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La guerre contre la Russie, un alibi pour accélérer le Reset?

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La guerre contre la Russie, un alibi pour accélérer le Reset?

par Nicolas Bonnal

Pourquoi cette guerre contre la Russie ? Les fous alliés ne savent-ils pas qu’ils s’écroulent économiquement et militairement – et surtout intellectuellement ? Mais au moment où certains optimistes les voient s’écrouler, eux se voient resplendissants, en train de mettre la population européenne au pas. Le traité Tafta qui faisait peur aux naïfs il y a quelques années va être appliqué, et nous sommes plus impuissants que jamais face à des élites devenues folles, et devenues les sectatrices de la secte technognostique (voyez mon premier livre sur internet) de Davos, secte illuminée d’un monde aussi farfelu et irréel (disait Borges le 23 novembre 1944) que celui de ces mêmes nazis.

C’est là qu’on peut juger de l’utilité d’une guerre contre la Russie ; et mon lecteur Alexandre Karadimas (le Grand Reset c’est la pénurie et internet) me dit comme ça en passant que cette guerre – une guerre immobile comme celle de 1984, que l’on ne gagne pas et où l’on ne bouge pas – serait pour ces élites tarées une merveilleuse opportunité, comme dirait Klaus Schwab, pour nous mettre au pas.

En vrac ils pourraient (vous pourrez ajouter ce que vous voudrez naturellement) :

Supprimer le web contestataire et ne garder que le web abrutissant. Voyez Biden qui a fait interdire entre deux gargouillements 17 sites de la résistance.

Ils pourraient passer très vite à la confiscation des logements.

Ils pourraient passer à l’argent numérique encore plus vite que prévu et confisquer nos avoirs bancaires (que faut-il faire ? Acheter des monnaies mais un Gold Reserve Act nous attend au tournant).

Ils pourraient institutionnaliser définitivement les couvre-feux.

Ils pourraient récupérer le nationalisme débile qui est increvable en Europe et le systématiser contre la Russie, non pour envahir ce grand pays, mais pour nous faire mener une vie de crève-misère. Orwell le précise bien dans son livre-phare (un manuel du pouvoir, comme dit Lucien Cerise). Céline a parfaitement compris que le nationalisme est toujours le plus grand ami des Etats, et qu’un Etat totalitaire a toujours à gagner d’un regain de chauvinisme ou de jingoïsme. Et en Europe on n’en n’est jamais très loin.

Ils pourraient mettre en place le camp de concentration électronique, profitant comme toujours de la trouille et de l’abrutissement des populations.

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Attention, cette guerre devra être dosée. Il n’est pas question pour nos bourricots fascisés de vaincre la Russie : il est question de l’utiliser pour nous anéantir humainement, démographiquement (-20% de natalité depuis le Covid) et économiquement. Evidemment en anéantissant leur propre socle matériel ces imbéciles ne pourront écraser ni la Chine ni la Russie. Mais allez chercher une logique chez une secte ; comme disait Borges, les nazis veulent être battus.

Puissent-ils l’être et radicalement, et prochainement.

Orwell et le Reset, en attendant : « Le but primordial de la guerre moderne est de consommer entièrement les produits de la machine sans élever le niveau général de la vie. »

A lire: https://www.dedefensa.org/article/lantirussisme-a-la-lumiere-de-george-orwell

 

 

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dimanche, 27 juin 2021 | Lien permanent

Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

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Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

Nicolas Bonnal

On sait ce que je pense des hommes occidentaux ; mais la parité a amené au pouvoir des femmes toutes plus folles et dangereuses les unes que les autres. Je vais me résumer sur la question. Il y a quelques années j’écrivais alors que nous guettions la troisième guerre mondiale avec Hillary Clinton :

« C’est ainsi du reste que fonctionne la démocratie en Europe bruxelloise : comme dans une nursery, avec des peuples infantiles et bien soumis, sauf la minorité machiste-populiste-raciste qui horrifie  raisonnablement les medias bien-pensants. Le féminisme devient le noyau du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance. »

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Sur la femme américaine je citais le compagnon de voyage de Tocqueville :

« Gustave de Beaumont écrit sur cette femme américaine isolée, abstraite et gnostique : « Sa vie est intellectuelle. Ce jeune homme et cette jeune fille si dissemblables s'unissent un jour par le mariage. Le premier, suivant le cours de ses habitudes, passe son temps à la banque ou dans son magasin ; la seconde, qui tombe dans l'isolement le jour où elle prend un époux, compare la vie réelle qui lui est échue à l'existence qu'elle avait rêvée. Comme rien dans ce monde nouveau qui s'offre à elle ne parle à son cœur, elle se nourrit de chimères, et lit des romans. Ayant peu de bonheur, elle est très religieuse, et lit des sermons. »

Plus moderne – et courageux - Emmanuel Todd donc écrivait dans Après l’Empire (NDLR : il serait temps !) :

« Le conflit entre le monde anglo-saxon et le monde arabo-musulman est profond. Et il y a pire que les prises de position féministes de Mmes Bush et Blair concernant les femmes afghanes. L'anthropologie sociale ou culturelle anglo-saxonne laisse apparaître quelques signes de dégénérescence (…) Si une science se met à distribuer des bons et des mauvais points, comment attendre de la sérénité de la part des gouvernements et des armées ? »

Todd voyait le combat du féminisme contre les restes du machisme :

« Il y a quelque chose d'inquiétant à voir une telle dimension devenir un facteur structurant des relations internationales. Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D'un côté, l'Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent avait dû passer devant une commission pour prouver qu'il n'avait pas couché avec une stagiaire ; de l'autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d'un monde qui disparaît. Le monde musulman n'a pas besoin des conseils de l'Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

Le russe a pris la place de l’arabe comme on sait face à l’hystérie US. Et la farce écolo-humanitaire et féministe va déclencher Armageddon.

https://www.dedefensa.org/article/le-feminisme-us-par-dela-le-rien-et-le-male

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mardi, 07 février 2023 | Lien permanent

1870-71 : la IIIème république et le conditionnement des Français

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1870-71: la IIIème République et le conditionnement des Français

Nicolas Bonnal

Le Grand Reset a déjà eu lieu. On a compris grâce à l’imprimerie que l’on pouvait défigurer le christianisme et le remettre à neuf – et ce au dix-neuvième siècle. Lorsque la IIIème république, profitant de la défaite que certains avaient aidée, a pris le pouvoir, elle a en quelques années inventé sa propre cancel culture et refait à neuf les Français que la Restauration avait remis non pas à neuf mais à vieux.

En quelques décennies on créa un peuple nouveau, celui dont rêvaient les énergumènes de 89. Ce fut l’œuvre de la presse (déjà…) et de Jules Ferry, qui enseigna au paysan, avant de l’envoyer en Indochine, combien son ancêtre au féminin avait été engrossé par le seigneur (dixit Bernanos en personne) ; avec une éducation comme celle-là on ne risquait pas de faire des exploits démographiques (stérilité et vieillissement de la population de souche) ou économiques. De première puissance continentale la France devient la cinquième. Certes il resta un prestige culturel qui ne se démentit pas jusqu’une 1940, même si les autres puissances européennes nous tinrent la dragée haute ; mais la France (voyez mon livre sur la comédie musicale) devenait la Venise Fin de Siècle, terre de tourisme, de sexe (Paris, l’Amour…) et de loisir pour les classes supérieures débauchées ; voyez ce qu’en dit Zweig dans son Monde d’hier ou même Proust dans son Temps retrouvé.

