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Brzezinski et la formation des «élites hostiles» en Europe

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Brzezinski et la formation des «élites hostiles» en Europe

Auteur : Nicolas Bonnal
Ex: http://zejournal.mobi

La grande obsession américaine n’est plus de conquérir le peuple, mais de contrôler ses élites. Rien de plus simple : il suffit d’imposer le culte des universités américaines, et l’on se retrouve avec les Young Leaders et les élites hostiles aux manettes ; dette, austérité, immigration et guerre humanitaire au menu.

C’est le fameux et immortel Zbigniew Brzezinski, architecte de la nouvelle guerre froide avec la Russie, qui décrit la nouvelle caste dominante dans sa Révolution technétronique (publié en 1969), qui exalte froidement un homme synthétique et cybernétique, des nations désossées et liquéfiées. Je cite un passage de cet anglais de laboratoire dont le mentor d’Obama a le secret, et qui montre que l’on n’aurait jamais dû renoncer au français comme langue diplomatique – mais nos rois très chrétiens sont partis…

« La création d’une grille globale d’informations facilitant l’interaction intellectuelle en continu et le partage du savoir renforcera le trend présent vers la formation d’élites internationales et l’émergence d’un langage scientifique commun. »

Le stratège devrait quand même indiquer que cette langue internationale est, depuis le traité de Versailles, l’anglais administratif, que nos ministres parlent mieux que leur langue natale. On se souvient, par exemple, de Christine Lagarde qui bredouillait ses premiers discours en français sur LCP. C’est sans doute pour cela qu’elle imposa l’anglais à son ministère, et que Sarkozy a donné un nom américain à son petit parti.

Brzezinski souligne ensuite que les intérêts des nouvelles élites européennes ne seront plus nationaux mais – quel beau mot ! – fonctionnels. Il insiste sur le rôle des universitaires : comme on sait, une grande partie des désastreux Premiers ministres et Présidents de France et d’Italie (Barre, Prodi, Hollande, etc.) sont avant tout des profs d’éco et de peu trépidants universitaires d’extraction keynésienne ou néolibérale, tous soumis à la doxa et à l’enseignement made in America, qui ont assuré à ce beau pays son bellicisme, son immigration clandestine, sa dette, ses déficits ou sa violence urbaine.

Le résultat, Brzezinski s’en moque : pour lui, ce qui importe, c’est l’abolition des frontières et la stricte coalescence de ces élites de mondains et de pédants. L’euro aura marqué cette rage d’unifier à tout prix contre les intérêts économiques et culturels des peuples concernés.

Enfin notre vieux renard prévoyait la réaction populaire et nationale à venir. C’était en 1969. Trois ans plus tard, on créait le Front national.

« Tout cela pourrait créer un fossé entre ces élites et les masses politiquement activées, dont le nativisme exploité par des leaders politiques pourrait marcher contre les élites cosmopolites. »

Une remarque : il n’y a rien de mal à être cosmopolite. Au XVIIIe siècle, nos élites aristocratiques étaient cosmopolites. Aujourd’hui, nos élites de péquenots sont américanisées. Ce n’est pas tout à fait la même chose…


- Source : Nicolas Bonnal

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vendredi, 15 mai 2015 | Lien permanent

Bertrand de Jouvenel et le droit bestial aux siècles de la démocratie totalitaire

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Bertrand de Jouvenel et le droit bestial aux siècles de la démocratie totalitaire

Nicolas Bonnal

J’ai déjà cité Jouvenel et traité sa notion de la démocratie totalitaire. Mais en relisant son livre inépuisable Du Pouvoir j’y trouve, vers la page 510, cette notion étonnante de droit bestial. On a vu que le droit permet tout et justifie tout en démocratie totalitaire, comme les élections. Vous aurez la guerre et la tyrannie, avec la bénédiction du clergé et du prolétariat électoral. Le virus puis le vaccin puis la guerre – tout sera bon en démocratie pour justifier n’importe quelle horreur. Il me semble que le jeune avocat Gentillet a compris le problème.

impouvoirages.jpgJouvenel sur notre volubilité législatrice :

« Que tout doive toujours pouvoir être "remis en question, c'est probablement l'erreur capitale de notre époque. Aucune société, a dit Comte, ne peut subsister sans le respect unanime accordé à certaines notions fondamentales soustraites à la discussion. Et la vraie liberté ne peut consister que dans une soumission rationnelle à la seule prépondérance convenablement constatée des lois fondamentales de la nature, à l'abri de tout arbitraire commandement. »

Et de citer le toujours méconnu (et ici surprenant) Auguste Comte :

« La politique métaphysique a vainement tenté de consacrer ainsi son empire en décorant de ce nom de lois les décisions quelconques, si souvent irrationnelles et désordonnées, des assemblées souveraines, quelle que soit leur composition. Décisions d'ailleurs conçues, par une fiction fondamentale qui ne peut changer leur nature, comme une fidèle manifestation de la volonté populaire. »

Jouvenel complète cet élan sympathique de Comte :

« Comment ne pas voir qu'un délire législatif développé pendant deux ou trois générations, habituant l'opinion à considérer les règles et les notions fondamentales comme indéfiniment modifiables, crée la situation la plus avantageuse au despote! »

Puis il voit que la loi devient un monstre intellectuel ; avec le Grand Reset et l’interdiction de bouffer, de circuler ou de se loger, et l’obligation de se vacciner avec des produits suspects, nous sommes au cœur de ce problème (rappelons que Jouvenel écrit à la fin de la deuxième guerre mondiale – comme Hayek) :

« Le Droit mouvant est le jouet et l'instrument des passions. Qu'une vague porte au Pouvoir le despote, il peut déformer de la façon la plus fantastique ce qui déjà n'avait plus de forme certaine. Puisqu'il n'y a plus de vérités immuables, il peut imposer les siennes, monstres intellectuels comme ces êtres de cauchemar qui empruntent à tel être naturel sa tête, à tel autre ses membres. Établissant une sorte de « circuit alimentaire» il peut nourrir les citoyens d'idées que ceux-ci lui restituent sous forme de «volonté générale ». Cette volonté générale est l'engrais sur lequel poussent des lois de plus en plus divorcées non seulement de l'intelligence divine mais de l'intelligence humaine. Le Droit a perdu son âme, il est devenu bestial. »

Bestial ou robotique ?

