mercredi, 17 décembre 2025
Actifs russes: décision à Bruxelles, responsabilité à Berlin

Actifs russes: décision à Bruxelles, responsabilité à Berlin
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Le débat sur les actifs russes gelés est moins complexe juridiquement qu’il n’y paraît. La chaîne de responsabilité (liability) est claire — mais est délibérément dissimulée par le monde politique.
En réalité, les décideurs européens savent (https://europeanconservative.com/articles/commentary/de-w...) qu’une expropriation ouverte des actifs russes — en particulier des fonds détenus chez Euroclear en Belgique — serait contraire au droit international. Le principe de l’immunité des États (par in parem non habet imperium) reste en vigueur, car aucun État membre de l’UE n’est formellement en état de guerre avec la Russie. C’est pourquoi la Commission européenne, sous Ursula von der Leyen, opte pour une échappatoire: les actifs ne seront pas saisis, mais utilisés comme garanties pour des prêts de l’UE à l’Ukraine.
Juridiquement, cette astuce ne change pas grand-chose. Les recours de la Russie seraient prévisibles — et auraient de bonnes chances de succès. La question cruciale est de savoir qui sera alors responsable: non pas la Commission, non pas les responsables politiques, mais les États membres.
L’Allemagne serait particulièrement touchée.
En tant que plus grand contributeur net et garant du budget de l’UE, la République fédérale devrait supporter de manière disproportionnée les remboursements, intérêts et éventuelles demandes de dédommagement. La décision politique se prend à Bruxelles — Berlin en assume la responsabilité fiscale.
Il y a aussi le cas particulier belge : puisque l’argent est chez Euroclear, la Belgique serait formellement le principal destinataire des recours, mais ne pourrait jamais payer seule la somme à rembourser. La responsabilité serait européanisée — et répartie entre tous les contribuables.
Le calcul politique est évident: acheter du temps pour continuer la guerre en Ukraine, tout en reportant les conséquences juridiques et financières à l’avenir — à un moment où les responsables actuels ne détiendront plus aucune responsabilité.
L’analogie dans l’original est révélatrice: l’UE tolère depuis des décennies l’occupation illégale du Nord de Chypre par la Turquie, sans confisquer les actifs turcs. Cela démontre clairement qu'il ne s’agit pas de justice ou de droit, mais de pouvoir et de pragmatisme.
Conclusion :
- L’utilisation des actifs russes est un transfert délibéré de responsabilité.
- Décision : Commission européenne.
- Approbation : États membres au Conseil.
- Responsabilité : budgets nationaux.
- Principal contributeur : le contribuable allemand.
#géopolitique@affaires_mondiales_byelena
19:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, euroclear, actifs russes |
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Retour aux idées du mouvement MAGA, contre l’UE - La nouvelle « stratégie nationale » de la Révolution conservatrice américaine

Retour aux idées du mouvement MAGA, contre l’UE
La nouvelle « stratégie nationale » de la Révolution conservatrice américaine
Alexandre Douguine
Dans l’émission Escalation de Radio Sputnik, Alexandre Douguine accueille la nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis comme un retour à MAGA et à un « ordre des grandes puissances », promettant un retrait de l’interventionnisme mondialiste et déclenchant un tsunami destiné à faire s’effondrer la dernière tentative de croisade libérale de l’UE.
Animateur de Radio Sputnik, Escalation: Commençons par le document qui fait actuellement l’objet d’un débat enflammé en Russie, en Europe, et même en Chine. Je parle de la nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis. En particulier, les médias suisses déclarent carrément que ce texte fait en grande partie écho au discours de Munich de notre président Vladimir Vladimirovitch Poutine. Alexandre Gelyevitch, selon vous, est-ce vraiment le cas ?
Alexandre Douguine: Vous savez, avec la publication de cette Stratégie de Sécurité Nationale américaine, nous assistons une fois de plus à l’oscillation emblématique de Trump entre le camp MAGA et les néoconservateurs — oscillation dont nous parlons constamment dans nos programmes et que nous suivons de près. Et on peut dire sans détour : la doctrine actuelle a été rédigée spécifiquement au nom de MAGA. C’est la véritable doctrine « Make America Great Again », la voix des opposants résolus au mondialisme et des critiques sévères des thèses néoconservatrices, le noyau même qui a permis à Trump de remporter l’élection.
En substance, cette stratégie est très proche de ce que j’appelais dans mon livre l’«ordre des grandes puissances».
De nos jours, ce terme se fait de plus en plus entendre dans l’espace public — l'«ordre des grandes puissances». Cela signifie que l’Occident ne se considère plus comme le garant de la démocratie, ne s’engage pas dans la diffusion des valeurs libérales, ne se sent pas responsable de toute l’humanité, et ne se voit pas comme faisant partie d’un espace unique avec l’Europe. L’Amérique est désormais seule. Elle aspire toujours à la grandeur, au développement et à la domination, mais elle définit clairement le territoire de cette domination — principalement l’hémisphère occidental, les deux Amériques. C’est de là que vient l’expression «corollaire à la doctrine Monroe». Un corollaire est une addition, un développement d’un certain projet géopolitique, et ce corollaire de Trump est, en essence, l’ordre des grandes puissances.
Que disent Trump et ses soutiens dans ce document ? L’Amérique se préoccupe principalement de deux continents: l’Amérique du Nord (y compris, si vous voulez, le Groenland comme une extension naturelle de l’Alaska) et toute l’Amérique du Sud. C’est leur zone, et ils se la réservent sans condition. Quant au reste du monde, la principale thèse mondialiste selon laquelle la Russie et la Chine sont les principaux adversaires stratégiques a disparu. De telles formulations n’existent plus. La Russie est évoquée de manière plutôt neutre, voire amicale — comme un partenaire potentiel. La Chine est considérée comme une concurrente économique sérieuse et une menace relative, mais plus comme un ennemi au sens traditionnel. L’intervention dans les affaires du Moyen-Orient et dans d’autres zones eurasiennes sera quasiment nulle. L’Afrique a été déclarée zone indifférente, et l’Inde n’est pas du tout mentionnée — c’est-à-dire qu’elle n’est plus considérée comme un partenaire stratégique.
Le résultat est un monde véritablement multipolaire. Trump déclare ouvertement: oui, nous restons la plus grande puissance, nous maintiendrons et affirmerons notre hégémonie, mais nous allons la réduire considérablement. Le rejet de l’agenda mondialiste ouvre objectivement la voie à d’autres pôles — la Russie, la Chine, l’Inde — pour s’affirmer pleinement. Quant au reste, Trump dit simplement : je m’en fiche, créez vos propres pôles ou pas, comme vous le souhaitez. Bien sûr, l’hégémonie américaine reste extrêmement méfiante envers les BRICS et envers toute consolidation d’autres civilisations. Ce corollaire de la doctrine Monroe constitue un défi direct à toute l’Amérique latine, qui sera contrainte de chercher une stratégie commune pour éviter la domination totale des Etats-Unis sur son continent. La même logique s’applique à l’Afrique.
En réalité, il s’agit d’une stratégie profondément anti-européenne. La solidarité atlantique n’est évoquée qu’avec sarcasme et mépris. Elle propose de «partager le fardeau» des dépenses militaires de l’OTAN: l’Amérique renonce à sa responsabilité première en Europe, en laissant seulement quelques positions clés. C’est, en essence, la fin de l’atlantisme en tant que tel. L’Europe doit désormais penser par elle-même et créer son propre pôle civilisateur.
Cette doctrine reflète l’approche même du mouvement MAGA grâce à laquelle Trump est arrivé au pouvoir. Ensuite, il s’en est très fort éloigné: il ne s’est pas vraiment impliqué dans le conflit ukrainien, l’a couvert d’un faux-fuyant plutôt que de proposer une solution réelle, a bombardé l’Iran, a soutenu de façon radicale Netanyahu — il s’est considérablement éloigné de son programme initial. Et dans cette stratégie nouvelle, il revient à ses racines : un retour aux principes du mouvement MAGA.
Il n’est pas surprenant que le document ait provoqué une véritable panique chez les mondialistes — aussi bien en Europe qu’aux États-Unis eux-mêmes. Ils hurlent sur un ton hystérique: qui a écrit ça ? Si la première doctrine de Trump a été rédigée par des néoconservateurs et des mondialistes — Pompeo, Bolton, Pence — maintenant, elle est en train d’être écrite par de véritables supporters de MAGA: Hicks, Vance, Miller. Le paradigme a complètement changé. C’est un réalisme émergent — agressif, hégémonique, mais néanmoins réaliste. L’idée de promouvoir les valeurs libérales a été rejetée une fois pour toutes.
L’Amérique devient une puissance militaire et politique concrète, clairement délimitée, avec des intérêts évidents qu’elle défendra bec et ongles dans son hémisphère. Quiconque se retrouve à mettre des bâtons dans les roues aura des ennuis. Mais il n’est plus question de libéralisme, de démocratie ou de droits de l’homme. America First — point final. Objectivement, le monde multipolaire dont notre président parlait dans son discours de Munich, rejetant les prétentions occidentales à l’universalité et au mondialisme, est désormais en grande partie déclaré par Trump lui-même. Reste à savoir si le successeur de Trump, par exemple Vance, pourra maintenir cette ligne après Trump qui aura alors plus de 80 ans. Ou si, après tout, les néoconservateurs reviendront à l'avant-poste. Pour l’instant, c’est une déclaration de guerre — pas contre nous, mais contre l’élite libérale-globale mondiale.
Animateur: En parlant de l’Ukraine, on entend actuellement dire que Trump n’est pas content du fait que Zelensky ne semble pas accepter son plan de paix. Le fils de Trump suggère même qu’au milieu de toutes ces histoires de corruption, l’Amérique pourrait cesser complètement son implication dans le conflit ukrainien dans les mois à venir. Quelle est la crédibilité de cette hypothèse?
Alexandre Douguine : Le plan que Trump promeut actuellement est précisément celui qui nous convient. Nous lui avons expliqué très clairement: ce qui est acceptable pour nous et avec quoi nous ne pouvons en aucun cas avoir de rapport. Cependant, ce que nous lui avons expliqué et qu’il a apparemment accepté ne sera pas une victoire totale pour nous. Malheureusement, c’est encore un compromis. Ce n’est pas une défaite — en aucun cas — mais ce n’est pas non plus une victoire dans le sens profond du terme. On peut l’appeler une certaine réussite, on peut l’appeler une humiliation de l’Occident idéologique, et c’est indubitablement une défaite personnelle et finale pour Zelensky — mais ce n’est en aucun cas la fin de l’Ukraine en tant que projet, ni la fin de l’Occident en tant que force civilisatrice.
Trump a parfaitement compris cela. Il a compris l’essentiel: s’il veut vraiment sauver l’Ukraine — c’est-à-dire sauver la tête-de-pont de l’anti-Russie, la tête-de-pont russophobe qui s’est construite contre nous depuis tant d’années — il doit immédiatement accepter nos propositions. Pour les mondialistes, pour les Européens, et bien sûr pour Zelensky lui-même, cela représentera une défaite sérieuse et douloureuse. Mais pour l’Ukraine elle-même, cela ne sera pas le cas. L’Ukraine sera sauvée. Et elle sera sauvée dans la but même pour lequel elle a été créée: en tant qu’anti-Russie. Et c’est Trump qui la sauve, en sacrifiant Zelensky et toute une cohorte d’idiots européens qui ne peuvent toujours pas croire à ce qui se passe.
Si Trump, ayant fait tout ce qui était en son pouvoir, se retire simplement du conflit et le laisse à l’Europe et à l’Ukraine — ce qu’il a d’ailleurs laissé entendre à plusieurs reprises, voire dit très ouvertement — ce serait la véritable option idéale pour nous. Oui, nous devrions encore lutter — peut-être longtemps et avec beaucoup de difficulté — mais alors, nous aurions la vraie perspective d’une victoire authentique, complète et irréversible. Toute trêve que nous pourrions conclure maintenant n’est qu’un répit provisoire, et très court. Ni l’Ukraine, ni l’Union européenne, ni même les États-Unis ne continueront à respecter cette trêve une fois qu’ils sentiront qu’ils ont même la moindre possibilité de la violer à nouveau.

Animateur: Si Trump décide de s’attaquer au Venezuela, et que nous développons une alliance avec le Venezuela, comment la Russie doit-elle réagir?
Alexandre Douguine: C’est une question difficile. D’un côté, nous avons une alliance avec le Venezuela, et si nous étions plus forts, nous devrions nous engager pleinement dans ce conflit du côté de Maduro contre l’agression américaine. Mais, malheureusement, nous ne sommes pas dans cette position : toutes nos forces sont complètement mobilisées dans la guerre en Ukraine — comme en Syrie et en Iran. Après la victoire, nous nous engagerons sûrement. Mais pour l’instant, hélas, nous sommes entravés.
Animateur: Commençons cette partie du programme par une déclaration du représentant spécial du président russe, Kirill Dmitriev. Il a dit que les meilleurs diplomates de l’Union européenne sont maintenant en panique. C’était son commentaire sur un rapport de la Pologne selon lequel Dmitriev lui-même et l’homme d’affaires américain Elon Musk auraient décidé de diviser l’Europe. Quelle est la raison de ce genre de discussions sur la division de l’Europe ? Pourquoi Musk est-il redevenu plus actif ? Il a pratiquement disparu de la scène publique pendant un certain temps, et maintenant il a repris sa polémique avec l’Union européenne au sujet de la liberté d’expression et des lois européennes. À quoi cela mène-t-il?
Alexandre Douguine : En réalité, ici, comme dans l’adoption de la nouvelle doctrine de sécurité nationale et dans les négociations sur l’Ukraine, nous voyons la même tendance générale — un puissant mouvement vers un retour au projet original du mouvement MAGA. Parce que lorsque Trump est arrivé au pouvoir, il a essentiellement proclamé une refonte complète de toute l’architecture mondiale, et les projets MAGA ont effectivement été lancés. Puis il s’en est éloigné de façon sérieuse et significative. Pendant presque un an — huit, neuf mois — il s’est consacré à des choses complètement différentes: dissimuler les listes d’Epstein, se dérober à la pression énorme exercée par le lobby israélien sur la politique américaine, trahir ses fidèles camarades. En un sens, il a cessé d’être MAGA. Il s’est éloigné de MAGA, à une distance critique. Mais tout cela a commencé exactement comme cela commence maintenant. Et maintenant, il revient — Trump revient, et, par conséquent, Musk revient aussi.

Parce que Musk a clairement reçu le feu vert pour commencer à démanteler l’Union européenne. Les « meilleurs diplomates » dont nous parlons, qui détiennent le pouvoir dans l’Union, sont des ultra-globalistes, des ennemis absolus et irréconciliables de Trump, les adversaires les plus acharnés de sa ligne, de ses idées, de sa vision du monde et de la société. L’hiver dernier, en janvier de l’année dernière, il y a presque un an, Musk a lancé ces campagnes contre Starmer, en soutien à l’AfD, contre Macron. Et en réalité, Twitter — son réseau, interdit en Fédération de Russie — est devenu une plateforme qui a consolidé l’opposition populiste dans chaque pays européen, la portant de la même manière que Soros a jadis soutenu les mondialistes, mais en miroir, dans la direction opposée. Maintenant, Musk a simplement repris les mêmes tactiques, mais à l’envers. Et il a commencé à faire cela il y a un an: en soutenant l’AfD, en soutenant les opposants à Starmer en Grande-Bretagne, Marine Le Pen, Meloni — tous ceux qui s’opposent à l’Union européenne, à l’establishment européen, et soutiennent le populisme européen, si vous voulez.
Et puis, Musk lui-même a été écarté de son poste chez DOGE, l’agence pour l’efficacité gouvernementale. En résumé, il a rompu avec Trump, et en même temps, Trump lui-même s’est lancé dans des stratégies complètement différentes, que Musk a seulement critiquées. Mais Musk s’est retenu. D’abord, il a commencé à critiquer Trump, puis il a fait une pause. Et il a attendu que les fluctuations du trumpisme entrent à nouveau dans la phase MAGA. C’est-à-dire qu’on revient à MAGA. Nous avons commencé cette émission avec cela: en Amérique, on voit que Trump revient à son plan initial, au Plan A, au plan MAGA. Et, bien sûr, Musk s’est immédiatement impliqué activement dans ce processus et continue de s’attaquer à l’Union européenne.
Cette fois, c’est beaucoup plus sérieux. Je pense que la deuxième tentative de MAGA pour démanteler l’Union européenne sera bien plus décisive et cohérente. Cela est confirmé par la nouvelle stratégie de sécurité nationale et par le comportement de l’Union dans la crise ukrainienne, qui contrecarrent constamment les plans de Trump pour sauver l’Ukraine. En ce moment, toutes les conditions sont réunies pour simplement détruire l’Union européenne. Plus personne ne cache rien. Musk dit ouvertement: plus d’UE, détruisons l’Union européenne. Il a toutes les raisons de le faire: il soutient un projet conservateur-populiste high-tech, que les libéraux au pouvoir veulent empêcher simplement de vivre et de respirer.
Je pense que l’Amérique elle-même, Trump, et son équipe de trumpistes, où MAGA commence à sortir de son coma et à jouer un rôle de plus en plus important, ont effectivement commencé à démanteler l’Union européenne. Il ne faut que l’applaudir et, si possible, pousser ce qui tombe déjà. Si nous avions le pouvoir et l’influence pour agir sur l’Union européenne, je suis sûr que nous pourrions envoyer ces «meilleurs diplomates européens» dans l’oubli, des deux côtés. Parce qu’il est impossible d’imaginer quelque chose de plus répugnant, détestable, agressif, cynique, trompeur, toxique, pourri de l’intérieur et répandant cette pourriture au reste de l’humanité, que l’actuelle Union européenne.
Animateur: Et cette amende que la société X a reçue en vertu de la nouvelle législation européenne n’était qu’un prétexte pour Musk pour relancer sa campagne contre l’Europe. Tout cela s’est en réalité produit à la demande de Trump, puisque cela coïncidait avec la publication de la nouvelle stratégie.
Alexandre Douguine : C’est juste un prétexte, mais cela s’inscrit parfaitement dans la fluctuation générale du cap de navigation choisi par l'actuel pouvoir américain — du MAGA aux néoconservateurs et retour au MAGA. Il y a un an, lorsque notre programme Escalation s’est fixé pour objectif de suivre de près ces fluctuations de la politique américaine, nous avons décrit avec précision la logique de formation du nouveau régime trumpiste, comme il s’avère maintenant: il oscillera constamment entre MAGA, en s'approchant du projet MAGA — c'est-à-dire en préconisant l’ordre des grandes puissances — et en s’en éloignant. Évidemment, je ne m’attendais pas à ce qu’il aille si loin, si honteusement et si longtemps, en repoussant tous ses soutiens les plus proches. Mais Trump est une personnalité vraiment imprévisible. Avec la même facilité qu’il les a repoussés, il les a rassemblés à nouveau. Tout comme il a naguère chassé tout le monde, maintenant il a autorisé tout le monde à revenir. L’amplitude de ces fluctuations s’est révélée complètement différente de ce que nous avions prévu lorsque nous avons formulé nos hypothèses, mais l’essence du processus est exactement celle-ci.