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Ce qui me frappait le plus lorsque j’étais enfant, en arrivant chez ma grand-mère à Paris, pour moi qui n’étais qu’un petit francophone blond de Tunisie (et heureux de l’être, ce pays sous Bourguiba était un paradis ou presque), c’était la virulence du nom de nos rues qui célébraient les nouvelles divinités, les nouvelles divinités de ce culte républicain, qui comme a dit mon ami Jean Raspail a liquidé depuis la patrie, Général de Gaulle inclus quoiqu’en disent les distraits.

On a donc toujours et partout le boulevard Jean Jaurès, le boulevard Carnot (à Tunis j’étais au lycée Carnot), le boulevard Gambetta, le boulevard Clemenceau. Que du sang et des ruines, que de la guerre et du crépuscule. Dans le cas de Jaurès on notera la dissonance cognitive typiquement républicaine: car si tu veux la paix en 1940, tu es un collabo et un nazi ; pourtant  Jaurès est bien vu maintenant ? Ne pas oublier que son assassin fut acquitté.

Le déclin de la France fut total après 1870. Sur le plan industriel et même agricole, Gustave Le Bon avait tout dit dans sa Psychologie du socialisme. Mais le pays comme dit Nietzsche avait déjà si peu de destinée dans le regard... Cela ne l’empêcha pas l’élite républicaine de se livrer à toutes les aberrations coloniales et aux guerres contre l’Allemagne – toutes faites pour l’Angleterre, comme l’expliquent Drumont ou Céline – au lieu de s’en  rapprocher.

Depuis on s’est calmé sur l’Allemagne mais on nous reprogramme pour la Russie. Presse, télé, instruction...

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jeudi, 09 février 2023 | Lien permanent

Monseigneur Delassus et la conjuration antichrétienne des USA

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Monseigneur Delassus et la conjuration antichrétienne des USA

Nicolas Bonnal

Tout le monde commence à comprendre que la menace mondiale numéro un est la menace américaine.

On dit que lorsque les USA conclurent leur plus ancien traité de paix avec le… Maroc, ils lui assurèrent qu’ils n’étaient pas chrétiens. Le Grand Architecte était passé par là. Une cinquantaine d’années plus tard, Baudelaire dénonce dans ses Propos sur Edgar Poe la menace américaine (voyez mes textes). Pour le plus grand poète du monde, elle est omniprésente cette menace américaine: avortement, lynchage, immoralité, violence (tueries de masse dans les théâtres !), rapacité (Greed…), optimisme dément, tout montre qu’on est déjà face à une puissance pathologique que l’exorbitante immigration européenne va rendre surpuissante dès le dernier tiers du dix-neuvième siècle: la population triple entre la Guerre de Sécession et 1914 - et même le progressiste Walt Whitman reconnaît vers 1870 (mon texte toujours) que ce pays n’est plus son Amérique. C’est déjà la ploutocratie impérialiste et raciste que dénoncera un siècle plus tard Etiemble, ce pays doté de la rage (Sartre lui-même) qui aujourd’hui, affaibli par la Chine et la Russie, est plus fou et boutefeu que jamais. Tous les grands esprits américains l’ont reconnu, Poe, Lovecraft, Twain, Fitzgerald et on sait qu’à la grande époque intellectuelle des USA l’élite littéraire (Henry James) ou spirituelle (T. S. Eliot) fuyait son pays comme le diable. Rappelons que le rejet des USA a toujours transcendé les différences politiques. Actuellement en France le débat est entre les pro-américains encore au pouvoir qui ruinent et fascisent le pays et les anti-américains. Il n’est pas ailleurs. Macron est juste un agent simple !

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Je voulais juste ici rappeler Monseigneur Delassus, que Wikipédia insulte bien (quelle officine tout de même !), mais qui a publié un très bon livre sur l’américanisme à la fin du dix-neuvième siècle. Un peu comme Nietzsche ou Renan vers la même époque – voyez aussi mon Dostoïevski et la modernité occidentale, traduit désormais en roumain -, Delassus dénonce, en des termes virulents et chrétiens l’œuvre méphitique de ce pays-matrice destiné à tout envelopper et tout gober dans le monde. Aujourd’hui il semble qu’il se heurte enfin à une résistance culturelle, celles des anciens pays communistes et tiers-mondistes, seul l’Occident pur et dur européen acceptant de se laisser bouffer au sens littéral du terme par les sanctions ou le wokisme, le féminisme (qui effrayait Chesterton) ou le marxisme culturel (qui tétanisait Allan Bloom dans son extraordinaire Ame désarmée, que j’ai aussi recensée).  

L’Amérique c’est le communisme foldingue avec les milliardaires aux manettes. Il me semble que le livre et le film (voyez mon livre sur la comédie musicale) les plus importants sont le Magicien d’Oz, opus qui évoque le totalitarisme qui émane de l’hypnose industrielle US (Baum était disciple de Blavatsky et théosophiste). Le Grand Reset c’est le moment ultime du totalitarisme américain reposant sur une faculté hypnotique sans égale (relire Duhamel). Il est à 100% américain. Qu’il s’agisse de Gates, de Fink ou de Morgan Stanley, nous sommes tous victimes de cette conspiration de milliardaires qui inspira Gustave Le Rouge et dont Jack London a très bien parlé.

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Quelques extraits donc :

« Parmi tous les sujets d'inquiétude qu'offre à l'observateur l'état actuel du monde, le moindre n'est pas celui que nous présente l’Amérique du Nord. Elle venait à peine de naître, que déjà elle inspirait des défiances à J. de Maistre, le Voyant de ce siècle. Elle les justifie. »

Puis Delassus parle d’audace – certains diraient de chutzpah:

« Ce qui la caractérise, c'est l'audace. Elle a manifesté d'abord cette audace dans les entreprises industrielles et commerciales qui, dans leurs excès, détournent le regard de l'homme de ses fins dernières, et lui font envisager la jouissance et la richesse, qui en est le moyen, comme l'objet suprême de ses désirs et de son activité. Elle vient de la montrer dans les rapports internationaux, foulant aux pieds toutes les lois de la civilisation chrétienne pour s'emparer des possessions qu'elle convoitait. »

Puis on évoque ce messianisme américain (il y en eut un de français mais il n’était pas de taille) :

« On parle d'un catholicisme américain, et il fait son chemin.

Lisez : L'Américanisme a reçu de Dieu  la mission de donner au monde entier cette leçon : Les temps sont venus de faire fi de l'héritage des aïeux : abolissez les frontières, jetez tous les peuples dans le creuset des droits de l'homme pour les fondre dans l’unité  humanitaire, comme nous nous sommes fondus, nous, émigrés de tous les pays, dans l'unité américaine. Et la paix régnera dans le monde. Oui, la paix de l’esclavage sous la tyrannie d'un homme ou d'une race. »

Mais Delassus est isolé et le sait – et il note que les catholiques sont déjà d’accord (Baudelaire l’avait remarqué aussi !) :

« Comme toutes les autres idées des Américanistes, celle de l'abolition des frontières semble sourire à nos démocrates chrétiens. »

Le projet américain –mondialiste est unitaire et totalitaire ; il s’agit de tout contrôler avec la technologie (déjà…) ; Chesterton en parle dans Un nommé Jeudi (voyez mon livre sur les grands écrivains et la conspiration). Dans son admirable Conjuration antichrétienne Delassus ajoute :

« A la fin du XVIIIe siècle, ce projet de gouverner le genre humain tout entier, par une Convention unique, placée au centre du monde et composée des députés des Conventions établies dans les anciens royaumes réduits à l'état de départements, pouvait paraître fou. Mais aujourd'hui, à l'entrée du XXe siècle, où nous voyons le globe entier sillonné par les fils télégraphiques, les chemins de fer, et les steamers, le messie attendu par les Juifs pourrait facilement tenir le monde entier dans sa main, et le gouverner par une Convention centrale en rapport 'avec des Conventions locales. »

Il est difficile de nier un messianisme juif : voyez Isaïe, 60, et voyez ce qui arriva à de Gaulle. On n’est pas pour polémiquer.

