation est tout à fait logique. Historiquement, pendant le mandat français de 1921-1922, il existait des zones d'administration druze (avec le centre à As-Suwayda), alaouite (Lattaquié), ainsi que deux territoires avec des centres à Damas et Alep respectivement, sans parler du Liban, qui est devenu un État distinct. Le projet de fédéralisation est soutenu à l'ONU, et même à Washington. Pendant la guerre et maintenant de l'intérieur, seuls les Kurdes soutiennent activement l'idée.

Quant aux opposants, le gouvernement était sceptique quant à une éventuelle balkanisation, c'est-à-dire une aliénation progressive des régions et une désintégration plus poussée de la Syrie unie. En outre, l'opposition syrienne elle-même, soutenue par l'Occident et un certain nombre d'acteurs régionaux, s'est précédemment opposée à la fédéralisation. La Turquie s'oppose également à ce processus, car elle contrôle de nombreux groupes paramilitaires, dont le plus important est Hayat Tahrir al-Sham (interdit en Russie). Cette organisation, qui se traduit par « Organisation de libération du Levant », a une idéologie sunnite qui trouve ses racines dans le groupe interdit en Russie Jabhat al-Nusra*, lui-même créé dans le cadre d'ISIS* avec la participation d'Al-Qaïda* (tous interdits en Russie).

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Mais il est clair que le projet opposé de fédéralisation pourrait conduire à l'islamisation (dans une veine salafiste) et à la néo-ottomanisation de la Syrie, y compris la répression de la population kurde. La publication turque Hürriyet a rapporté que le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti que « si le PKK-YPG ne dépose pas les armes, s'il continue à faire pression pour une autre administration en Syrie et si les pays occidentaux font des demandes dans ce sens, une opération militaire à grande échelle avec l'État syrien sera inévitable ». Dans le nord de la Syrie, la Turquie contrôle plusieurs groupes opérationnels composés d'adeptes de l'idéologie salafiste, de personnes originaires d'Asie centrale et du Caucase, y compris de Russie, ainsi que de Chine (Ouïghours). Ankara va très probablement les opposer aux Kurdes, qui vivent historiquement dans cette région. Les forces d'autodéfense mentionnées, qui sont le bras armé des Forces démocratiques de Syrie (YPG), sont soutenues par les Américains.

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La Turquie est clairement intéressée par le contrôle total d'Afrin, d'Aazaz, de Manbij et de Tel Rafat, ce qui conduira inévitablement à une nouvelle escalade. Par conséquent, le gouvernement d'Erdogan se retrouvera dans une situation difficile, surtout après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, quels que soient les éloges qu'il adressera au dirigeant turc. Quant au PKK, qui est la structure faîtière des Kurdes en Syrie, en Irak et en Turquie (et en Iran au niveau de la conspiration profonde), selon des informations d'initiés du côté kurde, il est susceptible d'être réformé et même éventuellement scindé en différentes parties afin d'apaiser les tensions politiques en Turquie. Dans le même temps, la coordination entre les factions kurdes sera maintenue afin de préserver une stratégie commune pour préserver sa propre identité et se projeter dans l'avenir.

Avec la chute du gouvernement Assad, les Kurdes voient l'inéluctabilité d'un reformatage des frontières de la région, qui étaient des retombées au lendemain de la Première Guerre mondiale et ne prenaient pas en compte leurs intérêts vitaux. Si les Kurdes ont réussi à obtenir l'autonomie en Irak, ils seront désormais désireux de participer au destin de la « restructuration » de la Syrie, quel qu'en soit le prix. Compte tenu de leur puissant lobby étranger et du soutien apparent d'un certain nombre de pays, leurs aspirations pourraient bien être politiquement formalisées.

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Outre les États-Unis et, probablement, les pays de l'UE qui soutiendront les idées de fédéralisation et les Kurdes (ainsi que les chrétiens) de Syrie, un autre acteur régional sérieux sera en mesure d'interférer dans les processus actuels : Israël. Guidé par sa propre sécurité, Israël a déjà occupé une partie de la Syrie, justifiant cette occupation par la nécessité d'étendre la zone tampon près des hauteurs du Golan (qui ont été occupées bien plus tôt). Israël, quel que soit le Premier ministre, ne voudra pas laisser émerger un projet salafiste-néo-ottoman près de ses frontières, surtout si l'on considère les liens entre la Turquie, les Frères musulmans, qui sont interdits en Russie, et le Hamas.

Le Jerusalem Post a également rapporté qu'Israël devrait se préparer à une confrontation directe avec la Turquie dans le cadre des tentatives de cette dernière de restaurer l'Empire ottoman.

Une note politique soumise au premier ministre, au ministre de la défense et au ministre des finances d'Israël affirme que le risque d'unification des factions syriennes constituerait une menace pour la sécurité d'Israël et que les forces soutenues par la Turquie pourraient prétendument agir par procuration et créer de l'instabilité dans la région.

C'est pourquoi Tel-Aviv soutiendra activement les partisans de la fédéralisation et d'un État laïque, ainsi que ses alliés de longue date, à savoir les Kurdes.

Après l'indépendance, Israël s'est retrouvé dans un environnement arabe hostile, ce qui l'a contraint à chercher des alliés régionaux. L'un d'entre eux était l'Iran avant la révolution islamique de 1979. Un autre était les Kurdes, et Israël les a activement soutenus depuis le premier soulèvement de Mustafa Barzani en Irak (photo), qui a commencé en 1961. Depuis lors, l'interaction kurdo-israélienne s'est progressivement développée.

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Le deuxième facteur important est la présence même des Kurdes dans l'establishment israélien. Bien qu'il soit communément admis qu'Israël est peuplé de Juifs ethniques (à l'exception de la minorité arabe, des Druzes et de quelques autres), ce n'est pas le cas. Le pays compte une importante diaspora kurde qui participe activement à la vie politique. La raison en est qu'auparavant, pendant les guerres israélo-arabes, des familles juives kurdes ont été expulsées de Syrie et d'Irak. Aujourd'hui, au moins 200.000 personnes d'origine kurde vivent en Israël. Par exemple, l'actuel ministre des affaires étrangères, Gideon Saar, et le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (qui a des opinions sionistes plutôt radicales) sont d'origine kurde. En outre, de nombreux officiers de haut rang de l'armée israélienne et d'autres forces de sécurité sont également kurdes.

Ces données indiquent le début d'une nouvelle période plutôt difficile pour la Syrie. Bien que la présence minimale de la Russie soit toujours en place, différents scénarios doivent être élaborés, y compris une évaluation du système de sécurité régional. Compte tenu de l'accord de partenariat stratégique global avec l'Iran, la question syrienne ne peut être négligée, bien que ces plans aient déjà suscité des inquiétudes aux États-Unis, qui considèrent le nouveau traité entre la Russie et l'Iran comme un prélude au retour des groupes armés iraniens en Syrie et à une assistance accrue au Hezbollah.

jeudi, 09 janvier 2025

L’appétit de Trump

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L’appétit de Trump

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/lappetito-di-trump/

Trump semble avoir un appétit considérable… Si bien que, peu avant son entrée en fonction au Bureau Ovale, il sème la peur à grande dose. Mais pas chez les Russes ou les Chinois, qui pourtant le regardent avec beaucoup de méfiance. C’est aux Européens, ses alliés/ses subalternes, qu’il inspire de la crainte.

Et c’est précisément vers eux qu’il semble diriger ses appétits, toujours plus manifestes et imposants.

Selon le Tycoon, donc, le Groenland, cette grande île subarctique, doit bientôt devenir américaine. Le fait qu’elle continue, officiellement, à faire partie du Danemark ne l’intéresse pas. Pas plus que le fait que ce petit royaume soit un allié des États-Unis. Le Groenland représente une nécessité stratégique pour Washington. Point final.

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Ensuite… le Canada. Trudeau a fait son temps. Mais il a également dû s’en aller, emporté par des scandales de toutes sortes.

Très bien, dit Trump. Il est temps d’en finir avec cette fiction du Commonwealth. Avec ce Canada qui appartient, officiellement, à la Couronne britannique. À un roi lointain, sans importance.

Le Canada est américain. Et, par conséquent, il doit pleinement intégrer les États-Unis.

Les grands médias italiens, et les experts qui pontifient du haut de divers podiums, présentent ces sorties soudaines de Trump comme les signes d’une sorte de folie. Une preuve, selon eux, de l’inadéquation de l’homme à occuper une fonction aussi élevée.

Je me permets de ne pas être d’accord. Car, certes, Trump ne respecte en rien les canons habituels de l’expression politique et diplomatique. Et il a, sans aucun doute, une forte tendance au personnalisme et à l’excentricité. Toutefois, il n’est pas fou. Et, en réalité, il a une vision bien claire de l’Amérique et de son rôle international.

Et cette vision ne lui est pas propre.

Car Trump représente véritablement l’Amérique. Celle, profonde, qui est très éloignée des canons conventionnels et des stéréotypes auxquels nous avons été, pendant trop longtemps, habitués. Et ces stéréotypes correspondent davantage à des élites, ou si l’on préfère, à des cercles internationaux fermés. Américains seulement de nom, en réalité autoréférentiels et éloignés du peuple. De tout peuple, et en particulier du peuple américain.

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Ce peuple, lui, se reconnaît dans Trump. Et dans ses déclarations, même les plus extrêmes. C’est l’Amérique profonde, celle qui travaille et qui produit. Celle qui n’a rien à voir avec la haute finance de Wall Street.

Une Amérique que nous ignorons. Que nous ne connaissons pas et ne comprenons pas. Tout comme, pour elle, nous autres Européens sommes des étrangers. Voire de véritables aliens.

Cette Amérique semble désormais arrivée au pouvoir aux États-Unis. Et décidée à faire sauter les vieux schémas de la politique internationale. Des schémas remontant à la Seconde Guerre mondiale, et peut-être même à des époques antérieures.

Sera-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Difficile à prévoir. Tout comme il est difficile, pour l’instant, de savoir si Trump aura la force et la détermination de mener ce changement jusqu’au bout.

Une chose est toutefois certaine: il représente la seule nouveauté marquante dans un paysage politique stagnant et sclérosé comme l’est, depuis longtemps, celui du prétendu « Occident ».

dimanche, 05 janvier 2025

L'Inde, le Convive de pierre

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L'Inde, le Convive de pierre

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/india-il-convitato-di-pietra/

Depuis quelque temps, l'attention des médias est presque totalement focalisée sur la Russie et le Moyen-Orient. Et l'on parle très peu de la Chine, qui est aussi le géant émergent, ou plutôt émergé, et dont dépendent en grande partie les équilibres et les déséquilibres du Monde. Et qui influe surtout sur les tensions et conflits, plus ou moins latents, dans la région cruciale de l'Indo-Pacifique.