Sources :

Bertrand de Jouvenel et la démocratie totalitaire- Nicolas Bonnal - Strategika

Www.liberaux.org_-_ebook_-_Bertrand_de_Jouvenel_-_Du_Pouvoir.pdf (catallaxia.org)

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samedi, 25 février 2023 | Lien permanent

La dictature de la gauche milliardaire au pied du mur

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La dictature de la gauche milliardaire au pied du mur

Nicolas Bonnal

La Fortune s’éclate ! Titrait l’Huma en 1984 déjà. Jamais la bourse n’a autant monté que sous les socialistes, et Macron digne rejeton de Mitterrand continue de défendre les marchés et d’enchanter les bourgeois du Figaro. Malheureusement le phénomène Macron n’est au final que le mélange du bonapartisme impérial-administratif et du gauchisme culturel. 1984 fut à maints égards une année orwellienne en France.

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Comme je l’avais noté deux grandes voix de gauche se sont élevées à cette époque : celle de Guy Hocquenghem (Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary) et celle de mon éditeur Thierry Pfister (Lettre ouverte à la génération Mitterrand qui marche à côté de ses pompes) ; en réalité la gauche comme au temps de l’affaire Dreyfus (voyez les analyses de mon ami Shamir) ou du New Deal de Roosevelt avait tourné casaque : aplatir le peuple et le lancer dans la guerre – tout en se réclamant de ces idéaux oligarques-humanitaires qui poussent à la guerre.

La création de la gauche caviar des milliardaires-humanitaires qui poussent à la guerre, jadis contre l’Allemagne ou le Japon, aujourd’hui contre la Chine ou la Russie est une vieille histoire occidentale. On y retrouve l’éternel protestantisme nourri au reset, le libéralisme juif obsédé de tikkun (sauf à Gaza), le progressisme des Lumières, le catholicisme de gauche remixé Vatican II, le libéralisme libertaire et le capitalisme artiste décrit jadis par Luc Boltanski. Tout cela a créé l’armature idéologique bobo qui nous mène on le sait au fascisme écolo, à la folie homo-féministe et à la catastrophe économique et même militaire. L’écologie elle ordonne la ruine et le dépeuplement.

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Le basculement de la gauche qui est passé du plan social au plan sociétal en trahissant son électorat  s’est approfondi et devient tyrannique-psychopathe à force de se revendiquer « démocrate » : fin des sexes, théorie du genre, ouverture lunatique-hallucinée des frontières, saccage des politiques sociales, sabotage nihiliste des Etats, des nations (ou de ce qu’il en reste) et culture belliciste et apocalyptique façon BHL, cet Ezéchiel de drugstore disait je ne sais plus qui il y a déjà quarante ans…

Comme je l’ai montré aussi cette dictature du libéralisme libertaire et de la gauche caviar s’est appuyée depuis les années soixante (les années Lyndon B. Johnson pour être précis) sur une crétinisation des populations (génération Johnny-Jerry Lewis-Beatles-Mel Brooks-fille du gendarme) via la musique, la télé, la sous-culture et la disparition de tout ce qui était traditionnel. C’est la fin de cette personnalité autoritaire du légendaire Adorno qui créa le fascisme médical, le nazisme humanitaire, l’imbécillité médiatique et la capilotade militaire face aux russes.

De Macron à Mitterrand les gauchistes-Soros de salon iront jusqu’au bout avec le Figaro pour les encourager. L’aveuglement de cette caste devenue ignare et teigneuse (voyez Blinken, Nuland ou BHL encore) nous mènera à une catastrophe à l’issue de laquelle Attali expliquera gravement comment tout reconstruire...

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

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jeudi, 27 juin 2024 | Lien permanent

Volume Four of CONSERVATIVE REVOLUTION: RESPONSES TO LIBERALISM AND MODERNITY

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Volume Four of CONSERVATIVE REVOLUTION: RESPONSES TO LIBERALISM AND MODERNITY is now available to order. The book is 160 pages in length and costs just 22 EUROS with free postage to anywhere in the world. Our PayPal address is blackfrontpress@yahoo.co.uk and you can find more details below. Edited by Troy Southgate / Cover designed by Francisco Albanese Pastene.

As the first three volumes in this series have demonstrated, the Revolutionary Conservative milieu of 1920s, 1930s and 1940s Germany continues to fascinate and inspire those of us living in the first quarter of the twenty-first century. Thanks to our diligent translator, Robert Steuckers, as well as a host of other prestigious writers, Black Front Press is now in a position to offer readers a fourth volume on this topic and one which matches the high standard that was set by its predecessors.

Chapters include Ernst Jünger and the Conservative Revolution; Spengler's Criticism of Marx is That He Did Not Understand Modern Capitalism; Ernst von Salomon: Memorialist of the German Conservative Revolution; Terra Sarda: Ernst Jünger's Metaphysical Mediterranean; Under Occupation: Ernst Röhm in the Bavarian Soviet Republic; Ernst Jünger: Decipherer and Memorialist; Spengler and the Russian Soul: Ancient Russia and Enlightenment "Pseudomorphosis; Ernst Jünger: Between Panic, System and Rebellion; Oswald Spengler: From "Stur" Magazine, 1937; Ernst Niekisch and the "Kingdom of Demons"; The Atlantic Journey of the Unpublishable Jünger; The Constraints of Ernst von Salomon; and Ernst Jünger Between Technophile Modernity and a Return to the Natural. The contributors include Troy Southgate (Editor), Robert Steuckers, Adriano Romualdi, Francesco Lamendola, Andrea Scarabelli, Francis Bergeron, Luc-Olivier d'Algange, Stefano Arcella, Nicolas Bonnal, Roger Hervé, Daniele Perra and Markus Klein.

 

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jeudi, 28 avril 2022 | Lien permanent

De Macron à Mitterrand : remarques sur la dictature pérenne du parti socialiste en France

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De Macron à Mitterrand : remarques sur la dictature pérenne du parti socialiste en France

Nicolas Bonnal

Quelques analystes de papier-mâché vantaient la disparition du parti socialiste en France. En réalité il est puissant comme jamais, en France, en Allemagne ou en Amérique. Car le parti socialiste ou la social-démocratie est le parti de la Fin des Temps, le parti de l’Etat omniprésent et forcené, et de la guerre éternelle (pour Rothbard et les libertariens américains). Le PS en France comme la SPD en Allemagne ou le parti démocrate en Amérique constituent aussi l’armature de l’Etat profond de ces malheureux pays et il semble qu’ils agissent comme une tunique de Nessus dont on ne puisse jamais se débarrasser. C’est que la masse des cancres vote pour eux et que la droite crève (rêve).