Et maintenant, je suis convaincu que Musk a simplement utilisé cette amende comme excuse pour se remettre au travail. Trump lui a donné sa bénédiction silencieuse, et leur relation est progressivement en train de se rétablir. Il a été condamné à plus d’une centaine de millions de dollars, mais dans les premières heures qui ont suivi, X — son réseau, interdit en Fédération de Russie — est devenu la plateforme la plus téléchargée dans tous les pays de l’Union européenne. En d’autres termes, il a déjà gagné. Il a réussi à mettre en exergue la véritable attitude des braves Européens envers leurs détestables gouvernements — c’est, en fait, un vote tacite pour ou contre l’Union européenne. Personne ne défend l’Union européenne aujourd’hui sauf les Eurocrates eux-mêmes, sauf cette clique euro-bruxelloise — un ramassis international de maniaques mondialistes et Starmer, qui les a rejoints, qui est également un maniaque absolu. Ces maniaques tentent maintenant fébrilement de supprimer toute dissidence en Europe. Il circule en ce moment un meme : une photo de Starmer avec la légende « Nous avons une liberté d’expression totale. Quiconque remet cela en question sera immédiatement arrêté». C’est à peu près l’état général des Européens aujourd’hui. Et puisque X n’est pas censuré par lui-même, ils essaient de supprimer ce domaine de liberté. Mais derrière Musk et son réseau se trouve le pouvoir des États-Unis d’Amérique, et Trump a maintenant ouvertement soutenu Musk. Hicks l’a soutenu, Vance aussi. Ils ont dit que censurer la liberté d’expression est sans précédent. En fait, c’est un casus belli, une raison de guerre, un conflit diplomatique et politique direct entre les États-Unis et l’Union européenne. Je pense que cette fois, c’est vraiment très sérieux. Bien sûr, on ne peut pas exclure que Trump se retire encore une fois de sa stratégie MAGA.
Pourtant, pour l’instant du moins, nous assistons à une nouvelle et puissante vague de retour à MAGA. Tout se déroule strictement selon le plan. L’Union européenne et les États-Unis — en particulier les États-Unis dans leur ensemble — avancent dans cette direction. Bien sûr, les démocrates, les libéraux et les mondialistes ont un point de vue totalement différent. Ils sont en état de panique, ressentent une véritable terreur. J’ai lu les commentaires de McFaul (photo), l’un des mondialistes et architectes de la politique sur la Russie et l’Ukraine: ce sont simplement des appels terroristes, extrémistes, pour renverser le gouvernement en Russie, pour un changement de régime, etc. Il est un ancien ambassadeur, démocrate, mondialiste — et il est tout simplement devenu hystérique: «ce qui se passe, au lieu de combattre la Russie et la Chine, nous sommes en guerre contre nos principaux alliés en Europe!». Il y a une panique totale — en Europe et chez les mondialistes américains.
C’est sur cette vague que nous surfons actuellement. Et nous pourrions nous réjouir de tout ce qui se passe, sans regard en arrière, s'il n'y avait pas un moment extrêmement problématique pour nous — le plan de paix pour l’Ukraine que Trump promeut. Il ne le fait pas par malveillance; il a simplement son propre agenda, sa propre vision du monde. Il a effectivement exclu la Russie de la liste des principaux ennemis et cibles des campagnes de haine. Nous ne sommes pas fondamentalement importants pour lui; il a d’autres priorités. Et c’est là une différence fondamentale avec l’Union européenne, qui, au contraire, se prépare ouvertement à la guerre contre nous. Il y a eu une vraie scission dans le camp de nos adversaires — et, disons, chez nos ennemis. Si nous avions les outils et la force suffisants pour participer activement à ce processus, je suis convaincu que l’effondrement de l’Union européenne, et la contribution à celui-ci, devraient devenir notre principale tâche étrangère en Europe. Parce que l’humiliation que nous avons subie de la part de l’Union européenne — pas du peuple européen, mais de cette construction euro-bruxelloise — est impossible à pardonner. Ils sont en guerre contre nous; ils financent, arment, soutiennent moralement et politiquement nos ennemis. Ils sont tout simplement l’ennemi. Nous devons appeler un chat un chat: l’Union européenne est un ennemi. A ce titre, elle doit être détruite.

Et nous voyons que les États-Unis aujourd’hui — en particulier la mouvance MAGA de Trump — ont effectivement commencé à la démanteler. Tout le monde s’est aussitôt écrié: regardez, ils sont avec Poutine ! Je pense qu’ils ont une meilleure opinion de nous que ce que nous sommes réellement. Si nous avions de telles opportunités — des représentants officieux dans toutes les capitales européennes, distribuant des biscuits, soutenant tous ceux qui sont prêts à détruire cette structure — nous pourrions établir d’excellentes relations avec une nouvelle Europe : une Europe des nations, une Europe des traditions, une véritable démocratie européenne, avec sa culture et ses intérêts. Il n’est pas certain qu’elle devienne immédiatement notre alliée automatique — j’en doute beaucoup — mais il faut détruire la pathologie que véhicule l’actuelle Union européenne. L’Union européenne, dans son état actuel, doit être détruite.
17:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, entretien, actualité, politique internationale, europe, russie, affaires européennes, mouvement maga, maga, états-unis, donald trump |
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mardi, 16 décembre 2025
Police ou milice?

Police ou milice?
Pierre-Emile Blairon
Blindés de la gendarmerie (Centaures), hélicoptères chargés de gazer les manifestants, CRS en tenue de combat… tout un dispositif jamais vu en France (si ce n’est lors des manifestations des Gilets jaunes) pour abattre… 207 vaches parfaitement saines avec la complicité de certains services vétérinaires soumis à leur Ordre, collaborateur du pouvoir globaliste, tout comme leurs collègues de l’Ordre des médecins avaient persécuté les médecins refusant les faux vaccins lors de la fausse pandémie.
Cet épisode qui a scandalisé la France entière ce 12 décembre 2025 est la suite logique d’une politique voulue par le gouvernement qui gère actuellement la France et qui privilégie et même anticipe l’application des accords passés par la Commission européenne avec certains Etats d’Amérique du Sud (Mercosur) au détriment de la paysannerie française. Nous avions déjà alerté il y a 6 mois les populations des projets radicaux de notre gouvernement qui, non seulement suit aveuglément les directives européennes mais les dépasse avec un zèle inattendu et une violence inédite dans les modalités de leur application. Voir notre article du 30 juillet 2025 : Mercosur en vue : éradication du cheptel français… et de nos paysans avec !
Quand les forces de sécurité retournent leurs armes contre le peuple qu’elles ont pour mission de protéger, quand elles obéissent aveuglément et passivement à des ordres iniques, provenant d’autorités qui dilapident nos ressources et vendent nos entreprises à l’encan, ne deviennent-elles pas une milice au service d'intérêts étrangers ou qui ne sont pas ceux de la Nation ?
Sept membres de ces forces de l’ordre ont sauvé, ce jour-là, l’honneur de leur profession et celui de leurs collègues présents sur place, en refusant de réprimer les paysans présents pour soutenir l’agriculteur obligé de voir l’extermination de son troupeau. Un ancien gendarme, Marc-Jean Clairval, a pris la parole pour rappeler les devoirs et les engagements des forces de l’ordre au service de la patrie [1] et non pas d’un gouvernement, éphémère comme tous les gouvernements.
Les Français ne mourront pas pour BlackRock qui travaille à confisquer nos terres, ni pour Bill Gates qui veut nous faire manger des insectes et de la viande artificielle, ni pour l’Ukraine mafieuse, ni pour l’Otan qui ne rêve que de soumettre la Russie et voler ses ressources, ni pour les institutions européennes corrompues à la solde des globalistes qui nous imposent une immigration débridée, ni pour le Mercosur qui va nous submerger de produits contaminés, ni pour les traîtres qui siègent à l’Assemblée nationale et au Sénat, accrochés à leurs fauteuils bien rembourrés, ceux qui font mine de s’intéresser au sort des citoyens qui les ont élus mais qui, en vérité, s’en balancent éperdument.
Les Français ne mourront pour personne d’autre que leurs familles et leurs amis, et pour rien d’autre que leur terroir, leurs villages, leur qualité de vie, leur patrimoine et leurs coutumes millénaires.
Pierre-Emile Blairon
Note:
[1] https://www.facebook.com/reel/2988191398033538
13:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, actualité, europe, affaires européennes, révolte paysanne |
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États-Unis, Russie et Chine redessinent leurs zones d’influence. L’Europe est ignorée

États-Unis, Russie et Chine redessinent leurs zones d’influence. L’Europe est ignorée
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/usa-russia-e-cina-ridisegnano-l...
L’Europe, à juste titre, s’est préoccupée des pages consacrées au Vieux Continent dans le nouveau document de sécurité américain. Leur sécurité, non la nôtre. Et le mépris envers la classe dirigeante européenne y est apparu évident. Mais les obtus du Bruxelles des eurocrates et les laquais des différents gouvernements étaient trop occupés à se contempler le nombril, tout en pleurnichant, pour se rendre compte que le document de Trump traite aussi d’autres choses.
Ce qui devrait intéresser l’Italie, si elle avait encore une réelle politique étrangère.
Car, en fait, Trump a annoncé qu’il renonçait à un rôle stratégique en Afrique où, de toute façon, les États-Unis resteront pour garantir des affaires pour les entreprises américaines. Question d’argent, mais sans déclencher des guerres.
En même temps, de Moscou, arrivaient des signaux d’abandon du Moyen-Orient. Un choix obligé pour l'essentiel. Trop de chaos y règne, trop de protagonistes sont en lice, trop de favoritisme en faveur d’Israël. Qu’Erdogan se débrouille, qu’il gère la situation. Et avec lui, il y aura aussi des Chinois, des Indiens, des Saoudiens, des Émiratis.
Il vaut mieux s’occuper de l’Afrique, toujours en collaboration ou en concurrence avec les Chinois, les Turcs, les Indiens, les Saoudiens, les Émiratis. Sans Israël, il est même possible de conclure un accord.
Et qui manque? L’Europe, bien sûr. Parce que seuls les proches de notre Giorgia (Meloni) nationale croient encore à la mascarade du plan Mattei. Certes, les Africains prennent de l’argent qui, pour les contribuables italiens, représente beaucoup, mais par rapport aux investissements chinois et indiens, c’est une misère, et ils concèdent quelques affaires économiques. Mais la non pertinence des Européens est totale.
La non pertinence de l’Europe, la non pertinence de l’Italie. Tant dans les pays d’Afrique subsaharienne qu'en Afrique du Nord.
Non pertinents d’un point de vue économique, ce qui est compréhensible. Non pertinents aussi d’un point de vue culturel et, pour l’Italie, c’est encore plus grave.
11:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, états-unis, russie, chine, afrique, actualité, politique internationale |
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La République tchèque se désengage de la guerre en Ukraine

La République tchèque se désengage de la guerre en Ukraine
Source: https://mpr21.info/la-republica-checa-se-desentiende-de-l...
Le soutien financier à l’Ukraine continue de diviser les pays membres de l’Union européenne. C’est une partie de poker. Alors que Bruxelles étudie de nouvelles astuces pour «aider» Kiev, la position annoncée à Prague par le futur chef du gouvernement contraste avec la politique d’Ursula von der Leyen et de ses alliés.
Le futur Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a déclaré que la République tchèque ne participerait pas aux garanties que la Commission européenne envisage pour soutenir le financement de l’Ukraine. «Nous n’accepterons aucune garantie pour quoi que ce soit et nous ne contribuerons pas financièrement», a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient à un moment où les dirigeants de l’Union européenne s’apprêtent à débattre d’un plan de prêts, fondé sur la confiscation des actifs russes gelés, tout en intégrant des garanties nationales.
Babiš a renvoyé la question à la Commission européenne, lui indiquant qu’elle devrait explorer d’autres voies pour obtenir du soutien. La position tchèque ajoute une contrainte politique supplémentaire à un moment où plusieurs États cherchent à mettre en place un mécanisme pour prolonger autant que possible la souffrance de l’Ukraine.
Depuis le début de la guerre, les pays européens ont soutenu Kiev par divers moyens: aide budgétaire, prêts, assistance humanitaire, relogement des réfugiés, livraison d’équipements militaires via des initiatives nationales et des mécanismes européens, formation des troupes ukrainiennes, communications satellitaires, entre autres.
L’Union européenne a également mis en place des instruments financiers pour contribuer au fonctionnement de l’État ukrainien, en parallèle des efforts bilatéraux engagés par plusieurs capitales du continent.
Depuis janvier, les États-Unis se sont désengagés de l’Ukraine, estimant que la guerre est perdue. Cette situation a accru la pression sur l’Europe pour qu’elle établisse des solutions de financement plus régulières et moins dépendantes des tiers, ce qui explique l’intérêt croissant pour des accords reposant sur le vol des actifs russes et des garanties publiques.
Le refus annoncé par Prague ne met pas fin aux négociations, mais complique la recherche d’un accord solide sur un mécanisme où les États membres seraient obligés de partager une partie du risque. L’Union européenne devra désormais gérer des positions nationales tout en tentant de maintenir l’aide sans dépenser l’argent qu’elle ne possède pas.
11:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, république tchèque, ukraine |
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lundi, 15 décembre 2025
Un détritus du passé: la vieillerie OTAN

Un détritus du passé: la vieillerie OTAN
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/detriti-del-passato-la-vecchia-...
Notre monde, celui de la politique internationale, est envahi de débris. Des restes du passé, laissés sur la plage après un naufrage.
Et ces débris, de vieilles babioles désormais inutiles, encombrent le rivage. Rendant, en substance, difficile la compréhension de la réalité.
L'OTAN, c’est un tel déchet. Ce qui reste d’un naufrage. Et pourtant, très peu semblent en prendre conscience. Au moins ici, dans “l’Occident”. Dans cette Europe encore prisonnière des représentations du passé.
Trump, et plus généralement les Américains, ont été extrêmement clairs. L'OTAN, telle qu’elle est, est un vieux bidule. Et, à certains égards, une simple charge inutile que l'on paie encore. En fait, elle est nuisible.
Il ne faut pas croire que cette position provienne uniquement du magnat Trump et de son entourage. Qui, en tout cas, représentent en ce moment le ventre profond de l’Amérique. La majorité avec laquelle il faut compter, malgré la bonne volonté de nos savants de pacotille.
En réalité, cette insatisfaction américaine remonte à longtemps. Et concerne des personnages qui n’ont rien à voir avec Trump et son univers.
Je me souviens que déjà Dick Cheney, l’ombre omniprésente qui se profilait derrière Bush Jr., parlait avec mépris de la “vieille OTAN”. Vieille et inutile, voire un fardeau pour Washington.
Et la guerre en Irak a été menée par une “coalition de volontaires”. Une “coalition de volontaires” qui, selon l’intention de l’administration Bush, devait prendre la place de la vieille OTAN désormais obsolète.
Remplacée par un nouveau système d’alliances “variables”. Plus dynamique, et mieux adapté à la réalité des choses.
En fait, l’Alliance atlantique est un vieil instrument, devenu inutile avec le temps et l’évolution des scénarios internationaux. Un reliquat de la longue période que fut jadis la Guerre froide.
En substance, un vieux jouet à laisser dans le grenier, dans le meilleur des cas.
Et le comportement de Washington devrait nous en faire prendre conscience clairement.
Les accès de psychose fébrile des représentants de l'OTAN, comme cette incroyable caricature de secrétaire général qu'est Mark Rutte, sont à peine tolérés par la Maison Blanche. Qui, désormais, dialogue directement avec les puissances réelles. Moscou, Pékin. Des adversaires, certes, mais avec qui il faut traiter, et, en gros, partager le monde. Chercher de nouveaux équilibres.
Dans ce monde, beaucoup plus compliqué que celui de la Guerre froide, l'OTAN n’a plus aucune raison d’être. Et ce n’est qu’un encombrant et inutile carrosse maintenu en vie par ceux qui en tirent des avantages personnels. Rôle à jouer et argent à palper, pour être clair.
Un résidu d’une guerre (froide) désormais lointaine.
Un déchet inutile de l’histoire.
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samedi, 13 décembre 2025
Le C5, modèle MAGA de la multipolarité - Une alternative à la domination mondiale de l’ordre unipolaire

