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Maxime du Camp et l’éternel ridicule français en 1870 

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Maxime du Camp et l’éternel ridicule français en 1870 

Nicolas Bonnal

On a du mal à percevoir l’absence de mouvement sous le mouvement.

1870, la fête impériale, l’art de bien rigoler…

On laisse écrire Maxime du Camp.

Sur Bismarck :

« Bismarck fut habile, il agit envers nous comme en 1866 il avait agi à l'égard de l'Autriche. Quand il eut machiné son plan et préparé ses pièges, il se fit déclarer la guerre et prit l'attitude d'un pauvre homme réduit à la défensive; il mit les torts d'apparence de notre côté. Comme un pêcheur consommé, il conduisit le poisson dans la nasse sans que celui-ci s'en aperçût. »

Après une belle phrase sur notre esprit de décision :

« Il avait pris pour une démonstration de notre force ce qui n'était qu'une preuve de l'inconséquence de notre caractère. »

Maxime du Camp passe par l’Allemagne et il découvre que cette nation est scientifique, organisée et disciplinée, mais pas seulement : elle est inspirée spirituellement et elle chante bien :

« J'entendis de loin une mélopée lente et grandiose, qui montait dans les airs comme la voix d'un chœur invisible. Des enfants couraient dans la direction du bruit; le chant se rapprochait, s'accentuait, vibrait avec un accent religieux et profond dont je me sentis remué. Je reconnus le Choral de Luther, que psalmodiait un régiment en venant prendre garnison dans la citadelle que ce pauvre général Mack nous a jadis si facilement abandonnée. Je fus très ému, je l'avoue, et je me demandai quel caractère allait revêtir cette guerre pour laquelle les hommes marchaient en chantant des psaumes. »

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Après on va faire la comparaison avec Paris et sa salade impériale :

« Après avoir rapidement traversé la Suisse, j'arrivai à Paris, que l'empereur avait quitté deux jours auparavant.

Là le spectacle était autre : le soir, sur les boulevards, on buvait de l'absinthe en agaçant les filles; des hommes en blouse, vautrés dans des voitures découvertes, braillaient la Marseillaise. Qui donc avait vieilli, le chant national ou moi? Je ne sais. Il me déplut et je lui trouvai un air provocant qui ne s'adressait pas à l'ennemi. »

C’est Tartarin contre Siegfried. Et si Tartarin était l’essence de la France moderne (voyez mon texte sur Tartarin dans les Alpes) ? J’ai cité plusieurs fois cette ligne de Céline :

« Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes. »

Voilà celle de Maxime du Camp en 1870 :

« Se souvient-on aujourd'hui de la frénésie dont la population fut atteinte? On se croyait tellement certain de la victoire, que les adversaires systématiques de l'empire, — les irréconciliables, — demandaient la paix. »

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Après la reddition de Sedan, la république arrive avec ses bienfaits !  Première divine surprise :

« Le 4 septembre, j'étais au Journal des Débats; cette fois c'était bien fini; la révolution tendait la main à l'invasion et complétait son œuvre. La plupart de ceux qui se trouvaient dans le bureau de rédaction étaient accablés.

Quelqu'un entra et dit : « C'est égal, nous voilà débarrassés des Bonaparte! ». Oui, débarrassés des Bonaparte, mais débarrassés aussi de l'Alsace, de la Lorraine, débarrassés de cinq milliards, de beaucoup de monuments de Paris que l'on a brûlés et de quelques honnêtes gens que l'on a massacrés. »

Une belle phrase sur la France :

« La France était comme ces hommes frappés de la foudre qui gardent l'apparence de la vie et tombent en poussière dès qu'on les touche ».

Après on cherche comme toujours des excuses (euro, Bruxelles, etc.) :

« La nation crie, pleure, se désespère, déclare qu'elle est innocente et que l'empire seul est coupable. La nation a tort; elle a eu ses destinées entre les mains, qu'en a-t-elle fait? Nous mourrons par hypertrophie d'ignorance et de présomption. »

Du Camp se met à rêver :

« La France a cherché les réformes politiques : néant; elle a cherché les réformes sociales : néant; mais les réformes morales qui seules peuvent la sauver, elle n'y pense même pas. Si j'étais le maître, je traiterais tout de suite, quitte à subir des conditions léonines, car l'issue de la guerre ne peut actuellement être douteuse, et plus nous prolongerons la lutte, plus les conditions seront dures; puis je ferais des lois draconiennes pour organiser le service militaire et l'enseignement, l'enseignement surtout, non seulement scientifique, mais moral. C'est la morale qui forge les caractères et ce sont les caractères qui font les nations. »