Il y a quelques mois l’excellent et bon communiste Régis de Castelnau écrivait : "La campagne de l’élection présidentielle 2022 est un grand révélateur de la déshérence politique dans laquelle se trouve notre pays. En 2017, un trio constitué de la haute fonction publique d’État, de l’oligarchie économique et de la magistrature politisée, a organisé de longue main un coup d’État pour faire élire à la magistrature suprême un parfait inconnu. S’appuyant sur l’essentiel de l’armature politique du Parti socialiste, Emmanuel Macron a ainsi réalisé un hold-up mettant la dernière main à la destruction des institutions républicaines."

J’avais un grand-oncle jadis, inévitable retraité de la fonction publique, qui me disait voter socialiste car c’était le parti fourre-tout. De fait ça l’est.

Le PS est le parti de la ponction publique et des retraités.

C’est le parti des boomers et des octogénaires ludiques façon Cohn-Bendit.

C’est le parti des affairistes et des magouilleurs (relisez les Montaldo)

C’est le parti des écolos, des antiracistes et des féministes, le parti du sociétal déstructurant.

C’est le parti de l’américanisation à mort.

C’est le parti bourgeois héritier de la bohême et de la Terreur révolutionnaire.

C’est le parti de la conspiration et de l’occultisme (Muray en a bien parlé dans son Dix-neuvième et moi dans mon Mitterrand).

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Le PS est aussi le parti de la désindustrialisation. On avait un déficit commercial de cent milliards en 1982 ; aujourd’hui on est à 150 milliards de francs mensuels.

Enfin c’est le parti des envahisseurs. 92% des musulmans ont voté pour Hollande en 2012, Hollande qui a sonné le glas de la France.

Le PS contrôle l’Elysée avec Macron et ses acolytes du business, et aussi l’opposition avec l’ineffable Mélenchon, monsieur antiracisme des années 80. Il contrôle aussi la républicaine fille Le Pen (la Marine, je lui dis merde comme Escartefigue, moi qui ai une carte du père me demandant d’être candidat) et ce troupeau d’assistés républicains dont Tocqueville a si brillamment parlé :

« Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre? »

Le reste est toujours d’actualité, sauf que le troupeau n’est plus du tout industrieux comme on sait :

« Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »

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Que le berger gouvernemental du reste, sur ordre de Fink, de Blinken, d’Harari et de Klaus Schwab mène son troupeau à l’abattoir, ce n’est plus moi qui m’y opposerai. Marre d’être traité de facho pour exiger du chauffage en hiver ; pas assez PS pour ça.

Comme disait Vigny : « vous ne recevrez pas un cri d’amour de moi ».

Sources:

https://www.amazon.fr/gp/product/B0B7QLGBZ8/ref=dbs_a_def...

https://www.amazon.fr/Mitterrand-grand-initi%C3%A9-Nicola...

https://www.vududroit.com/2022/09/jean-luc-melenchon-en-m...

 

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jeudi, 08 septembre 2022 | Lien permanent

La solution, c’est le problème : retour sur Paul Watzlawick et les impasses occidentales

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La solution, c’est le problème: retour sur Paul Watzlawick et les impasses occidentales

Nicolas Bonnal

La guerre contre la Russie devait être la solution : elle est devenue le problème. L’Europe technocratique supranationale devait être la solution : elle est le problème. Le vaccin devait être la solution : il est devenu le problème. On continue ?

faites_vous_meme_votre_malheur-642833-264-432.jpgLe légendaire Paul Watzlawick avait souligné le caractère gothique de nos monstrueux systèmes de « santé » : la multiplication par trente des dépenses médicales a créé les conditions d’un effondrement humain : faible, endetté, complexé, le citoyen serait bon pour les abattoirs de la postmodernité et pour soixante vaccins par an. Tournant le dos aux enseignements de Jünger (dans les années cinquante –voyez mes textes) ou de Rudolf Steiner (dans les années vingt), le petit blanc occidental se donne aux monstres et aux charlatans des hôpitaux (Debord, Commentaires) pour un oui ou pour un non.

Deux caractères m’enchantent chez Watzlawick, sa culture littéraire qui est la mienne – et son humour.

Pour Watzlawick la solution est souvent le problème : et la presse britannique découvre l’écrasante défaite aujourd’hui de l’Ukraine et de l’Otan face à l’ours d’argile russe… Toutes les solutions de nos technocrates et politiciens froncés n’ont fait que créer de nouveaux problèmes sans jamais rien solutionner. Ce Watzlawick est un sage taoïste ironisant face au triomphe apocalyptique-millénaire des bureaucrates.

Mais laissons-lui la parole.

Faites-vous-même votre malheur, début du livre :

« Ce que les directeurs de zoo pratiquent dans leur modeste domaine, les gouvernements modernes tentent de l’accomplir à l’échelle nationale: confits dans la sécurité, il faut que les citoyens mènent une existence dégoulinante de bonheur du berceau jusqu'à la tombe. Pour atteindre ce noble objectif, il faut, entre autres choses, entreprendre et mener sans relâche l’éducation du public pour lui permettre d'accéder à des niveaux toujours plus élevés d'incompétence sociale. Il ne faut donc pas s'étonner de voir l'accroissement vertigineux des sommes consacrées dans le monde à la santé publique et aux diverses entreprises à caractère social. »

L’ironie dénonce cette attitude protectrice (cf. Tocqueville) qui débouche sur ses conséquences tragi-comiques et catastrophiques :

« Donnons quelques exemples: le total des dépenses de santé des Etats-Unis s'est élevé de 12,7 milliards de dollars en 1950 à 247,2 milliards en 1980. Les seules dépenses de médicaments et d'articles médicaux sont passées de 3,7 milliards à 19,2 milliards pendant la même période. Et les dépenses de Sécurité sociale ont connu une évolution aussi faramineuse, passant de 23,5 milliards en 1950 à 428,4 milliards en 1979 (24). Pour prendre un seul exemple européen, les statistiques actuelles font apparaître en Allemagne de l’Ouest une dépense quotidienne de 450 millions de DM pour le système de santé, c'est-à-dire trente fois plus qu'en 1950. Elles montrent aussi qu'on compte à tout moment une moyenne de 10 millions de personnes malades en République fédérale et que le citoyen moyen d'Allemagne de l'Ouest engloutit trente mille comprimés dans le cours de sa vie. »

On répète parce que c’est drôle : « le citoyen moyen d'Allemagne de l'Ouest engloutit trente mille comprimés dans le cours de sa vie. »

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Et vous ? Et moi ?

