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mercredi, 03 juillet 2024

Le prochain vrai Premier ministre français

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Le prochain vrai Premier ministre français

par Giuseppe Masala

Source, L'AntiDiplomatico: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-il_prossimo_vero_primo_ministro_francese/29296_55534/

"L'inexorabilité d'Ananke nous rappelle que rien n'est dû au hasard dans la vie".

Sophocle

Nombreux sont ceux qui espèrent un changement dans l'orientation politique (notamment en matière de politique étrangère) de la France, que ce soit la droite de Bardella ou la gauche de Mélenchon qui l'emporte. Malheureusement, à mon sens, ce ne sont que de bons espoirs, destinés à partir en fumée face à l'inexorable état réel dans lequel se trouve l'économie française.

La situation de la France est d'être en faillite, comme l'atteste la situation financière nette du pays. Dès lors, quiconque se rend à l'Hôtel Matignon doit s'attendre à une petite visite du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau ("e tutt'cose", diraient les Napolitains avec leur capacité unique à se moquer des puissants) qui dira en substance : "Cher Président, notre situation financière nette s'est dégradée au cours des trois dernières années d'environ 100 milliards d'euros par an, dépassant désormais le chiffre de 900 milliards d'euros d'engagements. Cela signifie que nous sommes complètement dépendants des capitaux étrangers qui affluent dans le système national sous forme de prêts et d'investissements. Pour que la situation ne se précipite pas, il est essentiel que l'euro reste en place et que les Allemands et les Européens du Nord puissent continuer à déverser en France les capitaux excédentaires si nécessaires à notre survie et au maintien de notre niveau de vie. Dans le même temps, il est impératif que les riches émirats pétroliers du Moyen-Orient, à commencer par le Qatar, ne déversent pas leurs capitaux excédentaires hors de l'Occident et donc hors de la France. Enfin, il faut aussi rétablir un contrôle au moins partiel sur la Françafrique pour que le mécanisme du franc CFA continue à financer la France et que les entreprises françaises ne perdent pas ces débouchés indispensables pour ne pas voir la balance commerciale se dégrader...".

Le nouveau chef du gouvernement français convoque alors une foule de diplomates et de généraux et leur explique ce que le gouverneur de la Banque de France lui a expliqué. Les observateurs lui répondront à leur tour que... :

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1) Pour faire vivre l'Euro, il faut faire vivre l'UE et l'OTAN. Pour maintenir l'UE et l'OTAN en vie, il faudra gagner la guerre en Ukraine, sinon la désintégration sera inévitable. Cela est également dû aux sanctions dévastatrices qui ont frappé de plein fouet les pays commercialement liés à la Russie, en particulier l'Allemagne, qui a été le pays le plus touché à la fois en termes de coûts énergétiques et de perte de parts de marché, et qui pourrait également subir à l'avenir l'expropriation des énormes investissements allemands en Russie en représailles à la volonté de saisir les investissements russes dans l'UE, sans parler du sabotage du gazoduc germano-russe Nord Stream. Des épisodes qui, en cas de défaite de l'Ukraine (et avec elle de l'OTAN et de l'Occident), pousseront Berlin à couper les ponts et à quitter définitivement l'orbite occidentale (l'AfD propose d'ailleurs déjà ce débouché), marquant à terme la fin de l'UE et de l'euro.

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2) Afin de maintenir les investissements des "sultanats pétroliers" du Moyen-Orient en Occident et, par conséquent, en France, il sera nécessaire de bloquer la pénétration chinoise et russe dans la région, qui a déjà atteint des niveaux alarmants avec l'entrée des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite dans les BRICS. Sans compter qu'au cours des dernières années, des accords ont déjà été signés entre l'Arabie saoudite et la Chine pour payer le pétrole en yuans plutôt qu'en dollars : un véritable coup de grâce pour le pétrodollar et, par conséquent, pour le dollar en tant que monnaie standard pour le commerce international. Pour arrêter cela, il faut par tous les moyens déstabiliser le Moyen-Orient afin de favoriser un changement de régime en Arabie saoudite en destituant le prince régent Mohammad bin Salman et en le remplaçant par un autre, plus fidèle aux États-Unis et à l'Occident. Déstabilisation du Moyen-Orient déjà largement entamée grâce au chien de guerre israélien qui multiplie les provocations en commençant par la cruelle guerre de Gaza, en continuant par le bombardement insensé du consulat iranien à Damas, et en terminant par l'invasion probable du Liban dans un avenir proche. Autant d'actes préjudiciables pour Israël (qui jette les bases d'un nouveau siècle d'hostilité avec les Arabes) mais de la plus haute importance pour Washington, Londres et Paris qui, grâce au chaos généré, comptent bloquer la pénétration russe et chinoise dans la région.

3) Pour maintenir l'hégémonie sur la Françafrique et donc le mécanisme du franc CFA, il faudra déstabiliser les pays rebelles (pro-russes et pro-chinois, comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et l'Algérie) en armant les guérillas et en intervenant si nécessaire directement ou par l'intermédiaire d'Etats encore amis (comme le Maroc et la Tripolitaine, c'est-à-dire la partie de la Libye fidèle à l'Occident).

En un mot, le prochain chef du gouvernement français (quel qu'il soit) devra continuer à faire tout ce que Macron fait actuellement, la seule chose qui peut changer étant la stratégie de communication et quelques mesures cosmétiques en politique intérieure pour satisfaire les électeurs.

La vérité est que la situation matérielle de "pré" faillite (il faut regarder les "comptes nationaux", pas les "comptes d'état", ce sont deux choses différentes...) qui, comme une épée de Damoclès, pèse sur Washington, Paris et Londres, conduit ces trois pays à avoir les mêmes politiques. Il n'y a pas de meilleure alliance de fer que celle dictée par Ananke, la déesse de la nécessité et du destin.

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Maurice Bardèche et la race à prix unique

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Maurice Bardèche et la race à prix unique

Nicolas Bonnal

Tous nous savons ce que sont devenues nos rues à Paris, Londres, Berlin. On sait aussi qu’il est trop tard et que les gens s’en foutent (sauf Zemmour, le pauvre). Trotta a transmis une vidéo comparative entre les rues de New York en 1930 (époque de Céline) et 2023. On vous laisse juger.

https://x.com/silvano_trotta/status/1808067308524360054

Trotta, qui n’est pas une lumière, limite cela à la malbouffe: mais il y eut un « grand remplacement » (notion fictive-conspirative comme on sait) aussi, favorisé par les Kennedy du reste (voyez Alien nation, par l’anglo-américain Peter Brimelow, journaliste repenti du WSJ, et la fin du goût et de la culture en tout, notamment en mode. Comparez même un film de l’époque d’Eisenhower avec celle de Biden et découvrez mon livre sur la Comédie musicale ou ma Destruction de la France au cinéma – car la France et les USA sont les deux pays où tout s’est passé le plus vite – en prime time comme on dit.

Oublions le défilé de monstres, de trumeaux, de cageots, comme on disait dans ma jeunesse. Et revenons-en aux maîtres.