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Un des instruments du messianisme mondialiste fut Napoléon :

« On peut voir dans Deschamps, t. II, p. 150 et suiv., l'aide que la Convention, puis Napoléon, reçurent de la franc-maçonnerie en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Italie, pour essayer de former les Etats-Unis d'Europe, acheminement vers l'Etat-Humanité… »

Joseph de Maistre décrit comme Chateaubriand (voyez mon texte, qui est très lu depuis des années) un processus d’unification dans la deuxième soirée de Saint-Pétersbourg (ce n’est pas un hasard si elles sont de Saint-Pétersbourg ces soirées); et Delassus écrit à ce propos (l’unification du monde dans les années 1880 donc) :

« L'unification de l'Italie, l'unification de l'Allemagne, les ambitions des Etats-Unis, appelés peut-être à recueillir de l'Angleterre l'empire des mers, le mouvement qui agite l'Extrême-Orient font progresser de jour en jour, sur tous les points du globe, la marche vers l'unité politique. Avant cent ans, cinquante peut-être, deux ou trois empires, grossis par la « consumation  » des nationalités de second ordre, pourront se heurter dans un conflit suprême pour laisser le vainqueur libre et maître de disposer à son gré des destinées du monde. »

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Je rappellerai mon texte sur l’appel mondialiste du président Grant en 1877. Grant attend même une fin des langues dans le monde: un sabir techno-English pour tout le monde. Il a une vision universaliste et messianique du futur de son pays, qui est aux antipodes de celle mettons de Poe ou de Jefferson – pour ne pas parler de Fenimore Cooper, farouche opposant au progrès.

La liquidation des patries est le but des Américains : il faut anéantir le monde, puisqu’il faut l’américaniser. Delassus :

« Renverser toutes les frontières, dit M. Claudia Janet dans la continuation de l'ouvrage du P. Deschamps, abolir toutes les nationalités, en commençant par les petites, pour ne faire qu'un seul Etat : effacer toute idée de patrie; rendre commune à toute la terre entière, qui appartient à tous; briser, par la ruse, par la force, tous les traités; tout préparer pour une vaste démocratie dont les races divers»1*, abruties par tous les genres d'immoralités, ne seront que des départements administrés par les hauts gradés et par l'Antéchrist, suprême dictateur devenu le seul dieu tel est le but des sociétés secrètes. »

L’idée que les races sont abruties par l’immoralité est très juste ; regardez ce qui nous arrive en ce moment. Sur ce thème lisez mon étude sur Mgr Gaume, autre prélat exceptionnel de ce siècle extralucide.

Le péril messianique et totalitaire est américain. Ce péril est cent fois plus dangereux que le communisme: l’Etat de Washington vient d’autoriser la fugue des enfants désirant devenirs transgenre. Les parents ne sont plus les parents.

Comme disait l’autre, la seule révolution qui ait réussi est l’américaine. Et les ploutocrates qui en sont sortis sont là pour nous le faire sentir. La bourse n’arrêtant pas de monter et le dollar se maintenant…

Sources :

https://kreuzgang.org/pdf/henri-delassus.l-americanisme-e...

https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Delassus/Conjur...

https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Delassus/Conjur...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Delassus

https://www.dedefensa.org/article/baudelaire-et-la-sauvag...

https://www.dedefensa.org/article/poe-et-baudelaire-face-...

https://strategika.fr/2023/01/28/walt-whitman-et-la-desti...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/11/29/le-president...

https://www.dedefensa.org/article/trump-et-le-refus-migra...

https://www.amazon.fr/Dosto%C3%AFevski-modernit%C3%A9-occ...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/10/08/j...

https://www.dedefensa.org/article/chateaubriand-et-la-con...

https://www.dedefensa.org/article/le-president-grant-et-l...

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mardi, 18 avril 2023 | Lien permanent

Maurice Joly et le grand engourdissement de la France

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Maurice Joly et le grand engourdissement de la France

Par Nicolas Bonnal

« Un égoïsme dur et féroce était entré dans les mœurs en même temps qu’une froide démoralisation » : Maurice Joly  et le grand engourdissement de la France vers 1860 (la Question brûlante)

Je poursuis mon enquête sur le présent permanent: un Etat fou et totalitaire, une masse toujours plus abrutie se rebellant vaguement de temps en temps. L’Etat totalitaire vient nous exterminer globalement et localement avec l’informatique maintenant, tout se passera comme à la parade.

C’est Flaubert qui dit après le putsch de Badinguet: « 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n’y a plus rien, qu’une tourbe canaille et imbécile. »

Régime autoritaire, retors et moderne, industriel et policier le Second Empire est l’inventeur du monde moderne. Marx ne s’y trompe pas, qui lui consacre son fabuleux Dix-Huit Brumaire.

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J’ai déjà parlé de Maurice Joly et des Entretiens qui auraient influencé les Protocoles. Un lecteur me conseille la Question brûlante sur Wiki source : c’est génial et cela ne fait que trente pages.

Joly écrit :

« Il ne faut pas s’étonner si ce noble pays est resté immobile pendant douze ans: las de vicissitudes politiques, épuisé d’agitations, désabusé de ses erreurs, il n’a pas encore eu le temps de refaire sa pensée; il se cherche et ne se trouve pas. Nourri dans le matérialisme des idées modernes, il a oublié momentanément qu’il avait une âme; il lui suffisait de vivre sous un gouvernement habile à protéger ses intérêts. »

Le peuple est déjà vieux et fatigué – il est saturé et désabusé : voyez mes Chroniques sur la fin de l’histoire qui commencent par Chateaubriand et sa fabuleuse conclusion des mémoires.

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Joly ajoute :

« D’où vient qu’il ne trouve rien autour de lui que des voix depuis longtemps asservies, et que lui-même, sans doute, il ne compte pas ? D’où vient que l’opinion ne se rallie pas, ne se manifeste pas, ne fait explosion nulle part ? Osons le dire : C’est qu’il  n’y a pas d’opinion, c’est  qu’il n’y a que des individus, c’est qu’il n’y a que des intérêts ; c’est que tous les ressorts de la France sont, non pas brisés, Dieu me garde de dire un tel mot, mais si profondément détendus, qu’il n’y a plus nulle part ni action ni pensée. Le mal est profond, il est terrible, il est pire que l’agitation peut-être, car l’agitation, c’est la vie du moins ; l’atonie, c’est le commencement de la mort. »

Drumont aussi parlera d’atonie vers 1885 quand il constate que, la république définitivement installée sur le cadavre du peuple, le froncé se moque de tout. Mais le cadavre social, français ou occidental, met du temps à pourrir, c’est tout.

