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jeudi, 18 juillet 2024

Les élections sont-elles toutes truquées ? Les partis politiques sont-ils tous manipulés ? Ou sont-ils tous complices ?

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Les élections sont-elles toutes truquées ? Les partis politiques sont-ils tous manipulés ? Ou sont-ils tous complices ?

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Petite revue de la presse résistante

Pierre-Emile Blairon

Cette petite revue de la presse de la dissidence [1], consacrée à l’éventualité d’une manipulation des résultats de ces dernières législatives françaises, et plus généralement au déroulement des élections en France et dans le monde, nous a amenés à nous poser des questions concernant le rôle des partis en France et à supputer le degré de leur sincérité vis-à-vis de leurs engagements moraux, déclamés en permanence avec force effets de manche sur l’importance du respect des valeurs républicaines, humanistes, écologiques, sociales, progressistes ou autres (autant de mots creux), de leurs « engagements » concernant le respect du mandat que leur ont confié leurs divers groupes d’électeurs, et la volonté affichée en permanence de tout mettre en œuvre pour les satisfaire.

Ces mots vides de sens ne sont même pas des vœux pieux, ce qui consisterait à faire au moins l’effort de tenter de proposer certaines mesures vertueuses pour donner le change, à défaut de vouloir donner quelque chose de plus concret.

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Non, les politiciens jouent chacun le rôle qu’« on »leur a assigné dans une grande pièce de théâtre qui est écrite par des auteurs inconnus mais puissants et montée par des producteurs richissimes qui chargent leurs affidés locaux ( c’est-à-dire au niveau d’un pays, voire d’un continent) du casting ; pièce de théâtre où le peuple est convié, uniquement en qualité de spectateur payant et passif, mais jamais en tant qu’acteur, et encore moins en tant qu’auteur ou producteur.

Les partis politiques et leurs représentants sont des courroies de transmission de la secte mondialiste en guerre contre les peuples attachés à leur sol, leur pays, leurs coutumes, leurs traditions, leur maison, leur village, leurs valeurs ancestrales de bienveillance, d’entraide, de respect, d’honnêteté, de courage, de discrétion, de bon sens... autant de vraies valeurs que les « progressistes » abhorrent.

Les résistants ou dissidents qui se sont consacrés à un combat désintéressé, et presque désespéré,  pour tenter de dégager les peuples de l’emprise du mensonge établi comme dogme par la secte globaliste sont appelés « complotistes » ou « conspirationnistes », c’est-à-dire, précisément, ceux qui dénoncent les complots et conspirations que ne cessent de mettre en œuvre les « comploteurs » ou « conspirateurs » de l’Ordre mondial dont le but déclaré est de réduire à l’état de robot ou d’esclave l’être humain, de quelque pays que ce soit.

En France, la quasi-totalité des partis, des associations, des « mouvances », des « minorités », ont signé un pacte avec le diable mondialiste et sont ennemis déclarés de la dissidence : macronistes ploutocrates, bellicistes eurocrates, gaucho-wokistes violents de LFI, Otanolâtres, pseudo-écolos, passeurs négriers et militants pro-migrants, artistes et intellos en manque de reconnaissance, pédo-satanistes déclarés ou pas [2], LGBTistes transgenres et multigenres, progressistes, « humanistes » de toutes obédiences, transhumanistes  dotés d’une intelligence toute artificielle, et autres suppôts de Satan...

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L’un des rares partis politiques à avoir porté les vraies valeurs des « vrais gens » depuis des dizaines d’années fut le Front national puis le Rassemblement National ; les partisans du premier n’y ont vu que du feu lors de la passation de l’un à l’autre, comme au jeu de bonneteau, alors même que, pour preuve initiale d’allégeance au Système, comme une sorte de droit d’entrée, il fallait d’abord, pour Marine Le Pen, accomplir un rituel satano-freudien qui consistait à tuer le père.

Les dernières élections (européennes et législatives) ont vu ce parti se dépouiller rapidement et sans vergogne, par la voix de ses dirigeants, de toutes les valeurs pour lesquelles il avait été porté à l’Assemblée sans que ses électeurs ne se rendent compte du tour de passe-passe et sans que ses députés n’émettent la moindre objection. Un nouveau parti-godillot comme le fut celui de la Macronie. On ne les a pas vus non plus protester contre les manipulations de toutes sortes qui ont accompagné ces dernières élections et dont ils ont, de surcroît, été les principales victimes, apparemment consentantes (bonjour, les sados-masos !) et qui sont précisément le sujet de cette revue de presse.

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Nous avons été surpris lors des élections européennes de constater combien les sondages avaient été précis car les résultats qui ont suivi confirment, à la virgule près, l’exactitude de leurs prévisions (voir les tableaux). Etrange, n’est-ce pas ?

Nous avons également été surpris, dans ces mêmes tableaux, de constater les résultats catastrophiques des deux souverainistes et frexiteurs français, Florian Philippot et François Asselineau, alors même que l’un et l’autre disposaient, et disposent encore, d’une bonne image médiatique, d’un réel intérêt des Français pour leur action (voir les foules qui participaient aux manifestations organisées chaque samedi dans toute la France par Florian Philippot, depuis le début de la manipulation sanitaire, et jusqu’à ces dernières semaines) ; leurs scores respectifs (1%) font moins à eux deux que celui du parti animaliste, totalement inconnu, qui s’élève à 2,1 %.

D’autant plus que les Français sont largement favorables au Frexit, selon les sondages, tel celui du Figaro du 9 mai 2024 [3] où il est indiqué que 46% des Français éprouvent un sentiment d’inquiétude concernant l’Europe de Bruxelles, 13% de la colère et l’on constate que seulement 15% de la population ont de la sympathie pour les institutions européennes.

Enfin, étonnés également que les deux politiciens concernés n’aient pas émis de protestation devant un résultat aussi peu significatif et représentatif de leur électorat et des positions anti-européistes des Français, ce qui laisse légitimement penser que leurs votes auraient pu être l’objet de manipulations en leur défaveur...

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A : le deuxième tour des législatives 2024 : sondages « sortie des urnes » à l’étranger

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Réseau international

Ce ne sont pas les votes qui comptent, c’est celui qui compte les votes

Non signé, non daté

https://reseauinternational.net/ce-nest-pas-les-votes-qui...

Beaucoup de Français qui s’intéressent de près à l’avenir de notre pays ont, depuis longtemps, pris l’habitude de consulter les médias étrangers pour obtenir des informations sur la tendance des votes avant l’heure fatidique de 20h où les chiffres donnés, qui ne sont pourtant, à cette heure-là, que des estimations, sont fiables à près de 100%. De même que l’étaient les estimations des médias étrangers avec, cependant, une approximation plus grande, puisque ces estimations, établies vers 19h, ne pouvaient être aussi affinées que celles établies à 20h. C’est ce que nous explique ce premier article où l’auteur a fait comme tous ces Français impatients.

« Les premières estimations sont effectivement tombées autour de 19 heures en ligne avec les sondages publiés ces deux dernières semaines.

À 18h50, très précisément sur La Libre Belgique et RTS (Radiotélévision Suisse)

«Selon le premier sondage sorti des urnes d’Ipsos, voici ce à quoi ressembleraient les résultats de ce second tour

  • Rassemblement national et alliés : 228 sièges
  • Nouveau Front populaire : 161
  • Ensemble : 124
  • LR et divers droite : 50

Et tout à coup, en moins de 15 minutes, les résultats ont totalement changé et des destinations complètement différentes sont données par ces mêmes instituts.

  • Marie Rigot, 19h21, site de La Libre Belgique

«Un nouveau sondage «sortie des urnes» (notez les guillemets…) annonce une surprise

  • RN et alliés : 130 à 160 sièges
  • Nouveau Front Populaire 175 à 215
  • Ensemble 150 à 170
  • LR et Divers Droite ; 68 à 74

Puis à 20h, on a annoncé ces résultats revus. Les journalistes ont dits « ça alors, sacré renversement de tendances…»

Et puis, tout est terminé, nous avons juste rêvé en fait, les sondages des deux dernières semaines étaient faux (tous les autres étaient plutôt justes, mais ceux-là, juste ceux-là, étaient faux…) et IPSOS et HARRIS n’ont pas changé les résultats 15 minutes avant de les diffuser. »

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Observatoire continental

Les législatives : un « coup d’État démocratique » ?

8 juillet 2024, Pierre Duval

https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6101

C’est François Mitterrand qui a instauré le scrutin proportionnel total lors des législatives de 1986, ce qui a permis au Front National de Jean-Marie Le Pen de faire entrer 35 députés à l’Assemblée, et c’est Jacques Chirac qui a rétabli le scrutin majoritaire en 1988 en ayant recours au… 49.3. Ce qui fait qu’un parti majoritaire en voix peut se retrouver minoritaire en sièges, un député élu n’ayant qu’un siège, quelque soit le nombre de voix qu’il détient.

Dans l’article qui suit, Pierre Duval rappelle qu’il n’y a pas de proportionnalité entre le nombre de voix obtenues par un parti et le nombre de sièges attribués dans l’Assemblée nationale. En fait, le « coup d’État démocratique », c’est Chirac qui l’a instauré en 1988 d’une manière permanente. Merci, Chirac !

D’autre part, cet article confirme celui de Réseau international en soulignant qu’il y a eu « un changement radical des sondages vers 19 heures avant le résultat final » citant La Tribune de Genève et RTL Belgique.

« Jusqu’à vers 19 heures hier, les sondeurs donnaient le RN victorieux des législatives. Le quotidien suisse, La Tribune de Genève, annonçait à 18h57 : «Le Rassemblement national (RN) serait en tête du second tour avec 228 sièges, selon Ipsos». «Le Rassemblement national (RN), avec les alliés d’Eric Ciotti, serait en tête du second tour des élections législatives anticipées, avec 228 sièges à 18h55, selon les premières estimations d’Ipsos. Suivent le Nouveau Front populaire (NFP), avec 161 sièges, puis la majorité présidentielle Ensemble, avec 124 députés, et les Républicains (LR) et divers droite, avec 50 sièges», publiait le quotidien suisse. »

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Vote électronique, procuration

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Radio Tocsin-Radio Courtoisie

Vote électronique, procuration: les résultats louches des élections législatives

8 juillet 2024, Guy de la Fortelle interrogé par Clémence Houdiakova

https://www.youtube.com/watch?v=c1LTJeDMWfo

« Plus vous avez un fort taux d’écart entre le vote dans les urnes et le vote par internet, le vote électronique, et plus on constate que cet écart profite aux macronistes. Il faudrait expliquer cet écart par un contrôle qui s’avère pratiquement impossible. En ce qui concerne le système de vote par procuration (3.200.000 procurations !), il devient là aussi plus difficile de contrôler les procès-verbaux car il n’y a plus de centralisation de ces votes depuis 2012 et il faut aller dans chaque mairie (36.529 communes en France en 2024) pour les consulter, suite à une modification de la loi en dépit de l’opposition de certains parlementaires qui craignaient... une intensification des fraudes ! Merci Sarkozy ! (https://www.banquedesterritoires.fr/le-regime-des-procurations-ne-devrait-pas-etre-modifie-dici-aux-elections-de-2012)

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La minute de Ricardo

Election : les 3 scandales

le 9 juillet 2024, Richard Boutry

https://www.laminutedericardo.com/LMDR/election-les-3-sca...

Les 3 scandales : il s’agit du vote électronique et du vote par procuration déjà mentionnés, auquel Ricardo rajoute la « pression délirante exercée sur les personnes âgées dans les EHPAD, et notamment sur celles atteintes de la maladie d’Alzheimer »

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François Ducroq

https://x.com/FrancoiDucrocq/status/181140146615160059

A la portée de tout un chacun ! Dans son intervention à Radio Tocsin, Guy de la Fortelle évoque le rôle prépondérant de ces machines qui ont facilité la fraude lors des présidentielles américaines (bien sûr, en faveur de Biden).

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Retour vers les élections présidentielles du 24 avril 2022

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actualité,france,législatives françaises 2024,europe,affaires européennes

Infographie de Campagnol TVL

Rien de plus clair et de plus concis  !

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Riposte laïque

Malaise dans le décompte : il était une fois un problème de voix.

26 avril 2022, Henri Dubost

https://ripostelaique.com/malaise-dans-le-decompte-il-eta...

Il s’est passé la même chose lors des présidentielles de 2022 que lors des législatives de 2024 : un brusque retournement des sondages « sortie des urnes », cette fois à la vue de tous à la télé.

« A un moment donné, Marine Le Pen bénéficie, selon les compteurs officiels du ministère, de 13.899.494 voix, devançant Choupi de plus de 200.000 voix.

A partir de 01’34 de la vidéo épinglée par MyJournal.fr, les compteurs, remis à jour, font apparaître 14.432.396 suffrages pour Marine : son score s’est donc accru de 532.902 voix

Le problème, c’est que les chiffres officiels définitifs du ministère donnent 13.297.760 voix à Marine le Pen, soit un total final inférieur à deux totaux intermédiaires ! Respectivement avec un écart de 601.734 puis de 1.134.636 voix. Rien que ça. Alors qu’en principe, pour chaque candidat, le nombre de voix ne peut que croître au fil du temps, je me trompe ? »

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Riposte laïque

Présidentielles 2022 : une élection truquée ?

26 avril 2022, Marquis de Dreslincourt

https://ripostelaique.com/presidentielles-2022-une-electi...

Cet article signé Marquis de Dreslincourt reprend l’infographie de Campagnol qui est celle affichée pendant de longues minutes par France 2 où l’on voit Marine Le Pen perdre pas loin de 3 millions de voix en un peu plus d’une heure, entre 21h20 et 22h40.

« Face à ce mystère, France 2 a plaidé l’erreur informatique, un bug,  à l’AFP, la direction de l’information de France Télévisions invoque une “erreur informatique” qui a conduit à diffuser des résultats “surestimés” par rapport à ceux fournis par le ministère de l’Intérieur. “France TV s’excuse pour cette erreur auprès de ses téléspectateurs“, a-t-elle indiqué.

La direction de France 2  disculpe les machines du ministère de l’intérieur , ce serait l’ ordinateur de la chaîne…Un ordinateur qui ne sait plus compter! Et pourquoi le score de Macron n’est-il pas atteint de la même perte? Étonnant. A moins que France 2 ait été connectée à un service brut des voix, avant le travail de “recomposition” du ministère?

Étrange également l’argument fourni par l’AFP factuel, que Marine était très contente de son score (argument donné par une perdante pour sauver la face !)  pour valider chez le lecteur le misérable 42 %, alors que les derniers sondages étaient beaucoup plus serrés, que les Français refusaient Macron à plus de 70 % ! […] Ce sont bien des escrocs qui ont organisé cette élection et qui ne sont plus à un délit près, car leur défaite aurait sonné le glas non seulement de leur carrière politique mais aussi de leur liberté; après tous ces méfaits, ils auraient dû finir à l’ombre. Cette élection était donc pour eux une question de vie et de mort! Et si nous étions encore en démocratie, cette élection aurait été annulée. »

Nice Provence Info

La fraude électorale fonctionnera-t-elle aussi bien au deuxième tour ?

17 avril 2022, Georges Gourdin

https://nice-provence.info/2022/04/17/fraude-electorale-d...

Georges Gourdin vient confirmer tout le mal qui a été dit sur ces fameuses machines électroniques avec une traduction d’un site américain sur le sujet : R for Resistance, ça tombe bien ! Il est remarquable que, désormais, pour s’informer en France, il faut passer par les sites étrangers qui ne sont pas censurés. Si vous voulez vous informer en France en passant par exemple par Google, vous n’aurez accès qu’aux sites dûment approuvés par le gouvernement, et l’AFP, c’est-à-dire ceux de toute cette presse subventionnée et donc aux ordres. Pas une seule information provenant d’un site non agréé et susceptible d’apporter une opinion quelque peu différente, voire une précision, ce qui constituerait déjà une infraction aux règles du « journalisme » français qui consistent à en dire le moins possible et à ne délivrer aucune information susceptible de faire réfléchir le brave citoyen lobotomisé ; quel progrès démocratique  !

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Voici ce que dit Georges Gourdin à propos de ces machines :

« Rappelons ici que :

  • Les électeurs n’ont jamais demandé ces machines : elles sont imposées par nos dirigeants qui y trouvent leur intérêt, pas les électeurs !
  • Il est démontré qu’elles peuvent être programmées, déprogrammées, reprogrammées.
  • Partout où ces machines sont en usage, Macron arrive très largement en tête, parfois de manière très étrange : ces machines fournissent donc des voix (ponctionnées sur d’autres candidats) qui viennent araser les résultats des bureaux où le dépouillement est manuel en présence d’assesseurs.
  • Les sondages d’opinion sont une des composantes de cette fraude : ils ne servent qu’à préparer l’opinion aux résultats que nos dirigeants ont concoctés pour nous. La preuve : le Pouvoir fait vite retirer les sondages qui ne sont pas "conformes" au plan. »

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J’ai regroupé ci-après deux points de vue sur le comportement de nos partis faussement rebelles à l’époque de la grande offensive pseudo-sanitaire de la secte mondialiste contre les peuples entre 2020 et 2023; où l’on s’aperçoit que toutes les mesures liberticides et monstrueuses adoptées par notre gouvernement contre nos personnes âgées (Rivotril) ou nos enfants (pseudo-vaccins) étaient approuvées et estampillées par cette opposition dite contrôlée ; c’est un euphémisme car elle était plutôt abjecte dans sa soumission et son aplatventrisme.

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Riposte laïque

Dictature sanitaire: et pourtant Macron avait tendu la perche à Marine!

24 avril 2022, Alain Lussay

https://ripostelaique.com/dictature-sanitaire-et-pourtant...

Alain Lussay, dans cet article, dénonce la passivité de Marine Le Pen lors du débat qui l’avait opposé à Macron en 2022 ; c’était d’ailleurs la même attitude qu’elle avait adoptée lors du débat opposant (?) les mêmes protagonistes en 2017, et sans doute pour les mêmes raisons exposées comme suit par Alain Lussay : « Marine aurait-elle donc préservé le sinistre cynique islamo-foutriquet de l’Élysée, lui assurant ainsi sa réélection, pour valoriser la position du RN, et particulièrement sa survie financière, en escomptant qu’il devienne à l’Assemblée Nationale, le premier parti d’opposition par le nombre d’élus ? »

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La minute de Ricardo

RN, LFI, Macron: Pourquoi je les exècre ?

10 juillet 2024, Richard Boutry

https://www.laminutedericardo.com/LMDR/rn-lfi-macron-pour...

Très peu, dans le personnel politique français, ont été ceux qui ont refusé de se rallier à la gigantesque manipulation pseudo-sanitaire, excepté des souverainistes comme Philippot ou Asselineau; il faudra s’en souvenir; ceci est d’autant plus grave que la soumission à cette mascarade a entraîné et entraînera encore pendant des années la mort et la souffrance de milliers de Français dont seront responsables ces politicards qui ont fait passer leur intérêt avant celui de leurs électeurs.

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Le RN fait-il partie du Système mondialiste ? La réponse est oui.

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La minute de Ricardo

Pourquoi le RN refuse-t-il systématiquement la victoire ?

8 juillet 2024, Richard Boutry

https://www.tiktok.com/@laminutedericardo/video/738894710...

Dans cette intervention, Ricardo explique que le RN s’est engagé à ne pas vouloir prendre le pouvoir en contrepartie de l’effacement des dettes du parti et de celles (éventuelles?) de la famille Le Pen. Ceci rejoint l’avis d’Alain Lussay cité plus haut.

On comprendrait mieux, si cette hypothèse s’avérait exacte, la volte-face soudaine de Marion Maréchal, sa trahison vis-à-vis de Reconquête et son ralliement aux intérêts supérieurs de la nation, pardon, de sa famille.

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Jim le veilleur officiel

Le leurre RN : rien ne changera.

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Le RN s’est aligné sur toutes les mesures préconisées par la secte mondialiste et a renoncé à toutes les propositions de caractère souverainiste pour lesquelles il avait été élu en force à l’Assemblée : pro-Europe (celle de La Hyène), pro-labos, pro-Otan, pro-guerre contre la Russie (Bardella faisant même de la surenchère en proposant de voler les avoirs russes en Europe au profit des politiciens corrompus de l’Ukraine), pro-Israël (le même Bardella tombant dans les bras d’un Meyer Habib, ou Yaël Braun-Pivet, la Présidente de l’Assemblée nationale, obligée de se défendre d’être de connivence avec Marine Le Pen), etc.

Jim le veilleur explique qu’il n’y a là rien d’étonnant car le RN est d’essence mondialiste, ajoutant même que le jeune Bardella a été formé par Davos pour être Young leader, c’est-à-dire entièrement contrôlé par l’Ordre mondial.

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Nice Provence Info

Traditionalistes contre globalistes: le grand chambardement planétaire

22 février 2024, Pierre-Emile Blairon

https://nice-provence.info/2024/02/22/traditionalistes-co...

Je n’ai pas eu la preuve que Bardella ait été intronisé comme Young leader par Schwab, Soros, ou un autre membre éminent de la secte mondialiste, comme l’affirme Jim le Veilleur, mais j’ai réuni, dans l’article ci-dessus, nombre d’éléments indiquant sa collusion, et même sa sympathie pour le transhumanisme (qui aspire à transformer l’Homme en robot), le RN allant jusqu’à inviter le gourou du transhumanisme en France, Laurent Alexandre, à donner une conférence devant ses militants dans le cadre d’une promotion de « l’intelligence artificielle ».

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Extrait : « Le ralliement de Laurent Alexandre à "l’extrême-droite" nous fait penser à la position de l’éminence grise qui se tenait derrière l’élection de chacun de nos présidents depuis des décennies, je veux parler de Jacques Attali (celui qui rêve de voir disparaître les personnes âgées de plus de 65 ans parce qu’elles sont "improductives"), personnage pour lequel Alexandre a la plus grande sympathie et qu’il rêve peut-être de remplacer. Et quoi de plus facile à faire avec le RN quand on sait avec quel empressement les dirigeants de ce parti saisissent n’importe quelle occasion de s’immiscer dans la cour fermée des lanceurs de fatwa du politiquement correct pour tenter d’être épargnés de leurs traits redoutables.

Le philosophe Gaspard Koenig a publié dans le journal Les Échos du 11 octobre 2023 un article au sujet de cette marotte inattendue de Marine Le Pen et Jordan Bardella sous le titre : Pourquoi l’extrême-droite est devenue technophile ?

"Le transhumanisme a trouvé un écho très favorable dans les milieux d’extrême droite, satisfait de voir se dessiner une humanité homogénéisée, faite de clones hyperconnectés dressés dans le culte de la performance", regrette Gaspard Koenig. "Les masques tombent : le transhumanisme est un antihumanisme. Qui, parmi la classe politique, parle aujourd’hui de colonisation du cosmos, de sélection embryonnaire, d’Homo deus ou d’IA forte (l’autre “Grand remplacement”) ? Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui se fait remarquer depuis un an par sa technophilie galopante et qui vante avec candeur les progrès des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) en déplorant les ardeurs régulatrices de l’Europe. Il se fait ainsi l’écho fidèle de Laurent Alexandre, l’importateur zélé des rêves de la Silicon Valley, qui parle aux politiques de tous bords et semble avoir trouvé oreille attentive. »

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C’est l’Ordre mondial qui met en place vos dirigeants politiques

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J’écrivais ceci la semaine dernière pour un article à paraître sur les chemtrails (tout est lié) :

"Tout ceci nous ramène à ce que les USA sont devenus, en tout cas, au prisme de leurs dirigeants psychopathes, car les peuples du monde ne sont plus responsables des faits et gestes de leurs élites ni même de les avoir mises en place, les élections, quand il y en a, étant la plupart du temps truquées et leurs résultats convenus d’avance, négociés entre les partis que les foules croient adversaires, voire ennemis, mais qui sont complices [4]. Pour exemple flagrant (flagrant pour les esprits éveillés), on peut se reporter aux dernières élections législatives en France le 7 juillet 2024. Le problème, c’est que ces personnes dévoyées, de quelque parti que ce soit, par le truchement de l’impérialisme américain et « occidental » (E.U, U.E. et Israël) ont pris le pouvoir sur l’ensemble de la planète et ont produit des petits clones à leur service à peu près partout dans le monde, et surtout en Europe, et surtout en France."

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Aldo Sterone

https://www.youtube.com/watch?v=kV_W5keVMHE

Dans son intervention, Aldo Sterone, qui vit en Angleterre, s’étonne du processus des dernières élections législatives en Angleterre, qui aboutit aux mêmes résultats que celui des élections en France. Comme c’est étrange !

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Le Courrier des stratèges

Une ingérence américaine dans les élections françaises?

https://www.youtube.com/watch?v=1Og5d7g4Fa8

Éric Verhaeghe explique que le RN est revenu sur ses positions, notamment la remise en cause de l’appartenance à l’OTAN, qui avait été décidé par le très nocif Sarkozy, à cause d’une intervention américaine, de même que les USA sont intervenus au sein de LFI du fait de son soutien à la Palestine, ce qui expliquerait la mise à l’écart de Mélenchon.