Mais si la Chine fait l'objet de rumeurs sporadiques, l'Inde est entourée d'un véritable silence. Un silence assourdissant.

Peu de nouvelles nous viennent de cette Inde pourtant d'importance capitale pour la marche du monde. Et, surtout, nous n'en recevons, de la médiacratie occidentale, que des analyses partielles et fragmentaires. Qui continuent à faire prévaloir une image du sous-continent indien plus liée aux romans de Salgari qu'à la réalité.

Or, en réalité, l'Inde d'aujourd'hui, l'Union indienne, représente le Convive de pierre de la scène politique et économique mondiale.

Avec une croissance vraiment impressionnante de son système industriel. Et, surtout, avec un système financier qui a fait de sa bourse le deuxième centre mondial de capitaux propres.

Ce qui lui permet de devenir un centre d'attraction pour tous les pays qui craignent de se soumettre à l'hégémonie américaine dans ce secteur. Et ils sont nombreux, de plus en plus nombreux. Compte tenu de la politique essentiellement impérialiste de Washington, qui en effraie plus d'un.

En fait, l'Inde tente sérieusement de devenir un centre financier indépendant à la fois des États-Unis et de l'économie chinoise, très forte et voisine.

C'est un rôle qui n'est pas sans danger, mais vers lequel elle s'oriente très résolument.

Bien sûr, le prix à payer n'est pas mince.

Le sous-continent indien a en effet renoncé à toute politique de protection sociale, adoptant un libéralisme fort. Ce qui, inévitablement, pèse lourdement sur les masses les plus pauvres et creuse un fossé de plus en plus grand entre elles et les nouvelles classes émergentes. Les enfants, si l'on peut dire, de la nouvelle politique financière de l'Inde.

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Une politique qui a, à toutes fins utiles, un nom. Narendra Damodardas Modi, le leader du Parti du peuple indien, au pouvoir sans interruption depuis mai 2014.

Une période très longue pour une démocratie. Et en effet, Modi a été accusé à plusieurs reprises d'utiliser des moyens coercitifs, durs et fondamentalement anti-démocratiques pour atteindre ses objectifs. Et d'avoir plongé une grande partie de la population dans la misère.

Cependant, il est également vrai que le souriant et rusé Modi a fait de l'Inde le nouveau protagoniste de la scène économique mondiale. Et une véritable puissance, même militaire, capable de se maintenir indépendante des États-Unis et de la Chine.

Bien sûr, c'est un nationaliste hindou ardent, avec un passé dans les groupes activistes durs. Mais c'est aussi un très bon politicien, comme il l'a prouvé pendant longtemps en tant que gouverneur du Gujarat. Et comme il le montre depuis dix ans à partir de centres de pouvoir installés à Dehli.

Son objectif semble très clair.

Faire de l'Inde le principal centre d'attraction financière des BRICS, et des autres pays émergents sur la scène internationale. En évitant toutefois un choc frontal avec Washington.

Si bien que les positions de Dehli sur la scène internationale apparaissent, pour être généreuses, ambiguës. Toujours suspendue entre l'Est chinois et l'Ouest américain. Tentant de se ménager un espace d'action autonome de plus en plus large. Tout en évitant les conflits directs.

Il est pour l'instant très difficile de dire si cette action sera productive à l'avenir ou si elle débouchera sur une crise, tant interne qu'externe.

Modi sourit. Et va droit au but.

L'avenir dira s'il a raison d'agir ainsi.

Neuf nouveaux partenaires pour les BRICS afin d’encercler l’Occident collectif dirigé par les États-Unis

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Neuf nouveaux partenaires pour les BRICS afin d’encercler l’Occident collectif dirigé par les États-Unis

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/altri-9-partner-per-i-brics-per-accerchiare-loccidente-collettivo-a-guida-usa/

Biélorussie, Bolivie, Cuba, Indonésie, Kazakhstan, Malaisie, Thaïlande, Ouganda et Ouzbékistan: l’année 2025 commence avec ces nouveaux partenaires des BRICS. Partenaires, et non membres à part entière ayant droit de vote, mais faisant néanmoins partie de cette structure alternative à l’Occident collectif dont les politiques sont souvent biaisées. Contrairement à l’OTAN, les BRICS ne sont pas une alliance militaire, ni même une alliance politique au sens strict.

Ils n’ont rien à voir avec l’Union européenne, bien que Bruxelles fasse tout pour effacer l’identité européenne.

Cependant, les BRICS deviennent une alternative, y compris sur le plan politique, au moment même où la puissance économique de ce groupe de pays associés sous diverses formes ne cesse de croître. L’Occident collectif, qui a utilisé l’arme des sanctions pour frapper quiconque faisait obstacle à l’empire américain, perd de son efficacité dès lors que le reste du monde trouve des moyens de contourner ces sanctions.

On l’a déjà constaté avec les menaces de Washington contre l’Inde à propos des accords conclus avec Moscou et Téhéran. Modi les a simplement ignorées, et les Américains ont fait semblant de ne rien voir pour ne pas provoquer davantage un pays devenu de plus en plus essentiel dans les équilibres mondiaux.

Les nouveaux partenaires des BRICS sont très différents les uns des autres, y compris sur le plan économique. Si Cuba rejoint principalement pour obtenir des aides, la présence de l’Indonésie garantit, à l’inverse, une contribution importante au commerce interne du groupe. De plus, la répartition géographique des partenaires constitue un renforcement notable, avec des pays européens, asiatiques, africains et latino-américains.

Il serait illusoire, à Rome et à Bruxelles, de croire que cet élargissement est terminé. Quatre autres pays devraient adhérer prochainement, et d’autres encore ont déjà présenté leur candidature. L’encerclement se resserre. Et les discours autour du Plan Mattei ne suffiront pas à le briser.

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samedi, 04 janvier 2025

Le défilé impérialiste de la nouvelle année

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Le défilé impérialiste de la nouvelle année

par Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/30/imperialismien-uuden-v...

« L’Ukraine sera bientôt à nouveau divisée, et cela aura des conséquences stratégiques », affirme Vladislav Sourkov, ancien proche collaborateur de l’administration présidentielle de Vladimir Poutine, dans sa dernière tribune.

Selon lui, la première conséquence naturelle de la « victoire de la Russie » serait le ralentissement de « l’orientalisation forcée ». Sourkov ne prône pas un retour à une « occidentalisation insipide », mais simplement une réduction modérée de l’influence asiatique.

« Finalement, le district militaire nordique [de la Russie] étendra, au sens géopolitique, notre territoire précisément vers l’ouest, en découpant une seconde fenêtre sur l’Europe », laisse entendre de manière cryptique l’ancien « éminence grise » du Kremlin.

Selon Sourkov, un instinct d’imitation conduit également à une seconde conséquence stratégique. Puisque les Russes, en tant que groupe ethnique phare de l’Eurasie, démontrent un succès impressionnant dans la réinterprétation du concept historiographique de translatio imperii (la transmission du pouvoir impérial), de plus en plus d’autres nations souhaitent également revendiquer des États audacieux et belliqueux, « sans frontières ».

« La Turquie s’occupe du Caucase du Sud et de la Syrie selon les meilleures traditions de la Sublime Porte. Israël pousse inexorablement ses voisins à s’éloigner de son territoire-sanctuaire. La Chine construit prudemment ses routes de la soie sur tous les continents. Les bruyants nains baltes tentent de chevaucher l’Europe vacillante pour l’entraîner dans une offensive antirusse. Trump réclame le Groenland, le Canada et le canal de Panama pour l’Amérique », énumère Sourkov.

« En somme, la Russie est entourée de ses doubles et imitateurs, qui présentent un véritable défilé de toutes sortes d’impérialismes : mineurs ou grandioses, locaux ou globaux, souvent ridicules, mais bien plus souvent sérieux. »

Le « désordre bipolaire » des relations internationales, caractéristique de l’affrontement entre les deux empires que furent les États-Unis et l’Union soviétique, est en train de céder la place à un « désordre multipolaire », où divers acteurs agissent à leur guise, démontrant que l’« ordre international fondé sur des règles » dirigé par l’Occident est désormais mort et enterré.

Les opinions de Sourkov ne reflètent pas nécessairement les plans actuels du gouvernement russe, mais sa vision est-elle complètement fausse ? Une grande agitation géopolitique semble en effet se profiler pour l’année 2025, avec des tentatives de création de nouveaux empires et zones d’influence, dotés de centres et de périphéries.

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mercredi, 18 décembre 2024

Exigence effrontée envers les pays BRICS: Trump va-t-il trop loin?

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Exigence effrontée envers les pays BRICS: Trump va-t-il trop loin?

Washington. Sous la future présidence de Donald Trump, le conflit entre l'économie occidentale dominée par le dollar et le bloc émergent des BRICS pourrait s'intensifier. Trump a récemment ciblé les efforts de certains pays BRICS visant à réduire leur dépendance au dollar et les a explicitement menacés de représailles si ces efforts se poursuivaient. Parmi les destinataires de ces menaces figurent notamment la Russie, la Chine, l’Inde, ainsi que les Émirats arabes unis et d’autres pays membres des BRICS depuis début 2024.

Sur son réseau social "Truth Social", Trump a menacé les pays BRICS d'imposer des droits de douane (punitifs) de 100% s'ils abandonnaient le dollar comme moyen de paiement international et créaient une monnaie concurrente. Trump a même exigé qu’ils s’engagent à ne jamais poursuivre un tel objectif. Textuellement, il a déclaré: «Nous exigeons de ces pays un engagement à ne pas créer de nouvelle monnaie BRICS ni à soutenir une autre devise pour remplacer le puissant dollar américain».

À défaut, ces pays seraient frappés par des droits de douane de 100 % « et devraient s'attendre à devoir renoncer à vendre [leurs produits] à la formidable économie américaine ».