Certes un système aussi effroyable ne peut être interrompu. Il doit aller au bout comme le Titanic de la « civilisation » moderne dont a parlé Jünger dans son Traité du Rebelle :

 « Que l'on imagine ce qui nous arriverait en cas de ralentissement, voire  ce qu'à Dieu ne plaise! - d'inversion de cette tendance. Des ministères entiers et toutes sortes d'autres institutions monstrueuses s'effondreraient, des pans entiers de l'industrie feraient faillite et des millions d'hommes et de femmes se retrouveraient au chômage. Pour participer à la lutte contre l'éventualité d'un tel désastre, j'ai conscience du rôle modeste mais réel que peut jouer ce petit livre. »

La clé c’est ça. L’Etat moderne rend le citoyen nul et incapable, dépendant jusqu’au suicide – Tocqueville toujours et cette puissance publique, ce souverain qui nous enlèvera le trouble de penser et la peine de vivre, qui nous débarrassera dit Pearson vers 1990 du fardeau de la personnalité :

comment_reussir_a_echouer-258916-264-432.jpg« L'Etat moderne a si grand besoin de l'impuissance et du malheur toujours croissant de ses citoyens qu'on ne peut laisser la satisfaction d'un tel besoin à la seule initiative individuelle, quelles qu'en soient les bonnes intentions. Comme dans tous les autres domaines de la vie humaine, le chemin de la réussite passe ici par la planification et le dirigisme de l'État. Etre malheureux est certes à la portée du premier venu. »

Après l’art de se rendre malheureux devient une occupation à plein temps, via la pharmacie ou les livres de « développement personnel » (défense de rire) :

Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre mal heur sont des techniques qu'il faut apprendre: à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas. Or, même dans les écrits des professionnels (c'est-à-dire des psychiatres et des psychologues), les renseignements utiles sont rares et le plus souvent fournis au hasard, en dehors de toute intention de l'auteur…. ».

Sources:

https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

https://www.amazon.fr/Autopsie-lexception-fran%C3%A7aise-...

https://www.amazon.fr/Faites-vous-m%C3%AAme-votre-malheur...

https://www.telegraph.co.uk/news/2023/07/18/ukraine-and-t...

 

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jeudi, 27 juillet 2023 | Lien permanent

La présidence Macron, l’Etat et la dé-civilisation française

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La présidence Macron, l’Etat et la dé-civilisation française

Avec un appendice sur les historiens libertariens américains

Nicolas Bonnal

On a vu sur Telegram (c’est censuré en France) des images de Paris, après le marché de Belleville, qui font penser à une mégapole africaine en pleine déconfiture (beau résultats pour une ville nécrosée par sa dette et sa fonction publique pléthorique, par sa population remplacée aussi) ; on a vu que l’OMS  va diriger un Etat mondialiste et vaccinateur furieux, qui privera huit milliards de citoyens de leur liberté sinon de leur santé/vie ; on a vu un grand effondrement culturel français, et ce pays qui était jadis le phare de la civilisation est devenu le réceptacle des daubes cannoises ou autres (lisez ou relisez l’Etat culturel de Fumaroli ou les livres de mon ami Paucard) ; on a aussi vu que l’Etat espagnol mitraille chimiquement sa population et qu’il se prépare à voler toute sa population : énième version des corralitos latinos – ce n’est pas dans les webzines complotistes mais dans les journaux Mainstream maintenant. On a vu aussi que le super-Etat totalitaire européen dirigé par la très folle administration Leyen se renforce par sa guerre avec la Russie et prépare un cocktail de pénurie, de déglingue et de contrôle informatique globalitaire des populations hébétées ; car si l’Etat est un destructeur de la civilisation il détruit aussi les populations.

008325419.jpgL’Etat romain dégénéré a créé le citoyen idiot (tonto) dont a parlé Ortega y Gasset dans sa rébellion des masses. Ces masses sont d’ailleurs des créations de l’Etat moderne: c’est le dernier homme de Nietzsche et le citoyen transformée en Turc dont parle Tocqueville, qui ajoute qu’on lui ôtera, au citoyen moderne, le trouble de penser et la peine de vivre, l’euthanasie mentale précédant l’autre. Et ce peuple nouveau pour parler comme l’autre semble content de son sort puisqu’on le voit revoter Macron (je sais, il y a des abstentions…) aux législatives sans oublier Mélenchon. Ces deux individus sont des émanations du PS, le parti fourre-tout et catho de gauche qui a aujourd’hui gangréné tous les partis: le PS c’était le parti fonctionnaire, le parti totalitaire à la française qui aura tout créé même ses milliardaires: c’est le parti de la gauche caviar et de la bourgeoisie sauvage (Taine dit que le bourgeois est une création de l’Etat – pas du commerce - et comme il a raison)  dénoncées en leur temps par des hommes de gauche courageux comme mon éditeur Thierry Pfister (chez Albin Michel) ou comme Guy Hocquenghem.

Il est hallucinant de voir qu’on nous fait la farce du néolibéralisme alors qu’on vit une phase crépusculaire et folle de super-étatisme planétaire ; que cet étatisme s’entende avec les oligarques vaccinateurs et les GAFAM, eux-mêmes émanations du Deep State et du Pentagone n’étonnera que les idiots du village médiatique. C’est l’Etat qui créé ces boîtes, qui a privatisé les monstres, comme c’est l’Etat français ou autre qui a liquidé l’activité économique nationale ou remplacé la population ; le grand remplacement est du reste surtout psychologique (le peuple nouveau) comme je le rappelle inutilement en citant toujours Don Siegel et ses profanateurs de sépultures.