Le C5, modèle MAGA de la multipolarité
Une alternative à la domination mondiale de l’ordre unipolaire
Alexandre Douguine
Alexandre Douguine commente la tentative de l’Amérique de construire un ordre multipolaire de grandes puissances en marge du G7 et du mondialisme.
L’idée du C5, ou « Core Five » (le Noyau des 5), en tant qu’alternative au G7, est un projet qui découle directement de l’approche politique et géopolitique du mouvement MAGA dans la politique mondiale. C’est du réalisme politique; c’est un rejet de la mondialisation; c’est la construction d’une nouvelle architecture internationale basée sur les véritables centres de souveraineté dans le monde contemporain.
Lorsque, il y a un peu moins d’un an, j’ai publié mon livre La Révolution Trump (qui a déjà été traduit dans de nombreuses langues), je lui ai donné le sous-titre suivant: «Un nouvel ordre de grandes puissances». Mais qu’est-ce que «l’Ordre des Grandes Puissances»? C’est précisément la construction d’un système international dans lequel la souveraineté authentique n’appartiendra qu’aux civilisations-États qui possèdent leur propre idéologie, leur propre économie et leur propre géopolitique—des entités véritablement souveraines qui ont déjà prouvé leur viabilité.
C’est, si vous voulez, la version MAGA d’un monde multipolaire. C’est exactement ce dont parlait autrefois le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Cela faisait partie des plans énoncés par plusieurs idéologues du mouvement MAGA comme, par exemple, Steve Bannon. C’était soutenu et étayé—de façon assez critique à l’égard de Trump lui-même—par John Mearsheimer, un excellent représentant du réalisme politique américain. Il s’agit d’une approche froide et dure du concept de souveraineté. La souveraineté ne devrait appartenir qu’aux grandes puissances: «Un nouvel ordre des grandes puissances». En d’autres termes, c’est la version américaine, trumpiste, d’un monde multipolaire, qui diffère assez nettement du modèle BRICS.
Première différence: le groupe BRICS n’inclut pas les États-Unis ni l’Occident; il est construit comme une alternative à eux. Cela est tout à fait logique, car jusqu’à Trump, l’Amérique fonctionnait comme le bastion de l’ordre mondialiste unipolaire. J’ai déjà dit qu’une place pour l’Amérique au sein de BRICS reste ouverte—en fait, en quelque sorte réservée—mais seulement pour une Amérique qui rompe avec la mondialisation.
Deuxième différence: Le groupe BRICS accepte des civilisations qui ne sont pas encore complètement formées. Le monde islamique, qui n’a pas encore atteint l’unité dans le développement d’une stratégie civilisationnelle commune; l’Amérique latine, qui stagne également sur le chemin de l’intégration; et le continent africain. Toutes ces civilisations sont représentées dans le groupe BRICS. En d’autres termes, le groupe BRICS est une multipolarité bienveillante « avec de la place pour croître ». Il inclut à la fois des civilisations-États déjà formées et celles qui doivent encore s’unir. C’est, pour ainsi dire, un «projet d’avenir».
Par conséquent, la différence entre «l’Ordre des Grandes Puissances» et le projet BRICS est que seules les civilisations-États existantes sont reconnues comme souveraines: les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde. Le Japon y est aussi inclus—je pense que c'est pour équilibrer l'ensemble face à la Chine. Le Japon est en effet un pays puissant. S’il pouvait obtenir son indépendance vis-à-vis de l’Amérique, il pourrait très bien devenir un pôle souverain à part entière. Le C5 représente la version américaine de la multipolarité. Dans la dernière version publiée de la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis, cette idée est clairement et directement exposée.
L’idée de créer le C5, le « Core Five » (le Noyau des 5), selon la vision des stratèges américains du mouvement MAGA (je souligne: il ne s'agit pas des néoconservateurs, pas des globalistes), signifie donner à cet «Ordre des Grandes Puissances» une sorte de statut de club. Pas encore les bases du droit international, mais un club—cette fois construit de manière totalement différente du G7, qui était rempli de divers nains occidentaux qui ne représentaient rien, comme le Canada.
Tant le G7 que le G20 étaient des clubs mondialistes dominés par l’agenda mondialiste. C’est pourquoi ils sont aujourd’hui complètement insignifiants. Et c’est précisément pour cela que la création d’un club multipolaire véritablement pertinent—le C5—est désormais à l’étude.
Mais comment la stratégie du mouvement MAGA l’envisage-t-elle? Très probablement, les États-Unis voient la création du C5 comme une alternative au groupe BRICS. Cependant, cela peut également être considéré comme un complément au groupe BRICS. Car qu’est-ce qui est fondamentalement important ici? L’absence de l’Europe, de la Grande-Bretagne, du Canada et de l’Australie.
C’est-à-dire l’absence de ces régimes qui, dans leurs derniers spasmes, s’attachent désespérément au projet mondialiste. C’est une géopolitique MAGA authentique, qui—à sa manière—reconnaît la multipolarité.
C’est pourquoi le C5 est une proposition très sérieuse. Bien sûr, elle peut être critiquée; on peut dire que le projet BRICS est meilleur. C’est ce que je pense aussi: le projet BRICS est meilleur à tous égards, sauf un: les États-Unis n’y sont pas. Et tant que les États-Unis et l’Occident n’y seront pas, personne à l’intérieur du groupe BRICS n’ose vraiment défier l'hégémonie mondiale de front. Mais ici, Trump et le mouvement MAGA font un pas en avant qui est intéressant: «Au lieu de se consolider contre nous, rejoignez-nous pour construire ensemble la multipolarité». C’est une question de grande importance et qui exige la plus haute attention. Voyons ce qui peut en sortir.
Nous vivons maintenant à un moment où Trump commence à revenir à sa stratégie MAGA d’origine, dont il s’était éloigné ces derniers mois, à une distance sidérale. Mais le moment du retour est venu. Il n’est pas fortuit qu’à ce moment précis, une proposition ait émergé pour envisager la création du club C5 (Core Five)—un développement extrêmement important, révélateur et extraordinairement intéressant.
L’essentiel est que cette proposition n'englobe pas l’Union européenne, les globalistes, ces Messieurs Soros et Schwab, le forum de Davos, l'inénarrable Macron… Ils sont tous jetés à la poubelle, avec Zelensky et le nazisme ukrainien. C’est vraiment un moment fascinant, où l’Amérique est contrainte de reconnaître la multipolarité, même si elle propose sa propre version de celle-ci.
20:03 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, c5, core five, multipolarité, alexandre douguine |
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Point sur la crise de la Dermatose dans les Pyrénées

Point sur la crise de la Dermatose dans les Pyrénées
Laurent Ozon
Source: @LaurentOzon (X)
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale des bovins à très faible mortalité (1 à 5 %, rarement plus). La morbidité est très variable selon les souches et les conditions environnementales.
Le premier foyer déclaré en France date du 29 juin 2025 en Savoie. Les premiers cas dans les Pyrénées-Orientales datent du 15 octobre, suivis d'une progression rapide vers l’Ariège (9/12), les Hautes-Pyrénées (10/12) et les Pyrénées-Atlantiques (zone réglementée depuis le 11/12).
Le mode de propagation dominant est vectoriel, via des insectes piqueurs (mouches des étables, moucherons piqueurs ou taons), et non par les mouvements d’animaux.Ce point est essentiel. Le virus circule largement dans l'environnement et peut progresser de plusieurs dizaines de kilomètres par semaine, en dehors des couloirs de transport des animaux.

Le vaccin homologué en France, Lumpyvax, réduirait fortement les formes cliniques graves et préserverait la productivité (lait, croissance), mais il n’est pas stérilisant. En clair, les animaux vaccinés peuvent être infectés, devenir porteurs asymptomatiques et continuer à transmettre le virus aux insectes vecteurs. C'est un vaccin productif plus que sanitaire. Il sauvegarde la santé du troupeau mais ne bloque pas la circulation du virus.
Du fait du mode de contamination et de l'efficacité limitée du vaccin, la stratégie officielle d’abattage total suscite une opposition large chez les petits éleveurs. Selon la réglementation européenne (catégorie A, Règlement UE 2016/429), tout foyer confirmé entraîne l’abattage et la destruction de l’intégralité de l’élevage, même si une seule bête est atteinte.
La justification officielle est que cette méthode coupe la source virale locale en éliminant les porteurs cachés. Pourtant, si la circulation du virus est vectorielle, cette stratégie de dépopulation totale semble largement inadaptée. Selon la réglementation, ce serait pourtant la seule façon de maintenir le statut « indemne » nécessaire aux exportations de bovins vivants, de viande etc. – bien que des suspensions d'exportations soient déjà en vigueur hors UE en raison des zones réglementées actuelles (109 foyers au 9 décembre).
Lorsque la transmission est essentiellement vectorielle et généralisée (comme actuellement dans le sud-ouest), l’abattage total, prônée par une technocratie quasi-militarisée, suscite la colère. De nouveaux foyers apparaissent régulièrement sous le vent, indépendamment des élevages abattus. Le modèle belge de 2021 (abattage ultra-rapide ayant stoppé net une introduction unique par camion transportant des animaux) n’est pas transposable. Le virus circule et circulera dans l'environnement. Par ailleurs, la question de l'exportation sera bientôt réglée puisque, quoi que fasse la technocratie, les restrictions liées aux zones réglementées (rayon de 50 km autour des foyer) limiteront drastiquement les exportations dans les mois à venir.
On voit donc apparaître une divergence d'intérêts entre les éleveurs orientés vers le marché intérieur (petites exploitations, circuits courts, production laitière locale), qui subissent des pertes lourdes et les filières export (grands groupes intégrés dont la FNSEA est l'émanation), qui cherchent à maintenir le statut indemne pour conserver leurs marchés (Maghreb, Moyen-Orient, Asie).
Plus fondamentalement, la charge symbolique, en situation de tension sociale, économique et identitaire, de petits éleveurs contraints par une mobilisation de moyens exceptionnels de la force publique, de faire tuer leur troupeau pour satisfaire à des normes technocratiques européennes inadaptées, peut mettre le feu aux poudres. D'autant plus que s'est installé dans une partie de l'opinion l'idée que cette crise n'était qu'une partie d'une guerre plus large menée par les technocraties managériales mondialisées contre l'autonomie alimentaire et la typicité de production des peuples.
19:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, épidémies, bovins, france, europe, affaires européennes, dermatose, élevage |
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L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin

L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin
Carlos X. Blanco
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/12/el-...
Ce bref essai, résumé de ce que j’ai exposé dans plusieurs ouvrages, vise à présenter une critique exhaustive et radicale de l’ordre international dirigé par les États-Unis depuis 1945. Il argue que cet ordre est en train de vivre un processus terminal d’agonie, comparable à celui d’un malade en fin de vie, causant misère et désastre autour de lui. Il s’articule autour de plusieurs axes d’analyse :
1. L’ordre d’après-guerre et le rôle de l’URSS :
Après la défaite du IIIème Reich en 1945, les États-Unis imposèrent leur Pax Americana, mais de façon incomplète en raison du contrepoids soviétique. Le rôle crucial de l’Union soviétique dans la défaite du nazi-fascisme en Europe et dans l’évitement d’une Troisième Guerre mondiale immédiate contre les puissances anglo-américaines, y est souligné et a eu un coût humain énorme. L’URSS a créé un «Deuxième ordre mondial» qui a regroupé des pays en processus de décolonisation, en opposition aux prétentions universelles américaines.

2. L’idéologie comme instrument et le concept de « totalitarisme » :
Dans mes textes, je démonte la primauté de l’idéologie dans l’analyse géopolitique, la présentant comme un facteur mobile et utile. Je signale que le capitalisme impérialiste anglo-saxon a initialement financé des régimes comme ceux d’Hitler et de Staline, puis les a diabolisés comme «totalitaires» dès que le conflit a éclaté. Le concept de «totalitarisme», élaboré par des intellectuels comme Hannah Arendt, y est analysé comme une arme conceptuelle de l’Occident libéral. Sa véritable fonction n’est pas de décrire des similitudes structurelles entre le nazisme et le bolchevisme (des régimes différents, séparés par des abîmes), mais de stigmatiser comme «totalitaire» tout régime non libéral et non soumis à l’hégémonie américaine. Cela est habile, et cette synonymie est essentielle pour comprendre la Guerre froide et sa poursuite.
3. L’évolution après la chute de l’URSS :
Avec la disparition de l’URSS (1989–1991), l'«Hégémon» libéral (première théorie politique, selon Alexandre Douguine) a perdu son contrepoids socialiste (deuxième théorie politique). L’arsenal philosophico-politique accumulé a été réorienté pour présenter le fascisme (troisième théorie politique) comme la seule alternative au monde «libre», simplifiant le discours jusqu'à poser l'alternative suivante: «libéralisme ou barbarie (fasciste)». Tout pays qui ne s’aligne pas sur les États-Unis peut être qualifié de «totalitaire» ou d'«autocratique», comme c’est le cas aujourd’hui, selon le contexte, avec la démocratie multipartite russe ou le système politique chinois.

4. La décadence et le caractère prédateur de l’Occident :
Le capitalisme occidental, notamment dans sa version tardive et financière, est décrit comme étant en phase d’épuisement. C’est un système improductif, basé sur la dette et parasitaire, dont la crise de 2008 a révélé la nature «génocidaire et inviable». Les États-Unis, en tant que débiteur maximal, soumettent d’autres pays par ce système. La mondialisation n’a pas été la création d’un creuset mondial, mais l’imposition du mode de vie américain, un processus qui, conjointement avec la «religion holocaustique» (la sacralisation de l’Holocauste juif transformé cyniquement en religion civile universelle, conférant simultanément une impunité morale au sionisme), a servi à l’endoctrinement et à la domination.
Le mythe de la supériorité morale, technologique et militaire de l’Occident s’effrite. Sur le plan moral, les États-Unis violent le droit international; sur le plan technologique, ils prennent du retard face à l’Asie, en particulier la Chine ; militairement, ils manquent de capacités de combat terrestre et de résilience comme la Russie, qui possède une expérience de guerres défensives pour sa survie, contrairement aux campagnes impérialistes ratées des États-Unis (Vietnam, Afghanistan).
5. L’OTAN comme instrument agressif et dangereux pour l’Europe :
Créée en 1949 comme alliance « défensive », l’OTAN est devenue une organisation agressive et expansionniste, compromettant la souveraineté et la sécurité des peuples européens. Le bombardement de la République fédérale de Yougoslavie en 1999, avec des milliers de civils morts et l’utilisation d’uranium appauvri, a marqué un tournant, montrant que l’OTAN attaque des États souverains européens. La guerre en Ukraine (commencée en 2014 avec Euromaidan) en est une autre manifestation. Être dans l’OTAN ne garantit pas la sécurité, mais éveille la peur, car cela oblige les États membres à se militariser à nouveau et à s’enliser dans des conflits (comme en Ukraine) qui servent les intérêts de Washington, pas ceux de l’Europe. L’OTAN et l’UE ont perdu toute légitimité morale pour donner des leçons sur les droits de l’homme.
6. Le nouveau modèle de domination: les États artificiels-terroristes (les «porte-avions statiques») :
Face à leur déclin et leur incapacité à mener des guerres conventionnelles victorieuses, l’Empire occidental adopte un modèle de «guerre hybride» qui ressemble au terrorisme d’État. Le modèle est Israël: un État artificiel, fortement militarisé et agressif, qui fonctionne comme un «porte-avions statique» incrusté dans une région stratégique. Ce modèle se reproduit avec des entités comme le Kosovo, l’Ukraine post-Euromaidan ou le «Grand Maroc». Ce sont des «États-poubelle» ou «États faillis», créés ou instrumentalisés pour semer le chaos, affronter des ennemis (Russie, Chine, Iran) et servir de plateformes d’agression. Le Maroc, avec le soutien des États-Unis, de la France et d’Israël, se présente comme la partie d'une tenaille qui se complète avec Israël, pour étrangler la Méditerranée, ce qui constitue une grave menace pour l’Espagne et le sud de l’Europe.

7. La destruction culturelle et sociale auto-destructive de l’Europe occidentale :
L’Europe occidentale a été victime d’un changement culturel massif orchestré par les États-Unis: l’«americanisation» ou la « mondialisation ». Cela a mené à:
- a) L’arrêt de l’activité productive : délocalisations industrielles, domination de la financiarisation (fonds comme BlackRock) et une économie basée sur la dette et le tourisme cancérigène (exemple : Espagne).
- b) L’arrêt de l’activité reproductrice : hiver démographique, remplacement de la population par une migration massive (parfois utilisée comme arme contre l’Espagne, par exemple par le Maroc), trafic d’êtres humains et perte de l’identité culturelle.
- c) La défaillance de la capacité défensive : dépendance militaire à l’OTAN, forces armées nationales affaiblies et engagées dans des missions étrangères, tandis que les frontières réelles (Ceuta, Melilla, côtes méditerranéennes face à l’Afrique) restent non protégées.
L’« âme » de l’Europe est morte, car le triptyque fondamental: produire, avoir des enfants et manier des armes pour la défense nationale légitime, a été brisé.
8. Conclusion et perspectives :
L’ordre mondial unipolaire touche à sa fin. Face à la décadence occidentale, émergent des modèles alternatifs (comme le capitalisme planifié ou le socialisme de marché de la Chine) et un bloc potentiel comme les BRICS. L’Europe doit se réveiller, rejeter la soumission aux États-Unis et à l’OTAN, et retrouver sa souveraineté, sa capacité productive, son identité culturelle et restaurer sa défense nationale. Elle doit cesser d’être «Occident» et se redécouvrir comme une civilisation parmi d’autres, avec le droit à son histoire et à ses traditions. La voie actuelle mène à la guerre, à la destruction et à la colonisation intérieure. Mes textes publiés se terminent souvent par une mise en garde contre la création de futurs «États-artificiels» (comme une Catalogne indépendante), qui pourraient servir de nouveaux «porte-avions» pour soumettre des populations appauvries et aliénées. L’avenir dépendra de la capacité de l’Europe à refuser la guerre, le génocide et l’exploitation, et à reprendre le contrôle de son destin.
14:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, déclin européen |
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La peur de Washington

La peur de Washington
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-paura-di-washington/
Les États-Unis sont inquiets. Très inquiets. Pour l'avenir de l'Europe.
Cela peut nous sembler étrange, étant donné que Washington est désormais dirigé par une administration qui semble très éloignée de l'Europe. Tant dans son style que dans son contenu.
Une administration bien représentée par Donald Trump. Non pas un cow-boy excentrique, comme continue de le définir une certaine partie de notre cirque médiatique. Mais plutôt l'homme qui incarne et donne une voix à l'Amérique profonde. Loin, très loin de la « sensibilité européenne » proclamée et autoréférentielle (et presque onaniste).
Et pourtant, c'est précisément cette Amérique qui est préoccupée. Parce qu'elle voit avec une lucidité détachée la dérive européenne. Et elle est consciente de ce que cela pourrait entraîner dans un avenir immédiat. Même, et surtout, pour les États-Unis.
C'est ce que nous disent les analystes russes. De plus en plus attentifs à ce qui se passe dans le camp occidental. Dans le camp, disons-le clairement, de «l'ennemi».
C'est une nouvelle qui a eu très peu d'importance dans nos médias, trop occupés à étudier ou à contempler des choses vraiment intéressantes. Comme les disputes télévisées entre Meloni et Schlein sur des questions fondamentales telle le genre. Ou les logorrhées de certains représentants de la majorité sur les chats errants de Cosenza. Ou celles de Picierno et de ses compagnons sur l'antisémitisme rampant et les crèches non inclusives. Des choses de cet acabit. Des choses sérieuses. Il n'y a pas de temps d'antenne ou de place dans les colonnes des quotidiens pour des futilités comme le déclin de l'Europe selon Washington.
À tel point que j'ai trouvé cette information, fournie par un analyste russe, sur Internet, grâce à mon ami Corrado Caldarella. Un autre vieux schnock, comme moi, qui perd son temps avec ce genre de préoccupations.
Quoi qu'il en soit, comme je le disais, Washington est très inquiet. Car, si cela continue ainsi, l'Europe va complètement se dénaturer. Ou, plus simplement, disparaître.