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Maxime du Camp comprend enfin :

On ne fera pas cela, sois en certain; on va expliquer au peuple français qu'il est le premier peuple du monde, qu'il a été trahi, qu'il a été livré, en un mot qu'il est indemne, et le peuple français continuera à croupir dans l'ignorance, à avoir le moins d'enfants possible, à boire de l'absinthe et à courir les donzelles. Nous mourrons, parce que nous sommes agités sans but et que la danse de Saint-Guy n'est pas le mouvement; nous n'avons pas d'hommes, parce que nous n'avons pas d'idées; nous n'avons pas de principes, parce que nous n'avons pas de mœurs. »

Dans mon livre sur Céline, j’ai évoqué le latin conifié par les mots. Idem ici :

« Nous sommes saturés de rhétorique; nous avons des façades de croyance, d'opinion, de dévouement; derrière il n'y a rien. Tout est faux, tout est théâtral, nous sommes des Latins; chez nous, comme pour le baron, tout est « pour paraître ». C'est la fin du monde. Il y a une phrase des Mémoires d’outre-tombe qui m'obsède et sonne en moi comme un glas funèbre :

« Il ne serait pas étonnant qu'un peuple âgé de quatorze siècles, qui a terminé cette longue carrière par une explosion de miracles, fût arrivé à son terme. »

Du Camp a une bonne idée qui eût pu éviter des déboires, et il prévoit même l’espace vital et sa conquête à venir :

« Au lieu de ces territoires, offrir nos colonies, en vertu de ce principe qu'il vaut mieux se faire couper les cheveux que de se laisser couper la tête. Malgré sa richesse, l'Allemagne étouffe, parce qu'elle n'a pas la vraie mer, qui est l'Océan; elle est insuffisante à consommer ses produits, qu'elle n'écoule que difficilement; elle est trop restreinte pour sa population, qui est forcée d'émigrer en Amérique. On peut donc la tenter sérieusement en lui proposant nos colonies des Antilles et nos stations dans l'Indochine. »

Évidemment il y a un risque avec… l’Angleterre !

« Si elle consent à cet échange (et je crois qu'on peut l'y amener), elle voudra devenir une puissance maritime de premier ordre et elle aura alors à s'entendre avec l'Angleterre. »

Du Camp dans ces lignes géniales prévoit donc la guerre Allemagne-Angleterre (voyez Preparata et quelques autres) et aussi la haine franco-allemande qui va dévaster l’Europe :

« Toute gentillesse, comme eût dit Montaigne, est perdue pour longtemps, un monde va commencer; on élèvera les enfants dans la haine des Prussiens ! »

La France commence à creuser sa tombe. Et quand elle touche le fond, elle creuse encore ! Du Camp :

« Rien de ce que Flaubert avait rêvé ne se réalisa, le quelque chose qui lui avait promis la victoire s'était trompé; de défaite en défaite on descendit jusqu'à l'endroit où la terre manque sous les pieds. »

La guerre de 1870 a tué la France, c’est mon sentiment. Après nous sommes en république, et la troisième république, ce n’est plus la nation ni la patrie. Elle tue net Mérimée et achève Théophile Gautier :

« La guerre, la révolution du 4 septembre, la Commune ont porté à Théophile Gautier un coup dont il a toujours souffert; il a traîné, ou plutôt il s'est traîné jusqu'à la tombe, languissant, enveloppé d'ombre, parlant peu et n'ayant plus guère que des regrets. »

Sources

Maxime du Camp, Souvenirs littéraires, II, p.348-sq (archive.org)

 

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vendredi, 22 mars 2024 | Lien permanent

Louis-Ferdinand Céline et la malédiction du pacifisme

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Louis-Ferdinand Céline et la malédiction du pacifisme : ou pourquoi les vrais pacifistes se font toujours traiter de nazis et de collabos par les humanistes et autres défenseurs des droits

Nicolas Bonnal

On l’a vu avec Trump : les pacifistes sont toujours considérés comme des nazis. Celui qui veut l’humanité cuite au nucléaire (péril chinois, russe, arabo-iranien, nord-coréen, etc.) est le héros humanitaire et démocrate et nobélisable. C’est le Malhuret qui menace tout le monde « pétainiste-poutiniste » ou « wokiste-poutiniste » (et la croisade LGBTQ de Biden et Ursula-Macron alors ? Elle est wokiste la Russie ?) comme il menaçait hier les non-vaccinés.

