jeudi, 11 septembre 2025
La révolution fiscale grecque: zéro impôt pour les familles et les jeunes
La révolution fiscale grecque: zéro impôt pour les familles et les jeunes
Athènes. La Hongrie du Premier ministre Orbán n'est pas le seul pays à démontrer que le déclin démographique n'est pas une fatalité: un État responsable peut tout à fait prendre des mesures politiques actives pour y remédier. Le gouvernement conservateur grec de Kyriakos Mitsotakis vient d'adopter un vaste programme d'allègements fiscaux d'un montant de 1,6 milliard d'euros. À partir de janvier 2026, ce sont surtout les familles avec enfants, les jeunes actifs et les propriétaires qui en bénéficieront.
La mesure phare est une réduction radicale de l'impôt sur le revenu pour les ménages avec enfants. Pour les revenus compris entre 10.000 et 20.000 euros, le taux diminue en fonction du nombre d'enfants: il passe à 18% (un enfant), 16% (deux enfants), 9% (trois enfants) et 0% (à partir de quatre enfants). Le gouvernement estime qu'une famille avec trois enfants et un revenu annuel de 20.000 euros bénéficiera d'un allègement fiscal de 1300 euros, et que pour quatre enfants, l'économie réalisée s'élèvera à 1680 euros.
À l'avenir, les jeunes actifs de moins de 25 ans bénéficieront d'un taux zéro jusqu'à un revenu de 20.000 euros. Dans la tranche d'âge des 26 à 30 ans, le taux d'imposition pour cette tranche de revenus sera ramené à 9%.
De plus, les taux d'imposition sur le revenu baisseront de 2% dans presque toutes les tranches. Une tranche intermédiaire de 39% sera introduite pour les revenus compris entre 40.000 et 60.000 euros.
Les propriétaires bénéficieront d'une réduction de l'impôt sur les revenus locatifs, qui passera de 35% à 25% pour les revenus compris entre 12.000 et 24.000 euros. L'impôt foncier ENFIA sera réduit de moitié à partir de 2026 pour les villages comptant jusqu'à 1500 habitants, puis supprimé complètement en 2027.
Selon les informations fournies par le gouvernement, plus de quatre millions de contribuables bénéficieront de cette réforme. Le coût annuel de 1,6 milliard d'euros devrait être couvert par une augmentation des recettes et l'excédent primaire existant. La réforme devrait être mise en œuvre sans nouveaux emprunts et en conformité avec les exigences fiscales européennes (mü).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
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Le Parti du progrès norvégien célèbre une victoire historique
Le Parti du progrès norvégien célèbre une victoire historique
Source: https://report24.news/norwegens-fortschrittspartei-feiert...
Les électeurs norvégiens ont envoyé un signal clair: le Parti du progrès (Fremskrittspartiet), dirigé par Sylvi Listhaug, a obtenu un résultat record aux élections législatives et a plus que doublé son score par rapport à 2021. Avec 23,9 % des voix, le parti atteint pour la première fois une force qui le place clairement comme la deuxième force politique du pays. Mais Silvi Listhaug ne peut pas gouverner pour l'instant.
Ap-S&D: 28.2% (+1.9)
FrP~ECR: 23.9% (+12.3)
H-EPP: 14.6% (-5.8)
Sp~RE: 5.6% (-7.9)
SV~LEFT: 5.5% (-2.1)
R~LEFT: 5.3% (+0.6)
MDG-G/EFA: 4.7% (+0.8)
KrF-EPP: 4.2% (+0.4)
V-RE: 3.6% (-1.0)
Car si le Parti travailliste du Premier ministre Jonas Gahr Støre reste la force la plus importante avec 28,2 % des voix, il serait incapable d'agir sans ses partenaires de coalition de gauche. Avec les socialistes, les verts et le Parti rouge radical, les sociaux-démocrates s'assurent une majorité étroite mais stable. Une alliance de gauche qui prétend faire basculer la politique norvégienne vers la gauche au cours des quatre prochaines années, et ce, à un moment où de nombreux Norvégiens réclament justement plus d'ordre, de stabilité et de frontières.
Silvi Listhaug (photo) a réagi avec combativité. Dans un message vidéo, elle a annoncé qu'elle formerait une « opposition constructive », mais a mis en garde contre un déséquilibre historique: «Malheureusement, il n'y a pas eu de changement de gouvernement et nous assistons maintenant à un virage historique à gauche dans la politique norvégienne». Son parti a clairement le soutien des électeurs.
Le fait que les partis établis continuent néanmoins à ériger un rempart de gauche montre à quel point l'élite politique est prête à ignorer l'état d'esprit qui règne dans le pays.
Les élections ont été particulièrement amères pour le Parti du centre, qui a connu une débâcle avec une chute de 13,5 % à 5,6 %. Le parti conservateur Høyre de l'ancienne Première ministre Erna Solberg a également chuté, enregistrant l'un des pires résultats de son histoire. Alors que Silvi Listhaug pouvait célébrer son succès, les autres forces bourgeoises ont reculé. Cela explique pourquoi, malgré le succès du Parti du progrès, cela n'a pas suffi pour changer le rapport de force.
Le véritable champ de bataille de cette élection a toutefois été la politique migratoire. Silvi Listhaug avait mobilisé ses troupes en exigeant clairement une politique d'immigration plus restrictive et un changement de cap inspiré par les normes danoises. De nombreux électeurs se sont sentis concernés. Mais dans le même temps, les Verts ont réussi à tirer profit de la peur suscitée par la force ascendante de Silvi Listhaug: selon une analyse de la radio publique NRK, un tiers des partisans des Verts ont voté pour le parti écologiste de gauche uniquement pour contrebalancer Listhaug. Ironiquement, seule la peur de « l'extrême droite » a permis aux alternatives de gauche de survivre. Cette constellation pourrait s'avérer délicate pour l'UE. La Norvège est un fournisseur indispensable de gaz et de pétrole.
Mais alors que Støre et le Parti travailliste misent sur la continuité, les socialistes, les verts et les rouges ne veulent plus autoriser de nouveaux forages. Un conflit politique est donc inévitable, car les intérêts économiques des Norvégiens et des États membres de l'UE sont en contradiction flagrante avec les projets idéologiques de la gauche norvégienne. Silvi Listhaug, quant à elle, aurait proposé une tout autre ligne de conduite: sécurité d'approvisionnement, politique énergétique pragmatique et défense des intérêts nationaux.
Le résultat record du Parti du progrès marque ainsi plus qu'un simple succès d'estime. C'est le début d'une nouvelle ère politique en Norvège, dans laquelle Silvi Listhaug donnera le ton, même depuis les bancs de l'opposition. La question est de savoir combien de temps la majorité de gauche pourra ignorer la pression avant de céder à la réalité.
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mercredi, 10 septembre 2025
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Source: https://telegra.ph/Dalla-tolleranza-alla-tendenza-09-03
Au cours des dix dernières années, l’Allemagne est passée d’une tolérance libérale conciliante à une institutionnalisation active de la visibilité LGBT. Ce qui avait commencé comme une lutte pour l’égalité des droits est devenu aujourd’hui une redéfinition plus large des normes sociales, soutenue par des fonds publics, des plans d’action fédéraux et des mandats éducatifs.
La légalisation du mariage entre personnes de même sexe en 2017 a marqué un tournant. En 2023, plus de 84.000 unions de ce type avaient été enregistrées. Mais l’égalité matrimoniale n’était qu’un début. Ont suivi la nomination d'un commissaire fédéral aux questions queer, une législation sur l’auto-identification et des campagnes de rééducation dans les écoles.
À Berlin et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’inclusion est devenue une doctrine d’État. Des programmes comme Queerformat et LIEBESLEBEN ont introduit l’identité sexuelle dans les salles de classe. Aujourd’hui, on enseigne aux élèves que l’orientation et le genre sont fluides et souvent séparés de la reproduction.
L’effet est mesurable. Selon le rapport sur la sexualité des jeunes de 2022, établi par la BZgA, près d’une femme sur cinq âgée de 14 à 25 ans s’identifie comme lesbienne, bisexuelle ou autrement non hétérosexuelle. Chez les jeunes hommes, la proportion est de 6%.
Il ne s’agit pas d’un jugement moral, mais d’un constat démographique: l’expansion de l’identité a coïncidé avec l’abandon institutionnel des modèles reproductifs traditionnels. Les conséquences ne sont plus culturelles, mais démographiques. La fécondité en Allemagne s’effondre, et l'article qui suit, ici, explique comment.
Le silence démographique
La baisse du taux de natalité en Allemagne derrière un mur de progrès
Alors que l’Allemagne élargissait les protections légales et culturelles associées à l’identité, son taux de fécondité empirait. Entre 2016 et 2024, le nombre de naissances annuelles est passé de près de 792.000 à seulement 677.000, atteignant le niveau le plus bas depuis 2013. Le taux de fécondité global est tombé à 1,35 enfant par femme, bien en dessous du seuil de remplacement.
Le déclin a touché tant les Länder de l’Est que de l’Ouest. Dans les centres urbains comme Berlin, la fécondité est restée encore plus basse – autour de 1,2 – avec des niveaux croissants d’infertilité permanente. Les premières naissances ont diminué plus nettement, indiquant un changement structurel du comportement reproductif. Selon Destatis, une femme sur cinq termine sa période de fécondité sans enfants.
La politique publique a répondu par des subventions, des allègements fiscaux et l’extension des congés parentaux, mais la tendance s’est poursuivie. Comme le rapporte l’Institut fédéral de recherche démographique, les normes culturelles concernant le couple, l’autonomie et la planification de la vie pèsent désormais plus lourd que les contraintes économiques.
Ce n’est pas un effet secondaire, mais une transformation mesurable des valeurs, renforcée par les institutions, et les conséquences démographiques ne sont plus abstraites : elles sont visibles dans chaque maternité à moitié vide.
Reconnaissance légale, limites démographiques
En 2024, environ 167.000 couples de même sexe élevaient des enfants, soit 14% de tous les couples de même sexe. Parmi les couples mariés de même sexe, en particulier, 18% (119.000 couples) élèvent des enfants. Chez les couples masculins, le taux est bien plus bas. La gestation pour autrui reste interdite; le don d’ovules est prohibé. L’accès à la fécondation in vitro pour les couples lesbiens existe dans les cliniques privées, mais il n’est souvent pas pris en charge par l’assurance. La reconnaissance légale de la co-parentalité exige encore une adoption, sauf si les deux mères sont mariées et que les réformes entrent en vigueur.
En 2024, les adoptions par des couples de même sexe restaient une petite minorité, la grande majorité étant toujours attribuée à des couples hétérosexuels. Les constellations multi-parentales, de plus en plus courantes dans la pratique, restent indéfinies dans la loi.
L’Allemagne a affirmé la légitimité des familles non traditionnelles, mais les structures qu’elle promeut sont démographiquement inertes. La politique adoptée se concentre sur la reconnaissance, non sur la reproduction. En conséquence, les modèles familiaux LGBT restent statistiquement marginaux, incapables de compenser le déclin plus large de la fécondité.
Un tel cadre politique n’est guidé ni par une logique démographique ni par une préoccupation sincère pour le bien-être des minorités. Il est guidé par la perspective. Affirmer des modèles non reproductifs coûte peu politiquement et offre un capital symbolique rapide.
Dans la pratique, l’inclusion est devenue une forme de gouvernance performative: une réponse aux cycles médiatiques, aux pressions des activistes et aux modes institutionnelles. Les politiques légifèrent sur la visibilité parce que cela donne bonne figure, pas parce que cela résout les vrais problèmes structurels. L’effondrement démographique continue sans être remarqué, sans gestion ni débat. Ce qui est célébré comme un progrès fonctionne en réalité comme un mécanisme d’érosion démographique, soutenu non par conviction, mais par commodité.
Normalisation sans natalité
Entre 2010 et 2025, l’Allemagne a réécrit le rôle culturel de l’école. Dans des Länder comme Berlin, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et le Bade-Wurtemberg, les nouveaux programmes scolaires ont intégré la « diversité sexuelle et de genre » comme élément permanent de l’éducation civique. Le référentiel de Berlin de 2015 impose des contenus inclusifs dès le primaire; le plan révisé du Bade-Wurtemberg intègre la diversité dans la biologie, l’histoire, l’éthique et la langue.
Dans les supports pédagogiques et la formation des enseignants, les catégories identitaires sont privilégiées par rapport aux modèles dits "du cycle de vie". Des programmes comme Queerformat et Schule der Vielfalt présentent le genre et l’orientation comme des champs d’exploration ouverts. Dans ce contexte, les parcours reproductifs traditionnels ne sont pas invalidés, mais de plus en plus marginalisés.
Ce changement culturel a coïncidé avec un changement de comportement. Selon certaines recherches, les Allemands de moins de 30 ans retardent ou renoncent aujourd’hui à la parentalité non seulement pour des raisons économiques, mais aussi à cause de l’évolution des valeurs. Dans les centres urbains, l’absence permanente d’enfants augmente plus rapidement chez les femmes très instruites. Le modèle reproductif n’est plus transmis comme norme.
Le système éducatif allemand ne présente plus la formation de la famille comme fondamentale. Il affirme l’identité personnelle, mais l’isole de la fonction démographique. Ce faisant, il renforce un ordre social où la reproduction est facultative et de plus en plus évitée.
Une république qui célèbre l’effondrement
L’Allemagne a construit un modèle politique qui récompense l’identité mais ignore les résultats. L’inclusion des personnes LGBT est devenue un réflexe institutionnel: intégrée dans la loi, l’éducation et la communication publique, non pour résoudre les véritables inégalités, mais pour soutenir une démonstration permanente de vertu symbolique. C’est une stratégie de gouvernance optimisée pour obtenir des applaudissements, non pour garantir la continuité.
Ce qui apparaît comme un progrès est fonctionnellement détaché de la survie démographique du pays. Les modes de vie non reproductifs sont subventionnés et célébrés. Les structures familiales traditionnelles sont idéologiquement remplacées. Le résultat n’est pas une société pluraliste, mais une société démographiquement vide.
Ce n’est pas un hasard. L’État allemand ne défend plus la reproduction comme un bien social. Il gère le déclin par le récit: visibilité au lieu de vitalité, équité au lieu de fécondité. L’effondrement des taux de natalité est traité comme une externalité, tandis que des identités politiquement commodes sont élevées au rang de doctrine. La transformation culturelle est légiférée par des politiques qui suivent les tendances, non les conséquences.
Aucun système démocratique ne survit sans renouvellement. La trajectoire actuelle de l’Allemagne – faible fécondité, électeurs âgés, cohésion en déclin – n’est pas le produit d’un échec économique, mais d’un projet politique. Une république qui légifère l’expression de soi au détriment de la reproduction n’est pas inclusive, elle est en phase terminale.
10:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, actualité, europe, affaires européennes | |
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mardi, 09 septembre 2025
Vente douteuse: une entreprise américaine rachète Heckler & Koch
Vente douteuse: une entreprise américaine rachète Heckler & Koch
Oberndorf am Neckar. De plus en plus d'entreprises « allemandes » ne sont en réalité plus du tout allemandes, mais appartiennent à des groupes étrangers ou à des gestionnaires d'actifs mondiaux tels que BlackRock. Cela est particulièrement délicat dans le cas des entreprises du secteur de l'armement, car la sécurité nationale est directement concernée.
C'est désormais le sort réservé à la célèbre armurerie Heckler & Koch (H&K), qui fabrique depuis des générations des armes de poing pour l'armée allemande, mais aussi pour de nombreuses forces armées étrangères. Malgré des affaires florissantes, l'action du groupe est en chute libre.
Dans le même temps, la société américaine Erell LLC, basée dans le Wyoming, acquiert la majorité des parts de l'entreprise. Une publication dans le Journal officiel fédéral indique que cette société est désormais l'actionnaire majoritaire. Dans les coulisses, on retrouve le banquier Philippe de Lavenere Lussan, actif dans les paradis fiscaux, et l'investisseur français Nicolas Walewski avec son holding financier luxembourgeois « Compagnie de Développment de l'eau S.A. » (CDE).
Depuis des années, Heckler & Koch est le théâtre d'une bataille juridique autour de la structure de propriété, l'ancien actionnaire majoritaire Andreas Heeschen contestant le transfert d'un paquet d'actions à la CDE. Un porte-parole de H&K affirme que la nouvelle structure n'entraîne aucun changement: « Rien n'a changé sur le plan matériel ou personnel ».
La situation économique de l'entreprise est paradoxale: au premier semestre, les commandes ont augmenté de 43% pour atteindre 282,5 millions d'euros, et le chiffre d'affaires a progressé à 179,5 millions d'euros. Néanmoins, le résultat après impôts a chuté de 8% pour s'établir à 11,8 millions d'euros. La production en série du nouveau fusil d'assaut G95A1 (photo) pour l'armée allemande représente une commande importante.
La chute du cours de l'action n'en est que plus mystérieuse. Elle ne cote plus que 50 euros, soit une perte de 56% en un an, et ce malgré le boom général de l'armement. La direction attribue cette situation au « très faible volume des transactions » à la Bourse de Paris (rk).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
21:15 Publié dans Actualité, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, défense, militaria, allemagne, europe, affaires européennes, armement, heckler & koch | |
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L’Europe sans bouclier: comment les États-Unis exploitent sa faiblesse géopolitique
L’Europe sans bouclier: comment les États-Unis exploitent sa faiblesse géopolitique
Diego Marenaci
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/08/25/leuropa-senz...