La vague montante d'immigrants en provenance du sud du monde. La chute vertigineuse de la natalité. L'augmentation de l'âge moyen des citoyens... qui, soit dit en passant, a atteint 50 ans en Italie. Et puis, il y a ce génie de Crosetto qui voudrait réintroduire le service militaire obligatoire...
Des futilités, comme je le disais. Mais qui inquiètent Trump et son entourage. Car ils doivent commencer à raisonner comme si l'Europe n'existait plus.
Des millénaires d'histoire effacés en peu de temps, par la folie de la Commission et des gouvernements subordonnés aux intérêts financiers et spéculatifs.
La perspective d'un vide, qui sera comblé par les Asiatiques, les Africains... comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne.
Les États-Unis commencent à se sentir de plus en plus seuls.
Isolés dans leur périphérie, certes vaste, du monde.
Seuls. Face à la marée montante de l'Eurasie russe. De peuples encore jeunes, peut-être sauvages. Mais qui représentent l'avenir.
Comme les barbares de Kavafis.
Mais ne vous inquiétez pas. Ce qui compte vraiment, ce sont les droits des homosexuels unijambistes, des remboursements médicaux pour les candidats transgenre et autres absurdités de ce genre.
12:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, étants-unis |
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La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/12/09/yhdysvaltojen-turvalli...
La nouvelle stratégie nationale de sécurité des États-Unis (National Security Strategy, novembre 2025) ne modifie pas les grandes lignes de la politique étrangère et de sécurité, mais elle abandonne leur déguisement idéalisé et exprime les choses de manière exceptionnellement directe. La rhétorique précédente, qui prônait la diffusion mondiale de la démocratie et les interventions, a été remplacée par une politique réaliste froide, qui place la souveraineté, la puissance économique et les intérêts américains au centre.
Le message principal est simple: sous Trump, les États-Unis se concentrent principalement sur le renforcement de leur puissance, de leur économie et consolident leur contrôle sur les régions voisines, révélant ainsi une version moderne de la doctrine Monroe. L’ordre mondial ne sert Washington que dans la mesure où il soutient ces priorités internes. La stratégie décrit le monde comme un jeu de somme zéro, quoique compétitif, dans lequel les alliés ne sont utiles que s’ils prennent leur part — de préférence celle que les États-Unis eux-mêmes ont fixée.
La menace principale, et en même temps le défi, se trouve dans la région indo-pacifique. La Chine est clairement désignée comme le principal adversaire, dont la montée économique et militaire menace la position de leader mondial de l’Amérique. Selon la stratégie, la réponse n’est pas une confrontation militaire directe, mais une dissuasion systématique: strangulation technologique, restrictions à l’exportation, renforcement du réseau d’alliés et rapatriement des chaînes de valeur critiques.
Par ailleurs, la stratégie met en garde contre la propagation de l’influence chinoise en Amérique du Nord, en Afrique, et justifie un contrôle plus strict de l’Amérique sur son propre continent. La sécurité aux frontières, les cartels de drogue et l’ingérence étrangère sont considérés comme des questions fondamentales relevant de la sécurité nationale. Tout cela signifie un déplacement clair des ressources vers le Pacifique et vers l'arrière-cour des États-Unis, hors d’Europe et du Moyen-Orient.

L’Europe est traitée de manière ferme mais calculée. Le continent est décrit comme souffrant d’une démographie déclinante, d’une immigration incontrôlable, de divisions internes et de dépenses de défense chroniquement faibles. Le document insiste sur le fait que l’Europe doit désormais assumer la principale responsabilité de sa propre sécurité. Cela implique la réalisation de l’objectif de dépenses militaires de 5% du PIB d’ici 2035, ainsi que la prise en charge principale du financement et des garanties de sécurité pour la guerre en Ukraine.
Voici le cœur cynique de la stratégie: les États-Unis créent délibérément une atmosphère d’incertitude pour amener l’Europe à accepter ce fardeau économique historique. La menace de réduire le soutien de l’OTAN et de souligner la faiblesse européenne obligent les Européens à réduire leurs services publics pour financer un conflit qui sert la grande stratégie des États-Unis. Une contradiction flagrante renforce cette manipulation: les actions américaines, telles que le rapatriement des chaînes de valeur et la compétition énergétique, sape en même temps l’économie européenne, qui doit supporter ces énormes dépenses militaires.
Les États-Unis proposent donc à l’Europe une position encore plus subordonnée qu'auparavant dans le système d’alliances. L’objectif est de geler le conflit ukrainien et de clouer la Russie à la frontière, faisant de l’Europe une zone tampon géostratégique. Parallèlement, les Etats-Unis concentreront leurs ressources militaires et économiques principalement sur la Chine, laissant aux alliés une simple protection nucléaire formelle. Les coûts réels de la gestion du conflit et de la défense européenne sont transférés entièrement à Bruxelles, Berlin et Paris.
Le plus grand point faible de cette nouvelle stratégie est sa myopie et ses contradictions. L’Amérique de Trump veut se retirer du rôle de policier mondial, tout en conservant le droit de fixer les règles. Cette attitude de leadership sans responsabilité, cette vision transactionnelle des alliés et cette mentalité de somme zéro affaiblissent à long terme les réseaux d’alliances sur lesquels repose l’influence américaine. Si la coopération se réduit à un accord de partage des coûts, la loyauté s’évanouit. Une realpolitik trop froide peut se retourner contre elle: elle engendre rancune et éloignement stratégique, affaiblissant ainsi la position des États-Unis.
Les dirigeants et citoyens européens peuvent-ils voir au-delà de la rhétorique superficielle de l’administration Trump? Le but est que l’Europe supporte les coûts de cette mise en scène géopolitique contre la Russie, alors que Washington se concentre principalement sur son principal adversaire, la Chine. Si cela n’est pas compris et si cela n’est pas abordé politiquement, l’Europe pourrait se réveiller dans les années 2030 dans une situation où elle aurait sacrifié son économie, son avenir et ses réserves énergétiques à un conflit qui n’a jamais été dans ses intérêts. À ce moment-là, ceux qui paieront la facture constateront que le mantra « America First » signifiait en réalité « Europe Last ».
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vendredi, 12 décembre 2025
Russie et Inde: partenariat stratégique malgré la pression de l’Occident

Russie et Inde: partenariat stratégique malgré la pression de l’Occident
Milana Gumba
Du 4 au 5 décembre, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu en Inde pour une visite officielle. La dernière visite d’un chef d’État en Inde remonte à une période précédant le début de l’opération spéciale, ce qui donne à cette visite actuelle une dimension historique. Des diplomates des pays de l’OTAN ont accusé la Russie de violation du droit international et ont formulé de nombreuses critiques à l’encontre du Kremlin. La visite du président russe Vladimir Poutine en Inde a secoué certains pays occidentaux — cela leur a envoyé un signal sur la fin de l’ère du monde unipolaire. L’éminent homme politique indien Ram Madhav a, quant à lui, décrit Vladimir Poutine par la phrase suivante: «on peut l’aimer ou le détester, mais on ne peut l’ignorer». Il l’a également qualifié de «chef d’État inébranlable».
Les relations russo-indiennes sont traditionnellement caractérisées comme un partenariat stratégique privilégié, et les visites de haut niveau, notamment celle du président russe en Inde, revêtent toujours une grande importance pour les deux pays.

Aperçu des axes de coopération et des projets prospectifs:
Coopération militaire:
L’Inde demeure le plus grand acheteur d’armements et de matériel militaire russes. La coopération inclut la livraison, la production conjointe (par exemple, les missiles Brahmos - photo), le transfert de technologies, ainsi que la formation des militaires indiens. De nouveaux contrats pour la fourniture et la production sous licence sont en discussion.
L’approfondissement de la localisation de la production en Inde dans le cadre du programme « Made in India », le développement de nouveaux systèmes d’armement, et l’expansion de la coopération militaro-technique dans la maintenance et la modernisation du matériel existant.

Énergie :
La Russie est l’un des plus importants fournisseurs de pétrole et de produits pétroliers pour l’Inde. Le secteur nucléaire connaît un développement actif — la technologie russe et la participation à la construction de la centrale de Kudankulam (photo) en sont un exemple marquant.
Perspectives : augmentation des volumes d’exportation de pétrole et de gaz, développement de la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile (construction de nouvelles unités), développement de projets dans les énergies renouvelables, ainsi qu’un approfondissement de la collaboration dans l’exploration d’hydrocarbures.

Commerce et économie :
Le volume des échanges bilatéraux ne cesse de croître, bien qu’un déséquilibre persiste. On travaille activement à la transition vers des monnaies nationales (roupie et rouble) dans les règlements pour réduire la dépendance au dollar.
Diversification de la gamme des produits, augmentation des investissements mutuels, création d’entreprises communes dans des secteurs clés, développement du commerce électronique, simplification des procédures douanières.
Transport et logistique :
Promotion active du corridor de transport international « Nord-Sud » (ICT Nord-Sud), qui réduira considérablement le temps et le coût de livraison des marchandises entre la Russie, l’Inde, l’Iran et d’autres pays de la région.
Achèvement et modernisation des infrastructures du corridor, développement de lignes maritimes directes, optimisation des chaînes logistiques.
Coopération dans les formats multilatéraux :
La Russie et l’Inde collaborent activement dans des organisations telles que BRICS, SCO, G20, ce qui favorise la coordination de leurs positions sur les questions internationales actuelles.
Perspectives : renforcer le rôle de ces organisations, coopérer pour façonner un ordre mondial multipolaire, collaborer sur la sécurité et la stabilité régionales.
Comme l’a conclu Madhav, le voyage de Poutine à New Delhi restera dans les mémoires comme un message puissant au monde sur la fin de l’ère mono-hégémonique. Une telle démarche du président russe montre que l’ère de la multipolarité authentique commence. De plus, cette visite en Inde a été un signe de l’intolérance de Poutine et de la Russie envers les doubles standards dans les relations internationales.
Les visites du leader russe en Inde visent toujours à renforcer davantage le partenariat stratégique, à diversifier la coopération et à parvenir à des accords concrets. Malgré les défis mondiaux, les deux pays montrent leur engagement à approfondir leurs liens, ce qui se traduit par une stabilité dans les contacts au plus haut niveau et par le développement dynamique de projets dans de nombreux secteurs clés. Les perspectives de coopération restent vastes, et ses résultats contribuent au développement des économies des deux pays ainsi qu’au renforcement de leur position sur la scène internationale.
Contexte général de la critique occidentale:
La coopération russo-indienne se déroule dans un contexte de critique accrue de la part des pays occidentaux, en particulier les États-Unis et l’UE, surtout depuis le début du conflit en Ukraine.
Position de l’Occident:
Accusations de soutien à la Russie: les pays occidentaux considèrent la poursuite de la coopération économique et militaro-technique de l’Inde avec la Russie comme un soutien indirect à l’économie russe, et par conséquent à ses actions militaires.
Régime de sanctions: on invite l’Inde à rejoindre les sanctions occidentales contre la Russie et à réduire ses échanges commerciaux, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la défense. On mentionne le risque de «sanctions secondaires» pour les entreprises travaillant avec des structures russes sous sanctions.
Arguments éthiques et de valeurs: l’Occident fait aussi appel aux «valeurs démocratiques» et au droit international, en exhortant l’Inde à adopter une position plus ferme envers la Russie.

Position de l’Inde:
L’Inde maintient une politique de non-alignement et d’autonomie stratégique. Sa politique étrangère repose sur la défense des intérêts nationaux.
Pour l’Inde, en tant que grande économie en développement, assurer la sécurité énergétique est une priorité. Le pétrole russe est proposé à des prix compétitifs, ce qui est crucial pour les consommateurs et l’industrie indiens.
L’Inde a d’importants besoins en défense, notamment face à la tension avec le Pakistan et la Chine. La Russie est un fournisseur éprouvé et fiable d’armements, ainsi qu’un partenaire dans le développement de nouveaux systèmes, ce qui est essentiel pour la sécurité indienne. Passer à de nouveaux fournisseurs serait extrêmement difficile, coûteux et long.
L’Inde partage avec la Russie la vision d’un ordre mondial multipolaire, sans domination d’une ou plusieurs puissances.
L’Inde cherche à maintenir le dialogue avec toutes les parties, y compris l’Occident. Elle participe à des initiatives occidentales telles que le Quad (dialogue quadripartite sur la sécurité), tout en approfondissant ses liens avec la Russie.
Position de la Russie:
«Le pivot vers l’Est»: dans un contexte de sanctions occidentales et de confrontation, la Russie réoriente activement sa politique extérieure et ses relations économiques vers les pays asiatiques, en premier lieu la Chine et l’Inde.
L’Inde est considérée comme un partenaire clé dans la construction d’un nouvel ordre mondial plus multipolaire, moins soumis à la dictature de l’Occident.
En somme, malgré la pression occidentale, la Russie et l’Inde continuent de renforcer leurs liens, en se fondant sur leurs intérêts stratégiques mutuels et la perspective à long terme de la création d’un nouvel ordre mondial. L’Inde jongle habilement entre ses liens traditionnels avec la Russie et ses relations en développement avec l’Occident.
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Une “Nouvelle” Doctrine de Sécurité Nationale des États-Unis

Une “Nouvelle” Doctrine de Sécurité Nationale des États-Unis
Raphael Machado
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100069794930562
Début décembre 2025, la Maison Blanche a publié une nouvelle « Stratégie de Sécurité Nationale », un document dans lequel le gouvernement américain présente ses orientations concernant la sécurité nationale. Dans d’autres contextes, nous avons déjà souligné que la conception américaine de la « sécurité nationale » est unique au monde, étant la seule à englober des événements et des situations qui se déroulent à des milliers de kilomètres de distance.
En général, les conceptions de la sécurité nationale concernent essentiellement les potentiels internes et les risques représentés par l’environnement de chaque pays, incluant au maximum l’accès aux ressources importées considérées comme vitales pour l’économie et la défense.
Traditionnellement, ce n’est pas ainsi que la « sécurité nationale » des États-Unis se définit. Celle-ci est vue comme ayant une portée planétaire, de sorte que des événements dans les recoins de l’Afrique, de l’Asie du Sud-Est ou de l’Asie centrale ont toujours pu être réinterprétés comme affectant la « sécurité nationale » des États-Unis – du moins depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à récemment.
Cette nouvelle doctrine de sécurité nationale apporte une différence significative: l’ampleur de la sécurité nationale des États-Unis est «réduite» à l'«hémisphère occidental», en particulier aux Amériques — même si certains intérêts sont maintenus dans des régions du monde où il y a des ressources stratégiques.