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Jean-Dominique Michel

9 juillet 2024

https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/ils-ont-vot%C3%...

C’est le talentueux et pugnace anthropologue médical suisse, Jean-Dominique Michel, qui conclut et résume cette petite revue de la presse dissidente sur ce sujet des élections, envers lesquelles tous les individus sains d’esprit et disposant d’un bon sens autrefois commun ne peuvent que se montrer suspicieux concernant leur déroulement et leurs résultats qui ne semblent pas avoir été, tant en ce qui concerne les dernières que les précédentes, d’une parfaite transparence ; c’est le moins qu’on puisse dire.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1]. Il est bien évident que cette revue de presse ne peut concerner que la presse qui s’exprime par internet, par quelques petites revues qui survivent miraculeusement, et par les réseaux sociaux, mais nullement par les médias de grand chemin (comme les bandits) dits en anglais mainstream. On peut relever le fait que les « maîtres du monde », ou « le Prince de ce monde », pour cibler plus précisément leur chef, peuvent commettre des erreurs et créer une technologie que, finalement, ils ne maîtrisent pas. La créature de Frankenstein a échappé à son créateur. Il en sera de même pour les actions du transhumanisme qui sert de façade « scientifique » aux satanistes.

[2]. En voici un déclaré : https://www.facebook.com/reel/1429489977712926

[3]. https://www.lefigaro.fr/flash-eco/sondage-une-majorite-de-francais-a-un-sentiment-negatif-sur-l-europe-20240509

[4]. https://actu.orange.fr/politique/assemblee-nationale-yael-braun-pivet-se-defend-des-accusations-d-arrangement-avec-le-rn-magic-CNT000002ep2Cu.html

mercredi, 17 juillet 2024

Bilan des élections françaises

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Bilan des élections françaises

Elections françaises : la progression de Le Pen, la résurrection de Hollande, l'embarras de Mélenchon et la survie de Macron

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/07/08/um-balanco-das-eleicoes-na-franca/

Si nous nous fions aux médias occidentaux pour nous informer, nous croirons qu'en France le "nazifascisme" a été vaincu et que "la gauche" a triomphé, démontrant toute sa puissance et prouvant ainsi son soutien par le peuple, etc.

Le monde réel, cependant, ne semble pas très bien s'accorder avec les récits triomphalistes des appareils de propagande du pouvoir hégémonique.

Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella s'est imposé comme le parti politique le plus important et le plus populaire de France, avec 126 sièges à l'Assemblée nationale, avec un groupe parlementaire de 143 députés et plus de 10 millions de voix (correspondant à 37%) au second tour.

En chiffres absolus, c'est l'alliance RN qui a remporté le plus de voix.

Ceux qui parlent de la "défaite de l'extrême droite" font de la propagande, pas de l'analyse; et ce sont précisément ceux qui ont inventé un "risque" de voir le RN remporter plus de la moitié des sièges à l'Assemblée (tout comme la propagande occidentale a inventé un "Kiev tombera en 3 jours", pour dire ensuite que la Russie "n'a même pas pu prendre Kiev en 3 jours").

Dans la pratique, le résultat du RN est assez confortable et satisfaisant. Ils sont dans le meilleur des mondes. Un résultat écrasant mettrait peut-être le RN dans la position inconfortable d'occuper des postes dans un gouvernement de cohabitation, grillant sa popularité dans la bureaucratie de la "grand machin" français, tandis que Macron continuerait à prendre ses décisions librement sur les questions de sécurité nationale et de politique étrangère.

Le RN pourra désormais maintenir la pression sur le gouvernement (encore mieux si c'est un gouvernement de centre-droit et de gauche, tout en contrôlant 1/4 de l'Assemblée. 1/4 de l'Assemblée n'est pas suffisant pour que le RN bloque à lui seul tout projet de loi ou fasse tomber le gouvernement, mais il est suffisant pour forcer les autres partis à prendre en compte les nationalistes, les obligeant à adapter et à amender les projets de loi pour qu'ils puissent être adoptés.

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Le cas du "front populaire" de la gauche est une triste et pathétique histoire de fraude électorale. Ce "front populaire" a pour seule figure raisonnablement charismatique Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise. Comprenez: il n'était pas le leader de la coalition, mais il a souvent joué le rôle de porte-parole parce qu'il était, comme je l'ai dit, le seul homme politique charismatique du groupe.

Eh bien, malgré toute la frénésie médiatique, le parti de Mélenchon n'a gagné que six sièges à l'Assemblée. S'agit-il d'une croissance? Bien sûr. Mais il est un peu particulier d'en parler comme d'une victoire digne d'une Coupe du monde. Cela donne l'impression qu'il y a quelque chose d'autre derrière.

C'est facile à comprendre quand on regarde de plus près qui a vraiment grandi dans ce sac de noeuds qu'était le soi-disant "front populaire" (sans peuple). En parallèle: sans peuple car, en fait, les presque 20 partis qui composaient ce "front" n'ont réussi à obtenir que 7 millions de voix au second tour des élections.

Au sein de cette "alliance antifasciste", les partis qui ont connu la plus forte croissance sont le Parti socialiste (PS) de l'ancien président François Hollande, qui a presque triplé de taille, et le parti écolo-névrotique EEV, qui a doublé de taille. Le PS est passé de 28 à 64 sièges, l'EEV de 15 à 33. Ensemble, ces partis représentent 50% de ce que l'on appelle le "front populaire"...

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Le PS de Hollande est désormais le parti le plus belliciste, le plus "otaniste" et atlantiste de France, dépassant les LR de Sarkozy depuis l'arrivée au pouvoir de Macron.

Sous le gouvernement Hollande (2012-2017), le PS a soutenu l'intervention militaire française au Mali au motif de "combattre les extrémistes" - des extrémistes qui ont été armés et créés par l'intervention française en Libye, générant une boucle rétroactive qui a permis l'occupation permanente du pays. Le même gouvernement a également fait campagne pour l'organisation d'une expédition militaire internationale contre Bachar Al-Assad, et M. Hollande a publiquement admis qu'il armait les groupes terroristes kurdes et salafistes qui ont semé le chaos et la destruction au Moyen-Orient. M. Hollande a également été l'un des architectes européens du Maïdan et l'un des promoteurs des accords de Minsk en tant que stratagème pour donner du temps à la militarisation de l'Ukraine en préparation d'une guerre, utilisant l'Ukraine comme mandataire, contre la Russie. Sur le plan intérieur, il a également fait passer une réforme draconienne du travail et a rendu le pays encore plus ouvert à l'immigration, tout en mettant un point d'honneur à promouvoir une avalanche de lois sur les questions de genre et de sexualité.

Aujourd'hui, le PS est le parti le plus véhément dans son soutien à l'Ukraine et ses attaques contre la Russie. Sa défense de la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est qu'une broutille dont le but est de "blanchir" le sionisme pour lui donner une chance de survie.

L'EEV ne fait pas exception, accusant la Russie et la Chine d'être des pays agressifs et de diffuser des "fake news", prônant des livraisons d'armes illimitées à l'Ukraine et même des sanctions contre l'entreprise stratégique française TotalEnergies pour avoir violé les sanctions anti-russes. Pour ne rien arranger, l'EEV ne prétend même pas être critique à l'égard d'Israël.

Ce n'est donc pas un hasard si le programme du front populaire parle d'armer l'Ukraine jusqu'aux dents et même d'effacer toutes les dettes ukrainiennes, afin de donner une bouée de sauvetage à cet État paria; ce "front populaire" prône aussi un "changement de régime" à Gaza - ainsi, lorsque le "front populaire" parle de reconnaître un État palestinien, il s'agit d'une Palestine sans le Hamas et les autres forces de résistance. En outre, outre des positions économiques peu différentes de celles de l'"aile gauche" du Rassemblement national, l'"alliance arc-en-ciel" promet de distribuer la citoyenneté aux immigrants nouvellement arrivés et d'inventer la catégorie de "réfugié climatique" afin d'accroître encore l'immigration, ainsi que l'adhésion totale à l'agenda "zéro carbone".

Les Brésiliens, comme moi, sont intéressés par le fait que le front populaire entend bloquer les importations de produits agricoles générés par la déforestation, ce qui revient à promettre de faire pression sur l'agenda amazonien dans notre pays, comme l'a fait Macron.

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Mélenchon gageant son charisme et sa réputation sur ce programme, pour ressusciter la carrière ruinée de François Hollande, pour élire l'extrémiste sioniste Raphaël Glucksmann (ancien conseiller de Mikhaïl Saakachvili, agitateur sur la place Maïdan avec Victoria Nuland, russophobe fanatique, récemment exposé comme agent de la CIA en France) et d'autres éléments néfastes, tout en se posant en "militant antifasciste", ce n'est pas de la naïveté, c'est de la crapulerie évidente.

Mélenchon joue le rôle du pompier du système, de l'opposition contrôlée, et ce n'est pas une surprise. Chaque fois que le nationalisme prend le dessus, Mélenchon est appelé à justifier l'appel à voter Macron en invoquant les mythes de l'antifascisme historique.

Ainsi, une fois de plus, il a été sciemment instrumentalisé pour éviter que la victoire du RN ne tourne au désastre pour Macron.

Le "front populaire" a retiré toutes ses candidatures dans les circonscriptions où, au second tour, un candidat RN était en concurrence avec un candidat Macron. Les macronistes ont fait de même dans des circonstances similaires. C'est la vieille stratégie du "cordon sanitaire", qui repose sur la création d'une "hystérie antifasciste" pour convaincre les communistes de voter pour des candidats qui sont pratiquement des alliés "contre le fascisme".

Ainsi, la coalition arc-en-ciel a uni ses voix à celles de la coalition macroniste dans toutes les circonscriptions. Et c'est cela, et cela seul, qui explique que le RN n'ait pas obtenu plus de la moitié des sièges à l'Assemblée.

Le problème, c'est qu'il était facile de faire le cordon sanitaire quand un vote pour Le Pen était un vote de protestation. Aujourd'hui, le vote pour Le Pen et son parti est un vote populaire, bien enraciné, organique et capillarisé. Qu'en est-il, aux yeux de l'électorat "de gauche" lui-même, de devoir soutenir Macron élection après élection ?

Est-ce pour cela que 6 % des membres du Parti communiste français (membre du "front populaire" et grand perdant de ces élections) ont préféré voter pour le RN lors de ces élections ?

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Quant à Macron, qui a vu le cœur de son pouvoir s'effondrer avec une perte de 86 sièges dans son groupe parlementaire, ceux qui pensent qu'il est détruit se trompent. La preuve en est que non seulement il n'a pas l'air de vouloir démissionner (la rumeur voulait qu'il le fasse en fonction du résultat), mais il a également refusé de démettre le Premier ministre Gabriel Attal de ses fonctions.

Cela signifie que Macron se sent suffisamment fort pour au moins retarder un changement de gouvernement et peut-être même préparer une nouvelle alliance au pouvoir. Naturellement, comme toute nouvelle configuration gouvernementale devra être plus hétérogène, cela signifie un affaiblissement de Macron, mais pas de sa ligne de gouvernement.

Une alliance avec les LR protégerait déjà le nouveau gouvernement d'un "vote de censure". Ce serait encore mieux si Macron parvenait également à attirer le PS et l'EEV. Il disposerait alors de la majorité nécessaire pour former un nouveau gouvernement stable, bien qu'hétérogène. Mais si l'on considère que le PS et LR (sans l'aile gaulliste d'Eric Ciotti) sont des néocons et des atlantistes, cette hétérogénéité n'est pas si instable.

lundi, 15 juillet 2024

La France devient-elle tranquillement un narco-État?

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La France devient-elle tranquillement un narco-État?

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Un réseau de trafiquants de drogue d'Aubergenville, un faubourg tranquille des Yvelines, a été récemment démantelé. Les trafiquants, dont la moyenne d'âge est de 20 ans, ont comparu devant le tribunal le 14 juin. L'occasion pour l'Office central de lutte contre le trafic de drogue (OFDT) de tirer une nouvelle fois la sonnette d'alarme, alors que la cocaïne, notamment, fait des ravages dans cette région. L'OFDT parle de "tsunami blanc". En 2022, on a recensé 2,1 millions de nouveaux consommateurs et 600.000 usagers réguliers, selon cet OFDT.

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Pour le seul mois d'avril 2024, on a dénombré 511 interpellations par les forces de sécurité, près de 2 tonnes de cocaïne et de cannabis saisies, 109 armes à feu, et environ 1 million d'euros d'argent liquide provenant de la drogue. Les principales importations se font par le Maroc et l'Espagne. En 2022, les forces de police ont saisi 27,7 tonnes de cocaïne (mais aussi de nombreuses drogues de synthèse). Avec l'augmentation de la demande, les prix des drogues augmentent aussi, mais légèrement. Même si la France n'est pas encore un narco-État, certains signes indiquent que la voie est ouverte: forte augmentation du trafic de drogue et de la demande.

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Des autocollants dans le métro parisien indiquent les "zones de crack"

Le gouvernement français est inquiet, l'inquiétude est encore plus grande parmi la population française, lorsque les Parisiens ont récemment constaté que dans les stations de métro, des panneaux de signalisation de la RATP (ou Régie Autonome des Transports Parisiens) indiquaient qu'il y avait désormais des arrêts avec des "zones de crack". Par exemple, une photo du plan de signalisation de la ligne 7 du métro est apparue sur les médias sociaux, montrant plusieurs "zones de crack" marquées - des endroits où l'on peut acheter de la drogue, en d'autres termes. Le logo de la RATP, représentant une pipe à crack, est également visible sur ces autocollants. C'est on ne peut plus clair.

Jusqu'à présent, personne n'a revendiqué la responsabilité de ces autocollants. L'intention reste également inconnue: veulent-ils faire comprendre aux touristes qu'il vaut mieux éviter ces endroits dans la ville de Paris? Ou s'agit-il, dans la perspective des Jeux olympiques, d'attirer de nouveaux usagers? Quoi qu'il en soit, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) s'est clairement distanciée de l'initiative et "condamne sans équivoque ce placardage sauvage". La RATP ajoute qu'en cas de signalement, elle envoie immédiatement des employés sur le terrain pour retirer les autocollants.

La question du narco-trfafic préoccupe également nos voisins du sud.

samedi, 13 juillet 2024

Détournements olympiques

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Détournements olympiques

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 26 juillet prochain débuteront à Paris les XXXIIIe olympiades d’été de l’ère moderne. Depuis des semaines et des mois, un dispositif de propagande intense se déverse en continu sur les Français et leur instille un climat insupportable de chauvinisme pathétique.

Le spectacle autour de la flamme olympique est déjà en soi un symptôme de grande niaiserie. Le système médiatique d’occupation mentale enjoint la population d’aduler une torche dont la forme rappelle un suppositoire. Son passage dans les communes et les départements n’est d’ailleurs pas une action gratuite et désintéressée. Les collectivités territoriales ont déboursé en moyenne entre 150.000 et 180.000 euros pour sa traversée. À l’heure des politiques de contraintes budgétaires et de diminution des recettes fiscales, n’aurait-il pas été plus judicieux de s’en dispenser ?

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L’organisation en France des JO 2024 symbolise donc l’immense gâchis d’argent, d’énergies et de compétences. Certes, des milliers de sportifs sélectionnés rêvent de remporter une médaille. Ils font durant des années de nombreux sacrifices et ne cessent de s’entraîner afin de gagner le jour venu. Ce n’est pas l’acte sportif en soi qu’il importe de critiquer, mais plutôt le processus de marchandisation avancée qui l’affecte désormais. Ce déroulé confirme et amplifie le détournement cosmopolite des Jeux olympiques souhaités à l’origine par le baron Pierre de Courbertin. La présence de la chanteuse Aya Nakamura (photo) aux paroles indicibles et fortement incompréhensibles à la cérémonie d’ouverture renforce ce caractère multiculturaliste.

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Les wokistes ne se privent pas de dénoncer la personnalité du fondateur de l’olympisme actuel. C’était un homme de son temps. Né en 1863 et mort en 1937, il ne cachait pas sa volonté de redonner une vigueur certaine aux peuples européens à travers une éthique aristocratique réactivée. Les premiers JO s’adressaient avant tout aux amateurs de sport pratiqué aux lycées, à l’université et dans des clubs plus ou moins guindés. Ils appartenaient à l’aristocratie et à la grande bourgeoisie. Leurs exploits sportifs personnels se répercutaient en faveur des clubs. Ce n’est qu’à l’occasion des JO de Londres de 1908 que les participants revêtent un maillot aux couleurs nationales, d’où l’essor du chauvinisme.

Le rêve olympique du baron de Coubertin repose pour l’occasion sur un œkoumène albo-européen qui, à l’époque, correspondait à la planète entière. Aujourd’hui, l’olympisme représente un facteur massif de mondialisation. Les JO 2024 accueillent par exemple une nouvelle discipline : le breakdance ! Belle manifestation de déconstruction accélérée de notre civilisation européenne ! En revanche, la pétanque ou la boule lyonnaise n’y figurent toujours pas. Honte aux organisateurs !

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Les Jeux olympiques devraient en fait refléter les aires culturelles issues de l’héritage antique gréco-romain, soit les diverses branches occidentales et post-byzantines du grand arbre indo-européen. Dans cette configuration idéale, plutôt que de promouvoir le beach volley ou le rugby à sept, se pratiqueraient la pelote basque, les joutes nautiques ou le football gaélique, voire le footy aussi appelé « football australien ». La flamme allumée par le Soleil dans l’antique enceinte d’Olympie donnerait une portée spirituelle incontournable à l’idée européenne enracinée au lieu d’aggraver une déviation ancienne et intense de globalisme et de mercantilisme.

Les JOP24 ou Jeux olympiques de Paris 2024 constituent en outre, après la mystification cotralalavidesque de 2020 – 2021, un nouvel acte d’encadrement sécuritaire des foules. Au-delà de la hausse des nuits d’hôtel, du prix des locations chez les particuliers, du tarif élevé des transports en commun en Île-de-France et de l’incertitude de la qualité de l’eau de la Seine assez polluée – et Anne Hidalgo ne s’y ait toujours pas baigné ! -, il faut craindre que la RATP et le Transilien ne parviennent pas à transporter convenablement tous les visiteurs. Les touristes vont découvrir des rames de métro saturées, des bus bondés et des trains de banlieue en retard fréquent. Pour des raisons sécuritaires se met en place une vidéo-surveillance généralisée couplée au contrôle algorithmique des déplacements, le tout relié à l’intelligence artificielle.

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Pendant la quinzaine olympique jusqu’au 11 août, puis au cours des deux semaines des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, la vie quotidienne des Parisiens et des Franciliens sera infernale. Faut-il s’en chagriner quand on observe les résultats électoraux à rebours du reste du pays ? Se déploient autour des stades et des lieux de compétition des périmètres rouge ou bleu dans lesquels ne circuleront que les détenteurs d’un « pass Jeux », y compris les résidents. Les restrictions s’appliqueront surtout aux engins motorisés. Déjà impossible en temps normal, la circulation automobile dans Paris deviendra intenable. Commerçants, restaurateurs et hôteliers qui attendaient avec hâte les JO font dès à présent grise mine. Certains envisagent de fermer, de prendre leurs congés et de tenter de se rattraper, une fois tout ce cirque achevé.

Depuis les attentats de Munich en 1972 et d’Atlanta en 1996, les autorités s’inquiètent du risque terroriste, d’où l’usage de pratiques liberticides valables jusqu’au 31 mars 2025 ! À cette menace diffuse que font peser sur les différentes cérémonies les cellules islamistes, gauchistes et éco-activistes s’ajoute l’incertitude politique propre aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Que l’Hexagone soit en cohabitation armée entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella ou que l’Assemblée nationale soit ingouvernable, il est à craindre que la France prenne le chemin de la Grèce. Possibilité fort élevée si émerge un gouvernement technique. En effet, après la réussite des JO d’Athènes en 2004, le pays sombra peu à peu dans le déclin politique, financier, économique et social : neuf premiers ministres se succèdent entre 2004 et 2019 dont trois « techniciens » chargés des affaires courantes. L’initiative austéritaire de la sinistre Troïka (les émissaires de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et de la Commission de Bruxelles) ressemble aux médecins incultes du XVIIe siècle immortalisés par l’incisif Molière. Ce néfaste trio saigna le peuple grec.

Dans un contexte politico-social inflammable, l’hypothèse grecque n’est pas à écarter au lendemain des JO, surtout s’il y a un gouvernement RN qui subirait les foudres médiatiques au moindre désagrément survenu. Mais une « grande coalition » serait propice dans cette perspective de punir les « Gaulois réfractaires ». Un fiasco pour ces Jeux olympiques est plus que jamais envisageable et même souhaitable parce qu’il serait bien que la République hexagonale remporte enfin la médaille d’or du désastre évènementiel !  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 123, mise en ligne le 9 juillet 2024 sur Radio Méridien Zéro.

La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

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La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28482-giuseppe-masala-la-decisione-della-nato-che-rende-inutili-le-elezioni-in-francia-regno-unito-e-iran.html

En ce début d'été, tout le monde attend certainement les résultats des élections en France, en Grande-Bretagne et en Iran afin de pouvoir tirer des indications sur l'évolution de l'énorme crise internationale qui se déroule aussi bien sur le théâtre européen qu'au Moyen-Orient. En Grande-Bretagne et en Iran, nous avons déjà vu un résultat de "changement" avec la victoire du travailliste Keir Starmer, qui a évincé les conservateurs après 14 ans de gouvernement; et en Iran, nous avons assisté à la victoire du candidat soi-disant réformiste Masoud Pezeshkian : il est dommage qu'il s'agisse d'un changement qui sera tout au plus orienté vers des questions sociales et économiques internes et qui ne se traduira probablement pas par un changement de positions en matière de politique étrangère.

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La Grande-Bretagne (tout comme la France) est accablée par une énorme dette extérieure de quelque 1900 milliards de dollars qui l'oblige à adopter une position agressive en vertu du "principe de réalité": il faut à tout prix éviter un bloc de puissance alternatif au bloc anglo-saxon, comme celui formé par la Chine et la Russie, et plus encore étouffer toute tentative de création d'une nouvelle monnaie de compte internationale qui saperait le dollar et plus généralement le système monétaire occidental (dollar + euro + livre + yen + franc suisse) et ses marchés financiers de référence (parmi lesquels celui de Londres joue un rôle de premier plan, après celui de Wall Street).

Dans cette optique, il est clair que la politique étrangère britannique ne changera pas beaucoup avec la relève à Downing Street. Il en va de même à Paris, où la relève de la garde à l'Hôtel de Matignon ne s'écartera guère de la politique étrangère française de ces dernières années.

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Les élections ont également eu lieu en Iran et, bien que le candidat réformateur Masoud Pezeshkian (photo) ait gagné, il ne faut pas s'attendre à des changements sensationnels, en particulier en matière de politique étrangère. Ceci pour deux raisons principales : (1) l'architecture institutionnelle iranienne ne permet pas au président d'occuper une position de pouvoir telle qu'il puisse renverser l'orientation politique du pays, notamment en raison de l'existence d'institutions telles que les Gardiens de la Révolution, qui constituent en fait un "État dans l'État", et aussi parce que le pouvoir réel est entre les mains du Guide suprême, l'Ayatollah Khamenei, qui n'est certainement pas "ouvert d'esprit" à l'égard de l'Occident et des États-Unis (2) ; Par ailleurs, la situation internationale où les provocations d'Israël (de la guerre à Gaza au bombardement du consulat iranien à Damas) ne créent certainement pas un climat idéal pour la détente. Enfin, il convient d'ajouter qu'un traité de partenariat global entre la Russie et l'Iran (à l'instar de celui filmé par la Russie et la Corée du Nord) sera signé dans les prochains jours, liant ainsi Moscou à Téhéran sur le plan militaire également, en opposition évidemment au blocus occidental.

Si les élections dont on parle beaucoup ces jours-ci ne changeront probablement pas le cours des choses, il y a un autre événement de la plus haute importance : le prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. La première chose que l'on remarque, c'est que les médias en parlent très peu, ce qui suggère que ce n'est pas un bon sujet pour divertir les masses avec de la politique spectacle. La deuxième chose que l'on remarque, c'est que le sommet se tiendra à Washington, donc chez le pays leader (pour ne pas dire le maître, à la volonté duquel tout le monde doit se soumettre) ; et ça aussi, c'est un signe, compte tenu de la psychologie humaine, puisqu'on a toujours tendance à ne pas contredire l'hôte, et encore moins le maître...