Cette menace est à la fois risquée et présomptueuse. La dédollarisation est en effet déjà en cours depuis un certain temps, accélérée par les sanctions occidentales imposées au début de la guerre en Ukraine et par l’exclusion de la Russie du système de paiements SWIFT. D’autres pays, comme la Chine, qui se considèrent comme des cibles potentielles des sanctions américaines, ont intensifié leurs efforts pour réduire leur dépendance au dollar et privilégier l’utilisation des monnaies locales. La monnaie chinoise, le yuan (renminbi), est particulièrement utilisée comme alternative. De plus, des pays comme l’Arabie saoudite souhaitent également abandonner le dollar. En juin dernier, ce géant pétrolier a décidé de ne pas renouveler l’accord pétrodollar vieux de 50 ans – un tournant stratégique significatif. Les observateurs estiment que cette décision aura un impact majeur sur le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Lors du dernier sommet des BRICS à Kazan, le projet de création d'une monnaie commune a été temporairement suspendu, mais seulement reporté à une date ultérieure, non encore précisée. Actuellement, le groupe BRICS représente environ 45% de la population du globe et 35% de l'économie mondiale – plus que le G7, le groupe des pays industriels occidentaux. Environ 30 autres pays souhaitent également rejoindre les BRICS.

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La question n'est donc pas de savoir si, mais quand le dollar perdra sa position de monnaie de réserve mondiale dominante. À Moscou, la réponse aux exigences de Trump a été diplomatiquement réservée mais sans équivoque. Selon l'agence de presse russe Interfax, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré lundi que l’attractivité du dollar « s’érode déjà » et que la monnaie américaine perdait de son influence à l’échelle mondiale.

« Si les États-Unis continuent de forcer les pays à utiliser le dollar, cela renforcera encore davantage la tendance à passer aux paiements en devises nationales », a prédit Peskov. Il a ajouté qu’il s’agit d’une tendance déjà en cours, qui ne concerne pas seulement les pays BRICS.

Le futur président américain semble toutefois déterminé à imposer le dollar au reste du monde à tout prix, malgré les risques d’escalade des conflits commerciaux qui, en fin de compte, pourraient nuire à l’économie américaine elle-même. Trump a récemment annoncé qu’il mettrait en œuvre dès son premier jour au pouvoir une politique commerciale agressive avec des droits de douane élevés contre la Chine, ainsi que contre ses voisins directs, le Canada et le Mexique. Il a justifié ces mesures par le trafic de drogue et d’êtres humains à la frontière. Cette annonce alimente les craintes d’une guerre commerciale entre les États-Unis et deux de leurs plus grands partenaires commerciaux. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a averti que le plan tarifaire de Trump aurait des conséquences désastreuses pour les deux pays – et a laissé entendre que des mesures de rétorsion pourraient être envisagées (mü).

Source: Zu erst, 12/2024.

Politique énergétique et instabilité en Syrie

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Politique énergétique et instabilité en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/10/energiapolitiikkaa-ja-...

La chute du régime d’Assad et le passage (du moins pour l’instant) de la Syrie aux mains des rebelles islamistes ont surpris beaucoup de monde. Dans une tentative de comprendre ces événements qui furent rapides, toutes sortes de théories et d’hypothèses ont été avancées, mais la majorité des informations reste pure spéculation, faute de faits concrets.

Il y a des années déjà, on estimait que la « guerre civile » syrienne avait éclaté lorsque Assad avait refusé le projet de gazoduc soutenu par l’Occident, le Qatar et la Turquie. Ainsi est née la narration médiatique dominante d’un « régime tyrannique » contre lequel luttait « l’opposition syrienne », avec ses casques blancs. Dans cette théorie, la Russie serait intervenue pour consolider ses propres intérêts en matière de politique énergétique.

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Tout le tumulte dans la région trouve ses origines dans le programme américain Timber Sycamore, qui a financé et armé divers groupes combattant le gouvernement syrien. Les vassaux occidentaux, à savoir l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et la Jordanie, ont également soutenu les rebelles. Israël, fidèle à sa politique, a soigné dans ses hôpitaux des terroristes qui combattaient Assad.

Après la chute de Damas ce week-end, les forces israéliennes se sont empressées de pénétrer plus profondément en Syrie. L’armée de l’air israélienne a déjà effectué plus d’une centaine de frappes aériennes contre des cibles militaires. L’armée sioniste a détruit des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes de défense aérienne et des dépôts d’armes, sous prétexte d’assurer sa propre sécurité.

Il s’agit de l’une des plus grandes opérations offensives de l’histoire de l’armée de l’air israélienne. Contrairement à ce que les États-Unis avaient fait en se retirant d’Afghanistan, aucun équipement militaire fonctionnel n’a été laissé au nouveau gouvernement. Il est donc probable que les rebelles islamistes ne puissent pas établir un émirat en Syrie à l’image de ce que fit le mouvement taliban.

Israël ne souhaite ni une Syrie forte ni unifiée. Son plan serait plus compatible avec une région plongée dans l’instabilité. La Syrie pourrait devenir une nouvelle Libye, où des seigneurs de guerre et divers groupes s’affronteraient, tandis qu’à proximité, un État sécuritaire extrémiste juif étendrait ses colonies. Qu’adviendra-t-il alors des ambitions ottomanes d’Erdoğan dans cette équation?

Selon l’Arabie saoudite, les sionistes cherchent à saboter les possibilités pour les Syriens de retrouver des conditions de vie sûres. L’Irak et le Qatar ont également condamné les actions d’Israël, mais qui pourrait réellement empêcher le régime de Tel Aviv d’agir ? L’administration Biden prétend soutenir le nouveau gouvernement syrien.

Les hauteurs du Golan, illégalement occupées, sont désormais considérées par les sionistes comme une « partie intégrante de l’État d’Israël ». Israël a annexé les hauteurs du Golan syrien en 1981, après quoi la compagnie énergétique américaine Genie Energy, appartenant à des intérêts judéo-américains, a commencé à y forer du pétrole. L’intérêt de diverses parties pour la Syrie semble être lié non seulement à des objectifs géopolitiques, mais aussi à des projets énergétiques, notamment pétroliers et gaziers.

Quel que soit l’avenir de la Syrie, les 54 années de règne de la famille Assad ont pris fin. Né en 1965, Bachar al-Assad a au moins évité le sort de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, obtenant un refuge en Russie, où lui et sa famille pourront mener une vie luxueuse à l’abri de la politique.

mardi, 17 décembre 2024

Le gouvernement globaliste du Canada s'effondre

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Le gouvernement globaliste du Canada s'effondre

Source: https://report24.news/kanadas-globalisten-hoerige-regieru...

Le gouvernement canadien, fidèle au Forum Économique Mondial (WEF), se désintègre. Le ministre du Logement Fraser et la ministre des Finances Freeland ont annoncé leur démission. Même le Premier ministre Trudeau semble en avoir assez. Le Canada pourrait bientôt organiser de nouvelles élections – avec une victoire très probable des conservateurs.

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Dans la capitale canadienne Ottawa, les événements se précipitent. La femme la plus puissante du cabinet de Justin Trudeau, Chrystia Freeland (photo), ministre des Finances, a annoncé hier, à la surprise générale, sa démission – un coup de tonnerre qui secoue le paysage politique canadien.

La raison du départ de Mme Freeland est aussi simple qu’explosive : Trudeau voulait la reléguer à un autre poste. Mais au lieu d’accepter un simple transfert, la politicienne, fidèle au WEF, tout comme Trudeau, a tiré la sonnette d’alarme. Dans une lettre de démission remarquablement cinglante publiée sur X (anciennement Twitter), elle a clairement indiqué qu’il s’agissait d’un conflit interne au parti.

« Depuis quelques semaines, vous et moi sommes en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada », écrit-elle à l’adresse de Trudeau. Le véritable point de rupture : les droits de douane menaçants de 25 % imposés par le futur président américain Trump. Alors que Trudeau semble vouloir continuer à distribuer des cadeaux électoraux, Freeland plaide pour une politique stricte d’austérité afin de se préparer à la guerre commerciale imminente.

Les marchés financiers ont réagi immédiatement : le dollar canadien a chuté à son plus bas niveau depuis la crise du Covid. Mais ce n’est pas tout. Le ministre du Logement, Sean Fraser, a lui aussi jeté l’éponge ce week-end et ne se présentera pas aux prochaines élections. Deux poids lourds quittent le cabinet – cela ressemble fort à des rats qui abandonnent un navire en perdition.

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Mais ce n’est pas encore tout : selon les informations de la chaîne canadienne CTV News, Trudeau envisagerait désormais lui-même de démissionner ou de dissoudre le Parlement. Selon certaines sources, il aurait déjà informé son cabinet et prévoit de prononcer un discours devant le Parlement dans la journée. Si cela se confirme, le Canada serait, après la France, l’Allemagne et la Corée du Sud, la quatrième démocratie occidentale à voir son gouvernement sombrer dans une crise existentielle. Les démocraties autrefois stables de l’Occident ressemblent de plus en plus à des châteaux de cartes politiques.

Le plus grand défi reste encore à venir pour le Canada : une possible guerre commerciale avec les États-Unis pourrait mettre le pays à l’épreuve. Les provinces riches en pétrole de l’Ouest, notamment l’Alberta et la Saskatchewan – bastions de l’opposition conservatrice – pourraient alors devenir des poudrières.

Pour Justin Trudeau, autrefois l’enfant chéri de la politique progressiste et globaliste, cela pourrait bien marquer la fin de sa carrière politique. Comme l’avait si justement dit Margaret Thatcher : « Le problème avec le socialisme, c’est qu’à un moment donné, on finit par manquer de l’argent des autres. » Dans le cas de Trudeau, on pourrait ajouter : et à un moment donné, on manque aussi de ministres loyaux.

Un monde sans paix à cause des convoitises américaines

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Un monde sans paix à cause des convoitises américaines

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/mondo-senza-pace-per-le-brame-s...

En 2011, la Libye laïque et socialiste, dirigée par Mu'Ammar Kadhafi, a été plongée dans le chaos, comme la Syrie aujourd'hui. Déjà à l'époque, les islamistes avaient déstabilisé le pays, tué Kadhafi et détruit toutes les formes de laïcité, de socialisme et de démocratie dans le pays.

C'est ce qui vient d'arriver à la Syrie laïque et socialiste, dirigée par Bachar el-Assad, qui avait été réélu à une large majorité en 2021.

Déposé par les habituels islamistes, des déstabilisateurs, improprement appelés « rebelles » par nos médias.

Adieu la laïcité, adieu le socialisme arabe, seul rempart contre l'islam radical.

Après tout, le même scénario s'est déroulé en Yougoslavie, alors socialiste et laïque, au début des années 1990.