Le sujet de cet essai c’est la réforme libérale voulue par Napoléon III :

« Cette prostration de l’esprit public ne devait point échapper à l’Empereur ; il n’entendait point sans doute régner sur des ombres. »

Le problème est qu’on a déjà une crise morale et religieuse : « toute idée religieuse était détruite, une haine sauvage animant les uns contre le culte de leur pays, une indifférence incurable formant chez les autres une sorte de plaie indolente ; les caractères étaient détrempés, les esprits avaient perdu tout ressort ; aussi l’art, qui n’est que l’expression d’une époque, était-il descendu au même niveau, montrant partout les froides empreintes d’un siècle sans génie ; la littérature avilie se traînait dans le ruisseau ; le théâtre, qui, lui aussi, est l’expression des mœurs, n’était plus qu’un réceptacle où l’ineptie donnait rendez-vous à la licence. »

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Après les fastes du romantisme la littérature décline ; il reste Flaubert et Baudelaire que l’on veut d’ailleurs envoyer en prison.

Comme Tocqueville ou Guénon – et même Jouvenel, Joly en veut à la monarchie d’avoir liquidé les Grands – les aristos ; on récolte la classe moyenne (qui se nourrit de l’Etat, explique Tocqueville) et la dictature bureaucratique ; haine pour la bourgeoisie :

« Le gouvernement de Louis XIV et celui de Richelieu furent étrangement imprévoyants, il faut en convenir, en favorisant sans mesure l’essor de la bourgeoisie : l’un en décapitant les restes de l’autocratie féodale, l’autre en ruinant la noblesse dans les fêtes et en l’asservissant au milieu du faste de sa cour. 1789 est le résultat final de leur politique. »

Effondrement du personnel politique :

« …en vain formait-on coalition sur coalition pour escalader le pouvoir et y faire arriver les plus agissants. Pas un homme solide ne se présentait en scène ; on ne voyait que des pygmées se montant sur le dos les uns des autres, et dégringolant aux grands éclats de rire de la foule. »

Joly, qui sous-estime la satanique résilience du bourgeois, éprouve plus de sympathie pour le peuple. Mais bon, le peuple: beaucoup d’appelés (sous les drapeaux), peu d’élus (à la Chambre !):

« Demandez donc aux masses déplorablement égarées de 48, si elles se sentaient incarnées dans la bourgeoisie comme le Saint-Esprit dans la Trinité. Non, la bourgeoisie n’est pas le peuple ; le peuple avec ses grands instincts, sa haute moralité, n’entend pas qu’on le confonde avec la bourgeoisie ; il veut être lui et il est lui, ne fût-ce que par cette distinction profonde qu’il n’a rien et que la bourgeoisie possède, qu’il vit de son travail quotidien et que la bourgeoisie est émancipée du labeur, qu’elle est parvenue et que lui cherche à parvenir… »

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L’abêtissement général est déjà une évidence (voyez mon texte sur Maxime du Camp) :

« Les beaux ouvrages dont une foule de rares génies ont doté la France sont bien plus connus à l’étranger qu’ils ne le sont en France, où personne ne les lit ; des livres pleins de frivolité, de sottises et quelquefois de turpitudes, sont seuls en possession de la faveur publique. »

On est déjà avec cet individu distrait et lâche, dont parlera Julius Evola :

« Mais ce qui est plus grave, c’est une absence de volonté, un défaut de persévérance, une mobilité qui fait tout entreprendre et tout quitter. Le moindre obstacle décourage, la moindre adversité terrasse. »

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Et nous sommes entourés de Macron et d’Attal – et de Dussopt :

« C’est plus que jamais le règne des petits hommes, des hommes d’antichambre, des hommes de coulisse ; il semble qu’une mystérieuse conspiration les pousse, les élève, les caresse, ce sont les mœurs du sérail. Où sont donc nos vertes franchises et notre vieil esprit gaulois ? »

Joly écrit même que « le peuple français n’ose plus moquer ouvertement tous ces Gitons... »

On essaie d’éviter le fisc (aujourd’hui seuls le peuvent les plus riches) : « la masse du public en France ne comprend seulement pas le principe de l’impôt ; on n’y satisfait qu’avec douleur ; pour beaucoup de gens, se soustraire aux charges de l’État n’est pas une mauvaise action, voler le gouvernement n’est pas voler, c’est reprendre son bien à un ennemi qui a toujours les mains dans vos poches. »

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Fin de l’opinion publique et des grands hommes :

« Non, je le répète, il n’y a pas d’opinion publique en France, je vais plus loin, je dis qu’il n’y a pas de libre-arbitre. À part quelques hommes qui se sont fait des principes et des idées personnelles à force d’étude et de méditation, le plus grand nombre vit sur une provision de lieux-communs qui passent de main en main comme de la monnaie. »

Avant la télé on est bien abruti par la presse. Car la galaxie Gutenberg aura fait de nous des couillons :

« Ce sont partout les mêmes mots, les mêmes phrases qui reviennent à l’oreille, et ces mots, ces phrases sont toutes faites depuis vingt ans. La Presse a habitué le public à prendre chaque jour sa pâtée d’idées toute formulées ; — voyez plutôt ce qui se passe : jamais le public ne jugera par lui-même un homme, un livre, une brochure ; la Presse lui dit : tel livre vient de paraître, c’est fort beau, il le lit ; la Presse lui dit : on joue ce soir telle pièce, c’est magnifique, il y court. Ainsi du reste. »

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Le public cocu reste content : « et ce qu’il y a de plus fort, le public est trompé, dupé, on se rit de lui en face il croit, il croit toujours ; il lui suffit que les choses soient imprimées, sa déconvenue de la veille ne lui dessille pas les yeux le lendemain. »

Le grand engourdissement est là pour durer :

« Mais il est douteux que le pays sorte si tôt de son engourdissement. Nul mouvement d’opinion n’a précédé ni suivi cette crise, l’atonie persiste en présence du remède le plus salutaire : c’est un symptôme que le siège du mal est profond. »

Sources :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Question_br%C3%BBlante

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-notre-etat...

https://www.dedefensa.org/article/gustave-flaubert-et-not...

https://www.dedefensa.org/article/chateaubriand-et-la-con...

https://www.dedefensa.org/article/maurice-joly-et-le-gouv...

https://www.dedefensa.org/article/bernanos-et-drumont-fac...

https://lesobservateurs.ch/2023/02/28/tocqueville-et-le-g...

https://www.dedefensa.org/article/maxime-du-camp-et-le-de...

 

 

 

 

 

 

 

 

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mardi, 21 mars 2023 | Lien permanent

René Guénon et les influences suspectes de Donald Trump

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René Guénon et les influences suspectes de Donald Trump

Nicolas Bonnal

« Chose assez curieuse, le sceau officiel des États-Unis figure la Pyramide tronquée, au-dessus de laquelle est un triangle rayonnant qui, tout en en étant séparé, et même isolé par le cercle de nuages qui l’entoure, semble en quelque sorte en remplacer le sommet ; mais il y a encore dans ce sceau, dont certaines des organisations « pseudo-initiatiques » qui pullulent en Amérique cherchent à tirer un grand parti en l’expliquant conformément à leurs « doctrines », d’autres détails qui sont au moins étranges, et qui semblent bien indiquer une intervention d’influences suspectes : ainsi, le nombre des assises de la Pyramide, qui y est de treize (ce même nombre revient d’ailleurs avec quelque insistance dans d’autres particularités, et il est notamment celui des lettres qui composent la devise E pluribus unum)… »