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Selon les premières rumeurs publiées par le  Wall Street Journal (et Foreign Affairs), les pays de l'OTAN auraient préparé de nouvelles mesures pour soutenir durablement l'Ukraine, même en cas de victoire de Trump aux élections présidentielles de novembre. La première mesure prévue est le remplacement de l'armée américaine par les forces de l'OTAN en termes de responsabilité de l'assistance militaire et de la formation des soldats, "ainsi, même si les États-Unis réduisent ou retirent leur soutien à ces efforts, ceux-ci ne disparaîtront pas", a déclaré l'ancien représentant permanent des États-Unis auprès de l'OTAN, Ivo H. Daalder. Une autre mesure est l'envoi d'un fonctionnaire civil à Kiev pour superviser l'utilisation des ressources, et enfin, il semble avoir été décidé de créer un commandement militaire de l'OTAN de 700 personnes à Wiesbaden (Allemagne) chargé de coordonner la fourniture d'équipements militaires et la formation des forces armées ukrainiennes, remplaçant ainsi les Américains qui s'en chargeaient jusqu'à présent.

Intéressant également, l'article publié par le secrétaire général de l'OTAN lui-même dans Foreign Affairs à l'occasion du 75ème anniversaire de l'organisation atlantique. L'homme politique norvégien y explique que l'un des sujets cruciaux du sommet de Washington sera la négociation entre les Etats membres qui doit aboutir à un accord sur les obligations financières, ce qui "donnera à l'Ukraine la prévisibilité nécessaire". L'alliance veut faire comprendre à Moscou qu'elle compte soutenir Kiev "sur le long terme"". Il convient également de noter que l'indiscrétion selon laquelle les Américains organisent une réunion entre Biden et Zelensky avec tous les dirigeants des pays de l'OTAN qui ont signé un accord de défense bilatéral avec l'Ukraine (je rappelle que l'Italie en fait partie) ne date que de quelques jours. Nous ne pouvons certainement pas exclure la possibilité que Biden fasse officiellement remarquer aux autres dirigeants que les pactes signés doivent être respectés jusqu'au bout et que, par conséquent, l'accord bilatéral signé avec Kiev ne doit pas être considéré comme un simple "pro forma" à exhiber uniquement pour une séance de photos.

Un autre sujet de plus en plus brûlant qui sera abordé lors du sommet de Washington est certainement la situation dans la région indo-pacifique. On le devine aisément au fait que les dirigeants de l'Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud, c'est-à-dire les pays pivots du mécanisme militaire que l'Occident organise pour contrer la montée en puissance de la Chine, ont été invités au sommet lui-même. La logique de l'OTAN à cet égard est toujours illustrée par Jens Stoltenberg, selon lequel la sécurité de l'Europe "influence l'Asie" et la sécurité de l'Asie influence l'Europe. Un slogan sans doute très efficace, mais que la réalité risque de contredire dramatiquement : grâce à l'expansion des intérêts de l'OTAN jusqu'en Extrême-Orient, l'instabilité de l'Europe (causée par l'OTAN) risque de s'étendre jusqu'en Asie en raison de l'agressivité de plus en plus irrépressible de l'Alliance atlantique !

Comme on peut aisément le deviner, le prochain sommet de l'OTAN sera probablement un rassemblement d'une importance historique où l'on comprendra une grande partie de ce qui se passera en Eurasie dans les années à venir. Très probablement, l'énorme quantité de sujets qui seront discutés est également dictée par la nécessité américaine de mettre Trump devant le fait accompli (notamment en ce qui concerne le théâtre européen) s'il remporte les élections présidentielles en novembre prochain.

vendredi, 12 juillet 2024

La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France

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La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France

Par Marcelo Ramírez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/la-victoria-pirrica-de-melenchon-en-francia-por-marcelo-ramirez/

Les élections dans la pays de la deuxième économie de l'UE sont enfin arrivées et le résultat attendu s'est produit, confirmant l'effondrement du modèle mondialiste et suscitant le désespoir des élites de ce secteur. Malgré sa victoire au premier tour, le Rassemblement national (RN) de Mme Le Pen a perdu la première place au profit de l'alliance entre le macronisme et la gauche, qui, en coalition, s'est partagé les deux premières places. La prochaine nomination du premier ministre dépendra d'un éventuel accord entre ces blocs.

Macron, désabusé et en colère après les résultats des élections européennes, a décidé de prendre un risque et, au vu des résultats, de faire preuve d'une certaine maladresse en appelant à des élections anticipées. Les élections ont montré ce qui était attendu, à savoir que les Français en avaient assez de Macron et de sa politique, une politique qui existe depuis longtemps et qui a été largement désavouée lors des confinements pendant la pandémie.

Les questions non résolues de l'immigration, des faibles revenus par rapport aux normes locales et de l'alignement sur l'OTAN ont certainement explosé quand le président français à pris la position d'envoyer des troupes en Ukraine. Le risque d'une telle action est simplement que la France soit entraînée dans une guerre avec la plus grande puissance nucléaire du monde, et ce, en échange de rien de profitable pour le pays.

La propagande qui consiste à présenter la guerre comme un combat épique pour la liberté ou la démocratie ne convainc pas les Français, et peu d'entre eux sont prêts à mourir suite à des arguments aussi invraisemblables. C'est pourquoi le vote ne doit pas surprendre par ses résultats et ne fait qu'entériner un parcours de lassitude.

Le Front national, rebaptisé Rassemblement National, est arrivé en tête du premier tour, laissant la coalition de la gauche mondialiste en deuxième position. Les candidats de Macron sont arrivés en troisième position, ce qui a été inversé au second tour grâce à l'alchimie électorale, mais cela ne change pas le fond du problème étant donné que les candidats de Bardella et de Le Pen ont doublé le nombre de sièges détenus jusqu'à présent. Mme Le Pen est restée sereine, sachant que cela allait se produire mais que cela la mettait dans une position importante pour l'avenir.

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Graphique : en raison du système de circonscriptions et du jeu de l'élimination des candidats en troisième position, celui qui a obtenu le plus grand pourcentage de voix (37 %) est arrivé en troisième position.

Marine Le Pen est-elle la candidate idéale pour renverser un système injuste? Sûrement pas, c'est une professionnelle de la politique qui ne propose qu'une marche en arrière, à une époque où les temps étaient meilleurs pour les Français.

Si ses propositions n'apportent pas de solutions aux problèmes à venir, elles empêchent au moins l'escalade vers la guerre nucléaire et font de même avec l'avancée du mondialisme culturel, qui cherche la "déconstruction", c'est-à-dire la destruction des valeurs historiques.

C'est ce qui a déclenché la panique parmi les élites mondialistes, qui ont poussé à former une grande coalition contre le RN. Ce qui est curieux, c'est que cette même coalition inclut des fronts de gauche qui se présentent comme anti-système, attaquant Macron. Cependant, face à l'urgence, les anti-systèmes auto-proclamés ont décidé de voter pour les candidats du système, c'est-à-dire pour Macron. Dans un monde de poudre aux yeux où la réalité apparaît telle qu'elle est quand le temps presse, il est indispensable d'unir les différentes options du système pour faire face à la menace que fait peser le Rassemblement national sur les intérêts des uns et des autres.

Cette situation aboutit alors à définir une sorte de "tous contre Le Pen", à l'exception de l'"ultra-gauche" anticapitaliste. Il est donc clair qu'il y a une grande confusion derrière le mantra de la gauche contre la droite, qui permet alors d'enclencher la dispute entre les modèles globalistes et souverainistes, même si ceux-ci sont eux-mêmes socialement injustes.

C'est précisément pour cette raison qu'il n'y a pas de véritables options révolutionnaires, mais seulement des options cosmétiques.

Ce qui est inquiétant, c'est que ces secteurs émergents contestent la culture mondialiste sur le plan des valeurs, qui sont nécessaires pour schématiser le nouveau modèle de relations sociales en cours au niveau mondial. Et ils le font à partir d'une position complexe, puisque tant Mélenchon que Bardella ont défini qu'ils étaient contre la confrontation avec la Russie et qu'ils cherchaient d'autres solutions que l'extermination d'une grande partie de l'humanité, comme le proposent les faucons du mondialisme.

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Il y a plusieurs raisons à cela: premièrement, la France, curieusement avec Macron, a décidé d'être le principal soutien de l'ordre mondial mondialiste qui défie la Russie et ses partenaires.

La France, seule détentrice d'armes nucléaires dans l'Union européenne, pense pouvoir menacer le Kremlin, promettant que son "bouclier nucléaire" est suffisant pour lui donner un statut similaire à celui de la Russie.

Par le passé, Macron a promu l'idée de créer une armée européenne indépendante des États-Unis et de l'OTAN, un projet qui n'a pas pris de mesures significatives, mais qui dénote les intentions du Français.

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C'est tout cela qui a conduit les Français à opter pour deux options contraires à la position interventionniste de Macron, qui, à certaines occasions, fait preuve d'un ego qui le pousse à vouloir être un nouveau Napoléon. Il est pour le moins étrange que la presse ne remarque pas le fait que la majorité des Français répudie la politique de Macron, mais soit choquée par la possibilité que Le Pen finisse par le conditionner dans ses positions de participation à une guerre contre la Russie.

"Mes décisions et mes actions sont dictées par les intérêts de la France. La Russie ne disparaîtra pas, elle ne sera pas rayée de la carte. Elle existe et il faut en tenir compte... Le monde est ce qu'il est et pas ce qu'on voudrait qu'il soit. En tant qu'homme politique, j'ai le devoir de dire la vérité aux Français, même si elle ne leur plaît pas. Nous avons soutenu l'Ukraine, nous avons condamné la Russie... Mais nous avons aussi tracé des lignes rouges et nous l'avons fait dans l'intérêt de la France."

"Nous ne voulons pas que l'Ukraine fasse partie de l'UE, nous ne voulons pas que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN, nous ne voulons pas partager nos armes nucléaires avec le reste de l'Europe et nous sommes contre l'envoi de nos troupes dans une guerre qui, je le rappelle, ne concerne pas la France. J'ai été surpris par la légèreté avec laquelle Emmanuel Macron, un verre de whisky à la main, a déclaré à une chanteuse qu'il enverrait des troupes...".

Marine Le Pen a adouci son discours de sympathie pour Poutine, rénové sa rhétorique et s'est retranchée dans la défense des valeurs traditionnelles aux côtés d'une politique de lutte contre l'immigration incontrôlée. Cela a suffi à convaincre ses électeurs que c'était là le meilleur choix.

Un autre fait doit être remarqué. Alors que la presse mondiale américaine appelle à soutenir Biden à tout prix, considérant qu'avoir amené le monde au bord de la guerre nucléaire ne suffit pas à penser que sa figure est plus dangereuse que celle de Trump, l'histoire se répète en France.

Le grand danger est de voir arriver au pouvoir quelqu'un qui n'a jamais gouverné la France. La presse est scandalisée par la possibilité que Le Pen et ses semblables puissent prendre des décisions, mais elle oublie que la décision clé, celle de la guerre, a été prise par Macron.

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Le mondialisme voit donc le pouvoir lui glisser entre les doigts. L'AfD allemande, la FPÖ autrichienne et le Fidesz de Viktor Orbán ne sont que quelques-unes des alternatives émergentes. La réponse consiste à parler de la progression de l'extrême-droite, du fascisme, mais cela ne suffit pas à enrayer la lassitude des citoyens à l'égard du système politique traditionnel.

Après des décennies de baisse des revenus, d'augmentation de la pauvreté résultant de la destruction accélérée des classes moyennes et d'une violente concentration des richesses, la rébellion est en marche au cœur du monde occidental développé.

La France est un nouvel exemple des pressions exercées par des populations qui commencent à s'éloigner du schéma gauche-droite pour se rapprocher du clivage mondialisme-nationalisme.

Attal a déclaré le dimanche 30 juin: "la leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir... Jamais dans notre démocratie l'Assemblée nationale n'a été autant menacée d'être dominée par l'extrême droite que ce soir", "pas une seule voix ne doit aller au Rassemblement national... Si nous voulons être à la hauteur du destin français, il est de notre devoir moral de tout faire pour éviter que le pire ne se produise".

Le problème échappe aux élites politiques. S'unir sous le slogan de fermer la porte à l'"ultra-droite" dans un front démocratique n'émeut personne. Ce n'est pas non plus une idée nouvelle : lors de l'arrivée au pouvoir de Juan Perón en 1945 en Argentine, l'opposition politique qui contestait son accession au pouvoir avait formé une coalition sous le nom d'Union démocratique, qui réunissait conservateurs et communistes. Cela n'a pas fonctionné ; l'histoire est rebelle à de telles manœuvres. La décomposition du système est profonde et ne peut être maintenue en réunissant les différents acteurs discrédités par le système lui-même.

De moins en moins de citoyens s'émeuvent de la progression de l'ultra-droite et de moins en moins s'inquiètent du retour imaginaire d'un fascisme qui a, en réalité, disparu il y a plus d'un demi-siècle. Si les appels aux fronts antifascistes ont eu du succès à une époque, leur temps est révolu. Aujourd'hui, le malaise et la lassitude poussent à la rupture, que ce soit dans les pays développés, moyens ou sous-développés. La lassitude se manifeste face à un système qui a perdu sa capacité à séduire les masses.

C'est pourquoi nous assistons à un phénomène d'ascension qui semble inéluctable, gagnant du terrain, mais forçant indirectement l'accélération des conflits, car le mondialisme perd le contrôle de ses bases et la possibilité d'imposer son modèle s'éloigne définitivement. La France a montré que le système est à bout de souffle, qu'il se fissure rapidement et que les appels à la résistance contre l'"ultra-droite" perdent de leur efficacité ; le système doit chercher d'autres solutions s'il veut maintenir le consensus.

La démocratie libérale basée sur des partis politiques au service des causes imposées par l'establishment mondialiste ne répond plus de manière adéquate.

Nous pourrions assister à l'émergence de leaderships basés sur le web, dotés d'une capacité de communication éprouvée et mieux formés que la classe politique actuelle, qui est ignorante, et pas seulement vénale.

C'est là que nous pourrions voir une opportunité de construire des mouvements qui cherchent à changer réellement et mieux les choses face aux menaces qui pèsent sur nous tous. Mais il faudra savoir les différencier des faux prophètes qui participeront à ce discours, mais chercheront à l'amener à une inaction réelle, en changeant un petit quelque chose pour que rien ne change dans l'ensemble.

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La victoire de Mélenchon est une victoire à la Pyrrhus car il a dû renoncer à ses positions anti-système et pactiser avec Macron, celui-là même qui est issu de la banque Rothschild et qui conduit la France vers la guerre avec la Russie.

Le prix de cette victoire est que le progressisme et la gauche ont montré leur vrai visage, celui d'un système, d'une dissidence contrôlée. La crédibilité est remise en cause et l'on s'interroge sur la gauche de notre région du monde (= l'Amérique ibérique) qui fête la victoire du candidat pro-USA, ce que l'on semble oublier face aux accusations de fascisme à l'égard de Le Pen.

Une victoire donc, coûteuse et inquiétante pour l'avenir, qui démontre que le processus de dislocation est toujours en cours.

Elections françaises: la grande rupture est là

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Elections françaises: la grande rupture est là

Par José Javier Esparza

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/elecciones-francesas-la-gran-ruptura-ya-esta-aqui-por-jose-javier-esparza/

Le parti le plus plébiscité au second tour des élections législatives françaises est de loin le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella: 8,7 millions de voix. Si l'on y ajoute les 1,3 millions de voix des Républicains de Ciotti, alliance perfidement qualifiée par le service des élections du gouvernement d'"union de l'extrême droite" (en tant que telle, pour ne pas mâcher ses mots) et favorables au soutien des listes du RN, le chiffre global s'élève à plus de 10 millions de voix. Les sièges déjà enlevés au premier tour ne sont pas comptabilisés ici. Cependant, en regardant le tableau officiel des résultats du second tour, on constate que les 8,7 millions de voix du RN ne se sont traduites que par 88 sièges, tandis que les 7 millions de l'ultra-gauche ont abouti à 146 sièges. De même, les 6,3 millions du groupe de Macron se sont traduits par 148 sièges. Au final, en intégrant les sièges déjà attribués au premier tour, l'Assemblée française se retrouve avec une majorité d'extrême gauche (le Nouveau Front populaire de Mélenchon) avec 178 sièges, un deuxième groupe macroniste avec 150 sièges, et, en troisième position, le RN de Le Pen avec 143 sièges; en quatrième position Les Républicains (centre-droit) avec 39 sièges, plus d'autres groupes mineurs. En d'autres termes, le parti qui a obtenu le plus de voix se retrouve en troisième position en termes de représentation. La distorsion du vote lorsqu'il est traduit en sièges est évidente.

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Comme chacun le sait - ou devrait le savoir maintenant - cette distorsion est due au modèle hyper-majoritaire du système électoral français, qui n'attribue qu'un seul siège par circonscription et permet à deux ou plusieurs candidats perdants au premier tour de concentrer les voix pour l'emporter au second tour. C'est exactement ce qui s'est passé et ce n'est pas particulièrement surprenant, car de nombreux observateurs (par exemple, Santiago Muzio dans El Gato al Agua) avaient déjà mis en garde contre ce phénomène. Quand on regarde les chiffres en détail, on s'aperçoit qu'en réalité ces élections se sont jouées à quelques dizaines de milliers de voix - c'est dire à quel point le résultat a été serré dans de nombreuses circonscriptions - et qu'une variation de ces chiffres - cent de plus ou cent de moins dans telle ou telle circonscription - aurait abouti à un parlement totalement différent. En tout état de cause, et en guise de bilan provisoire, ce que l'on peut conclure est ce qui suit:

1) Macron a convoqué des élections législatives pour refroidir la victoire du RN aux élections européennes. Il ne l'a pas complètement refroidie, car ce qu'il a réussi, c'est à enflammer la frustration d'une France majoritaire qui, tout en gagnant, perd.

2) Macron a convoqué ces élections législatives pour se consolider, mais il a obtenu exactement le contraire: la première chose que Mélenchon a faite dès qu'il s'est vu "vainqueur" n'a pas été d'attaquer Le Pen, mais de demander à Macron de "s'incliner" (sic) et de confier au Nouveau Front Populaire le soin de former un gouvernement.

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3) Cette puissance de l'extrême gauche est probablement l'effet le moins anticipé par Macron: sans doute le président comptait-il que, au second tour, le discours "antifasciste" lui permettrait de recueillir le soutien de l'extrême gauche, mais il pensait sûrement que ce serait l'inverse, c'est-à-dire une extrême gauche subordonnée aux candidats à la présidence, un peu comme Sánchez, et non l'inverse, ce qui s'est finalement produit. L'araignée Macron s'est empêtrée dans sa propre toile.

4) Le fait est que, dans la pratique, Macron vient de céder le Parlement à l'extrême gauche. Et en plus, il lui a donné toute la légitimité (artificielle, mais efficace) de la "lutte contre le fascisme" proclamée par les médias et dont Macron se voulait le champion.

5) Au total, le RN ajoute six millions de voix et 60 sièges à ses résultats des précédentes élections législatives. Il est le premier parti politique de France. Peut-on gouverner contre lui ?

6) Si l'objectif était de pacifier le paysage politique, le résultat ne peut être plus catastrophique : l'Assemblée est divisée en trois groupes minoritaires profondément différents, au point que le pays sera objectivement ingouvernable.

L'aveuglement volontaire de la majorité médiatique, qui s'obstine à considérer le RN comme "extrémiste" mais pas le Front populaire, doit être laissé à l'analyse. De même que l'indigence idéologique d'une grande partie du vote macroniste, et même de certains modérés de centre-droit, qui ont préféré soutenir les candidats de l'ultra-gauche plutôt que le RN.

Et enfin, la grande question: qu'est-ce qui unit vraiment les bourgeois macronistes, les socialistes, les communistes, les islamistes et tous ces gens qui ont uni leurs voix dans ces élections? Parce que leurs programmes respectifs sont objectivement contradictoires sur beaucoup de choses. C'est pourquoi Bardella (et pas seulement lui) a parlé de "coalition contre nature". Il est vrai qu'en termes politiques traditionnels, le pacte du macronisme avec toutes les gauches dures ou molles est contre nature. Mais peut-être faut-il penser que la "nature" a changé. Ce n'est plus celle des termes traditionnels de droite et de gauche, de capitalisme et de socialisme, etc., mais une autre réalité: les partisans du mondialisme et de l'effacement des identités nationales contre les partisans de l'accentuation de la souveraineté nationale. De ce point de vue, l'actuel pacte français a tout son sens, car la seule chose sur laquelle Macronistes, libéraux, progressistes fluides, socialistes, communistes et philo-islamistes sont vraiment d'accord, c'est le rejet de la préférence nationale. Mondialisme contre souverainisme. C'est la grande rupture qui définit notre époque. Il faut choisir.

jeudi, 11 juillet 2024

Les capitalistes libéraux bellicistes vaincus en France et en Grande-Bretagne

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Les capitalistes libéraux bellicistes vaincus en France et en Grande-Bretagne

Luca Bagatin

Sources: https://electomagazine.it/in-francia-e-gran-bretagna-sconfitti-i-guerrafondai-liberal-capitalisti/

Les résultats définitifs des élections françaises rejoignent ceux des récentes élections britanniques.

Les forces et les candidats qui ont le plus appuyé sur l'accélérateur de la guerre, ceux qui se sont laissés charmer par la mauvaise et irresponsable administration américaine de Biden, ceux qui, ces dernières années, ont mis en œuvre des politiques de massacre social, sont vaincus.

En Grande-Bretagne, les conservateurs perdent et en France, la droite libérale capitaliste de Macron perd.

On ne peut pas vraiment dire que la gauche gagne.

Ou plutôt, en Grande-Bretagne, le "Labour" édulcoré de Stamer recueille certes beaucoup plus de voix que les conservateurs, mais il en perd par rapport à la performance du Labour à l'époque du véritable socialiste Jeremy Corbyn (33,8% obtenus par le Labour de Stamer, 40% par le Labour dirigé par Corbyn).

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Ce Jeremy Corbyn qui - fort de son programme basé sur "l'égalité, la justice et la paix", pour un "monde le plus cool et le plus juste possible" - dans sa circonscription londonienne historique d'Islington North, en tant qu'indépendant, a battu le candidat "travailliste".

En France, la large coalition de gauche réunie au sein du nouveau Front populaire a certainement gagné, comme on pouvait s'y attendre.

Une coalition cependant très composite et fruit de nombreux compromis, entre une aire idéologique autoproclamée "socialiste" - en réalité capitaliste libérale au moins depuis l'époque de Hollande - quelques communistes plus ou moins modérés et une aire authentiquement socialiste emmenée par Jean-Luc Mélenchon.

On peut toutefois sourire que ce dernier soit défini comme "radical de gauche" par notre mauvaise presse conformiste d'Italie, alors qu'un des reproches qui lui est souvent fait par de nombreux Français est justement d'être beaucoup trop modéré.

On peut également s'interroger sur les accusations absurdes d'"antisémitisme" lancées par certains à l'encontre de Mélenchon, simplement parce qu'il estime nécessaire la reconnaissance d'un État de Palestine et qu'il critique un gouvernement, celui de Netanyahou, qui n'est même pas aimé par de nombreux Israéliens.

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Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon.

Ce sont les mêmes critiques absurdes que certains - surtout dans son parti à l'époque - ont faites à Corbyn.

À ce rythme, même Bettino Craxi et Giulio Andreotti - dont on devrait plutôt se souvenir pour leur excellente et stable politique étrangère italienne - auraient été accusés d'"antisémitisme" ! C'est tout simplement ridicule et honteux !

Malheureusement, toutes les accusations sont bonnes, de la part de nombreux libéraux capitalistes intégristes, pour salir les socialistes et les partisans du bon sens. Il en a toujours été ainsi, notamment depuis 1993 dans le monde dit occidental.

Le parti de Mélenchon, La France Insoumise, socialiste démocratique et populiste de gauche, a remporté, dans la coalition gagnante, le plus grand nombre de sièges (74 élus). Et il est plus que normal que ce soit lui qui gouverne. Et j'espère personnellement que c'est Mélenchon lui-même qui présidera un tel gouvernement.

Certes, il devra faire des compromis avec les "socialistes" autoproclamés, avec les communistes et avec les soi-disant écologistes, mais il pourra certainement remettre de l'ordre dans le chaos provoqué par l'hécatombe sociale parachevée par Macron, qui a trop longtemps déchaîné la colère des Français, au point que nombre d'entre eux se sont organisés dans le mouvement civique et démocratique des Gilets jaunes.

A condition, bien entendu, que les "socialistes" autoproclamés - avec Olivier Faure et Raphaël Glucksmann en tête - ne veuillent pas chercher un compromis avec la droite libérale-capitaliste battue de Macron, qui est la vraie perdante de l'élection et qui a causé de graves dommages à la France.

Y a-t-il donc lieu de se réjouir ?

Le peuple devrait être souverain, mais finalement ce sont souvent les politiques qui décident. Ceux de l'Europe d'aujourd'hui sont pour la plupart peu instruits et cultivés et encore moins responsables.

Nous verrons bien.