Mais on ne la refera pas leur république. Elle aime s’envoyer en l’air sur les champs de bataille – et ce depuis le début.

C’est comme ça, on ne discutera pas. On nous fait le coup de Churchill à chaque fois, l’homme qui rasa gratis l’Allemagne, affama l’Inde et livra l’Europe à la Russie soviétique.

On rappelle ce que l’on peut dire sur cette histoire de Céline et du pacifisme.

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Dans le Voyage au bout de la nuit le mot n’apparaît pas.

Dans les pamphlets le mot apparaît et désigne Léon Blum et sa bande, mais ce sont eux bien sûr dit Céline qui veulent la guerre. A la fin de Bagatelles il se dit quand même plus pacifiste que Blum. Le partisan de la paix (Macron, Biden, Malhuret, Valls, BHL) veulent atomiser la Russie ou la repousser (on ne leur a pas encore dit que ce serait difficile ?) jusqu’au Kamtchatka mais c’est parce qu’ils sont pacifistes. En ordonnant à Sarkozy de détruire la Libye, BHL précisait qu’il le faisait parce qu’il détestait la guerre.

Toute ressemblance avec la novlangue, etc.

Après la guerre, Céline se désignera comme pacifiste. Mais les pacifistes sont alors les nazis, comme Charles Lindbergh et les partisans d’America First en Amérique (Hitchcock les accuse de nazis, les pacifistes ricains : voyez mon livre). John T. Flynn reprochera à Lindbergh sa bourde du 11 septembre (tiens, tiens, c’est le jour du honni discours de Des Moines !) lorsque Lindbergh accuse le gouvernement américain, les Anglais mais aussi les Juifs de pousser à la guerre. C’était la fin pour les pacifistes américains, et ils seraient nazifiés ad vitam. Depuis lors toutes les interventions militaires sont jugées favorablement et célébrées en Amérique. C’est le Truman (Harry) chaud qui commence !

Raser et bombarder le monde au nom de la lutte contre la barbarie.

Sinon on est nazi.

Evidemment on pourrait dire que l’on se paie de mots et qu’on n’ira pas loin. Céline encore :

« Si c’était par la force des mots on serait sûrement Rois du Monde. Personne pourrait nous surpasser question de gueule et d’assurance. Champions du monde en forfanterie, ahuris de publicité, de fatuité stupéfiante, Hercules aux jactances. Pour le solide: la Maginot ! le Répondant : le Génie de la Race ! Cocorico ! Cocorico ! Le vin flamboye ! On est pas saouls mais on est sûrs ! En file par quatre ! Et que ça recommence ! »

Céline se trahit le 6 août 1946 (premier anniversaire d’Hiroshima) dans une lettre :

« Si j’ai attaqué les juifs c’est que je les voyais provocateurs de guerre et que je croyais le national-socialisme pacifiste ! ».

C’est vrai que le national-socialisme en a déçu beaucoup après. S’il avait fini l’Angleterre au lieu de s’en prendre à la Russie… Le grand scénariste Dalton Trumbo était opposé à l’intervention contre l’Allemagne jusqu’au 22 juin 41. Il était communiste, et il croyait au pacte germano-soviétique.

Il dit aussi dans une autre lettre notre écrivain :

« Je n’ai jamais été nazi. Je suis un pacifiste et c’est tout. J’ai été antisémite par pacifisme. »

Cela suffit à diaboliser le pacifisme.

D’où les guerres à mort à venir contre la Chine ou la Russie etc.

Trump devra faire guerre ou il sera tué et remplacé : par amour de la paix.

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L’économiste-philosophe-historien-pacifiste juif libertarien Murray Rothbard (foto) souligne cette infamie avec le sourire. Mais c’est hélas somme ça. C’est parce qu’on adore la paix partout qu’on veut la guerre, la guerre universelle. Il faut faire un monde sûr pour la démocratie dit le couillon Wilson qui brise l’Europe et crée en 1918 le soviétisme et les conditions du nazisme. Mais rien ne les arrêtera. On le cite encore et toujours notre Ferdinand furioso :

« Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit. »