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… Nous ne quitterons pas la Grande Pyramide sans signaler encore incidemment une autre fantaisie moderne : certains attribuent une importance considérable au fait qu’elle n’aurait jamais été achevée ; le sommet manque en effet, mais tout ce qu’on peut dire de sûr à cet égard, c’est que les plus anciens auteurs dont on ait le témoignage, et qui sont encore relativement récents, l’ont toujours vue tronquée comme elle l’est aujourd’hui ; de là à prétendre, comme l’a écrit textuellement un occultiste, que « le symbolisme caché des Écritures hébraïques et chrétiennes se rapporte directement aux faits qui eurent lieu au cours de la construction de la Grande Pyramide », il y a vraiment bien loin, et c’est encore là une assertion qui nous paraît manquer un peu trop de vraisemblance sous tous les rapports ! – Chose assez curieuse, le sceau officiel des États-Unis figure la Pyramide tronquée, au-dessus de laquelle est un triangle rayonnant qui, tout en en étant séparé, et même isolé par le cercle de nuages qui l’entoure, semble en quelque sorte en remplacer le sommet ; mais il y a encore dans ce sceau, dont certaines des organisations « pseudo-initiatiques » qui pullulent en Amérique cherchent à tirer un grand parti en l’expliquant conformément à leurs « doctrines », d’autres détails qui sont au moins étranges, et qui semblent bien indiquer une intervention d’influences suspectes : ainsi, le nombre des assises de la Pyramide, qui y est de treize (ce même nombre revient d’ailleurs avec quelque insistance dans d’autres particularités, et il est notamment celui des lettres qui composent la devise E pluribus unum), est dit correspondre à celui des tribus d’Israël (en comptant séparément les deux demi-tribus des fils de Joseph), et cela n’est sans doute pas sans rapport avec les origines réelles des « prophéties de la Grande Pyramide », qui, comme nous venons de le voir, tendent aussi à faire de celle-ci, pour des fins plutôt obscures, une sorte de monument « judéo-chrétien ». 

p.187

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dimanche, 08 octobre 2023 | Lien permanent

La 25ème heure et le citoyen technique

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La 25ème heure et le citoyen technique

Nicolas Bonnal

La vingt-cinquième heure ? C’est selon Virgil Gheorghiu « le moment où toute tentative de sauvetage devient inutile. Même la venue d’un messie ne résoudrait rien ».

JO, surveillance, confinements-vaccins, reset-écologie….

Nous y sommes car nous avons devant nous une conspiration avec des moyens techniques et financiers formidables, une conspiration formée exclusivement de victimes et de bourreaux volontaires. On a vu les bras croisés le cauchemar s’asseoir depuis la mondialisation des années 90 et la lutte contre le terrorisme (2001), puis progresser en 2020-21 à une vitesse prodigieuse, cauchemar que rien n’interrompt en ces temps de pleine apostasie catholique. La dégoûtante involution du Vatican s’est faite dans la totale indifférence du troupeau de nos bourgeois-diplômés-cathos, et on comprend ce qui pouvait motiver Drumont, Léon Bloy ou Bernanos contre une telle engeance de bien-pensants. Un pour cent ou un pour mille de résistants ? Le reste s’est assis masqué et a applaudi.

413k8wBPgGL._AC_SY780_.jpgLa situation est pire que sous le nazisme ou le communisme, car à cette époque elle était localisée. Il y a des Thomas Mann, il y a des Soljenitsyne pour témoigner, pour tonner contre, comme dit Flaubert. Là, la situation techno-nazie de Schwab-Gates-Leyen sera globale. La crise du virus a déclenché une solution totalitaire planétaire et des expédients ubiquitaires - signe de l’Antéchrist, dit Mgr Gaume. Certes c’est surtout l’Occident la cible, et cette vieille race blanche toujours plus gâteuse, que je mettais en garde il y a dix ans (Lettre ouverte) ou trente (La Nuit du lemming). Mais c’est le propre des Cassandre de n’être jamais crues ou des Laocoon d’être étouffés par les serpents. Lisez dans Virgile l’entrée du cheval dans la cité de Troie pour comprendre. Après la mort de Laocoon, le peuple troyen enjoué abat les murs et laisse entrer la machine pleine de guerriers. Allez, un peu de latin :

Diuidimus muros et moenia pandimus urbis.

Nous sommes donc à la veille d’une gigantesque extermination et d’un total arraisonnement. Et tout cela se passe facilement et posément, devant les yeux des victimes consentantes ou indifférentes que nous sommes. Nous payons ici l’addition de la technique et de notre soumission. De Chateaubriand à Heidegger elle a été rappelée par tous les penseurs (voyez ici mes chroniques). C’est cette dépendance monotone qui nous rend incapables de nous défendre contre les jobards de l’économie et de l’administration qui aujourd’hui veulent faire de leur troupeau humain le bifteck de Soleil vert ou les esclaves en laisse électronique. Et le troupeau est volontaire, enthousiaste comme disait Céline avant juin 40.

Chateaubriand dans ses Mémoires :

« Au milieu de cela, remarquez une contradiction phénoménale : l’état matériel s’améliore, le progrès intellectuel s’accroît, et les nations au lieu de profiter s’amoindrissent : d’où vient cette contradiction ?

C’est que nous avons perdu dans l’ordre moral. En tout temps il y a eu des crimes ; mais ils n’étaient point commis de sang-froid, comme ils le sont de nos jours, en raison de la perte du sentiment religieux. À cette heure ils ne révoltent plus, ils paraissent une conséquence de la marche du temps ; si on les jugeait autrefois d’une manière différente, c’est qu’on n’était pas encore, ainsi qu’on l’ose affirmer, assez avancé dans la connaissance de l’homme ; on les analyse actuellement ; on les éprouve au creuset, afin de voir ce qu’on peut en tirer d’utile, comme la chimie trouve des ingrédients dans les voiries ».

Voilà pourquoi les parlements et les administrations ne seront arrêtés par rien. Et le troupeau renâclera peut-être trois minutes mais il se soumettra comme les autres fois sauf qu’ici ce sera global et simultané. Quant aux minorités rebelles (1% tout au plus) le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas très agissantes…

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Dans La vingt-cinquième heure, Virgil Gheorghiu dénonce avec son personnage Trajan notre déchéance liée au progrès, au confort, à la technique, à la bureaucratie, ce qu’on voudra. Et cela donne :

« Nous apprenons les lois et la manière de parler de nos esclaves pour mieux les diriger. Et ainsi, peu à peu, sans même nous rendre compte, nous renonçons à nos qualités humaines, à nos lois propres. Nous nous déshumanisons, nous adoptons le style de vie de nos esclaves techniques… »

Cela explique pourquoi l’homme moderne, fils des droits constitués et pas gagnés, se laisse liquider partout si commodément.

« L’homme moderne sait que lui-même et ses semblables sont des éléments qu’on peut remplacer ».

Celui qui ne veut pas de leur ordre nouveau sera liquidé ou marginalisé (pas de restau, de magasin, de transport, d’eau, d’électricité). Gheorghiu, futur prêtre orthodoxe, le dit :

« Ceux qui ne respectent pas les lois de la machine, promue au rang des lois sociales, sont punis. L’être humain qui vit en minorité devient, le temps aidant, une minorité prolétaire ».

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L’humain déshumanisé, Gheorghiu l’appelle le citoyen technique :

« Les esclaves techniques gagneront la guerre. Ils s’émanciperont et viendront les citoyens techniques de notre société. Et nous, les êtres humains, nous deviendrons les prolétaires d’une société organisée selon les besoins et la culture de la majorité des citoyens, c’est-à-dire des citoyens techniques ».