L’Etat moderne (Maistre a évoqué ce pullulement des lois lors des premières années de la Révolution, pullulement dépassé depuis) est depuis deux siècles le grand facteur de la décivilisation en Occident et maintenant dans le monde. Le traditionaliste guénonien (et musulman) Titus Burckhardt en a parlé à propos du Maroc, devenu depuis son indépendance un bon petit élève de la mondialisation. Hans Hoppe a souligné le rôle destructeur de l’Etat en matière de famille: l’avortement, l’enseignement (limité à: « tes pas un garçon, t’es une fille ! »), le divorce, l’aide à la femme célibataire, la misandrie administrative, tout a été fait par les fonctionnaires pour détruire la famille, ce seul Etat, disait Chesterton qui crée et aime ses citoyens. L’Etat moderne lui les hait et les détruit ou les remplace, ses citoyens. C’est pour cela aussi qu’il aime les guerres, « cette santé de l’Etat », et c’est comme cela que les guerres mondialistes se sont multipliées à partir du moment où on a évoqué le nouvel ordre mondial qui enchante des millions de bureaucrates et de politiciens à travers la planète.

Le contrôle des oppositions politiques par le fric et le financement des campagnes politiques accélère cette entropie. Tout le monde se bat du coup pour imposer la pénurie, le couvre-feu, la guerre, la Terreur et le bataclan médiatique destiné à contrôler des populations toujours plus stupides et formées à l’être depuis l’école qui n’a jamais été aussi peu libre dans notre histoire (relisez Chaunu et découvrez quelle liberté aux siècles des Lumières).

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Revenons à notre hexagone si bien nommé. Entre Notre-Dame, le Stade de France (sic), les gilets jaunes, le délitement de l’école, de la police, de l’hôpital et tout le reste, nous assistons avec la résidence Macron (il sera réélu trois ou quatre autres fois, ne vous en faites pas, son peuple nouveau y pourvoira), à la fin de la civilisation française, plus exactement à la fin de ses restes ; à la formation aussi d’une population neuve et nécrosée, usée et anesthésiée ; l’historien Stanley  Payne en a parlé aussi à propos de l’Espagne ; l’Etat a progressivement engendré un mouton républicain qui lui est parfaitement soumis et ne se rend plus compte non plus des coups de pied au cul ou du grand effondrement de son niveau de vie. On a parlé de citoyen ludique enfant ou adolescent, mais vu Macron et son électorat je dirais plutôt qu’on voit un citoyen vieux (y compris quand il est jeune), gavé de BFM, propre à illustrer la tirade des sept âges de Shakespeare: en fait on est dans un monde de vieillards inactifs, craintifs et peu créatifs et on demande à cet hexagone administratif «(« plus froid des monstres froids »…) de ressembler aux territoires protocolaires dont il a recouvré une terre sacrée jadis couverte de champs, de villages et de chapelles.

Sources

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bo...

https://www.amazon.fr/gp/product/B0B2HND9MM/ref=dbs_a_def...

https://www.amazon.fr/territoires-protocolaires-Nicolas-B...

Je joins à ces quelques lignes désabusées (c’est un peu tard pour espérer…) une ancienne bibliographie des meilleurs auteurs libertariens américaines. Eux ont parfaitement compris et expliqué comment Lincoln, Wilson, Roosevelt, Johnson, Biden ou autres ont créé leur Etat totalitaire et belliqueux.

Auteurs libertariens : une bonne petite bibliographie

Les intellectuels libertariens ont révisé toute leur histoire américaine. À l’heure de l’État profond devenu fou et rigolo, ce n’est pas une inutile affaire ; deuxièmement, ils se rapprochent du guénonisme (c’est très visible chez l’Allemand Hans Hoppe). La montée de l’État, de la bureaucratie, de la réglementation, de la fiscalisation suppose une dégénérescence métaphysique, celle que pressentaient d’ailleurs les taoïstes chinois il y a plus de deux mille ans, quand les empereurs (relisez René Grousset) organisaient déjà des Grands remplacements de population: un autre livre à écrire ! La réfutation taoïste de l’État providence fut il y a vingt ans mon premier texte posté sur le web, par Alain Dumait, aux 4 vérités. Tout est disponible gratuitement sur Mises.org. Vous donnez ce que vous voulez. Je ne sais pas si j’écrirai un livre de présentation de cette splendide école, qui se rattache à Tocqueville, Benjamin Contant, et Frédéric Bastiat. Raico n’aimait pas trop Hayek et il adorait ces penseurs français. Une grande partie des libéraux que j’ai connus dans les années quatre-vingt-dix ont fini néocons.

J’ai insisté surtout sur les travaux historiques, plus intéressants pour nous.

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On commence par Murray Rothbard, auteur du manifeste libertarien. Ses pages sur l’histoire diplomatique sont extraordinaires de culot, de bon sens et d’autorité. Il exonère Staline pour la Guerre Froide, comme Ralph Raico d’ailleurs. On peut lire aussi son livre sulfureux sur Wall Street et les banques. Enfin, bien sûr, Rothbard irrépressible, où il défend sa conception de la culture et du cinéma, qui est la mienne ; et le film de Corneau Tous les matins du monde. Dans le même livre, Murray faisait la chasse aux chasseurs d’antisémites ! On n’a pas fini de rire ! C’était à propos des menaces et des insultes qui frappaient le pauvre Buchanan. Murray définit nûment la théorie de la conspiration « Ce qui s’oppose au mensonge des historiens officiels. »

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Ralph Raico vient de mourir, raison de plus pour l’honorer, ce maître. Son chef-d’œuvre concerne les grands leaders et les grandes guerres. Ces grands leaders sont tous des catastrophes car pour devenir un grand président, il faut la guerre, civile ou mondiale. Wilson, Lincoln, Roosevelt, etc. sont restés dans les mémoires grâce à leurs horreurs.

Lisez aussi le Raico sur les libéraux romantiques français.

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Butler Shaffer: Les magiciens d’Ozymandia, d’après le beau poème oublié de Shelley. Le ton est plus philosophique et traditionnel. Butler fait le commentaire de l’écroulement vaseux de la civilisation US et occidentale. C’est lui l’auteur du « test Hitler », d’où il ressort que « l’écolo antitabac, contrôleur de vitesse, végétarien et guerrier humanitaire Hitler est, quand il est présenté anonymement, plus populaire auprès des jeunes que Jefferson (esclavagiste, rebelle armé, contrebandier, planteur de tabac,…) »

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John Denson, Les reconsidérations sur la présidence. Livre collectif et splendide sur la montée du totalitarisme américain. Une contribution de l’universitaire Michael Levin, sur le président comme ingénieur social. Comment aussi on a saboté les études (un autre grand humaniste juif, Harold Bloom, en avait parlé), l’armée, tout au nom du Politiquement correct.