Les négociations commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis sous l’administration Trump représentent un cas emblématique du déficit de projection stratégique de l’UE sur le plan géopolitique. Face à la menace de droits de douane américains, Bruxelles a opté pour une approche défensive, marquée par la volonté de contenir l’affrontement plutôt que de l’orienter. Cette attitude a mis en évidence trois limites structurelles: le manque d’unité politique entre les États membres, l’incapacité à exercer une pression symétrique sur Washington, et une dépendance générale au marché américain dans des secteurs clés.
Plutôt que de répondre avec un plan d'action autonome, l’UE a fini par accepter des conditions imposées, sacrifiant une partie de sa crédibilité internationale en tant qu’acteur systémique. Cet épisode remet en question la cohérence entre son poids économique et son influence géopolitique effective, relançant le débat sur la capacité réelle de l’Union à s’affirmer comme puissance régulatrice et non seulement normative.
Fragmentation européenne: une limite systémique
La réaction des États membres à l’imposition des droits de douane américains a révélé le manque de cohésion interne. L’Allemagne, principal exportateur d'automobiles vers les États-Unis, a adopté une ligne souple pour protéger sa base manufacturière. La France, au contraire, a prôné une approche plus assertive, mettant en garde contre le risque d’un précédent déstabilisant pour l’ensemble du système commercial multilatéral. L’Italie a alterné déclarations ambiguës et positions tactiques. Ces divergences ont miné la crédibilité de négociation de la Commission européenne, entravant l’élaboration d’une ligne commune.
Comme l’a souligné le Financial Times, ce désalignement a contraint Bruxelles à agir avec prudence, sacrifiant la force et la clarté de la négociation au nom d’une unité politique fragile. L’accord qui en a résulté est apparu davantage comme une synthèse des compromis internes à l’Union que comme une stratégie tournée vers l’extérieur.
Ces fractures politiques et stratégiques ont été habilement exploitées par Washington, qui a su jouer sur les intérêts divergents pour obtenir des concessions significatives. L’absence de leadership partagé, conjuguée à l’absence d’un mécanisme décisionnel rapide et efficace en matière de politique étrangère et commerciale, a empêché l’Union de transformer sa puissance économique en influence géopolitique concrète.
L’asymétrie structurelle des relations transatlantiques
La négociation a également mis en lumière l’asymétrie structurelle qui caractérise les relations transatlantiques. Les États-Unis continuent à exercer une supériorité stratégique multidimensionnelle, fondée sur la primauté militaire, la domination de leurs chaînes de valeur mondiales et une grande capacité de pression diplomatique. L’UE, au contraire, demeure un acteur fonctionnellement dépendant : sur le plan énergétique, industriel et sécuritaire. La négociation ne s’est pas réduite à une simple question commerciale: l’Europe s’est vue imposer une série d’engagements géostratégiques, parmi lesquels l’achat de gaz, de pétrole et de puces pour l’IA pour une valeur d’environ 750 milliards de dollars, en plus de 600 milliards de dollars d’investissements européens aux États-Unis, et l’achat potentiel d’équipements militaires américains.
L’UE apparaît ainsi dépourvue de « bouclier stratégique » autonome: comme l’a observé le commissaire européen au commerce Maroš Šefčovič, l’accord a relancé l’idée selon laquelle « il ne s’agit pas seulement de commerce, mais aussi de sécurité, de l’Ukraine, de l’actuelle volatilité géopolitique ». Cette réflexion suggère que l’Union aurait pu négocier différemment si elle n’avait pas ressenti le besoin du soutien américain pour la défense de Kiev.
Ces clauses extra-commerciales renforcent une position subordonnée de l’UE, désamorçant les leviers traditionnellement disponibles et confirmant son éloignement d’une véritable autonomie stratégique. L’Europe reste donc plus réactive que proactive, incapable de se tailler un rôle central dans les transformations de l’ordre mondial.
Un accord instable et désavantageux
L’accord commercial signé il y a quelques semaines repose sur une réduction partielle des droits de douane américains sur certains produits européens, en contrepartie de concessions structurelles de l’UE dans les domaines énergétique, industriel et réglementaire. Il s’agit d’un compromis déséquilibré et voué à l’échec, construit sur un équilibre précaire et dépourvu de garanties contraignantes.
Les droits de douane américains restent en vigueur sur des secteurs stratégiques comme l’acier et l’automobile, tandis que l’UE s’est engagée à accroître l’importation de GNL en provenance des États-Unis et à adapter certaines normes environnementales afin de faciliter les exportations américaines vers le Vieux Continent. Tout cela se fait sans mécanisme efficace de vérification ou de révision éventuelle de l’accord. L’accord ressemble plus à une trêve temporaire qu’à un partenariat stable: un choix tactique qui permet de gagner du temps politique, mais qui ne résout pas les problèmes structurels de la relation. Le risque est que l’accord soit renégocié unilatéralement par Washington dès que les équilibres internes et externes le permettront.
L’autonomie stratégique européenne : une promesse non tenue
Ces dernières années, Bruxelles a fait de l’autonomie stratégique l’un des piliers rhétoriques de sa politique étrangère, commerciale et de défense. Pourtant, la crise des droits de douane a mis en évidence l’écart profond entre la dimension symbolique de cette ambition et la réalité des rapports de force. En l’absence de politique industrielle commune, de capacité militaire autonome et d’instruments économiques de dissuasion, l’Union a adopté une posture attentiste et conciliante.
L’accord commercial a confirmé la centralité géopolitique des États-Unis dans le système européen, rendant manifeste la difficulté de l’UE à concevoir et mettre en œuvre une stratégie de long terme qui ne dépende pas d’un soutien extérieur. La promesse d’autonomie reste donc un horizon théorique, plus qu’une réalité opérationnelle.
À la lumière de ces dynamiques, l’épisode représente plus qu’un simple revers diplomatique : il est le symptôme d’une crise d’efficacité stratégique. Si l’Union européenne entend se positionner comme un acteur géopolitique autonome, elle devra se doter non seulement d’une vision partagée, mais aussi des outils matériels, institutionnels et politiques nécessaires pour la traduire en réalité. Sinon, elle continuera à osciller entre des ambitions affichées et une subordination systémique.
Qui est Diego Marenaci?
Journaliste indépendant diplômé en Sciences Politiques et Relations Internationales et étudiant en Master d’Études Géopolitiques et Internationales (Université du Salento).
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Diplomatie des gazoducs aux dépens de l’Europe
Diplomatie des gazoducs aux dépens de l’Europe
Gregor Jankovič
Source: https://geoestrategia.eu/noticia/45127/geoestrategia/que-... (Extrait)
En adoptant une idéologie et des slogans creux, l’UE a livré sa bouée de sauvetage énergétique à la Chine, non par nécessité, mais par sa propre erreur stratégique et par une subordination totale aux intérêts des États-Unis.
Lors du récent sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Pékin, la Russie, la Chine et la Mongolie ont signé un mémorandum juridiquement contraignant pour le gazoduc « Power of Siberia 2 ». S’étendant sur 2600 km et coûtant 13,6 milliards de dollars, ce gazoduc livrera 50 milliards de mètres cubes de gaz russe par an depuis l’Arctique directement vers le nord de la Chine via la Mongolie, en évitant complètement l’Europe.
Les implications économiques sont saisissantes. En Europe, 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel valent aujourd’hui 16,5 milliards de dollars. Le GNL américain pour le même volume coûterait environ 25 milliards de dollars (Financial Times), tandis qu’un achat direct à la Russie, selon les récents accords de Gazprom avec la Chine, reviendrait à environ 6 à 6,5 milliards de dollars. Le gazoduc russe bon marché, qui a constitué la colonne vertébrale de l’industrie allemande et de l’Europe occidentale, écoulera désormais son flux vers l’est, assurant à la Chine un approvisionnement énergétique stable et abordable.
Les élites dirigeantes anglo-américaines, qui poussent l’Europe à rompre ses liens énergétiques avec la Russie, ont, sans le vouloir (en tout cas apparemment – peuvent-ils être si naïfs – ou bien?), transféré l’influence stratégique à la Chine. L’Europe paie le GNL américain trop cher, perd sa compétitivité industrielle et glisse vers la récession, un scénario idéal pour alimenter les tensions intra-européennes sur fond de difficultés économiques et de ventes d'armes américaines surévaluées.
Le président Xi Jinping a présenté le gazoduc PoS2 comme une pierre angulaire du partenariat stratégique « sans limites » avec la Russie, garantissant à la Chine un corridor énergétique terrestre fiable. Il ne s’agit pas seulement d’un accord énergétique: c’est un réalignement stratégique. La Russie s’assure un acheteur garanti, la Chine sécurise des approvisionnements à long terme, et l’Europe fait face à l’érosion de sa position industrielle et géopolitique.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, illustre parfaitement, dans sa réflexion sur l’histoire, la véritable valeur et la mentalité de la classe dirigeante actuelle de l’UE, fruit d’un projet impérial américain de plusieurs décennies:
« … La Russie s’adressait à la Chine : ‘Russie et Chine, nous avons combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, nous avons gagné la Seconde Guerre mondiale, nous avons vaincu les nazis…’ et j’ai pensé : ‘D’accord, c’est nouveau.’ Quand on connaît l’histoire, cela suscite beaucoup de questions. Je peux vous dire qu’aujourd’hui les gens ne lisent ni ne se souviennent beaucoup de l’histoire. On voit qu’ils adoptent ces récits sans réfléchir… »
En se séparant non seulement du bon sens et de la décence, mais aussi du gaz russe abordable sous la pression anglo-américaine, l’Europe a éliminé toute possibilité réaliste de reprise industrielle et d’avenir économique viable. La carte énergétique mondiale est en train d’être réécrite: le déclin de l’Europe s’accélère, les crises internes occidentales s’approfondissent et les élites anglo-américaines risquent de perdre leur influence tandis que les anciennes puissances périphériques et colonies, en particulier la Chine et l’Inde, montent en puissance sur le plan stratégique et économique.
L’Europe est confrontée à l’effondrement final de sa pertinence industrielle et géopolitique, tandis que les élites anglo-américaines perdent leur seul projet historique réellement réussi : le soi-disant « ordre international fondé sur des règles », « indispensable », « inévitable » et « le plus puissant ».
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Petra Steger: « Les projets d'Ursula von der Leyen concernant les troupes européennes relèvent du bellicisme et constituent une trahison du projet de paix européen ! »
Petra Steger: « Les projets d'Ursula von der Leyen concernant les troupes européennes relèvent du bellicisme et constituent une trahison du projet de paix européen!»
Par Petra Steger
Source: https://www.fpoe.eu/steger-von-der-leyens-plaene-fuer-eu-...
La députée européenne du FPÖ Petra Steger réagit avec virulence aux récentes déclarations de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon lesquelles il existerait déjà des « projets très précis » concernant l'envoi de troupes européennes en Ukraine.
« Von der Leyen aggrave sans raison et sans discernement une situation déjà explosive », déclare la députée européenne, soulignant qu'il ne semble même pas y avoir de consensus au sein de l'UE sur cette question : « Le ministre allemand de la Défense ne veut pas s'impliquer dans cette affaire, d'autres États membres de l'UE la rejettent également – avec qui von der Leyen s'est-elle mise d'accord à ce sujet ? »
« L'UE a été fondée à l'origine comme un projet de paix – aujourd'hui, von der Leyen en fait une institution instigatrice de guerre ! Chaque nouvelle annonce d'envoi de soldats dans un conflit extrêmement dangereux rapproche l'UE d'une confrontation directe avec la Russie. C'est extrêmement dangereux et cela montre à quel point Bruxelles s'est éloignée des intérêts des citoyens européens », déclare Mme Steger.
Pour la mandataire du FPÖ, la neutralité autrichienne joue un rôle particulièrement important à cet égard : « La neutralité de l'Autriche est inscrite dans notre Constitution.
Quiconque envisage d'envoyer des soldats autrichiens sous quelque prétexte que ce soit dans la guerre en Ukraine commet une trahison envers la Deuxième République. Nous ne devons pas nous laisser manipuler par des intérêts géopolitiques étrangers à l'Europe. Dans cette situation délicate, j'exige de notre gouvernement fédéral qu'il apporte des éclaircissements à Mme von der Leyen et qu'il lui demande de s'abstenir à l'avenir de faire de telles déclarations. »
Au sujet des récentes déclarations du parti au pouvoir NEOS concernant un État européen et une armée européenne, Petra Steger précise : « Le fait que le NEOS caresse l'idée d'un super-État européen et d'une armée européenne, avec les fantasmes de l'OTAN qui vont avec, revient à jouer avec le feu. La ministre des Affaires étrangères et son parti sont en train de devenir un risque pour la sécurité de la République d'Autriche. Il est temps que le président fédéral Van der Bellen agisse enfin et démette Mme Meinl-Reisinger de ses fonctions. »
Pour conclure, Mme Steger précise : « Le FPÖ dit non à toute forme d'union militaire européenne et non aux troupes européennes en Ukraine. L'Autriche ne doit pas prendre part à une folie qui mène notre continent au bord d'une guerre mondiale. »
Qui est Petra Steger?
Membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) | Membre suppléante de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) | Membre suppléante de la commission de la sécurité et de la défense (SEDE)
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dimanche, 07 septembre 2025
France: Vers un automne brûlant?
Vers un automne brûlant ?
par Georges Feltin-Tracol
Va-t-on assister à une rentrée agitée, sinon à un automne perturbé ? N’évoquons point ici des considérations météorologiques liées à d’éventuelles canicules automnales, mais à une situation politique inextricable.
L’Hexagone sera-t-il bloqué au matin du 10 septembre ? Sur divers réseaux sociaux, différents groupes dont certains se réclament des Gilets jaunes appellent à tout paralyser, à la grève générale, à ne plus consommer, voire à rester chez soi et à se confiner. Ces actions s’effectueront-elles que sur une seule journée ou bien se prolongeront-elles dans la durée (soit plusieurs jours, plusieurs semaines ou même plusieurs mois) ? Bien qu’éparses et hétéroclites, les revendications recoupent en partie celles émises par un autre phénomène médiatique conséquent, à savoir « Nicolas qui paie ». Les projets de budget et de loi de financement de la Sécurité sociale annoncés le 15 juillet dernier par François Bayrou inclinent nettement vers la rigueur et l’austérité. Les propositions gouvernementales attisent déjà le mécontentement de nombreuses catégories socio-professionnelles et d’une large partie de la population en voie de paupérisation.
Une convergence des luttes pour l’heure sectorielles (les agriculteurs, les artisans taxis, les pharmaciens, les boulangers qui paient une taxe sur les papiers, les « Gueux » hostiles aux ZFE, les serveurs dont les pourboires pourraient être taxés) s’envisagerait-elle ? La gauche, La France Insoumise en particulier, le souhaite ! Les exigences du gouvernement ne correspondent guère à la réalité. L’Hexagone se dirigerait vers la faillite au moment où un ministère inutile, celui à l’Égalité entre les femmes et les hommes et contre les discriminations, alloue des millions à des associations parasitaires afin qu’elles exercent une censure numérique inacceptable !
La situation est-elle si grave ? À la fin du deuxième trimestre 2025, la dette publique s’élevait à plus de 3230 milliards d’euros, soit 110,7% du PIB. On relève aussi un déficit annuel de 170 milliards d’euros, soit plus du tiers des dépenses de l’État. Selon les propres services de Matignon et de Bercy, plus de 53% de la dette publique nationale appartiendraient à des investisseurs, à des banques et à des fonds de pensions d’origine étrangère. On retrouve ce pourcentage pour l’Allemagne. En revanche, les organismes étrangers n’auraient que 20% des dettes britannique et italienne.
L’exercice s’apparente à un nouveau tonneau des Danaïdes financier. Or il existe de vastes possibilités d’économiser sur les dépenses de l’État. Citons l’aide bien trop généreuse aux étrangers clandestins, le soutien au développement international, le financement public des partis politiques, des syndicats et du secteur public audio-visuel ainsi qu’aux subventions versées à la presse… Il est par ailleurs loufoque que bien des partis politiques s’offusquent de l’actuel désastre financier tout en étant eux-mêmes très lourdement endettés… Une bonne gestion ne commence-t-elle pas par soi-même ?
On pourrait saluer le courage suicidaire du maire de Pau qui dirige un gouvernement brinquebalant, surtout depuis sa conférence de presse du 25 août et son intention de solliciter, le 8 septembre prochain, la confiance des députés. Sans majorité absolue, le gouvernement Bayrou risque de subir le troisième renversement sous la Ve République, mais le premier sur ce point depuis 1955. L’incertitude politique, financière, économique, budgétaire et sociale est à son comble ! Et la suite ?
La chute prévisible du gouvernement Bayrou se produira avec une différence notable par rapport au renversement de celui de Michel Barnier, le 13 décembre 2024: Emmanuel Macron a retrouvé son pouvoir de dissolution de la chambre basse du Parlement français. Exaspéré par un François Bayrou qui lui a forcé la main afin d’être nommé à Matignon, le chef de l’État pourrait désigner entre autre Gérald Darmanin. Ce dernier s’est rendu cet été au fort de Brégançon, la résidence présidentielle méditerranéenne. Cette nomination signifierait une épreuve de force perceptible couplée au déclenchement de nouvelles élections législatives anticipées dans une campagne électorale réduite à une vingtaine de jours comme à l’été 2024. Sa brièveté se justifierait par la proximité, les 15 et 22 mars 2026, des élections municipales, une échéance électorale déterminante pour la fin du second quinquennat de Macron. Le pari du Régime pour une succession rapide des législatives anticipées et des municipales développerait la lassitude des électeurs. Une forte abstention de l’électorat populaire comme en 2020 en plein délire covidien favoriserait mécaniquement les macroniens, les Verts et Les Républicains. Quand on sait que les maires ont la possibilité de parrainer les candidats à la présidentielle, le verrouillage de l’élection-reine serait ainsi entériné.