Bonne nouvelle pour la majorité du reste du monde, mauvaise nouvelle pour les pays ibéro-américains.
Ici, on pourrait dire que le document fait une allusion indirecte ou métaphorique à la Doctrine Monroe. Non. Le document a la vertu d’annoncer honnêtement et ouvertement la reprise de la Doctrine Monroe, avec l’ajout d’un corollaire de Trump. Si la version originale de la Doctrine Monroe était principalement dirigée contre la présence espagnole dans les Amériques, et dans une moindre mesure contre la présence d’autres pays européens, sa mise à jour est clairement orientée contre les alliances et investissements russo-chinois dans la région.
Le document admet l’impossibilité de forcer la rupture de toutes ces connexions, en particulier dans le cas de pays qui ont déjà établi des relations profondes et sont hostiles aux États-Unis, mais Washington pense qu’il est possible de convaincre tous les autres pays des Amériques que les accords avec ces partenaires, même s’ils sont moins coûteux, impliqueraient des «coûts cachés» tels que l’espionnage, la dette, etc.
Le problème avec ce genre de narration est que beaucoup de pays de la région sont conscients que les «coûts cachés», lors de relations avec les États-Unis, sont, au mieux, les mêmes. Les scandales d’«écoutes» dirigées contre des cabinets présidentiels ibéro-américains restent encore frais dans la mémoire régionale, tout comme l’historique d’endettement des pays de la région avec le FMI, majoritairement dominé et influencé par les États-Unis.
Il est maintenant clair que les États-Unis utiliseront un ensemble de narrations à la légitimité douteuse pour faire pression en faveur d’une «contribution» à la «lutte contre le narcoterrorisme», par exemple, mais leur véritable objectif sera de garantir l’alignement géopolitique et la reconnaissance de l’hégémonie hémisphérique des États-Unis.
Tout cela n’est pas une nouveauté, puisque dans de nombreux autres articles précédents, j’ai déjà abordé ce sujet.
Dans un article de novembre 2024, où je commente l’initiative Belt & Road en Amérique du Sud, je notais ce qui suit:
« La Doctrine Monroe, qui a fêté ses 200 ans en 2023, était cette directive idéologique qui poussait les États-Unis à éloigner l’Europe de l’Amérique ibérique, afin d’être la seule grande puissance à monopoliser et exercer une influence sur la région. Mais aujourd’hui, la “menace” ressentie par Washington ne provient pas forcément de Paris, Berlin ou Madrid, ou même de Londres, mais de Moscou et Pékin.
C’est autant en raison du renforcement des relations russo-chinoises sur le continent qu’en raison de l’affaiblissement de l’hégémonie unipolaire des États-Unis — plus ressentie en Eurasie, au Moyen-Orient et en Afrique — que les États-Unis entendent se déployer dans une nouvelle impulsion à la Monroe en Amérique centrale et du Sud. Il s’agit d’essayer d’expulser l’«influence» russo-chinoise tout en s’assurant que la seule puissance américaine sera les États-Unis eux-mêmes — pas de puissances extraterritoriales, ni l’ascension d’un quelconque pays américain en tant que puissance. »
En réalité, cela était déjà évident avant le début du nouveau mandat de Donald Trump. Celui-ci, notamment à travers ce document de la Stratégie de Sécurité Nationale, se contente d’expliciter ce qui était implicite depuis 10 ans, puisque depuis le mandat de Barack Obama, on peut identifier une reprise d’un intérêt plus attentif de Washington à l’égard de l’Amérique ibérique. C’est à partir du gouvernement Obama que se multiplient rapidement les cas d’ingérence des États-Unis dans la région (alors que, en contrepartie, le gouvernement Bush se caractérisait par sa focalisation sur le Moyen-Orient et l’expansion rapide de l’OTAN).



Maintenant, j’ai mentionné plus tôt dans ce texte que tout cela était une «bonne nouvelle pour le reste du monde», même si ce ne l’était pas pour les pays ibéro-américains. «Bonne nouvelle», car le texte de la Maison Blanche indique une reconnaissance de l’inévitabilité de la multipolarité. La nouvelle doctrine américaine critique le caractère géographiquement illimité et indéterminé des intérêts extérieurs dits «stratégiques» des États-Unis. Elle met en évidence un gaspillage de ressources et un manque de concentration, qui ne feraient que nuire à l’atteinte d’objectifs réalistes pour Washington.
En ce sens, implicitement, même si les États-Unis insistent sur une prétention à «aider l’Europe», à «garantir l’accès au pétrole au Moyen-Orient» et à stabiliser la «question taïwanaise», ils reconnaissent, au moins de façon liminaire, l’existence de « zones d’influence » d’autres puissances — mais pas dans les Amériques.
Une répartition du monde selon des lignes multipolaires — un nouveau Yalta — dirigée par les États-Unis ne représenterait qu’une multipolarité incomplète — plus une «tripolarité» sino-russe-américaine qu’autre chose. Le texte est explicite en situant les Amériques dans leur globalité comme subordonnées aux États-Unis, l’Europe comme un «partenaire junior» de fiabilité douteuse, le Moyen-Orient décentralisé au maximum pour le bénéfice d’Israël, et l’Afrique subsaharienne comme un espace de compétition pour les investissements.
Il ne s’agit pas seulement de la Chine et de la Russie en Amérique ibérique, mais aussi d’une interdiction de l’émergence d’une puissance rivale des États-Unis «au sud du Río Grande». D’où aussi l’insistance à garantir l’alignement du Brésil, principal candidat ibéro-américain à devenir un pôle géopolitique autonome.
19:41 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, états-unis, doctrine de monroe, hémisphère occidental |
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L'élite transatlantique et l'Europe sous influence américaine: Nature du pouvoir et mécanismes de l'assujettissement

L'élite transatlantique et l'Europe sous influence américaine: Nature du pouvoir et mécanismes de l'assujettissement
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/12/10/transatlanttinen-eliit...
Selon la théorie classique de l’élite, aucune société n’a jamais changé de classe dirigeante par l’initiative des masses. Vilfredo Pareto, Gaetano Mosca et Robert Michels ont démontré, il y a plus d’un siècle, que le pouvoir reste toujours entre les mains d’une minorité organisée, et que le renouvellement de l’élite se produit soit par déclin et corruption, soit par la montée au pouvoir d’une élite concurrente — jamais par un mouvement populaire spontané.
Ce fait brut est particulièrement révélateur lorsqu’on considère la position géopolitique actuelle de l’Union européenne: le continent est pratiquement un vassal des États-Unis, avec une élite politique, économique et militaire presque entièrement orientée vers le "transatlantisme".
L’élite politique européenne — commissaires, présidents, premiers ministres, ministres des Affaires étrangères et de la Défense — est formée et mise en réseau dans un environnement transatlantique (atlantiste). La majorité d’entre eux ont étudié dans des universités de premier plan aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, ont participé à des événements de l'Atlantic Council, de Chatham House, du German Marshall Fund ou de l’Aspen Institute, et ont reçu un impulsion décisive pour leur carrière par le biais de fondations et think tanks américains et britanniques. Londres sert de nœud européen dans ce réseau, avec Washington comme cœur stratégique.

L’élite économique — dirigeants des grandes banques, PDG de multinationales et fonds d’investissement — est encore plus étroitement liée à Wall Street: les entreprises européennes recherchent des cotations à New York, les fonds de pension investissent dans les actions et obligations américaines, et les banques centrales détiennent des réserves en dollars. Les véritables maîtres du jeu — grands investisseurs comme BlackRock, Vanguard et State Street — détiennent des parts cruciales dans les sociétés cotées en Europe et aux États-Unis, ce qui lie étroitement le destin économique des deux continents.
Cette soumission se manifeste de façon encore plus évidente dans le domaine de la sécurité. Les budgets de défense des principales nations européennes dépendent des plans de l’OTAN, dont la chaîne de commandement passe par Washington. Depuis 2022, l’Europe a pratiquement abandonné sa capacité de décision stratégique concernant la guerre en Ukraine au profit de l’axe formé par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni, qui n’est plus membre de l’UE, a conservé et renforcé son influence sur le continent européen via le lien transatlantique: la City de Londres est la sentinelle financière européenne du système de financement occidental, et les services de renseignement et militaires britanniques opèrent en parfaite synergie avec la CIA et le Pentagone. Lorsqu’il s’agit de la Pologne, des pays baltes ou de la Scandinavie qui réclament la victoire et une livraison d’armes sans fin plutôt que la paix, ce ne sont pas Varsovie ou Tallinn qui dictent le ton, mais Londres et Washington — et les dirigeants européens répètent docilement ce qu’ils entendent.
Ce dispositif n’est pas le fruit du hasard. L’élite transatlantique a réussi à éliminer ou marginaliser toutes les autres options. La tradition gaullienne française est morte avec Macron (et, avant lui, avec Sarközy, ndt), l’Ostpolitik allemande s’est effondrée après les explosions qui ont détruit les gazoducs Nord Stream, et la politique méditerranéenne italienne s’est soumise à la domination du bloc sud de l’OTAN. Même la Hongrie et la Slovaquie, qui tentent de suivre une ligne plus indépendante, restent isolées, faute d’élite économique et militaire nationale capable de concurrencer le bloc européen dominant.
Depuis 2014, Washington et Londres construisent systématiquement un récit pour les élites européennes selon lequel la Russie représente une menace existentielle pour tout l’ordre occidental. Ce récit est efficace car il est directement lié à la survie même de l’élite: une victoire ou un succès russe détruirait la légitimité de l’ordre transatlantique, la légitimité de l’existence de l’OTAN, et la position de leadership des États-Unis en Europe.
C’est pourquoi la posture anti-russe a été acceptée à l’unanimité, même avant l’opération militaire de 2022: c’était une manière moins coûteuse d’afficher sa loyauté envers Washington que de renforcer sa propre défense. Par ailleurs, l’élite économique a bénéficié de la substitution du gaz russe par du GNL américain et de nouveaux contrats d’armement.
La Russie n’a pas réussi à inverser cette tendance par la guerre de l’information ou la guerre hybride, car elle ne peut offrir aux élites européennes aucune alternative stratégique ou financière. Elle peut financer certains partis ou médias, mais n’a pas accès à Wall Street, à la chaîne de commandement de l’OTAN ou aux marchés financiers mondiaux.
Lorsque montent au pouvoir des partis populistes nationalistes, leurs dirigeants découvrent rapidement que le véritable pouvoir ne réside pas dans les parlements nationaux, mais à Bruxelles, dans la BCE, au siège de l’OTAN ou dans la City de Londres — et on ne peut y accéder qu’en acceptant les règles du jeu transatlantique.
Giorgia Meloni, Viktor Orbán et le PiS polonais ont tous fini par céder à cette logique : le nationalisme peut s’exprimer dans la rhétorique intérieure, mais en matière de politique étrangère et de sécurité, l’atlantisme est incontournable. Malgré leurs victoires électorales, ni l’AfD, ni le RN, ni Vox, ni Fratelli d’Italia, ni le Perussuomalaiset finlandais ne menacent l’ordre transatlantique, car ils manquent d’idéologie propre, de base économique, de réseau diplomatique ou de pouvoir institutionnel.
Selon la théorie de l’élite, le changement pourrait se produire de deux façons. La première serait par le déclin progressif de l’élite transatlantique actuelle: si la puissance économique et militaire des États-Unis s’affaiblit considérablement, les acteurs européens perdraient confiance en Washington et chercheraient de nouveaux alliés — peut-être la Chine, l’Inde ou même la Russie.
La seconde voie serait la montée d’une élite concurrente. Ce groupe pourrait émerger, par exemple, de la classe moyenne possédant des industries dans les pays industrialisés (le Mittelstand allemand, les PME françaises et italiennes), qui souffre le plus de la transition écologique et de la désindustrialisation, ou de nouveaux réseaux de sécurité qui se forment entre Paris, Berlin et Rome, sans médiation anglo-américaine. Pour l’instant, une telle élite n’est pas visible.
L’Europe constitue donc un exemple parfait de la théorie classique de l’élite: le continent est fermé au cercle d’influence américain car son élite locale est totalement intégrée à l’élite hégémonique. Le changement ne surviendra que lorsque la capacité des États-Unis à maintenir leur ordre mondial s’effondrera ou qu’une nouvelle élite européenne pourra prendre sa place sans l’approbation de Washington. D’ici là, l’Europe restera un vassal transatlantique — non pas par volonté populaire, mais selon les intérêts des groupes au pouvoir. Et les élites changent uniquement entre elles.
12:57 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, élite atlantiste, atlantisme, europe, affaires européennes |
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La guerre hybride permanente

La guerre hybride permanente
par Andrea Zhok
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31833-andr...
Aujourd’hui, la nouvelle de la prise de Pokrovsk par l’armée russe a été officialisée, parallèlement à la conquête de Volkhansk.
Au cours du dernier mois, l’armée russe a conquis 505 km² de territoire, ce qui pour un pays aussi grand que l’Ukraine reste encore peu, mais indique une progression claire par rapport à la période précédente.
L’omniprésence des drones rend impossibles les avancées rapides avec des chars et des véhicules blindés, mais cela renforce aussi la résistance des conquêtes face à d’éventuelles contre-offensives.
Les signes d’un déclin des capacités opérationnelles des forces ukrainiennes au front sont évidents, et cependant, les indices d’une fin rapide du conflit restent controversés.
Depuis le front, certains commandants ukrainiens ont envoyé à Zelenski un message indiquant qu’ils n’obéiront pas en cas de signature d’un accord impliquant le retrait du Donbass.
Bien sûr, dans une guerre moderne, cela relève davantage d’un geste que d’une véritable perspective de résistance inconditionnelle: si, par décision centrale, l’approvisionnement venait à être coupé, le front s’effondrerait en quelques semaines.
De même, il s’effondrerait si les États-Unis, comme ils l’ont menacé à plusieurs reprises, suspendaient le renseignement satellitaire et l’intelligence.
En somme, à l’exception des éléments nationalistes les plus radicaux présents dans les forces armées ukrainiennes, la décision de continuer la guerre ou d’accepter une défaite encore honorable reste entièrement entre les mains des décideurs politiques.
Tout indique que le conflit russo-ukrainien est à ses dernières étapes; probablement, entre le printemps et l’été, nous assisterons à sa conclusion officielle.
Mais cette conclusion, et c’est le grand problème que nous devrons affronter, ne sera pas vraiment un arrêt total des combats.
Ce qui se profile, c’est l’alliance structurelle à long terme entre le reliquat des forces armées ukrainiennes radicalisées et le bellicisme européen.

En Ukraine, les éléments nationalistes radicalisés percevront tout traité de paix comme leur propre version de la légende du "coup de poignard dans le dos" (Dolchstosslegende) qui a animé les soldats allemands après la Première Guerre mondiale. La narration selon laquelle la guerre n’a pas été perdue sur le champ de bataille, mais par la trahison de la politique à l'arrière du front, a été à l’origine de ces mouvements paramilitaires en Allemagne dans les années vingt, qui ont abouti aux Sturmabteilungen et alimenté la montée du parti nazi.

Par ailleurs, les dirigeants européens, d’un côté, savent qu’ils ne sont pas en mesure concrète d’affronter directement Moscou, mais ne peuvent pas, pour autant, envisager la paix comme une bonne option. La devise selon von der Leyen et Kallas est "Tant qu’il y a la guerre, il y a de l’espoir", comme le titrait un célèbre film d’Alberto Sordi. Tant que la narration absurde subsiste, qui dit: "il y a un agresseur et un agressé, nous n’avions pas le choix", toute la conduite catastrophique des élites européennes peut aboutir à une confrontation ultime.
C’est pourquoi la perspective qui nous attend est celle d’une guerre hybride permanente, où les paramilitaires ukrainiens fourniront une partie de la main-d’œuvre, et l’Europe fournira les moyens technologiques et économiques. Donc nous assisterons à des sabotages, à des actes terroristes, à une guerre informatique, etc. — autant d'actes soumis à la "négation plausible", souvent indiscernables, avec l'apparence de dysfonctionnements accidentels, qui nous entraîneront dans une période de guerre sans bombardements, mais de longue durée. Évidemment, j’espère que personne ne se leurre en pensant que ce sera seulement l’Europe qui lacèrera la Russie par le truchement de l’Ukraine, tout en restant en sécurité sans recevoir de réponse.
Ce sera, à mon avis, le point de chute naturel de la situation actuelle, avec une poussée supplémentaire vers la confiscation des ressources publiques pour financer les industries parasitaires des amis des amis, et une nouvelle compression de toutes les libertés d'expression restantes, de liberté de penser et de parole sur le sol européen.
La menace russe deviendra un refrain permanent, et au nom des instances suprêmes de la défense, le rêve humide du néolibéralisme se réalisera dans sa pureté: une société d’esclaves, militarisés dans la tête et dans le portefeuille, au profit des nouveaux féodaux de la finance.
L’histoire n’est jamais écrite, mais elle possède des tendances inertielles.
Si nous ne résistons pas frontalement, ces tendances nous seront fatales dans un avenir proche.
12:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, polémologie, guerre hybride |
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jeudi, 11 décembre 2025
La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer

La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer
Christian Raven
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=61572237515718
La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer: l'Europe est passée de 25% du PIB mondial à 14%, elle dérive vers une «effacement civilisationnel», et dans sa trajectoire actuelle «sera méconnaissable dans 20 ans».
Ce ne sont pas les renseignements russes.
Ce ne sont pas des analystes dissidents. Washington, dans sa propre stratégie nationale, marque l'heure de la mort.
La tragédie de l'Europe n'est pas d'avoir été vaincue par une force extérieure. Sa tragédie est qu'elle s'est volontairement engagée dans l'effondrement, confondant vanité morale et stratégie, auto-dommage et principe, applaudissements néoconservateurs et souveraineté.