Et les pays capitalistes libéraux, les États-Unis en premier lieu, ont soufflé sur les braises au lieu d'éteindre le feu.

Seules la Russie et la Chine ont été en première ligne contre le terrorisme déstabilisateur en Syrie.

Aujourd'hui, les États-Unis et l'Union européenne craignent à juste titre la radicalisation de la Syrie aux mains des islamistes, mais qu'ont-ils fait jusqu'à présent ?

Qu'ont-ils fait, ces dernières années, à part soutenir et envoyer des armes à des gouvernements bellicistes et plus ou moins d'extrême droite, ainsi que sanctionner des pays laïques et socialistes (la Syrie elle-même, ainsi que Cuba, le Venezuela, et pas seulement ces pays-là...)?

Laissant de côté la politique abyssale et irréfléchie de Biden, le nouvel élu Trump serait d'ailleurs mal avisé de vouloir que les États-Unis quittent l'OTAN, mais il devrait se faire le promoteur d'un renouveau de l'OTAN et d'un changement total de rythme de l'Alliance.

Promouvoir l'entrée dans l'Alliance atlantique de la Russie (qui l'a demandé dans les années 2000) et de la Chine (il y a des dirigeants chinois qui, en 1999, ont émis cette hypothèse), ainsi que d'autres pays, les BRICS in primis, œuvrant ainsi à l'arrêt de tous les conflits et différends internationaux.

Rendre l'Alliance capable de travailler, par conséquent, sur des choses sérieuses et réellement utiles et nécessaires: la sécurité internationale, la lutte contre le terrorisme et le cyberterrorisme, la prévention des catastrophes naturelles en premier lieu.

Le monde a changé et les Etats-Unis, comme l'UE tout aussi irresponsable, devraient s'en rendre compte.

Il n'y a plus d'hégémonie mondiale et il est juste et naturel qu'il y en ait plus.

Le monde est multipolaire et fait face à de nouveaux défis et dangers. Il s'agit notamment du fondamentalisme religieux et de nouvelles manifestations d'intolérance, ainsi que de conflits inimaginables, même pendant la terrible guerre froide.

Des situations que les dirigeants actuels des États-Unis et de l'UE ne semblent pas du tout en mesure d'aborder sérieusement et habilement ; au contraire, ils semblent continuer à attiser les flammes.

En outre, Trump parle encore de droits de douane, une autre mesure totalement idéologique et économiquement désavantageuse pour tout le monde.

Les divisions en bloc, les idéologies, les oppositions, ne font qu'empêcher ce qui est vraiment nécessaire, et jamais autant que dans ces années-ci, années de folie et d'insouciance: le dialogue, la coopération, la stabilisation, la prospérité commune, la sécurité.

Verrons-nous à nouveau la lumière dans cette obscurité ?

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mercredi, 11 décembre 2024

L'UE et la cour constitutionnelle roumaine annulent les élections roumaines: un futur mode d'action pour la dictature des eurocrates ?

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L'UE et la cour constitutionnelle roumaine annulent les élections roumaines: un futur mode d'action pour la dictature des eurocrates?

Bucarest/Bruxelles. Après l'annulation surprise du premier tour des élections présidentielles roumaines par la Cour constitutionnelle roumaine, l'état d'urgence politique règne dans ce pays du sud-est de l'Europe. En réaction immédiate à l'arrêt de la Cour suprême, le président Klaus Johannis, dont le mandat devait normalement s'achever le 21 décembre, a annoncé son intention de continuer à exercer ses fonctions jusqu'à une date indéterminée.

L'arrêt de la Cour constitutionnelle a également annulé les résultats des élections législatives du 1er décembre - le scrutin doit désormais être entièrement remis en jeu. Aucune date n'est prévue à cet effet. Lors des élections législatives, trois partis de droite avaient réussi à entrer au Parlement de Bucarest avec un total d'environ 30 pour cent, soit trois fois plus que lors des dernières élections.

Les observateurs s'accordent à dire que le jugement de la Cour constitutionnelle, sans précédent dans l'histoire roumaine, est un jugement de complaisance à l'égard de l'UE. Peu de temps auparavant, la Commission européenne avait dénoncé une prétendue influence russe sur les élections et accusé le vainqueur surprise, le candidat indépendant de droite Călin Georgescu, d'avoir été manipulé à l'aide du média social TikTok. La Cour constitutionnelle de Bucarest a repris cette accusation, mais n'a fourni aucune preuve dans sa motivation pour l'annulation des élections.

L'opinion publique roumaine est désormais indignée par la mise à l'écart de fait du peuple souverain. Même la concurrente défaite de Georgescu, Elena Lasconi du parti technocratique néolibéral « Union Sauve la Roumanie » (USR), qui avait obtenu 19,7 pour cent au premier tour des élections, a protesté énergiquement contre l'annulation du scrutin. « Aujourd'hui, le moment est venu où l'Etat roumain a bafoué la démocratie. Dieu, le peuple roumain, la vérité et la loi l'emporteront et trouveront les coupables de la destruction de notre démocratie », a-t-elle commenté sur Youtube, invoquant la “volonté légitime” et le droit des plus de neuf millions d'électeurs à pouvoir voter pour le candidat de leur choix. La décision de la Cour constitutionnelle est « illégale, immorale et destructrice de la démocratie ».

La suite des événements est totalement ouverte. On ne sait pas non plus si Georgescu sera à nouveau sur les listes électorales lors du nouveau scrutin - une enquête a été ouverte à son encontre.

Les observateurs soulignent le caractère de précédent que revêtent les événements en Roumanie. Un scénario roumain pourrait également se produire en Allemagne, où les nouvelles élections du Bundestag sont prévues début 2025, si un bon résultat de l'AfD à Bruxelles suscite également la désapprobation des pontes de l'eurocratie. Maximilian Krah, eurodéputé non inscrit de l'AfD, a résumé la situation sur X: "Si l'establishment en Roumanie réussit son coup d'Etat, aucune élection dans l'UE ne sera plus à l'abri d'une annulation. Georgescu et ses partisans se battent désormais non seulement pour la Roumanie, mais aussi pour la démocratie dans toute l'Europe" (mü).

Source: Zue rst, Dec. 2024.

Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

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Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ankara-e-tel-aviv-si-spartiscon...

Ce ne sont probablement pas Erdogan et Netanyahou qui s'affronteront. Au contraire, ils continueront à faire des affaires ensemble. En haut et en bas du comptoir, comme c'est le cas depuis un an: depuis Ankara, Erdogan a tonné contre le boucher de Tel-Aviv, jurant qu'il romprait toutes les relations d'affaires avec les criminels israéliens. Puis il a continué à vendre tout ce dont Netanyahou avait besoin pour poursuivre le massacre à Gaza.

Les pays arabes et l'Iran ont fait de même: les affaires sont les affaires et elles sont plus importantes que des milliers d'enfants palestiniens assassinés.

Désormais, la Turquie et Israël se partageront également la Syrie. Tel Aviv pour la prévention et la sécurité contre le Hezbollah ou les djihadistes qui ont occupé Damas. Ankara pour la prévention et la sécurité contre les Kurdes. Bref, ils ne le font pas pour des raisons coloniales, mais seulement pour se défendre. Seuls les politiciens italiens le croient ou font semblant de le croire. Minus quam.

Mais la Turquie et Israël ont des objectifs, réels, qui amèneront les deux pays à un conflit final. Netanyahou n'avait pas encore fini de célébrer l'élimination d'Assad qu'il commençait déjà à spéculer sur la nécessité d'aider les Kurdes à créer un État indépendant en Syrie. Tout cela pour menacer Ankara et favoriser l'établissement du Grand Israël.

A l'inverse, il n'est certainement pas nouveau qu'Erdogan rêve d'une reconstitution de l'Empire ottoman. En incorporant la Syrie, mais aussi en étendant son contrôle sur la Libye et en jouant un rôle de premier plan en Asie centrale. Là où il exerce déjà une influence sur l'Azerbaïdjan.

Leurs objectifs respectifs vont donc se télescoper. Avec des conséquences difficiles à prévoir. Car Israël, soutenu militairement par Washington, n'est pas membre de l'OTAN. Mais la Turquie l'est. Par conséquent, au premier missile tiré de Tel Aviv, ou à la première frappe comme les pro-israéliens du Tg5 appellent les bombardements contre les Palestiniens, tout le front de l'OTAN devrait intervenir contre Israël.

C'est risible rien que d'y penser. Et Erdogan, qui essaie également de maintenir de bonnes relations avec Moscou, le sait très bien. Et si les Russes conservent leurs bases en Syrie, la Turquie pourra les utiliser.

Bien entendu, cette menace de guerre en Méditerranée laisse la politique italienne totalement indifférente. L'époque de Craxi et du rôle pacificateur de l'Italie en Méditerranée est révolue.

Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

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Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ankara-e-tel-aviv-si-spartiscon...

Ce ne sont probablement pas Erdogan et Netanyahou qui s'affronteront. Au contraire, ils continueront à faire des affaires ensemble. En haut et en bas du comptoir, comme c'est le cas depuis un an: depuis Ankara, Erdogan a tonné contre le boucher de Tel-Aviv, jurant qu'il romprait toutes les relations d'affaires avec les criminels israéliens. Puis il a continué à vendre tout ce dont Netanyahou avait besoin pour poursuivre le massacre à Gaza.

Les pays arabes et l'Iran ont fait de même: les affaires sont les affaires et elles sont plus importantes que des milliers d'enfants palestiniens assassinés.

Désormais, la Turquie et Israël se partageront également la Syrie. Tel Aviv pour la prévention et la sécurité contre le Hezbollah ou les djihadistes qui ont occupé Damas. Ankara pour la prévention et la sécurité contre les Kurdes. Bref, ils ne le font pas pour des raisons coloniales, mais seulement pour se défendre. Seuls les politiciens italiens le croient ou font semblant de le croire. Minus quam.

Mais la Turquie et Israël ont des objectifs, réels, qui amèneront les deux pays à un conflit final. Netanyahou n'avait pas encore fini de célébrer l'élimination d'Assad qu'il commençait déjà à spéculer sur la nécessité d'aider les Kurdes à créer un État indépendant en Syrie. Tout cela pour menacer Ankara et favoriser l'établissement du Grand Israël.

A l'inverse, il n'est certainement pas nouveau qu'Erdogan rêve d'une reconstitution de l'Empire ottoman. En incorporant la Syrie, mais aussi en étendant son contrôle sur la Libye et en jouant un rôle de premier plan en Asie centrale. Là où il exerce déjà une influence sur l'Azerbaïdjan.