Dissoudre l’Assemblée nationale ne donnerait certainement pas une majorité absolue à l’un des trois blocs antagonistes qui se partagent le paysage politique hexagonal. L’instabilité parlementaire et donc gouvernementale se poursuivra. Toutefois, le résultat de cette nouvelle dissolution constituera un revers majeur pour Emmanuel Macron. Néanmoins, à rebours des demandes de La France Insoumise, l’actuel président ne démissionnera pas ! Bien au contraire. En cas d’embourbement parlementaire en janvier – février 2026, le locataire de l’Élysée activera l’article 16 de la Constitution afin de valider les projets budgétaires. Pour le plus grand profit des marchés, de la Commission de Bruxelles, du FMI et de la BCE, l’exercice des pouvoirs exceptionnels fera aussi taire les manifestations de rue issus du 10 septembre et tous les discours critiques émis sur Internet.
Si jamais cette reprise en main violente ne suffit pas, Emmanuel Macron pourrait très bien détourner l’opinion vers le conflit russo-ukrainien en incitant la République française et des autres États atlantistes d’Europe occidentale à entrer en guerre effective. L’avantage grossier de cette dernière hypothèse serait pour le maître de l’Élysée de reporter sine die la fin de son second mandat en mai 2027 et par conséquent de le prolonger pour une durée indéterminée. Le Régime oublie cependant que la chute des républiques en France provient souvent de brusques défaites militaires.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 165, mise en ligne sur Synthèse nationale, le 6 septembre 2025.
14:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, actualité, europe, affaires européennes | |
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samedi, 06 septembre 2025
Flux énergétiques: l'UE met en péril son approvisionnement et la confiance des citoyens en elle
Flux énergétiques: l'UE met en péril son approvisionnement et la confiance des citoyens en elle
Les attaques contre l'oléoduc Droujba et contre Nord Stream ne doivent pas être passées sous silence, mais doivent faire l'objet d'une enquête.
Par Georg Mayer
Source: https://www.fpoe.eu/energiestroeme-unter-beschuss-eu-risk...
Les attaques contre l'oléoduc Droujba ont montré à quel point l'approvisionnement énergétique de l'Europe est vulnérable. En mars dernier, les livraisons vers la Hongrie et la Slovaquie ont été interrompues après qu'une station de mesure a été mise hors service par des tirs de drones. En août, une autre attaque contre une station de pompage en Russie a de nouveau interrompu l'approvisionnement en pétrole vers l'Europe centrale pendant plusieurs jours. Pendant cette période, la Hongrie et la Slovaquie ont dû puiser dans leurs réserves stratégiques pour maintenir leur approvisionnement.
Ces incidents s'inscrivent dans la lignée des explosions qui ont détruit les gazoducs Nord Stream, attentats qui n'ont toujours pas été entièrement élucidés à ce jour. Alors que la Suède et le Danemark ont depuis longtemps clos leurs enquêtes, seule l'Allemagne poursuit ses investigations. La semaine dernière encore, un citoyen ukrainien a été arrêté en Italie sur la base d'un mandat d'arrêt allemand. 35 mois après l'explosion des gazoducs Nord Stream, ce résultat est plutôt modeste et illustre bien l'immobilisme et la réticence de l'UE à enquêter sur les véritables responsables et ce, depuis des années.
Mais les soupçons s'intensifient : malgré l'aide militaire et financière de plusieurs milliards d'euros et l'asile inconditionnel accordé aux Ukrainiens, le régime de Zelensky a attaqué l'approvisionnement énergétique de l'Europe, multipliant ainsi les coûts du gaz pour chaque citoyen.
C'est précisément là que se manifeste la double morale de l'UE: elle exige une transparence absolue de la part des citoyens et des entreprises, allant de rapports exhaustifs à des preuves rigoureuses. Mais lorsqu'il s'agit d'attaques contre des infrastructures critiques, Bruxelles se mure dans le silence et se contente d'actions timides. Cette réticence met non seulement en péril la sécurité de l'approvisionnement, mais sape également la confiance des citoyens dans la capacité d'action des responsables politiques.
La sécurité énergétique ne doit pas être reléguée au second plan. Les attaques contre les gazoducs et oléoducs doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies et les responsables doivent être clairement identifiés. Tout autre scénario entraînerait une hausse des prix, une insécurité croissante et signifierait que l'Europe abandonne ses citoyens.
Qui est Georg Mayer?
Membre de la commission des pétitions (PETI) | Membre suppléant de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE)
20:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, flux énergétiques, actualité, europe, affaires européennes, fpö, georg mayer, hydrocarbures, pétrole, gaz, gazoducs, oléoducs | |
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Harald Vilimsky: «Un vote de défiance clair contre von der Leyen et les partis qui la soutiennent»
Harald Vilimsky: «Un vote de défiance clair contre von der Leyen et les partis qui la soutiennent»
Selon l'Eurobaromètre, seuls 38 % des Autrichiens ont une image positive de l'UE.
Par Harald Vilimsky
Source: https://www.fpoe.eu/vilimsky-nur-38-der-oesterreicher-hab...
« Le dernier sondage Eurobaromètre montre une fois de plus à quel point la confiance des Autrichiens dans l'Union européenne a chuté », a déclaré aujourd'hui Harald Vilimsky, chef de la délégation de la FPÖ. « Seuls 38 % ont encore une image positive de l'UE, ce qui est un constat d'échec pour la soi-disant « communauté de valeurs » qui sévit à Bruxelles. »
Vilimsky attribue cette situation à une série d'erreurs : « Qu'il s'agisse du bellicisme proclamé au lieu d'une politique de paix, des scandales liés aux vaccins et des accords secrets avec Pfizer, des mesures de censure centralisées sur Internet ou des machinations des ONG écologistes et gauchistes financées par l'UE, tout cela façonne l'image de cette UE sous la houlette d'Ursula von der Leyen. »
Vilimsky souligne également la coresponsabilité du gouvernement fédéral actuel d'Autriche dans ces mauvais résultats et l'attribue à son soutien à la politique actuelle de l'UE menée depuis Bruxelles. « Ce qui est particulièrement perfide, c'est que cette politique est activement soutenue par les partis traditionnels au sein du gouvernement fédéral et leurs satellites au Parlement européen. L'ÖVP, la SPÖ et le parti NEOS se font les complices dociles de l'extension du pouvoir et du programme centralisateur de von der Leyen, et s'opposent aux intérêts de la population autrichienne. »
L'un des problèmes les plus urgents reste la crise migratoire non résolue. « Dix ans après la phrase fatidique d'Angela Merkel, « Nous y arriverons » ("Wir schaffen das!"), il apparaît clairement que non, nous n'y sommes pas arrivés. Le nombre de demandes d'asile reste élevé, les expulsions sont rares et nos systèmes sociaux sont massivement surchargés. Le fait que, précisément en Autriche, la migration et l'asile soient le deuxième sujet le plus important pour les gens après l'inflation en dit long. »
Vilimsky a annoncé que la FPÖ et le groupe parlementaire Patriots continueraient à s'opposer aux dérives au niveau européen : « Nous défendons une Europe de la liberté, de la souveraineté, de la démocratie – et une UE qui sert les citoyens, et non l'élite mondialiste. Nous continuerons à dénoncer le centralisme européen et ceux qui en profitent, et à le combattre sans relâche. » Il souligne que seul un contrepoids fort, apporté par la FPÖ et ses alliés européens, permettra de réussir à mettre en place une politique autodéterminée et proche des citoyens.
Qui est Harald Vilimsky?
Chef de la délégation FPÖ au Parlement européen | Membre de la commission des affaires étrangères (AFET) | Membre suppléant de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE)
20:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, autriche, fpö, harald vilimsky, politique | |
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Les politiques sociales pour les immigrés ont détruit la France
Les politiques sociales pour les immigrés ont détruit la France
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/le-politiche-sociali-per-immigr...
François Bayrou, Premier ministre sortant français, très sortant même, voudrait imposer une méga ponction aux contribuables français. Qui, évidemment, le renverront chez lui. Et qui renverraient volontiers chez lui aussi ce va-t-en-guerre de président Emmanuel Macron. La France, économiquement, est au bord du gouffre, peut-être déjà avec un pied dans le vide. Et, bien sûr, ce n'est pas seulement la faute de Bayrou et de Macron. Mais ces deux-là se sont appliqués à aggraver la crise. Une crise qui a un nom bien précis, même si, dans une Europe politiquement correcte, on ne peut pas le dire: l'immigration.
La France, de ce point de vue, est dans une situation bien pire que l’Italie. Car elle paie le prix de ses politiques coloniales suivies d’une décolonisation très mal menée. D’un côté, jusqu’à l’époque de Macron, Paris a continué à exploiter les anciennes colonies, favorisant la corruption des gouvernements avec lesquels elle faisait affaires. Et en envoyant quelques soldats, en théorie pour combattre le terrorisme, mais en réalité pour défendre ses propres intérêts.
En même temps, cependant, les anciennes colonies ont envahi la France non seulement avec des étudiants et des travailleurs, mais aussi avec une faune de bas étage qui a grandi de façon exponentielle d’abord dans les banlieues, puis en se répandant partout. Et les deuxième et troisième générations non seulement ne se sont pas intégrées, mais se sont transformées en un ennemi intérieur entretenu par des politiques sociales payées par les travailleurs français, en échange d’une tranquillité qui disparait chaque jour un peu plus.
Des coûts sociaux très élevés, une productivité au plus bas (d’accord, en Italie elle est encore plus basse), aucun sentiment d’appartenance, aucune croissance même individuelle. Le tout caché derrière les folies d’une inclusion qui ne fonctionne pas, derrière le racisme croissant envers ceux qui ont le tort d’être blancs, et parfois même français depuis plusieurs générations.
Et pendant ce temps, le rêve de la Françafrique s’est évanoui, Moscou et Pékin ont pris la place de Paris. Et Macron, entre deux gifles de son épouse, a dépensé une montagne d’argent des contribuables français pour soutenir la guerre de Zelensky. Un génie, indubitablement. En retour, il s’est aussi pris les droits de douane de Trump, démontrant son inutilité et son impuissance tant sur le front ukrainien que sur le front américain.
Insignifiant, tout comme l’Europe qu’il voudrait diriger avec le chancelier Merz, l’homme qui sert les intérêts de BlackRock. Et qui, en échange, a obtenu quelques faveurs précisément sur les droits de douane américains. Mais ce n’est qu’une coïncidence, bien entendu…
20:06 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes | |
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vendredi, 05 septembre 2025
Petr Bystron à propos du sommet de l'OCS: «L'Allemagne rate le coche du nouvel ordre mondial»
Petr Bystron à propos du sommet de l'OCS: «L'Allemagne rate le coche du nouvel ordre mondial»
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/175343
À l'issue du sommet de l'OCS à Tianjin, le député européen Petr Bystron (AfD/ESN), spécialiste des affaires étrangères, a déclaré:
« Lors de la réunion de l'OCS à Tianjin, des décisions politiques lourdes de conséquences ont été prises. Le rapprochement de la Chine avec l'Inde et la création de la Banque de développement de l'OCS (Banque des BRICS) constituent un grand pas vers un ordre mondial multipolaire. L'Allemagne et l'UE restent à la traîne des puissances mondiales.
Le développement de l'ordre mondial multipolaire a des implications politiques, militaires et économiques pour l'Allemagne et l'UE. Alors que de plus en plus d'États renforcent leur coopération et leur indépendance économique vis-à-vis de l'Occident grâce à de nouvelles institutions telles que la Banque de développement de l'OCS, l'Allemagne reste à l'écart. Or, il est dans l'intérêt de l'Allemagne, en tant que nation exportatrice, de participer à ces développements. »
En septembre 2022, Petr Bystron, spécialiste de politique étrangère, avait déjà demandé, en sa qualité de porte-parole du groupe AfD au Bundestag allemand pour les questions de politique étrangère (SOZ_Beobachter_Bystron), que l'Allemagne obtienne le statut d'observateur au sein de l'OCS. Cette démarche aurait permis de participer à un stade précoce aux développements centraux en matière de politique de sécurité et d'économie.
15:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, allemagne, ocs, multipolarité, petr bystron, afd | |
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L’industrie en déclin: le nouveau PDG de KTM secoue les politiciens
Crise économique
L’industrie en déclin: le nouveau PDG de KTM secoue les politiciens
Source: https://unzensuriert.de/309014-industrie-im-niedergang-ne...
Rajiv Bajaj, le nouveau principal actionnaire de KTM originaire d’Inde, a déclaré que la production industrielle en Europe est “en fin de vie”. Dans une interview avec CNBC TV18, il a également évoqué la possibilité de transférer la production de KTM. Les motos fabriquées en Inde contribuent déjà de manière significative aux bénéfices de l’entreprise.
Capacité sous l’épée de Damoclès
Le PDG de KTM, Gottfried Neumeister, a répondu que les usines de Mattighofen et Munderfing sont pleinement occupées, avec plus de 10.000 motos produites en août. Cependant, il admet que la restauration de chaînes d’approvisionnement stables reste un défi majeur.
Les insiders de l’industrie pensent aussi qu’il est possible que les futures gammes de modèles soient effectivement conçues en Asie – sans que cela implique nécessairement une perte d’emplois en Autriche.
Moins 7% dans la production industrielle
Le cas de KTM est symptomatique de toute l’Europe. La Chine, notamment, a considérablement renforcé sa base industrielle au cours des années et domine désormais des secteurs clés comme la technologie des batteries et le photovoltaïque. Alors que la production industrielle en République populaire a augmenté de plus d’un tiers depuis 2019, les grandes économies de l’UE restent encore nettement en-dessous de leur niveau d’avant la crise du Covid.
L’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne enregistrent ensemble une baisse de plus de 7 %.
Frais énergétiques élevés et bureaucratie excessive
Pour les fournisseurs, notamment en Autriche, cela signifie une demande en baisse et une incertitude croissante dans la planification. Les coûts énergétiques élevés, la bureaucratie débridée et la dépendance à la politique – notamment en ce qui concerne les subventions – mettent les entreprises en difficulté.
Conflits commerciaux pesants avec les États-Unis
Les tensions sont aggravées par la politique commerciale transatlantique. La Commission européenne a proposé de supprimer totalement les droits de douane sur les biens industriels américains – dans l’espoir que Washington réduise ses taxes de 15 %. Mais le président américain Donald Trump maintient des tarifs élevés et a récemment renforcé ceux qui pèsent déjà sur certains produits européens.
Signaux économiques contradictoires
Les données actuelles de l’office statistique Eurostat dressent un tableau sombre : alors que le PIB de l’UE a augmenté légèrement de 0,1 % au deuxième trimestre, la production industrielle affiche une tendance à la baisse. En juin, elle avait diminué de 1 % par rapport au mois précédent, et on espère encore une petite hausse de 0,5 % sur l’année. Dans la zone euro, les chiffres sont encore plus faibles.
À la croisée des chemins
L’industrie européenne se trouve à un tournant : d’un côté, les entreprises doivent faire face à des désavantages liés aux sites, à la pression des coûts mondiaux et aux charges politiques ; de l’autre, il existe encore un potentiel pour assurer la base industrielle grâce à des investissements ciblés, à la promotion technologique et à une politique commerciale indépendante.
La question de savoir si l’Europe pourra rester à flot dépend aussi d’un changement de cap urgent dans la politique actuelle. L’Argentine sous le président Javier Milei montre qu’il est possible de changer de direction rapidement et de ramener la prospérité.
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mardi, 02 septembre 2025
Les droits de douane de Trump - L'UE aurait dû prendre exemple sur l'Inde
Les droits de douane de Trump
L'UE aurait dû prendre exemple sur l'Inde
Thomas Röper
Source: https://anti-spiegel.ru/2025/die-eu-haette-sich-ein-beisp...
Dans le conflit sur les droits de douane, l'UE a cédé devant Trump et a accepté un accord ruineux, que les médias et les politiciens célèbrent même, car cet accord aurait évité le pire. L'Inde voit les choses différemment et s'oppose aux exigences de Trump.
Fin juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a capitulé sans raison devant le président américain et a accepté un accord ruineux pour l'UE, selon lequel les entreprises américaines peuvent vendre leurs marchandises en franchise de droits dans l'UE, tandis que la plupart des exportations de marchandises de l'UE vers les États-Unis seront désormais soumises à un droit de douane de 15%. Ursula von der Leyen a également promis à Trump d'acheter aux États-Unis pour 750 milliards de dollars de gaz liquéfié, de pétrole et de combustibles nucléaires d'ici la fin de son mandat. En outre, l'UE investira 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis dans les années à venir.
La capitulation de l'UE devant Trump
Il s'agit là d'une capitulation totale de l'UE devant Trump, qui sera ruineuse pour l'économie européenne, déjà mise à mal par l'explosion des prix de l'énergie suite au refus du pétrole et du gaz russes. L'Allemagne est en récession depuis des années et les autres pays de l'UE ne se portent guère mieux. Les droits de douane et l'obligation d'acheter à l'avenir du pétrole et du gaz de fracturation hydraulique coûteux porteront un nouveau coup à l'économie.
Malgré cela, les médias allemands, prétendument si critiques, s'efforcent de minimiser la catastrophe. Le magazine Der Spiegel, par exemple, s'est une fois de plus complu dans son rôle de porte-parole de la Commission européenne et a publié le 24 août un article intitulé « Accord douanier entre l'UE et les États-Unis – Ursula von der Leyen se défend et parle d'un « accord solide, même s'il n'est pas parfait » avec Trump », dans lequel Der Spiegel reprenait sans aucune critique les propos d'Uschi von der Leyen. Cet article n'avait rien à voir avec du journalisme, il s'agissait plutôt de la publication d'un communiqué de presse de la Commission européenne.