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Céline en parlait ainsi des belles américaines dans le Voyage :

« J’attendis une bonne heure à la même place et puis de cette pénombre, de cette foule en route, discontinue, morne, surgit sur le midi, indéniable, une brusque avalanche de femmes absolument belles. Quelle découverte ! Quelle Amérique ! Quel ravissement ! Souvenir de Lola ! Son exemple ne m’avait pas trompé ! C’était vrai ! Je touchais au vif de mon pèlerinage. Et si je n’avais point souffert, en même temps des continuels rappels de mon appétit je me serais cru parvenu à l’un de ces moments de surnaturelle révélation esthétique. Les beautés que je découvrais, incessantes, m’eussent avec un peu de confiance et de confort ravi à ma condition trivialement humaine. Il ne me manquait qu’un sandwich en somme pour me croire en plein miracle. Mais comme il me manquait le sandwich ! Quelles gracieuses souplesses cependant ! Quelles délicatesses incroyables ! Quelles trouvailles d’harmonie ! Périlleuses nuances ! Réussites de tous les dangers ! De toutes les promesses possibles de la figure et du corps parmi tant de blondes ! Ces brunes ! Et ces Titiennes ! Et qu’il y en avait plus qu’il en venait encore ! C’est peut-être, pensais-je, la Grèce qui recommence ? J’arrive au bon moment ! »

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Après il y eut une certaine guerre avec une certaine défaite et ses conséquences certaines. Et voici comment Bardèche en parle dans sa Terre promise ; c’est qu’il n’y aura plus de patries et plus de droit patriote :

« Car telle est, en vérité, la condition de l'homme après la déposition des patries. On soutient par pression les régimes qui ouvrent largement la cité à l'étranger. On exige que ces étrangers reçoivent les mêmes droits que les habitants du pays et on condamne solennellement toute tentative de discrimination. Puis on ne reconnaît pour régulière qu'une manière d'opiner purement numérique. Avec ce système, quelle cité ne sera pas, en un temps donné, soumise par une conquête pacifique, submergée par une occupation sans uniforme et offerte finalement au règne de l’étranger ? Le point final est atteint ici. Les différences nationales seront peu à peu laminées. La loi internationale s'installera d'autant mieux que la loi indigène n'aura plus de défenseurs. »

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Donc après on construit une population d’un certain type que l’on peut apprécier partout  maintenant qu’il ne sert plus rien de voyager :

« Et d'un bout à l'autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu'elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d'esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L'homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. D'immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d'esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. »

Debord que l’on ne peut accuser de racisme ou autre écrit dans sa Société du Spectacle :

« Sous-produit de la circulation des marchandises, la circulation humaine considérée comme une consommation, le tourisme, se ramène fondamentalement au loisir d'aller voir ce qui est devenu banal. L'aménagement économique de la fréquentation de lieux différents est déjà par lui-même la garanti de leur équivalence. La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l'espace. »

Le niveau de connerie actuel est telle que des lignes comme celles-ci ne peuvent plus être comprises.

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Bardèche poursuit lui sa vision du futur. En 45 on peut dire qu’il nous restait quinze ans à vivre : De Gaulle-Chirac-Giscard ici, Kennedy là-bas, les travaillistes GB ensuite (Blair notamment qui joue un rôle eschatologique, comme Macron) allaient y mettre bon ordre ; il y aura un Etat global et pas d’Etat local. Les peuples et patries n’étant pas protégés seront vite anéantis et remplacés – avec plus personne (et surtout pas Trump ou le RN) pour les défendre :

« Les gérances nationales que nous décrivions tout à l'heure prennent dans cette perspective leur véritable signification: les Etats ne seront plus que les arrondissements administratifs d'un seul Empire. Et d'un bout à l'autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu'elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d'esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L'homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. »

J’aime cette idée de bombardement. En effet cela marche très bien. Il sert à anéantir ou à étourdir. Plutarque en parle de ce bruit qui sert à abrutir une armée avant de l’écraser (voyez la vie de Crassus). Et Bardèche ajoute :

« D'immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d'esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. Ils ne sauront plus, les usagers du trottoir roulant, qu'il y eut jadis une condition humaine. Ils ne  sauront pas ce qu'étaient nos cités, quand elles étaient nos cités : pas plus que nous ne pouvons imaginer ce qu'étaient Gand ou Bruges au temps des échevins. Ils s'étonneront que la terre ait été belle et que nous l'ayons aimée passionnément. »

Au-dessus domineront quelques logos et slogans, comme dans Blade runner (qui reste avec 2001 le seul film essentiel, pour quarante raisons, voyez mon Ridley Scott) :

« Eux, la conscience universelle propre, théorique, découpée en rondelles, illuminera leurs ciels. Mais ce sera la terre promise. »

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Dégagés des peuples on pourra adorer l’abstraction avec le pognon :

« Et au-dessus régnera en effet la Personne Humaine, celle pour qui on a fait cette guerre, celle qui a inventé cette loi. Car enfin, on a beau dire, il y a une Personne Humaine. Ce n'est pas les Allemands de la Volga, ce n'est pas les Baltes, ce n'est pas les Chinois, ce n'est pas les Malgaches, ce n'est pas les Annamites, ce n'est pas les Tchèques, ce n'est pas les prolétaires, bien entendu. »

Parce qu’il est important de le dire aucun pays n’aura plus le droit de vivre. Sauf quelques-uns… On poursuit :

« La Personne Humaine est, en outre, habituellement munie d'un passeport international, d'une autorisation d'exportation, d'une dispense d'impôt et du droit de réquisitionner les appartements. Ajoutons que la Personne Humaine ainsi définie est tout spécialement dépositaire de la conscience universelle : elle en est, pour ainsi dire, le vase d'élection. Elle possède pour cela des organes d'une sensibilité exquise qui manquent aux autres hommes : ainsi dans le pays où elle vient d'arriver, elle désigne avec sûreté les véritables patriotes et détecte à une grande distance les organismes réfractaires aux vibrations de la conscience universelle. »

Inutile d’insister.

Maurice Bardèche, Nuremberg ou la terre promise.

Le nationalisme corse entre dans le 21ème siècle

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Le nationalisme corse entre dans le 21ème siècle

Peter W. Logghe

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 191, juin 2024

La plupart d'entre nous connaissent la Corse comme un merveilleux pays de vacances, avec des montagnes, des plages et une population originale et agréable. Beaucoup d'entre nous connaissent certainement le nom de Pasquale Paoli, le père de la nation corse, un homme qui a joué un rôle crucial dans l'indépendance et dans la création de la première nation corse moderne. Un inspirateur, dit-on, de George Washington lors de la fondation des Etats-Unis. Un homme à l'aube du nationalisme corse.

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Le nationalisme corse de la période qui a précédé la Seconde Guerre mondiale peut être comparé au nationalisme flamand : conservateur, catholique, de droite. Le nationalisme corse s'incarne dans un mouvement comme A Muvra, avec son leader Petru Rocca. Ce dernier est condamné après la Seconde Guerre mondiale, déchu de tous ses droits, pour avoir prétendument mis en danger la "sécurité de l'Etat français". Le mouvement semble avoir été "brûlé". Le parallèle avec la Flandre est frappant.

p5-Encart-Cedic-231x300.jpgDans les années 1960, on assiste à une renaissance du mouvement, avec le CEDIC (Comité d'études et de défense des intérêts de la Corse), avec Max Simeoni, entre autres. Ce n'était pas un parti, mais un mouvement qui essayait de convaincre la gauche et la droite d'une solution fédéraliste pour la Corse - en élargissant le soutien au fédéralisme, en quelque sorte. Ce mouvement n'a pas réussi à s'imposer.

Dans les années qui suivent, la stratégie change et les nationalistes corses mettent en place un mouvement nationaliste, notamment avec l'ARC, et radicalisent la lutte nationaliste notamment avec la fondation du FLNC (ou Fronte di liberazione naziunale corsu). Si la base du mouvement reste assez conservatrice, une tendance gauchiste et tiers-mondiste, d'orientation marxiste-léniniste, en constitue peu à peu le socle idéologique. Bien qu'il flirte - extérieurement du moins - avec la gauche et l'extrême-gauche, il y a toujours eu une minorité active de militants de droite en Corse. Malgré d'assez bons résultats électoraux (jusqu'à environ 25% des voix en Corse en 1992), le mouvement nationaliste a sombré dans une lutte fratricide acharnée entre le "canal historique" et le "canal habituel" (comparable, peut-être, à la lutte en Irlande entre les provisoires et l'IRA officielle?) En conséquence, la lutte nationaliste s'est complètement enlisée au cours des années 1990.