19 séries de sanctions destinées à paralyser la Russie ont plutôt explosé dans la propre cage thoracique de l'Europe ; industries en fuite, énergie vidée, frontières déracinées, agriculteurs en révolte, salaires en érosion, dissidence criminalisée sous des « valeurs » élaborées par des technocrates qui n'ont jamais exercé un vrai métier, avec un mépris total pour les Européens.
Et pendant que l'Europe récitait des slogans, la Russie construisait du concret, bâtissait un mastodonte économique.
La « station-service avec des armes nucléaires » qu'ils raillaient est désormais la 4ème plus grande économie de la Terre en parité de pouvoir d'achat, croissant plus vite que l'ensemble de l'Union européenne depuis le début de l'opération militaire spéciale, réindustrialisant, réorientant, reconfigurant l'Eurasie.
La cible de la croisade européenne s'est renforcée, les croisés se sont appauvris.
Ce n'était pas de l'ironie.
C'était une fatalité.
Voici maintenant la ligne la plus brutale de la stratégie américaine: l'avertissement que certains États européens «pourraient bientôt ne plus être assez forts pour rester des alliés fiables».
C'est Washington qui recule d'une maison en flammes avec le calme d'un incendiaire rédigeant le rapport d'incident. Le même protecteur qui a poussé l'Europe à la confrontation, bien avant Trump, rédige maintenant son alibi, présentant l'effondrement de l'Europe comme un accident malheureux plutôt que la conséquence prévisible de politiques encouragées par son État profond et appliquées avec zèle missionnaire par Bruxelles.
L'UE ne reconnaîtra pas le transfert de l'humiliation, car elle est arrivée déguisée en loyauté, et parce que le scénario utilisé pour abandonner le continent est le même que celui que l'Europe insiste encore à jouer.
Un continent qui a autrefois donné naissance à la civilisation occidentale poursuit maintenant ses citoyens pour leurs paroles, écrase ses propres agriculteurs sous des boucliers anti-émeute, brûle son industrie au nom d'une doctrine écologique, et vend tout ce spectacle comme un éclaircissement.
Il a abandonné son énergie à l'idéologie, son industrie aux hallucinations de Davos, sa sécurité aux caprices de l'Amérique, et son avenir aux intérêts composés. Une civilisation ne peut pas vivre d'abstractions, mais ses élites le peuvent, car elles ont conçu un système où les coûts retombent sur le peuple et les profits remontent à ceux qui ne subissent jamais les conséquences.
Le NSS n'est pas une stratégie. C'est une confession à ciel ouvert; la Russie a absorbé le choc, recalibré, et s'est relevée; l'Europe s'est dissoute dans les illusions qu'elle prenait pour de la force, tandis que Washington, déjà en train de préparer le chapitre suivant, se lave discrètement les mains des conséquences.
L'Europe continentale détenait autrefois 25% du PIB mondial. Aujourd'hui, elle s'accroche à 14%, près de la moitié de son poids mondial effacé en une seule génération.
Pas par invasion.
Pas par Poutine.
Par des décisions que ses propres élites ont prises librement.
L'Europe n'était pas prisonnière.
Elle n'a pas été entraînée dans cela.
Elle a choisi l'idéologie plutôt que la sécurité énergétique, la fantaisie plutôt que l'industrie, l'obéissance plutôt que la souveraineté.
Elle avait le pouvoir d'agir en civilisation, et a agi comme une vassale capricieuse et arrogante.
La nouvelle donne.
18:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, europe, affaires européennes |
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Macron, le Don Quichotte du commerce mondial
Macron, le Don Quichotte du commerce mondial
Par @BPartisans
Emmanuel Macron repart en croisade. Après avoir sauvé — selon lui — l’Europe, l’Ukraine, le climat, la démocratie, la culture, la planète, les dauphins et la dignité humaine, voilà qu’il prétend désormais sauver… le commerce mondial. Comment ? En menaçant la Chine de droits de douane « dans les tout prochains mois ». Une réplique miniature des sanctions américaines, mais servie avec le panache fané de la diplomatie macronienne.
La mise en scène est parfaite : visage grave, ton solennel, posture de chef d’État debout contre les éléments. Mais derrière, c’est le vide. Un vide qu’il faut combler par des annonces tonitruantes. Macron parle non pour agir, mais pour exister. Encore. Toujours.
Le président jure qu’il veut « corriger les déséquilibres massifs » du commerce mondial. Pourtant, il y a quelques mois encore, il qualifiait les droits de douane imposés par les États-Unis de « méthode de chantage des plus forts » qui détruit le libre-échange. (Déclaration officielle, juin 2025.) On appréciera la cohérence : hier, c’était du chantage ; aujourd’hui, c’est du courage.
Même refrain lorsqu’il implore Pékin de « rééquilibrer les échanges et investir durablement » — formulation reprise par plusieurs sources diplomatiques — comme si le simple fait d’appuyer sur la table pouvait redessiner l’économie chinoise. La Chine, rappelons-le, détient plus de 55 % du déficit commercial français hors énergie. Depuis dix ans, la France ne cesse d’importer, tandis que son industrie se délite. Les menaces douanières ressemblent donc moins à une stratégie qu’à une incantation.
Le Financial Times, dans une analyse récente, souligne qu’aucune des démarches européennes n’a fait fléchir Pékin sur sa politique industrielle, massive et assumée. Autrement dit: l’Europe parle, la Chine produit. L’Europe se plaint, la Chine exporte. L’Europe promet des taxes, la Chine hausse un sourcil — et continue.
Mais Macron, lui, a besoin d’exister dans ce théâtre géopolitique où tout le monde l’a dépassé. Washington se concentre sur l’Asie, Londres joue les équilibristes, Berlin tente de sauver son économie… et Paris, faute de leviers réels, menace de sanctions qu’elle n’a même pas les moyens d’appliquer sans se tirer une balle dans le pied industriel.
Car c’est là que sonne le glas : la France dépend massivement des importations chinoises, notamment dans l’électronique, l’automobile électrique, les composants industriels. Chaque droit de douane se traduirait par une hausse des prix, une perte de compétitivité et un coup de massue pour les consommateurs. Derrière la posture martiale, ce sont les entreprises françaises qui paieraient l’addition.
Mais Macron ne calcule plus vraiment : il performe. Tout est devenu spectacle. Diplomatie Twitter, économie PowerPoint, souveraineté TikTok. Il brandit la menace comme un rideau de fumée, espérant masquer le fait que la France n’a plus les moyens de son ambition, ni économique, ni industrielle, ni diplomatique.
Et à force de vouloir exister par l’éclat, Macron pourrait bien provoquer l’inverse : rendre la France inaudible, isolée, et surtout… économiquement vulnérable. Le pire paradoxe d’un président qui confond toujours la scène internationale avec un plateau de théâtre.
Source : https://www.bfmtv.com/economie/international/prenant-l-ex...
@BPARTISANS
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mercredi, 10 décembre 2025
Nouvelle stratégie de sécurité américaine – le message clé pour l’Europe

Nouvelle stratégie de sécurité américaine – le message clé pour l’Europe
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Les États-Unis ont réécrit leur cadre stratégique. Le point le plus important, pour nous en Europe, est :
- Les États-Unis quittent l’ère atlantique et orientent toute leur structure vers l’Indo-Pacifique.
- L’Europe n’est plus le centre stratégique, mais une zone périphérique administrée.
Ce que cela implique pour nous:
L’Europe n’est plus dirigée, mais simplement stabilisée.
Washington considère le continent comme affaibli sur le plan civilisationnel et comme une source potentielle d’instabilité future – non comme un partenaire géostratégique.
La Russie est acceptée comme un pôle de pouvoir nécessaire.
Les États-Unis recherchent une stabilité stratégique, pas de changement de régime ni une nouvelle extension de l’OTAN vers l’Est.
Une guerre longue en Ukraine va à l’encontre de la nouvelle stratégie américaine.
L’OTAN perd son caractère expansionniste.
Les États-Unis déclarent pour la première fois ouvertement: l’Europe doit assurer sa propre défense, l’alliance ne peut pas continuer à s’élargir indéfiniment.
L’Indo-Pacifique devient le nouveau centre de la politique mondiale.

Washington déplace ses ressources militaires, industrielles et diplomatiques vers l’Asie.
L’Europe tombe dans la catégorie des “espaces de stabilité secondaires”.
America First 2.0 signifie un retrait des engagements impériaux
Les États-Unis ne seront plus un acteur de l’ordre mondial. Les partenaires deviennent des responsables – ou des régions aux intérêts limités.
L’Europe devient un simple objet sur l'échiquier géopolitique.
Les États-Unis annoncent qu’ils influenceront activement le développement intérieur de l’Europe, en soutenant les forces qui, selon eux Américains, permettent une “renaissance civilisationnelle”.
Le cœur stratégique pour l’Allemagne:
L’Allemagne a été pendant 80 ans politiquement et sécuritairement intégrée dans un cadre américain. Ce cadre s’effondre actuellement en raison d’un changement de priorités.
- Sans leadership américain et sans cohérence stratégique européenne, un vide de pouvoir apparaît, que ni Bruxelles ni Berlin ne peuvent combler.
- La question n’est plus “Comment associer les États-Unis à l’Europe ?”, mais : “Quelle identité géopolitique l’Allemagne a-t-elle encore sans les États-Unis?”
En résumé :
- Les États-Unis se tournent vers l’Asie.
- La Russie devient un pôle de coexistence.
- L’Europe reste à l’arrière – comme un espace à maintenir stable, mais non plus façonné.
Pour l’Allemagne, commence une période de redéfinition stratégique existentielle.
#géopolitique@global_affairs_byelena
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La communauté de valeurs occidentale se désintègre – l'Europe perd son ancrage stratégique

La communauté de valeurs occidentale se désintègre – l'Europe perd son ancrage stratégique
par Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
La décision du Département d'État américain de ne plus accorder l'accès aux États-Unis aux personnes impliquées dans des activités telles que la vérification des faits ou la modération algorithmique de contenus peut, à première vue, sembler un détail de politique intérieure. En réalité, elle signale une rupture structurelle au sein de cet ordre que l'on qualifiait depuis des décennies de «communauté occidentale des valeurs».
Une communauté de valeurs qui n'en est plus une
Depuis la présidence de Trump, les États-Unis se sont nettement éloignés de la ligne de l'UE sur les questions normatives clés. Aujourd'hui, deux modèles politiques coexistent au sein de cette même communauté de valeurs:
- Le modèle européen, marqué par la régulation, les structures supranationales et une conception normative de la politique visant à organiser la communication sociétale de manière de plus en plus administrative.
- Le modèle américain, qui – du moins sous la direction républicaine – cherche un retour radical à la souveraineté nationale, à la liberté d'expression et à la déréglementation.
La nouvelle directive sur les visas est un symptôme de cette divergence. Elle montre que Washington évalue de manière critique les instruments soutenus par l'État et la société civile en Europe – et n'est plus disposé à les accepter comme expressions de « valeurs occidentales » communes.
Un Occident élargi en distance
Les États de la zone de sécurité indo-pacifique, traditionnellement considérés comme faisant partie de l'alliance occidentale – le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande – s'éloignent également de la logique européenne. Ils s'orientent désormais principalement vers la rivalité géopolitique entre les États-Unis et la Chine, évitant délibérément de se laisser entraîner dans les conflits européens sur la liberté d'expression, la régulation numérique ou l'identité normative. Ainsi, pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, un Occident pluraliste apparaît, dont la cohésion n'est plus évidente.
L'Europe entre les axes – sans centre de pouvoir propre
Le constat géopolitique plus profond est le suivant:
L'Europe perd son orientation car elle n'est plus un centre stratégique de pouvoir.
- Les États-Unis redéfinissent leurs priorités, devenant plus nationaux et moins multilatéraux.
- L'UE tente de stabiliser son identité politique à travers des projets de régulation et des concepts de sécurité.
- Les partenaires indo-pacifiques privilégient la sécurité régionale plutôt que les normes transatlantiques.
L'Europe, entre ces axes, n'y est pas en tant que créateur, mais en tant qu'espace traversé par des intérêts divergents.

Le point crucial
Ce qu'on appelle la communauté de valeurs occidentale ne fonctionne plus comme un projet stratégique homogène.
Elle est devenue un champ complexe où se juxtaposent différentes visions d'ordre – des visions économiques, politiques et normatives.
Cela a des conséquences:
- Sur le rôle de l'Europe dans la politique mondiale.
- Sur la capacité de l'UE à définir ses intérêts de manière indépendante.
- Et sur chaque débat concernant la souveraineté, la sécurité et la légitimité démocratique.
#géopolitique@global_affairs_byelena
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lundi, 08 décembre 2025
Pour une préhistoire de la poudrière ukrainienne

Pour une préhistoire de la poudrière ukrainienne
Peter Backfisch
Source: https://opposition24.com/politik/pulverfass-ukraine-die-v...
L’éditeur „Wörner-Medien“ publie avec le livre Pulverfass Ukraine - Die Vorgeschichte (= "La poudrière ukrainienne - la préhistoire") un ouvrage précieux sur les événements qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique. Les auteurs Roland Fritzsche et Oleg Nikiforov, ce dernier ayant déjà abordé cette thématique en 2021 dans le livre „Poutine – hier, aujourd’hui et demain – La Russie en route vers les grandes nations du monde“, publié chez Gerhard Hess Verlag (v. ci-contre), donnent dans ce livre de près de 300 pages une analyse détaillée des raisons de l’«opération militaire spéciale» de la Russie.
Celle-ci est devenue un conflit sans issue, semblant ne pas pouvoir mener à une paix durable. Pour comprendre comment cela a pu arriver, il ne suffit pas de décrire le déroulement de la guerre; un regard sur le passé est indispensable. C’est précisément ce que font les auteurs, avec une grande expertise quant aux contextes historiques.

Origines historiques
Pour comprendre le présent, Fritzsche et Nikiforov remontent jusqu’aux 10ème et 12ème siècles de l’histoire russe, non pas pour légitimer par des concepts tels «Monde russe» ou «Monde ukrainien» leur existence, approfondir la division actuelle ou opposer les peuples, mais pour souligner qu’en connaissant l’histoire commune de la Russie ancienne, on peut également poser des jalons conduisant à l’unité et à la coexistence. Les auteurs placent en centre de leur analyse les événements des 110 dernières années. Ils se concentrent donc sur les bouleversements après la dissolution de l’URSS; en fin de compte, l’Ukraine n’est devenue un État stable que dans le cadre de l’URSS, ses frontières étant floues et soumises à diverses influences politiques.
Histoire oubliée
Avec les bouleversements historiques de 1990/1991, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est intensément discutée en Occident comme étant une „garantie de sécurité“ nécessaire. C’est pourquoi, en plus des développements bilatéraux entre ces deux États, le rôle de l’OTAN de l’époque doit aussi faire l’objet d’une analyse approfondie. Les auteurs s’y emploient avec compétence, avec une vision objective nécessaire, en essayant, dans leur analyse approfondie et professionnelle, de comprendre les deux parties.
Dans les prédictions du politologue américain Zbigniew Brzezinski, „La seule superpuissance mondiale“, publié en 1997, ils perçoivent parfaitement le plan imaginé par l’Occident d’intégrer durablement et pour toujours l’Ukraine dans sa sphère d’influence. „Sans l’Ukraine en tant qu’allié ou partie intégrante de la Russie, Moscou perdrait son statut de grande puissance européenne“, écrit Brzezinski. Il plaidait pour une adhésion rapide de Kiev à l’UE et à l’OTAN. En même temps, il décrit le retour de l’Ukraine sous contrôle russe comme une menace pour l’Occident. Cette vision est rejetée par les auteurs, qui la considèrent comme la cause de l’escalade.
Ils abordent la situation à la veille de la guerre. Le manque d’instruments pour préserver la paix a finalement conduit à la guerre et a des conséquences graves pour la société russe et ukrainienne à ce jour.
Les accords contractuels, traités, y compris les résolutions de l’ONU, sont analysés en détail. Que s’est-il passé en 2014? Comment Yanoukovitch est-il arrivé au pouvoir, pourquoi et comment a-t-il été renversé? Quel rôle ont joué les différentes forces à Kiev? Les événements de Maidan et de la Crimée sont décrits en détail. L’influence occidentale a alimenté la conflit de manière durable. Dans leurs analyses, les auteurs critiquent aussi à plusieurs reprises la politique de la Russie, notamment concernant le déroulement de „l’opération spéciale militaire“, comme „le verdict général est que l’objectif principal de l’opération spéciale n’a pas été atteint et que la guerre s’éternise.“ Aujourd’hui, une situation est survenue qui ne peut probablement pas être résolue par des moyens militaires et qui possède un potentiel pour une guerre mondiale. Malgré cette impasse apparente, les auteurs proposent un scénario: „comment pourrait se présenter une voie vers la paix“, en insistant toutefois sur la nécessité de prendre en compte les propositions de la Russie.
Pour commander le livre: https://woerner-medien.de/pulverfass-ukraine-die-vorgesch...

Qui est Peter Backfisch?
Peter Backfisch, né en 1954, est pédagogue diplômé et a travaillé 40 ans dans une organisation (ONG) du secteur social. Il a notamment été conseiller auprès du conseil d’administration pour la politique internationale. De plus, jusqu’en 2004, il a travaillé en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans les États de la CEI en tant que collaborateur indépendant pour diverses organisations internationales. Depuis 2019, il écrit en tant qu’auteur indépendant, notamment pour Junge Freiheit, Abendland, Wochenblick, Attersee Report et Tumult en ligne.
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Trump veut-il vraiment en finir avec la guerre en Ukraine?

Trump veut-il vraiment en finir avec la guerre en Ukraine?
Pierre-Emile Blairon
« Ils ne parlent de « paix » que parce que les lignes ukrainiennes s'effondrent et qu'ils ont besoin de temps et d'espace pour réajuster leur quête de suprématie mondiale, qui dure depuis des décennies, et plus particulièrement leur encerclement et leur endiguement de la Russie et de la Chine. »
Brian Berletic
Psychologie de Trump : un esprit « mercuriel » influencé par le « biblisme »
Il s'agit avant tout de comprendre la psychologie de l’homme occidental contemporain, perturbé, décadent, inconstant et inconsistant, dont Donald Trump constitue un bel échantillon.
Trump, derrière ses emportements souvent agressifs à l’encontre de la planète entière, ses moqueries, ses pirouettes grotesques et ses lourdes blagues est mu par un unique but, il a sa « ligne bleue des Vosges » (on a la ligne qu’on peut, d’autres chefs d’Etat, notamment européens, préfèrent les lignes de coke), son obsession: c’est la suprématie du dollar, qui est pour lui beaucoup plus qu'un simple bout de papier avec lequel "on peut faire des affaires"! C'est, pour le locataire de la Maison blanche, même plus qu'un symbole: c’est sa raison de vivre.

C’est aussi l’horizon et le destin de la plupart des Américains depuis leur rupture avec l'Europe lorsque, le 21 décembre 1620, débarquent du Mayflower, à Cap Cod, 102 colons biblistes, tout imprégnés de l'histoire fantasmée d'Israël, qu’ils assimilent à leur seconde patrie, si ce n’est la première, puisque la première n’existe plus.
Ces Puritains fanatiques fondent la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts; rejetés par leur pays d’origine, l’Angleterre; ils vont prendre leur revanche sur l’Europe tout entière en fondant «le Nouveau Monde», qui est leur «Terre promise», calquée sur celle des Juifs (1). Ils vont donc se donner une philosophie issue de cette croyance et créer un «American Way of Life » qui va se résumer dans une formule en trois mots: Bible and Business.