Le 26 août, Der Spiegel a publié une chronique intitulée « Déclaration commune sur l'accord douanier – Un adieu à l'Occident », qui semblait certes un peu plus critique, mais qui, dans le fond, suivait également l'argumentation de la Commission européenne, car toutes les critiques exprimées dans la chronique à l'égard de l'accord ont été balayées dès le début de l'article par ces phrases:
« Certes, von der Leyen a raison de dire que les États membres de l'UE n'avaient guère d'autre choix que de céder à Trump en raison de leur faiblesse militaire et économique. Et il est également vrai que la confédération d'États a obtenu de meilleures conditions que des pays plus petits comme la Suisse ou la Malaisie. »
Il semble logique qu'une guerre commerciale avec les États-Unis aurait été pire pour l'UE que cet accord. Mais, dans le fond, c'est absurde, même si cela semble logique, or ça ne l'est pas. La raison en est que la guerre commerciale aurait touché les États-Unis aussi durement, voire plus durement, que l'UE.
Il ne faut pas oublier que l'UE, en tant qu'économie nationale mesurée en termes de PIB selon la parité de pouvoir d'achat (PPA), qui doit être utilisée pour comparer les économies nationales, est aussi grande que les États-Unis, car les deux ont un PIB légèrement supérieur à 29.000 milliards de dollars. L'UE aurait donc pu se montrer plus confiante, mais elle est un vassal des États-Unis qui doit dire « oui » à tout.
L'Inde montre comment faire
Selon la PPA, l'Inde a un PIB de 14.600 milliards de dollars, soit à peine la moitié de celui des États-Unis. Néanmoins, l'Inde ne s'est pas laissée intimider par Trump lorsqu'il a menacé fin juillet de déclencher une guerre commerciale avec des droits de douane punitifs de 25%, ce qui signifie un droit de douane total de 50 % sur les marchandises indiennes. Trump a lancé un ultimatum à l'Inde: soit elle cesse d'acheter du pétrole russe, soit elle sera sanctionnée par des droits de douane.
J'ai immédiatement supposé que l'Inde ne se laisserait pas intimider par Trump, car premièrement, le gouvernement indien est trop sûr de lui, deuxièmement, renoncer au pétrole russe nuirait davantage au pays que les droits de douane de Trump, troisièmement, parce qu'il mène délibérément une politique neutre et ne veut se laisser instrumentaliser par aucune grande puissance, et quatrièmement, parce qu'il aurait de gros problèmes avec les agriculteurs indiens s'il ouvrait le marché indien aux denrées alimentaires américaines, comme l'exige Trump.
Les droits de douane sont entrés en vigueur mercredi, l'Inde ne s'est pas laissée intimider par Trump. L'UE aurait pu s'en inspirer, car elle est économiquement beaucoup plus forte que l'Inde.
Les déclarations faites ces derniers jours par l'Inde sont intéressantes. Samedi, le ministre indien des Affaires étrangères a déclaré que New Delhi avait fixé des limites claires dans les négociations commerciales en cours avec les États-Unis, malgré la menace de droits de douane punitifs pouvant atteindre 50 %. Il a insisté sur la protection des agriculteurs et des petits producteurs du pays. Il a également déclaré que l'incertitude croissante à l'échelle mondiale ramenait l'attention sur les « partenaires fiables et stables ». Nul besoin d'être devin pour comprendre qu'il faisait principalement référence à la Russie, avec laquelle les échanges commerciaux de l'Inde ne cessent d'augmenter à des conditions avantageuses pour les deux parties.
Fin juillet, Trump s'était exprimé de manière très désobligeante à l'égard de l'Inde et de son économie, qu'il avait qualifiée de « morte ». Comme Trump cherche également à se rapprocher du Pakistan, ennemi juré de l'Inde, le Premier ministre indien est manifestement en colère contre lui. Selon les médias, Trump aurait tenté à quatre reprises d'appeler le Premier ministre indien dans les derniers jours avant l'entrée en vigueur des droits de douane contre l'Inde, mais celui-ci n'aurait pas répondu à ses appels.
Cela montre également qu'il est tout à fait possible de montrer de la confiance en soi face à Trump et de ne pas tout accepter de lui, comme le font l'UE et ses États membres.
De plus, le ministre indien de la Défense a annulé un voyage aux États-Unis. Cela met en péril les commandes indiennes auprès des entreprises d'armement américaines, pour lesquelles les États-Unis se sont longtemps battus, car la Russie est traditionnellement le principal partenaire de l'Inde dans le domaine de l'armement.
On voit donc que tous les discours des politiciens européens et des médias allemands selon lesquels l'accord avec Trump n'est certes pas formidable, mais préférable à une guerre commerciale, sont absurdes. L'UE aurait pu tenter le coup, mais comme elle est – je me répète – un vassal des États-Unis, elle se laisse actuellement ruiner par Trump et le remercie même pour cela.
Pas étonnant que plus personne dans le monde ne prenne l'UE au sérieux...
Qui est Thomas Röper?
Thomas Röper, né en 1971, est un expert de l'Europe de l'Est qui a occupé des postes de direction et de conseil d'administration dans des sociétés de services financiers en Europe de l'Est et en Russie. Il vit aujourd'hui à Saint-Pétersbourg, sa ville d'adoption. Il réside en Russie depuis plus de 15 ans et parle couramment le russe. Son travail critique des médias se concentre sur l'image (médiatique) de la Russie en Allemagne, la critique de la couverture médiatique occidentale en général et les thèmes de la politique (géopolitique) et de l'économie.
17:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, inde, états-unis, donald trump, sanctions, tarifs douaniers, russie, europe, affaires européennes, union européenne | |
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Le cœur de l'Europe est vide: identité et leçon de Ḫattuša
Le cœur de l'Europe est vide: identité et leçon de Ḫattuša
Association Feniks (Flandre)
Source: https://www.feniksvlaanderen.be/blog/2656570_het-hart-van...
L'ombre de Ḫattuša — sur le syncrétisme et l'érosion identitaire en Europe
Quelque part dans les terres intérieures du désert de l'Anatolie, loin des circuits touristiques et de l'actualité géopolitique, se trouvent les ruines de Ḫattuša, autrefois capitale de l'empire hittite. Un empire qui, à la fin de l'âge du bronze, s'étendait de la côte égéenne jusqu'au cœur de la Syrie, et rivalisait avec des grandes puissances de l'époque, telles que l'Égypte, l'Assyrie et la Babylonie.
Ḫattuša était plus qu'une capitale. C'était un palais des civilisations. Ses archives contiennent des dizaines de milliers de tablettes d'argile, écrites dans au moins neuf langues. L'État cultivait son multilinguisme comme un atout politique : les activités religieuses et juridiques se déroulaient en hittite, en akkadien, en luwien, en hatti, en hourrite et parfois même en sumérien ou en indo-aryen. L'élite de la cour était polyglotte, culturellement sophistiquée et faisait preuve de flexibilité diplomatique. Aujourd'hui, nous parlerions d'un modèle d'inclusivité, de diversité et d'internationalisation.
Et pourtant, ou peut-être précisément pour cette raison, le hittite a disparu. Non seulement en tant que langue, mais aussi en tant qu'identité. Quelques générations après la chute de l'empire, il ne restait plus aucune trace de l'identité hittite, aucune mémoire culturelle, aucun mythe transmis. Ce qui a survécu, c'est le luwite, une langue culturelle locale et populaire. La langue de l'élite a disparu, celle du peuple est restée. Que s'est-il passé ? Et surtout, qu'est-ce que cela nous apprend sur nous-mêmes ?
L'élite hittite n'a pas construit son identité autour d'un noyau propre et exclusif, mais a absorbé des éléments culturels provenant de toutes parts. Les dieux venaient des vallées hourrites, les héros d'Akkad, les rituels des collines luwiques, le langage diplomatique de Mésopotamie. Même le nom de leur empire, « Ḫatti », faisait référence à un peuple qu'ils avaient eux-mêmes soumis. Les dirigeants ne se positionnaient pas comme un « peuple élu », mais comme les gestionnaires d'un projet de civilisation hybride.
À première vue, cela semble admirable. Mais cela avait un prix. Car si une identité collective se compose uniquement d'emprunts externes, si elle n'a pas de centre fédérateur, pas de noyau sacré, pas d'ancrage mythique, que reste-t-il lorsque la structure politique et militaire disparaît ?
Ḫattuša n'avait pas de rituel commun, pas de récit populaire d'élection ou de lutte. Pas d'Exode, pas d'Iliade, pas de « déclaration de principes ». La culture était une mosaïque — magnifique, complexe, mais sans ciment.
Le palais des miroirs syncrétique de l'Europe
L'Europe d'aujourd'hui se reconnaît, consciemment ou inconsciemment, dans ce modèle. Les sources classiques de l'identité européenne — le christianisme, l'héritage gréco-romain, les récits nationaux, l'attachement à la terre et à la langue — ont été rapidement déconstruites ou relativisées. Elles ont été remplacées par une architecture discursive : droits de l'homme, rationalité, durabilité, diversité.
Cela semble noble. Mais comme à Ḫattuša, cette identité repose en grande partie sur des principes abstraits, et non sur des pratiques incarnées. Le citoyen européen est encouragé à être « cosmopolite » : flexible, multilingue, mobile, rationnel. Il parle anglais, travaille pour des multinationales, vit dans des villes sans mémoire, mange une cuisine du monde, consomme une culture mondiale. Mais qui est-il encore — en dehors de ces codes fonctionnels ?
La France en est peut-être l'exemple le plus flagrant. Depuis des décennies, la République a remplacé son récit national par l'« universalisme » des Lumières. Chaque citoyen, quelle que soit son origine, est censé adhérer à un contrat laïc : liberté, égalité, fraternité. Mais cette égalité est formelle : elle repose sur la raison, et non sur la communauté. L'héritage catholique chrétien classique a d'abord été évité, puis supprimé, pour finalement être oublié.
Conséquence ? Dans les banlieues, des millions de jeunes ne parlent pas le français comme langue maternelle, mais l'arabe ou le bambara. Ils ne se reconnaissent pas dans Marianne, Voltaire ou le drapeau tricolore. La laïcité est vécue comme une hostilité. La République prône des valeurs universelles, mais échoue à incarner la reconnaissance. Elle est, comme Ḫattuša, une construction sans peuple.
Le Royaume-Uni incarne, lui, un autre scénario. Pendant longtemps, l'identité y a été portée par la grandeur impériale, le rituel anglican et la monarchie comme symbole. Mais depuis la décolonisation et l'émergence d'une élite postnationale, cette colonne vertébrale s'est érodée. Les « valeurs britanniques » sont aujourd'hui déclarées comme relevant du respect, de la tolérance et de l'État de droit — des concepts fonctionnels, mais sans poids liturgique.
Londres, tout comme l'ancienne Ḫattuša, est devenue une capitale mondiale. On y parle plus de 300 langues. Mais il n'y a pratiquement plus d'histoire commune qui intègre ce multilinguisme. Comme chez les Hittites, l'impression dominante est celle d'une élite vivant dans un réseau supranational, tandis que le peuple s'accroche au nationalisme populiste, à la nostalgie ou au ressentiment tribaliste.
La Belgique est presque le reflet ironique de la cour multilingue hittite. Ici aussi, il y a plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs histoires. Mais au lieu d'élever cette diversité au rang de symbole commun, on a institutionnalisé le conflit. La Flandre et la Wallonie vivent dans des réalités parallèles. Bruxelles est une île multilingue sans lien avec le reste. L'identité belge existe principalement grâce à sa complexité administrative. Comme à Ḫattuša, les élites parlent toutes les langues, mais personne ne parle plus au cœur.
L'esprit des Lumières, un esprit sans corps
Tout comme l'élite hittite, l'élite européenne d'aujourd'hui invoque des principes universels : droits de l'homme, rationalité, liberté. Mais ces valeurs sont déconnectées de l'héritage, de la communauté, du lieu. Ce sont des reliques séculaires sans autel. Elles exigent la loyauté, mais n'offrent aucun mythe. Elles élèvent la procédure au-dessus du pathos.
L'homme libéral est une abstraction : autonome, raisonnable, mobile. Mais où vit-il ? Où prie-t-il ? Que pleure-t-il ? Qui sont ses ancêtres ? Quel est son foyer ?
Tout comme le projet hittite, la civilisation européenne risque de perdre son âme dans le miroir stratifié de son pluralisme.
Tout cela n'est pas un plaidoyer pour la fermeture, l'essentialisme ethnique ou la nostalgie nativiste. L'Europe n'a pas besoin de devenir une île. Mais elle doit oser reconstruire un noyau, un espace sacré où la diversité devient une simple forme de solidarité. Sans un tel centre, le multilinguisme devient babélien. La diversité devient centrifuge. Le passé devient un champ vide — et l'avenir une feuille de calcul technocratique. Une civilisation sans rituel, sans mémoire, sans voix propre, est comme un corps sans pouls.
Ce dont l'Europe a besoin, ce n'est pas de plus de réglementations, de plus d'indicateurs d'inclusion ou de plus de déclarations universelles. Ce dont elle a besoin, c'est de se reconnecter à ses sources : des récits enracinés, un art qui interpelle, une liturgie qui rappelle, des rituels qui unissent. Les Hittites avaient tout, sauf un mythe qui leur était propre. Cela a causé leur perte. Les ruines de Ḫattuša ne nous murmurent pas de slogans. Elles ne lancent pas de cri de guerre. Mais elles posent une question existentielle dérangeante : si vous reprenez tout de tout le monde, que reste-t-il de vous-mêmes ?
Sources:
Furedi, F. (2017). What's Happened to the University? A Sociological Exploration of Its Infantilisation. Routledge.
Anderson, B. (2006). Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism (Revised ed.). Verso.
Bauman, Z. (2000). Liquid Modernity. Polity Press.
Suvorkin, D. (2020). Meertaligheid en etnische identiteit in het Hettitische Rijk.
Bryce, Trevor. Life and society in the Hittite world. Oxford: Oxford University Press, 2004.
Beckman, Gary. “Akkadian and the Hittites.” In History of the Akkadian language uitgegeven door Juan-Pablo Vita, 1266-92. Leiden: Brill, 2021.
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Dix ans depuis que Merkel a tonitrué «Nous y arriverons»: les sept plus grands mensonges sur la grande vague migratoire depuis 2015
Dix ans depuis que Merkel a tonitrué «Nous y arriverons»: les sept plus grands mensonges sur la grande vague migratoire depuis 2015
Source: https://report24.news/zehn-jahre-wir-schaffen-das-die-sie...
Dix ans de « Nous y arriverons » ("Wir schaffen das!") : tous les Allemands savent désormais que rien n'a été accompli. Cela n'empêche pas Angela Merkel d'affirmer exactement le contraire. Dans une interview, elle vient de dresser un bilan positif de l'intégration des migrants arrivés en Allemagne en 2015, dont certains ont déjà fait les gros titres pour avoir commis de sérieux délits. Le Deutschlandkurier a passé au crible les sept mensonges les plus éhontés sur la migration, que les responsables politiques au pouvoir continuent de répandre avec acharnement.
L'article suivant a été publié pour la première fois dans le Deutschlandkurier:
« Nous y arriverons. » ("Wir schaffen das") Lorsque l'ancienne chancelière Angela Merkel (CDU) a prononcé cette phrase fatidique devant la conférence de presse fédérale le 31 août 2015, l'« Alternative pour l'Allemagne » (AfD) était à 3%. Dix ans plus tard, selon les derniers sondages, l'AfD est la force politique la plus puissante du pays, devant la CDU et la CSU ! L'une des principales raisons est que les Allemands ont désormais compris les mensonges et les tromperies des anciens partis sur la question de l'immigration clandestine massive. Le Deutschland-Kurier dénonce les sept plus grands mensonges sur l'immigration.
1. LE MENSONGE SUR LA MAIN-D'ŒUVRE QUALIFIÉE
Le conte de fées du prétendu « miracle des travailleurs qualifiés », alimenté jusqu'à aujourd'hui par les apôtres de l'immigration massive, se présente en réalité comme suit :
- Huit migrants sur dix issus des groupes d'immigrants les plus importants (à l'exception des Turcs) n'ont aucune formation professionnelle, comme le montrent les chiffres alarmants de l'Office fédéral des statistiques.
Les chiffres demandés par le groupe parlementaire AfD au Bundestag réfutent une fois de plus le discours répété avec insistance depuis dix ans selon lequel l'Allemagne aurait besoin des migrants pour pallier la prétendue pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Le fait est que, selon les données du gouvernement fédéral, environ 80 % des immigrants âgés de 20 à 34 ans originaires de Syrie, d'Afghanistan et d'Irak n'ont pas de formation professionnelle complète.
- 81,5 % des Syriens vivant en Allemagne (qui constituent de loin le groupe le plus important parmi les demandeurs d'asile) n'avaient aucune qualification professionnelle en 2023.
- Ce chiffre n'est dépassé que par celui des Irakiens, avec 82,3 %.
- Parmi les Afghans, 78,3 % ne possèdent aucun diplôme qualifiant.