Pacifisme donc : le mot n’est pas présent dans le Voyage. C’est quand il parle à Lola que notre pacifiste sans le savoir parle le mieux de son refus de la guerre. Il y a le refus de la guerre perso, charnelle, et le refus de la guerre totalitaire, globale (la Deuxième Guerre, la première est encore humaine, elle a encore des relents charnels franco-allemands, c’est celle d’Adenauer et de De Gaulle). Ici Céline parle de la première et il en est bouleversant parce qu’il dit honnêtement qu’il veut sauver sa peau et ne pas mourir pour rien, même s’il va en perdre l’amour de sa belle américaine (il aurait dû se taire peut-être ? Mais il n’a jamais su se taire ce fanfaron avec la Lola) :

« ce qu’il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c’est eux qui ont tort, Lola, et c’est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »

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Ce « Je ne veux plus mourir » est sublime. Mais il fallait dire peut-être à la belliciste yankee : je ne veux pas mourir comme ça ou pour ça (pour la république ou même Jeanne d’Arc car la Lola le bombarde avec Jeanne d’Arc et on utilise alors la figure de Jeanne pour vendre des bons du trésor-guerre en Amérique). Le jeu de la vérité en valait-il la chandelle ? Il n’est pas traité de nazi mais de lâche. Il insiste quand même avec un bon jeu de mots :

— Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! Vous souvenez-vous d’un seul nom par exemple, Lola, d’un de ces soldats tués pendant la guerre de Cent Ans ?… Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ?… Non, n’est-ce pas ?… Vous n’avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papier devant nous, que votre crotte du matin…

La postérité c’est pour les asticots dira-t-il.

Puis dans un bel élan infinitif notre auteur assène (son prof prisonnier Princhard en fait, l’idole du début du Voyage) :

« Engraisser les sillons du laboureur anonyme c’est le véritable avenir du véritable soldat ! Ah ! camarade ! Ce monde n’est je vous l’assure qu’une immense entreprise à se foutre du monde ! Vous êtes jeune. Que ces minutes sagaces vous comptent pour des années ! »

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Mais finalement on lui laisse quand même le dernier mot parce que c’est Céline et parce qu’il a raison. La guerre démocratique, humanitaire ou pacifiste… la guerre pacifiste est un scandale éternel à l’horizon. Charles Beard l’a dit en Amérique que ce sera « la guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle » :

« Les hommes qui ne veulent ni découdre, ni assassiner personne, les Pacifiques puants, qu’on s’en empare et qu’on les écartèle ! Et les trucide aussi de treize façons et bien fadées ! Qu’on leur arrache pour leur apprendre à vivre les tripes du corps d’abord, les yeux des orbites, et les années de leur sale vie baveuse ! »

Princhard conclut avec infinitifs, accumulation et gradation :

« Qu’on les fasse par légions et légions encore, crever, tourner en mirlitons, saigner, fumer dans les acides, et tout ça pour que la Patrie en devienne plus aimée, plus joyeuse et plus douce ! »

Ils vont faire la guerre à cette Russie (qui est trop molle depuis le début, je suis d’accord avec Craig Roberts, et aura donc enhardi tous les pacifistes démocrates et démocratiques et autres) et on aura les charniers remplis et puis niés, et on aura la Bombe, et on aura la chasse aux collabo-pacifistes.

On sait comment finit Jean Jaurès.

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jeudi, 14 mars 2024 | Lien permanent

Léon Bloy et la « sentimentalité démoniaque »

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Léon Bloy et la «sentimentalité démoniaque»

Nicolas Bonnal

L’Occident toujours plus toqué choisit ses bonnes causes et délaisse les autres ; comme dit le peu estimé Chomsky, il y a les victimes qui ne comptent pas et celles qui comptent beaucoup. Ce qui compte aussi, disait un jour mon lecteur David, c’est d’orienter la bonne volonté humanitaire vers des causes débiles (ou carrément criminelles): et là cela marche comme sur des roulettes, surtout en France.

C’est ce que Bloy appelle dans sa fameuse Lettre à André R. la « sentimentalité démoniaque ».

Chesterton parlera à la même époque des idées chrétiennes devenues folles. Mais sans vouloir faire de l’antichristianisme primaire, on se demande à quelle époque la sentimentalité chrétienne n’a pas été folle (car on n’a pas attendu Bergoglio…): quand elle laissait rentrer les barbares dans les cités romaines (Cf. Augustin à Hippone) ? Quand elle persécutait juifs et hérétiques (Jacques Ellul remercie l’Inquisition d’avoir limité les génocides…), quand on s’entretuait entre cathos et protestants, ou qu’on lançait des croisades qui s’achevaient par l’extermination des populations de cités entières (50.000 morts à Jérusalem en 1099, c’était longtemps avant Gaza…) ?  Le bloc bourgeois de Frédéric Lordon ayant béni de son soutien le massacre de Gaza, il me semble en effet que la sentimentalité humanitaire des uns (ou des Huns) a toujours été fâcheusement mal orientée et… de mauvaise foi.