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2015 : année de la victoire nationaliste en Corse

Lors des élections "territoriales" de 2015 en Corse, les nationalistes de Simeoni et Talamoni (photo) remportent une victoire éclatante. La base de leur coalition est un projet d'autonomie pour la Corse, un statut pour les "secondes résidences" sur l'île, la reconnaissance du corse comme langue officielle (à côté du français), et le transfert des prisonniers politiques corses-nationalistes sur l'île (et donc plus très loin sur le continent français). Sur ce mode victorieux, les victoires électorales s'enchaînent lors des élections nationales en France. En 2021, les listes nationalistes en Corse recueillent environ 75% des voix lors des élections "territoriales". Pourtant, il faut oser reconnaître que les résultats politiques obtenus jusqu'à présent sont plutôt médiocres: la Corse n'est toujours pas indépendante. Il est également frappant de constater que les élites politiques semblent dériver de plus en plus vers la gauche, en particulier sur des questions telles que la migration, le wokisme et la mode LGBTQI+, et l'Islam, tandis que les jeunes militants de base semblent avoir moins d'appétit pour les solutions de gauche démodées prisées par les anciens.

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Palatinu - et la métapolitique sur l'île

Nicolas Battini est un nationaliste qui a passé huit ans dans une prison française pour cause d'attentats. L'assassinat d'Yvan Colonna (un autre nationaliste corse) dans une prison française par un islamiste radical a été un tournant majeur dans la vie de Nicolas Battini. De retour en liberté, il fonde un mouvement nationaliste, U Palatinu, dont l'objectif principal est de remettre le mouvement sur les rails idéologiques corses, conscients des défis du 21ème siècle. Il s'agit avant tout d'un combat culturel, d'une reconquête d'un nationalisme de droite, qui fut autrefois conservateur. Ou comme l'écrivait Nicolas Battini lui-même : "A quoi sert une Corse autonome, tiraillée entre héliotropisme et islamisation, une Corse autonome, si les Corses eux-mêmes sont devenus minoritaires dans leur propre pays".

mop.jpgMouvement culturel, le Palatinu défend l'identité corse et la famille comme concept central de ce nationalisme. En mars 2024, Battini passe à l'étape suivante et fonde le parti Mossa Palatina. Quelque 500 Corses assistent au congrès fondateur. Mossa Palatina établira des relations avec d'autres partis de droite en Europe, et veut essayer de rassembler les mouvements régionalistes et autonomistes, de préférence au niveau européen. En tout cas, ses ambitions sont impressionnantes.

Un vent différent semble également souffler sur la Corse par rapport au vent de gauche issu de la révolte de mai 68. Cette page semble désormais tournée. Il faut attendre les premières élections en Corse pour voir si ce vent nouveau va s'imposer.

La mondialisation est en panne

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La mondialisation est en panne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-globalizzazione-si-e-rotta/

Allez, le jouet est enfin cassé. Celui de la mondialisation, je veux dire. Qui, il semble désormais clair, n'était rien d'autre qu'un jouet, entre les mains de puissances financières qui en ont tiré d'énormes profits. Au détriment des... des Moldus, pour reprendre le langage d'Harry Potter. C'est-à-dire de nous tous.

Mais aujourd'hui, la mondialisation a échoué. Elle n'est plus qu'un pâle fantôme qui s'estompe à l'horizon.

Ou plutôt, un groupe, une poignée de fantômes.

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Qui se souvient ou parle encore de Karl Popper ? Disparu du radar culturel... Pourtant, il était le philosophe du rêve mondialiste. Avec La société ouverte et ses ennemis, cité à toutes les sauces. Et d'ailleurs très peu lu.

Il retrouve aujourd'hui la sphère, et les dimensions, qui lui reviennent. Un philosophe des sciences. Important, certes... mais pas le maître du nouvel âge. Pas plus qu'Aristote ou Thomas d'Aquin d'ailleurs.

Et le rêve d'un monde sans frontières ?

La guerre en Ukraine est avant tout une guerre pour établir des frontières nationales. Des choses du 18ème siècle, des guerres de succession.

Et la libre circulation des idées ? Il n'y a jamais eu d'époque dominée par une censure aussi omniprésente et flagrante que celle que nous vivons aujourd'hui. Nous le vivons chaque jour davantage, même et surtout dans notre Occident démocratique. Pour ne parler que de chez nous.

La circulation des marchandises ?

Sanctions. Contre des pays et contre des entreprises. Des sanctions comme instrument habituel, et non exceptionnel, de la politique internationale. Et, étrange paradoxe, promulguées, préconisées, utilisées précisément par ceux qui se sont autoproclamés porte-drapeaux de la mondialisation et continuent de le faire.

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Une liste incomplète.

Sanctions contre la Corée du Nord. Et contre l'Iran. Du réchauffé, me direz-vous.  Et il s'agit alors... d'États voyous.

Oui, mais la liste s'est allongée de manière effrayante ces derniers mois.

Sanctions contre la Syrie d'Assad. Sanctions contre la Russie. Et contre le Belarus. Sanctions contre les entreprises chinoises qui commercent avec la Russie.

Et des menaces de sanctions contre l'Inde. Pour ses relations commerciales avec Téhéran.

Sans parler de Cuba, du Nicaragua...

Sans parler des sanctions internes de l'UE contre la Hongrie et la Slovaquie. Ils les appellent autrement, procédures d'infraction ou autre... mais c'est la même chose....

Tous des États voyous ?

Et même si c'est le cas, cela ne signifierait-il pas que les paramètres de l'Occident collectif ne s'appliquent plus qu'à une partie de plus en plus limitée du monde ?

Et surtout, cela entérinerait une chose bien précise. La mondialisation, en tant que libre circulation des idées, des personnes, des informations, des biens et des capitaux, n'existe plus. À supposer qu'elle ait jamais existé et qu'elle ne soit pas une invention de la propagande. Pour justifier l'unipolarité, c'est-à-dire l'hégémonie absolue de Washington.

Ainsi, alors que tout flux, même d'information, est interrompu, dans un monde divisé en blocs opposés, les fantômes de la mondialisation disparaissent dans un coucher de soleil indéfini.

Au son du vieux saxophone de Bill Clinton.

18:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisation, mondialisation, sanctions | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 juillet 2024

Kickl: "Les discussions d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine sont une folie politique"

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Kickl: "Les discussions d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine sont une folie politique"

Le président du FPÖ, Herbert Kickl, a vivement critiqué la décision d'entamer des pourparlers d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine alors que le pays est toujours en état de guerre active et qu'il est loin de remplir les critères de Copenhague requis.

Source: https://zurzeit.at/index.php/kickl-eu-beitrittsgespraeche-mit-ukraine-sind-politischer-wahnsinn/

"Admettre dans l'UE un pays en pleine guerre et en proie à une corruption rampante est un exemple parfait des dérives impulsées par les élites bruxelloises et le parti unique noir-vert-rouge-pink", a déclaré Kickl dans un communiqué de presse.

Il a notamment critiqué le chancelier Nehammer, membre de l'ÖVP chrétienne-démocrate, qui a omis d'opposer le veto autrichien à l'ouverture des discussions, ce qui aurait été dans l'intérêt de la sécurité et de la prospérité de la population autrichienne. "Au lieu de cela, Nehammer joue les claqueurs pour les projets politiques délirants de l'establishment de l'UE au détriment de sa propre population, comme dans le cas du régime de sanctions qui, avec le 14ème paquet récemment adopté, ne met pas fin à la guerre mais détruit notre économie et notre prospérité", poursuit Kickl.

Le FPÖ considère que la politique de neutralité active est la seule politique étrangère valable pour l'Autriche et souligne la nécessité de la rétablir complètement. "La neutralité perpétuelle, massivement érodée par le gouvernement noir-vert sous les applaudissements de la SPÖ et du parti NEOS, doit être restaurée dans l'intérêt de notre population. C'est ce que les citoyens attendent d'un chancelier fédéral et c'est ce qu'un chancelier du peuple libéral s'efforcerait de faire depuis le début", a conclu M. Kickl.