Si l'on considère TOUS les jeunes adultes de nationalité étrangère, le pourcentage de personnes non qualifiées reste alarmant. Plus de la moitié des 3,4 millions de jeunes adultes étrangers, dont la propagande en faveur de l'immigration massive prétend avoir un besoin urgent pour éviter l'effondrement des systèmes sociaux allemands, font partie de ce qu'on appelle le « précariat éducatif ». René Springer (photo), expert social de l'AfD : « Cette politique ne permet pas de lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, elle ruine nos systèmes sociaux ! »
2. LE MENSONGE SUR LE NIVEAU D'ÉDUCATION
Il apparaît de plus en plus clairement que la principale ressource de l'Allemagne (l'éducation, l'éducation et encore l'éducation !) est de plus en plus épuisée par l'immigration massive. Selon les chiffres du programme PISA, le niveau de performance des écoles allemandes est en forte baisse depuis des années.
Des classes surchargées, avec jusqu'à 90 % et plus de migrants, des enseignants débordés, des excès de violence dans les cours d'école : cela nuit à la lecture, à l'écriture et au calcul, même chez les élèves allemands. Dans l'étude PISA 2022, les élèves allemands ont obtenu les pires résultats jamais enregistrés en mathématiques, en lecture et en sciences dans le cadre d'une comparaison internationale !
Dans la tranche d'âge des 20-34 ans, un étranger sur six n'avait déjà pas la diplôme scolaire minimal en 2023.
3. LE MENSONGE SUR LES RETRAITES
Face à l'augmentation rapide du nombre de naturalisations et à la multitude de problèmes d'intégration non résolus, le fiscaliste fribourgeois Bernd Raffelhüschen (photo) réclame un revirement radical de la politique migratoire allemande. Raffelhüschen, l'un des meilleurs experts sociaux d'Allemagne, dresse un bilan accablant de la politique migratoire et de naturalisation allemande. Tout comme l'AfD, il estime que la migration doit être économiquement rentable pour l'Allemagne.
Dans le même temps, cet éminent économiste balaye les chimères de la gauche écologiste selon lesquelles une immigration massive non contrôlée préserverait les systèmes sociaux allemands (mot-clé : changement démographique) de l'effondrement. Dans une étude controversée, Raffelhüschen a calculé que, sous le poids de la migration de masse, les systèmes sociaux allemands s'effondreront tôt ou tard et qu'il faut s'attendre à un déficit économique de 5,8 billions d'euros : « C'est le prix de l'immigration dans notre système actuel ! »
Le scientifique de Fribourg présente ses calculs de manière détaillée :
- En moyenne, l'intégration des migrants sur le marché du travail prend six ans, si tant est qu'elle ait lieu. Pendant cette période, ils ne cotisent pas ou très peu aux caisses sociales allemandes. La situation ne s'améliore guère par la suite dans leur vie professionnelle. En effet, en raison de leur manque de qualifications, les migrants gagnent généralement beaucoup moins que leurs collègues allemands. Conséquence : ils paient moins d'impôts et de cotisations, mais bénéficient en principe des mêmes prestations en matière de maladie, de soins et de retraite.
- L'économiste Raffelhüschen illustre ses calculs à l'aide d'un exemple simple : « Un demandeur d'asile arrive en Allemagne à l'âge de 26 ans, sa demande est rejetée au bout de deux ou trois ans, mais il reste dans le pays avec un titre de séjour provisoire. Il commence alors progressivement à occuper ses premiers emplois, acquiert des qualifications et, à 35 ans, devient contribuable et cotisant. En raison de ses faibles droits à la retraite, il perçoit, une fois retraité, le revenu minimum garanti, pour lequel ses cotisations n'auraient jamais suffi. »
Raffelhüschen résume cette situation déplorable en une seule phrase : « L'immigration n'est pas rentable ! »
4. LE MENSONGE DE LA CRIMINALITÉ
L'un des pires minimisateurs de la criminalité alarmante des étrangers est Georg Restle (« Monitor »), journaliste à la chaîne publique WDR : « Le fait qu'une personne devienne criminelle ou violente n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit allemande ou non », a-t-il récemment déclaré dans un commentaire diffusé dans l'émission Tagesthemen de la chaîne ARD. Pour ce fanatique du « Welcome », les chiffres sur la criminalité des étrangers tirés des statistiques policières (PKS) ne sont que des « campagnes de peur » menées par la droite. Le nombre de suspects augmenterait notamment « parce que la police enquête particulièrement souvent sur les non-Allemands. Et parce qu'ils sont plus souvent dénoncés ».
Pour sa propagande, Restle, partisan de gauche et écologiste en faveur de l'immigration massive, aime utiliser ce que les juristes appellent un raisonnement circulaire. Ce qui doit être prouvé est simplement anticipé sous forme d'affirmation, comme dans un documentaire diffusé au printemps dans l'émission « Monitor ».
Les recherches commencent déjà par une thèse qui doit ensuite se vérifier. Pour cela, on recherche des « experts » qui soutiennent le récit envisagé (appelé « spin » dans le jargon du secteur), c'est-à-dire qui doivent « rendre l'histoire vraie ». C'est exactement ainsi que « Monitor » a procédé.
Les statistiques policières sur la criminalité (PKS) pour l'année 2024 parlent un autre langage, et celui-ci est sans équivoque :
- Les crimes violents en Allemagne ont atteint un nouveau record avec 217.277 cas au cours de l'année considérée. Près d'un suspect sur deux (85.012, soit une augmentation de 7,5 %) était « non allemand » l'année dernière, alors que les étrangers représentent environ 15 % de la population totale.
- Le nombre d'agressions à l'arme blanche en Allemagne a également atteint un nouveau record avec plus de 29.000 cas, soit une moyenne de 79 agressions par jour ! Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les experts estiment que le nombre réel de cas est beaucoup plus élevé.
- Depuis 2017, dans 52.000 cas élucidés, des personnes en Allemagne ont été victimes d'abus sexuels, d'agressions, de contraintes ou de viols commis par au moins un immigrant suspecté. C'est ce qui ressort des chiffres basés sur des évaluations spéciales du Bureau fédéral de la police criminelle (BKA), qui ont été rendus publics sous le gouvernement « feu tricolore ».
- Une question parlementaire déposée par le groupe AfD au Bundestag sous la direction du vice-président du parti, Stephan Brandner, a également révélé des chiffres choquants : jamais autant de suspects n'avaient été enregistrés pour des viols collectifs que l'année dernière ! Selon le gouvernement fédéral, 1011 violeurs présumés ont été enregistrés en 2024. Ce chiffre marque un nouveau record depuis le début du recensement en 2010 et représente presque le double de l'année précédente, qui comptait 537 suspects.
5. LE MENSONGE DE L'INTÉGRATION
Des milliards d'euros provenant des impôts ont été engloutis jusqu'à présent dans des cours dits « d'intégration ». Le ministre fédéral des Finances, Lars Klingbeil (SPD), a approuvé 300 millions d'euros supplémentaires rien que pour cette année. Le taux d'abandon est extrêmement élevé : 40% des migrants n'atteignent même pas le niveau linguistique minimum requis, à savoir le niveau B1.
Refus d'intégration, sociétés parallèles, mariages forcés : il y a un an, personne n'avait encore dit aussi brutalement à la mafia migratoire de gauche et des Verts ce que le travailleur social le plus honnête d'Allemagne avait à leur dire : « L'intégration a échoué à 100 % ! ». C'est le bilan que tire Wolfgang Büscher, porte-parole de l'association protestante pour l'enfance et la jeunesse « Arche » à Berlin Marzahn-Hellersdorf, de l'immigration massive depuis 2015. En tant qu'homme bien informé, Büscher met en garde contre une radicalisation islamiste et une escalade de la violence chez les enfants et les jeunes issus de familles dites de réfugiés dans les grandes villes allemandes.
Büscher (photo) rapporte notamment les conditions qui règnent dans les centres d'aide :
- « Celles qui portent des petits top sont traités de prostituées ! »
- « Nous sommes à bout. Notre système s'est effondré. Afin de pouvoir encore aider les autres, je demande l'arrêt de l'accueil des réfugiés. »
- « Chez nous, des enfants de onze ans se promènent déjà avec des couteaux. »
- « Un ancien maire de Berlin m'a dit que si nous la fermons devant les médias, nous recevrons aussi de l'argent de leur part. »
6. LE MENSONGE SUR LE LOGEMENT
L'une des conséquences de l'immigration massive est la pénurie croissante de logements, en particulier dans les agglomérations, et l'exode de la population allemande vers les zones rurales. Le fait est que l'immigration massive depuis 2015 a un impact considérable sur le développement du logement en Allemagne. Les immigrants sont attirés par leurs semblables. Berlin, capitale multiculturelle, attire particulièrement les migrants, mais les centres urbains de la région Rhin-Ruhr, tels que Cologne, Dortmund et Duisbourg, attirent eux aussi les migrants comme la lumière attire les papillons de nuit. Comme la plupart des migrants de toutes origines vivent dans les villes et les grandes agglomérations, la plupart des nouveaux arrivants s'y installent également. En conséquence, les logements se font de plus en plus rares, les loyers explosent et les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires. Ce qui ne pose pas de problème pour les migrants dans la mesure où ceux-ci bénéficient d'une aide généreuse de la part des contribuables allemands, par exemple sous la forme du « Bürgergeld » (revenu citoyen), qui est depuis longtemps devenu le «revenu des migrants».
Il n'est donc pas surprenant que les jeunes Allemands aient de plus en plus tendance à « fuir » les villes pour se réfugier à la campagne. Des études récentes le démontrent, en particulier pour les jeunes actifs et les jeunes familles.
En clair : les Allemands deviennent des « migrants » dans leur propre pays ! Des quartiers entiers de grandes villes « basculent » ou ont déjà « basculé » depuis longtemps, comme le montrent de manière impressionnante les exemples de Berlin, Cologne, Hambourg et Duisbourg, entre autres.
7. Le mensonge sur le nombre de FEMMES et d'ENFANTS
« Il y a trop d'hommes qui arrivent », résume Bernd Raffelhüschen (Université de Fribourg) à propos du résultat de dix ans de « culture de l'accueil ». Le plus grand expert allemand considère comme particulièrement problématique le déséquilibre actuel entre les migrants féminins et masculins. Il déclare : « Un rapport équilibré entre les hommes et les femmes est essentiel pour une société d'immigration stable. » Là encore, les statistiques sont sans équivoque : les hommes, en particulier les jeunes hommes, continuent de représenter une part importante de l'immigration en Allemagne : en juillet 2025, ils représentaient plus de 61 % des demandeurs d'asile. Cette proportion est particulièrement marquée chez les jeunes demandeurs d'asile : rien que chez les 16-17 ans, elle atteignait récemment 80 % !
Entre-temps, le groupe des 18-24 ans en Allemagne représente l'un des groupes d'âge les plus importants parmi les demandeurs d'asile qui ont déposé une première demande entre 2015 et 2024 (source : Agence fédérale pour l'éducation politique). Voilà pour ce qui est du « taux de testostérone » en relation avec les agressions sexuelles.
ÉPILOGUE
Il y a dix ans, Kai Diekmann, alors directeur du journal « Bild » et militant pour l'immigration (« refugees welcome »), a pourtant récemment poussé ses rédacteurs à rédiger l'article suivant, avec l'aide active de Julian Reichelt, aujourd'hui directeur de «NiUS»: «BILD dévoile les sept plus grands mensonges sur les demandeurs d'asile, dit ce qu'il en est vraiment...»
Par exemple, « les réfugiés sont tous complètement incultes », « les réfugiés reçoivent plus d'argent que les bénéficiaires du Hartz IV », « les réfugiés ne viennent ici que pour l'argent », « les réfugiés sont particulièrement souvent criminels » ou « les réfugiés vivent mieux que beaucoup d'Allemands ».
Eh bien, Diekmann, c'était plutôt un vœu pieux de la part d'un bien-pensant !
L'ancien directeur de « Bild », qui a démissionné « de son propre gré » en 2017 et dont on n'entend plus beaucoup parler malgré son autobiographie auto-glorifiante (« Ich war BILD »), gagne aujourd'hui sa vie (après une indemnité de départ qui, selon des sources internes à la maison d'édition, s'élèverait à plusieurs dizaines de millions d'euros) grâce, entre autres, à un obscur « fonds pour l'avenir » destiné à investir des capitaux en actions. Il ne se soucie probablement plus beaucoup de l'avenir de l'Allemagne.
12:29 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, angela merkel, migration, migrants, allemagne, europe, affaires européennes | |
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Le problème des Églises orthodoxes en Ukraine
Le problème des Églises orthodoxes en Ukraine
Francesco Foti
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/08/12/il-problema-delle-chiese-ortodosse-in-ucraina/#
Le conflit entre l'Ukraine et la Russie n'implique pas seulement des dynamiques politiques et militaires, mais aussi des questions religieuses et une dimension informationnelle complexe axée sur des thèmes tels que l'indépendance, l'intégrité territoriale, l'autodétermination, la sécurité et les actions qui ont précédé les opérations militaires de 2014 et 2022.
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques garantit la liberté de religion et d'expression (articles 18 et 19). De même, l'OSCE/BIDDH invite à faire preuve d'une attention particulière lors de la restriction de la liberté religieuse pendant les conflits armés.
L'interdiction des liens avec le Patriarcat de Moscou
En septembre 2024, le président ukrainien Zelensky a annoncé l'interdiction de l'Église ukrainienne liée au Patriarcat de Moscou et dirigée par le métropolite Onufrij (Onofrio). Cette décision a été critiquée par la Mission d'observation des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine, le Rapport sur la liberté religieuse internationale du Département d'État américain et Amnesty International. L'Église ukrainienne avait déclaré avoir rompu ses relations avec Moscou après le début du conflit et le métropolite Onufriy avait pris ses distances par rapport à l'invasion, exprimant son soutien à l'armée ukrainienne. Le débat public sur la question ecclésiastique en Ukraine a été fortement influencé par des positions favorables à l'actuelle direction politique, par des milieux extérieurs au contexte orthodoxe et par des voix critiques à l'égard du rôle historique de l'Église orthodoxe dans le pays, y compris certains médias tels que United Media 24.
La polarisation croissante de la société ukrainienne a été associée à une augmentation des tensions sociales qui, selon certaines analyses, pourraient avoir des implications sur le respect des droits fondamentaux, y compris la liberté de conscience, en particulier pour les citoyens ukrainiens de confession orthodoxe et les communautés religieuses liées à la tradition orthodoxe. Plusieurs rapports font état d'un possible déséquilibre dans les relations entre l'État et l'Église, traditionnellement marquées par une coopération harmonieuse et synodale, avec une influence accrue de l'État. Dans ce contexte, des activités des services de sécurité auraient suscité des inquiétudes quant au respect des garanties démocratiques, notamment au regard des aspirations de l'Ukraine à intégrer l'UE. Il convient également de noter que les services de sécurité sont directement subordonnés à l'autorité présidentielle, et certains observateurs ont soulevé des questions quant au degré d'indépendance et de transparence de leurs opérations, en particulier en ce qui concerne les perquisitions, les condamnations et la formulation des accusations à l'encontre de membres du clergé ou de fidèles affiliés à l'Église ukrainienne faisant l'objet de contre-mesures telles que le Myrotvoretz.
L'Église d'État ukrainienne
L'Église d'Ukraine, récemment créée et reconnue au niveau national, semble s'aligner, à plusieurs reprises, sur les positions du pouvoir exécutif. Parmi les manifestations de cette orientation figurent des déclarations de soutien à des manifestations dans d'autres pays, comme la Géorgie, ainsi que la participation à des initiatives concernant des édifices religieux appartenant auparavant à l'Église ukrainienne.
Tant en Ukraine qu'en Russie, des responsables politiques ont eu recours à des interprétations sélectives de l'histoire pour soutenir leurs récits nationaux respectifs et leurs outils de communication publique. Dans ce contexte, des observateurs critiques ont relevé que les institutions religieuses, dans leur ensemble, n'ont pas toujours pris clairement position contre l'utilisation instrumentale de la foi, de la religion et du nationalisme, éléments que les conciles de la tradition ont condamné à plusieurs reprises, en particulier l'ethno-philétisme. Certaines sources ont également exhorté le Patriarcat œcuménique de Constantinople, en la personne du patriarche Bartholomée Ier, à s'exprimer plus clairement sur des incidents attribués à l'Église ukrainienne reconnue par l'État, qui comprendraient des actions jugées problématiques à l'égard de bâtiments religieux, du clergé et des fidèles appartenant à l'Église ukrainienne. Ce n'est pas la première fois que des critiques sont formulées à l'égard de l'action de cette Église, comme le montrent les précédents liés à la non-enregistrement de l'« association religieuse des Églises orthodoxes roumaines en Ukraine », qui avait suscité des perplexités dans le monde ecclésiastique.
Certaines Églises sœurs, dont l'Église roumaine, ont invité le Patriarcat œcuménique de Constantinople à entamer un dialogue fondé sur la tradition ecclésiastique plutôt que sur des critères ethniques ou des dynamiques politico-nationales. Dans ce contexte, des réserves ont également été exprimées par les Églises serbe et bulgare concernant la décision du Patriarcat œcuménique d'accorder le tomos d'autocéphalie à l'Église orthodoxe d'Ukraine sans conciliation ni réconciliation préalable entre les juridictions présentes en Ukraine, ni dialogue avec le Patriarcat de Moscou. Dans cette perspective, un processus de dialogue entre Constantinople et Moscou serait souhaitable afin d'aborder de manière constructive la complexité de la situation ecclésiastique en Ukraine. Le fait que les préoccupations exprimées par le patriarcat de Moscou concernant les limites de ses juridictions canoniques n'aient pas été prises en considération est considéré par certains experts en questions ecclésiastiques comme un élément critique. Historiquement, l'Ukraine fait partie du Patriarcat de Moscou depuis 1686, à la suite du transfert de la métropole de Kiev du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Une approche fondée sur la conciliation, la continuité canonique et la sensibilité pastorale envers les fidèles en Ukraine a également caractérisé la position adoptée par l'Église géorgienne.