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Les coûts de la guerre, essai sur les victoires pyrrhiques de l’Amérique. Merveilleux ouvrage collectif. Édité encore par John Denson. Extraordinaire contribution de Rothbard sur les deux seules guerres justes (1776 et Sécession, côté sudiste bien sûr) et de Joseph Stromberg sur la guerre hispano-américaine de 1898, qui démarra avec un faux attentat et se termina par un génocide aux Philippines, puis la fondation de l’interventionnisme destructeur et presque calamiteux (Cuba, Corée, Vietnam, l’Amérique centrale…).

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La Guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle par Harry Elmer Barnes. J’ai évoqué Frédéric Sanford sur la manière dont Roosevelt empêcha un règlement européen et antihitlérien à Munich. Sur ces sinistres affaires, lire et relire aussi Guido Preparata. Hitler, le monstre anglophile et utile pour la dominance anglo-saxonne dans ce monde…

Le mythe de Roosevelt de John Flynn qui a vu la montée de l’ère managériale en même temps que James Burnham. Livre effarant par sa justesse. Lisez tout John Flynn, journaliste et héros de la guerre antisystème.

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Thomas Di Lorenzo : Lincoln, qui montre ce que tous les lecteurs de mémorialistes savaient : Lincoln détraqué, homme du business et des tarifs douaniers, fanatique étatique de la loi, et qui prépara sur les cendres du vieux sud (600 000 morts pour

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mardi, 07 juin 2022 | Lien permanent

Oswald Spengler et la stérilité du civilisé

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Oswald Spengler et la stérilité du civilisé

Nicolas Bonnal

On va parler de Spengler mais je voudrais faire quelques rappels préalables et indispensables pour expliquer pourquoi les Européens sont certainement morts comme êtres depuis longtemps.

Dans mon recueil sur les penseurs allemands j’ai souligné cette haine et cette peur du monde moderne et de la catastrophe qu’il amène ; on les retrouve chez tous les grands penseurs allemands ou autrichiens, y compris les juifs.

Dans son petit texte sur la guerre, voici ce Freud écrit sur la culture :

« Et voici ce que j’ajoute : depuis des temps immémoriaux, l’humanité subit le phénomène du développement de la culture (d’aucuns préfèrent, je le sais, user ici du terme de civilisation). C’est à ce phénomène que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables. »

Voici les conséquences de ce développement culturel si nocif à certains égards, et auxquelles nos élites actuelles se consacrent grandement :

 « Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle, et actuellement déjà les races incultes et les couches arriérées de la population s’accroissent dans de plus fortes proportions que les catégories raffinées. »

Goethe lui rêvait déjà du paysan, pas encore trop pollué par la civilisation :

« Notre population des campagnes, en effet, répondit Goethe, s'est toujours conservée vigoureuse, et il faut espérer que pendant longtemps encore elle sera en état non seulement de nous fournir des cavaliers, mais aussi de nous préserver d'une décadence absolue ; elle est comme un dépôt où viennent sans cesse se refaire et se retremper les forces alanguies de l'humanité. Mais allez dans nos grandes villes, et vous aurez une autre impression… »

Et il insiste encore, au début du tome deuxième de ses entretiens avec Eckermann (voyez mes textes), sur l’affaiblissement des hommes modernes :

« Causez avec un nouveau Diable boiteux, ou liez-vous avec un médecin ayant une clientèle considérable - il vous racontera tout bas des histoires qui vous feront tressaillir en vous montrant de quelles misères, de quelles infirmités souffrent la nature humaine et la société… »

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Venons-en au déclin de l’occident de Spengler. Dans le tome II et le chapitre sur les villes notre auteur écrit des lignes admirables sur la fin du tact cosmique. On écoute le maître :

« Ce qui rend le citadin de la ville mondiale incapable de vivre ailleurs que sur ce terrain artificiel, c'est la régression du tact cosmique de son être, tandis que les tensions de son être éveillé deviennent chaque jour plus dangereuses. N'oublions pas que le côté animal du microcosme, l'être éveillé, s'ajoute à l'être végétal, mais non inversement. Tact et tension, sang et esprit, destin et causalité sont entre eux comme la campagne fleurie et la ville pétrifiée, comme l'être et ce qui dépend de lui. La tension sans le tact cosmique qui l'anime est le passage au néant. »

Comme Mirbeau, Spengler se rend compte que dans les grandes villes « toutes les têtes se ressemblent » :

« L'intelligence est le substitut de l'expérience inconsciente de la vie, l'exercice magistral d'une pensée squelettique et décharnée. Les visages intelligents se ressemblent chez tous les peuples. C'est la race elle-même qui ·se retire d'eux. Moins l'être sent le nécessaire et l'évident, plus il s'habitue à vouloir tout« éclairer», plus l'être éveillé calme sa phobie par la causalité. D'où l'identification par l'homme du savoir et de la démonstration; d'où la substitution aussi du mythe causal ou théorie scientifique au mythe religieux; d'où enfin la notion d'argent abstrait, considéré comme pure causalité de la vie économique, par opposition au commerce d'échanges ruraux qui est tact et non système de tensions. »

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Et comme je citais Mirbeau :

« …j’ai remarqué, à quelques exceptions près, que les villes, surtout les villes de travail et de richesses, qui, comme Anvers, sont des déversoirs de toutes les humanités, ont vite fait d’unifier, en un seul type, le caractère des visages… Il semble maintenant que, dans les grandes agglomérations, tous les riches se ressemblent, et aussi tous les pauvres. »

C’est dans La 628-E8, un livre prodigieux dont l’héroïne est une… automobile.