Un éminent conseiller de la présidence américaine, qui a présenté quotidiennement les rapports de la CIA pendant 27 ans aux différents présidents des Etats-Unis alors en exercice, Ray Mac Govern, reçu dans son émission par le professeur Glenn Diesen (2), définit le caractère de Trump comme de type «mercuriel», «c’est le mot qui décrit Trump», dit-il, «Mercure était le patron des escrocs, des voleurs, des tricheurs (3). […] Trump a un tempérament changeant, délirant, narcissique.»
En clair, Trump présente, comme presque tous les dirigeants occidentaux, des troubles du comportement dont la gravité reste à déterminer, si tant est qu’un président des Etats-Unis soit soumis régulièrement, ou plutôt, règlementairement, à un contrôle médical et à la rédaction d’un bulletin de santé. Et encore faut-il que ce contrôle soit effectué dans des conditions qui ne permettent pas de tricher. Cette remarque est valable pour tous les présidents occidentaux en exercice.
L’agression des Etats-Unis et des otano-ukrainiens n’a toujours visé qu’à affaiblir la Russie, et la Chine par ricochet
Depuis l’offensive des Otano-ukrainiens en 2014 contre les populations russophones du Donbass (15.000 morts dont plus de la moitié étaient des civils), les «Européens» n’ont de cesse de falsifier l’histoire.
Luc Ferry, ministre de l’Education nationale de 2002 à 2004, interrogé sur LCI par une «journaliste» agressive et de mauvaise foi, a rétabli magistralement en quelques minutes les vérités concernant l’Ukraine; l’intervention de Luc Ferry nous permet de résumer la situation et les véritables sources du conflit (4).

Brian Berletic (photo) est un ancien Marine américain, auteur, expert en relations internationales et animateur de The New Atlas; selon cet analyste, il apparaît évident que l’Occident (les Américains, la CIA, l'Otan, et leurs satellites: l'Union européenne, l'Israël sioniste, le Mossad), ne veut pas la paix en Ukraine, il cherche juste à faire durer cette guerre le plus longtemps possible afin d’affaiblir par attrition, par usure, les forces russes comme ce fut le cas avec les accords de Minsk sabotés par Boris Johnson, par Hollande, par Merkel.
Le but final de l’Occident est de créer des conflits sur l’ensemble de la planète afin de conserver le leadership économique mondial ainsi que la prédominance du dollar. La Russie et la Chine sont les principaux ennemis de l’Occident global, suivis par les Etats réunis au sein des BRICS.
Les exemples où les Etats-Unis ont agressé des nations souveraines en invoquant des motifs qui relèvent du mensonge d’Etat sont nombreux: Irak, Syrie, Libye, Serbie… Plus récemment l’Iran (5).
Trump n’a fait, sur ce point, que suivre la doctrine américaine mise en place depuis des décennies, qui consiste à entretenir partout et tout le temps des conflits afin, d’une part, de faire travailler le complexe militaro-industriel, d’autre part de contrôler en permanence, et de punir éventuellement, les Etats qui tenteraient d’échapper à l’hégémonie américaine.

Il suffit par exemple, d’évoquer ce qui s'est passé avec le prétendu "cessez-le-feu" de Gaza qui n'a pas été respecté plus de 24 heures par les sionistes; Trump a même osé féliciter Netoyonthou, pardon, Netanyahou d’avoir fait du bon boulot (6) en rasant Gaza et en massacrant des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers (nous le découvrirons plus tard) d'enfants, de femmes, de vieillards en toute impunité… et ça continue.
Trump ne changera pas, il a dans son ADN la poursuite du rêve d'hégémonie américaine sur la planète et n'acceptera jamais de voir les Etats-Unis d’Amérique relégués derrière les BRICS.
Trump suit exactement son modèle biblique: c’est le rêve sioniste (7) étendu à l’échelle de la planète: finalement, le « peuple élu », ce n’est pas l’Israël sioniste, ce sont les Américains du «Nouveau Monde»!
L’article que Brian Berletic a publié en fin de semaine dernière, le 21 ou 22 novembre 2025, est riche en informations; en voici un extrait: «L'objectif premier de Washington est en fin de compte de contenir la Chine, ce qui nécessite de coopter ou d'affaiblir la Russie pour avoir une chance d'y parvenir - c'est pourquoi il n'acceptera jamais une paix et une stabilité réelles pour la Russie - il se contentera d'offrir l'illusion de la paix pour obtenir un cessez-le-feu, gagner le temps nécessaire pour sauver et réinitialiser ses mandataires ukrainiens, et continuer comme il l'a fait à plusieurs reprises dans le passé (voir : Minsk 1 & Minsk 2 pour plus d'informations).
Les jeux dans lesquels les États-Unis et leurs mandataires totalement sous leur coupe, y compris l'Ukraine et l'Union européenne, font semblant d'être en désaccord sur l'accord, ou même le faux théâtre gauche/droite qui se joue au sein de la politique américaine, offrent simplement aux États-Unis de multiples options pour se sortir de tout accord que la Russie serait assez stupide pour accepter».
Que pensent les Ukrainiens de la proposition de plan de paix établi par l’administration Trump ?
C’est le président de la Verkhovna Rada (le parlement unicaméral d’Ukraine), Rouslan Stefanchuk, probablement «influencé» par Zelensky et les chefs d’Etat européens, qui a été chargé d'annoncer les « lignes rouges » ukrainiennes à ne pas franchir dans les négociations basées sur le plan Trump et ses 28 propositions:
- Aucune reconnaissance juridique de «l'occupation russe» des territoires ukrainiens.
- Aucune restriction sur les forces de défense ukrainiennes.
- Aucun veto sur le droit de l'Ukraine à choisir ses futures alliances.
- Rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine, rien sur l'Europe sans l'Europe.
- L'Ukraine n'abandonnera jamais sa langue, sa foi et son identité nationale.
Il est bien évident que la Russie n’acceptera jamais de travailler sur ces revendications, dont certaines sont carrément loufoques, et les autres de purs slogans n’ayant aucun lien avec la réalité ni même avec l’histoire du pays.

La députée ukrainienne Julia Mendel (photo), également journaliste et actrice, ancienne attachée de presse de Zelensky, a répondu, le 22 novembre 2025, à Stefanchuk et à ce qui apparaît comme un refus préalable de toute négociation; l’intervention de Julia Mendel démolit la propagande frénétique de nos médias conformistes qui prétendent que la Russie «est à bout de souffle», car elle révèle la réalité brute, c’est-à-dire l’ampleur du désastre auquel se trouve confrontée l’Ukraine, mais aussi tous les gouvernements, essentiellement européens, qui ont soutenu l’agression otano-kiévienne contre les populations de Donbass (15.000 morts):
«En quoi cela diffère-t-il de l'ordre donné par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson ?
«Nous ne signerons rien avec eux, nous continuons simplement à nous battre»? Cela n'est pas clair?
Chaque accord ultérieur avec l’Ukraine ne fera qu’empirer les choses car nous sommes en train de perdre, nous perdons des hommes, du territoire, et notre économie.
L’U.E. qui, soit dit en passant, a versé à la Russie plus de 311 milliards d’euros d’énergie et de biens depuis février 2022, n’a pas de véritable stratégie, aucun moyen de cesser d’alimenter le budget russe ou de soutenir suffisamment l’Ukraine pour qu’elle gagne, aucun dialogue direct avec Moscou et aucun levier significatif sur le Kremlin ou Washington.
L’argument selon lequel la Russie a «gagné si peu de territoire» paraît presque puéril au regard du coût humain. Nous avons perdu plus d’êtres humains en trois ans que certaines nations européennes n’en ont perdu au total. Mon pays est en train de se vider de son sang.
Nombreux sont ceux qui s’opposent systématiquement à toute proposition de paix, persuadés de défendre l’Ukraine en toute honnêteté. C’est la preuve la plus flagrante qu’ils ignorent tout de la situation réelle sur le terrain et à l'intérieur du pays. La guerre n’est pas un film hollywoodien !
Je n’abandonnerai jamais les valeurs que Dieu et la démocratie placent au fondement même de l’existence humaine; la vie humaine est le bien suprême et ce sont les êtres humains - des êtres vivants- qu’il faut sauver».
N’a-t-on jamais vu, dans l’histoire de la guerre, un pays vainqueur sommé d’accepter les conditions du vaincu ?
Je suis bien obligé de répondre à cette question que je me suis moi-même posée (que les mânes de Clausewitz et Sun-Tzu me pardonnent !): oui. Et par deux fois.
- Oui, parce que c’est exactement ce qui s’est passé avec les troupes françaises qui avaient eu raison de la subversion islamiste en Algérie et qui ont été contraintes de capituler.
Je l’affirme et j’ai la légitimité de l’affirmer parce que j’en ai été témoin et victime: les soldats français qui avaient battu le FLN (les rebelles islamistes) à plate couture en Algérie ont été dépossédés de leur victoire par le général De Gaulle, par leur propre gouvernement, les Français étant obligés de signer les infamants «accords d’Evian» qui, bien sûr, n’ont jamais été respectés par «l’Algérie» dans les rares articles du traité où cette dernière pouvait y voir des effets contraignants.
- Oui, une deuxième fois, et nous revenons à notre époque précisément, car c’est l’Europe d’après-guerre, celle qui est censée avoir gagné la deuxième guerre mondiale qui se retrouve actuellement dirigée par des psychopathes, ce qu’on appelle «l’Europe de Bruxelles», psychopathes qui sont les héritiers d’anciens dignitaires nationaux-socialistes qui, financés par de grandes entreprises américaines lors de la prise du pouvoir d’Hitler, ont été mis en place à la tête des nouvelles structures européennes par les Américains à la fin de la guerre, lors de la création de l’Otan et du Conseil de l’Europe en 1949, de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier en 1951, des Traités de Rome en 1957 (Communauté économique européenne), du Parlement européen en 1958 (8)… Les Ukrainiens qui ont tué de 14.000 à 15.000 habitants du Donbass en 2014 parce qu’ils étaient russophones (ce qui a déclenché l’intervention russe afin d’arrêter le massacre), sont les héritiers du mouvement banderiste, la Légion ukrainienne, fondée par Stepan Bandera qui collaborait avec l’Allemagne nationale-socialiste, les banderistes actuels combattants dans l’armée ukrainienne contre la Russie, l’Ukraine actuelle étant dirigée… par un juif, Volodymyr Zelensky.
Dans cette configuration peu banale, c’est la Russie qui a gagné la guerre contre les Otano-Ukrainiens et c’est l’Occident qui l’a perdue, l’Occident global tel que je l’ai défini plus haut, constitué de plusieurs entités.
Le chef de file occidental étant l’Amérique du Nord, il est bien évident que les Etats-Unis d’Amérique ne reconnaîtront jamais leur défaite (comme dans toutes les guerres qu’ils ont systématiquement perdues), le scénario le plus probable étant que l’administration Trump se défausse sur l’un ou plusieurs de ses satellites ou alliés.

Emmanuel Leroy l’écrit justement: «Il ne s’agissait pas d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie, mais du préambule de la guerre entre la Russie et l’OTAN, dans laquelle cette dernière a montré ses limites et, au final, sera contrainte de reconnaître sa défaite. Tout l’art de la diplomatie russe sera de faire avaler cette couleuvre à l’Occident sans trop l’humilier, sachant bien évidemment que tant que ce dernier n’aura pas été vaincu, nous en serons quittes pour attendre la prochaine guerre qui enflammera alors toute l’Europe ou ce qui en restera».

L’analyste Karine Bechet-Golovko (photo), docteur en droit, professeur invité à l’Université d’Etat de Moscou, présidente de l’association franco-russe de juristes Comitas Gentium France-Russie, a, sur la chaîne RT, clairement appuyé là où ça fait mal: «Trump a donné à Zelensky jusqu’au 27 novembre, c’est-à-dire jusqu’à la fête de Thanksgiving, pour accepter son plan de paix. D’un côté, il menace pour la énième fois de peut-être suspendre l’aide militaire à l’Ukraine (qui en réalité n’a jamais été suspendue), d’un autre côté, il affirme ne pas avoir l’intention de lever les sanctions adoptées contre les entreprises russes Lukoil et Rosneft.
De son côté, Vance renforce le discours trumpien visant à faire de la guerre sur le front ukrainien un conflit strictement délimité entre la Russie et l’Ukraine, permettant ainsi de dédouaner les États-Unis, les pays européens, l’Union européenne et évidemment l’OTAN. Il parle bien d’un ʺplan de paix ukraino-russeʺ, qui est censé mettre définitivement fin à la guerre entre ces deux pays – comme si réellement il s’agissait d’une guerre entre deux pays (alors que l’Ukraine, comme État, n’existe plus) et non pas d’une guerre en Ukraine conduite par les élites globalistes.
De son côté, la Russie se dit toujours prête à négocier la paix, sans exclure de continuer à avancer militairement en cas d’échec. Le président russe souligne à ce sujet plusieurs éléments importants.
Tout d’abord, que le régime de Kiev est illégitime, au minimum parce que le mandat de Zelensky a formellement expiré. Ce qui pose la première question: avec qui signer, si jamais il y a quelque chose à signer? D’où la seconde question: quelle serait alors la valeur de la signature de Zelensky? Or, Trump insiste pour que l’accord soit signé strictement entre l’Ukraine et la Russie».
Je ne donnerai qu’un exemple puisé dans la proposition de l’administration Trump d’un plan de paix en 28 points, un point qui me paraît particulièrement aberrant, défiant toute l’histoire des relations internationales en cas de conflit: le groupe belge Euroclear, institution financière, se considérant comme «le notaire du monde financier», détient 183 milliards d’euros appartenant à la Russie; ces fonds sont bloqués momentanément jusqu’à la fin du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les «Européens» voudraient utiliser ces fonds à la poursuite de la guerre contre la Russie, alors que les Etats-Unis les consacreraient à la reconstruction de l’Ukraine (par des entreprises américaines, bien sûr).
Il va sans dire que ni les Américains ni les Européens ne sont en droit de s’approprier ces biens qui restent la propriété intégrale de la Russie, il s’agirait purement et simplement d’un vol qui serait condamné par toutes les instances internationales, raison pour laquelle Euroclear refuse obstinément de les mettre à disposition des uns et des autres car cette société reste responsable de leur utilisation, respectant les règles internationales établies dans ce cadre.
Que va-t-il se passer ?
Pour conclure, pouvons-nous envisager deux aspects de la situation future?
- La Russie continuera son avancée, vraisemblablement jusqu’à récupérer Odessa, ce n’était pas son intention première qui, à l’origine, consistait en une « opération spéciale » visant à protéger les russophones du Donbass et à stopper la folie meurtrière des Otano-Ukrainiens sur d’innocents civils qui n’avaient pour seul tort de ne savoir parler que le russe; mais, en attendant que ses interlocuteurs veuillent bien formuler des propositions raisonnables sur la fin d’une guerre qu’elle a déjà gagnée, l’armée russe continuera à avancer et à se réapproprier les territoires de l’ancienne «Rus de Kiev», ce qui serait la moindre des compensations après avoir subi une telle agression des globalistes.
- Quant à l’Amérique, son intérêt consistant à maintenir l’état de guerre permanent sur l’ensemble de la planète, on ne voit pas pourquoi elle appuierait toute avancée en faveur de la paix. Elle se contentera vraisemblablement de se désintéresser de cette partie du monde. D’autres guerres l’attendent, comme l’invasion du Venezuela, par exemple.
Notes :
- (1) Voir mon article du 6 avril 2025 : L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
- (2) Le dilemme de Zelensky : paix bancale ou défaite totale ? https://www.youtube.com/watch?v=EMtpZi4FMrQ
- (3) Nous ne serons pas étonnés d’apprendre que Mercure, ou Hermès chez les Grecs, est aussi le dieu du commerce et des voyages, que ses attributs sont une bourse (!) qu’il tient à la main, et des sandales ailées.
- (4) Arrêtez de mentir : Poutine n’est pas l’ennemi, c’est l’Ukraine l'agresseur. Tension sur LCI : https://www.youtube.com/watch?v=QhD_qOhosXI
- (5) Brian Berletic : Les mensonges de Trump et sa guerre contre l’Iran : https://www.youtube.com/watch?v=fPiaGJaOOhI
- (6) Oui, tout comme Fabius congratulant les islamistes du Front Al-Nosra :« Laurent Fabius s'est montré en pointe dans le dossier syrien, au côté de la rébellion à qui la France a livré des armes, et il est visé pour plusieurs déclarations publiques. Le chef de la diplomatie avait ainsi estimé, en août 2012, que "Bachar el-Assad ne mériterait pas d'être sur terre" et, en décembre 2012, que "le Front al-Nosra fait du bon boulot", alors même que cette organisation djihadiste syrienne venait d'être classée terroriste par les États-Unis. » (Le Figaro du 10 décembre 2014)
- (7) Conquérir et détruire tous les pays du Moyen-Orient autour d’Israël pour créer en lieu et place « le Grand Israël ».
- (8) Voir notre article du 13 août 2025 : Nos dirigeants européens sont-ils des créatures façonnées par les derniers nazis survivants ?
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dimanche, 07 décembre 2025
Zizanie en MAGA

Zizanie en MAGA
par Georges Feltin-Tracol
La chronique hebdomadaire n°164 du 9 juillet 2025 s’intitulait « MAGA contre lui-même » (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/07/14/maga-contre-lui-meme.html ). Elle évoquait déjà les premières fissures au sein de ce mouvement composite. Plus de cinq mois après, force est de constater que le trumpisme poursuit sa fragmentation au point que certaines fractures deviennent béantes.
Trois facteurs principaux accentuent ces profondes divergences à l’intérieur de cette galaxie: la politique étrangère, en particulier la «relation spéciale» des États-Unis d’Amérique avec l’État d’Israël, le coût de la vie courante et l’affaire Jeffrey Epstein.
Jusqu’à présent, Donald Trump est l’un des rares présidents étatsuniens à n’avoir pas ordonné l’invasion d’un autre État. Pas sûr que perdure cette exception ! Le bombardement des sites nucléaires iraniens en juin 2025 en soutien aux actes terroristes du gouvernement israélien a irrité la faction isolationniste de MAGA qui s’oppose au courant néo-conservateur belliciste renaissant. Le déploiement d’une flotte de guerre en mer des Caraïbes au large du Vénézuéla largement ruiné par les sanctions agressives de Washington, fait craindre un risque élevé d’intervention militaire et un changement extérieur des institutions bolivariennes. Le prétexte de cette possible agression reste futile: Caracas serait à la tête des narco-cartels d’Amérique du Sud.