Les récentes décisions de l'Église ukrainienne concernant la vénération officielle des saints et, dans le cas du prêtre Roman Hryshchuk, des attributs spirituels qui leur sont associés, ainsi que les initiatives de l'État concernant la propriété de la Laure des Mouvements de la Grotte, soulèvent des questions sur la perception et la continuité de la foi parmi les croyants. Ces développements proviennent d'une Église soutenue par l'État et seulement partiellement reconnue par les autres Églises orthodoxes, ainsi que par les autorités gouvernementales, y compris les services de sécurité. Bien que les deux Églises rivales présentes en Ukraine partagent les mêmes fondements théologiques, les dynamiques politiques qui leur sont liées contribuent à une fracture institutionnelle et sociale. La perspective d'une solution à cette situation semble résider dans l'autonomie des autorités ecclésiastiques et dans la convocation d'un pan-synode. Dans ce contexte, les récentes actions de l'Église d'Ukraine soulèvent la question d'une éventuelle intervention du patriarche œcuménique Bartholomée Ier (photo).
Certaines interprétations, répandues dans les milieux politiques et médiatiques, décrivent la Sainte Rus' comme une construction idéologique récente liée à la rhétorique du gouvernement russe. Cette vision, largement acceptée par le public occidental, tend à négliger les racines historiques et théologiques de ce concept, qui plongent dans des traditions telles que celles de Byzance et de la Troisième Rome. Bien que ces références aient parfois été réinterprétées dans une optique politique, elles conservent une valeur préfigurative, symbolique et analogique qui peut être considérée comme légitime au sein de la foi.
Une impulsion pour la paix ?
Le pape François avait invité les autorités ukrainiennes à agir avec prudence à l'égard des communautés religieuses, en évitant les généralisations, les actions discriminatoires et les mesures fondées sur des sources non vérifiées ou sur des rapports provenant de secteurs institutionnels critiqués pour leur politisation. Le pape a souligné l'importance de protéger la liberté religieuse et de conscience, conformément à l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui stipule que les restrictions à l'égard des groupes religieux ne peuvent être mises en œuvre que pour des motifs concrets et proportionnés, et si elles sont nécessaires dans une société démocratique.
Dans le contexte de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, on observe une divergence entre les spécialistes ecclésiastiques qui s'en tiennent à une lecture historique et théologique fondée, comme Kallistos Ware (photo), et d'autres interprètes, comme Timothy Snyder, qui adoptent des approches plus marquées par des perspectives idéologiques et politiques, contribuant ainsi à une représentation partielle de la réalité religieuse et culturelle de la région. Cette dynamique reflète un climat dans lequel les questions religieuses sont parfois insérées dans un contexte politique et culturel plus large. Des personnalités telles qu'Aleksej Arestovich ont exprimé leur inquiétude quant aux effets de certaines politiques de l'État à l'égard de l'Église d'Ukraine, soulignant le risque de polarisation. Dans ce contexte complexe, la protection de la liberté et l'inclusion religieuse sont des éléments fondamentaux pour le bien-être du tissu social, au-delà des orientations politiques et nationales.
Plus précisément, les services de sécurité opèrent sous la supervision directe de la présidence, avec une structure dirigeante souvent caractérisée par des nominations liées à des relations personnelles. Les enquêtes en cours sur des cas présumés de trahison – fréquemment liés aux organes présidentiels – attirent l'attention à la fois sur la fonction de ces appareils en tant qu'instruments de sécurité nationale et sur leur utilisation possible dans le cadre de la gestion du pouvoir politique. La question de la double nationalité du métropolite Onufrij, largement débattue, est comparable à celle d'autres personnalités publiques (dont Ilya Ponomarev, Artem Skoropadskyi, Kirill Vyshinsky et Maria Gaidar), qui ne font pas l'objet de mesures similaires, ce qui soulève des questions quant à l'uniformité de l'application des règles. La controverse semble porter en particulier sur le rôle du métropolite et son attitude à l'égard du transfert d'autorité à Épiphane Ier de l'Église d'Ukraine. Au niveau local, mais aussi au-delà, la tendance à identifier des personnalités religieuses de premier plan, des promoteurs du dialogue ou de simples fidèles comme des sujets critiques ou suspects, ainsi que les relations historiques complexes entre l'Église et le contexte socioculturel du pays, ne favorisent pas un climat de dialogue constructif ni la recherche de solutions communes, tant au niveau local qu'européen.
Au niveau international, malgré l'engagement déclaré en faveur de la protection des droits des minorités et contre toute forme de discrimination, la situation des communautés religieuses en Ukraine – soulignée également par des déclarations de personnalités institutionnelles américaines – n'a reçu qu'une attention limitée, tant au niveau médiatique que politique. En ce qui concerne l'UE, l'absence d'une position claire et d'un engagement cohérent en faveur du respect des convictions religieuses risque de ne pas être conforme aux principes énoncés dans le Plan d'action des Nations unies et à l'article 35 de la Constitution ukrainienne, qui protège la liberté de conscience. Dans le cadre du processus d'adhésion à l'UE, il serait souhaitable que l'État garantisse le respect des libertés religieuses, en laissant aux autorités religieuses le soin de gérer leurs affaires internes et les relations entre les patriarcats, dans le respect de l'autonomie spirituelle. Toute action en justice devrait être fondée sur des preuves documentées, sur une évaluation individuelle des cas et sur le respect du principe de la présomption d'innocence.
La perception négative de la Russie en Occident et dans certaines régions d'Ukraine ne devrait pas être généralisée sur la base du comportement d'individus isolés ou des opinions d'analystes étrangers sur des personnalités de la foi orthodoxe. Bien que les incidents de troubles à l'ordre public qui compromettent l'intérêt collectif doivent être traités par des moyens légaux, la décision du président Zelensky a été qualifiée par la responsable des services de renseignement américains, Tulsi Gabbard, de mesure critique pour la démocratie et les droits des fidèles. Une éventuelle absence de révision devrait entraîner une réponse des États-Unis, sous forme de sanctions ou d'autres initiatives, comme l'ont suggéré la sénatrice Anna Paulina Luna et d'autres personnalités politiques. En ce qui concerne la construction de l'identité nationale, il est important d'éviter les interprétations sélectives de l'histoire. La longue appartenance de l'Ukraine à l'Empire russe puis à l'Union soviétique est un fait historique qui, bien que pouvant faire l'objet d'une analyse critique, ne devrait pas être effacé ou réécrit par des approches révisionnistes. Cela vaut également pour la nécessité d'éviter les généralisations et les imprécisions, telles que celles du président Poutine.
À l'heure actuelle, l'Ukraine ne remplit pas encore pleinement les conditions requises pour adhérer à l'Union européenne, selon les paramètres fixés par la Commission européenne, l'article 10 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union et les critères de Copenhague. Toutefois, la question centrale concerne la gestion des différents courants idéologiques qui influencent la cohésion sociale, une dynamique observée également dans d'autres contextes historiques, comme dans le cas de l'Angleterre et de l'Écosse pendant la guerre civile anglaise, des guerres de religion en France ou de la répression contre l'Église sous le gouvernement de Vladimir Lénine.
Qui est Francesco Foti?
Analyste. Il écrit sur les relations OTAN/UE-Russie, l'influence russe et chinoise en Europe et la coopération bilatérale/multilatérale dans une perspective sécuritaire et géopolitique. Il applique ces thèmes à des études de cas telles que les Balkans occidentaux, le Caucase du Sud, la Méditerranée orientale et la mer Rouge.
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samedi, 30 août 2025
Petra Steger: «Le contrôle prévu des chats par l'UE est une attaque générale contre les droits fondamentaux et les libertés de la population européenne!»
Petra Steger: «Le contrôle prévu des chats par l'UE est une attaque générale contre les droits fondamentaux et les libertés de la population européenne!»
Le gouvernement fédéral autrichien est appelé à voter fermement contre les projets de surveillance numérique de Bruxelles au Conseil de l'UE !
Par Petra Steger
Source: https://www.fpoe.eu/steger-geplante-eu-chatkontrolle-ist-generalangriff-auf-grund-und-freiheitsrechte-der-europaeischen-bevoelkerung/
« La Commission européenne et la présidence danoise du Conseil ne lâchent pas prise : l'adoption prévue du règlement CSA au Conseil de l'Union européenne constitue une atteinte sans précédent aux droits fondamentaux et aux libertés des citoyens européens. Sous le couvert de la lutte contre la pédocriminalité, on crée un système qui prévoit essentiellement une surveillance de masse généralisée et l'affaiblissement du chiffrement de bout en bout », dit et met en garde Petra Steger, députée européenne (FPÖ), après que la présidence danoise du Conseil a fait du contrôle des chats l'une de ses priorités.
« La surveillance généralisée des chats privés constitue une violation flagrante des articles 7 et 8 de la Charte des droits fondamentaux et de l'article 8 de la CEDH. Même le service juridique du Conseil de l'UE met en garde, dans un avis officiel, contre l'affaiblissement du chiffrement de bout en bout, qui constitue une atteinte massive à la vie privée des citoyens et une violation des droits de l'homme. Des défenseurs indépendants de la protection des données et le Parlement européen se sont également clairement prononcés contre les analyses de masse et l'érosion de la sécurité des communications. Seules la Commission von der Leyen et la présidence danoise du Conseil, qui agit désormais sous son égide, font avancer ce projet de surveillance avec toute leur énergie », poursuit Mme Steger.
Il est particulièrement préoccupant que la présidence danoise du Conseil veuille imposer un accord au Conseil dès septembre: « Le gouvernement fédéral autrichien est clairement appelé à voter contre la proposition danoise de contrôle des chats et à ne pas s'engager définitivement dans la voie anticonstitutionnelle de la censure et du contrôle numériques. Il ne faut en aucun cas accepter que les libertés fondamentales des citoyens soient sacrifiées au profit d'un régime de surveillance centralisé à Bruxelles. »
« La FPÖ opposera donc une résistance farouche au Parlement européen comme au niveau national. La population européenne a un droit inaliénable à la vie privée, à la confidentialité des communications et à la protection contre les fantasmes de toute-puissance de l'État. Nous défendrons ces droits fondamentaux par tous les moyens – contre le contrôle des chats, contre la censure et contre la frénésie de surveillance de Bruxelles. Notre engagement est en accord avec la grande protestation citoyenne et les milliers d'e-mails de protestation que nous avons reçus ces dernières semaines », a conclu la députée européenne du FPÖ, Petra Steger.
Petra Steger
Membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) | Membre suppléante de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) | Membre suppléante de la commission de la sécurité et de la défense (SEDE)
19:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, surveillance, petra steger, fpö, autriche, europe, affaires européennes, union européenne | |
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La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni poussent à une nouvelle guerre contre l'Iran
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni poussent à une nouvelle guerre contre l'Iran
par Davide Malacaria
Source: https://www.piccolenote.it/mondo/francia-germania-e-regno...
La réunion à Genève entre les délégations de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni (les pays dits « E-3 ») et de l'Iran, visant à déterminer l'avenir de l'accord sur le nucléaire de Téhéran (JPCOA), suspendu après la guerre entre l'Iran et le duo Israël-États-Unis, a été un désastre. Le fait que Téhéran se préparait à accueillir une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour surveiller ses sites n'a servi à rien. Ce geste de bonne volonté a été ignoré.
Les trois pays européens – garants de l'accord avec la Russie et la Chine (les États-Unis s'en sont retirés) – ont décidé que l'Iran ne respectait pas les obligations qui lui incombaient en vertu de cet accord et ont donc décidé de dénoncer cette situation aux Nations unies, déclenchant ainsi le snapback, un processus qui devrait durer 30 jours, à l'issue duquel l'ONU pourrait réintroduire les sanctions contre la nation considérée comme réprouvée (levées à l'époque grâce au JPCOA).
Il semble que la bombe australienne, c'est-à-dire l'expulsion du pays des kangourous de la délégation diplomatique iranienne pour la responsabilité présumée de Téhéran dans deux attentats terroristes contre des cibles juives – qui a éclaté la veille du sommet en question – ait fait plus de dégâts que prévu.
Bien que l'issue du sommet ait déjà été prédéterminée, l'initiative australienne, qui n'était certainement pas fortuite dans ses modalités spectaculaires et son timing, a donné l'impulsion finale. Nous avons consacré une note à l'affaire australienne, en rappelant d'ailleurs le rôle du Mossad dans l'enquête qui a conduit Sydney à prendre cette mesure.
Dans cette note, nous mentionnions que le sommet de Genève avait probablement abouti à un résultat provisoire, interprétation optimiste découlant de l'absence immédiate de rapports et de l'annonce simultanée de l'arrivée des inspecteurs de l'AIEA à Téhéran. Malheureusement, cela ne s'est pas passé ainsi.
Trita Parsi (photo) écrit à ce sujet dans Responsible Statecraft, observant que la décision de l'E-3 rend plus probable une nouvelle guerre contre l'Iran. Commentaire véridique, même si nous ne partageons pas son affirmation selon laquelle le snapback rétablit automatiquement les sanctions de l'ONU.
De nombreuses variables entrent en jeu, notamment les options dont disposent la Chine et la Russie, pays alliés de l'Iran et, surtout, peu enclins à se plier aux diktats des faucons anglo-américains, d'où la possibilité que cette pression soit réduite à néant.
Il y a ensuite la possibilité d'un retour au dialogue : malgré la décision regrettable de l'E-3, Téhéran a tout de même accueilli les inspecteurs de l'AIEA, une ouverture qui pourrait ne pas être ignorée par l'administration Trump, malgré son manque d'autonomie lorsque les intérêts israéliens sont en jeu.
En annonçant son intention de recourir au snapback, l'E-3 a expliqué que cette décision visait à inciter l'Iran à reprendre le dialogue interrompu. Le commentaire de Parsi est lucide : « Loin de faire progresser la diplomatie, cette décision risque d'accélérer l'escalade. Alors qu'Israël n'a certainement pas besoin d'un prétexte pour attaquer à nouveau l'Iran [...], le snapback pourrait fournir une couverture politique utile – une fine couche de légitimité – pour de nouvelles attaques américaines ».
« L'E3 – poursuit Parsi – soutient que le snapback est nécessaire pour faire pression sur l'Iran afin qu'il reprenne les pourparlers avec les États-Unis et accorde à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) l'accès à ses installations nucléaires, y compris la surveillance des stocks d'uranium enrichi à 60 % ». [La visite actuelle des inspecteurs de l'AIEA, a annoncé Téhéran, ne concerne que la centrale nucléaire de Busheir, ndlr].
« À première vue, ces demandes peuvent sembler raisonnables. Mais Téhéran nourrit des réserves légitimes. Les responsables iraniens soupçonnent l'AIEA d'avoir divulgué des informations sensibles qui ont permis la campagne d'assassinats ciblés du Mossad contre leurs scientifiques nucléaires et craignent que la divulgation de l'emplacement des stocks ne déclenche une nouvelle série d'attaques aériennes américaines ».
De plus, l'Iran était à la table des négociations lorsque Israël et les États-Unis ont commencé à bombarder. L'E-3 insiste désormais pour que Téhéran revienne à la table des négociations, mais ne demande pas en parallèle à Washington de s'abstenir de bombarder à nouveau.
« Le plus important est peut-être que, compte tenu du fossé infranchissable sur la question de l'enrichissement, de la patience limitée de Trump pour la diplomatie et de la pression israélienne pour reprendre les hostilités, la reprise de pourparlers qui seraient presque certainement voués à l'échec – à moins que les deux parties ne fassent preuve d'une plus grande flexibilité – ne ferait qu'augmenter la probabilité que la guerre éclate tôt ou tard.
« Mais c'est peut-être là le cœur du problème. L'E-3 d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a vingt ans. Lorsqu'il a été créé en 2003, son objectif était d'empêcher l'administration Bush – qui venait de mener une invasion désastreuse et illégale en Irak – de lancer une nouvelle guerre, cette fois contre l'Iran. »
« Aujourd'hui, le contexte géopolitique a changé. L'alignement de l'Iran sur la Russie en Ukraine l'a conduit à être identifié comme une menace directe pour l'Europe. En outre, l'UE est beaucoup plus dépendante des relations transatlantiques qu'il y a 20 ans, tandis que les cycles successifs de sanctions ont fait de l'Iran un partenaire économique négligeable pour elle. »
« L'escalade avec l'Iran par le biais du snapback sert deux objectifs de l'UE : punir Téhéran pour son soutien à la Russie en Ukraine et aligner l'Europe sur les faucons de l'administration Trump [et d'Israël, ndlr], un alignement jugé nécessaire pour apaiser les tensions créées dans d'autres domaines d'une relation transatlantique qui subit une pression sans précédent ».
« En ce sens, la constellation E3, conçue en 2003 pour prévenir la guerre, pourrait, en 2025, nous en rapprocher. Mais ne vous fiez pas uniquement à ce que j'écris. Rappelez-vous comment le chancelier allemand a ouvertement admis qu'Israël « a fait le sale boulot pour le compte de l'Europe » en bombardant l'Iran en juin dernier ».
Un nouveau foyer d'incendie s'ajoute donc aux autres qui font rage au Moyen-Orient, avec Israël qui, en plus de se livrer au génocide de Gaza et de harceler de plus en plus la Cisjordanie, attaque la Syrie et le Yémen et fait pression, en collaboration avec les États-Unis, pour le désarmement du Hezbollah, une pression aussi brutale qu'injustifiée qui risque de déclencher une guerre civile au pays des cèdres. Une attaque contre l'Iran, mieux préparée et plus massive, s'inscrit dans cette logique expansionniste soutenue par les États-Unis et l'Union européenne.
18:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, europe, affaires européennes, iran | |
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Religion climatique et lutte culturelle – Comment l'agenda écosocialiste désindustrialise l'Allemagne
Religion climatique et lutte culturelle – Comment l'agenda écosocialiste désindustrialise l'Allemagne
Pour Frank-Christian Hansel, l'agenda climatique allemand n'est pas un projet de réforme technique, mais une lutte culturelle idéologique aux conséquences considérables pour l'économie et la société.
Frank-Christian Hansel
Source: https://www.freilich-magazin.com/politik/klimareligion-un...
Depuis plus d'une décennie et demie, de Merkel à Habeck, de la CDU aux Verts, une doctrine climatique s'est établie en Allemagne qui doit être comprise moins comme une politique environnementale axée sur les faits que comme une lutte culturelle délibérément menée par la gauche. Sous le couvert de la « protection du climat » et de la « décarbonisation », une grande offensive idéologique a été lancée, qui non seulement restreint les décisions techniques et économiques, mais recode également l'ensemble du système de valeurs sociales – vers une vision écosocialiste du monde et de l'humanité.
Cet agenda n'est pas un domaine politique fortuit, mais le levier central pour transformer l'économie, la société et la culture. L'orthodoxie climatique rouge-verte, activement promue par Angela Merkel et ses successeurs, a mis en place un système dogmatique dans lequel la légitimité politique ne découle plus d'une négociation démocratique, mais d'un chantage moral : quiconque s'oppose à la « religion climatique » est considéré comme un ennemi de l'avenir, comme un hérétique s'opposant au grand récit moral.
Les trois piliers fondamentaux de l'idéologie climatique
- 1) La prétention à l'absolu de la religion climatique – Le « sauvetage de la planète » est placé au-dessus de toute raison économique en tant qu'objectif métaphysique ultime.
- 2) Logique de redistribution écosocialiste – Les moyens de production, les systèmes énergétiques et les structures de consommation doivent être réorientés politiquement afin d'imposer un système prétendument « équitable » à zéro émission.
- 3) Hégémonie culturelle – Les médias, l'éducation, les ONG et les réseaux internationaux créent une autorité interprétative qui discrédite moralement toute critique avant même qu'elle puisse être discutée objectivement.
L'industrie automobile – en première ligne et victime de la guerre culturelle
Si vous considérez encore que cet agenda climatique, en tant que combat culturel, est une exagération théorique, il vous suffit de regarder l'industrie automobile allemande, le cœur industriel de notre pays, symbole et moteur de notre prospérité. C'est là que la logique idéologique coercitive et la réalité s'affrontent de plein fouet.
- Volkswagen : fermetures d'usines, délocalisations, fortes réductions de production
- Porsche : suppression d'environ 1900 emplois d'ici 2029 à Zuffenhausen et Weissach
- Bosch : 1100 emplois supprimés à Reutlingen
- Daimler Truck : 5000 emplois menacés en Allemagne
- Continental : 3000 emplois supprimés dans le monde, dont une grande partie en Allemagne
Les conséquences de la transition accélérée vers les voitures électriques
Le Center Automotive Research (CAR) estime à environ 15.000 le nombre d'emplois qui pourraient être supprimés dans le secteur en raison de la transition accélérée vers les voitures électriques, qui s'accompagne de la destruction de chaînes de valeur sophistiquées mises en place au fil des décennies. Des régions entières, en Bavière, dans le Bade-Wurtemberg et en Basse-Saxe, sont confrontées à une rupture structurelle qui est dévastatrice non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social.
Cette évolution n'est pas un accident industriel résultant d'une politique mal équilibrée. Elle est la conséquence logique d'une stratégie culturelle et idéologique dans laquelle toute affirmation industrielle est considérée comme nuisible au climat, voire comme moralement illégitime. L'abandon politiquement imposé des technologies à combustion, accompagné de directives européennes, d'interdictions nationales et de subventions unilatérales, est un exemple typique de la manière dont une idéologie abstraite se traduit par une destruction industrielle concrète.
Celui qui ne reconnaît pas les faits perd
La « protection du climat » n'est qu'une façade pour un processus de pouvoir plus profond: la transformation du pays qui, d'une société industrielle orientée vers l'économie de marché, doit devenir une économie de pénurie réglementée et dirigée par l'État. La lutte culturelle de gauche pour le climat est l'arme stratégique à long terme visant à détruire le système politique et économique et à le remplacer par un système idéologique.
Ceux qui ne comprennent pas cet état de choses ne pourront jamais provoquer un véritable changement politique.
La question centrale est donc la suivante: la CDU a-t-elle reconnu ce conflit pour ce qu'il est, à savoir une lutte culturelle et idéologique pour déterminer l'ordre fondamental de notre société ? Si oui, il faut se demander pourquoi elle ne mène pas la lutte contre ce projet. Par crainte de perdre ses dernières options de pouvoir ? Par commodité, parce qu'elle s'est installée dans l'ombre de l'hégémonie verte-gauche?
Ma propre conviction, que l'Union démocrate-chrétienne pourrait encore être un partenaire dans cette lutte, est proche de zéro. Trop souvent, elle s'est révélée être la co-administratrice et le précurseur de cet idéologie, celle de la sortie du nucléaire de Merkel à la mise en œuvre anticipée des objectifs climatiques verts. Dernier exemple en date: peu avant la fin de la majorité rouge-verte, Friedrich Merz a inscrit la « neutralité climatique » dans la Constitution, renforçant ainsi l'idéologie et non le réel.
Ce qui est nécessaire aujourd'hui
Il est essentiel que les électeurs comprennent que le changement politique doit se faire précisément à ce niveau, celui du débat idéologique fondamental. Le moyen le plus efficace d'y parvenir est de mettre en avant les conséquences réelles et accablantes: suppressions d'emplois, explosion des prix de l'électricité, désindustrialisation. Ce n'est que lorsqu'il sera clair que ces pertes sont la conséquence directe d'une idéologie climatique que la pression politique nécessaire pour imposer un changement pourra voir le jour.
Pour mettre fin à cette aberration, il faut donc:
- Dénoncer la doctrine coercitive de la politique climatique comme un projet de domination écosocialiste.
- Déconstruire publiquement la logique de chantage moral de la religion climatique.
- Révéler sans pitié le bilan réel de la transition énergétique et de la décarbonisation : pertes d'emplois, destruction de la prospérité, désindustrialisation.
- Établir une contre-culture d'ouverture technologique, d'autodétermination économique et de politique énergétique libérale.
Ce n'est qu'en démystifiant le fondement idéologique que l'on pourra inverser le cours politique. Cela exige le courage d'une critique fondamentale, non seulement à l'égard des Verts, mais aussi à l'égard des complices démo-chrétiens et socialistes qui ont élevé cette lutte culturelle écosocialiste au rang de doctrine d'État.
À propos de l'auteur
Frank-Christian Hansel
Frank-Christian Hansel, né en 1964, est membre de la Chambre des députés de Berlin pour l'AfD depuis 2016. Originaire de Hesse, il a étudié les sciences politiques, la philosophie et a suivi les cours d'études latino-américaines.
14:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion climatique, climatisme, allemagne, europe, affaires européennes, afd, hans-christian hansel | |
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vendredi, 29 août 2025
Les véritables enjeux du sommet en Alaska
Les véritables enjeux du sommet en Alaska
par Clara Statello
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31073-clara-statello-la-vera-posta-in-gioco-del-vertice-in-alaska.html
Le sommet crucial en Alaska : un duel entre la Russie et les États-Unis. L'Ukraine et l'UE restent en retrait
Les négociations de paix pour l'Ukraine s'avèrent être un duel entre les États-Unis et la Fédération de Russie, qui ont décidé vendredi 15 août en Alaska du sort des territoires sous contrôle russe, ainsi que des questions de coopération stratégique et de division des zones d'influence. L'Union européenne et l'Ukraine sont restées en retrait.
Alors que l'Europe s'inquiète de plus en plus que la Maison Blanche et le Kremlin puissent s'entendre pour mettre fin à la guerre prolongée, en contournant Kiev, Zelensky rejette le plan de Trump visant à reconnaître le Donbass russe.
Il accepte un cessez-le-feu avec le gel de la ligne de front actuelle, dans le cadre du plan européen, qui prévoit un cessez-le-feu avant toute autre initiative, le retrait des troupes selon le principe « territoire pour territoire » et des garanties de sécurité, y compris l'adhésion à l'OTAN.
Kiev dit donc "non" à une reconnaissance de jure, mais s'ouvre à une reconnaissance de facto.
Il s'agit tout de même d'un progrès dans les négociations, d'un « assouplissement de la position » ukrainienne, écrit le Telegraph. Zelensky bénéficie du soutien de ses partenaires européens et de l'OTAN, grâce auxquels l'Ukraine acquerra un pouvoir de négociation.
Entre-temps, dans la presse occidentale, l'idée commence à s'imposer que la position de Kiev de refuser toute concession territoriale est irréaliste. Selon le commentateur du Financial Times, Gideon Rachman, la reconnaissance de facto des territoires sous contrôle russe pourrait être nécessaire si elle garantit que « l'Ukraine parviendra à maintenir son indépendance et sa démocratie ».
« ... certaines concessions territoriales de facto peuvent être douloureuses, mais acceptables ».
Pourquoi Zelensky a-t-il changé d'avis ?
Deux facteurs ont contribué à adoucir la position de Kiev :
La crainte qu'un refus de Zelensky à Trump n'entraîne l'arrêt de l'aide militaire et du renseignement, comme cela s'est déjà produit en février, après « l'incident » dans le bureau ovale.
Le consensus croissant de l'opinion publique en faveur d'une fin négociée et immédiate de la guerre.
Selon un sondage Gallupp réalisé début juillet et publié la semaine dernière, 69 % des Ukrainiens se sont déclarés favorables à une fin négociée de la guerre dès que possible, contre 24 % qui souhaitent continuer à se battre jusqu'à la victoire.
En outre, en se montrant ouverts au plan de Trump, les pays européens et l'Ukraine espèrent être impliqués dans les négociations afin d'accroître le poids de l'Occident dans les négociations.
L'UE cherche sa place à la table des négociations
Selon un adage diplomatique bien connu, si vous n'êtes pas assis à la table, vous êtes au menu. De plus en plus écartée du jeu, l'Union européenne tente de se faire une place à la table des négociations. Elle a donc publié une déclaration dans laquelle elle exhorte Trump à prendre en compte les intérêts de l'Europe et de l'Ukraine dans les négociations avec Poutine.
Elle souligne le droit du peuple ukrainien à déterminer son avenir de manière autonome, ainsi que la nécessité d'une solution diplomatique à la guerre qui protège les intérêts ukrainiens et européens.
« Des négociations constructives ne peuvent avoir lieu que dans le contexte d'un cessez-le-feu ou d'une réduction des activités militaires », peut-on lire dans la déclaration. La Hongrie n'a pas soutenu cette déclaration.
Le bras de fer entre Kallas et Dmitriev
Kaya Kallas, dans un post sur X, a réaffirmé l'unité transatlantique, le soutien à l'Ukraine et la pression sur la Russie comme moyen de mettre fin à cette guerre et d'en prévenir une autre.
La réponse du représentant spécial de Poutine, Kirill Dmitriev, qui dirige les aspects économiques et de coopération des négociations entre la Russie et les États-Unis, ne s'est pas fait attendre. Il a rappelé que le conflit se résout par le dialogue et que la sécurité se renforce par la résolution des problèmes grâce à la coopération, tandis que ceux qui continuent à suivre les discours de Biden échoueront.
Le haut représentant pour la politique étrangère européenne a ajouté que l'UE se préparait à exercer une pression accrue sur la Russie avec davantage de sanctions et d'armes, annonçant la préparation d'un 19ème paquet de sanctions contre la Russie.
Le plan de Trump
L'Union européenne n'a pas l'intention de discuter de concessions territoriales tant que la Russie n'aura pas accepté un cessez-le-feu complet et inconditionnel. Le président Trump, en revanche, entend trouver un accord pour mettre fin aux combats, qui inclurait un échange de territoires entre Moscou et Kiev.
Les États-Unis tenteront de fixer les frontières des Républiques populaires du Donbass sur la ligne de front actuelle, qui servira également de ligne de démarcation pour geler la guerre sur les territoires qui ne feront pas l'objet d'un échange et qui bénéficieront d'une reconnaissance de facto.
Toutefois, Trump reste prudent et prévient que cette rencontre avec Poutine ne sera que préliminaire, afin de demander la fin de la guerre et d'établir un dialogue constructif.
Le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a confirmé que l'échange de territoires sera une question clé du sommet en Alaska.
« Au cours des négociations, il pourrait y avoir des échanges territoriaux, il y aura des concessions. Personne ne sera satisfait », a-t-il déclaré à Fox, assurant que Trump n'offrira pas une victoire totale à Poutine.
Le réarmement « historique » de l'UE
Alors que les États-Unis entendent mettre un terme au scénario ukrainien, ou du moins se retirer, l'UE se prépare à la guerre avec la Russie.
C'est ce qui ressort d'une enquête du Financial Times, qui montre que l'Europe est en train de vivre un réarmement sans précédent : les usines d'armement se développent à un rythme trois fois supérieur à celui de l'époque de paix, avec 7 millions de mètres carrés de nouveaux développements industriels.
L'étude est basée sur une analyse des données satellitaires relatives à 150 installations et 37 entreprises produisant des missiles et des munitions, « deux goulets d'étranglement dans le soutien occidental à l'Ukraine ».
Parmi les installations qui connaissent la plus forte expansion figure un projet conjoint du géant allemand Rheinmetall et de la société d'État hongroise de défense N7 holding, visant à construire une grande usine de production de munitions et d'explosifs à Varpalota, dans l'ouest de la Hongrie.
«L'ampleur et l'étendue des travaux constatés suggèrent un changement générationnel dans le réarmement, qui a conduit l'Europe de la production "juste à temps" en temps de paix à la construction d'une base industrielle pour une situation de guerre plus durable », écrit le FT.
L'UE n'a donc pas l'intention de lâcher prise, mais entend plutôt poursuivre sa guerre contre la Fédération de Russie jusqu'à la dernière goutte de sang du dernier Ukrainien. Dans cette perspective, on peut craindre que le sommet du vendredi 15 août entre Poutine et Trump n'a servi qu'à établir un retrait des États-Unis de la guerre afin d'entamer de nouvelles relations avec la Fédération de Russie, un partenaire indispensable pour dialoguer avec Pékin, Téhéran et d'autres challengers de Washington.
Mais la machine à broyer ukrainienne continuera à faire des ravages avec cette guerre soutenue par les États européens et l'OTAN.
20:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, vladimir poutine, alaska, russie, états-unis, ukraine, politique internationale, union européenne, europe, affaires européennes | |
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Nous n'avons pas besoin d'une union militaire
Nous n'avons pas besoin d'une union militaire
La militarisation et le réarmement promus par Bruxelles constituent un problème, en particulier pour l'Autriche
Par Harald Vilimsky
Source: https://www.fpoe.eu/wir-brauchen-keine-militaerunion/
Sous la présidence d'Ursula von der Leyen, l'ancien projet de paix qu'était l'UE s'oriente de plus en plus vers la guerre et se transforme progressivement en une union militaire qui n'avait jamais été prévue. Peut-être faudrait-il rappeler à cette occasion qu'UVDL était ministre allemande de la Défense avant d'occuper son poste actuel et qu'elle n'a pas vraiment brillé dans cette fonction avant d'échouer à Bruxelles.
La présidente de la Commission a pris goût à la gouvernance autoritaire: un fonds de défense prévu devrait s'élever à 150 milliards d'euros, ce qui contribuerait à militariser davantage l'Union. La manière d'y parvenir est préoccupante: la Commission européenne prévoit de contourner le Parlement en invoquant l'article 122 du traité de l'UE, une clause d'urgence initialement prévue pour les crises aiguës. Dans le même temps, les dépenses de défense ne devraient plus être prises en compte dans les règles de l'UE en matière d'endettement, dans l'espoir de consacrer ainsi quelques centaines de milliards à l'armement. Cette dérogation fiscale ouvre la voie à un nouvel endettement massif.
L'OTAN, quant à elle, souhaite augmenter massivement ses dépenses de défense pour les porter à 5% du PIB. 23 des 27 pays de l'UE sont membres de l'OTAN. Cette évolution est particulièrement problématique pour l'Autriche, pays neutre. L'étroite collaboration entre l'UE et l'OTAN sape notre neutralité. Une union militarisée n'est pas l'Europe dont nous avons besoin, et certainement pas celle à laquelle l'Autriche a adhéré.
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mardi, 26 août 2025
L’Europe en tant qu’espace subordonné de l’Occident
L’Europe en tant qu’espace subordonné de l’Occident
par Pino Cabras
Source : Pino Cabras & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-europa-come-spa...
L’incident qui s’est conclu par le sommet chez Trump avec Zelensky et les orphelins européens de Biden n’est pas un épisode isolé, mais la répétition d’un ancien conditionnement historique qui s'est consolidé.
L’Europe n’est plus un sujet autonome depuis la moitié du 20ème siècle, lorsque les deux guerres mondiales ont dissous l’ancien équilibre des puissances et confié son destin au nouveau centre impérial : à Washington.