Maigre divertissement urbain (Spengler de nouveau) :

« La seule forme de récréation, spécifique à la ville mondiale, que connaisse la tension intellectuelle est la détente, la « distraction ». »

Et tout amène logiquement à la stérilité qui frappe toutes les races et tous les peuples du monde en ce vingt-et-unième épris de grands remplacements et d’inintelligence artificielle. Spengler :

« Et de ce déracinement croissant de l'être, de cette tension croissante de l'être éveillé il résulte, comme conséquence suprême, un phénomène préparé de longue date, sourdement, qui se manifeste soudain à la claire lumière de l'histoire pour mettre fin à tout ce spectacle : la stérilité du civilisé. »

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Ce n’est pas la culture de mort du pape polonais, c’est « le tournant métaphysique vers la mort » qu’incrimine plus justement Spengler (cela explique pourquoi les renaissances chrétiennes envisagées depuis deux siècles ont toutes échoué) :

« Ce phénomène est impossible à comprendre par la causalité physiologique, comme l'a tenté, par exemple, journellement la science moderne. Car il implique absolument un tournant métaphysique vers la mort. Certes oui comme individu, mais comme type, comme collectivité, le dernier homme des villes mondiales ne veut plus vivre : la phobie de la mort est éteinte dans cet organisme collectif. La crainte profonde et obscure qui s'empare du paysan, l'idée de la mort de sa famille et de son nom, ont perdu leur sens. Dans la continuité du sang, proche parent du monde intérieur visible; on ne sent plus un devoir du sang, la condition dernière de l'être, une fatalité. »

Spengler sera rejoint par Freud sur ce point précis :

« Les enfants manquent non seulement parce que leur naissance devient impossible, mais parce que l'intelligence extrêmement avancée ne trouve plus de raisons pour sa propre existence. »

Problème auquel furent déjà exposés les grecs et les romains (voyez mon recueil sur leur décadence) et dont parla abondamment Ibn Khaldun. On voit bien du reste cette impossibilité – en Russie actuelle comme ailleurs – de repeupler. Les gens ne veulent/peuvent plus. Le dépeuplement venu de la civilisation nihiliste occidentale n’est pas ce besoin dont a parlé Hitler à Rauschning : c’est devenu un destin.

Sources :

https://www.dedefensa.org/article/goethe-et-les-entropies...

https://www.dedefensa.org/article/sigmund-freud-politique...

https://ia802903.us.archive.org/14/items/oswaldspenglerle...

https://lesakerfrancophone.fr/ibn-khaldun-et-notre-modern...

https://reseauinternational.net/pourquoi-ibn-khaldun-pref...

http://www.dedefensa.org/article/ibn-khaldun-et-le-modele...

https://www.amazon.fr/livre-noir-d%C3%A9cadence-romaine/d...

https://www.amazon.fr/GOETHE-GRANDS-ESPRITS-ALLEMANDS-MOD...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/03/12/g...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/09/28/g...

 

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samedi, 22 juillet 2023 | Lien permanent

Un seul peuple de frères - l'Etat dans la littérature

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SYNERGIES EUROPÉENNES - Juillet 1988

 

 

 

Un seul peuple de frères - L'Etat dans la littérature

 

 

Peter SCHNEIDER, ”... ein einzig Volk von Brüdern”. Der Staat in der Literatur,  Athenäum, Frankfurt a.M., 390 S., DM 48.

 

 

Le titre de cet ouvrage, c'est la formule du célèbre serment de Rütli, fondateur de la Confédération Helvétique. Etre un seul peuple de frères, tel est le vœu profond de toute nation qui veut for-mer un Etat de citoyens, un Etat fondé sur la volonté commune de tous les citoyens. Dans cette formule, la multiplicité sociale se voit sublimée, les oppositions et les clivages de toutes sortes s'évanouissent dans un néant idéal. Cette aspiration pluriséculaire, qui traverse toute l'histoire européenne, c'est davantage la littérature que la théorie politique qui s'en est fait le véhicule. Schiller, dans son Wilhelm Tell  (= Guillaume Tell) opère de manière optimale la fusion entre unité et pluralité au sein des corps politiques: l'individu-personne possède des droits mais de-meure responsable vis-à-vis du tout; ainsi, sans concept rigide, sans corset juridico-philosophique, dans une langue limpide, s'exprime, par le génie du poète, l'instinct politique européen, idéaliste et faisant ta-ble rase de toutes les corruptions. L'œuvre antonymique, c'est l'épopée médiévale de Reineke Fuchs (le Roman de Renard),  marquée d'esprit satirique. Aucune volonté communautaire, holiste, ne s'y manifeste et il n'y règne que la ruse et la violence. Si Wilhelm Tell  représente l'idéal pur de la psyché politique européenne, Reineke Fuchs  exprime sa désillusion, sublimée en satire. Entre ces deux pôles a émergé une quantité de variantes, démontre Schneider: chez Kafka, il perçoit une désillusion noire qui a la nostalgie de l'amitié, manifestation de pro-xi-mité humaine, et aspire à une nouvelle union de la ratio et de la voluntas.  Les réflexions de Schneider se poursuivent sur Jerry Cotton, James Bond, Ernst Jünger, Anna Seghers, Friedrich Dürrenmatt et Albert Camus (Robert STEUCKERS).

 

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vendredi, 22 mai 2009 | Lien permanent

Remarques sur la prolétarisation des millionnaires aux USA et ailleurs

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Remarques sur la prolétarisation des millionnaires aux USA et ailleurs

Nicolas Bonnal

Poignez vilain, il vous oindra.

Zerohedge.com reprend Bloomberg qui pleurniche sur le sort des millionnaires. On peut ainsi gagner 250.000 dollars (autant en euros, bientôt le double) et ne plus joindre les deux bouts. 250.000 dollars c’est un million et demi de francs tout de même (rappel à ceux qui n’ont pas la mémoire du poisson rouge). Il fut un temps où gagner cent mille francs par mois vous faisait considérer comme riche et vivre une vie de footballeur : aujourd’hui cela permet à peine de joindre les deux bouts. Le coût de la vie et du logement, les impôts, l’éducation, les frais médicaux, tout désintègre le niveau de vie.

Tyler Durden donc le 3 juin dernier : « 36 % des Américains qui gagnent 250.000 $ vivent d'un chèque de paie à l'autre… Plus d'un tiers des Américains qui gagnent au moins 250.000 dollars par an disent qu'ils vivent d'un chèque de paie à l'autre, ce que Bloomberg suggère de souligner à quel point l'inflation "prend une plus grande part dans les budgets des Américains à toutes les extrémités de l'éventail des salaires". » Certes les boomers, les inévitables boomers, qui ont pu ou su acheter leur immobilier à temps s’en sortent mieux que les milléniaux, même s’ils commencent à toussoter eux aussi.