France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite

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France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/francia-se-la-destra-non-cambia-la-societa-la-societa-cambiera-la-destra/

C'est un merveilleux laboratoire politique que la France. Peut-être désastreux pour les Français, mais sans doute intéressant pour toute une série d'enchevêtrements politico-idéologiques, de tentatives de coopération inter-partis, de renaissances de filons idéologiques refoulés. A coup sûr, c'est plus passionnant que la roulette au Casino. Une France qui s'enthousiasme pour la droite du Rassemblement national aux élections européennes et au premier tour des élections législatives, mais qui récompense - en termes de sièges, pas de voix - la gauche de Mélenchon au second tour et exhume Macron, qui semblait mort mais qui réapparaît comme le gagnant d'un pari qui semblait risqué mais qui s'est avéré payant.

Le président sera-t-il celui qui distribuera les cartes au sein du gouvernement, même si Mélenchon insiste sur un changement radical? Pour l'instant, les marchés financiers rejettent le virage à gauche et c'est aussi un signal intéressant: on peut voter contre les marchés. En France, oui. En Italie, il semble que non.

Cependant, en profitant des marchés boursiers, Macron peut forcer ses nouveaux alliés gauchistes à larguer Mélenchon et ses alliés pour arriver à une coalition gouvernementale "de bon sens", toujours au service des marchés et des États-Unis. En concédant toujours plus aux vices privés, alors qu'il a déjà tout concédé, en favorisant les Français de différentes couleurs en échange de la poursuite de politiques économiques qui pénalisent les Français hors des grandes villes.

Et le Rassemblement national? La dédiabolisation n'a pas payé. L'option de bon sens et de modération n'a pas suffi. En revanche, Mélenchon a gagné précisément parce qu'il a choisi de ne pas modérer ses propos. La melonisation à la française s'est révélée erreur fatale. Les listes des macroniens et de la gauche dite "responsable" étaient déjà pleines de serviteurs de l'OTAN. Accepter les règles fixées par les adversaires ne suffit pas à se rendre présentable à leurs yeux. Plus vous concédez, plus ils vous demandent. Et, en bout de course, ils vous lâchent encore et toujours.

Le tiers des Français qui avaient choisi la droite aux élections européennes et au premier tour n'a pas pu résister à la pression du Front compact anti-lepéniste. Le pourcentage de voix a augmenté, mais malgré plus de 10 millions de voix (3 millions de plus que le Nouveau Front populaire et presque deux fois plus que les macroniens), les sièges ne sont pas tombés dans l'escarcelle, à cause du mécanisme électoral en vigueur et du front formé spécifiquement pour faire barrage à la droite. Un front qui n'a rien d'autre en commun que l'ennemi. D'autre part, l'imaginaire collectif se crée par des interventions quotidiennes non pas en politique mais en métapolitique. En construisant une nouvelle culture, un nouveau sentiment collectif. Avec la musique, la littérature, l'art, et même un journalisme de qualité. Là où la droite est toujours perdante parce qu'elle préfère les slogans, le désengagement (dédiabolisant), la défense des parasites qui votent ensuite pour d'autres.

dimanche, 07 juillet 2024

Macron-Brancaleone et Mélenchon-Brancaleone partent à la Croisade (antifasciste)

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Macron-Brancaleone et Mélenchon-Brancaleone partent à la Croisade (antifasciste)

Andrea Marcigliano

Source : https://electomagazine.it/brancaleone-alla-crociata-antifascista/

Permettez-moi d'apporter une précision immédiate. Je ne prétends pas être un expert de la politique française. L'un de ceux, si nombreux aujourd'hui, qui encombrent les médias et le web de leurs analyses. Et qui auraient sans doute du mal à trouver Orléans ou Bordeaux sur une carte.

Mais je suis un curieux. Et quand j'entends quelque chose, j'essaie, si possible, d'en vérifier le bien-fondé. Avec des données concrètes.

Ainsi, cette histoire de désistements entre le parti de Macron et le Nouveau Front Populaire de Mélenchon, annoncée à grand renfort de trompettes comme présageant la défaite de Le Pen, m'a mis la puce à l'oreille.

Et je me suis mis en quête de données. Du concret, du concret, et non pas des rêves, comme ceux de nos experts de salon.

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En attendant, qu'est-ce que c'est que ce Nouveau Front Populaire ? Qui, dans son nom, rappelle celui de 1936, celui de Léon Blum. Qui a conduit la France au désastre. Mais qui reste l'un des mythes (ratés) de l'antifascisme transalpin. Et, à y regarder de plus près, aussi de celui de notre pays cisalpin.

Il a été créé le 10 juin 2024. C'est-à-dire, pour être généreux. Et à la suite du succès du Rassemblement national aux élections européennes. Avec l'objectif affiché de rassembler toute, mais vraiment toute la gauche pour écarter la menace d'un "gouvernement fasciste".

Ce qui, soyons honnêtes, en tant que programme politique, est vraiment un peu...  peu.

Car il ne suffit pas d'être contre quelqu'un ou quelque chose pour dire que l'on a quelque chose en commun.

Et en effet, nous voyons qui s'est joint à nous.

Nous trouvons l'ancien PCF, le parti communiste. Ou ce qu'il en reste... très peu de choses. Et la galaxie fragmentée des socialistes. Plus ou moins démocratiques, plus ou moins dégénérés, héritiers de l'ère Mitterrand, aujourd'hui curiosité archéologique. Et aussi le POI, marxiste, ou plutôt trotskiste.

Et jusqu'ici...

Et puis il y a les Verts transalpins. Là aussi un archipel d'atolls dans le courant. Des écologistes, des socialistes écologiques. Des écologistes profonds (qu'est-ce que ça veut dire ?). Et même un parti de végétaliens.

Et, pour ne rien gâcher, des gaullistes de gauche (sic !), des nationalistes polynésiens, des radicaux de diverses extractions, des libéraux de gauche, des altermondialistes, des anticapitalistes, des régionalistes alsaciens, des nationalistes basques, des libertaires...

Sans oublier, bien sûr, l'univers syndical, complexe et conflictuel. De la CGT historique aux autonomes.

Voilà donc le NFP. Il n'est soudé que par la haine et la peur. Qui sont, bien sûr, de bonnes colles électorales. Mais... après cela ?

Sur quelle base pourraient-ils rester ensemble ?

Et surtout, comment pourraient-ils s'entendre avec le parti (personnel et plastique) de Macron ?

Des pacifistes avec des bellicistes ?

Des pro-russes déclarés avec des atlantistes en colère ?

Ceux qui descendent dans la rue contre la réforme des retraites avec celui qui l'a imposée ?

Les partisans des Palestiniens, et même du Hamas, avec celui qui va bras dessus bras dessous avec Netanyahu ?

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Franchement, l'armée de Brancaleone, en comparaison, apparaît bien plus homogène et disciplinée.

Ces résistances auront peut-être pour effet d'empêcher un gouvernement Bardella. Mais aucun gouvernement ne pourra jamais en sortir.

Macron s'en moque. Il vise le chaos parlementaire pour gouverner seul et sans être dérangé. Sans contrôle ni contrepoids.

À long terme, et probablement à court terme, cela pourrait avoir un effet dévastateur sur la société française. Un désordre ingouvernable et ingouverné.

Et cela ne peut que favoriser Marine Le Pen.

Dont l'objectif, ne l'oublions pas, n'est pas de faire de Bardella le chef du gouvernement. Mais d'entrer, en tant que présidente, à l'Elysée.

La Cinquième République française a échoué, voilà pourquoi

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La Cinquième République française a échoué, voilà pourquoi

par Enrico Colonna

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/approfondimenti/la-quinta-repubblica-francese-ha-fallito-ecco-perche-280842/

Rome, le 6 juillet - Après la débâcle du centre macronien aux élections européennes du 9 juin dernier, on a déjà parlé de l'échec de l'idéal de la Cinquième République française, c'est-à-dire de ce régime constitutionnel semi-présidentiel né en 1958 (en pleine guerre d'Algérie) dans le pays transalpin, sous l'impulsion du président du gouvernement de transition de l'époque, Charles De Gaulle. Mais ce qui est plus intéressant à noter, c'est que cet échec n'est pas seulement imputable aux récents désastres électoraux du bloc macronien ou à la montée du Rassemblement national de Marine Le Pen et de son dauphin Jordan Bardella : la Cinquième République était déjà morte depuis plus d'une décennie et nous ne nous en étions pas aperçus.

Qu'est-ce que la Cinquième République française ?

Tout d'abord, il est nécessaire de préciser de quoi nous parlons : ce qu'elle est, pourquoi elle est née et comment fonctionne la Cinquième République française. En résumant beaucoup, on peut dire que par Cinquième République, on entend l'ordre constitutionnel en vigueur en France depuis 1958. Les systèmes de ce type peuvent être énumérés en considérant comme Première République celle née de la déposition du roi pendant la Révolution, comme Deuxième celle née des soulèvements de 1948 avec la fin de la Monarchie de Juillet, comme Troisième celle née de la chute de Napoléon III pendant la guerre franco-prussienne de 1870, comme Quatrième celle née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (ne reconnaissant pas la République de Vichy comme légitime) et enfin comme Cinquième, toujours en vigueur, celle née de la réforme constitutionnelle gaulliste de 1958.

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La principale raison de cette réforme est l'éclatement de la crise algérienne. En effet, si la France avait déjà abandonné nombre de ses colonies, elle conservait encore fermement son contrôle sur l'Algérie, où une importante population européenne était fermement opposée à toute forme de décolonisation.

Le général Charles De Gaulle profite de cette crise pour mettre en place un nouveau système de gouvernement dans lequel le président de la République dispose de beaucoup plus de pouvoirs qu'auparavant. La première réforme gaulliste a été soumise à un référendum populaire qui a approuvé les changements constitutionnels avec plus de 79 % des voix. Par la suite, une nouvelle modification du mode d'élection du président a été approuvée en 1962.

Avec la nouvelle constitution, la France est passée d'un régime parlementaire à un régime semi-présidentiel, le président étant d'abord élu par un collège électoral, puis, avec l'amendement de 1962, le président étant élu directement par les citoyens au suffrage universel.

Comme on le sait désormais, compte tenu du retentissement médiatique massif de cette intense saison électorale transalpine, la France vote deux fois : pour le président de la République (un personnage doté d'un véritable pouvoir exécutif, et pas seulement d'une figure garante de l'ordre constitutionnel) et pour les 577 représentants de la chambre basse, l'Assemblée nationale. Pour l'élection de ces derniers, le système est similaire au système britannique : vous votez dans des circonscriptions et des districts individuels et le candidat qui obtient la majorité absolue (50 % + 1) l'emporte. Mais c'est assez rare, il suffit de penser qu'au premier tour de ces élections législatives, seuls 78 députés sur 577 ont obtenu la majorité absolue. C'est pourquoi, comme pour les élections présidentielles, il y a très souvent un second tour, auquel participent les candidats qui ont franchi un certain seuil. Ce seuil est fixe en théorie, mais en réalité il est mobile, car il varie en fonction du taux de participation, fixé à 12,5 % des électeurs inscrits (note : PAS des suffrages réellement exprimés). Dans le cas présent, compte tenu du taux de participation élevé, il y a plus de bulletins pour des triangulaires que de bulletins pour des duels (305 et 191 respectivement, plus 5 bulletins où quatre candidats seront en lice).

S'agissant d'un régime semi-présidentiel, le président gouverne avec des pouvoirs exécutifs réels qu'il partage avec le premier ministre exprimé par l'Assemblée nationale. Il s'ensuit que, telle que la Cinquième République a été conçue, il serait bon que le président gouverne avec un premier ministre issu de son propre parti. Sinon, on parle de "cohabitation", avec un président qui ne fait pas partie de la majorité exprimée par le premier ministre. Et cela semble être l'une des possibilités qui attendent le locataire de l'Elysée le 7 juillet. Rien de nouveau cependant, cela s'est déjà produit : par exemple dans les années 1980 avec Mitterrand et Chirac, mais il ne s'agissait pas d'une situation de conflit ouvert entre le président et le premier ministre, comme celle qui se dessine aujourd'hui. Dans le passé, la relation entre les deux était différente. En effet, lorsque Michel Debré, fidèle de De Gaulle, a théorisé la structure de la Ve République, il a raisonné sur la nécessité d'avoir un gouvernement centralisé qui réconcilierait les deux traditions politiques françaises : d'une part, la tradition monarchique puis bonapartiste, avec un président doté d'un véritable pouvoir exécutif, et d'autre part, la tradition jacobine et centraliste basée sur la diffusion de la puissance publique dans toute la nation, concrétisée par l'élection de l'Assemblée nationale.

Tel était l'idéal de la Ve République : un gouvernement stable et centralisé réunissant dans un même corpus juridique l'héritage des deux traditions politiques autour desquelles la France s'est articulée depuis la Révolution.

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Pourquoi la Constitution actuelle est morte bien avant Macron

Tant que De Gaulle était là (en fait, il semble que la Cinquième République ait été conçue comme si De Gaulle allait durer éternellement), ce système pouvait également fonctionner, avec un président fort en charge de la direction stratégique du pays et laissant les affaires plus "ordinaires" au gouvernement. Ce système semblait également fonctionner avec les successeurs, par exemple Georges Pompidou (déjà premier ministre sous De Gaulle) et François Mitterrand.

Mais les choses ont rapidement changé avec l'arrivée à l'Élysée de Sarkozy (Républicain) puis de Hollande (Socialiste). Avec eux, l'aura d'inviolabilité du président légitimé deux fois par le peuple, soit par l'élection directe, soit par le premier ministre, exprimé par l'Assemblée nationale élue par les citoyens, a commencé à disparaître. La figure du président en tant que garant de l'unité nationale, indépendamment des diatribes politiques, commence à s'estomper de plus en plus jusqu'à ce qu'aujourd'hui, dans la perception des citoyens, Monsieur le Président ne soit plus qu'un politicien parmi d'autres.

Lorsqu'Emmanuel Macron a gagné pour la première fois contre Marine Le Pen de l'ancien Front national (aujourd'hui Rassemblement national) en 2017, il a en fait gagné de loin, avec un bon résultat dès le premier tour et avec un pourcentage "bulgare" au second tour. À la fois en raison du discours habituel du front commun contre Le Pen, par lequel même l'électeur de gauche vote en "levant le nez" pour le candidat adverse (ou vice versa) afin d'éviter la victoire du Front national, et parce qu'il avait su se présenter (comme beaucoup à l'époque et pas seulement en France, il faut le dire) aux électeurs comme la nouveauté, comme l'alternative à l'ancienne politique. Et en effet, lors de ces élections présidentielles, les deux partis historiques, républicain et socialiste, n'ont obtenu que de très faibles pourcentages. Un succès, cependant, qui est monté à la tête du président nouvellement élu, qui a toujours voulu rester ferme sur ses intentions, même au détriment de ses alliés gouvernementaux, avec pour seul résultat de chercher son camp, tantôt à gauche (sur les droits civiques et l'environnement), tantôt à droite (sur l'immigration et le travail), afin de se maintenir en place. Or, il va de soi que si un gouvernement cherche à survivre politiquement en jonglant entre deux pôles, il ne parvient qu'à se décrédibiliser aux yeux de l'électorat et, surtout, à faire perdre leur sang-froid aux deux camps sur lesquels il s'appuie.

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Et la défiance envers l'attitude "nouveau De Gaulle" d'Emmanuel Macron s'était déjà manifestée lors des élections présidentielles de 2022 : si au second tour de 2017, Macron l'avait emporté avec presque deux fois plus de voix que Le Pen (66% contre 34%, grâce à l'idée du "front commun" anti-Le Pen), au second tour de 2022, il n'a dépassé les 50% que de huit points, obtenant un maigre 58% contre plus de 42% pour Le Pen. Cette même Le Pen qui n'avait obtenu qu'un peu plus de 23 % au premier tour : il est donc clair qu'à l'époque déjà, l'idée d'un "front commun" était de plus en plus mince.

La débâcle des dernières élections européennes n'a peut-être été que le coup de grâce pour un Macron qui, à force de vouloir être le président de tout le monde (un nouveau De Gaulle, pour être précis) risque de n'être le président de personne, avec encore trois ans de mandat à faire. Compte tenu de la situation, le choix de ce dernier verbe n'est pas fortuit, mais pour savoir si le bon choix lexical a été fait, il ne reste plus qu'à attendre les résultats du dimanche 7 juillet.

Enrico Colonna

jeudi, 04 juillet 2024

La France, gagner et ne pas gouverner. C'est la démocratie de la magouille...

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La France, gagner et ne pas gouverner. C'est la démocratie de la magouille...

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/francia-vincere-e-non-governare-e-la-democrazia-dellinciucio/

Vous faites 33% des voix, vous devenez le premier parti de France, vous coulez la coalition Connard qui dirige mal la France, mais pour le journal La Repubblica, vous n'avez obtenu qu'une demi-victoire. Et, pour une fois, même le mensonge n'est qu'une demi-victoire. Car le succès de Marine Le Pen, de Jordan Bardella et de leur Rassemblement national est total, en parfaite harmonie avec les sondages. Mais il est presque certain que la droite française ne gouvernera pas.

Ce sont les merveilles du système électoral transalpin, mais surtout les logiques de la démocratie parlementaire. Celle-ci récompense non pas le favori mais la capacité à passer des accords et à créer des coalitions pour gouverner.

D'un côté, donc, le second tour verra un boom des désistements entre le Front populaire et le cartel macronien. Tout à fait légitime, bien sûr. Car, pour eux, l'essentiel est de faire barrage à une droite qui, en France, n'a même pas les problèmes que connaissent les nostalgies italiennes qui effraient tant Lady Garbatella (= G. Meloni) et les siens.

Mais ce qui est gênant, c'est la suite. Au nom de la guerre contre Marine Le Pen et Bardella, Macron et Mélenchon vont devoir créer un gouvernement totalement dépourvu de points communs. Et être ensemble ne relèvera pas du compromis mais de la tricherie avec leurs électorats respectifs.

Le nouveau gouvernement "d'urgence républicaine" suivra-t-il la politique économique libérale et antipopulaire de Macron ou la bouleversera-t-il pour s'aligner sur les promesses du Front populaire ? Privilégiera-t-il la recherche de la paix en Ukraine ou poursuivra-t-il la recherche de la guerre nucléaire pour plaire au petit sycophante de l'Elysée ?

Il ne suffit pas de se réunir lors de la gay pride pour faire coexister, au moins en paroles, deux visions du monde totalement opposées. Ou alors il faudra simplement admettre que les visions opposées ne servent qu'à tromper les électeurs. Après cela, tout le monde sera sur le pont aux frais du contribuable.

 

mercredi, 03 juillet 2024

Le prochain vrai Premier ministre français

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Le prochain vrai Premier ministre français

par Giuseppe Masala

Source, L'AntiDiplomatico: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-il_prossimo_vero_primo_ministro_francese/29296_55534/

"L'inexorabilité d'Ananke nous rappelle que rien n'est dû au hasard dans la vie".

Sophocle

Nombreux sont ceux qui espèrent un changement dans l'orientation politique (notamment en matière de politique étrangère) de la France, que ce soit la droite de Bardella ou la gauche de Mélenchon qui l'emporte. Malheureusement, à mon sens, ce ne sont que de bons espoirs, destinés à partir en fumée face à l'inexorable état réel dans lequel se trouve l'économie française.

La situation de la France est d'être en faillite, comme l'atteste la situation financière nette du pays. Dès lors, quiconque se rend à l'Hôtel Matignon doit s'attendre à une petite visite du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau ("e tutt'cose", diraient les Napolitains avec leur capacité unique à se moquer des puissants) qui dira en substance : "Cher Président, notre situation financière nette s'est dégradée au cours des trois dernières années d'environ 100 milliards d'euros par an, dépassant désormais le chiffre de 900 milliards d'euros d'engagements. Cela signifie que nous sommes complètement dépendants des capitaux étrangers qui affluent dans le système national sous forme de prêts et d'investissements. Pour que la situation ne se précipite pas, il est essentiel que l'euro reste en place et que les Allemands et les Européens du Nord puissent continuer à déverser en France les capitaux excédentaires si nécessaires à notre survie et au maintien de notre niveau de vie. Dans le même temps, il est impératif que les riches émirats pétroliers du Moyen-Orient, à commencer par le Qatar, ne déversent pas leurs capitaux excédentaires hors de l'Occident et donc hors de la France. Enfin, il faut aussi rétablir un contrôle au moins partiel sur la Françafrique pour que le mécanisme du franc CFA continue à financer la France et que les entreprises françaises ne perdent pas ces débouchés indispensables pour ne pas voir la balance commerciale se dégrader...".

Le nouveau chef du gouvernement français convoque alors une foule de diplomates et de généraux et leur explique ce que le gouverneur de la Banque de France lui a expliqué. Les observateurs lui répondront à leur tour que... :

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1) Pour faire vivre l'Euro, il faut faire vivre l'UE et l'OTAN. Pour maintenir l'UE et l'OTAN en vie, il faudra gagner la guerre en Ukraine, sinon la désintégration sera inévitable. Cela est également dû aux sanctions dévastatrices qui ont frappé de plein fouet les pays commercialement liés à la Russie, en particulier l'Allemagne, qui a été le pays le plus touché à la fois en termes de coûts énergétiques et de perte de parts de marché, et qui pourrait également subir à l'avenir l'expropriation des énormes investissements allemands en Russie en représailles à la volonté de saisir les investissements russes dans l'UE, sans parler du sabotage du gazoduc germano-russe Nord Stream. Des épisodes qui, en cas de défaite de l'Ukraine (et avec elle de l'OTAN et de l'Occident), pousseront Berlin à couper les ponts et à quitter définitivement l'orbite occidentale (l'AfD propose d'ailleurs déjà ce débouché), marquant à terme la fin de l'UE et de l'euro.

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2) Afin de maintenir les investissements des "sultanats pétroliers" du Moyen-Orient en Occident et, par conséquent, en France, il sera nécessaire de bloquer la pénétration chinoise et russe dans la région, qui a déjà atteint des niveaux alarmants avec l'entrée des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite dans les BRICS. Sans compter qu'au cours des dernières années, des accords ont déjà été signés entre l'Arabie saoudite et la Chine pour payer le pétrole en yuans plutôt qu'en dollars : un véritable coup de grâce pour le pétrodollar et, par conséquent, pour le dollar en tant que monnaie standard pour le commerce international. Pour arrêter cela, il faut par tous les moyens déstabiliser le Moyen-Orient afin de favoriser un changement de régime en Arabie saoudite en destituant le prince régent Mohammad bin Salman et en le remplaçant par un autre, plus fidèle aux États-Unis et à l'Occident. Déstabilisation du Moyen-Orient déjà largement entamée grâce au chien de guerre israélien qui multiplie les provocations en commençant par la cruelle guerre de Gaza, en continuant par le bombardement insensé du consulat iranien à Damas, et en terminant par l'invasion probable du Liban dans un avenir proche. Autant d'actes préjudiciables pour Israël (qui jette les bases d'un nouveau siècle d'hostilité avec les Arabes) mais de la plus haute importance pour Washington, Londres et Paris qui, grâce au chaos généré, comptent bloquer la pénétration russe et chinoise dans la région.

3) Pour maintenir l'hégémonie sur la Françafrique et donc le mécanisme du franc CFA, il faudra déstabiliser les pays rebelles (pro-russes et pro-chinois, comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et l'Algérie) en armant les guérillas et en intervenant si nécessaire directement ou par l'intermédiaire d'Etats encore amis (comme le Maroc et la Tripolitaine, c'est-à-dire la partie de la Libye fidèle à l'Occident).

En un mot, le prochain chef du gouvernement français (quel qu'il soit) devra continuer à faire tout ce que Macron fait actuellement, la seule chose qui peut changer étant la stratégie de communication et quelques mesures cosmétiques en politique intérieure pour satisfaire les électeurs.

La vérité est que la situation matérielle de "pré" faillite (il faut regarder les "comptes nationaux", pas les "comptes d'état", ce sont deux choses différentes...) qui, comme une épée de Damoclès, pèse sur Washington, Paris et Londres, conduit ces trois pays à avoir les mêmes politiques. Il n'y a pas de meilleure alliance de fer que celle dictée par Ananke, la déesse de la nécessité et du destin.

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jeudi, 27 juin 2024

Le grand bazar hexagonal

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Le grand bazar hexagonal

par Georges FELTIN-TRACOL

La déflagration des législatives anticipées décidées au soir du 9 juin recompose un paysage politique hexagonal désormais électrisé. Se confirme aussi l’existence de trois ensembles électoraux antagonistes aux contours mouvants et inégaux.

La « coalition nationale » aimantée par le Rassemblement national (RN) accélère la décomposition des Républicains (LR), ce centre-droit progressiste chiraco-sarkozyste. LR sont depuis longtemps divisés en écuries présidentielles rivales : Nous France de Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de-France, Nouvelle Énergie du maire de Cannes, David Lisnard, Soyons libres ! de Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France ou Du  courage ! du député du Lot Aurélien Pradié. L’alliance conclue entre Éric Ciotti, toujours président LR, et le RN a provoqué la colère de ces personnalités ainsi que celle de Gérard Larcher, le président du Sénat, de Laurent Wauquiez, le président du conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, et de Bruno Retailleau, le président du groupe des sénateurs LR. Tous ces critiques adoptent un comportement suicidaire digne de la secte de l’Ordre du Temple solaire.