Il y avait aussi une partie de l’Europe dans l’orbite de Moscou jusqu’à la chute de l’Union soviétique, mais les classes dirigeantes d’Europe de l’Est, qui étaient des provinces de l’empire, se sont facilement adaptées pour devenir très vite la province zélée d’un autre empire, jusqu’à ce que le reste du continent occidental soit réduit au statut d'une petite province étriquée.
Ce que l’on nous raconte parfois comme la saga d'une “renaissance européenne” – avec les plans Marshall, les miracles économiques, la construction communautaire – n’a en réalité été qu’un processus de reconstruction sous tutelle. Le capital, la technologie et les marchés communs ne suffisent pas à générer une véritable force historique: il faut un bloc dirigeant capable d’exercer ensemble puissance économique, militaire et culturelle.
Par “bloc dirigeant”, on entend un ensemble cohérent d’élites politiques, économiques et culturelles capables de donner une direction à un peuple et à un territoire : pas seulement la richesse ou les armées, mais aussi un projet commun. Cela n’a jamais vraiment mûri en Europe, mais n'a été qu'un formidable roulement de tambour purement rhétorique. La richesse a certes été produite, des institutions ont été créées, mais sans jamais voir se constituer un véritable centre politique capable de transformer tout cela en une véritable autonomie.
Au cours des dernières décennies, à mesure que les États-Unis montraient les fissures de leur édifice, le continent européen a réagi de manière toujours plus contradictoire, en s’adaptant aux stratégies décidées outre-Atlantique, même lorsque celles-ci étaient totalement contraires aux intérêts matériels des peuples européens. C’est là le signe d’une classe dirigeante qui ne possède pas son propre projet, mais vit dans une structure historique subordonnée, c’est-à-dire un ordre où les décisions fondamentales ne naissent pas d’ici mais sont importées, et où les élites locales gèrent une dépendance structurelle.
L’émergence de nouvelles puissances – Russie, Chine, Inde, Brésil – a rendu cette condition encore plus évidente: le monde se dirige vers un ordre multipolaire, où il n’y a plus un seul centre de commandement, mais plusieurs pôles de force qui rivalisent. Pourtant, l’Europe continue de se présenter comme la chaîne de transmission d’un Occident en déclin. Ainsi, face à la crise ukrainienne, la voie de la guerre par procuration (c’est-à-dire menée par les Ukrainiens avec des armes, de l’argent et des stratégies fournies par l’Occident) a été choisie, avec des coûts énormes en ressources et en crédibilité, sans aucune perspective d'autonomie. Les premiers ministres européens se sont présentés à la Maison Blanche, ont été soumis à une attente humiliante et n'avaient aucun plan B: ils sont toujours figés là, sur leur point de départ, rêvant de guerre totale et de la “debellatio” de la Russie, dans une totale négation de la réalité.
Le retour de Trump à la Maison Blanche a accentué un tableau déjà clair pour ceux qui le regardaient sans s'encombrer de voiles idéologiques: Washington ne se soucie même plus de faire illusion: les Etats-Unis négocient directement avec Moscou et Pékin, réorganisent le Moyen-Orient selon leurs intérêts, redessinent les contraintes internationales à leur mesure. L’Europe reste dans son piètre rôle, entièrement humiliée, forcée à légitimer des décisions prises ailleurs.
PERSPECTIVES
L’intégration atlantiste – c’est-à-dire l’alignement politique, économique et militaire de l’Europe sur l’alliance dirigée par les États-Unis, incarnée par l’OTAN et les institutions occidentales – n’est pas génératrice de force, mais produit une bourgeoisie compradora.
Ce terme désigne une classe dirigeante qui ne défend pas l’intérêt des peuples qu’elle représente, mais se limite à faire office d’intermédiaire: elle achète et vend, elle sert de médiatrice et traduit les souhaits de l’empire américain en échange de rentes et de protections. C’est une classe dirigeante qui accepte la subordination comme horizon naturel, sans la volonté d’élaborer un projet stratégique propre. Nulle en rien, elle est capable de tout.
Ce qui rend la situation encore plus dramatique, c’est la qualité des dirigeants européens d’aujourd’hui: les pires des huit dernières décennies. Ils n’ont aucune vision politique, si ce n’est celle, récente et opportuniste, de la remilitarisation; ils ne connaissent plus aucun autre langage que celui des armes et des sanctions ; et leur seul horizon économique est la spoliation systématique des classes moyennes, traitées comme une mine à exploiter pour extraire des ressources fiscales et des sacrifices sociaux jusqu’à leur épuisement complet.
C’est un processus qui peut peut-être garantir quelques années de survie à des systèmes politiques désormais épuisés, mais qui risque aussi de détruire des nations entières, en les vidant de leur énergie productive et civique. Giorgia Meloni, après avoir vociféré une propagande souverainiste sans fin, se révèle finalement comme un mixte dramatique de ce Di Maio qui avale tout et ce Draghi qui mange tout. Un pur atlantisme en phase terminale, avec, en prime, la trahison de la “Nation” dont elle parle si souvent.
Pourtant, dans un monde multipolaire, la logique pourrait s’inverser : des États européens, libérés des liens imposés par l'UE et par l'OTAN, auraient paradoxalement plus de marges de souveraineté.
En effet, un pays qui ne dépendrait pas de Bruxelles ou de Washington pour chaque décision pourrait tisser des relations plus autonomes avec les géants émergents, définir sa politique énergétique, ouvrir des canaux commerciaux et culturels sans demander de permission. Il s’agirait de petits États, certes, mais moins “enchaînés” à une architecture qui en fait des subordonnés.
Il ne s’agirait pas d’une restauration de l’ancienne primauté européenne – qui est désormais définitivement dépassé – mais de la possibilité d’être, encore une fois, acteurs plutôt que spectateurs dans la transformation du monde.
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La cécité stratégique européenne conduit l'Ukraine à la destruction
La cécité stratégique européenne conduit l'Ukraine à la destruction
par Antonio Terrenzio
Source : Antonio Terrenzio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-cecita-strateg...
Le sommet d’Anchorage, en plus de marquer un premier rapprochement officiel entre les États-Unis et la Russie, a posé les bases non seulement pour parvenir à la paix en Ukraine, mais aussi pour redessiner le système de sécurité international qui, cette fois, prenne en compte les nouveaux équilibres et les besoins de sécurité de la Fédération de Russie.
Lors du sommet de Washington, lors de la rencontre trilatérale impliquant Trump, les dirigeants européens et Zelensky, les positions entre les partenaires demeurent encore assez éloignées les unes des autres, avec une Europe qui tente de récupérer un rôle autour de la table des négociations, mais qui risque de rester la grande exclue dans une compétition géopolitique extrêmement complexe. Les non-leaders européens, prenant la parole tour à tour, ont simulé une volonté d’arriver à une paix, tout en défendant en réalité des conditions inacceptables pour Moscou.
Les conditions d’un cessez-le-feu immédiat, soutenues par Rutte et Merz, ainsi que la nécessité de soutenir l’Ukraine avec des contingents et des armements, restent essentiellement, en fait, sur les positions de départ. Zelensky a tenté de persuader Trump en proposant un accord sur le business militaire : une livraison d’armements américains pour 100 milliards de dollars, financée par l’UE, ainsi qu’une collaboration dans l’industrie militaire par une joint-venture américaine installée sur le territoire ukrainien pour la production de drones. Un moyen de créer un lien direct avec les intérêts occidentaux, et de les impliquer explicitement dans le conflit. Hypothèse inacceptable pour le Kremlin, tout comme la proposition d’établir un accord alternatif à l’entrée dans l’OTAN de l’Ukraine, garantissant des garanties de sécurité et où les pays membres organiseraient un déploiement direct de leurs forces en Ukraine occidentale. Aucune mention de Zelensky et des "volontaires" européens sur la cession de territoires.
Maintenant que la catastrophe est sur le point de se réaliser, l’Europe craint de rester en dehors du processus de négociation, de ne pas avoir voix au chapitre sur le destin de l’Ukraine, étant donné que celle-ci n’est que la première d’une série de nœuds, où la Russie voudra rediscuter du système de sécurité dans son voisinage immédiat, allant de la Baltique à la mer Noire.
Nous le répétons: si l’Europe s’est elle-même brisée les jambes, écrasée par les intérêts géostratégiques des deux grandes superpuissances, c’est parce qu’elle a renoncé à se penser comme un sujet indépendant capable de reconnaître ses propres intérêts vitaux. Et de ne pas considérer les liens historiques, culturels et surtout sécuritaires qui unissent l’Ukraine et la Russie. Maintenant, certains gouvernements parlent d’autonomie technologique-militaire, de “vision stratégique commune”, alors que l’Allemagne prévoit un programme de réarmement de plus de 500 milliards d’euros, ce qui sonne comme un prétexte, intempestif et surtout dangereux.
L’Ukraine est aujourd’hui une nation détruite, où la guerre a contraint plus de onze millions d’habitants à la diaspora. Continuer à soutenir son président dénigré et corrompu, en le comblant de promesses qui ne peuvent être tenues qu’au prix d’une confrontation frontale impliquant directement l’Union européenne, est une initiative folle, aux coûts humains et économiques énormes. S’accrocher à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à son indisponibilité à céder des territoires, est une rhétorique fausse et mensongère qui ne tient pas compte de la réalité de l’histoire, de ses changements, et surtout du manque de sensibilité stratégique face aux autres acteurs étatiques – car les conséquences de ce qui s’est passé dans l’est de l’Ukraine étaient largement prévisibles (voir une interview d’Eduard Limonov au début des années 90 disponible sur YouTube, sans évoquer les thèses de Huntington et Brzezinski): les politiciens européens ont délibérément choisi de les ignorer. Acte de servilité atlantiste et de cécité géopolitique, dirions-nous.
Il est peu probable que le sommet de Washington aboutisse à quelque chose de décisif concernant la résolution du conflit. Moins encore à une trêve, soutenue par l’Europe sous la direction de Merz, puisqu’il ne s’agirait que d’un moyen de tromper Moscou en fournissant des drones et des missiles à Kiev. L’Europe, depuis longtemps déjà a fait la preuve de son immaturité (et a perdu sa crédibilité) en acceptant de soutenir la cause des nationalistes ukrainiens et les plans des néoconservateurs américains.
Une Europe enfin crédible accepterait le verdict des forces sur le terrain, sauverait des vies humaines, rechercherait un compromis acceptable pour Moscou et élaborerait un plan de reconstruction pour l’Ukraine – à condition que celle-ci reconnaisse son statut neutre et n’ait plus à menacer la Russie, toutes initiatives qui contribueraient à retrouver sa crédibilité et à garantir la sécurité des citoyens européens. Et de telles initiatives doivent être prises maintenant, et non pas plus tard, lorsque la guerre sera terminée sur le front ukrainien, car le conflit pourrait s’étendre à l’intérieur de ses frontières. Et après avoir détruit l’Europe sur le plan industriel et politique, il est légitime de s'attendre à toutes sortes d'autres aberrations émanant de la part de cette classe de dirigeants incompétents et irresponsables.
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Ukraine, la guerre sans fin des néoconservateurs
Ukraine, la guerre sans fin des néoconservateurs
par Davide Malacaria
Source : Insideover & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/ucraina-la-guerra-infinita-dei-neoconservatori
La guerre en Ukraine « se dirigeait vers la troisième guerre mondiale... vous n'aviez plus à vous en soucier ». C'est ce qu'a déclaré Donald Trump dans une interview. Au fond, comme nous l'avions d'ailleurs mentionné par ailleurs, la rencontre d'Anchorage avec Poutine servait essentiellement à cela.
Il y a une erreur dans la reconstruction de Trump, car la guerre en Ukraine est en soi « la troisième guerre mondiale », étant donné les nombreuses nations qui se sont engagées contre la Russie ; mais il est légitime qu'il revendique avoir empêché qu'elle devienne thermonucléaire, perspective inhérente à l'escalade folle contrôlée et déployée par l'administration Biden puis interrompue par le nouveau gouvernement américain (rappelons-nous, par exemple, la folie d'attaquer les bombardiers stratégiques russes chargés de la dissuasion atomique).
Cela dit, il reste à voir si le conflit pourra bientôt se terminer. De nombreuses pressions sont exercées pour le maintenir vivace et pour que Trump revienne sur ses positions. Hier, la Russie a pris fermement position contre le déploiement envisagé d'une force d'interposition européenne en Ukraine, lequel devrait avoir lieu après un éventuel accord.
Une option qui gagne toutefois du terrain, comme le montre le sommet des chefs d'état-major des pays de l'OTAN qui s'est tenu tout récemment, où ils ont exprimé leur soutien à la « coalition des volontaires » en ce qui concerne les négociations en cours et ont affirmé être unis dans la recherche d'une « paix juste ».
Ces déclarations sont très ambiguës, car la « coalition des volontaires » tente activement de saboter les négociations en y introduisant des variables qui, en fait, servent à faire capoter les négociations car elles sont inacceptables pour la partie adverse, et que la recherche d'une « paix juste » est un pur slogan utilisé pour prolonger la guerre, car la tension apparente vers une paix idéale – en fait une paix selon leurs désirs – sert à réduire à néant toute tentative de trouver des compromis plus ou moins acceptables pour les parties (où la marge de manœuvre est pourtant assez large).
D'ailleurs, le conflit ukrainien, qui est sur le théâtre de la guerre une confrontation entre l'Occident et la Russie, est aussi, sur le plan culturel, si l'on peut dire, une confrontation entre l'idéalisme et la réalité, l'Occident étant en proie aux fumisteries des néoconservateurs selon lesquelles la réalité n'a pas de consistance en soi, mais est seulement quelque chose à modeler par l'exercice de la puissance.
Lorsque la réalité à laquelle ils étaient confrontés était l'Irak ou la Libye, cette prétention avait son poids, même si tout ne s'est pas déroulé selon leurs plans, mais maintenant que ces fumisteries se sont heurtées au mur que constitue la Russie, cette présomption montre ses limites.
Pourtant, obsédés par leur idéalisme, qui les empêche de prendre acte de la réalité, ils continuent imperturbablement à ânonner leur refrain, dans la certitude déconcertante qu'ils finiront tôt ou tard par avoir raison de cette réalité obstinée.
Nous n'avons pas cité les néoconservateurs américains par hasard, car la guerre en Ukraine est leur guerre. Elle a été préparée en 2014 grâce au coup d'État de Maidan, dont l'architecte public était la néoconservatrice Victoria Nuland, épouse de Robert Kagan, figure incontestée des néoconservateurs et rédacteur de leur Project for a New American Century.
Son frère, l'analyste militaire Frederick Kagan, est marié à Kimberly Kagan (née Kessler) (photo), elle-même directrice de l'Institute of Study of War, un groupe de réflexion qui a façonné le récit occidental sur le conflit ukrainien grâce à des analyses précises, mais partiales, auxquelles tous les médias grand public américains et, par ricochet, ceux des colonies européennes ont puisé de manière dogmatique.
Même l'expression « coalition des volontaires » dont se targuent les dirigeants européens aujourd'hui est une invention des néoconservateurs, puisqu'elle a été créée à l'époque pour désigner l'alliance qui a donné impulsion à l'invasion de l'Irak afin d'éliminer la menace des armes de destruction massive inexistantes de Saddam Hussein.
Même la reprise de cette expression dans le contexte ukrainien n'est pas le fruit des dirigeants de l'UE, puisqu'il s'agit d'une proposition avancée par l'ancien chef de la CIA, le néoconservateur David Petreaus (photo). Ainsi, le choix d'accepter cette définition par les volontaires audacieux n'est pas seulement un choix de camp, mais aussi une déclaration publique de soumission.
Même la décision de faire obstacle à l'élan diplomatique de Trump – indirectement bien sûr, car ils n'en ont pas la force – ne vient pas de ces "volontaires" européens, mais est le fait des néoconservateurs. C'est ce que souligne la violente accusation de Brett Stephens à l'encontre de Trump et de son nouvel élan diplomatique, accusation publiée par le New York Times, dont le titre en dit long : « Trump vient de me rappeler pourquoi je suis toujours néoconservateur ».
Dans cette note, on retrouve le mélange d'idéalisme et d'agressivité irréductible propre aux adeptes du mouvement néoconservateur, irrévocablement voué à l'unilatéralisme américain.
Les conclusions sont évidentes, elles exhortent à « une opposition ferme à Poutine par le biais de sanctions, d'ostracisme et d'un soutien militaire et économique à l'Ukraine », etc. La recette habituelle des guerres sans fin.
Nous avons choisi Stephens (photo) pour mettre en évidence l'opposition irréductible des néoconservateurs à l'élan diplomatique de Trump, bien sûr férocement stigmatisé dans l'article, non seulement parce que Stephens est un représentant influent du mouvement néocon, mais aussi parce qu'il y a quelques jours, il avait publié, toujours dans le New York Times, un article sur une autre guerre. Dont voici le titre : « Non, Israël ne commet pas de génocide à Gaza ».
Dans cet article, Stephens non seulement disculpe Israël de toutes les critiques, mais explique que ce qui se passe à Gaza est propre à toutes les guerres, rien de plus. Le seul aspect que Stephens trouve « inhabituel est la manière cynique et criminelle dont le Hamas a choisi de mener la guerre » (et dire que même les plus fervents défenseurs d'Israël ont dû admettre certains excès de l'armée israélienne...).
Ce deuxième article explique mieux que de longs discours le sens que revêt cette idée de "paix juste" pour le conflit ukrainien à laquelle tiennent les néoconservateurs et la « coalition des volontaires » qui leur est subordonnée. Il contribue également à expliquer la connivence tacite des volontaires face au génocide de Gaza.
11:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : néoconservateurs, neocons, europe, affaires européennes, ukraine, politique internationale, bellicisme | |
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