Leurs objectifs respectifs vont donc se télescoper. Avec des conséquences difficiles à prévoir. Car Israël, soutenu militairement par Washington, n'est pas membre de l'OTAN. Mais la Turquie l'est. Par conséquent, au premier missile tiré de Tel Aviv, ou à la première frappe comme les pro-israéliens du Tg5 appellent les bombardements contre les Palestiniens, tout le front de l'OTAN devrait intervenir contre Israël.

C'est risible rien que d'y penser. Et Erdogan, qui essaie également de maintenir de bonnes relations avec Moscou, le sait très bien. Et si les Russes conservent leurs bases en Syrie, la Turquie pourra les utiliser.

Bien entendu, cette menace de guerre en Méditerranée laisse la politique italienne totalement indifférente. L'époque de Craxi et du rôle pacificateur de l'Italie en Méditerranée est révolue.

La Russie attaquée sur plusieurs fronts: stratégies, tensions et jeu géopolitique mondial

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La Russie attaquée sur plusieurs fronts: stratégies, tensions et jeu géopolitique mondial

Par Marcelo Ramirez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/rusia-bajo-ataque-en-mu...

Dans un contexte d'intensification des conflits mondiaux, la Russie est soumise à des pressions multiples qui remettent en cause sa position stratégique et sa capacité de réaction militaire. Alors que le Kremlin continue d'accroître l'intensité de ses opérations en Ukraine, dévoilant même de nouveaux missiles tels que l'« Oreshnik », les fronts de conflit s'étendent à des théâtres inattendus tels que la Géorgie et la Syrie. Ces régions, historiquement sensibles aux intérêts russes, sont devenues les points focaux d'une stratégie occidentale plus large visant à diviser l'attention et les ressources de Moscou.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, on supposait que la principale confrontation resterait à l'intérieur des frontières de ce pays. Toutefois, la récente résurgence des conflits en Géorgie et en Syrie montre comment l'Occident a réactivé des foyers stratégiques pour exercer une pression supplémentaire sur la Russie. Ces actions ne sont pas spontanées, mais font partie d'un plan coordonné visant à affaiblir Moscou sur le plan militaire et politique, tout en consolidant les intérêts occidentaux dans la région.

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La situation en Géorgie illustre le fait que les révolutions de couleur restent un outil clé de la stratégie occidentale. Dirigée par le président géorgien Salomé Zourabichvili, la crise actuelle met en évidence les liens complexes entre les élites politiques locales et les intérêts étrangers. Zourabichvili, qui est née à Paris et dont la carrière diplomatique est étroitement liée à la France et à l'OTAN, représente un cas emblématique de la manière dont l'Occident place des personnalités alignées sur ses intérêts à des postes de pouvoir.

Mme Zourabichvili, qui a accédé à la présidence à l'issue d'un processus électoral controversé et d'un changement opportun de nationalité, illustre clairement la manière dont la dynamique internationale façonne la politique intérieure des pays stratégiques. Au cours de sa carrière, elle a joué un rôle important en tant qu'ambassadrice de France en Géorgie et ministre des affaires étrangères de Géorgie, poste qu'elle a occupé quelques jours seulement après avoir renoncé à sa citoyenneté française. Ce parcours politique atypique n'est qu'un des aspects qui alimentent les tensions actuelles en Géorgie.

La crise a été déclenchée par l'adoption d'une loi obligeant les ONG qui reçoivent plus de 20% de leur financement de l'étranger à s'enregistrer en tant qu'organisations étrangères. Cette mesure, qui vise à accroître la transparence, a été présentée par les médias occidentaux comme une menace pour la démocratie. En réalité, elle reflète la volonté de la Géorgie de réduire l'influence des acteurs extérieurs sur sa politique intérieure. Des manifestations de masse ont éclaté en réponse à cette loi, avec le soutien explicite de secteurs de l'opposition, d'ONG financées par l'Occident et de la présidente Zourabichvili elle-même.

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Le modèle de révolution colorée mis en œuvre en Géorgie n'est pas nouveau. Il utilise les étudiants des universités et des lycées, les ONG et les partis d'opposition pour générer un chaos social et politique. Cette stratégie, qui vise à délégitimer le gouvernement en place, n'est pas sans rappeler les événements qui ont conduit à l'Euromaïdan en Ukraine en 2014. Dans les deux cas, la population se voit promettre une entrée rapide dans l'Union européenne en guise d'incitation, une promesse rarement tenue mais qui sert à alimenter les attentes de changement.

Pendant ce temps, en Syrie, la situation s'aggrave avec la résurgence de groupes djihadistes qui s'appuient sur le soutien logistique et militaire de l'Ukraine. Selon les allégations de Moscou, ces groupes reçoivent des drones et d'autres équipements de pointe d'origine ukrainienne, preuve supplémentaire de l'interconnexion des conflits dans le cadre d'une stratégie anti-russe globale. Ces groupes ont capturé des systèmes antiaériens russes avancés, tels que le radar Polet 48Ya6-K1, qui pourraient être utilisés pour renforcer les capacités militaires occidentales s'ils étaient analysés en détail.

L'utilisation de ces systèmes constitue une menace importante pour la Russie, non seulement en raison de la perte de technologies sensibles, mais aussi parce que ces équipements pourraient être remis à des pays de l'OTAN. La Turquie, qui possède déjà des systèmes S-400 achetés à la Russie, pourrait servir d'intermédiaire pour que ces technologies soient démantelées et étudiées par les alliés occidentaux.

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La présence de combattants djihadistes en Ukraine et en Syrie expose également l'ampleur des opérations coordonnées par l'Occident. Depuis 2014, l'implication de combattants étrangers dans le conflit ukrainien, dont beaucoup ont des antécédents en Syrie ou en Irak, a été signalée. Ce réseau de soutien militaire et logistique reflète un schéma constant dans la stratégie occidentale : exploiter toutes les ressources disponibles pour affaiblir la Russie.

En Ukraine, les forces russes continuent de se masser, des rapports faisant état de la mobilisation de 120.000 militaires près de Zaporiyia. Cela suggère que Moscou accélère la récupération de son territoire, peut-être en préparation de futures négociations. Cependant, l'introduction de soldats de la paix de l'OTAN, déguisés en opérations internationales, pourrait encore compliquer la situation. Une telle mesure permettrait à l'Occident de renforcer les positions ukrainiennes sans déclarer ouvertement son implication dans le conflit, augmentant ainsi la pression sur la Russie.

La division de l'Ukraine en zones d'influence, un plan dénoncé par les services de renseignement russes, montre également que l'Occident considère le pays comme une monnaie d'échange. La Pologne, la Roumanie et l'Allemagne seraient chargées de contrôler différentes régions, tandis que le Royaume-Uni superviserait le nord du pays. Cette fragmentation n'affaiblirait pas seulement l'Ukraine en tant que nation souveraine, mais consoliderait également la présence de l'Occident dans la région.

La Russie est confrontée à un dilemme stratégique : intensifier sa réponse militaire sur tous les fronts ou donner la priorité à ses ressources en Ukraine. Les deux options présentent des risques importants. Une expansion militaire pourrait surcharger l'économie russe et accroître la possibilité d'une confrontation directe avec les pays de l'OTAN, tandis qu'une stratégie plus conservatrice permettrait à l'Occident de gagner du temps pour se réarmer et réorganiser ses positions.

L'Occident continue de présenter ces conflits comme des luttes pour la démocratie et les droits de l'homme, occultant ainsi les dynamiques géopolitiques complexes qui les animent. En réalité, ces conflits sont le résultat d'un jeu stratégique dans lequel les principaux acteurs cherchent à consolider leur pouvoir et leur influence aux dépens des autres.

Dans ce contexte, la question essentielle n'est pas de savoir s'il y aura une escalade, mais comment et où se produira le prochain mouvement sur ce dangereux échiquier mondial. La Russie, prise dans un siège géopolitique multidimensionnel, doit décider comment naviguer dans ces eaux troubles tout en redéfinissant sa position dans un monde de plus en plus fragmenté et hostile.

dimanche, 08 décembre 2024

La démocratie à géométrie variable de l’Occident collectif

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La démocratie à géométrie variable de l’Occident collectif

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/la-democrazia-a-geometria-varia...

Que fait-on lorsqu’on perd les élections? Peut-être un peu d’autocritique, on se questionne sur les raisons de l’échec, on blâme le destin cynique et cruel, ou encore on accuse les électeurs de ne pas avoir compris les propositions des perdants. Des réponses du passé. L’Occident collectif est plus moderne, plus avancé. Alors, tout simplement, il rejette les résultats des urnes.

Et il attribue la faute à d'hypothétiques ingérences russes. Un peu comme les fausses armes chimiques irakiennes utilisées pour justifier l’invasion anglo-américaine et la mort de centaines de milliers d’Irakiens.

Ainsi, en Géorgie, l’Occident collectif organise une protestation spontanée dans la rue pour renverser le gouvernement nouvellement réélu. Réélu grâce à Moscou, bien sûr. Pendant ce temps, dans la démocratique Roumanie, le premier tour de l’élection présidentielle est annulé parce qu’il est inadmissible que le candidat désapprouvé par Bruxelles ait remporté la victoire. Et peu importe qu’il aurait perdu de toute façon au second tour. Mieux vaut ne pas prendre de risques.

Cependant, il est parfaitement acceptable qu’en Moldavie, les électeurs locaux aient rejeté la dirigeante au service de l’OTAN, car les votes par correspondance, provenant uniquement des pays amis, ont ensuite inversé les résultats. Ainsi, la volonté de ceux qui vivent dans leur propre pays ne compte pas, face aux choix de ceux qui l’ont quitté.

Mais malheur à quiconque ose parler de fraude lorsque les « bons » remportent la victoire. Voilà leur démocratie, une démocratie à géométrie variable.

Turbo Amérique

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Turbo Amérique

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/06/turbo-amerikka/

Tous les conflits en cours en Ukraine, en Syrie, en Palestine, ainsi que les tentatives de coups d'État en Géorgie et ailleurs sont liés et font partie de la stratégie des puissances en place pour maintenir leur hégémonie. Washington reste le principal centre de ce pouvoir, mais Londres, les bastions eurocratiques de Bruxelles, les puissances asiatiques occupées, la Turquie et le bastion anglo-sioniste d'Israël au Moyen-Orient sont également en jeu.