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Venons-en à Bloy et au fameux incendie du bazar de la charité.  C’est la lettre où il écrit que le « petit nombre des victimes tempérait sa joie », pour ‘exaspérer les imbéciles’. Il écrit à son ami André R. donc :  

« Vous me demandez « quelques mots » sur la récente catastrophe. J'y consens d'autant plus volontiers que je souffre de ne pouvoir crier ce que je pense.

J'espère, mon cher André, ne pas vous scandaliser en vous disant qu'à la lecture des premières nouvelles de cet événement épouvantable, j'ai eu la sensation nette et délicieuse, d'un poids immense dont on aurait délivré mon cœur. Le petit nombre des victimes, il est vrai, limitait ma joie.

Enfin, me disais-je tout de même, enfin ! ENFIN ! voilà donc un commencement de justice. »

Voyons la cause très chrétienne de cette ire :

« Ce mot de Bazar accolé à celui de CHARITE ! Le Nom terrible et brûlant de Dieu réduit à la condition de génitif de cet immonde vocable ! ! !

Dans ce bazar donc, des enseignes empruntées à des caboulots, à des bordels, A la Truie qui file, par exemple ; des prêtres, des religieuses circulant dans ce pince-cul aristocratique et y traînant de pauvres êtres innocents !

Et le Nonce du Pape venant bénir tout ça ! »

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On est déjà dans la religion de la philanthropie, la religion de bourgeois riche qui veut se donner bonne conscience. C’est tout ce que veut dire Bloy, longtemps avant Vatican II et Bergoglio flanqué de ses copains Soros et Zuckerberg. Pas besoin d’accuser le complot américain comme Delassus, la grande transformation (ou déformation) s’est faite toute seule.  Bloy ajoute tout écumant de rage et fumant d’un fanatisme d’un autre tonneau que celui des sponsors et donateurs :

« Tant que le Nonce du Pape n'avait pas donné sa bénédiction aux belles toilettes, les délicates et voluptueuses carcasses que couvraient ces belles toilettes ne pouvaient pas prendre la forme noire et horrible de leurs âmes. Jusqu'à ce moment, il n'y avait aucun danger.

Mais la bénédiction, la Bénédiction, indiciblement sacrilège de celui qui représentait le Vicaire de Jésus-Christ et par conséquent Jésus-Christ lui-même, a été où elle va toujours, c'est-à-dire au FEU, qui est l'habitacle rugissant et vagabond de l'Esprit-Saint.

Alors, immédiatement, le Feu a été déchaîné, et TOUT EST RENTRE DANS L'ORDRE. »

 Après il ajoute très justement :

« Ce qu'il y a d'affolant, de détraquant, de désespérant, ce n'est pas la catastrophe elle-même, qui est en réalité peu de chose auprès de la catastrophe arménienne, par exemple, dont nul, parmi ce beau monde, ne songeait à s'affliger. Non, c'est le spectacle véritablement monstrueux de l'hypocrisie universelle. C'est de voir tout ce qui tient une plume mentir effrontément aux autres et à soi-même. Enfin, et surtout, c'est le mépris immense et tranquille de tous à peu près sans exception, pour ce que Dieu dit et ce que Dieu fait. »

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Il voit un châtiment divin :

 « Le caractère spécial et les circonstances de cet événement, sa promptitude foudroyante, presque inconcevable, qui a rendu impossible tout secours et dont il y a peu d'exemples depuis de Feu du Ciel, l'aspect uniforme des cadavres sur qui le Symbole de la Charité s'est acharné avec une sorte de rage divine, comme s'il s'agissait de venger une prévarication sans nom, tout cela pourtant était assez clair.

Tout cela avait la marque bien indéniable d'un châtiment et d'autant plus que des innocents étaient frappés avec des coupables, ce qui est l'empreinte biblique des Cinq Doigts de la Main Divine. »

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Rappel : le journal La Croix pour Bloy est « une feuille du démon ». C’est possible, je n’ai jamais pu le lire, pas même une page. Ici aussi il ne se gêne pas :  

« De son autorité plénière, le journal La Croix a canonisé les victimes. Rappelant Jeanne d'Arc (!!!) dont c'était à peu près l'anniversaire, l'excellent eunuque des antichambres désirables, le P. Bailly, a parlé de ce « bûcher où les lys de la pureté ont été mêlés aux roses de la charité ».