Et comme Chateaubriand Gheorghiu rappelle :

« Dans la société contemporaine, le sacrifice humain n’est même plus digne d’être mentionné. Il est banal. Et la vie humaine n’a de valeur qu’en tant que source d’énergie ».

Et de conclure moins lugubre que réaliste :

« Nous périrons donc enchaînés par les esclaves techniques. Mon roman sera le livre de cet épilogue… Il s’appellera La vingt-cinquième heure. Le moment où toute tentative de sauvetage devient inutile. Même la venue d’un messie ne résoudrait rien. Ce n’est pas la dernière heure : c’est une heure après la dernière heure. Le temps précis de la société occidentale. C’est l’heure actuelle, l’heure exacte ».

Je dis moins lugubre que réaliste car il est temps de voir et de dire que tout cela est au final scientifique et juste, comme disait l’orthodoxe Vladimir Volkoff. Volkoff disait que le bolchévique c’est celui qui en veut plus, idéaliste, progressiste, banquier central, militaire, agent secret ou même journaliste. Le troupeau c’est celui qui n’y croit pas ou ricane et de toute manière se soumet. C’est celui qui en veut moins. C’est le troupeau des citoyens-troyens euphoriques.

Sources :

https://www.amazon.fr/Livre-pri%C3%A8res-orthodoxes-Psaumes-Tropaires/dp/B09BGPCBQT/ref=sr_1_1?dib=eyJ2IjoiMSJ9.3q6yZRkLCWxCycvHI49pGFsojGCJrsn4TiWa0RYSI75hJnAmKQ-F7Lk-bqQ2BUWi0yLX2NbFrs2p_EF2_RtC2-QvYAEyaX8WTBF7GsyMQPFVJvgOFEz8u4cUSjbJEzepJVyefBiiRh29Opd905ONdGrZAjVrW5bLpXRXkjzNLrVEm7bxUVnDAvASFzsGBPMSF3249pgBiWTgxh-SW6zbckLwXkIyx_PSydZRzwbasIo.bzzh2o1bB1qKqmsycqESOEYwMHiWsQkNyM7uT6jcLp0&dib_tag=se&qid=1721988976&refinements=p_27%3ANicolas+Bonnal&s=books&sr=1-1

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dimanche, 28 juillet 2024 | Lien permanent

Armand Mattelart et la destruction de Paris sur ordre américain

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Armand Mattelart et la destruction de Paris sur ordre américain

par Nicolas Bonnal

Lisez ou relisez l’admirable et inépuisable Histoire de l’utopie planétaire , d'Armand Mattelart, qui est surtout l’histoire de la folie anglo-américaine.

Une des cibles de cette folie était la France et sa capitale parisienne. Comme disait Guy Debord de Paris (Panégyrique, I) :

«Toujours brièvement dans ma jeunesse, lorsqu’il m’a fallu risquer quelques courtes incursions à l’étranger, pour porter plus loin la perturbation ; mais ensuite beaucoup plus longuement, quand la ville a été saccagée, et détruit intégralement le genre de vie qu’on y avait mené. Ce qui arriva à partir de 1970. Je crois que cette ville a été ravagée un peu avant toutes les autres parce que ses révolutions toujours recommencées n’avaient que trop inquiété et choqué le monde ; et parce qu’elles avaient malheureusement toujours échoué…Qui voit les rives de la Seine voit nos peines : on n’y trouve plus que les colonnes précipitées d’une fourmilière d’esclaves motorisés.

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Contrairement à ce qu’on supposerait la ville de Paris a fait les frais du gaullisme et de Pompidou (qui faillit la raser – voyez le livre de mon ami Paucard sur les Criminels du béton).

Dans l’utopie planétaire, Armand Mattelart écrit donc :

«Peu après la secousse politique de Mai 68, une agence de planification d'un ministère français commanditait à Howard V. Perlmutter et Hasan Ozbekhan, responsables de recherches à la Wharton School, une étude prospective sur les chances de Paris de devenir une global-city ou un world-center, une plaque tournante dans le global industrial system des années quatre-vingt. Dans un de leurs scénarios, les deux experts futurologues recommandent à l'administration française de tout faire pour «dénationaliser» la ville afin de la rendre «moins française» et de corriger l’image xénophobe et ethnocentrique qu'elle projette à l'extérieur ». Car, «dans la ville globale de l'avenir, personne ne doit se sentir étranger». Et d'accompagner cette recommandation volontariste d'un traitement de choc. Hors l'amélioration d'un système de télécommunications à la traîne, figure en bonne place dans le décalogue des mesures la globalisation des événements culturels, que les deux consultants illustrent en proposant l'organisation de festivals de rock supranationaux «antidotes à la culture exagérément nationale et parfois franchement nationaliste»...

L’extermination française s’est donc fait sous De Gaulle et Pompidou. Voyez mon livre sur la destruction de la France au cinéma, où j’ai repris mes textes sur cette catastrophique et soi-disant glorieuse époque. Vous découvrirez que les conservateurs et autres souverainistes courent toujours après les subversifs et les mondialistes quand il s’agit de dépecer le pays. Le gaullisme aura été et continue d’être une escroquerie et un attrape-gogo sans équivalent.

Et je vous invite à relire mon texte sur JMLP et mai 68 :

Tout le monde fait de son mieux pour commenter ou fêter le cinquantenaire de mai 68. Alors laissons parler un poète. Dans ses Mémoires JMLP y va de son interprétation et de sa métaphore (mai 68 comme… eau-forte) :

« …le dommage de Mai 68 est encore plus vaste, car au désastre de l’école s’ajoute celui des médias, de la littérature, des arts, du cinéma et de la télévision, de tout ce qui sous le mot impropre de culture influe sur la mentalité des hommes, et dont la maîtrise, le philosophe italien Gramsci l’a rappelé à toute une génération de révolutionnaires, permet de prendre le pouvoir sans peine.

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Cela ne s’est pas fait en un jour. Considéré sous l’angle de la violence physique, Mai 68 fut une parodie de révolution, une mascarade, mais il a engagé subrepticement un processus que rien n’arrête. Je chercherai dans la technique de la gravure la comparaison propre à me faire comprendre. La gravure n’est pas un art mineur, elle demande une réflexion technique et philosophique non négligeable, comme la révolution. En gros, vous pouvez entailler la plaque de cuivre que l’on va encrer pour imprimer, de deux manières. Soit directement avec un burin, c’est long, difficile et cela demande de la force : c’est la révolution à l’ancienne, brutale et aléatoire. Soit vous choisissez ce que l’on appelle l’eau-forte. Sur la plaque de cuivre vous passez un vernis qui résiste à l’acide, puis vous entaillez cette couche protectrice avec une pointe fine d’un maniement souple qui permet un dessin fin, avant de plonger la plaque dans un bain d’acide. En quelques heures les parties dont vous avez ôté la protection sont attaquées par l’acide et prêtes à recevoir l’encre. Ainsi a procédé la révolution de Mai 68.

Avec son slogan directeur, il est interdit d’interdire, elle a plongé la civilisation européenne dans un bain d’acide où nous sommes restés durant toutes les années soixante-dix, puis, au fil des années quatre-vingt, on a sorti la plaque, on l’a essuyée, et la gravure à l’eau-forte est apparue, l’image de la nouvelle civilisation, avec sa nouvelle morale, sa nouvelle esthétique, ses nouveaux fondements politiques, dans laquelle nous vivons. Le monde ancien, l’homme ancien, ont été dissous, et se dessinent maintenant l’homme nouveau et ses valeurs nouvelles. Aux héros et aux saints qu’on nous montrait en exemple a succédé l’écocitoyen LGBT friendly et phobophobe, ouvert au vivre ensemble, au culte de la terre mère, qui ne fume pas, accueille le migrant et se prépare à rouler en voiture autonome.