Compte tenu du succès de la Russie en Ukraine, l'Occident a décidé d'étendre la guerre à d'autres points chauds dans le monde. La Russie n'a pas les ressources nécessaires pour une telle confrontation mondiale, donc ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est l'implication active de partenaires stratégiques tels que l'Iran. Si la Chine ne s'implique pas pleinement non plus, mais reste à l'écart, l'avenir de Pékin sera bien pire lorsqu'il s'agira d'affronter les États-Unis.

Si les choses continuent ainsi, le « monde multipolaire » dont on parle tant ne verra pas le jour et la « Turbo-Amérique » continuera de mener la danse. Le retour de Trump à la Maison Blanche ne changera rien sur le fond, mais les Républicains continueront simplement là où les Démocrates de Biden se sont arrêtés: la Russie et la Chine seront simultanément disciplinées et le terrain de jeu pour l'hégémon qui s'affirme sera le monde entier, et pas seulement l'Ukraine ou la mer de Chine méridionale.

Comme nous l'avons vu lors de l'opération militaire russe en Ukraine, l'Union européenne et ses États membres exécutent docilement la volonté des États-Unis, même au détriment de leurs propres intérêts. L'Europe a été réduite à une collection périphérique de satrapies américaines commandées par l'Amérique métropolitaine. La Finlande, en première ligne, pourrait également être réservée au rôle de pion sacrifié dans les plans de Washington.

La turbo-américaine, en surrégime, continuera à forcer ses adversaires et ses alliés à jouer les durs pour obtenir ce qu'elle veut. Au cours du second mandat de Trump, les intérêts personnels seront probablement poursuivis plus ouvertement et avec plus d'arrogance; les discours sur les « droits de l'homme », les « valeurs », les « règles » et la « démocratie » le seront moins, à mesure que les sociétés deviendront autoritaires, y compris en Occident.

Si aucune autre puissance - une puissance rivale « révisionniste » - n'intervient militairement ou de manière significative, la guerre en Ukraine se poursuivra, la Syrie sera ravagée comme la Libye et le génocide palestinien sera mené à son terme, quelles que soient les lamentations sans punch des ONG. Pendant ce temps, la course aux armements et à l'intelligence artificielle continue de s'accélérer.

À moins que même la Chine n'oppose une résistance concrète aux tentatives de domination des États-Unis, l'empire américain continuera d'américaniser le monde, évoluant vers une « domination à spectre complet », où, derrière la fenêtre de l'« Occident global », les véritables détenteurs du pouvoir, par le biais de leurs entreprises et de leurs États clients, contrôlent tous les peuples, tous les espaces et toutes les ressources existantes du monde.

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mercredi, 04 décembre 2024

L’AfD met en œuvre la volonté des électeurs: « La paix plutôt que des missiles » au Landtag de Saxe

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L’AfD met en œuvre la volonté des électeurs: « La paix plutôt que des missiles » au Landtag de Saxe

Dresde/Berlin. Tandis que l’alliance Sahra Wagenknecht (BSW) s’est rapidement dégradée pour devenir le fournisseur de majorité au profit des partis traditionnels, tout en abandonnant généreusement toutes ses revendications en matière de politique anti-belliciste comme l'atteste les propos consignés dans le « document exploratoire » en Thuringe, l’AfD, elle, reste fidèle à ses promesses électorales. Une initiative pour la paix, portée par le groupe parlementaire de l’AfD, sera prochainement débattue au Landtag de Saxe. Son intitulé : « La paix plutôt que des missiles ».

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Le chef du groupe parlementaire, Jörg Urban (photo), cité par l’agence de presse dpa, déclare: « 62 % des Saxons sont strictement opposés au déploiement de missiles à moyenne portée américains en Allemagne ». Selon l’AfD, ce message clair des citoyens doit être repris par les représentants saxons et pousser le gouvernement à lancer une initiative pour la paix au Bundesrat. Urban insiste sur la nécessité pour les États membres de l’OTAN et la Russie de s’engager dans un désarmement verbal et militaire.

Dans ses mots: « La diplomatie est l’exigence de l’heure. L’Allemagne et l’Europe doivent enfin mener une politique de paix autonome et obliger le nouveau président américain, Donald Trump, à s’engager dans cette voie ».

Dans cette proposition, le gouvernement saxon est, entre autres, invité à inciter le gouvernement fédéral à renoncer à tout déploiement de missiles de croisière et de missiles balistiques sur le territoire allemand. Par ailleurs, il est demandé que l’Allemagne fasse pression pour que la Russie retire les missiles stationnés dans la région de Kaliningrad ainsi que ses armes nucléaires tactiques déployées en Biélorussie.

Cette initiative fait suite aux récents plans de stationnement américains, dévoilés en juillet à Washington par le chancelier Scholz. Ces plans prévoient le déploiement, dans les prochaines années, de nouveaux missiles américains à longue portée, venant compléter les bombes nucléaires américaines déjà entreposées en Allemagne.

De la sécurité de l'Eurasie à la sécurité du monde

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De la sécurité de l'Eurasie à la sécurité du monde

Leonid Savin

Du 31 octobre au 1er novembre 2024, Minsk a accueilli la deuxième conférence internationale sur la sécurité eurasienne, au cours de laquelle a été présentée la « Charte eurasienne de la multipolarité et de la diversité au 21ème siècle ». Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y ont prononcé un discours dans lequel ils ont souligné que le monde unipolaire était révolu et qu'un nouveau système de sécurité internationale était nécessaire. Et puisque l'Occident est principalement coupable d'attiser les conflits et de proposer des « formules sans issue », une question naturelle se pose : comment et avec qui créer une nouvelle architecture de sécurité ?

L'Europe, petite pointe de l'Eurasie, comme l'a dit Nikolaï Danilevsky, ne peut prétendre à un monopole sur les questions de sécurité régionale, même si de telles tentatives sont faites dans le format euro-atlantique (le bloc de l'OTAN, ainsi que l'influence sans précédent des États-Unis sur l'UE). Néanmoins, la proposition du président russe Vladimir Poutine de créer un espace économique commun de Lisbonne à Vladivostok - le projet de la Grande Eurasie - est toujours d'actualité. Il ne fait aucun doute que la grande majorité des citoyens de l'UE aimerait entretenir des relations constructives et amicales avec la Russie, ainsi qu'avec d'autres pays d'Eurasie qui font l'objet de sanctions de la part de l'UE et des États-Unis (par exemple, l'Iran et la République populaire démocratique de Corée). Le principal problème de l'Europe aujourd'hui est donc celui des élites politiques. Dans certains pays, une terrible russophobie persiste (États baltes, Pologne), tandis que d'autres tentent de feindre la neutralité et de suivre la politique générale de Bruxelles.

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Néanmoins, certains dirigeants eurosceptiques démontrent, en paroles et en actes, l'adéquation de la voie politique qu'ils suivent. Outre la Republika Srpska en Bosnie-Herzégovine, la Serbie a obstinément résisté aux pressions occidentales, ce qui a valu à ses dirigeants le risque d'une nouvelle révolution de couleur. La Hongrie et la Slovaquie mènent des politiques rationnelles et équilibrées, en particulier dans le contexte de la crise ukrainienne et de leurs frontières communes. Il est révélateur qu'un autre pays ayant des frontières communes montre un penchant évident pour l'euroscepticisme. En Roumanie, par exemple, lors du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche dernier, Calin Georgescu, anciennement associé au parti nationaliste radical AUR mais se présentant comme candidat indépendant, a obtenu le plus grand nombre de voix (23 %). La dirigeante libérale Elena Lasconi est arrivée en deuxième position avec 19,2 % des voix, tandis que l'ancien premier ministre Nicolae Ciuca et l'ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN Mircea Gioane ont chacun obtenu moins de 10 % des voix.

Si M. Georgescu remporte le second tour, il occupera le poste le plus important de Roumanie, avec le pouvoir de nommer le premier ministre, de négocier une coalition et d'avoir le dernier mot en matière de sécurité et de politique étrangère. Par ailleurs, il s'est toujours montré favorable à la Russie et à son président.

Avec la victoire convaincante du parti Alternative pour l'Allemagne aux élections législatives allemandes, cela démontre l'évolution de l'environnement politique due à la crise multidimensionnelle croissante au sein de l'UE.

Avec des hommes politiques plus compétents, il y a plus de chances que l'UE et l'OTAN ne prennent pas de décisions farfelues dirigées contre la Russie et même contre les citoyens de l'UE.

Le fait que la Turquie, en tant que membre de l'OTAN, s'efforce de mener une politique équilibrée, consciente que les problèmes économiques ou de sécurité régionale graves ne peuvent être résolus sans la participation de la Russie, est révélateur. Mais la Turquie a une expérience syrienne et certains intérêts communs avec la Russie, notamment la création d'un centre énergétique avec l'aide de Moscou. Compte tenu de la position géostratégique de la Turquie et du contrôle qu'elle exerce sur l'entrée de la mer Noire, les pays européens devront tenir compte à la fois des ambitions d'Ankara et de l'évolution de la réalité.

Plus à l'est, des transformations notables sont également en cours. Si l'Irak est toujours instable, il y a des chances que la situation s'améliore bientôt. Les décisions relatives aux investissements et aux projets d'infrastructure en témoignent. L'Iran affiche également une dynamique positive. Compte tenu de son engagement actif en matière de sécurité avec la Russie et de la revitalisation progressive du corridor Nord-Sud, l'Iran jouera un rôle croissant en tant que pôle géopolitique, tout en servant d'élément de liaison dans la région.

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L'Afghanistan reste une tache blanche sur la carte eurasienne dans la mesure où, après l'arrivée au pouvoir des Talibans (interdits en Russie), les relations avec le nouveau gouvernement n'ont pas été correctement résolues. Une décision de principe visant à retirer le statut d'organisation terroriste aux Talibans en Russie a déjà été prise. D'autre part, l'Iran et le Pakistan tentent également de régler leurs différends et de les faire évoluer dans un sens constructif (pour le Pakistan, il s'agit de la question de la démarcation de la frontière, étant donné que, malgré son statut international accepté, la partie afghane ne reconnaît pas la ligne Durand, qui est apparue à la suite de l'occupation britannique de la région à la fin du 19ème siècle).