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Ils se pensent toujours en quatrième force à la fois opposée au RN, à la gauche et au macronisme. En réalité, dans des départements (Hauts-de-Seine, Yvelines, etc.), se nouent entre les caciques LR ou centristes et les cadres de la Macronie des accords électoraux favorables tantôt aux uns, tantôt aux autres. Marqués par un anti-lepénisme primaire et obsessionnel, les dirigeants LR anti-Ciotti s’illusionnent sur leur audience véritable. Certes, ils gardent une emprise notable sur les collectivités territoriales, mais ils n’intègrent pas que les élections européennes sont le troisième gadin consécutif après 2017 et 2022 sur quatre élections nationales.

Les temps changent. Le RN a acquis un poids électoral indéniable. En dépit de sa ligne sociale-populiste « ni gauche, ni droite », il bouleverse les équilibres politiques et entreprend la satellisation des « droites » conservatrice et identitaire. Il y aurait eu « union des droites » si ces forces s’équivalaient à peu près aux élections. Or, entre les 31,37 % de Jordan Bardella aux européennes, les 7,25 % du LR François-Xavier Bellamy et les 5,47 % de Marion Maréchal, le RN transforme son nouveau partenaire LR en aile gauche du marinisme, et Reconquête !, en aile droite, sans oublier la frange souverainiste.

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La période repoussoir est finie. Dans cette coalition nationale se présente dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort l’ancien chroniqueur de CNews et ex-chevènementiste Guillaume Bigot. Sociétaire de l’émission « Bistrot Libertés » aux premiers temps de TVLibertés alors qu’il suivait des cours de droit à l’université, Pierre Gentillet, l’avocat qui défend Academia Christiana, est candidat dans la 3e circonscription du Cher. Rédacteur trentenaire à Éléments, auteur de quelques essais et invité régulier à Radio Méridien Zéro, Rodolphe Cart est candidat suppléant dans la 2e circonscription de Paris.

À terme, la formation LR éclatera vers trois directions différentes : une intransigeance programmatique dépassée qui croit encore à un avenir bien hypothéqué, le ralliement au RN et à ses partis-satellites (Les Localistes, la Droite populaire, le RPR reconstitué) et l’apparition des macronistes de la dernière heure. Le parti Horizons de l’ancien premier ministre Édouard Philippe se prépare à jouer le rôle de sas parfait dans l’accueil de ces derniers.

Cette perspective déséquilibre le groupe central qui entend regrouper la gauche sociale-démocrate, les écologistes de marché, les centristes, les progressistes sociétaux et la pseudo-droite républicaine dans l’extrême centre. Des dissensions la traversent toutefois. Présentant des candidats sous sa propre bannière, Édouard Philippe déclare en public que la dissolution a tué la majorité présidentielle. Les partis de centre-gauche associés à Renaissance (En Commun et Territoires de progrès) et le MoDem de François Bayrou s’irritent de cette droitisation en marche. Par ailleurs, maints candidats du président écartent le portrait d’Emmanuel Macron sur leurs affiches, preuve de son discrédit auprès de ses propres troupes prises en tenailles entre le nouveau bloc national et la NUPES ressuscitée.

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Elle s’appelle maintenant le Nouveau Front populaire (NFP). Cette alliance électorale s’étend bien au-delà de la bande des quatre (La France insoumise, les socialistes, les Verts et les communistes) puisqu’elle engage Génération.s de Benoît Hamon, Génération Écologie de Delphine Batho, Nouvelle Donne, Place publique, les trotskystes du Parti ouvrier indépendant et d’autres formations groupusculaires (le Parti pirate, le Mouvement républicain et citoyen, l’Union démocratique bretonne…) sans compter les associations subventionnées (Oxfam – France, Greenpeace – France, la Fondation Abbé-Pierre, etc.) et les syndicats dont la CGT, la FSU, la CFDT et SUD. En quelques heures et après bien de vives discussions, ce NPF a produit un programme gouvernemental maigrelet avec quelques beaux délires sur le gendérisme. D’autres propositions effarantes doivent s’élaborer plus tard. La « parité sociale » par exemple ? Après la parité obligatoire sur les listes de candidats entre les hommes et les femmes, la parité sociale impliquerait la présence sur chaque liste d’un certain pourcentage d’ouvriers et d’employés. À l’heure du harcèlement démocratique pour les anticonformistes, il sera difficile de monter des listes pertinentes.

Les quatre « Grands de gauche » se répartissent les circonscriptions tels des chefs mafieux réunis en Coupole (le conseil suprême de la pègre) qui se partagent espaces de chalandises illégales et activités lucratives illicites. Une fois les circonscriptions obtenues, chaque parti accorde son investiture à ses protégés et s’investit dans une lutte grotesque et délirante contre un fascisme fantasmatique. Le trotskyste Philippe Poutou du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) – courant L’Anticapitaliste – se retrouve candidat dans l’Aude. Dans les Yvelines, le NPF investit Aurélien Rousseau, ancien ministre macronien de la Santé. En Corrèze, François « Flamby » Hollande revient en politique. Dans la cité d’Avignon s’active pour un mandat législatif le tristement célèbre Lyonnais Raphaël Arnault, figure de proue de la Jeune Garde antifasciste que devraient étudier tous les psychiatres de France. Si cet assemblage hétéroclite est censé gouverner la France au 8 juillet prochain, l’incertitude demeure sur l’identité de leur futur premier ministre. En 1997, la domination socialiste faisait de son premier secrétaire, Lionel Jospin, le candidat naturel à Matignon. Aujourd’hui, le NFP se tait sur ce sujet crucial. Dans les coulisses émergent quelques noms : Philippe Poutou, Jean-Luc Mélanchon qui se tient en retrait et attend son heure, ou bien Flamby. Il se verrait bien chef du gouvernement d’union de la gauche dans une cohabitation avec son ancien secrétaire général – adjoint de l’Élysée. Il est fort plausible que la charge revienne à François Ruffin. Insoumis en rupture de ban avec le mélanchonisme, il se définit social-démocrate réformiste afin de convenir aux hiérarques socialistes. Ses propos et sa démarche plaisent aussi bien aux Verts qu’aux communistes. Installé à Matignon, le fondateur du journal Fakir proposerait certainement le Quai d’Orsay, les relations extérieures et les affaires européennes - avec le rang de ministre d’État ! - à François Hollande...

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Un gouvernement néo-Front dit populaire aurait à gérer dans l’urgence l’endettement faramineux de l’État, les sanctions à venir de la Commission de Bruxelles, le fiasco éventuel des Jeux olympiques de Paris 2024 et l’hostilité des marchés financiers planétaires. Dans un contexte d’appauvrissement bien réel, une multiplication des pénuries énergétiques, alimentaires, pharmaceutiques et sanitaires, des violences diverses croissantes et un désordre permanent, l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne constituerait dès lors une cible prioritaire pour le pouvoir néo-popu : persécutions policières fréquentes, lourdes condamnations judiciaires et ostracisme social frapperaient aussi bien les militants radicaux que les ciottistes, les librairies rebelles que les maisons d’éditions dissidentes, les auteurs que les revues accusées d’alimenter une « ultra-droite » la plus large possible.

La fin prématurée de la XVIe législature redistribue donc les cartes politiques. Le bouleversement ne s’arrêtera pas dans la nuit du 7 juillet. La nouvelle législature, la  XVIIe, effacera-t-elle la durée de la IIIe législature (1967 – 1968) qui fut en un an, un mois et vingt-sept jours la plus courte de la Ve République ? Elle risquera la dissolution dès la rentrée de septembre 2025 sauf si, entre-temps, le peuple se sera soulevé au nom des libertés concrètes et des identités natives. Par-delà le grand chambardement en cours, la France entre ainsi dans une phase révolutionnaire, révolutionnaire nationale et populaire bien entendu.      

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 121, mise en ligne le 25 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 23 juin 2024

France: le séisme du 9 juin

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France: le séisme du 9 juin

par Georges FELTIN-TRACOL

Au soir du 9 juin marqué par un désaveu cinglant de la majorité présidentielle macronienne et la victoire pour la troisième fois consécutive du Rassemblement national (RN), les dixièmes élections au Parlement de Strasbourg – Bruxelles provoquent la sixième dissolution de l’Assemblée nationale sous la Ve République. Malgré l’existence de procédures parlementaires rationalisées comme le célèbre article 49 – 3 qui affranchissent sous certaines conditions l’exécutif de la tutelle des députés, il devenait difficile au gouvernement de Gabriel Attal d’aborder avec sérénité les débats budgétaires de l’automne.

Les élections européennes sont considérées comme secondaires. À tort ! Ce n’est pas la première fois qu’elles bousculent la vie politique française. En 1984, le Front national de Jean-Marie Le Pen surgit avec 10,95 % des suffrages. Cinq ans plus tard, les Verts d’Antoine Waechter, tenant d’une ligne écologiste « ni de gauche, ni de droite », obtiennent 10,59 %. Les européennes suivantes consacrent le courant souverainiste représenté tour à tour par Philippe de Villiers (12,34 % en 1994), puis en 1999 par Charles Pasqua (13,06 %) et les chasseurs (6,78 %). Leurs succès électoraux souverainistes restent cependant éphémères.

Décidée par Jacques Chirac et son premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, la réforme du mode de scrutin des européennes consacre de grandes circonscriptions interrégionales. Ce découpage en ensembles hétéroclites favorise la désaffection des électeurs. En 2004, l’abstention est de 57,24%. En 2009, elle atteint 59,37%. Enfin, en 2014, elle plafonne à 57,57% ! Le retour à une circonscription nationale unique facilite au contraire la lisibilité des enjeux, ce qui explique le léger regain de participation civique tant en 2019 (49,88% d’abstention) que cette année (48,51%).

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Estimant que la France était déjà en campagne électorale depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron a finalement choisi de renvoyer les députés et d’imposer un calendrier électoral très serré. Son pari téméraire se révèle aussi pervers. Le chef de l’État a enfin annoncé qu’il resterait à l’Élysée, quel que soit le vainqueur de ces élections anticipées. Cela ne l’empêche pas de superviser avec entrain la campagne de l’extrême centre et de fustiger ses oppositions.

La dissolution de l’Assemblée nationale suscite en tout cas de formidables cacophonies. Parce qu’il évoque un accord électoral avec le RN, Éric Ciotti, le président des Républicains (LR), se fait virer de son propre parti, mais il n’accepte pas cette exclusion invalidée par la justice. Le président des sénateurs LR au Sénat, Bruno Retailleau, parle de trahison. Oublie-t-il qu’il a lui-même trahi pour le sarkozysme triomphant son mentor Philippe de Villiers ? Vrai illusionniste de l’économie, Bruno Le Maire, et Gérald « Dissolutor » Darmanin s’indignent du rapprochement patriotique conservateur, fort de leur expérience d’abandon des LR pour le camp macronien en 2017.

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Président par intérim du parti, l’euro-député François-Xavier Bellamy déclare avant de se raviser tardivement qu’il voterait pour un candidat RN dans la cas de figure d’un duel avec la gauche au second tour. Dans le même temps, les caciques locaux dans les Yvelines, dans les Hauts-de-Seine et ailleurs, négocient avec les macronistes sans déclencher la colère des responsables nationaux anti-Ciotti. Quant à Reconquête !, Marion Maréchal et ses proches délaissent Éric Zemmour et son mauvais génie féminin pour une hypothétique entente nationale.

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À gauche se construit un « nouveau front populaire » (NFP) autour des socialistes, des Verts, des communistes et des « insoumis ». Ces quatre formations oublient (provisoirement ?) les mots très durs prononcés au cours de la campagne des européenne. Ce cartel des gauches se déchire aussitôt sur la candidature de l’« insoumis » Adrien Quatennens (photo) à la députation dans le département du Nord malgré sa condamnation pour violences conjugales. Les pétroleuses féministes désapprouvent  l’investiture d’un des protégés de Jean-Luc Mélenchon. D’autres psychodrames éclatent au sein de la France insoumise avec la mise à l’écart des « frondeurs » du mélenchonisme (Raquel Garrido et son mari Alexis Corbière).

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La dissolution accélère la tectonique des plaques politiques. Par exemple, hostile à la NUPES, la présidente socialiste du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga (photo), incarnation selon la nouvelle euro-députée « insoumise » Rima Hassan de la « gauche coloniale », approuve ce regroupement. Le NFP se trouve dans une dynamique ascendante préparée par l’organisation, parfois non déclarée, de manifestations qui reproduisent le schéma de l’après-21 avril 2002. Ces manifestations anti-RN se concentrent dans les métropoles et bénéficient de l’appui des syndicats, des associations et des influenceurs sur les réseaux sociaux. Outre le précédent de 2002, ces manifestations rappellent celles des « Sardines » en 2019 - 2020 contre la Ligue de Matteo Salvini en Italie. Les « Sardines » gauchistes n’ont pas empêché l’accession au pouvoir de Giorgia Meloni.

Le NFP tait pour l’instant le nom de l’éventuel locataire de Matignon. Serait-ce l’ancien syndicaliste Laurent Berger, le député de la Somme François Ruffin, l’ancien président François Hollande ou bien Jean-Luc Mélenchon ? La question n’est pas anodine pour le lendemain du second tour.

S’échafaudent déjà quatre hypothèses plus ou moins réalistes. La première envisage la réussite d’Emmanuel Macron. Grâce à sa majorité absolue, il applique tout son programme libéral, progressiste, autoritaire et mondialiste. Il dispose d’une liberté complète pour intervenir militairement en Ukraine, voire pour modifier la Constitution et abolir la limite à deux mandats consécutifs de la présidence de la République. Mais cette éventualité reste quand même faible.

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Il est plus que probable que les élections des 30 juin et 7 juillet confirment et amplifient la fracturation de l’Hexagone en trois blocs antagonistes (l’extrême centre macronien, le NFP wokiste et cosmopolite, et la « coalition nationale »). Avec une majorité relative plus ou moins large et l’impossibilité de dissoudre l’Assemblée nationale pendant une année, la France s’englue dans une très grande instabilité politique que le parlementarisme rationalisé pourra en partie dépasser dans le cadre d’un gouvernement présidentiel avec, à sa tête, Gabriel Attal ou un autre proche d’Emmanuel Macron. Ce dernier conservera toujours l’initiative institutionnelle (référendum ou démission de son mandat). Il y aurait de la part des électeurs le désir ironique de ne rien changer.

Si la « coalition nationale » cristallisée par le RN remporte les législatives, la France entrerait dans une quatrième cohabitation pour une durée prévisible de trois ans. Jordan Bardella deviendrait le cinquième premier ministre d’Emmanuel Macron. Mais aurait-il les moyens de diriger le pays avec l’hostilité de l’Élysée, du Sénat, du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, de la Cour de cassation, de la Cour de justice de l’Union dite européenne, de la Cour européenne des droits de l’homme, des hauts-fonctionnaires, des syndicats, du patronat, des associations, des cultes et du Système médiatique d’occupation mentale ?

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Il existe une quatrième possibilité qu’il faut prendre en compte : la victoire du NFP. Les projections tirées du scrutin européen prévoient de nombreux duels entre le RN et le NFP. Toutefois, si l’abstention régresse, la coalition nationale, le magma gauchiste et l’extrême centre macroniste s’affronteront en triangulaires. Par-delà le succès plausible des gauches et en l’absence de tout nom candidat à Matignon, motif à de vives discussions internes, les fractures réapparaîtront au premier désaccord venu.

L’une des clefs du scrutin concernera le taux d’abstention. Nonobstant la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été, il est peut-être possible que la participation à ces législatives anticipées soit plus forte qu’en 2022. Quelle France se mobilisera-t-elle le plus, celle des anti-Macron ou bien celle des métropoles mondialisées et des banlieues ?  

Peu importe qui sera le nouveau chef du gouvernement. Il s’occupera d’un pays en faillite. Il se profile une situation à la grecque au lendemain des Jeux olympiques de Paris. Les JO d’Athènes en 2004 cachèrent un bref instant l’état catastrophique de l’économie hellène. La « Troïka » (Fonds monétaire international, Commission de Bruxelles et Banque centrale européenne) imposa aux Grecs des politiques d’austérité draconienne.

imagchgfpes.jpgIl y a dix ans, le géographe Christophe Guilluy inaugurait sous les moqueries de l’intelligentsia le concept de « France périphérique ». Ses analyses démontrent leur pertinence. Les actuelles turbulences politiques résultent d’une prise de conscience partielle et d’une politisation incomplète de cette France qui travaille et souffre en silence. La révolte de ce peuple périphérique va-t-elle s’accroître les 30 juin et 7 juillet prochains ou bien ne sera-t-elle qu’une banale mutinerie électorale ? Un fait est toutefois certain. Nous entrons dans un moment de chaos, de radicalité et de sécession.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 120, mise en ligne le 18 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 16 juin 2024

L'Entente, croquemitaine géopolitique

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L'Entente, croquemitaine géopolitique

Alexander Shirokorad

Source: https://geoestrategia.es/noticia/42768/historia/la-entente-no-es-el-primer-monstruo-geopolitico.html

Voilà que, 120 ans plus tard, un article paraît dans le Telegraph, signé par les ministres des affaires étrangères britannique et français, David Cameron et Stéphane Sejourné.

"Il n'est pas moins important pour nous aujourd'hui que pour nos prédécesseurs de mettre de côté les vieilles différences et d'établir une longue amitié, que nous célébrons aujourd'hui non seulement comme un rappel de l'"entente cordiale", mais aussi comme "un aperçu de la future Entente", déclarent les ministres à l'unanimité.

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Soldats français et nord-africains à Odessa, mars 1919.

Je voudrais rappeler que l'année dernière, lors d'une visite officielle à Paris, le roi d'Angleterre Charles III a commenté le "consentement cordial" en prononçant un discours au château de Versailles : "Les liens qui unissent nos peuples sont innombrables. Ils représentent la force vitale de notre accord sincère, inspiré par mon arrière-arrière-grand-père, le roi Édouard VII. Nous avons tous la responsabilité de renforcer nos amitiés afin qu'elles soient prêtes à relever les défis du 21ème siècle".

Comme on le voit, la tendance à recréer l'Entente est assez sérieuse, malgré la réputation ternie de cette structure géopolitique. Rappelons que pendant un certain temps, la Russie a également rejoint l'Entente, ce qui n'a pas empêché l'Angleterre et la France de soutenir les groupes d'opposition des grands-ducs et des députés de la Douma depuis 1915. Ce n'est pas un hasard si c'est l'officier de renseignement britannique, le lieutenant Oswald Rayner, qui a abattu Grigori Raspoutine.

Dans un article du Daily Telegraph, les ministres des affaires étrangères britannique et français, David Cameron et Stéphane Sejourné, appellent donc à la formation d'une "Entente renouvelée" pour lutter contre la Russie.

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Le 23 décembre 1917, un accord franco-britannique sur la division de la Russie en sphères d'influence est conclu à Paris. Depuis 70 ans, les historiens soviétiques répètent à la population que l'Entente n'a envoyé ses troupes en Russie que pour ramener l'ancien régime, remettre les usines aux capitalistes et leurs biens aux propriétaires terriens.

Mais le ministre britannique de la guerre, Winston Churchill, a été très franc : "Ce serait une erreur de croire que, pendant la guerre civile en Russie, nous avons combattu pour une cause blanche. Au contraire, les Blancs se sont battus pour nos intérêts".

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Soldats géorgiens à Sotchi (1918).

Notons qu'en 1918-1920, la Grande-Bretagne et la France ont aidé les Blancs, puis ont maintenu leur neutralité ou leur ont joué de mauvais tours. Mais il n'y a pas eu un seul cas où les troupes de l'Entente se sont battues contre les séparatistes. La situation de l'été 1918 en est un exemple. Les nationalistes géorgiens s'emparent de Sotchi et de Touapse. Anton Denikin, qui commandait alors l'armée des volontaires, se mit en colère et expulsa les Géorgiens de Sotchi. Cependant, l'Angleterre menace l'armée des volontaires d'une guerre si elle continue à avancer vers le sud.

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Octobre 1919. L'armée occidentale du lieutenant général Prince Avalov (photo) avance vers Riga. Les Anglo-Français transfèrent d'urgence des armes aux États baltes. L'escadre anglo-française ouvre le feu sur les troupes d'Avalov qui avancent. Une batterie d'artillerie hippomobile se précipite alors au bord de l'eau et tire à bout portant sur les croiseurs de l'Entente.....

Aujourd'hui, un monument a été inauguré sur la base navale lettone, avec une longue liste de "héros de l'Entente" tombés au combat, "victimes de la terreur blanche". N'est-il pas vrai qu'il n'y a rien à ajouter ?

En effet, l'Angleterre et la France n'ont pas eu besoin de la Russie tsariste, dénikinienne, soviétique ou autre. En 1918-1920, l'objectif de l'Entente était de désintégrer la Russie en autant d'États "indépendants" que possible. Je ne peux pas deviner comment, mais l'histoire des États baltes aurait pris un chemin complètement différent si l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie étaient devenues des républiques soviétiques non pas en 1940, mais en 1922.

Naturellement, l'objectif de l'Entente était une banale rapine. Personnellement, je considère que la campagne britannique "pour les zipuns" en Russie a été dans l'ensemble un succès. Ainsi, l'intervention britannique s'est amortie au moins une fois et demie grâce à l'exportation massive de pétrole, de minerais, d'or, de fourrures, au détournement de navires à vapeur, etc.

Mais surtout, l'Entente a donné naissance au prédateur traité de Versailles.

Immédiatement après la conférence de Versailles, le maréchal français Ferdinand Foch a déclaré : "Versailles n'est pas la paix, mais un armistice de 20 ans". Et lors de la conférence elle-même, le Premier ministre britannique Lloyd George a dit au Premier ministre français Georges Clemenceau, qui voulait inclure les terres habitées par les Allemands en Pologne : "Ne créez pas une nouvelle Alsace-Lorraine". Ainsi, le maréchal français et le Premier ministre britannique ont prédit avec précision le moment (1939) et la raison (Pologne) du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Dans le même temps, l'Angleterre et la France reprochaient exclusivement à leurs adversaires le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Mais au début de la conférence de Versailles, dans les quatre empires, à la fin de 1919, les dirigeants responsables du déclenchement de la guerre ont été exécutés ou ont fui le pays. Des personnes qui s'étaient opposées à la guerre à l'automne 1914 sont arrivées au pouvoir.

Alors pourquoi l'Entente n'accepterait-elle pas le plan de paix proposé par Lénine en novembre 1917 "sans annexions ni indemnités" ? Comment le caporal retraité Adolf Hitler aurait-il fini ses jours dans ce cas ? Artiste moyen ? Chef d'un parti d'une centaine ou de deux marginaux ?

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Supposons que le 9 novembre 1923 à Munich, lors de la fusillade lors d'une manifestation nazie, Hitler n'aurait pas été légèrement blessé, mais tué. Il existe d'ailleurs une version selon laquelle le garde blanc Scheubner-Richter (photo) aurait recouvert le Führer de son corps. Et alors ? Il n'y aurait donc pas eu de Seconde Guerre mondiale ? Bien sûr qu'il y en aurait eu une, mais avec un autre Führer : Ernst Röhm, Joseph Goebbels ou quelqu'un d'autre.

Et s'il y avait eu une unification des socialistes et des communistes aux élections de 1932, ils auraient obtenu 37,3 % des voix, alors que les nazis n'en auraient obtenu que 33 %. Ernst Thälmann serait peut-être devenu chancelier du Reich et les Juifs n'auraient pas été dans des camps de concentration, mais au Reichstag et au gouvernement. Mais la Seconde Guerre mondiale aurait quand même eu lieu.

Ainsi, jusqu'en 1934, les sociaux-démocrates autrichiens considèrent l'Anschluss comme leur principal objectif. À la fin des années 1920, Thälmann affirme que Hitler ne s'oppose que verbalement à l'Angleterre et à la France, mais qu'il est en réalité leur protégé.

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Ernst Thälmann (photo) déclare officiellement : "L'Allemagne soviétique ne paiera pas un pfennig de réparations.... Nous, communistes, ne reconnaissons aucune annexion forcée d'un peuple ou d'une partie d'un peuple à un autre État-nation, nous ne reconnaissons aucune frontière tracée sans le consentement de la majorité réelle de la population..... Nous, les communistes, sommes contre le démembrement territorial et le pillage de l'Allemagne effectués sur la base du traité de Versailles qui nous a été imposé par la force".

Ainsi, même si les communistes et les socialistes avaient gagné en Allemagne, la Seconde Guerre mondiale aurait quand même eu lieu. Mais dans ce cas, l'issue aurait certainement été différente.