Toutes nocives qu’aient été leurs conséquences, 1830, 1848, 1789 et même 1793 et la Commune, toutes ces révolutions françaises eurent quelque chose de grand, parfois même de beau : avec Mai 68, pour la première fois, une révolution française ne se proposa rien de grand, rien de sacré. Elle postulait l’avènement du médiocre. »

Certains grands textes ne méritent pas de commentaire ; je me contenterai de rappeler à nos lecteurs l’importance de l’œuvre de Philippe Muray sur cet homo peu sapiens, festif et surtout censeur universel.

Ajoutons un splendide et intuitif passage sur le remplacement culturel de la France.

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Le massacre urbain de Paris n’a pas échappé à JMLP. Il évoque Les Halles, œuvre au noir destinée à mondialiser Paris et sa population rétrograde et agitée, selon l’excellent sociologue de gauche Armand Mattelart.

JM Le Pen :

« Le ventre de Paris était tout près, le pouvoir gaulliste avait décidé en 1960 de transférer les Halles à La Villette et Rungis, mais le déménagement ne devait se faire qu’en 1969. On disait adieu au vieux Paris. Tout un peuple de vivandiers venus des banlieues et des provinces approvisionnait la capitale depuis le 12ème siècle dans un décor que le dix-neuvième avait rationalisé sans le changer en profondeur. Ce peuple qui avait fait naguère un triomphe à Poujade allait se trouver remplacé par un mélange de petits-bourgeois consuméristes le jour et de zonards la nuit. Les mots disent tout : un Forum remplacerait les Halles, des bobos multicolores à prétention intello en prendraient possession. »

C’est Debord qui souligne l’importance du livre de Louis Chevalier sur la destruction de Paris. Et dans mon livre sur la comédie musicale j’ai expliqué cette disparition de Paris comme muse des artistes et des danseurs.

Sources :

JMLP – Fils de la nation, éditions Muller.
Armand Mattelart – Histoire de l’utopie planétaire (La Découverte)
Philippe Muray – Œuvres complètes (Les Belles Lettres)
Nicolas Bonnal – La culture comme arme de destruction massive (Amazon.fr)
Pierre Le Vigan – METAMPORPHOSES DE LA VILLE (Barque d’or)

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dimanche, 18 février 2024 | Lien permanent

Léon Trotski et le cinéma comme moyen de conditionnement de masse

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Nicolas BONNAL:

Léon Trotski et le cinéma comme moyen de conditionnement de masse (et de remplacement du christianisme)

 
 
En 1923, Trotski est encore au pouvoir en URSS. Il rédige un ensemble de textes sur la question du mode de vie : un de ces textes concernant l’utilisation du cinéma comme moyen de propagande et d’élimination de toute vie religieuse et chrétienne. Comme le cinéma a essentiellement servi à cette fonction au XXe siècle, avant que la télévision ne le remplace (la gluante demi-heure du Seigneur n’aura rien changé, sinon accéléré le processus), je préfère citer ce texte qui montre qu’un programme global de déchristianisation a été mis en oeuvre aussi bien dans le monde communiste que dans celui dit libre du libéralisme et de la démocratie. Cela ne fait que conformer les analyses de Kojève sur la Fin de l’Histoire et la création du petit dernier homme nietzschéen par-delà les frontières politico-stratégiques.
Trotski cherche donc à divertir et éduquer les masses. Il remarque l’intrusion du cinéma dans la vie quotidienne et son inutilisation par les Bolcheviks - on est avant le cuirassé Potemkine ! :
« Le désir de se distraire, de se divertir, de s’amuser et de rire est un désir légitime de la nature humaine... Actuellement, dans ce domaine, le cinématographe représente un instrument qui surpasse de loin tous les autres. Cette étonnante invention a pénétré la vie de l’humanité avec une rapidité encore jamais vue dans le passé. »
 
Le cinéma s’impose vite à ses yeux comme un moyen de dressage des masses - pardon, d’éducation ! Même le dessin animé a une fonction de dressage de l’enfance, comme le montre le monde de Walt Disney ou celui de Tex Avery aux USA. On peut aussi penser à Charlot ou au cinéma de Frank Capra, caricaturaux dans leurs ambitions éducatives et mimétiques.
 
« C’est un instrument qui s’offre à nous, le meilleur instrument de propagande, quelle qu’elle soit - technique, culturelle, antialcoolique, sanitaire, politique ; il permet une propagande accessible à tous, attirante, une propagande qui frappe l’imagination ; et de plus, c’est une source possible de revenus. »
La source possible de revenus a été bien exploitée du côté de Hollywood en tout cas, avec les plus grosses fortunes de l’époque ! Comme on sait, il règne une entente cordiale à l’époque entre l’URSS et l’Amérique de Roosevelt. Le cinéaste communiste et stalinien Eisenstein y sera reçu comme un roi quelques années plus tard. Je cite Eisenstein intentionnellement car il mêle subtilement dans son oeuvre le religieux (orthodoxe) et le cinématographe. Il le fait dans son chef d’oeuvre Alexandre Nevski et surtout dans Ivan le terrible. Ce n’est pas un hasard puisque l’un doit détrôner l’autre, après l’avoir vampirisé. Voici comment Trotski présente son affaire :
« Le cinématographe rivalise avec le bistrot, mais aussi avec l’Eglise. Et cette concurrence peut devenir fatale à l’Eglise si nous complétons la séparation de l’Eglise et de l’Etat socialiste par une union de l’Etat socialiste avec le cinématographe. »
 
Trotski a une vision politique et cynique de la religion, comme Hitler ou Napoléon, et sans doute bien d’autres politiciens : pour lui elle est un spectacle que l’on pourrait remplacer.
« On ne va pas du tout à l’église par esprit religieux, mais parce qu’il y fait clair, que c’est beau, qu’il y a du monde, qu’on y chante bien ; l’Eglise attire par toute une série d’appâts socio-esthétiques que n’offrent ni l’usine, ni la famille, ni la rue. La foi n’existe pas ou presque pas. En tout cas, il n’existe aucun respect de la hiérarchie ecclésiastique, aucune confiance dans la force magique du rite. On n’a pas non plus la volonté de briser avec tout cela. »
 
436px-leon_trotsky.jpgIl perçoit dans l’Eglise un ensemble de rites et de techniques dont on ferait bien de s’inspirer. C’est ce que font les gens du showbiz comme Coppola (les Baptêmes), les grandes messes ou bien sûr Madonna. Comme le rappelle Whoopi Goldberg dans Sister Act, les gens préfèrent aller à Las Vegas et payer que se rendre à la messe pour écouter gratis du chant sacré. The show is better ! Se voulant réaliste, Trotski ajoute :
« Le divertissement, la distraction jouent un énorme rôle dans les rites de l’Eglise. L’Eglise agit par des procédés théâtraux sur la vue, sur l’ouïe et sur l’odorat (l’encens !), et à travers eux - elle agit sur l’imagination. Chez l’homme, le besoin de spectacle, voir et entendre quelque chose d’inhabituel, de coloré, quelque chose qui sorte de la grisaille quotidienne -, est très grand, il est indéracinable, il le poursuit de l’enfance à la vieillesse. »
 