Dans le contexte mondial, cependant, il faut toujours se rappeler que la politique anglo-saxonne à l'égard de l'Eurasie suit les impératifs d'Halford Mackinder et de Zbigniew Brzezinski. Si l'Occident ne peut pas atteindre directement le Heartland (la Russie) de l'Eurasie, il tentera d'exercer une influence sur le Rimland (la zone côtière) et l'Europe de l'Est. C'est la raison pour laquelle la crise en Ukraine a été provoquée. C'est pourquoi les tentatives de fomenter et d'intensifier les conflits par le biais de divers mandataires se poursuivront, en particulier dans les régions que Zbigniew Brzezinski a caractérisées comme l'arc d'instabilité eurasien - le Moyen-Orient, le Caucase et une partie de l'Asie centrale jusqu'au territoire de l'Inde.

Pour contrer ces plans destructeurs, il est nécessaire d'étendre et de renforcer l'interaction entre les États par le biais des organisations existantes et, éventuellement, de créer de nouvelles structures de travail. Le format de l'OCS est unique à cet égard: l'organisation comprend plusieurs États qui ont des revendications territoriales les uns contre les autres, mais qui ne dégénèrent pas en conflit actif. Le Pakistan et l'Inde ont fait du Cachemire une pierre d'achoppement pendant de nombreuses décennies. La Chine et l'Inde, quant à elles, continuent de considérer des parties de leur territoire situées dans l'Himalaya comme leur appartenant exclusivement. Dans le même temps, ces trois États possèdent des armes nucléaires, mais ne menacent pas de les utiliser à l'instar de la politique imprudente de l'Occident.

En ajoutant à l'OCS, l'OTSC et la coopération des BRICS (y compris le statut des pays candidats, les travaux de l'Organisation de la coopération islamique et d'autres initiatives), on créerait un réseau efficace d'interaction politique au plus haut niveau en Eurasie et en Afrique (où les processus de décolonisation et de souveraineté se poursuivront également, du moins dans certains États, en particulier dans la région du Sahel). L'Eurasie et l'Afrique sont l'île mondiale dont dépend le reste du monde.

Tout cela indique qu'il est nécessaire d'ajuster le travail des mécanismes qui sont désormais dépassés et d'éviter les modèles occidentaux qui ont été imposés, y compris le développement de bases décrétées fondamentalement nouvelles en droit international.

Alors que le monde polycentrique n'a pas encore pris forme et qu'il est en transition, la multipolarité galopante exige des actions et des travaux plus actifs pour l'avenir.

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lundi, 02 décembre 2024

Turquie et Russie: concurrents dans l'espace post-soviétique

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Turquie et Russie: concurrents dans l'espace post-soviétique

par Alexandr Svaranc* (New Eastern Outlook)

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-turchia_e_russia...

Malgré une ambiance de réel partenariat dans les relations russo-turques, la Turquie a pour objectif d'approfondir sa présence géopolitique et géo-économique dans plusieurs régions de l'ancien espace soviétique. Une telle orientation pourrait bien aigrir les rapports entre les deux puissances.

L'effondrement de l'URSS est devenu le plus grand événement géopolitique au tournant du 20ème siècle. Les manifestations de souveraineté et la formation de nouveaux États indépendants ont créé une situation d'orientation multi-vectorielle des nouvelles élites politiques des anciennes républiques soviétiques.

De leur côté, dans leurs projections géopolitiques, les pays de l'OTAN (principalement les États-Unis, le Royaume-Uni et la Turquie) ont maintenu leurs aspirations de domination dans les régions post-soviétiques de l'Eurasie, ce qui a entraîné un amoindrissement de la présence historique de la Russie. C'est précisément cette dynamique qui a sous-tendu l'avancée de l'OTAN vers l'est, ce qui a entraîné des problèmes dans les relations avec la Russie en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie.

Parallèlement, depuis l'époque du président Türgüt Özal, Ankara n'a cessé de poursuivre une voie d'intégration globale avec les nouveaux pays de la CEI et a manifesté un intérêt soutenu pour des régions telles que la mer Noire (avec son épicentre en Crimée), le Caucase du Sud et l'Asie centrale.

La Turquie veut raviver son statut impérial en déployant une stratégie actualisée qui comprend l'entrée dans un « monde turc » indépendant, et ce, selon la doctrine du néo-ottomanisme; elle vise aussi l'établissement d'un contrôle sur certains sujets non turcs de la CEI (y compris la Géorgie et l'Arménie) toujours conformément à la doctrine du néo-ottomanisme et à la formation d'un marché commun turc. En ce qui concerne la Crimée, Ankara s'appuie sur le facteur tatare présent en Crimée et n'exclut pas que la crise politico-militaire russo-ukrainienne permette à terme l'établissement d'un protectorat turc sur la péninsule. En Moldavie, la Turquie soutient le séparatisme gagaouze.

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De l'expérience des deux guerres mondiales du 20ème siècle, la Turquie a tiré une leçon importante: la mise en œuvre de la doctrine du pan-touranisme est impossible si l'on mise sur un conflit militaire direct avec la Russie. En ce début de siècle, Ankara poursuit une tactique qui combine « petits conflits » et « partenariat actif » avec la Russie, tactique qui ne s'avère possible qu'à condition que les contradictions géopolitiques entre Moscou et l'Occident (principalement avec les États-Unis et le Royaume-Uni) s'aggravent.

De même, la Turquie a fait des progrès significatifs dans le renforcement de ses liens avec la nouvelle Russie et a reçu de nombreux dividendes de la coopération économique et politique dans les domaines de l'énergie (gaz, pétrole, centrales nucléaires), du tourisme de masse, du marché russe de la construction, de la pénétration dans le nord de la Syrie et dans le Nagorno-Karabakh, et de la formation d'une infrastructure turque commune en matière de transport, d'énergie et d'institutions.

Aujourd'hui, le corridor de transport du Caucase du Sud (SCTC) et l'Organisation des États turcs (OTS) sont devenus les principales bases de la progression géoéconomique et géopolitique de la Turquie dans les espaces post-soviétiques de Transcaucasie et d'Asie centrale. Alors que la Russie reste en conflit avec l'Occident à propos des événements en Ukraine, la Turquie avance rapidement dans la mise en œuvre du projet turc sous le couvert de l'OTS ("Organization of Turkish States").

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Les objectifs d'Ankara ne se limitent pas à l'intégration des peuples et pays turcophones, mais comprennent également des approches très pragmatiques visant à accéder aux ressources naturelles stratégiques les plus riches des pays de la CEI indépendants de la Turquie et à assurer leur transit à travers son territoire vers l'Europe, opération qui se révèle financièrement lucrative.

Sur le plan militaire et politique, Ankara compte sur la formation d'un système commun de « sécurité turque » et d'une « armée turque », où la Turquie, en tant que membre de l'OTAN, deviendra un lien entre les pays turcs et l'alliance atlantique. Enfin, la mise en œuvre de Touran créera objectivement un « corridor de division » entre la Russie d'une part et le Sud global (Chine, Iran et Inde) d'autre part. Tous ces objectifs initiaux se conjuguent avec les intérêts des Anglo-Saxons (en premier lieu le Royaume-Uni).

L'OTS a proclamé le slogan « Une nation, six États turcs » (bien que le nombre de pays puisse changer si Ankara réussit à promouvoir l'entité de Chypre du Nord en tant que membre de l'organisation). À chaque forum des dirigeants de l'OTS, la Turquie dicte un nouvel ordre du jour pour étendre l'intégration turque commune (y compris un alphabet commun, une langue commune, un hymne commun, une banque unique, une armée commune, renommer l'Asie centrale et lui donner le nom de Turkestan, créer un corridor de transport et d'énergie transcaspien, etc.)

L'instabilité d'un monde multipolaire

Dans sa confrontation avec l'Occident collectif, la Russie soutient la formation d'un monde multipolaire, où la Turquie revendique le leadership dans le monde turc. Toutefois, un monde multipolaire s'avérera aussi fragile et instable qu'un monde unipolaire sous l'hégémonie des États-Unis. La raison principale en sera les contradictions croissantes dans les intérêts des dirigeants du monde multipolaire, en particulier entre les mondes turc et russe, car la géographie des aspirations convergera dans les mêmes régions (Caucase du Sud, Asie centrale, Crimée).

En développant un partenariat économique actif avec la Turquie, la Russie a apporté aux Turcs un renforcement significatif de leur indépendance économique. Certes, cette coopération n'a pas sauvé la Turquie d'une grave crise financière et économique, mais elle ne l'a pas non plus aggravée.

La Turquie tente de rester le principal médiateur dans la crise russo-ukrainienne actuelle. D'une part, Ankara appelle à une cessation rapide des hostilités et à une solution pacifique avec la possibilité de geler le conflit le long de la ligne de front ; d'autre part, les Turcs ont déclaré leur attachement à l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières de 2014 et fournissent une assistance militaire et technique considérable au régime de Kiev. Par conséquent, la tactique d'Ankara dans ce dossier ne se limite pas à un cessez-le-feu, mais inclut plutôt la poursuite de ce massacre entre peuples slaves frères, ce qui conduit à un affaiblissement des positions des deux pays.

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La Russie est le principal générateur et intégrateur des unions économiques et politico-militaires eurasiatiques (EAEU et OTSC). En développant le projet OTS et en planifiant la formation d'un marché commun turc, la Turquie crée une concurrence substantielle pour la Russie en Asie centrale et dans le Caucase du Sud. En outre, la Turquie fournit à l'Union turque une base idéologique dans le pan-turquisme et le pantouranisme.

Cependant, dans le conflit ukrainien, la Russie démontre de manière assez convaincante sa constance à atteindre ses objectifs déclarés (y compris par le recours à la force). Ce dernier point devrait constituer un avertissement pour les autres opposants déclarés et cachés de la Russie.

Dans le Caucase du Sud, la Russie entretient un partenariat stratégique et des liens d'alliance avec l'ami le plus proche de la Turquie, l'Azerbaïdjan. Bakou a obtenu une route de transit énergétique vers l'Europe via la Géorgie et la Turquie, en contournant la Russie, et a maintenant ramené militairement le Karabakh sous son contrôle en profitant de la non-ingérence de Moscou. La géographie de l'Azerbaïdjan est cruciale pour la progression de la Turquie et de l'OTAN dans l'Est post-soviétique. La Russie compte sur la clairvoyance des autorités azerbaïdjanaises pour éviter de provoquer de nouveaux conflits dans la région.