Le pacte logistique militaire de la Russie avec l'Inde complète sa nouvelle stratégie asiatique recalibrée

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Le pacte logistique militaire de la Russie avec l'Inde complète sa nouvelle stratégie asiatique recalibrée

Andrew Korybko

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/il-patto-logistico-militare-della-russia-con-lindia-completa-la-sua-nuova-strategia-asiatica

Au cours du week-end, Sput nik a rapporté que la Russie avait approuvé un accord sur les déploiements militaires conjoints (JMD) avec l'Inde, qui est essentiellement l'accord d'"échange réciproque de logistique" (RELOS) négocié ces dernières années. Ce pacte permettra à chacune des deux forces armées d'utiliser plus facilement les installations de l'autre, ouvrant ainsi la possibilité de visites plus régulières de leurs marines respectives et donnant une dimension militaire symbolique au corridor maritime oriental entre Chabahar et Vladivostok.

Le moment choisi n'est pas non plus une coïncidence, puisqu'il suit immédiatement le pacte de défense mutuelle entre la Russie et la Corée du Nord et la réaffirmation par la Russie et le Viêt Nam de la force de leur partenariat stratégique, avec l'engagement de ne conclure aucun accord avec quiconque pourrait constituer une menace pour les intérêts de l'autre. Ces deux alliances, la première formelle et la seconde officieuse, sont maintenant suivies par le pacte JMD de la Russie avec l'Inde, complétant ainsi le nouveau recalibrage de sa stratégie asiatique.

Jusqu'à présent, les ennemis et les amis du pays avaient supposé que la Russie "pivotait" vers la Chine, insinuant qu'elle favoriserait les intérêts de Pékin plutôt que d'autres. Si tel avait été le cas, il aurait pu y avoir des pressions conjointes sur la Corée du Nord pour la punir de ses essais de missiles, des exercices navals conjoints dans la partie de la mer de Chine orientale et méridionale revendiquée par la Chine et une réduction des effectifs avec l'Inde pour donner à la Chine un avantage dans les conflits de l'Himalaya.

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Au lieu de cela, la Russie a forgé une alliance militaire formelle avec la Corée du Nord, a confirmé qu'elle ne ferait jamais rien qui puisse menacer les intérêts du Viêt Nam (ce qui implique qu'elle ne revendiquera jamais la partie du territoire maritime disputée par la Chine) et a conclu la JMD avec l'Inde. La faction pro-IRB de la communauté des experts et des politiques russes n'est probablement pas satisfaite de ces résultats, car ils renforcent la main de leurs "rivaux amis" équilibrés et pragmatiques.

Pour expliquer cela, les premiers pensent qu'un retour à la bipolarité sino-américaine est inévitable, et que la Russie devrait donc accélérer la trajectoire de la superpuissance chinoise pour se venger des États-Unis de tout ce qu'ils ont fait depuis 2022. La seconde, en revanche, souhaite maintenir le rôle d'équilibre de la Russie afin d'éviter une dépendance disproportionnée vis-à-vis de la République populaire, estimant qu'il est encore possible de contribuer à un multipolarisme complexe au cours de la transition systémique mondiale au lieu de revenir à un bipolarisme.

Quant aux trois derniers développements stratégico-militaires, leur effet cumulatif est de signaler que la Russie ne deviendra jamais le "partenaire junior" de la Chine, comme la faction pro-IRB insinue qu'elle devrait le faire "pour le bien commun", et ils servent également à compliquer les questions géopolitiques régionales pour la République populaire. Les États-Unis pourraient renforcer leur présence militaire en Asie du Nord-Est après le pacte de la Corée du Nord avec la Russie, tandis que le Viêt Nam et l'Inde continueront d'affirmer avec confiance leurs revendications territoriales respectives à l'encontre de la Chine.

Alors que la première conséquence pourrait pousser la Chine dans une spirale de rivalité avec les États-Unis, qui pourrait être exploitée par la Russie et la Corée du Nord pour obtenir un soutien plus important contre l'ennemi commun, la seconde renforce la position potentielle de Moscou en tant que médiateur entre les deux pays et Pékin. Le premier est donc une variante du bipolarisme sino-américain, avec toutefois une plus grande autonomie stratégique pour la Russie et la Corée du Nord, tandis que le second maintient les tendances complexes du multipolarisme.

Dans l'ensemble, ces mesures peuvent être interprétées comme un "jeu de pouvoir" de la part de la faction équilibrée/pragmatique de la Russie contre ses "rivaux amicaux" favorables à l'IRB, qui ont connu une embellie au cours de l'année écoulée, mais qui sont maintenant de nouveau sur la pente descendante comme auparavant. Le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine reste intact et continue d'avoir un impact positif sur le monde, mais la Russie est désormais beaucoup moins susceptible de devenir le "partenaire junior" de la Chine qu'auparavant et de la favoriser par rapport à la Corée du Nord, au Viêt Nam et à l'Inde.

Publié en partenariat avec One World - Korybko Substack

 

Le triomphe de la multipolarité met-il fin à la géopolitique classique ?

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Le triomphe de la multipolarité met-il fin à la géopolitique classique?

Lorenzo Maria Pacini

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/il-trionfo-del-multipolarismo-pone-fine-alla-geopolitica-classica

Dans la transition vers un monde multipolaire, de nombreuses questions se posent au niveau de la théorie, dont l'une des principales est la suivante : le triomphe du multipolarisme met-il fin, ou non, à la géopolitique classique ?

Le père de la théorie du monde multipolaire, le philosophe russe Alexandre Douguine, n'a pas formulé de réponse correcte et complète à cette question dans la première phase de sa propre composition théorique, car il était alors prématuré de raisonner sur les scénarios de réussite de la théorie. Aujourd'hui, cependant, une réponse s'impose d'urgence.

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Commençons par les fondamentaux. La géopolitique classique, codifiée entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, voit dans les mots de l'amiral Halford Mackinder l'un de ses axiomes déterminants, qui a incontestablement dicté sa loi jusqu'à aujourd'hui: "L'Eurasie est le Heartland. Celui qui contrôle le Heartland contrôle le monde". C'est autour de cet axe géographique de l'histoire que s'est inscrite toute la géopolitique que nous connaissons. Aujourd'hui, le concept qui emporte toutes les conséquences scientifiques dans le contexte de la transformation de la géopolitique classique en géopolitique du monde multipolaire est le Heartland distribué, ou réparti, si vous préférez. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons examiner la structure sémantique de la géopolitique classique reposant sur le dualisme essentiel entre la civilisation de la mer (également dans le sens du platonicien Proclus qui décrit l'ancienne civilisation de l'Atlantide et la définit comme "la pire" de l'histoire) et la civilisation de la terre, qui est préservée, qui reste présente, et toutes les implications et élaborations qui proviennent des études de Carl Schmitt sur les deux types de civilisation. La géopolitique classique opère avec deux projections de ces principes dans la géographie et l'histoire mondiale, en identifiant comment ils seront incorporés et manifestés dans les grandes puissances du monde.

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Nous retenons donc cette interprétation des deux types de civilisations. Le dualisme déjà prôné par le philosophe grec Proclus est pleinement confirmé par Mackinder, qui souligne que ce dualisme est constitué de principes permanents, deux facteurs de développement des civilisations de l'humanité et qui peuvent être identifiés tout au long de l'histoire humaine : l'attirance pour le temps, la matérialité, l'éphémère ; l'attirance pour la verticalité, l'esprit, les valeurs stables. Il est intéressant de noter que l'eau de mer ne peut pas être bue, car elle est toxique pour les êtres humains, et donc que l'eau de mer est en quelque sorte la mort, alors que l'eau douce, terrestre, est l'eau de la vie. Cette dualité "exclusive" entre deux points d'attraction historico-géographiques est au cœur de la géopolitique classique. Les conflits que nous vivons s'inscrivent parfaitement dans la lecture dualiste ci-dessus. La géopolitique classique trouve également sa validité dans le contexte actuel, si l'on pense à des conflits bien connus comme le conflit russo-ukrainien, dont on sait qu'il s'agit d'un choc de civilisations entre l'Occident et la Russie, ou le conflit israélo-palestinien. On ne peut pas dire que la géopolitique classique est dépassée, car ses lois fonctionnent encore pleinement aujourd'hui et on peut donc encore l'utiliser comme méthodologie d'interprétation. Cependant, une question demeure : peut-on aller plus loin ?