Avec le traité de Versailles, les États de l'Entente ont jeté les bases d'une nouvelle Grande Guerre. C'était une conséquence inévitable des processus historiques. Mais toutes sortes de Hitler, Pilsudski, Mussolini, Thälmann, von Papen, Antonescu et autres ont été des accidents historiques. Ils ne pouvaient que modifier légèrement l'élan de la guerre et le cours des hostilités. Mais personne n'a pu les empêcher.

Et aujourd'hui, pour faire revivre l'Entente, il est nécessaire de porter un puissant coup de propagande aux mythes occidentaux. Il n'est pas nécessaire d'inventer quoi que ce soit. L'Entente a commis un crime monstrueux contre l'Allemagne, la Russie, la Chine, l'Indochine et d'autres pays d'Asie et d'Afrique.

La vérité sur les atrocités commises par l'Entente au 20ème siècle peut, sinon arrêter, du moins compliquer sa renaissance en 2024.

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Les « Algériens » exigent de la France repentance et compensations [1]. Ah bon ? Et de quel droit ?

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Les « Algériens » exigent de la France repentance et compensations [1]. Ah bon ? Et de quel droit ?

Pierre-Emile Blairon 

FLN : la haine de la France

Le FLN (Front de Libération Nationale) est arrivé au pouvoir en Algérie et s’y est maintenu jusqu’à aujourd’hui, non pas par ses actions en faveur du peuple « algérien » qui tente de survivre dans une misère noire (contrairement à ses élites corrompues qui, elles, vivent dans l’opulence) mais grâce à un seul mot d’ordre : la haine de « l’infidèle », qu’il soit païen (qu’il faut abattre sur-le-champ suivant les préceptes du Coran), ou qu’il soit chrétien ou juif (qui sont, comme l’islam, des religions du Livre, et bénéficiant de ce fait d’une certaine tolérance mais que l’islam peut - et doit -  soumettre à la condition inférieure de dhimmi). Cette haine religieuse va s’exercer encore plus radicalement à l’encontre du Français [2], que le pouvoir FLN a présenté comme un colonisateur cruel et sanguinaire, ressentiment méthodiquement instillé dans les cerveaux des « Algériens » sur la base du slogan initial : « La Révolution algérienne, un peuple au combat contre la barbarie colonialiste » et soigneusement entretenu depuis le départ des Pieds-Noirs il y a 62 ans ; autant dire que les jeunes « Algériens » n’ont aucune connaissance du passé du lieu où ils vivent [3], n’ont qu’une vision entièrement négative de la présence française en Algérie et ne disposent que d’un narratif étriqué de l’histoire de l’Algérie fondé sur la glorification des moudjahidin, les membres du FLN, parti unique et totalitaire au pouvoir depuis « l’indépendance » en 1962.

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Précisons qu’un moudjahid est un combattant pour la foi, islamique bien sûr, qui s’engage dans le djihad, la guerre sainte, ce qui nous donne une indication précise sur les réelles intentions des rebelles brusquement et férocement apparus sur le territoire de l’Algérie française en 1954 : c’était des islamistes, probablement manipulés par des puissances étrangères, jalouses de la vitalité de l’Empire français [4], qui se présentaient sous faux drapeau « nationaliste », prétexte d’autant plus invraisemblable que l’Algérie n’a jamais existé comme « nation » depuis le début des temps. Ce qui explique les guillemets dont ont été également entourés dans le présent article les termes « Algériens » et « indépendance ».

« Les Algériens considèrent Abd el Kader comme le père de la nation algérienne. Or, la nation algérienne n'existait pas plus du temps d'Abd el Kader, que la nation libyenne n'existe aujourd'hui... Il y avait dans la Régence d'Alger un grand nombre de tribus berbères et arabes (autour de 950), placées sous la domination des Turcs, nullement organisées en État, soumises à l'anarchie et aux dissensions permanentes. Elles n'avaient comme point commun que la religion musulmane. C'est la France qui "inventa" l'Algérie, créant le terme même d'Algérie qui n'existait pas avant 1830. C'est une décision du Ministre de la Guerre, le Général Schneider, qui fixa, le 14 octobre 1839 le nom d'Algérie, qui remplaça officiellement l'appellation « possessions françaises dans le nord de l'Afrique [5] ».

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Je vais, à ce stade de cet article, juste rappeler que la France est intervenue en Algérie en 1830, à la demande des puissances européennes, pour mettre fin à la piraterie qui avait ses bases le long des côtes barbaresques, le nom même de l’Algérie n’existant pas encore ; pirates arabes qui écumaient la mer Méditerranée en attaquant les bateaux de commerce pour les piller et réduire les équipages et les passagers en esclavage ou pour les libérer contre rançon ; les historiens ont compté jusqu’à 1.250.000 marins et passagers ainsi soumis et faits prisonniers dans ces comptoirs côtiers.

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Les premiers terroristes islamistes : le FLN

Arnaud Folch principalement, Eric Letty et Bruno Larebière ont effectué un remarquable travail de rétablissement de la vérité et de réinformation dans l’édition du hors-série n°21 de Valeurs actuelles du 23 octobre 2019 intitulé : Algérie française, les vérités interdites. Les sanglantes exactions de cette secte de fanatiques islamistes rassemblés sous la dénomination de FLN n’ont pas été édulcorées et encore moins cachées comme l’ont fait la quasi-totalité des médias français sur cette peu glorieuse page de l’histoire française dont la responsabilité incombe essentiellement au général De Gaulle.

A côté du FLN, les Talibans afghans, les coupeurs de tête Saoudiens ou les Ayatollahs iraniens apparaissent comme de doux agneaux.

Sous le titre Le vrai visage des "libérateurs", Arnaud Folch nous dépeint certains aspects de la barbarie de ceux qui sont toujours au pouvoir en Algérie : « C’est à une guerre de terreur que s’est livrée le FLN ; à son actif, entre 1954 et 1963: 200.500 morts, le FLN va multiplier les massacres. Ignorés par les "bien-pensants", mais confirmés par des notes et rapports "confidentiels".

1957_06_01.thumb.jpgEt Arnaud Folch relate quelques épisodes épouvantables de ce terrorisme hallucinant qui va d’abord s’exercer contre la population musulmane pour la soumettre contre son gré, puisqu’elle était majoritairement pro-française, puis contre la population européenne d’Algérie : « Les musulmans constituent l’immense majorité des victimes du FLN » ; ce sont des villages entiers qui seront rayés de la carte et leurs populations exterminées sauvagement, comme ce village de Melouza, le 28 mai 1957 : « Les rebelles les font sortir des gourbis par groupes de cinq, qu’ils abattent aussitôt à la mitraillette, puis ils pénètrent dans les maisons et, à la hache, à la pioche, au couteau, ils exécutent et mutilent tous les hommes et adolescents de plus de 15 ans. On dénombrera 301 cadavres et 150 blessés. Un villageois qui avait fait le mort au milieu d’un monceau de cadavres a dit que les assaillants criaient, avant d’ouvrir le feu : "fils de chiens, Vous avez aidé les Français, vous allez mourir !" (Newsweek) "Le sol était noir de sang et de cervelle, dont ceux du garde-champêtre Aïssa Dadou, auquel les hommes du commando "ont coupé les mains, fait sauter les yeux, puis l’ont tué ainsi que ses cinq enfants" ( Time magazine). »

Le FLN maintenait la stricte discipline de la loi islamique, la charia : les hommes qui ne la respectaient pas, par exemple ceux qui fumaient ou buvaient de l’alcool, avaient le nez, les lèvres et les oreilles coupées. Difficile, dans ces conditions, de continuer à proclamer sa foi en la valeur civilisatrice de la France et en ses bienfaits, n’est-ce pas ? Les « indigènes » seront pourtant nombreux à le faire.

La valise ou le cercueil

Côté européen, les égorgeurs ne sont pas en reste: 2300 hommes, femmes et enfants Pieds-Noirs enlevés et jamais retrouvés [6] (Ceci n’est pas tout à fait exact : certaines femmes enlevées ont pu être sauvées, tirées des griffes de leurs tortionnaires, mais devenues folles après avoir été réduites en esclavage et livrées à la prostitution dans des « centres de repos » – repos du guerrier – du FLN).

D’autre part, concernant les Pieds-Noirs qui ont été tués par les membres du FLN, en bien plus grand nombre que les disparus, 154 pages de photos ont été éditées dans un document officiel de 1957 appelé Aspects véritables de la rébellion algérienne concernant des centaines de meurtres horribles, hommes, femmes, enfants, décapités, écorchés vifs, mutilés, égorgés…

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Les harkis, ces soldats fidèles à la France qu’elle a lâchement abandonnés sur ordre de De Gaulle - en rejetant même à terre ceux qui avaient pu prendre place sur un bateau à destination de la France pour les livrer à leurs bourreaux - ont été volontairement sacrifiés ainsi que leurs familles: 150.000 personnes « ont été massacrées après le « cessez-le-feu » du 19 mars 1962 dans des conditions atroces : « Certains furent crucifiés sur des portes, les yeux crevés, le nez et les oreilles coupés, la langue arrachée, systématiquement émasculés », d’autres furent ébouillantés vivants, dépecés à la tenaille...

Et la France accueille actuellement, tous les jours, par milliers, les enfants et petits-enfants de ces barbares qui ont perpétré ces horreurs. Des individus élevés dès leur plus jeune âge dans la détestation de la France et des Français mais qui ne voient pas d’inconvénient à profiter de l’aide du peuple honni sur son propre sol, qui vont, pour beaucoup d’entre eux, coûter très cher à la CAF, aux services de santé, aux services de justice, à la "politique de la ville", aux services pénitentiaires, etc. S’il s’agit de restitution, la France doit, au plus vite, renvoyer en Algérie ses milliers de ressortissants délinquants, fichés S et ceux qui se sont vus signifier une obligation de quitter le territoire mais qui sont toujours présents sur notre sol. L’Algérie n’en veut pas ? Lorsque le FLN a expulsé un million de Pieds-Noirs en 1962, il ne leur a pas demandé s’ils voulaient bien partir : il leur a laissé le choix entre la valise et le cercueil. Le choix fut donc vite fait : en trois mois, il n’y avait plus de Pieds-Noirs en Algérie. La Méditerranée peut se traverser dans l’autre sens et pour les mêmes raisons.

Il faudra aussi que la France cesse d’accueillir dans ses hôpitaux les représentants de la nombreuse nomenklatura du FLN et leurs familles qui viennent se faire soigner aux frais de la princesse, incapables qu’ils ont été de mettre en place, ou simplement de conserver, un service de santé digne de ce nom en Algérie.

« Au titre de l’accord bilatéral du 27 décembre 1968, les Algériens bénéficient d’un régime dérogatoire plus favorable à leur immigration en France. Exemple d’avantage : la délivrance d’une carte de séjour de 10 ans leur est facilitée dans de nombreux cas » (Causeur, 17 mars 2021).

En France, sur le territoire métropolitain, les habituelles bonnes âmes de gauche – intellectuels, artistes, politiques, hommes d’église - ont servi, pour certaines, de porteuses de valises (remplies de billets) aux rebelles, les autres, plus nombreuses, cautionnant toutes ces horreurs par simple idéologie. Quelques noms ? Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, François Truffaut, Pierre Boulez, Alain Resnais, Simone Signoret, Françoise Sagan, Danièle Delorme, Clara et Florence Malraux (femme et fille du ministre), Lionel Jospin, Mgr Duval…

34656686.jpgL’œuvre de la France en Algérie

L’historien africaniste Bernard Lugan a, dans son livre L’Algérie, l’histoire à l’endroit, remarquablement décrit les diverses facettes de l’œuvre que la France a accomplie en 130 ans en Algérie ; il répondait déjà, en 2019, à une première tentative du gouvernement algérien visant à réclamer des indemnités à la France.

« Le 15 juillet dernier, montrant en cela qu’il n’est pas encore mentalement décolonisé, Mohand Ouamar Bennelhadj, membre essentiel du "Système" algérien puisqu’il est le secrétaire général par intérim de l’ Organisation nationale des moudjahidines, les "anciens combattants", a ainsi appelé le parlement algérien à voter une loi criminalisant la colonisation française. Il a en outre demandé que cette loi ouvre la voie à des "compensations", osant écrire que les Français ont "génocidé" les Algériens et que, après avoir pillé le pays, ils "n’ont laissé ici que des broutilles, des choses sans valeur".

« En 1962, la France a légué à l’Algérie un héritage exceptionnel et non des "broutilles" et des  "choses sans valeur", à savoir 54.000 kilomètres de routes et pistes (80.000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800.000 enfants scolarisés dans 17.000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français [7]), un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et de la semoule pour le couscous… Tout ce que la France légua à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même son nom lui fut donné par la France. Tout avait été payé par les impôts des Français. Daniel Lefeuvre a montré qu’en 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! »

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Comment Macron a-t-il réagi à ces demandes arrogantes provenant des caciques « algériens » ? Eh bien, il n’a pas réagi. Pourquoi ? Je vais vous donner un petit indice.

Dans un article bien tourné paru sur Boulevard Voltaire [8], le 20 mars 2022, Frédéric Sirgant a évoqué la thèse de deux journalistes de gauche, Emmanuel Rivoire et Yanis Mhamdi, selon laquelle « Emmanuel Macron, lors d'une visite à Alger pour sa campagne en février 2017, où il est reçu tel un chef d'État alors qu'il n'est même plus ministre, a rencontré des oligarques algériens, en même temps soutiens du régime, pour obtenir des financements pour sa campagne, qui lui faisaient alors cruellement défaut, en échange de son soutien au régime et à l'idéologie FLN»

Mémoires d’Empire [9]

Les Européens ont conquis le monde par terre et par mer, sans autre justification que le goût de l’aventure, de la découverte et de la conquête ; ils avaient dans la bouche le goût âcre de ces nouvelles terres qui vibraient sous le pas de leurs chevaux, si différentes de celle qui les avait adoptés, ou qu’ils avaient choisie, mus par ce que Spengler appelait le tact racique, ce tact, cette intuition spirituelle, qui a entièrement disparu chez nos contemporains ; croyez-vous qu’Alexandre, lors de son périple immense, avait en vue de soumettre les peuples des régions qu’il traversait pour des raisons d’ordre économique, qu’il s’adonnait à des petits calculs de petit bourgeois ?

Que les petits esprits souffreteux de notre fin de cycle qui hurlent à la mort dès qu’on leur parle d’Empire prennent la mesure de leur insignifiance et ferment le seul organe qu’ils ont de grand: leur bouche. De la même façon qu’ils méprisent la geste des grands explorateurs dont le récit a enchanté mon enfance, comme, pour ne citer que de grands Français, en vrac: Samuel de Champlain, Jean-François de Lapérouse, Jean-Baptiste Charcot,  Bertrand François Mahé de la Bourdonnais,  Louis-Antoine de Bougainville, Jacques Cartier, René-Robert Cavelier de La Salle, René Caillié, Pierre Savorgnan de Brazza, Louis Faidherbe, Jean du Plessis d'Ossonville, Pierre Belain d'Esnambuc, Charles de Foucauld…

9782080711755.jpg« Je ne crois pas que la France puisse songer sérieusement à quitter l’Algérie », avait proclamé en 1841 Tocqueville, de retour d’un voyage in situ. « L’abandon qu’elle en ferait serait aux yeux du monde l’annonce certaine de sa décadence. (…) Tout peuple qui lâche aisément ce qu’il a pris et se retire paisiblement de lui-même dans ses anciennes limites proclame que les beaux temps de son histoire sont passés [10]

Cette belle envolée concerne aussi les événements en cours en Nouvelle-Calédonie mais nous en parlerons dans un prochain article.

 

Pierre-Emile Blairon.

Notes:

[1] La partie française est ainsi invitée « à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres ». Les historiens français ont répondu que la liste allait être transmise à Emmanuel Macron pour que « les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible ». V.A du 29 mai 2024

[2] Jean-Pierre Lledo, Causeur du 1er novembre 2018 : « L’égorgement n’est pas un acte sauvage pour le combattant puisque sanctifié par l’islam : je suis venu à vous par l’égorgement, a dit Allah  (Abu Ya’la , hadith n° 7285.) »

[3] Ils pensent même que les immeubles haussmaniens qu’ont construits les Européens, encore debout, mais progressivement dégradés puisqu’ils ne bénéficient d’aucune restauration, ont été construits par les « Algériens » ; les mêmes doivent être persuadés que les bâtiments de style mauresque sont là depuis des siècles, alors qu’ils ont été édifiés par les Français à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, inaugurant ainsi un style bien adapté au pays. Voir les photos accompagnant le présent article.

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[4]  Et pour cause : la société CREPS découvrait en mars 1954, à 80 km au sud-ouest d'In Salah, à 1450 m de profondeur, le premier gisement d'hydrocarbures du Sahara : le champ de méthane du Djebel Berga.

[5] Jean-Pierre Simon, CDHA (Centre de Documentation Historique sur l’Algérie, Aix-en-Provence)

[6] J’ai moi-même failli être enlevé à l’âge de 10 ans ; Voir mon article sur ce même site sur la fin de l’Algérie française et le terrible massacre des Oranais pour « fêter l’indépendance » : Oran, 5 juillet 1962 : la fin d’un monde (7 juillet 2023). Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/05/o...

[7] Et il faut ici rappeler l’œuvre admirable effectuée par l’armée et les appelés pour instruire les populations dans des zones éloignées de tous services publics par l’intermédiaire des S.A.S. (Les Sections Administratives Spécialisées).

[8] https://www.bvoltaire.fr/macron-a-t-il-ete-finance-par-de...

[9] Ce titre pour rendre hommage à mon ami Michel Castillon, colonel de la Légion étrangère, qui a collaboré à l’ouvrage qui porte ce titre.

[10] Michel De Jaeghere, directeur du Figaro Histoire

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Les vanités du gaullisme et du souverainisme

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Les vanités du gaullisme et du souverainisme

Nicolas Bonnal

Il y a un mantra souverainiste en France en ce moment, lié au désespoir d’une petite partie de l’opinion (la majorité reste hypnotisée ou anesthésiée). Evidemment il est platonicien et ne risque pas d’accoucher dans la réalité.

On nous répète donc qu’en sortant de l’Europe on résoudrait tous nos problèmes. Or il me semble que cette Europe techno-jacobine dirigée par les Delors, les Breton et les Lagarde elle a été bien francisée. C’est Varoufakis qui me le fit comprendre dans son livre sur le minotaure (européen). Il écrivait même que la surclasse de hauts fonctionnaires français désirait entrer dans l’euro pour profiter du boom immobilier (celui des résidences secondaires notamment) qui s’ensuivrait.

Je ne vois pas en plus en quoi les énarques, Asselineau, Florian, Dupont-Aignan, etc., qui totalisent 1% à chaque élection (je sais, elles sont truquées…) et désirent le Frexit (on ne pouvait pas trouver un mot plus sexy et franchouillard que celui calqué sur le raté Brexit – voir Todd – des Britanniques, qui n’a profité qu’à la City, à l’inflation et aux migrants, comme annoncé par Valérie Bugault ?) dirigeraient la France mieux que les confrères énarques qui veulent rester européens. Tous énarques, tous souverainistes !

le_coq_heretique_autopsie_de_lexception_francaise-71933-264-432.jpgLa France c’est depuis des centaines d'années un coq hérétique, un pays centralisé, autoritaire, avec une armée de fonctionnaires, un administration qui marche plus ou moins bien, et depuis peu une dette et une immigration qui sont incontrôlables. Sur le reste on relira mon Coq hérétique (qui fut référencé par le Figaro, VA et par mon ami Laughland) et mes textes sur Marx (et son armée de fonctionnaires) ou Gobineau. Tiens, redonnons cet extrait, de Gobineau dans sa lettre à Tocqueville :

« Vous avez admirablement montré que la révolution française n’avait rien inventé et que ses amis comme ses ennemis ont également tort de lui attribuer le retour à la loi romaine, la centralisation, le gouvernement des comités, l’absorption des droits privés dans le droit unique de l’État, que sais-je encore ? L’omnipotence du pouvoir individuel ou multiple, et ce qui est pire, la conviction générale que tout cela est bien et qu’il n’y a rien de mieux. Vous avez très bien dit que la notion de l’utilité publique qui peut du jour au lendemain mettre chacun hors de sa maison, parce que l’ingénieur le veut, tout le monde trouvant cela très naturel, et considérant, républicain ou monarchique, cette monstruosité comme de droit social, vous avez très bien dit qu’elle était de beaucoup antérieure à 89 et, de plus, vous l’avez si solidement prouvé, qu’il est impossible aujourd’hui, après vous, de refaire les histoires de la révolution comme on les a faites jusqu’à présent. Bref, on finira par convenir que le père des révolutionnaires et des destructeurs fut Philippe le Bel. »

Et il résume, assez génialement je dois dire, le présent perpétuel des Français (Lettre de Téhéran, le 29 novembre 1856) :

"Un peuple qui, avec la République, le gouvernement représentatif ou l’Empire, conservera toujours pieusement un amour immodéré pour l’intervention de l’Etat en toutes ses affaires, pour la gendarmerie, pour l’obéissance passive au collecteur, à l’ingénieur, qui ne comprend plus l’administration municipale, et pour qui la centralisation absolue et sans réplique est le dernier mot du bien, ce peuple-là, non seulement n’aura jamais d’institutions libres, mais ne comprendra même jamais ce que c’est. Au fond, il aura toujours le même gouvernement sous différents noms… ".

La sortie de l’Europe ? Je lui souhaite du plaisir à la France avec ses casseroles de retraités, de branchés, de bobos, d’immigrés, de fonctionnaires, de chômeurs, de dettes, de DOM-TOM,  de règlements, et de sous-culture étatisée ad vitam…

Mais voyons pour le gaullisme. Le problème c’est déjà que tous s’en réclament : les huns et les autres si j’ose dire. Et la Marine à la peine  (qui se rapproche de Leyen maintenant, via Meloni, féminisme oblige), et le macaron, et les républicains, et les gauchistes, qui oublient que cette référence un peu usée tout de même a créé le parti (UDR, RPR qu’importe) qui a cautionné toutes les gabegies européennes, migratoires et socialistes. L’accélération de la chute française date moins de Mitterrand que de Chirac et son néo-gaullisme d’opérette (Chirac ridiculisa le pauvre Todd et sa fracture sociale) qui visait la Russie (réécoutez-le, bon Dieu) lors de la pitoyable reprise des essais nucléaires en 1996.

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Mais allons au fond et succinctement, quitte à choquer les ânes sensibles :

La surestimation du gaullisme certes ne frappe pas assez les bons esprits qui sont surtout des esprits distraits. Car De Gaulle, c’est la Libération et la Grandeur de la France, De Gaulle, c’est la prospérité et la voix de la France libre (bis), De Gaulle, c’est une époque bénie… Or dans les années soixante toute l’Europe en voie de destruction se développait. Elle était vraiment décadente cette Europe, quoiqu’en pense le poireau Aron. La vraie révolution culturelle avait lieu en Occident et pas en Chine : c’est le marxiste Eric Hobsbawn qui nous l’a démontré dans son âge des extrêmes. Sur les ratages du gaullisme pendant la guerre, lire et méditer l’indispensable Kerillis, lui-même héros de guerre, journaliste et expert militaire.

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En fait le gaullisme repose sur une hypnose collective proche de celle de 1789, de Napoléon ou de la République dont le Général se réclama toujours. Le Français adore être hypnotisé (comme l’Anglo-Saxon sa parèdre) et Macluhan le décrit très bien (la Galaxie Gutenberg, Edition Biblis, p. 399-408) dans ses chapitres sur le nationalisme, basés sur l’extraordinaire historien US Carleton Hayes.

Je n’ai aucune envie de m’étendre sur cette question qui mériterait un bon livre  – un de plus… Mais au moins rappelons les faits principaux :

– De Gaulle, c’est une Résistance et une Libération bâclées : voyez par exemple le livre de Kerillis, De Gaulle dictateur (mal titré hélas). De Gaulle c’est une malédiction portée sur l’extrême-droite collabo et une sanctuarisation de la Résistance dont se réclament tous les escrocs qui nous gouvernent. Ses Mémoires de guerre sont le livre de chevet jamais lu de chaque président. De Gaulle c’est aussi l’oubli de la trahison et de la désertion des communistes qui se sont chargés ensuite de l’épuration qui ne cessera jamais. J’aime la courageuse expression d’Audiard : « je suis un antigaulliste du 18 juin ». On brûle ses films ?

– De Gaulle, c’est aussi la trahison des pieds noirs et la perte brutale, sanglante et bâclée de l’Algérie (voyez les livres publiés par mon éditeur Dualpha notamment celui de Manuel Gomez). Le gâchis a été total, et on en paiera toujours le prix.

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– De Gaulle, c’est les Trente Glorieuses (disparition des paysans et mauvais traitements des ouvriers) et la destruction de la France rurale traditionnelle, la transformation et l’américanisation d’un Hexagone mué en France défigurée pour reprendre le titre d’une émission célèbre de Michel Péricard (photo), lui-même gaulliste. Comparez Farrebique et Biquefarre. Voyez mon livre sur la destruction de la France au cinéma.