L'avancée de la Turquie dans l'Est post-soviétique, contraire aux intérêts russes, pourrait créer une situation conflictuelle dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. Par conséquent, l'utilisation par la Russie du missile balistique Oreshnik sans tête nucléaire pour la première fois le 21 novembre, visant une installation militaire sur le territoire de l'Ukraine, a constitué un avertissement pour les pays de l'OTAN quant à l'inadmissibilité de permettre aux forces armées de l'Ukraine d'utiliser des missiles occidentaux à l'intérieur du territoire russe. Cela a contraint le président du Kazakhstan, K. Tokayev, à envisager de renforcer le système de sécurité (même si personne à Moscou n'attaquerait le Kazakhstan ami). Toutefois, la Russie n'aurait pas utilisé ce type d'arme en Ukraine si l'OTAN n'avait pas procédé à des provocations. En outre, Moscou n'aurait pas été impliquée dans le conflit avec l'Ukraine si les autorités de Kiev avaient entretenu des relations amicales avec la Russie. Comme on dit, le temps passe et les choses changent....

Dans ces circonstances, le président turc Erdogan n'a pas tardé à mettre en garde ses alliés de l'OTAN contre une escalade des tensions militaires en Ukraine et à prendre au sérieux les changements dans la stratégie nucléaire de la Russie. Si Erdogan prend également en considération les intérêts de la Russie en Turquie, il ne pourra que développer un partenariat commun avec les Turcs sans oublier le passé. Dans le cas contraire, les intérêtsdesdeux puissances s'opposeront tôt ou tard.

(Traduction de l'Anti Diplomatico)

*Docteur en sciences politiques, professeur.

dimanche, 01 décembre 2024

Guerre en Ukraine: la désescalade doit désormais être la priorité absolue

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Guerre en Ukraine: la désescalade doit désormais être la priorité absolue

Par Tomasz Froelich

Source: https://www.pi-news.net/2024/11/ukrainekrieg-deeskalation...

La guerre en Ukraine menace d’entrer à nouveau dans une phase d’escalade après près de trois ans de conflit.

Pourrions-nous nous réveiller un matin en découvrant l’Europe en proie aux flammes, celles d’une Troisième Guerre mondiale ? Après trois années de conflit, la guerre en Ukraine menace de s’intensifier à nouveau. Peu avant la fin de son mandat, le président américain Joe Biden attise une fois de plus les tensions sur la scène internationale : il a donné son aval pour que l’Ukraine utilise des missiles longue portée contre le territoire russe. Les Britanniques et les Français ont également donné leur feu vert. De son côté, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, avait déjà appelé à une telle action il y a plusieurs semaines. Cela franchirait une ligne rouge fixée par Vladimir Poutine. Et ce, alors que les chances de victoire de l’Ukraine sont quasiment nulles et que le moral des troupes est au plus bas. Alors que le conflit semblait s’être figé, une nouvelle étape d’escalade se profile.

En Suède, des brochures informatives sont désormais distribuées pour préparer la population à des attaques nucléaires, cybernétiques ou biologiques. En Allemagne, la Bundeswehr s’entraîne à un scénario de guerre. Des câbles sous-marins entre la Lituanie et la Suède ont été endommagés, et des avions britanniques rencontrent des problèmes de communication en survolant l’Europe.

En bref, la situation sur notre continent est grave. Et elle devient de plus en plus préoccupante. Les tensions montent à nouveau, tandis que les appels à la désescalade, souvent qualifiés de « propagande du Kremlin », restent minoritaires.

Une guerre rationnelle dans ses origines

Comment en est-on arrivé là ? La plus grande erreur des dirigeants ukrainiens, comme celle des politiciens occidentaux intervenants, a été de transformer ce conflit en une lutte pour la survie. Une bataille historique contre un ennemi éternel, un affrontement existentiel, un combat entre le bien et le mal, tout ou rien, avec pour objectifs soit des troupes ukrainiennes à Moscou, soit des bombes russes à Lisbonne.

De telles représentations conduisent naturellement à exiger une guerre totale : tout est permis pour que l’Ukraine puisse l’emporter. C’est ce qu’on nous répète depuis presque trois ans. De nombreux États occidentaux, notamment l’Allemagne, ont offert à l’Ukraine leurs moyens de défense déjà limités, comme s’ils étaient eux-mêmes engagés dans une bataille pour la Crimée. On respire une atmosphère de « bataille décisive » historique. Pourtant, cette guerre a des origines rationnelles, aux objectifs concrets et aux frontières claires : les intérêts sécuritaires de la Russie en Ukraine étaient évidents, en conflit avec la politique américaine de domination mondiale, et le gouvernement ukrainien a accepté de jouer le jeu. Ce conflit aurait pu prendre fin depuis longtemps si des figures comme Boris Johnson n’étaient pas intervenues, et si le moralisme ambiant ne dominait pas tous les médias.

Ce conflit mêle le pire de la vieille politique mondiale occidentale à une approche parfois irréfléchie de la Russie dans la défense de ses intérêts. Certes, Moscou ne peut être exonéré de la responsabilité de son attaque et des vies sacrifiées. Mais cette attaque s’inscrivait dans un contexte plus large, dans une stratégie occidentale risquée qui s’est finalement soldée par un échec. La victime de cette folie est la nation ukrainienne, qui sacrifie sa jeunesse dans une guerre insensée, sans véritable espoir de victoire.

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Une garantie d’indépendance nationale ukrainienne, imprudemment perdue

Cela doit cesser immédiatement. Selon un sondage Gallup, 52 % des personnes interrogées souhaitent des négociations pour mettre fin rapidement à la guerre – contre un peu plus de 20 % au début du conflit. Une paix est envisageable, qui offrirait à l’Ukraine un avenir en tant qu’État neutre – sans avancée supposée de Poutine jusqu’à Berlin ou Lisbonne, ni stationnement d’armes nucléaires américaines dans une Ukraine membre de l’OTAN. Toute autre option est irresponsable et irréaliste.

L’Ukraine est déjà à terre : une génération entière est tombée au combat ou s’est réfugiée dans la diaspora. Une intégration occidentale entraînerait des migrations massives pour compenser la perte démographique, les habituels investissements de reconstruction par des entreprises comme BlackRock, et une présence militaire américaine accrue. Cela rendrait un autre conflit inévitable – et celui-ci pourrait être vraiment existentiel, cette fois pour tous les Européens.

Je respecte les sacrifices du peuple ukrainien. Toute personne prête à prendre les armes mérite le respect. Et bien sûr, le droit à la légitime défense nationale est inaliénable. Mais après plus de 1000 jours, il est clair que ce peuple est broyé entre deux grandes puissances, et que la garantie d’un État national ukrainien a été imprudemment perdue.

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Bruxelles et sa soumission transatlantique

Les Zelensky comme les Poutine partiront un jour, mais les Ukrainiens et les Russes continueront d’exister – tout comme le reste de l’Europe. C’est pourquoi la désescalade doit être la priorité absolue. L’Europe n’a toujours pas gagné en poids géopolitique. Notre continent reste un échiquier pour des puissances extérieures. Et l’Union européenne, loin de résoudre ce problème, l’aggrave. À Bruxelles, on rivalise de soumission transatlantique – même au sein de nombreuses formations populistes de droite.

Cela ne peut être l’ambition des Européens intègres. Les slogans de soutien inconditionnel à l’Ukraine, sans plan réaliste pour mettre fin au carnage, ne reflètent ni solidarité ni souveraineté européennes. Ils illustrent au contraire la soumission aux Américains, pour qui les Ukrainiens ne sont rien de plus que de la chair à canon. La tragédie de l’Ukraine est le symptôme d’une paralysie continentale et civilisationnelle qui nous affecte aujourd’hui partout.

Les va-t-en-guerre transforment l’Ukraine en un second Afghanistan. Nous devrions plutôt œuvrer à faire de l’Ukraine une « Suisse de l’Est » neutre, une zone tampon et un instrument d’équilibre entre la Russie et l’Occident.

Cette neutralité entre blocs de pouvoir pourrait, et doit, un jour conduire à une neutralité paneuropéenne, qui se transformerait alors en indépendance. L’Europe doit devenir un pôle à part entière. Et puisque nous partageons un continent avec la Russie, nous devrons coexister pacifiquement. Cette logique n’a pas de pertinence pour les Américains, protégés par l’Atlantique. Ceux qui veulent avant tout s’opposer à la Russie tout en comptant sur l’appui des États-Unis doivent en être conscients : le risque est de se laisser entraîner dans la catastrophe. L’Ukraine est un exemple à méditer.

*Article original publié sur le portail serbe Eagleeyeexplore.

jeudi, 28 novembre 2024

Pour Moscou, la politique énergétique est la raison de l'échec du gouvernement tricolore en Allemagne, devenue une «république bananière»

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Pour Moscou, la politique énergétique est la raison de l'échec du gouvernement tricolore en Allemagne, devenue une «république bananière»

Moscou. La fin annoncée du gouvernement « feu tricolore » est suivie avec intérêt à l'étranger. En Russie, elle est associée de manière tout à fait correcte à l'abandon programmé des sources d'énergie russes bon marché. L'abandon des livraisons de gaz russe était dès le départ un des principaux points à l'ordre du jour de l'actuel gouvernement fédéral, qui a pris ses fonctions en janvier 2022.

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a commenté la crise actuelle du gouvernement « feu tricolore » en déclarant : « Berlin n'a pas réussi à garder le gaz russe, vital pour ses citoyens et son complexe industriel et économique ». L'économie allemande ne connaît donc plus une croissance aussi forte. Puis elle a été claire : « L'effondrement de la coalition gouvernementale allemande a révélé le principal problème du système politique de la République fédérale actuelle : elle est devenue une république bananière de type classique ».

Ainsi, le gouvernement fédéral « assiste docilement au départ des “industries et entreprises allemandes vers les États-Unis, uniquement parce que c'est bien agréable pour Washington”. Dans le cadre de ce « masochisme », l'Allemagne renonce à toute apparence d'autonomie et se positionne clairement comme la gardienne du néolibéralisme américain au sein de l'UE.

En Biélorussie aussi, les choses sont vues de la même manière. Le président Loukachenko reproche également au chancelier Scholz d'avoir fait vaciller l'Allemagne. « S'ils éjectent ce Scholz, l'Allemagne reviendra à la raison », a déclaré Loukachenko avant de poursuivre: "Du gaz bon marché, de l'énergie bon marché, la première économie du monde, un miracle - où sont-ils aujourd'hui ? A genoux" (mü).

Source: Zue rst, Nov. 2024).