On peut observer avec une calme objectivité que le Heartland classique, l'Eurasie, ne suffit plus à faire contrepoids à la civilisation de la mer. Considérons donc deux formes de géopolitique post-classique, soit la géopolitique d'aujourd'hui : la géopolitique unipolaire, qui affirme l'absence de dualisme et le triomphe de la civilisation thalassocratique telle que décrite par Francis Fukuyama, Yuval Noah Harari, Klaus Schwab, les démocrates américains partisans de ce monde unipolaire ou, dans certains cas, a-polaire, qui envisage l'annulation absolue de la Civilisation de la Terre, même en tant que concept. Cette première forme de géopolitique post-classique, nous pouvons la baptiser post-polarisme, en parfaite adéquation avec la post-modernité, c'est la géopolitique contemporaine "dogmatique" (au sens thalassocratique, évidemment), elle est née de penseurs imprégnés de géopolitique thalassocratique classique et n'admet pas la dissidence.

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En lisant les événements actuels sous cet angle, il est clair que la Russie d'aujourd'hui mène la "guerre du passé" pour ouvrir le monde à l'avenir: c'est la dernière guerre géopolitique du passé, la dernière menée selon les axiomes mackindériens ; ce qui viendra ensuite sera "autre", différent, ambitieusement multipolaire. Notez bien : la Russie d'aujourd'hui, après la catastrophe des années 1990, n'a plus les moyens de s'imposer seule comme une puissance mondiale en concurrence avec la civilisation unipolaire de l'Occident. L'Eurasie ne se suffit plus à elle-même : elle manque de stabilité démographique et économique, ce qui oblige les Russes qui se battent pour une géopolitique classique traditionnelle à se battre avec de nouvelles normes, à tracer des routes différentes et à explorer des territoires inconnus. La Russie a besoin d'alliés et de partenaires pour mener à bien cette mission historique. D'un point de vue plus métaphysique, les Russes sont les porteurs de la dernière volonté sacrée tellurocratique, luttant pour l'éternité contre la temporalité.

En imaginant la victoire de la Russie dans cette dernière guerre de la géopolitique classique, l'extension de l'idée russe au monde entier n'est pas envisageable, car la Russie n'a pas d'idéologie universelle - ce qui est le cas des Américains, comme l'idéologie des droits de l'homme, le genderisme, etc. - qui puisse séduire les élites et les peuples du monde. La Russie est trop petite dans ce sens. Elle peut se sauver en tant que "petite Eurasie", limitée à la Russie elle-même, mais cela ne sera pas décisif car il s'agit d'un combat défensif et non offensif, et à long terme, cela ne paie pas. D'où la multipolarité : si nous ne pouvons pas accepter la domination thalassocratique et ne pouvons pas proposer l'Eurasie comme une idée universelle, alors nous devons passer à la multipolarité. La grande Chine, l'Inde montante, l'Afrique émancipée de l'Occident européen sont des exemples d'indépendance, et il faut absolument exclure tout projet d'ingérence russe, ne serait-ce que sur le plan conceptuel. La Russie a une vision impériale (dans un sens totalement différent du passé), mais pas mondiale. Il n'est pas permis, même en théorie, d'imaginer les autres pôles comme soumis à la puissance russe.

C'est là que naît la géopolitique du monde multipolaire, là que naît une alternative. L'Occident reste un (macro)pôle avec sa validité maritime, avec le mondialisme comme idéologie ; tout l'anti-mondialisme est une continuation et une transfiguration de la civilisation de la Terre: le Heartland est désormais réparti sur plusieurs pôles, il se transforme et se réadapte, avec une multiplicité de facettes. Cette pluralisation opérationnelle représente une transformation décisive qui est déjà en cours.

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Lors des élections américaines de 2016, on a bien vu ce " démembrement ", au moins apparent, du macro-pôle appelé l'Ouest: les côtes (côte Est et côte Ouest) ont voté pour les démocrates, les États territorialement centraux ont voté pour les républicains. Cette "géopolitique intérieure" a considérablement modifié le destin de l'hégémon étoilé. Une sorte de Heartland intérieur se dessine en Amérique, de sorte que les États-Unis ne peuvent plus être considérés uniquement comme une civilisation maritime. C'est un point absolument décisif. Il existe une sorte de civilisation de type heartland à l'intérieur même de la civilisation de la mer. Nous devons commencer à écrire l'histoire du Heartland américain. Il est intéressant de noter que dans l'article historique de Mackinder sur l'axe géographique de l'histoire, il parle des États-Unis comme d'une civilisation tellurocratique, de la même manière que la Russie, ce qui indique qu'il y a eu un changement radical, temporellement, après la proclamation des 14 principes par le président de l'époque, Woodrow Wilson. Ce sont ces points qui ont redéfini la position de l'Amérique à l'égard de la thalassocratie.

Nous pouvons également imaginer que la Russie n'est pas totalement terrestre : il existe une élite thalassocratique au sein de la Russie, comme y appartiennent les dirigeants des années 1990, des entrepreneurs libéraux de type occidental, de nombreuses personnes qui ont émigré lors de l'effondrement de l'URSS et qui sont ensuite revenues en tant que seigneurs du capitalisme libéral. C'est pourquoi la civilisation de la mer et la civilisation de la terre sont devenues des principes identifiables au sein même de toutes les civilisations.

Aujourd'hui, nous pouvons parler, pour donner quelques exemples supplémentaires, du Heartland chinois, représenté par Xi Jinping, qui est profondément tellurocratique, mais qui dispose d'une énorme puissance maritime commerciale, donc d'une extension maritime, même si la Chine n'est pas historiquement une puissance maritime. Il en va de même pour Narendra Modi, qui souhaite proposer une Inde indépendante et "décolonisée en conscience", et il s'agit là d'un Heartland, mais en même temps, l'Inde présente un fort tropisme maritime qui la fait tendre vers le mondialisme, avec des alliances avec les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, comme cela c'est déjà vu au 20ème siècle. Le monde islamique est également composé de pays plus terrestres, tels que l'Iran, et d'autres pays qui sont parfaitement intégrés dans le mondialisme international, tels que les "princes du pétrole" de la péninsule arabique et au-delà. En Afrique aussi, de nombreuses forces promeuvent un panafricanisme qui est l'affirmation d'un Heartland africain, d'une authentique civilisation de la terre, tandis que d'autres gouvernants veulent faire partie du projet occidental qui les fascine et les séduit. En Ibéro-Amérique, c'est la même chose : des pays poussent vers une intégration terrienne, tandis que d'autres dirigeants sont passionnément atlantistes. Théoriquement, cela se produit également en Europe, qui est aujourd'hui totalement sous contrôle atlantiste : regardez le populisme de droite qui a vanté - et continue de le faire - une ouverture multipolaire, mais en partant de prémisses erronées, à tel point qu'il a acquis une bonne partie du pouvoir politique uniquement pour trahir à temps la représentation populaire, confirmant que dans un territoire occupé militairement, politiquement, économiquement et culturellement par une puissance étrangère (les États-Unis), la préservation du pouvoir n'est pas possible sans l'intervention de la mer. L'Europe ne pourrait et ne devrait pas être soumise à d'autres pôles ou civilisations, mais elle l'est en fait au pôle atlantiste ; il existe une Europe théorique, qui existe virtuellement et qui a une grande histoire, qui est aujourd'hui dans une phase "cachée" et qui n'a rien à voir avec la Russie. Cependant, la Russie se bat aujourd'hui pour la multipolarité, ce qui représente une chance pour l'Europe de renaître. La seule Europe possible est une Europe indépendante, sans puissance extérieure d'aucune sorte, autonome et géopolitiquement pour elle-même. Enfin, le Heartland américain voit dans la lutte électorale, aujourd'hui représentée par le duel entre Joe Biden et Donald Trump, une paraphrase de l'affrontement géopolitique interne entre Terre et Mer. C'est la fin de la lutte géopolitique classique.