Après on invoque l’idiotie des gens, en se foutant du monde et du lectorat économique et financier, ce qui est typique de Bloomberg et de cette presse économique et financière qui s’est toujours adressée à des cadres-ilotes:

« Une autre interprétation est que les Américains gagnent au moins 250.000 $ - ce qui les place dans les 5% des mieux rémunérés du pays - ont une culture financière épouvantable. »

Mais voyons les data :

« Selon une enquête réalisée par Pymnts.com et LendingClub, quelque 36 % des ménages qui gagnent au moins 250.000 $ - près de 4 fois le salaire médian américain - consacrent la quasi-totalité de leurs revenus aux dépenses du ménage. Les ménages à revenu élevé sont également plus susceptibles d'effectuer des dépenses par carte de crédit, bien qu'ils soient également plus susceptibles d'être en mesure de rembourser intégralement leur solde. »

L’immobilier a augmenté de 30 ou 50% :

« Les dépenses de logement, qui occupent généralement une grande partie du budget des personnes les plus riches, ont grimpé en flèche pendant la pandémie. Par exemple, dans le comté d'Orange, en Californie, une maison de premier plan a coûté 1,7 million de dollars en avril, contre 1,2 million de dollars en février 2020, sur la base des données de Zillow Group Inc. Une hypothèque sur cette maison, en supposant un acompte de 20 %, coûterait environ 100.000 $ par année. C'est 40 % d'un revenu annuel avant impôt de 250.000 $. »

Ces hauts revenus souffrent moins que le reste bien entendu :

« Les hauts revenus, même ceux qui ont du mal à payer les factures, sont bien sûr bien mieux lotis que le reste de la nation, qui fait face à une flambée des prix pour tout, de la nourriture au gaz et à l’électricité (Bloomberg). »

Tout le monde vit à crédit alors (c’est nouveau ça en Amérique, Bloomberg ?) :

« Outre les hauts revenus, 61,3% de tous les consommateurs interrogés ont déclaré vivre d'un chèque de paie à l'autre, en hausse de 9% par rapport à l'année précédente, alors que les emprunts à la consommation aux États-Unis ont grimpé en flèche. En mars, les soldes des cartes de crédit ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré, et le crédit non renouvelable a également bondi. »

La retraite s’éloigne alors dans le temps comme en France (avec l’assentiment extatique des boomers) :

« Pendant ce temps, 25% des Américains retardent leur retraite en raison de l'inflation, selon une nouvelle enquête de BMO. Le report des plans de retraite est principalement dû à une épargne perturbée par la hausse des prix, selon l'enquête. Trente-six pour cent des répondants au sondage ont réduit leur épargne et 21 % mettent moins de côté pour leur retraite afin de faire face à la croissance des coûts, selon le sondage. »

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Les crétins comme on sait pensent que l’inflation va ralentir alors que l’on multiplie les sanctions contre la Russie et que l’on met en place pénuries et Reset :

« Nous n'avons pas vu ce niveau d'inflation depuis très longtemps, et c'est très intimidant", a déclaré Paul Dilda, responsable de la stratégie des consommateurs chez BMO Harris Bank, qui a ajouté que de nombreuses personnes à la retraite ou proches de la retraite ne l'ont pas fait compte tenu de la flambée des dépenses. »

Les jeunes sont là pour déguster :

« L'inflation a le plus touché les jeunes Américains - avec plus de 60% des personnes âgées de 18 à 34 ans déclarant qu'elles ont dû réduire leurs cotisations d'épargne afin de compenser la hausse des coûts. »

La solution ? Moins vivre bien entendu :

« Que font les gens pour lutter contre l'inflation ? Les Américains mangent moins au restaurant, font plus attention au magasin, conduisent moins et annulent ou dépensent moins en vacances. »

Et le texte de conclure qu’il faut enseigner la culture économique et financière : c’est ce qu’on fait depuis deux siècles (Thoreau en parle dans son premier et long chapitre de Walden), avec les résultats que l’on sait, prophétisés par Thoreau : quiet desperation.

Les études à trente ou quarante mille euros par an n’aident pas les parents non plus et j’ai des amis chauffeurs de taxi dans mon bled qui travaillent toutes les nuits pour payer les études de droit de leurs filles (l’aînée veut devenir juge féministe).  Bref le cauchemar économiste voulu de A à Z par Macron-Biden-Davos est mis en place, accepté par des populations hébétées qui feront ce qu’il faut pour (sans rire) faire plier la Russie. L’inflation prodigieuse masquée par l’arrivée de l’euro et les instituts économiques et financiers est vieille de deux bonnes décennies. Faites le calcul pour rire. Le plouc moyen a perdu 56.000 euros depuis vingt-cinq ans, vient-on d’apprendre, en fait beaucoup plus.

Quelques données personnelles: j’ai un copain italien millionnaire à Monaco qui m’a dit avant la mise en place du Reset (pardon, avant l’épidémie) qu’il ne se considérait plus comme riche, mais comme faisant partie de la classe moyenne supérieure. Aujourd’hui un riche à Monaco (pour six millions d’euros vous avez un 100 m2), vit comme un petit-bourgeois alors que jadis –revoyez vos Guitry -  il avait un hôtel particulier (trente ou cinquante millions maintenant), un butler et un chauffeur. Pour vivre comme un milliardaire en anciens francs il faut être un milliardaire en euros, c’est-à-dire être un oligarque du vaccin, de la bourse ou de la surveillance informatique capitaliste (lisez le livre de Shoshana Zuzoff).

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Tout ceci pour dire que le cauchemar dystopique prévu par Dick dans ses visions ou par les films de SF est mis en place et qu’il frappe de plus en plus de monde. La solution ? Voter Macron ou Mélenchon aux législatives comme vont le faire 80% de nos Français; revoter Biden et raser la Russie.

Et surtout ne vous étonnez de rien : Nietzsche explique dans la Volonté de puissance que chez le petit peuple l’appétit vient en mangeant (§154) ; ils le lui coupent donc cet appétit. Et la liquidation du « useless eater » de nos « élites hostiles » se passera comme à la parade.

Sources :

https://www.zerohedge.com/political/36-americans-making-2...

https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

https://www.amazon.fr/Philip-Kindred-Dick-grand-reset-ebo...

https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos...

https://www.amazon.fr/THOREAU-WALDEN-CRISE-MODERNE-LOGEME...

https://www.amazon.fr/L%C3%A2ge-capitalisme-surveillance-...

https://www.dedefensa.org/article/benjamin-griveaux-et-le...

http://www.thule-italia.net/sitofrancese/Libri/Nietzsche....

 

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vendredi, 03 juin 2022 | Lien permanent

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