– De Gaulle, c’est aussi le début de l’interminable immigration africaine qui suit la décolonisation ratée – Audiard s’en moque dans son libertaire et jubilatoire Vive la France. Les cinéastes ont bien vu les maléfices en œuvre sous de Gaulle : voyez Weekend ou Deux ou trois choses de Godard sans oublier Alphaville ; voyez Play Time de Jacques Tati, le début de Mélodie en sous-sol…

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– Sur le plan des Français, on voit une détérioration du matériel humain: société de consommateurs, d’assistés, de téléphages et d’automobilistes. L’enlaidissement du pays modernisé entraîne l’enlaidissement des gens, la fin de l’élégance parisienne et le déclin de la culture française. Voyez Debord qui rejoint Pierre Etaix ou Jacques Tati. Et ne parlons pas de mai 68, de l’explosion de la pornographie et de la destruction finale de Paris sous Pompidou, ancien laquais de Rothschild (pour ceux qui se plaindraient de l’autre). De Gaulle nous laissa aussi Chirac et Giscard…

– Déclin de la culture? Lisez mon livre sur la comédie musicale. Paris enlaidi cesse d’influencer ou d’inspirer les créateurs américains. Eric Zemmour – et j’y reviendrai – en parle très bien dans son livre sur la Mélancolie française: Malraux a tourné le dos à la France traditionnelle (Chirac aussi avec ses arts premiers) et africanisé notre culture. Sinistre politique de l’Etat culturel livré au gauchisme (dixit Debré lui-même) via les MJC.

– Enfin sur le plan de la vie politique, on souffre de cette catastrophique constitution et des éternels effets du scrutin majoritaire. On a Macron et on le garde. On a créé la constitution la plus dangereuse du monde et on continue de la défendre…

– Politique étrangère ? On a gardé l’Otan, l’Europe : quant à la politique arabe… Le Québec libre aussi aura fait long feu. Le tiers-mondisme diplomatique héritier pathétique de la décolonisation ne mena nulle part. Mais il énervait les Américains…

– On relira avec intérêt notre texte sur Michel Debré qui voyait l’effondrement français arriver avec cette Cinquième. De Gaulle œuvra en destructeur ET en fantôme.

images.jpgMais De Gaulle comprit le piège ; et j’ai décrit cette prise de conscience du premier concerné, le général lui-même. Je me cite alors :

De Gaulle échoue – mais il en ressort qu’on ne pouvait qu’échouer. Sur le referendum – sa porte de sortie comme on sait – nous sommes clairement informés (citation déjà reprise par Philippe Grasset) :

«J’expose au Général que le but de ma visite est de préciser les conditions qui peuvent permettre le succès, du référendum. Interruption du Général : « Je ne souhaite pas que le référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n’y a plus rien à faire et en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes les sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait, pas plus qu’on ne pouvait faire quelque chose contre la rupture du barrage de Fréjus. Il n’y aura bientôt plus de gouvernement anglais; le gouvernement allemand est impuissant ; le gouvernement italien sera difficile à faire; même le président des Etats-Unis ne sera bientôt plus qu’un personnage pour la parade.

Le monde entier est comme un fleuve qui ne veut pas rencontrer d’obstacle ni même se tenir entre des môles. Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin (p.112). »

On répète parce que c’est merveilleux :

« Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin. »

Allez, on se rassure : l’héritier Debré fit 1% des voix aux présidentielles de 1981.

md31460760742.jpgC’est Douglas Reed, l’auteur de la Controverse de Sion qui avait dit une très bonne chose sur la France après l’opération tragi-comique de Suez en 56 : c’est la terre du fiasco récurrent.

 « La France n’avait pas plus à perdre, malheureusement, que la dame dans la chanson de soldat qui « avait encore oublié son nom » : par sa révolution, la France restait la terre du fiasco récurrent, à jamais incapable de se relever de l’abattement spirituel où elle se trouvait. Pendant 160 ans, elle essaya toutes les formes de gouvernement humainement imaginables et ne trouva de revigoration et de nouvelle assurance dans aucune. »

Et en route pour un énième front républicain des gauchistes au service du pouvoir financier…

Sources principales :

https://www.dedefensa.org/article/tocqueville-et-gobineau...

https://www.dedefensa.org/article/debre-et-le-general-fac...

Cliquer pour accéder à Douglas%20Reed%20-%20La%20Controverse%20de%20Sion.pdf

https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/europeenn...

 

De la limitation du nombre des candidatures

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De la limitation du nombre des candidatures

par Georges FELTIN-TRACOL 

Les élections européennes du 9 juin sont maintenant derrière nous. Il est cependant prématuré d’en tirer des conclusions tant en France qu’à l’échelle continentale. Avant la fin de la présente saison, votre chronique préférée y reviendra sûrement. Intéressons-nous plutôt aujourd’hui à un élément de langage lié à ce scrutin passé inaperçu qui indique un nouvel infléchissement vers un despotisme bien-pensant.

Pour ces élections, l’électeur français pouvait choisir entre trente-huit listes. Cette profusion a suscité des reportages partiaux sur un point de détail qui a pris une importance himalayenne. Des journalistes ont volontiers répercuté l’ire des maires à propos de l’affichage légal. Le code électoral exige en effet un nombre de panneaux équivalent au nombre de listes en lice posés près de chaque bureau de vote. Ces panneaux, souvent métalliques, sont aussi en bois.

Les édiles constatent à l’antenne que bien des panneaux installés restent vierges d’affiche, car de nombreuses listes n’ont pas les moyens financiers pour en imprimer et les coller. Les élus locaux hurlent alors au gaspillage des finances publiques. La médiacratie répercute et accentue leur indignation sélective.

Des chroniqueurs suggèrent de mettre en œuvre la vieille proposition d’Emmanuel Macron en faveur des listes européennes. Faut-il comprendre que les Français et les Allemands occuperaient les cent premières places ? Pour qu’il soit effectif, ce projet pourrait s’inspirer des élections régionales françaises avec des collèges départementaux et le nom du candidat à la présidence du conseil régional écrit en gras. À partir de cet exemple, on peut imaginer un bulletin de 720 noms répartis en vingt-sept ensembles nationaux, soit 81 sièges pour la France et 6 pour Malte, et, en prime, le nom du candidat à la présidence de la Commission de Bruxelles. Cette procédure risque toutefois de bouleverser les habitudes électorales de l’Italie ou de l’Espagne.

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Il s’esquisse dans l’Hexagone une autre solution assez effarante. Le sénateur de l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen (photo), a déposé le 3 mai dernier une proposition de loi qui entend restreindre le nombre de listes aux élections européennes de 2029. Si ce texte était adopté, ce qui n’est pas encore le cas, une liste ne pourrait se présenter aux suffrages des électeurs que si elle a recueilli au moins dix mille signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales dans un seuil minimal de cinquante départements et collectivités d’outre-mer, soit une moyenne de deux cents signatures par département. Il reviendrait ensuite au Conseil constitutionnel de certifier la validité des signatures et de publier la liste officielle des listes aptes à concourir.

On sait déjà que les élus, les maires en particulier, rechignent en général à parrainer un « petit » candidat à l’élection présidentielle, surtout depuis que l’anonymat a été levé. Or, par son arrêt de 2021, le Conseil d’État a autorisé les autorités à ficher toute personne d’après ses opinions politiques et syndicales, ses convictions religieuses et philosophiques ainsi que ses données médicales. La récolte des signatures favoriserait-elle finalement le fichage par la place Beauvau ? « Forteresse Europe » de Pierre-Marie Bonneau, « France libre » de Francis Lalanne et Dieudonné et « L’Europe, ça suffit ! » de Florian Philippot auraient-elles pu se présenter si ce filtrage s’était appliqué ?

Outre le risque de fichage, les potentielles signatures de soutien populaire risqueraient de subir des campagnes de « harcèlement démocratique » ou de « dénigrement républicain » théorisées dans les années 1980 par le socialiste Jean-Christophe Cambadélis à l’encontre des militants du Front national. Un individu signataire d’une listes non conforme verrait son compte bancaire fermé sans aucun motif valable, recevrait un blâme de son employeur, voire pâtirait d’une mort professionnelle et/ou sociale. Ce qui se déroule actuellement en Allemagne et en Belgique francophone avec des restrictions draconiennes à la liberté de penser politiquement la dissidence parviendra tôt ou tard dans l’Hexagone. Pierre-Jean Verzelen appartient au groupe Les Indépendants – République et Territoires, une formation charnière liée à l’alliance majoritaire centriste – Les Républicains qui compte en son sein des élus d’Horizons, le parti de l’ancien premier ministre macroniste Édouard Philippe.

Le sénateur Verzelen tente de se justifier. Son texte empêcherait de « laisser se présenter des personnes qui n’auront même pas les moyens d’imprimer leurs bulletins de vote ». Il oublie (ou semble oublier) qu’il est désormais possible d’imprimer chez soi le bulletin souhaité. Quand le Sénat sortira-t-il enfin de l’ère préhistorique ? Il explique par ailleurs que cette dispersion de listes favorise l’abstention. Contre-vérité flagrante ! En 2019, la participation en France était de 50,12 %, soit une hausse de... 7,7 points.

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Le concours aux solutions farfelues ne s’arrête pas là. Le sénateur centriste du Tarn, Philippe Folliot (photo), veut lui aussi soumettre à ses collègues la possibilité d’élire les députés européens dans quatre-vingt-une circonscriptions au scrutin majoritaire. L’élection s’opérerait dans chaque département ou dans des regroupements de départements faiblement peuplés. Ce sénateur a dû renoncer à monter une liste en connivence avec le maire divers-droite de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromentin. Sa proposition, gage d’une frustration certaine, contrevient aux traités européens qui obligent l’usage du scrutin proportionnel pour garnir le Parlement européen.

Le scandale des européennes de 2024 n’est pas le très grand nombre de listes. Le vrai scandale concerne les conditions audio-visuelles de la campagne électorale. Dans le cadre de la campagne officielle de deux semaines sur les chaînes de la télévision publique d’État, maintes listes ne bénéficient que d’une minute trente. Quant aux débats sur les plateaux TV, sauf cas exceptionnel, pourquoi le communiste Léon Deffontaines est-il invité et non pas la candidate animaliste Hélène Thouy ? On peut rétorquer que les communistes disposent de deux groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ne faudrait-il pas imposer un temps d’antenne proportionnel inversé pour les listes qualifiées de « marginales » ?

L’autre honte porte sur le financement des affiches et des bulletins de vote. Au lieu de financer chaque année les principaux partis politiques représentatifs, l’État ferait des économies substantielles en prenant à sa charge le matériel électoral et de propagande. Cette simple mesure d’égalité ne mobilise pas les sempiternels zélotes de l’égalitarisme. Ces derniers rêvent encore d’un bipartisme délétère autour du social-libéralisme de centre-gauche mondialiste et du libéralisme social de centre-droit atlantiste à l’instar des États-Unis d’Amérique où les candidats non affiliés aux deux grands partis officiels (républicain et démocrate) ont d’énormes difficultés pour se présenter.

La diversité tant célébrée dans la vie quotidienne et même jusque que dans la dimension privée n’existe pas en politique qui devrait être pluraliste et hétérogène. Les détracteurs de la multiplicité des listes aux élections européennes ne se rendent pas compte qu’ils alimentent ainsi une abstention massive et préparent à terme un inéluctable séparatisme. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 119, mise en ligne le 14 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.

mercredi, 12 juin 2024

Macron : acculé ou fin stratège ?

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Macron : acculé ou fin stratège ?

Pierre-Emile Blairon

Certains de nos lecteurs, que nous savons perspicaces, auraient tendance à répondre : les deux, mon colonel !

Pour ma part, je répondrais plutôt : ni l’un ni l’autre ; je pense qu’il suit, imperturbable (avec une constance qui suscite mon admiration) le cahier des charges qui lui a été soumis bien avant sa première investiture en tant que Président de la République française et qu’il s’y tient depuis sans faux pas, et d’une manière exemplaire, tout au moins du point de vue de ceux qui le guident, à savoir la destruction systématique de notre pays et la disparition de ses habitants par tous moyens.

Soumis par qui ? Guidé par qui ? Je suppose : par l’Etat profond étatsunien, par la CIA, par les caciques de Davos, le FMI, l’OMS, l’Otan, von der La Hyène, par les Illuminati, voire par le diable.

Pierre Cassen, déjà plus fin observateur que la plupart des commentateurs, fait une bonne analyse quand il dit qu’il ne faut surtout pas sous-estimer les talents de manipulation de Macron  ; mais, à mon avis, Pierre Cassen fait juste une petite erreur sur le degré de perversité de Macron qui est encore supérieur à ce qu’il décrit, d’une part, et, d’autre part, sur le degré d’intelligence machiavélique de ceux qui le manipulent pour qu’il nous manipule.

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On peut imaginer ce scénario : il fait représenter son parti par la gourdasse Hayer pour qu'elle fasse le score minable prévu depuis le début et il fait élire son dauphin (et celui de Davos ?), celui qui pourrait servir ses intérêts, Bardella, puis il organise de nouvelles élections législatives pour pouvoir continuer à régner en cohabitation avec le chouchou du Système, l'homme élu par une bonne partie du peuple français mais aussi... par l'Ordre mondial, quitte à modifier l’article 6 de la Constitution pour lui permettre d’exercer un troisième mandat avec l’aval du futur Premier ministre Bardella et la caution des voix de ses partisans (bernés), à savoir 7.763.665 voix.

Ce garçon est tout indiqué pour complaire aux desiderata du Système représenté en France par Macron.

Juste un exemple concernant l’attitude à adopter à propos de la guerre en Ukraine :

« Le 22 mars sur France Info, Jordan Bardella déclarait soutenir "l'utilisation des bénéfices des avoirs russes pour financer l'effort de guerre en Ukraine" et même avoir porté la mesure "auprès du chef de l’État, qui y était d'ailleurs réticent, lors de la réunion des chefs de parti le jeudi 7 mars à l’Élysée". Pourtant, un mois plus tôt, l'élu RN ne votait pas en sa faveur lorsque le Parlement européen a été appelé à se prononcer sur la "nécessité d’un soutien sans faille de l’Union à l’Ukraine". « À Strasbourg, Jordan Bardella s’est abstenu lors du vote de cette résolution, aux côtés d’autres membres de son groupe Identité et Démocratie (ID), selon le procès-verbal du 29 février. Dans ce texte, adopté avec 451 voix, les eurodéputés ont réaffirmé "l’urgence de mettre en place un régime juridique solide permettant de confisquer et d’utiliser les avoirs d’État russes gelés par l’UE pour reconstruire l’Ukraine et indemniser les victimes de la guerre".

Le même jour, une autre résolution a été votée pour "soutenir les prisonniers politiques et la société civile opprimée en Russie", dans le sillage de la mort d’Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire. Cette fois, Jordan Bardella a voté pour, selon le procès-verbal. (Paru sur TF1 info le 2 juin 2024, Caroline Quévrain)

Les Français peuvent-ils faire confiance à quelqu’un qui dit tout et le contraire de tout selon les besoins du moment ?

Et ceci est d’autant plus grave qu’il s’agit de la vie de nos enfants qui pourraient être envoyés à la boucherie pour une cause qui ne nous concerne en rien, qui n’a d’autre but que de satisfaire les intérêts de l’Otan, de l’Amérique et d’un fonds de pension,  BlackRock, qui a déjà acheté une grande partie des terres ukrainiennes ; voulez-vous faire mourir vos enfants pour un fonds de pension ?

Que des Français puissent accepter cette ignominie me révulse.

Le philosophe Bruno Latour disait : « Le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux » ; et Bernanos écrivait, à la fin de la première guerre mondiale : "« La guerre m'a laissé ahuri, comme tout le monde, de l'immense disproportion entre l'énormité du sacrifice et la misère de I'idéologie proposée par la presse et les gouvernements. Et puis encore, notre espérance était malade, ainsi qu’un organe surmené. La religion du Progrès pour Iaquelle on nous avait poliment priés de mourir, est en effet une gigantesque escroquerie à l'espérance !... »

Que dirons-nous au lendemain de celle que Macron et ses acolytes (dont les "oppositions" contrôlées, comme le RN) veulent faire éclater ? Restera-t-il même quelqu'un pour en parler ?

samedi, 08 juin 2024

À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)

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À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)

par Georges FELTIN-TRACOL

La précédente chronique n°117 s’intéressait à la plupart des trente-sept listes présentes pour l’élection européenne du 9 juin prochain (cf.:http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/06/02/france-profusion-de-listes-pour-les-europeennes-2024.html ). Depuis se retrouve en lice une trente-huitième liste. En effet, le 23 mai dernier, le Conseil d’État validait « Liberté démocratique française » animée par Patrice Grudé.

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Les commentateurs politiques rangent cette nouvelle liste qui prône la démocratie directe parmi les héritiers des Gilets jaunes. L’intention est sympathique, mais sans démopédie effective et à l’heure des réseaux sociaux omniprésents qui phagocytent le temps de lecture devant un imprimé et de l’analphabétisme scolaire des jeunes générations, cet objectif louable se révèle irréaliste et même contre-productif. Il faut balayer l’image idyllique de la Suisse référendaire. Bien des votations marquées par une abstention élevée entérinent en Helvétie le politiquement correct.

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La liste de Patrice Grudé peut concurrencer « France libre » conduite par le chanteur Francis Lalanne avec l’humoriste Dieudonné à la troisième place. Tous deux souhaitaient faire des spectacles communs dans les salles Zénith de France. Le Régime a empêché cette représentation festive. Il a en revanche réussi à les réunir sur la même liste. « France libre » met en transe les journalistes de BFM TV quand les deux artistes se filment dans une cellule et que Dieudonné qualifie l’Europe de « fosse à merde ». En 2019, Francis Lalanne dirigeait déjà « Alliance jaune » qui se revendiquait des Gilets jaunes. Elle ne récolta que 121.209 suffrages, soit 0,54 %. Le parcours politique du chanteur vedette des années 1980 est sinueux. Longtemps proche de l’écolo-centriste Jean-Marc Governatori, Francis Lalanne a défendu en 2015 les immigrés clandestins sans-papiers. En 2022, excédé par la propagande cocotralalavidienne, il apporte sa voix à Marine Le Pen. Il sera intéressant d’observer le résultat de cette liste et de le comparer avec l’audience moyenne sur Internet de ces deux protagonistes.

Les souverainistes se présentent à ces élections en ordre dispersé. Une fois encore, l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau a déposé une nouvelle liste en faveur du Frexit. Il y a cinq ans, il obtenait 1,17 %. Mais peut-on se fier à un haut-fonctionnaire issu des réseaux de Charles Pasqua et qui, pendant l’élection présidentielle de 2017, faisait sa campagne avec les drapeaux français, de la Francophonie et de l’ONU ? François Asselineau est un souverainiste qui ignore tout impératif identitaire. En 2021, il déclarait que les Français fussent bien plus proches des Maliens que des Lettons. On en reste pantois…

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Militant dans sa jeunesse à Lutte ouvrière, né en Serbie alors yougoslave, Georges Kuzmanovic a monté la liste « Nous, le Peuple ». Ce proche de Jean-Luc Mélenchon dont il est le conseiller diplomatique en 2017 rompt un an plus tard avec La France insoumise parce qu’il exprimait son désaccord au sujet de l’immigration et du multiculturalisme. Ce fondateur de République souveraine collabore à Front populaire, la revue de Michel Onfray. Philosophe socialiste proudhonien qui récuse depuis 1992 le traité de Maastricht, Michel Onfray fonde en 2002 une université populaire à Caen en réponse au « traumatisme » du 21 avril et à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Vingt-deux ans plus tard, invité fréquent sur CNews, Michel Onfray tient des analyses aujourd’hui assez proches du « Menhir ». Preuve manifeste de son erreur de jugement politique. Georges Kuzmanovic s’inspire-t-il de l’Allemande Sahra Wagenknecht qui vient de créer un mouvement de gauche anti-immigration et anti-guerre ? On notera qu’au sein de « Nous, le Peuple » figurent le prince Murat et diverses personnalités néo-bonapartistes. Cette liste tente principalement à rassembler les nationaux-républicains de gauche.

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Son pendant à droite s’appelle « Rester libre » d’Édouard Husson (photo), historien et patron d’émission sur Radio Courtoisie. Il refuse toute avancée fédéraliste de la construction européenne. Il rejette en particulier le projet du Belge Guy Verhofstadt adopté par le Parlement dit européen sortant, qui donnerait à l’Union le statut d’État fédéral croupion des États-Unis d’Amérique et du sinistre Bloc occidental atlantiste.

La liste d’Édouard Husson concurrence celle des Patriotes de Florian Philippot qui a fait pour la circonstance une alliance avec l’ancien député sarkozysto-zemmouriste Jean-Frédéric Poisson, président de Via, la voie du peuple. Outre une réaffirmation inébranlable de promouvoir le Frexit, l’ancien numéro deux du Front national entend dépasser les 0,65 % de 2019. Il manifeste souvent contre les mesures cocotralalavidiennes liberticides, l’Apartheid avec le « pass » sanitaire et la paix immédiate en Europe. Florian Philippot n’a jamais ménagé sa peine en organisant des manifestations contre la tyrannie plus que balbutiante. Toutefois, à l’instar des listes mentionnées dans la présente chronique, le président des Patriotes pâtit de l’absence de relais dans l’audio-visuel et du dénigrement systématique des « chiens de garde » médiatiques qui osent le qualifier de « complotiste » ! Nul doute que Florian Philippot a démontré un vrai courage au cours des quatre dernières années. Cependant, son discours républicain nationiste fleure bon l’apologie centralisatrice des « hussards noirs de la IIIe République ».

Des listes exposées aujourd’hui, celle qui a le plus de possibilités d’obtenir quelques élus est Reconquête ! avec, pour tête de liste, Marion Maréchal. Cette dernière a montré au cours de cette campagne une belle pugnacité et un vrai talent dans la réplique incisive et percutante. Néanmoins, au risque de chagriner les amis de Synthèse nationale, voter pour cette liste n’est pas envisageable. Certains colistiers n’hésitent pas à traquer en région les militants les plus déterminés sous prétexte d’écarter de ce jeune parti tout profil un peu trop radical. Placé en quatrième position, Nicolas Bay, qui après son départ du RN siégeait chez les non-inscrits, a rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE). Ce groupe eurosceptique fondé par les tories britanniques et les Polonais de Droit et Justice (PiS), a une charte ouvertement atlantiste. Le Monde du 6 avril 2019 rapportait les propos de l’ancien président du parti européen CRE, le Tchèque Jan Zahradil, assurant que « Marine Le Pen n’est pas assez atlantiste et elle est trop protectionniste ». « Cela ne passerait pas en Pologne », expliquait pour sa part Ryszard Legutko, le chef de la délégation européenne du PiS, qui pointait aussi l’héritage politique de son père, Jean-Marie Le Pen. Ce sentiment a-t-il changé ? Il faut en douter d’autant que ni le libéralisme conservateur, ni le bellicisme atlantiste ne sauveront la civilisation albo-européenne de tous les périls actuels et à venir.

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La morne campagne de 2019 eut sa bouffée d’air frais apportée par la liste de la Reconquête de Vincent Vauclin, alors responsable de La Dissidence Française. Sans grands moyens, elle obtint 0,02 % (4569 voix sans compter les bulletins annulés pour divers motifs fallacieux). En 2024, la belle surprise s’appelle « Forteresse Europe » de Pierre-Marie Bonneau. Précisons à toute fin utile que l’avis du chroniqueur n’engage ni Radio Méridien Zéro, ni les revues et sites auxquels il a l’honneur de contribuer. Il s’exprime maintenant à titre strictement personnel.

La liste de Maître Bonneau synthétise les propositions des autres listes vues précédemment. Elle les sublime même sur la voie cohérente de l’indépendance nationale, de l’enracinement dynamique, de la justice sociale et de la liberté médicale. Son intitulé n’est-il pas d’ailleurs un clin d’œil à l’« Europe cuirassée » de Maurice Bardèche ? Ajoutons que son symbole est superbe. Cela change des logos abscons. Le programme de « Forteresse Europe » a une tonalité à la fois française et européenne qui ne laisse pas indifférent tout ethno-différencialiste convaincu.