Nous entendons l'appel à une géopolitique révolutionnaire, non seulement académique, mais aussi faite d'un militantisme en lutte contre la dictature de l'unipolarité et du post-polarité.

La géopolitique du monde multipolaire, en revanche, est dangereuse, parce qu'elle nous fait considérer ce que nous vivons aujourd'hui sous un jour nouveau. Et elle nous offre un moyen de le réaliser.

Lorenzo Maria Pacini

Source : https://domus-europa.eu/

La Hongrie fait de l'immigration une priorité de sa présidence

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La Hongrie fait de l'immigration une priorité de sa présidence

Source: https://unzensuriert.at/272699-ungarn-macht-einwanderung-zum-schwerpunkt-seiner-ratspraesidentschaft/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

A partir d'aujourd'hui (lundi 01/07), la Hongrie a succédé à la Belgique à la présidence du Conseil de l'Union européenne pour une durée de six mois.

Un tournant politique au Conseil de l'UE

La présidence sortante du Conseil de l'UE s'était fixé comme objectifs la transformation verte de l'économie, le renforcement de la compétitivité de l'UE et la régulation de l'intelligence artificielle.

La Hongrie poursuit d'autres objectifs, comme le montre déjà le slogan du gouvernement de Budapest :

Make Europe Great Again.

Il s'agit d'une référence au slogan "Make America Great Again" de l'ancien président américain Donald Trump, qui se représentera en novembre. En outre, le Premier ministre Viktor Orbán souhaite faire de l'immigration une priorité pour les six prochains mois.

Alliance : "Des patriotes pour l'Europe"

Hier, dimanche 30 juin, il a également donné le coup d'envoi de la nouvelle alliance européenne "Patriotes pour l'Europe" en publiant une déclaration commune avec Herbert Kickl, président fédéral du FPÖ, et Andrej Babiš, président d'ANO en République tchèque. Cette alliance doit constituer la base d'un nouveau groupe politique à créer au sein du Parlement européen et envoie un message clair aux Européens : il ne faut pas "continuer comme avant".

Une solution hongroise - avec de l'expérience

Avant même de prendre ses fonctions, M. Orbán a salué la réorientation - purement verbale - du chancelier allemand Olaf Scholz (SPD), qui envisage de délocaliser les procédures d'asile en dehors de l'UE. La Hongrie a déjà une expérience en la matière et a créé depuis longtemps des "hotspots extérieurs".

Les demandes d'asile sont examinées dans des centres situés en dehors de la Hongrie. Si les migrants veulent venir en Hongrie, ils doivent d'abord s'adresser à une ambassade hongroise, par exemple à Belgrade, la capitale serbe. Orbán :

"Tous les papiers y sont vérifiés. Ce n'est que si les autorités hongroises donnent leur feu vert que les migrants peuvent entrer. Dans le cas contraire, non".

"On fait les comptes à la fin"

Orbán est considéré depuis des années comme un lanceur d'alerte contre la surpopulation étrangère. En 2015 déjà, lorsque des millions d'Orientaux et d'Africains avaient afflué en Europe, il avait réussi à isoler la Hongrie. Orbán a déclaré au groupe de médias Funke qu'il avait eu raison de mettre en garde à l'époque. Il ne fait pas preuve d'entêtement :

"Attendons de voir à quoi ressemblera la société allemande ou française dans dix, quinze ou vingt ans. Si cela s'avère positif, les Hongrois pourront également y réfléchir".

Un regard sur les statistiques de la criminalité, les dépenses sociales et le niveau en baisse constante des politiques d'éducation et de santé des pays occidentaux de l'UE devrait toutefois atténuer la crainte d'une réorientation politique de la Hongrie.

 

La belliciste Kaja Kallas devient la représentante de l'UE pour les affaires étrangères

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La belliciste Kaja Kallas devient la représentante de l'UE pour les affaires étrangères

La Première ministre estonienne a appelé à une attitude agressive contre Moscou alors que, dans le même temps, son mari faisait des affaires en Russie

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/kriegstreiberin-kaja-kallas-wird-eu-aussenbeauftragte/

L'Union européenne se transforme de plus en plus en un appendice servile des États-Unis. C'est ce qui ressort du choix de personnel, négocié par les trois groupes pro-système du Parlement européen - PPE, S & D (socialistes et démocrates) et libéraux. Non seulement la présidente controversée de la Commission, Ursula von der Leyen, se voit ainsi ouvrir la voie à un second mandat, mais la Première ministre estonienne Kaja Kallas est également nommée au poste de représentante de l'UE pour les affaires étrangères.

Confier le poste de chef de la diplomatie européenne à Kallas n'est pas seulement une erreur flagrante, c'est aussi la garantie d'une nouvelle détérioration des relations avec la Russie. En effet, l'Estonienne est considérée comme une belliciste avérée et une détractrice de la Russie, elle a qualifié la Russie de "puissance coloniale", ce qui sous-entend que le plus grand État de la planète doit être "décolonialisé", c'est-à-dire divisé en autant d'États (faibles) que possible. Kallas s'inscrit ainsi dans la lignée intellectuelle du stratège hégémonique américain et ancien conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski qui, dans les années 1990, envisageait que la Russie se scinde en trois:  une république européenne, une république sibérienne et une république extrême-orientale.

Lorsque l'UE appelait à de nouvelles sanctions contre la Russie, la voix de Kallas se faisait toujours entendre. Mais lorsque sa famille profite des affaires russes, cette femme de 47 ans peut aussi se montrer très différente. L'été dernier, lorsque l'on a révélé que son mari Arvo Hallik était copropriétaire d'une entreprise de logistique qui avait tranquillement continué à faire des affaires en Russie après le début de la guerre en Ukraine en février 2022 et que des appels à la démission ont été lancés, elle s'est littéralement emportée : "C'est une chasse aux sorcières orchestrée par l'opposition", a-t-elle déclaré dans une interview.

Prêcher l'eau et boire du vin - c'est sans doute cette hypocrisie qui qualifie le plus Kallas pour un poste de haut niveau au sein de l'UE.

lundi, 01 juillet 2024

L'extrême droite, l'Ukraine et le rêve des élites

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L'extrême droite, l'Ukraine et le rêve des élites

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/06/20/aarioikeisto-ukraina-ja-eliitin-unelma/

Après les agressions racistes à l'arme blanche à Oulu, l'extrême droite revient à l'ordre du jour en Finlande et est condamnée par les partis parlementaires, alors que ces mêmes partis soutiennent depuis des années les néonazis qui se battent en Ukraine et que les médias présentent avec fierté les "combattants étrangers" finlandais.

Le deux poids deux mesures est à son comble et la cohérence est absente, mais ce n'est pas nouveau en Occident, où toutes sortes de radicalismes sombres sont exploités pour servir les propres objectifs politiques. C'est un peu comme si l'opération Gladio de l'OTAN, qui remonte à la guerre froide, n'avait jamais pris fin.

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La frange anti-russe de la droite finlandaise semble être dominée par le fantasme selon lequel, si la Russie perd la guerre, des forces souverainistes et nationalistes prendront le pouvoir en Ukraine. Cela aurait un effet d'entraînement sur l'Europe, qui connaîtrait dans la foulée une véritable renaissance du nationalisme.

Si l'on oublie les fantasmes nationalistes de ces petits cercles et que l'on s'en tient à la Realpolitik, on constate que l'Ukraine est maintenue à flot par le soutien militaire et économique de l'OTAN-Occident, et a ses propres engagements. Les nationalistes ont leur rôle éphémère inscrit dans le marbre ; les extrémistes sont bons pour le sale boulot, mais guère plus.