Si Donald Trump fait couler des embarcations supposées contenir des paquets de drogue, il devrait se souvenir que, dans les années 1980, afin de financer la lutte contre les guérillas communistes et les gouvernements pro-soviétiques de Cuba et du Nicaragua, la CIA avait obtenu l’autorisation de Ronald Reagan et de son vice-président, l’ancien directeur de Langley, George Bush père, de recourir au trafic de drogue. Les agents de la CIA avaient ainsi conclu un pacte officieux avec le crime colombien. Si Trump veut bombarder des narco-États, qu’il fasse donc tirer des missiles sur Little Rock, la capitale de l’Arkansas !
L’appui inconditionnel de la Maison Blanche à Israël agace de plus en plus des ténors de MAGA tels Candace Owens ou Tucker Carlson, voire Charlie Kirk, quelques jours avant son assassinat. Ces figures très écoutées de la mouvance s’élèvent contre les persécutions des Palestiniens - dont les derniers chrétiens ! - par des colons fanatiques et/ou des soldats de Tsahal. Une césure essentielle apparaît par conséquent entre les chrétiens évangéliques sionistes et les nationalistes chrétiens qui découvrent enfin le poids écrasant des réseaux d’influence pro-israéliens dans le « marigot » de Washington. Ce n’est pas tout !
Outre un don de 25 milliards d’euros à l’Argentine du cinglé libertarien Javier Milei, la politique douanière radicale imposée par le 47e président des États-Unis alimente l’inflation. Des trumpistes apprennent que le protectionnisme n’est possible que si le pays dispose d’une auto-suffisance maximale dans tous les domaines. Ouverts au monde entier, les États-Unis dépendent néanmoins des autres continents. Seule une politique d’intervention régalienne dans l’économie lancée une décennie auparavant au moins aurait pu atténuer le choc de la hausse des prix. Par ailleurs, le shutdown (la fermeture partielle des services administratifs fédéraux pour cause de budget non adopté) de 44 jours (30 septembre – 13 novembre 2025) a durement atteint le quotidien des Étatsuniens sans oublier la réforme pernicieuse de l’assurance sanitaire fédérale (Medicare) qui frappe les plus démunis et les classes moyennes.

Or, pendant cette crise politico-budgétaire, Donald Trump a célébré Halloween à Mar-a-Lago en Floride en organisant une somptueuse fiesta sur le thème de Gatsby le Magnifique en référence au roman de Francis Scott Fitzgerald. Les images et vidéos de cette fastueuse soirée ont agacé maints trumpistes convaincus qui savent que le niveau de vie reste la préoccupation n°1 de leurs compatriotes.
Les élections du 4 novembre 2025 marquent une vraie poussée démocrate (victoires de Zohran Mamdani à la mairie de New-York, d’Abigail Spanberger et de Mikie Sherrill au fonction de gouverneur en Virginie et au New Jersey par exemple). Ces succès confirment leur inquiétude pour le scrutin de mi-mandat en novembre 2026. Trump fait pourtant la sourde oreille et vire de son entourage tout rabat-joie.
La publication ou non du dossier Epstein est le dernier élément qui aiguise les tensions internes de MAGA. Il est curieux que le système médiatique s’y intéresse alors qu’il ne mentionnait cette affaire sordide qu’avec parcimonie sous Joe Biden… Rappelons aussi que ce même système a toujours qualifié de « complotiste » le «Pizzagate».

Résidant à New-York, Jeffrey Epstein rencontrait tout le gratin de la «Grosse Pomme». Entrepreneur immobilier très couru, Donald Trump ne pouvait que le côtoyer aux réunions mondaines. Il paraît évident que les participants à ces raouts savaient (ou se doutaient) que leur hôte appréciât les très jeunes femmes au nom de la liberté sexuelle post-soixante-huitarde! Trump en a-t-il profité? Pour l’instant, aucune victime ne l’accuse, au contraire d’Elon Musk qui, dans un tweet ravageur, exprima sa rupture politique et personnelle avec Trump.
Quatre représentants républicains sont en pointe dans la dénonciation de ce scandale. Ils se dressent donc contre leur idole: le libertarien Thomas Massie, du Kentucky; Nancy Mace, élue de Caroline du Sud; Lauren Boebert (Colorado) et Marjorie Taylor Greene (Géorgie).

Plus trumpiste que Trump lui-même, Marjorie Taylor Greene (photo) accumule contre elle tant de griefs que Trump l’accuse maintenant de traîtrise et de folie. Elle fait preuve d’un courage exceptionnel en se heurtant à la majorité MAGA. Elle s’élève contre les frappes sur l’Iran; elle apporte son soutien à la motion du sénateur indépendant – apparenté démocrate - du Vermont, Bernie Sanders, qui dénonce la famine à Gaza; elle parle de « génocide » à propos de la destruction de Gaza; elle exige la publication complète du dossier judiciaire sur Epstein. Enfin, elle prévient à plusieurs reprises depuis des mois que l’inflation et l’illisibilité de la politique économique trumpiste favorisent l’appauvrissement des classes moyennes qui risquent de basculer vers les démocrates. Les fortes vérités de Marjorie Taylor Greene lui valent la qualification d’«hérétique»…



Lauren Boebert, Nancy Mace et Thomas Massie.
Marjorie Taylor Greene, Lauren Boebert, Nancy Mace et Thomas Massie rejoindront-ils le parti de l’Amérique d’Elon Musk ? Peut-être pas, car ce quatuor incarne l’aile populaire de MAGA. Il semble ne pas adhérer aux «Lumières sombres» qui prévoient des PDG–rois. Or les États ne sont pas des entreprises en plus grand. Cet éclatement en devenir fondera-t-il un nouveau clivage politique intérieur étatsunien dont on trouve un pan similaire chez les démocrates avec Alexandria Ocasio-Cortez, Zohran Mamdani et Bernie Sanders, celui de la «cause du peuple»? Cette cause trouve en tout cas une résonance soudaine avec la brusque popularité médiatique de Nick Fuentes.

Une scission brutale dans le cœur de MAGA s’opère en effet le 28 octobre 2025. Ce jour-là, Tucker Carlson invite Nick Fuentes (photo) à son émission retransmise sur Internet et vue plus de six millions de fois. Âgé de 27 ans, Nicholas Joseph Fuentes pratique une radicalité nationaliste blanche et chrétienne que Le Monde, phare hexagonal de la désinformation, du 21 novembre 2025 stigmatise sans aucune retenue. Bien qu’invité à Mar-a-Lago par Trump en novembre 2022 aux côtés de Kenye West, Nick Fuentes se disputait souvent avec Charlie Kirk. Le récent succès médiatique de Fuentes préoccupe les conservateurs, éternels guerriers en peau de lapin. On voit ainsi se coaliser contre lui Dave Robin, un ancien comédien progressiste devenu animateur libertarien, l’intellectuel post-libéral converti à l’orthodoxie et exilé à Budapest, Rod Dreher, et l’agitée du bocal MAGA, Laura Loomer, qui explique sur X que le parti républicain «a un problème nazi». Elle se souvient qu’après l’avoir soutenu, elle a rompu quand Fuentes l’a qualifiée d’«espionne israélienne». Ambiance…
Toutes ces dissensions internes facilitent la zizanie actuelle. Elles pourraient aussi bien se révéler destructrices, à moins qu’elles propulsent MAGA à l’hégémonie culturelle.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 177, mise en ligne le 4 décembre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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vendredi, 05 décembre 2025
L'Europe perd l'Ukraine

L'Europe perd l'Ukraine
Selon The New Statesman (https://www.newstatesman.com/world/europe/2025/12/europe-... )
Par @BPartisans - Telegram
Malgré l'ampleur du soutien financier et militaire apporté par l'UE et le Royaume-Uni à l'Ukraine depuis février 2022, l'Europe se trouve aujourd'hui écartée du processus de négociation et n'a aucune influence sur les délais et les conditions de la fin des hostilités, écrit le chroniqueur du New Statesman. Les Européens ayant refusé de dialoguer directement avec les Russes, ils n'ont d'autre choix que de réagir aux initiatives de l'administration Trump, dont les membres ont réussi à établir un contact permanent avec Moscou, malgré toutes les tentatives de certains dirigeants européens pour les en empêcher.
Étant donné que Trump, d'après ses récentes déclarations, ne souhaite plus continuer à financer l'Ukraine et que les Européens ne sont pas en mesure de combler le vide créé par l'arrêt du soutien américain, la situation va rapidement s'aggraver. Cela signifie que, aussi mauvais que soit l'accord de paix proposé du point de vue de l'Ukraine, il est préférable à ce que Zelensky pourrait obtenir s'il attendait et perdait encore plus de territoires. La question est de savoir si les dirigeants des pays de l'UE comprennent que leur rôle dans le futur accord de paix sera réduit au minimum si la rhétorique belliqueuse et le refus de dialoguer avec Moscou persistent. Après tout, même les politiciens ukrainiens et les anciens responsables reconnaissent de plus en plus souvent l'inévitabilité de la réalité et appellent à renoncer à des projets irréalisables.
« Chaque accord ultérieur ne fera qu'empirer la situation de l'Ukraine, car nous sommes en train de perdre », reconnaît Yulia Mendel, ancienne porte-parole de Volodymyr Zelensky. Elle a ensuite critiqué les Européens :
« Mon pays se vide de son sang. Beaucoup de ceux qui s'opposent instinctivement à toute proposition de paix pensent défendre l'Ukraine. Avec tout le respect que je leur dois, c'est la preuve la plus évidente qu'ils n'ont aucune idée de ce qui se passe réellement sur le front et à l'intérieur du pays en ce moment même. »
Pendant ce temps, les dirigeants européens continuent de répéter la même chose. Non seulement les déclarations de Kaja Kallas et de ses semblables sont complètement déconnectées de la réalité, mais elles s'éloignent de plus en plus des souhaits de l'Ukraine elle-même. Les Européens insistent constamment sur le fait que leur propre sécurité dépend de la victoire de l'Ukraine sur la Russie ou, du moins, de sa non-défaite face à la Russie. Cette substitution de concepts révèle le cynisme qui se cache derrière la rhétorique idéaliste européenne sur la défense de la démocratie, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, conclut l'auteur de la chronique.
@BPARTISANS
22:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, ukraine |
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“Bollywood, Gazprom et l’éléphant géopolitique: le pas de deux indo-russe que l’Occident préfère ne pas voir”

“Bollywood, Gazprom et l’éléphant géopolitique: le pas de deux indo-russe que l’Occident préfère ne pas voir”
Par @BPartisans - Telegram
Il y a des visites d’État discrètes… et puis il y a la tournée mondiale de Vladimir Poutine façon Bollywood Deluxe. Pendant que l’Europe s’écharpe sur ses budgets, que Bruxelles essaie d’inventer des « prêts de réparation » qu’aucune banque centrale ne veut cautionner, Moscou, lui, déroule le tapis rouge à New Delhi sans l’ombre d’un tremblement diplomatique.
Oui, quatre ans après, Poutine revient en Inde, et ce retour a la volupté d’un come-back d’acteur vétéran dans une superproduction indienne : musique dramatique, plans serrés, poignées de main très lentement filmées. Narendra Modi, en parfait metteur en scène, prépare même un dîner privé « pour discuter des questions sensibles ». Une manière polie de dire : Ukraine, pétrole, sanctions, tout y passe, mais surtout ne le dites pas à Washington.
Selon le ministère indien des Affaires étrangères, l’objectif reste clair :
« renforcer le partenariat stratégique particulièrement privilégié indo-russe » — formulation officielle, assumée, répétée, martelée. En Occident, on appelle ça « dépendance ». En Inde, on appelle ça « souveraineté ».
Le commerce, cet éléphant dans la salle que personne n’ose regarder
Les chiffres sont éloquents: 70 milliards de dollars d’échanges selon les données indiennes du commerce extérieur pour 2024-2025. Et New Delhi vise les 100 milliards d’ici 2030. Pendant que l’Europe se félicite d’avoir « réduit sa dépendance énergétique » en achetant son GNL russe… via l’Inde, nuance, Modi et Poutine discutent d’optimiser les flux pour éviter que les roupies dorment dans des coffres.
Le ministère indien du Commerce l’a dit officiellement :
« Le déséquilibre commercial est insoutenable. L’Inde doit exporter davantage vers la Russie. »
Traduction : “Vladimir, prends nos médicaments et nos smartphones, sinon nos économistes vont faire un burn-out.”

Défense : l’épine dans le pied de Washington
Ici, le scénario vire au thriller géopolitique.
L’Inde reste le premier client mondial d’armements russes. Le SIPRI le rappelle: 36% de l’arsenal indien est d’origine russe.
Et malgré les menaces américaines sous CAATSA, aucun gouvernement indien — pas même celui très « ami » de Washington — n’a reculé.
Les discussions portent sur :
- Les S-400 : trois systèmes livrés, deux en attente.
- Le Su-57 : sujet tabou pour Washington, sujet très intéressant pour New Delhi.
- La production sous licence : douce musique aux oreilles du complexe militaro-industriel indien.
Comme l’a rappelé l’ambassadeur indien à Moscou:
« L’Inde prend ses décisions de défense de manière indépendante. »
Un concept devenu manifestement exotique à Bruxelles.
Ukraine : Modi en “médiateur du Sud global”
New Delhi répète sa ligne officielle :
« L’Inde appelle à une cessation des hostilités et au dialogue. »
Une position suffisamment vague pour être applaudie par tous et ignorée par chacun.
Mais le timing est savoureux : la visite intervient juste après l’échec du dialogue russo-américain.
Dans le jeu diplomatique actuel, être la seule puissance que Washington, Moscou, Bruxelles et Pékin peuvent encore appeler sans hurler… c’est un luxe que seule l’Inde s’offre.

RT India : la géopolitique version prime time
Poutine lancera personnellement RT India, parce que rien ne marque un partenariat stratégique comme une chaîne télé de propag… pardon, d’« information alternative ».
Moscou y voit un accès direct à un public d’un milliard d’habitants.
New Delhi y voit un moyen d’équilibrer l’influence occidentale dans son paysage médiatique.
L’Occident y verra un complot. Comme d’habitude.
Conclusion : pendant que l’Occident se raconte des histoires, l’Inde écrit le scénario
Cette visite n’est pas un signe: c’est une gifle géopolitique avec anneaux sertis.
L’Inde affirme son autonomie.
La Russie montre qu’elle a toujours des partenaires majeurs hors Occident.
Et Washington comprend — encore une fois — que menacer New Delhi ne fonctionne pas.
Comme l’a dit le ministre indien des Affaires étrangères S. Jaishankar :
« L’Inde ne se laisse pas dicter ses relations internationales. »
Voilà. Rideau.
Bollywood 1 — Occident 0.
@BPARTISANS
21:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, inde, russie, actualité |
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L’UE bloque le gaz russe: coup dans le pied ou sanctions efficaces ?

L’UE bloque le gaz russe: coup dans le pied ou sanctions efficaces ?
Source: https://unzensuriert.at/317344-eu-stoppt-gas-aus-russland...
L’Union européenne s’est aujourd’hui, mercredi 3 décembre 2025, mise d’accord sur une interdiction totale du gaz russe. Ce que certains qualifient de sanction efficace contre Vladimir Poutine, d’autres le voient comme une attaque contre la sécurité énergétique de l’Europe.
Plus de gaz russe à partir du 1er novembre 2027
Selon l’accord, l’importation de gaz russe par pipelines, fondée sur des contrats à long terme, sera complètement arrêtée au plus tard le 1er novembre 2027. Le nouvel accord doit encore être formellement confirmé par le Parlement européen et les États membres au Conseil. L’objectif n’est pas seulement de rendre les États membres de l’UE indépendants à long terme des importations d’énergie en provenance de Russie, mais aussi de rendre l’interdiction totale d’importation pour que la Russie ait plus de difficultés à continuer à financer la guerre d’agression contre l’Ukraine.
Bruxelles intègre une clause de sécurité
Bruxelles ne semble pas totalement convaincu par ses sanctions supplémentaires contre la Russie, car l’accord contient une clause de sécurité: si la sécurité d’approvisionnement d’un ou plusieurs États membres devait être sérieusement menacée, la Commission européenne pourrait permettre aux pays de l’UE concernés de suspendre l’interdiction d’importation de gaz. Reste à voir si Poutine sera d’accord avec cela, mais, ça, c’est une autre question.
L’UE se dirige tête baissée vers une spirale descendante
L’accord, dévoilé cette nuit, suscite de vives critiques de la part de la députée européenne Petra Steger (FPÖ). Dans une déclaration, elle a dit:
"Alors que presque toute l’Europe dépend encore du gaz russe et que notre industrie souffre des coûts énergétiques qui explosent, les bellicistes bruxellois détruisent maintenant jusqu'au dernier vestige de sécurité d’approvisionnement. L’UE se dirige ainsi, tête baissée, vers une spirale descendante de désindustrialisation, de chômage en hausse rapide et d’une perte irréversible de notre compétitivité internationale."
Une ère avec perte rapide de prospérité
Au lieu d’investir dans une alimentation énergétique bon marché et fiable, l’UE se tourne vers un gaz liquéfié nettement plus coûteux, qui est également associé à d’énormes charges logistiques et écologiques. Et même cette source d’énergie risque de disparaître en raison de la réglementation de plus en plus extrême et de la bureaucratie excessive à Bruxelles — comme le menacent sans ambiguïté depuis des semaines les États du Golfe. Cela signerait la catastrophe énergétique totale et l’entrée dans une ère européenne de perte rapide de prospérité, a averti Mme Steger.
21:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, gaz, hydrocarbures, gaz russe, russie |
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