Optimiste pour l’avenir, Trotski estime que le cinéma remplacera l’Eglise et le reste parce qu’il offre un show plus riche et plus varié.
« Le cinématographe n’a pas besoin d’une hiérarchie diversifiée, ni de brocart, etc. ; il lui suffit d’un drap blanc pour faire naître une théâtralité beaucoup plus prenante que celle de l’église. A l’église on ne montre qu’un "acte", toujours le même d’ailleurs, tandis que le cinématographe montrera que dans le voisinage ou de l’autre côté de la rue, le même jour et à la même heure, se déroulent à la fois la Pâque païenne, juive et chrétienne. »
 
On comprend dès lors l’importance politique, psychologique, culturelle du cinéma comme moyen de dressage de masses et même des élites, puisqu’on a fait des westerns et des films de propagande des chefs d’oeuvre du genre humain et que l’on a créé le syndrome du film-culte souvent de genre satanique ou contrôle mental. Je pense aussi aux films catastrophes, éducateurs de masses en temps de crise (c’est-à-dire tout le temps) et aux films conspiratifs comme ceux de Tony Scott, qui vient de mourir d’une curieuse mort. Le réalisateur d’Ennemi d’Etat a tristement fini comme Daniel Gravotte, alias Sean Connery, jeté d’un pont dans l’Homme qui voulut être roi, mort éminemment pontife et symbolique. J’en profite pour rappeler la mort bizarre d’un certain nombre de cinéastes spécialistes du genre : Stanley Kubrick, Alan J.Pakula, Peter George (scénariste de Dr Folamour), les passionnants documentalistes Aaron Russo et Alan Francovitch. Le lecteur pourra se faire une idée en se penchent sur leur cas. Mais gare à la conspiration !
 
Je laisse encore une fois la parole à Trotski, ce grand homme et visionnaire inspirateur, si honteusement traité par le méchant Staline ! Pour beaucoup de gens à Hollywood ce fut d’ailleurs sa seule victime !
« Le cinématographe divertit, éduque, frappe l’imagination par l’image, et ôte l’envie d’entrer à l’église. Le cinématographe est un rival dangereux non seulement du bistrot, mais aussi de l’Eglise. Tel est l’instrument que nous devons maîtriser coûte que coûte!"
 

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dimanche, 16 septembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)

Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

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Nicolas BONNAL:

Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

Ah ! Ah ! Monsieur est Persan ?
C’est une chose bien extraordinaire !
Comment peut-on être Persan ?

En 1721 Montesquieu publie les « Lettres persanes« , petit ouvrage crochu et politiquement correct, destiné à être lu par le public décalé et jouisseur de la Régence : le succès est immense. Le bouquin est devenu un classique de cette littérature du XVIIIe siècle à dire vrai assez médiocre, mais si proche de nos moeurs, de nos marottes, de nos caprices de vieux. Le livre invente aussi quelque part le style journalistique venu d’Angleterre, comme toute la décadence française et même européenne, le matérialisme et la superficialité contemporaines.

Ce qui est le plus marrant dans le style journalistique, c’est qu’il ne se rend pas compte des rares fois où il dit la vérité. L’homme moderne, comme dit Soljenitsyne ne sait pas s’il est vivant, et le journaliste ambiant ne sait surtout pas quand il est conscient. Sur Montesquieu et son style élevé, sa lucidité parfois réelle, on peut citer cette phrase mémorable des « Commentaires » de Debord :

« Il est vrai que cette critique spectaculaire du spectacle, venue tard et qui pour comble voudrait « se faire connaître » sur le même terrain, s’en tiendra forcément à des généralités vaines ou à d’hypocrites regrets ; comme aussi paraît vaine cette sagesse désabusée qui bouffonne dans un journal. »

Montesquieu est peut-être avec Molière le seul classique qui nous quitte les remords de ne pas être né avant, à cette époque, in illo tempore, comme on dit chez Virgile. Reprenons le si scolaire (et mal expliqué, cela va de soi) passage sur les Persans à Paris. Ils deviennent des célébrités exotiques et dans l’instant on les « reproduit ». On est déjà dans la société de l’image, de la légende urbaine et de l’icône culturelle :

« Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m’avoir pas assez vu. »

La société de la Régence a rompu avec le Grand siècle, Bossuet et Louis XIV. On récolte les escroqueries financières, la culture du badaud amusé et le libertinage en attendant la Révolution. Les « Lettres persanes » sont en grande partie faites des cancans du harem, des minettes favorites, des eunuques et du reste qui annonce nos reality-shows. On n’y possède pas encore de gadgets Apple, mais c’est tout comme :

« Si j’étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n’a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d’entendre des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu’il a l’air bien persan. »

On remarque les préoccupations très people de cette meute de beaufs qui veulent être tenus au courant du dernier persan venu à paris, en attendant celles sur le prochain persan bombardé… Le fait de tous faire mécaniquement la même chose, au siècle de l’homme-machine de La Mettrie et des chefs-d’oeuvre de Vaucanson ne retient personne, bien au contraire ! Etre branché, être au courant, être réactif, c’est faire comme le troupeau. C’est l’apophtegme de la démocratie moderne et libertaire : sois toi-même, fais comme tous. Il faut être là ou ça bouge, c’est-à-dire là où ça s’entasse.

Montesquieu rit bien sûr du pape, « vieille idole que l’on encense par habitude ! ». Il hait le catholicisme (L’inquisition ! L’inquisition !), il se moque du roi, « grand magicien » en matière monétaire (on a fait mieux depuis !!!) et il encense la vieille Venise et l’Angleterre. Mais il s’intéresse surtout à la mode, comme tous les esprits profonds de notre temps. Et que dit-il ?

« Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode. »

Tout va très vite, madame la marquise ! Dans leur ton provocateur, ces phrases sont étonnantes de lucidité ignorée et inconsciente. Montesquieu pressent la fin de l’histoire de Hegel et Kojève, et il annonce le présent permanent des penseurs profonds du XIXe, concept repris par notre dernier classique Guy Debord pour dépiauter notre réalité contemporaine :

« La construction d’un présent où la mode elle-même, de l’habillement aux chanteurs, s’est immobilisée, qui veut oublier le passé et qui ne donne plus l’impression de croire à un avenir, est obtenue par l’incessant passage circulaire de l’information, revenant à tout instant sur une liste très succincte des mêmes vétilles, annoncées passionnément comme d’importantes nouvelles ; alors que ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes, sur ce qui change effectivement. »

L’idée que tout va très vite est vieille comme la civilisation. En tout cas, il est défendu dans ces lignes de s’absenter de la matrice : elle pourrait se venger ! Il ne faut pas se laisser oublier, il faut préparer son retour, son come-back, comme on dit chez les vrais ploucs !

 

« Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. »

Il est vrai qu’à cette époque la campagne est encore un peu loi, même si Manon Lescaut et son amant joueur et spéculateur veulent leur hôtel particulier pas trop loin de la capitale !

J’en finis avec cette belle phrase, qui annonce bien nos temps qui courent, ou qui galopent même :

« Dans cette changeante nation, quoi qu’en dise le critique, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. »

Elle me fait tant penser dans sa perfection à celle de Debord, ce classique venu du marxisme, qui s’en prend à ce monde où « les hommes ressemblent plus à leur temps qu’à leur père. » Et c’est ainsi que le choc générationnel était bien plus profond et même ancien qu’on ne le croyait !

Il serait temps, en cette fin des temps, d’être un peu plus… perçant.

Nicolas Bonnal

 http://www.france-courtoise.info

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lundi, 29 octobre 2012 | Lien permanent

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