Je ne m'étendrai pas sur les décennies de travail de taupe en Ukraine par les organisations de lobbying liées aux services de renseignement occidentaux, telles que la National Endowment for Democracy (NED) et les fondations de George Soros, mais je me contenterai d'exposer les plans de l'Occident pour l'Ukraine.

Si le conflit devait se terminer en faveur de l'Occident, l'Ukraine anti-russe - qui a été jusqu'à présent un centre de corruption à grande échelle, de trafic d'êtres humains et même de bio-laboratoires - ne deviendrait rien de plus qu'une zone atlantisée de la politique économique néolibérale et la dernière cible de l'exploitation par l'élite financière transnationale.

En 2014, lorsque le régime de Kiev a eu besoin d'un prêt important, la Banque mondiale (FMI) a offert 15 milliards de dollars à des conditions typiques : l'interdiction de la propriété foncière dans le secteur privé devait être levée et des économies devaient être réalisées par l'État en réduisant les pensions des citoyens et d'autres avantages.

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La Russie a également proposé de prêter le même montant, mais sans les exigences en matière d'économies et de privatisation. Le président ukrainien de l'époque, Viktor Yanukovych, a décidé d'accepter l'offre russe, mais Washington a lancé un coup d'État et a chassé le président et son cabinet.

Le nouveau gouvernement pro-occidental de l'Ukraine a accepté le prêt du FMI et les conditions misérables, les privatisations et les mesures d'austérité pour le peuple. Depuis lors, les cercles de capitaux transnationaux et leurs sociétés géantes pillent les terres agricoles de l'Ukraine, et le reste du pays et ses ressources doivent être pris en charge par les capitalistes exploiteurs de l'Occident. Seule l'opération spéciale de la Russie s'y oppose encore.

Si la Russie se retire, l'Ukraine sera transformée en un "Occident global" multiethnique. Si la Russie ne parvient pas à "dénazifier" l'Ukraine, l'Occident finira lui-même le travail en déclarant que les extrémistes sont en fait des terroristes et en repeuplant Kiev et d'autres villes avec des immigrants.

Zelenskyi a déclaré il y a quelques années qu'il rêvait d'une Ukraine d'après-guerre comme une sorte de "Grand Israël", un État sécuritaire de haute technologie avec des gardes armés patrouillant dans les centres commerciaux. Les dirigeants occidentaux partagent le même souhait d'un État policier ; en Finlande aussi, les incidents violents ne font la une des journaux que lorsqu'ils correspondent au discours de l'élite.

Monopoly en eurocratie

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Monopoly en eurocratie

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-gioco-del-monopoli/

Êtes-vous vraiment passionné ?

Par cette discussion (et ce charabia) sur les futurs postes de l'Union européenne, je veux dire.

Car cela fait des jours, des semaines, que les télévisions et les grands journaux ne parlent (presque) que de ça.

Le massacre de Gaza, la "piraterie" des Houthis qui menace de bloquer la mer Rouge, les tensions au Liban et entre Israël et l'Iran... même le conflit russo-ukrainien et la crise économique... sont relégués au second, troisième, quatrième rang par rapport au jeu des nominations à la Commission européenne et à d'autres sinécures eurocratiques.

Ursula parviendra-t-elle à obtenir le second mandat tant attendu ? Et si elle est poursuivie, évitera-t-elle ses relations floues (ou peut-être trop claires) avec Pfizer au sujet de l'achat de vaccins ?

Et si oui, avec quelle majorité ? PPE, libéraux, socialistes... Cela suffira-t-il ?

Et les conservateurs ? Et les autres partis de droite ?

Et Meloni donnera-t-il à son amie Ursula les voix dont elle a besoin, dans le secret des urnes, pour sauver la ghirba ?

Et en échange de quoi ?

Un commissariat important, dont on ne sait pas lequel pour Raffaele Fitto dit-on...

Ou un rôle dans les institutions européennes pour Enrico Letta.

Tous deux certainement méritants. Et dignes de confiance. Compte tenu de leur passé...

Ou Mario Draghi va-t-il réapparaître, comme un lapin sorti du chapeau ? Il ne semble pas heureux d'être un grand-père au jardin, mais il a déjà tout eu il ne lui manque plus que la présidence de la Commission européenne.

Oh mon Dieu, en fait ce serait aussi celle de la République italienne. Mais Mattarella semble s'être mis dans la peau d'un second mandat. Ce qu'il s'était juré de ne pas faire...

Draghi alors ? S'il n'y avait pas de majorité au Parlement européen... et c'est un "technicien" de grande valeur personne en Europe ne sert mieux les intérêts du système financier international.

Giorgia l'aime bien. Elle a toujours dit qu'elle avait la plus grande estime pour lui. Elle imite Mme Tina Fantozzi.

Mais Draghi Presidente, cela veut dire pas de haut commissaire pour l'Italie.... Un beau dilemme.

Et puis, le semestre hongrois est sur le point de commencer. Et les jeux doivent être faits rapidement avant l'arrivée de ce rabat-joie qu'est Orbán. Qui pourrait renverser la table du Monopoly.

A moins que... eh bien, il y a toujours l'exemple de son collègue slovaque Fico.

Mais dites donc, vous qui devez joindre les deux bouts, payer vos factures, payer les frais de scolarité de vos enfants (Dieu que je me sens qualunquiste aujourd'hui !), qu'est-ce que vous avez à faire de tout ça ?

Et pensez-vous vraiment que cela affectera votre vie, la menace de guerre et d'autres choses ?

Croyez-vous vraiment que ce seront les élus, von der Leyen ou Draghi, Fitto ou Letta, qui prendront les décisions sans les incitations qu'ils ne peuvent pas refuser ? Sans incitations qu'ils ne pourront pas refuser ?

Allez... en tant que compétition, c'est encore plus excitant que l'équipe nationale de Spalletti en Allemagne....

Meloni n'est pas une Jeanne d'Arc. Elle n'entend que la voix de Biden

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Meloni n'est pas une Jeanne d'Arc. Elle n'entend que la voix de Biden

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/meloni-non-e-giovanna-darco-lei-sente-solo-la-voce-di-biden/

Non, Meloni n'est pas Jeanne d'Arc. Les espoirs formulés naguère par l'analyste Gennaro Malgieri quant à un éventuel rôle de Giorgia Meloni en Europe ont été rapidement anéantis par cette chose bien ennuyeuse qu'est la dure réalité. Une réalité qui ne se préoccupe pas des résultats des élections européennes - Lady Garbatella (= G. Meloni) étant la seule des chefs de file des partis au pouvoir dans les principaux pays - non, la dure réalité ne juge que le poids réel des États respectifs. Et un gouvernement qui a renoncé à sa propre politique étrangère pour se contenter d'obéir aux ordres de Washington ne peut pas peser très lourd à Bruxelles.

Si vous ajoutez à cela des comptes publics misérables, qui ne correspondent pas exactement aux mensonges du gouvernement, l'Italie, au lieu de prendre la tête du gouvernement, s'engage simplement dans une procédure d'infraction qui rendra les citoyens de Giorgia encore plus pauvres.

Pour contrer cela, il aurait fallu du courage et de l'intelligence. Le courage de bousculer les choses, de sortir au grand jour en visant de nouvelles alliances à droite. Courage d'arriver à Bruxelles avec lance et armure, pour défier un pouvoir moisi et à nouveau au service de l'anglosphère (mais il aura fallu un brin de connaissance historique de la part de notre "Jeanne d'Arc" : une prétention exagérée que ne peut faire valoir le gouvernement de Rome).

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Alors mieux vaut vivre, mieux vaut marchander quelques fauteuils inutiles et quelques bonnes affaires dans l'essaim européen. Mieux vaut réduire les investissements en Italie tout en continuant à gaspiller l'argent des Italiens dans la guerre de Zelensky. Mieux vaut jouer serré avec Orban et miser sur ceux qui ne posent pas de problèmes aux euro-bureaucrates, aux larbins de Biden et aux banquiers de Francfort.