Certes, en désaccord avec cette chronique, des amis répondront par des considérations tactiques et tenteront de justifier le vote utile pour tel ou tel. L’élection du 9 juin n’a qu’un seul tour. Ce scrutin offre la possibilité de voter pour ses convictions et de se faire plaisir. Bien sûr, « Forteresse Europe » n’aura aucun élu. Mais imprimer chez soi son bulletin et le mettre dans l’urne constitue une réelle jubilation civique. Ce vote sera aussi un formidable bras d’honneur adressé à tout un système mortifère. Chaque vote pour « Forteresse Europe » indiquera dimanche une volonté de construire un bastion continental libéré. Et puis, si vaincre est nécessaire, combattre l’est plus encore. Les quatre-vingt-un membres de « Forteresse Europe » en sont un parfait exemple de militantisme et d’engagement.   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 118, mise en ligne le 6 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.

lundi, 03 juin 2024

Frictions entre l'Union des démocrates musulmans et l'islamo-gauchisme

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Frictions entre l'Union des démocrates musulmans et l'islamo-gauchisme

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Entre l'islam et l'islamo-gauchisme (qui a pris sa forme politique principale chez nos voisins français du sud avec La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon), c'est apparemment la bisbille. La stratégie politique derrière l'islamo-gauchisme - également bien représenté dans le PS francophone de Belgique et chez beaucoup de Verts - est aussi simple que dangereuse: si la gauche veut se développer politiquement et électoralement, elle doit essayer de rendre l'afflux massif de migrants électoralement utile pour elle. « Nous lions les nouveaux arrivants à notre message progressiste par l'intermédiaire de l'Islam », c'est à cela que ça se résume.

Dangereux, parce qu'un certain courant social-démocrate ne voit aucun inconvénient à ce que le dernier électeur de souche quitte progressivement le parti. Dangereux aussi parce que les opinions politiques de nombreux musulmans sont beaucoup plus conservatrices que celles du social-démocrate moyen en Europe et diamétralement opposées à la folie féministe et gendériste de nombreux dirigeants verts et de gauche - comme l'a montré naguère le professeur Em. Elchardus. Un incident survenu en France, qui est resté sous le radar des médias, en est une illustration éclatante. Il y a effectivement divergence entre l'islam et la gauche.

La transsexualité est haram

Le parti UDMF ("Union des démocrates musulmans de France") a pris pour cible une députée du parti d'extrême gauche (LFI), Mathilde Panot, pour avoir appelé sur les réseaux sociaux à manifester contre « l'offensive transphobe qui s'est déclenchée ». L'UDMF ne s'est pas attaqué directement à la députée, mais s'est tourné vers les électeurs musulmans de LFI en leur demandant : « Musulmans, avez-vous vraiment envie de voter pour quelque chose comme ça ? ».

L'UDMF est un petit parti islamiste assez insignifiant qui a à peine obtenu 0,13 % des voix lors des élections européennes de 2019. Il a cependant réussi à obtenir plus de 6 % dans certaines villes, des villes à forte population immigrée comme Trappes, Garges-lès-Gonesse, Mantes-la-Jolie, La Couronne. À l'occasion des prochaines élections européennes, il émergerait avec une coalition de plusieurs partis européens appelée Free Palestine Party, pour, selon son fondateur Nagib Azergui, « faire entendre la voix du peuple palestinien », et défendre les personnes « ayant la même éthique islamique ». La transsexualité n'en fait donc pas partie.

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Ainsi, la ligne de fracture éthique continuera à se creuser. Ainsi, l'islamo-gauchisme pourrait bien être détruit par son propre objectif stratégique - l'électeur musulman. Une fois de plus, la révolution mange ses propres enfants.

dimanche, 02 juin 2024

France: profusion de listes pour les européennes 2024

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France: profusion de listes pour les européennes 2024

par Georges FELTIN-TRACOL

Le vendredi 17 mai à minuit s’achevait le dépôt au ministère de l’Intérieur à Paris des listes pour les élections européennes du 9 juin prochain. Quelques heures plus tard, les vérifications légales effectuées, le Journal officiel publiait l’identité des candidats inscrits sur les trente-sept listes en lice, soit trois de plus qu’en 2019.

Si on excepte les européennes de 2004, de 2009 et de 2014 qui se déroulèrent dans des circonscriptions régionales (l’Île-de-France) ou interrégionales (Rhône-Alpes, Provence – Alpes – Côte d’Azur et Corse), depuis 1979, ce scrutin à la proportionnelle se passe dans le cadre national, outre-mer compris. Cette particularité en fait une « présidentielle du pauvre ». En effet, hormis l’obligation de parité entre les femmes et les hommes (on oublie les non-binaires et autres trans…), il est moins difficile de constituer une liste que d’obtenir les cinq cents parrainages nécessaires. Les souverainistes de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et les royalistes de l’Alliance royale ont pourtant renoncé pour diverses raisons.

Chaque liste témoigne d’une grande variété politique et catégorielle. Au risque de paraître fastidieux, intéressons-nous donc à ces listes dont il faudra parfois imprimer chez soi le bulletin. Dans la République hexagonale, les frais d’impression élevés supportés par les listes entravent la liberté de candidature. L’État dépense des millions pour financer chaque année des formations politiciennes bien souvent parasites. Il devrait plutôt prendre à sa charge toute la propagande électorale au nom de l’égalité entre les candidats.

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Abordons maintenant la plupart des listes. Existent au préalable trois listes inclassables. « Défendre les enfants » réclame la protection des enfants sans bien sûr remettre en cause l’IVG. « Décidons nous-mêmes ! » défend la démocratie directe et le référendum d’initiative populaire. « Pour une humanité souveraine ! (sic !) » reste un concept hautement flou, pour ne pas dire impolitique.

Oublions le pseudo-populisme de l’Alliance rurale conduite par Jean Lassalle, longtemps député centriste et proche de François Bayrou. Le 3e de la liste, Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs, a signé un bouquin préfacé par Éric Dupont-Moretti qui allait devenir le ministre de la Justice. Cette liste apparaît comme une manœuvre discrète de l’Élysée vers la « France périphérique » ou plutôt celle du « rural profond » afin de priver le RN de quelques voix originaires des campagnes.

Délaissons les Républicains de François-Xavier Bellamy qui, malgré 8,48 %, est à la tête d’une liste qui n’a toujours pas rompu avec l’affreux sarkozysme et pratique encore l’ambiguïté. Membre du PPE (Parti populaire européen), les Républicains contestent la reconduction à la présidence de la Commission de Bruxelles d’Ursula von der Leyen. Or, à une grande majorité, le PPE a approuvé l’idée d’un second mandat. Les euro-députés français ne font pas le poids face à leurs homologues conservateurs allemands.

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Loin des 6,19 % de 2019, la liste socialiste de Raphaël Glucksmann, fondateur de Place publique (et pourquoi pas Trottoir public ?), pourrait terminer à la deuxième place. Résultat inquiétant pour une liste qui incarne la gauche du dollar et du bellicisme. Glucksmann s’oppose aux ingérences de la Russie et de la Chine, mais il est lui-même un agent d’influence en faveur de l’hégémonie atlantiste. Il fut naguère le conseiller du président mondialiste Mikhaïl Saakachvili en Géorgie entre 2009 et 2012. Son succès dans les sondages provient de l’apport des électeurs macroniens de gauche, déçus par la dérive droitière du macronisme, qui se tournent vers cette résurgence étonnante du hollandisme. Député européen sortant, Pierre Larrouturou, grand promoteur au sein de Nouvelle Donne des 32 h de travail hebdomadaire en quatre jours, a quitté cette coalition pour sa propre liste « Changer l’Europe ».

Valérie Hayer anime la liste de la majorité présidentielle qui pourrait ne pas retrouver ses 22,42 % d’il y a cinq ans. Cette liste regroupe Renaissance, Horizons d’Édouard Philippe, le MoDem (Mouvement démocrate) de François Bayrou, le Parti radical valoisien (centre-droit) de Laurent Hénart et l’UDI (Union des démocrates et indépendants) du sénateur Hervé Marseille qui faisait liste à part cinq ans plus tôt (2,50 %). Un résultat électoral décevant accentuerait l’isolement et affaiblirait l’actuel locataire de l’Élysée. Elle fait une campagne discrète en faveur d’une fédération européenne. Si le Parti fédéraliste (0,05 %) n’a pas pu se présenter cette année, son message pour une structure politicienne centralisatrice atlantiste se retrouve chez au moins quatre autres listes : Nous Citoyens, issus en partie du centrisme, PACE, le parti des citoyens européens qui fait campagne à la fois pour la planète et une armée européenne (contre qui ?), le Parti pirate aux valeurs libertaires, et les espérantistes d’Europe Démocratie Espéranto (0,08 %).

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Le champ de l’extrême gauche montre un éparpillement certain. Qu’on en juge ! À côté des communistes (2,49 %) du jeune Léon Deffontaines qui veulent faire croire à un électoral populaire supposé qu’ils défendent le barbecue et le beefsteak - encore une formidable imposture ! - se manifeste une multiplicité de groupuscules. Lutte Ouvrière (0,78 %) se présente toujours avec régularité et constance. Son frère ennemi du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) a éclaté en décembre 2022 en trois factions rivales : Révolution permanente célèbre pour sa médiatisation due à la piètre actrice Adèle Haenel, le NPA – L’Anticapitaliste avec Olivier Besancenot et Philippe Poutou candidat pour ce dernier sur une liste gauchiste en Wallonie, et le NPA – Révolutionnaires qui se présente. Leurs désaccords relèvent de querelles picrocholines.

Bonne dernière en 2019 (0,01 % et 1413 voix), le Parti révolutionnaire – Communistes remet ça. Il est concurrencé par l’Association nationale des communistes qui proclame « Non à l’UE et à l’OTAN, communistes pour la paix et le progrès social » ! Les héritiers de Pierre Boussel – Lambert, chef des trotskystes dits « lambertistes », se divisent sur le cas Mélenchon dès 2015 avec l’explosion du Parti ouvrier indépendant (POI). Le Parti ouvrier indépendant démocratique de l’ancien candidat à la présidentielle en 2002, Daniel Gluckstein (0,47 %), pratique le jeu électoral sous le nom rétabli du Parti des Travailleurs. Le POI maintenu s’est rallié à la France insoumise (LFI) si bien qu’il a depuis 2022 son premier député, Jérôme Legavre, élu en Seine – Saint-Denis.

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Encore menée par Manon Aubry (6,31 %), LFI fait ouvertement campagne en faveur de la Palestine auprès des populations d’origine immigrée. Pourquoi pas ? Israël concourt bien à l’Eurovision et aux différents championnats sportifs du Vieux Continent. Cette focalisation assumée ne lui évite pas néanmoins une concurrence ouvertement communautaire. Forte de 3084 suffrages (0,02%) en 2019, Démocratie représentative de Hadama Traoré s’adresse en priorité aux personnes d’origine africaine. Présente en 2019 avec 0,13 % et 28.469 voix, l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a déposé une liste intitulée « Free Palestine » (et le respect de la loi Toubon ?). Elle tacle volontiers le wokisme de LFI. Les insoumis risquent-ils à moyen terme d’être « grands-remplacés » ? Un autre groupuscule, le Pôle de renaissance communiste en France et son site, Initiative communiste, favorables à un Frexit progressiste et « rouge et tricolore (sic !) », appellent à l’abstention certainement massive pour ce scrutin.

Le créneau écologiste est bien bondé. Marie Toussaint emmène la liste d’Europe Écologie – Les Verts vers un désastre annoncé, faute de renouveler son bon résultat de 2019 (13,48 %). Conséquences logiques du wokisme et des platitudes climatiques ? Le surprenant Parti animaliste espère dépasser ses 2,16 % et ses 490.074 voix. La liste « Paix et Décroissance » prolonge-t-elle l’action de la liste « Décroissance » (0,05 %) ?

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Ancien secrétaire national des Verts entre 2005 et 2006, puis proche de François Bayrou avant de s’en éloigner en 2018, Yann Wehrling mène « Écologie positive et Territoires ». Il réunit les écolo-centristes de CAP21 de l’ancienne ministre chiraquienne Corinne Lepage. Conseiller municipal à Nice, Jean-Marc Governatori dirige « L’Écologie au centre ». Il s’est allié pour l’occasion à Régions unies d’Europe, un rassemblement régionaliste autour du Parti breton, des provençalistes, du Parti nationaliste basque et du Parti de la nation occitane. Jeune formation qui s’adresse aux Bo-Bo en célébrant la convivialité et la sobriété, Équinoxe s’inscrit dans un techno-écologisme post-macronien. Enfin, La Ruche citoyenne complète ce panorama qui se veut « vert ».

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Attardons-nous un instant sur « Europe Territoires Écologie ». Cette liste de Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), parti qui a soutenu Glucksmann en 2019 et qui est l’habituel vassal du PS. Mais les accords de la NUPES en 2022 avec LFI l’enragent. Guillaume Lacroix refuse toute collaboration avec les mélanchonistes. Héritier du centralisateur Georges Clemenceau, le PRG a conclu un accord avec les régionalistes de gauche de Régions et Peuples solidaires qui, en temps normal, s’allient aux Verts et siègent à Strasbourg – Bruxelles dans le même groupe : Les Verts - Alliance libre européenne. On assiste ici à l’incroyable alliance de la carpe et du lapin !

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Les sondages donnent le RN en tête et pourrait effacer ses 23,34 % d’il y a cinq ans. Faut-il s’en féliciter ? Non, car ce parti ne soutient pas et a même rompu avec son allié au Parlement européen, l’AfD, victime d’une fantastique campagne de dénigrement politico-médiatico-judiciaire insensée et violente.

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Certes, à la 16e place figure Virginie Joron (photo) qui a prouvé au cours de cette mandature un courage exceptionnel à l’égard de la mystification cocotralalavidienne. Sa présence n’efface pas toutefois les abandons du RN, le "Reniement national", digne héritier du CDS. Membre fondateur de la confédération giscardienne, l’UDF (Union pour la démocratie française), le Centre des démocrates sociaux fut présidée par Jean Lecanuet, puis par Pierre Méhaignerie et François Bayrou. On va assister au crépuscule du macronisme. Mais l’extrême centre va se maintenir avec son remplaçant, le RN. Il est en outre regrettable que la tête de liste du RN soit une vedette sur les réseaux sociaux chez les jeunes utilisateurs analphabètes bien que diplômés, preuve de l’effondrement scolaire en cours.

La prochaine chronique hebdomadaire abordera les autres listes plus ou moins hétérodoxes de cette élection.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 117, mise en ligne le 28 mai 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 26 mai 2024

La Nouvelle-Calédonie en révolte. Pour Macron, c'est la faute des Azéris. Ou des Turcs. Ou des Chinois, ou...

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La Nouvelle-Calédonie en révolte. Pour Macron, c'est la faute des Azéris. Ou des Turcs. Ou des Chinois, ou...

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/nouvelle-caledonie-in-rivolta-per-macron-e-colpa-degli-azeri-o-dei-turchi-o-dei-cinesi-o/

Tout est de la faute de l'Azerbaïdjan. La France est aux prises avec la révolte de la Nouvelle-Calédonie, cette lointaine colonie située entre l'Australie et les Fidji. Un soulèvement qui a déjà fait six morts et des centaines d'arrestations, mais en Italie la gauche des rédactions ne remarque les répressions que lorsqu'elle peut accuser le méchant dictateur tunisien, pas si le bon Monsieur Macron, qui voudrait seulement déclencher une bonne guerre nucléaire contre la Russie, est impliqué.

Et comme Macron est un bon, la révolte ne peut pas être déclenchée à cause des nouvelles règles électorales décidées par Paris pour pénaliser les autochtones kanaks. Non, c'est la faute de l'Azerbaïdjan, situé à 14.000 kilomètres de là et peuplé, en son propre territoires, de 10 millions d'habitants, manifestement engagés frénétiquement dans le soutien aux révolutions du monde entier. Comme s'il s'agissait du Cuba de Che Guevara. Il est interdit de rappeler les révoltes colorées payées par Soros : elles sont, elles, de bonnes révoltes, quoi qu'il arrive, comme le diraient Bonino et Renzi.

Au lieu de cela, en Nouvelle-Calédonie, les méchants Azerbaïdjanais sont arrivés pour se venger du soutien français à leurs ennemis arméniens. C'est étrange, car l'Azerbaïdjan a gagné la guerre contre l'Arménie et n'aurait aucune raison de se venger. Mais l'important est de se décharger de ses responsabilités ailleurs. Et puis Bakou est la longa manus d'Ankara. Alors derrière les Azéris qui sont derrière les Kanaks, il y aurait toujours lui: le tyran ! Non, pas celui de Tunis, mais celui d'Ankara. Erdogan, en somme.

Déterminé à déstabiliser la France, à l'affaiblir. Pour se venger, il a envoyé des troupes turques au Niger pour remplacer les troupes françaises, expulsées ces derniers mois. Là encore, ce serait Paris, vaincue, qui voudrait plutôt se venger. Mais les transalpins préfèrent escamoter ces faits. Au détail près, pas tout à fait hors sujet, que les Russes sont arrivés au Niger pour l'instant. Mais alors tout se tient ! Alors c'est la faute à Poutine. Même si les macronistes commencent à penser qu'il s'agit d'un complot orchestré par Pékin. Bref, tout le Sud global - qui n'existe pas pour eux - s'est coalisé contre la France. Ou contre l'Occident collectif.

Il y a quelques années, le psychiatre Adriano Segatori, rédacteur en chef adjoint d'Èlecto, avait dressé le portrait de Macron, le qualifiant de « psychopathe avec des délires de toute-puissance ». Qui sait si la conspiration, qu'il esquisse actuellement, s'inscrit dans la continuité de ses pathologies antérieures ou si elle représente une évolution dangereuse ?

La victoire du 11 mai

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La victoire du 11 mai

par Georges FELTIN-TRACOL

Non, le samedi 11 mai 2024, aucun parti politique n’a gagné une élection. Les journaux quotidiens du Système médiatique d’occupation mentale l’ont fort bien compris en réagissant dès le 13 mai par des articles partiaux aux titres excessifs et racoleurs.

Ainsi lit-on dans Le Monde du 14 mai 2024 que « les néo-fascistes ont défilé en toute impunité à Paris ». Vraiment en toute impunité ? D’abord interdite par la préfecture de police de Paris sous le prétexte éculé de troubles à l’ordre public, la manifestation est finalement autorisée. Le tribunal administratif de la capitale casse quelques minutes avant le début du défilé cet arrêté préfectoral liberticide. Libération du 13 mai rapporte les propos d’Olivier Cahn, professeur de droit pénal à l’université de Caen, qui y voit un nouvel échec par procuration du ministre de l’Intérieur. Chez Darmanin, « dès que le droit entre en conflit avec l’intérêt politique, dit cet universitaire, c’est le droit qui s’efface ». Effacement lui-même annulé par la justice et donc revers majeur pour la place Beauvau.

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Le tribunal administratif a eu raison de lever l’interdiction. Dans un ordre impeccable, sur quatre lignes parallèles, plus de six cents participants venus de toute l’Europe se sont souvenus dans les rues du VIe arrondissement de la mort jamais bien éclaircie de Sébastien Deyzieu, le 7 mai 1994. Parfaitement organisée par le Comité du 9 Mai 2024 dont il faut saluer la motivation, la ténacité et le courage, la manifestation avait une magnifique tenue. Contrairement aux habituelles manifestations syndicales et/ou de gauche ponctuées d’incidents, d’actes de vandalisme et de violences, ce défilé remarquable s’est déroulé sans aucune dégradation du mobilier urbain ou de saccage de magasins. Ce jour-là, Black Blocks et autres racailles allogènes avaient sûrement piscine…

Les journalistes du Système occupant ont signalé l’émission de propos racistes. Oui, des propos racistes ont bien été tenus… de la part d’une militante noire hystérique qui insulte les manifestants et en traite un de « Sale Blanc de merde ! ». Le Parquet n’engage-t-il pas des poursuites à son encontre ? Ce laxisme est étrange. En revanche, « Europe ! Jeunesse ! Révolution ! »  appellerait à la haine et à la discrimination ? Première nouvelle ! Si c’est le cas, il faut de suite arrêter la campagne des élections européennes, cesser de pratiquer le jeunisme médiatique de la caste politicienne et renoncer au 14 juillet ainsi qu’au bonnet phrygien. Quant au service d’ordre, il aurait commis le crime inouï d’ouvrir des parapluies – noirs, ô horreur ! - afin d’empêcher de filmer et de photographier les participants du défilé dont certains portaient des cache-cols ou des masques sûrement anti-co vid. Des précautions nécessaires pour éviter aux manifestants de subir une mort professionnelle et sociale. En effet, dans la société pourrie qui est la nôtre, il devient plus grave de commémorer la fin tragique d’un jeune homme courageux que de se droguer. D’autres belles âmes s’offusquent de la présence d’étendards sombres à croix celtique blanche.

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Interrogé dans l’édition du 13 mai de Libération, le député socialiste du Calvados, Arthur Delaporte, entend déposer une proposition de loi afin d’« interdire tout symbole utilisé par des associations reconnues comme anti-constitutionnelles et contraires au principe d’amitié entre les peuples ». Notons l’usage d’une novlangue délirante. À quand la reconnaissance du principe de partouze inter-citoyenne ?

La référence à un caractère soi-disant anti-constitutionnel n’est pas anodine. Outre une imprécision sémantique volontaire, qui décréterait qu’un mouvement est anti-constitutionnel ? Le gouvernement ? La justice pénale ? Le Parlement ? Un tribunal administratif ? L’ONU ? La Commission de Bruxelles ? Le groupement des collectionneurs des pots de vaseline ? La sortie de Delaporte est un emprunt évident à ce qui se déroule actuellement outre-Rhin où l’expression « anti-constitutionnelle » sert à harceler l’opposition nationale et populaire allemande.

L’excellent blogue de Lionel Baland rappelle que le tribunal administratif supérieur de Münster a confirmé le classement par la police politique du régime, l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, de l’AfD, de ses branches régionales, voire de sa branche jeune, en tant que « cas suspect d’extrême droite ». Dans un État dégénéré qui vient de légaliser le cannabis, Björn Höcke est condamné à une amende de 13.000 euros pour avoir lancé lors d’une réunion publique « Tout pour l’Allemagne », ce qui aurait été un slogan des SA. Raison supplémentaire pour les Albo-Allemands de se détourner d’un patriotisme constitutionnel qui ne vaut rien.

Repassons le Rhin. L’élu socialiste normand voit dans la croix celtique « un symbole suprémaciste blanc, ethno-différentialiste ». Il semble ne pas connaître la différence fondamentale entre ces deux termes antagonistes. Et pourquoi ne souhaite-t-il pas proscrire la faucille et le marteau au nom des cent millions de morts du communisme ? Ne faudrait-il pas non plus bannir la rose dans un poing serré, symbole socialiste, qui rappelle les scandales mitterrandiens des écoutes de l’Élysée, d’Urba Gracco et du sang contaminé?

Arthur Delaporte explique que la manifestation tragique de 1994 « avait été organisée contre l’organisation des 50 ans du débarquement des Alliés parce que l’on commémore la fin du régime hitlérien ! » C’est faux ! Cette manifestation contestait le demi-siècle d’occupation yankee en Europe occidentale alors que s’achevait la Guerre froide et qu’avait disparu le Pacte de Varsovie. Venant d’un élu d’un parti atlantiste qui soutint l’affreuse guerre du Golfe en 1990 – 1991, le contraire aurait étonné. Ce député sait-il que Charles De Gaulle refusa de célébrer les vingt ans du débarquement en 1964?

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Le député du Calvados propose enfin l’établissement d’un comité scientifique sur l’extrême droite. On en connaît par avance la composition avec les sempiternels ânes diplômés qui vivent sur la « Bête immonde », cette rente facile au XXIe siècle.

De beaux esprits s’indignent de la belle cérémonie nationaliste du 11 mai. Thomas Legrand, chroniqueur politique à Libération, ne cache pas son mal-être devant les interdictions tous azimuts. Pour lui, « les images de ce défilé de nazillons (sic !) sont une plaie politique et sociale (re-sic !), si une nouvelle loi devait pouvoir aboutir à l’interdiction de telles parades (re-re-sic !), gardons-nous de penser que la solution d’un problème politique se trouve dans son interdiction ».

Pendant le long pont de l’Ascension se tenait à Parnay près de Saumur en Maine-et-Loire une rave party illégale sur un terrain agricole. On n’entend toujours pas les protestations véhémentes des bouffons des Soulèvements de la Terre. Les pouvoirs publics ont renoncé à déloger par la force les dix mille teufeurs. Si les gendarmes vérifiaient les identités des arrivants et des sortants, la Sécurité publique improvisait une unité de premiers secours. Un trentenaire décéda néanmoins d’un arrêt cardio-respiratoire. Les premières constatations montrèrent que le défunt était sous l’emprise de stupéfiants. Mais, pour les socialistes en général et pour Arthur Delaporte en particulier, la croix celtique est plus nuisible que la toxicomanie. La laideur appartient plus que jamais à ces gens-là.

Dans Charlie Hebdo du 15 mai dernier, Jean-Yves Camus, attristé du succès de ce bel hommage de ce samedi 11, énonce que « la morale fondée sur les valeurs républicaines condamne absolument l’idéologie néo-fasciste ». Fort bien ! Sachez toutefois que cette morale-là, nous n’en voulons point (dans la gueule de cette république) ! 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 116, mise en ligne le 23 mai 2024 sur Radio Méridien Zéro.