Quant à l'intelligence à déployer à Bruxelles, il suffit de regarder l'équipe des familiers et des familières. Réévaluons aussi, à ce propos, l'anthropologie de Lombroso.

L'homoncule des Britanniques au Kosovo et dans la "Grande Albanie"

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L'homoncule des Britanniques au Kosovo et dans la "Grande Albanie"

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/britanskiy-gomunkul-v-kosovo-i-velikaya-albaniya

La semaine dernière, deux événements radicalement opposés ont eu lieu en Serbie. En Serbie même, le 25ème anniversaire de l'opération à laquelle ont participé des parachutistes russes pour s'emparer de l'aérodrome de Slatina à Pristina, ce que l'on a appelé la "Marche sur Pristina", a été célébré de manière dispersée. Cet événement a aussi été largement couvert par la presse russe.

Mais dans la partie non contrôlée par Belgrade, connue sous le nom de république autoproclamée du Kosovo, on a honteusement gardé le silence sur cet événement. En revanche, ils ont célébré avec faste l'entrée des troupes de l'OTAN sur le territoire (ces mêmes troupes n'ont d'ailleurs pas pu empêcher une colonne de véhicules blindés russes de pénétrer sur l'aérodrome).

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De nombreux invités étrangers sont également arrivés à Pristina. Parmi eux, l'ancien Premier ministre britannique et criminel de guerre Tony Blair, en perte de vitesse depuis des années, s'est prononcé en faveur des séparatistes.

L'ancien président américain Bill Clinton a souligné dans un de ses messages sur X qu'"il y a 25 ans, les États-Unis ont mené une campagne aérienne alliée sous l'égide de l'OTAN, laquelle a réussi à chasser les forces serbes, mettant fin à une décennie de répression et à une campagne brutale de nettoyage ethnique et mettant ainsi un terme à la guerre au Kosovo. Aujourd'hui, je rends grâce pour ces 25 années de paix au Kosovo".

Notez la manipulation sans principe des faits concernant une décennie de répression qui n'a jamais eu lieu. Bien entendu, il n'a rien dit du soutien apporté par les services de renseignement américains aux terroristes de l'Armée de libération du Kosovo.

Le président du Kosovo, Vjosa Osmani, s'adressant à une réunion solennelle de l'Assemblée du Kosovo, le même jour, a déclaré que lorsque les troupes de l'OTAN sont entrées sur le territoire du Kosovo, elles n'étaient pas seulement composées de soldats, mais aussi de sauveurs. "Lorsque les soldats de la paix ont foulé la terre du Kosovo sanglant, écrasé et détruit, les larmes, les cris et les fleurs se sont transformés en étreintes pour accueillir les soldats de l'OTAN, ils ont créé une symphonie d'émotions de liberté". En ce jour, "nous nous souviendrons de la résistance obstinée du président Ibrahim Rugova pour conserver la liberté, l'indépendance et la démocratie, ainsi que des alliances solides qu'il a construites".

Une image positive de l'OTAN est plus que jamais nécessaire pour soutenir l'ancien discours sur le maintien de la paix, ce qui explique pourquoi de nombreux médias occidentaux se sont activement emparés des événements d'il y a 25 ans. En outre, c'est l'occasion d'une nouvelle diabolisation de la Serbie et des Serbes, ce que l'Occident fait méticuleusement et régulièrement.

Il est révélateur que la veille, Osmani se soit rendu aux États-Unis pour s'exprimer à l'ONU et qu'il ait utilisé un passeport serbe pour ce faire. Ce fait a été porté à l'attention du président serbe Aleksandar Vucic. Un tel acte n'est pas aussi poétique qu'un discours pathétique devant le parlement d'un pseudo-État séparatiste, mais témoigne d'une hypocrisie typique.

En ce qui concerne les alliances susmentionnées, il est révélateur que même l'ONU jette de l'huile sur le feu du séparatisme en encourageant le développement d'"institutions" au Kosovo. Ainsi, le site web du programme de développement de cette organisation marque le 25ème anniversaire de la célébration de sa présence au Kosovo. Non pas au Kosovo-Metohija, comme cette région est officiellement désignée dans la Constitution de la Serbie, mais spécifiquement au Kosovo. Et il n'y a pas un mot sur cette page à propos de ce qui a été fait contre les Serbes qui vivent maintenant dans un environnement hostile, ainsi que de la préservation du patrimoine culturel de la région (un certain nombre d'églises et de monastères y sont officiellement protégés par l'UNESCO).

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Mais le personnage le plus odieux du monde politique albanais est aujourd'hui le "chef du gouvernement" du Kosovo, Albin Kurti (photo). Lors d'une cérémonie à Pristina, il a déclaré que le 12 juin "suscite de nombreuses émotions chez le peuple du Kosovo, les principales étant le soulagement, la joie et l'espoir". Trois jours auparavant, il avait déclaré que "nous avons un problème avec Belgrade, qui n'a pas pris ses distances avec Milosevic dans le passé ou avec Poutine dans le présent". Il s'agissait de son évaluation d'une réunion entre les dirigeants de la Serbie et de la Republika Srpska en Bosnie-Herzégovine, au cours de laquelle ils ont adopté une déclaration commune considérant le Kosovo comme une partie intégrante de la Serbie.

Toutefois, il existe une différence significative entre les précédents dirigeants de la province sécessionniste et l'actuel. Kurti est issu des services de renseignement britanniques, qui l'ont nourri dès ses années d'études. Pendant le conflit de 1999, Kurti était l'un des dirigeants de l'union des étudiants de l'université de Pristina et s'est tenu à l'écart du conflit armé. Il a toutefois été l'assistant politique du célèbre idéologue séparatiste albanais Adem Demaci, qualifié de dissident en Occident et même comparé à Nelson Mandela.

Kurti a passé environ deux ans et demi dans une prison yougoslave pour séparatisme, mais a été gracié par Vojislav Kostunica sous la pression des pays occidentaux.

Par ailleurs, l'épouse de Kurti, Rita Augestad Knudsen, est norvégienne et travaille dans la recherche sur la défense et la sécurité (ce qui rappelle les précédents où il y avait également procuration donnée par les puissances anglo-saxonnes aux épouses des anciens présidents de Géorgie et d'Ukraine, Mikhaïl Saakashvili et Viktor Iouchtchenko).

Il est révélateur que, dès le Kosovo sécessionniste, Kurti ait eu des problèmes répétés avec le pouvoir, ce qui suggère une lutte entre factions, entre différentes forces - respectivement les États-Unis et la Grande-Bretagne - qui se profilent derrière lui. Après son accession au poste de premier ministre en 2020, ses ambitions ont déjà été extrapolées à l'Albanie voisine, où un mouvement a été spécifiquement enregistré sous son égide. C'est pourquoi le premier ministre albanais Edi Rama n'a même pas interagi avec Albin Kurti lors de sa visite protocolaire au Kosovo.

Bien que la personnalité d'Albin Kurti soit dénoncée par ses opposants comme celle de l'homme politique le plus autoritaire, le plus corrompu, le plus inculte et le plus antidémocratique, sa popularité demeure assez élevée.

Après tout, les Albanais, non seulement en Albanie mais aussi sur le territoire de la Serbie, de la Macédoine et du Monténégro, se considèrent comme un tout, indépendamment de leur religion, de leur statut social et de leurs opinions politiques. Ce projet ethno-nationaliste est connu sous le nom de "Grande Albanie", et l'élection de M. Kurti au poste de "premier ministre" du Kosovo a déjà été considérée comme le signe d'une nouvelle escalade des conflits avec les voisins et d'un endoctrinement plus sévère.

Apparemment, c'est vers cela que les choses se dirigent maintenant. La réticence de Kurti à résoudre la question des municipalités serbes de quelque manière que ce soit et sa création délibérée de nouveaux problèmes pour les Serbes du Kosovo et de Metohija en sont la preuve.