J'imagine que les chastes lys et les tendres roses auraient bien voulu pouvoir ficher le camp, fût-ce au prix de n'importe quel genre de prostitution ou de cruauté, et je me suis laissé dire que les plus vigoureuses d'entre ces fleurs ne dédaignèrent pas d'assommer les plus faibles qui faisaient obstacle à leur fuite. »

 Il l’évoque ensuite cette sentimentalité démoniaque :

 « Pour revenir à La Croix, ne vous semble-t-il pas, André, que ce genre de blasphème, cette sentimentalité démoniaque appelle une nouvelle catastrophe, comme certaines substances attirent la foudre ? On ne fait pas joujou avec les formes saintes, et c'est à faire peur de galvauder ainsi le nom de Charité, qui est le Nom même de la Troisième Personne Divine. »

Et il conclue presque comiquement :

 « Voilà, cher ami, tout ce que je peux vous dire de cet incendie. Je vous remercie de m'avoir donné ainsi l'occasion de me dégonfler un peu. J'en avais besoin.

 « Attendez-vous, d'ailleurs, et préparez-vous à de bien autres catastrophes auprès desquelles celle du Bazar infâme semblera bénigne. La fin du siècle est proche, et je sais que le monde est menacé comme jamais il ne le fut. Je dois vous l'avoir déjà dit, puisque je le dis à qui veut l'entendre ; mais, en ce moment, je vous le dis avec plus de force et vous prie de vous en souvenir. »

Comme on sait on a eu nos deux guerres mondiales, et on attend tous impatients la troisième. Lui qui espérait les cosaques et le Saint-Esprit mourut, et on eut à la place les bolchéviques et le feint-esprit. On ne la refera pas, l’humanité occidentale chrétienne. Elle a toujours eu un comportement abominable parce qu’elle a toujours été prêcheuse. On ne la changera pas.

La sentimentalité démoniaque c’est le film Apocalypse now qui me l’a fait comprendre il y a un presque un demi-siècle : « on les bombardait et puis on leur amenait des pansements ».

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jeudi, 05 septembre 2024 | Lien permanent

Elections et centrisme exterminateur

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Elections et centrisme exterminateur

Nicolas Bonnal

Il faut gouverner au centre et il faut diaboliser le reste, le rejeter dans les limbes. On en revient comme toujours aux années Giscard, ce vrai inspirateur de Macron, bien plus que l’autre initié, Mitterrand.

Comme a dit un crétin à l’indéboulonnable Ruth K. : « Il y a deux partis diaboliques dans cette élection ».

Les deux satanistes qu’il faudrait exterminer – que l’on exterminerait comme des non-vaccinés dans un monde meilleur- ce sont les extrêmes, c’est-à-dire la droite et la gauche, ou pour mieux dire la vraie droite et la vraie gauche (comme disait notre ami Shamir en 2016 quand on espérait un choc entre Trump et Sanders). Ce qui est gentil, ce qui est bon, ce qui est catho-crétin-démocrate et petit vieux, libéral-social-mondial à la sauce Draghi, et UDF au bon vieux sens du terme, c’est Macron, Sunak, Biden, Leyen et tout le reste. Scholz sera remplacé par la catho CDU qui sera encore plus centriste que lui : plus de guerre, plus d’insectes, plus de contrôle numérique, plus de racisme antirusse ou chinois, plus de tout cela, et plus d’obéissance au parapluie US. Car on n’en sort pas de ce centre qui est un cercle dantesque de l’enfer métapolitique occidental. Je crois qu’on en parlait déjà aux heureux temps de la Révolution : le marais on disait. Hitler aussi était le centriste du NSDAP entre les féodaux, les nationalistes et les Strasser : on a vu où ça mène le centre. Un coup à gauche (URSS), un coup à droite (France-Occident). D’ailleurs l’idole des jeunes Poutine est aussi un centriste dénoncé comme tel par Paul Craig Roberts : avec ses ronds-de-jambes il nous mène rondement à la troisième guerre mondiale. Chez lui c’est German Graf qui triomphe, pas le simulacre Douguine. Et les leaders des Brics ? Des centristes aussi : Modhi, Lula, les émirats, ils adorent eux aussi écouter l’ONU, les labos, les GAFAM, le FMI…

Dans le journal Haaretz présumé de gauche (en fait c’est centre-gauche comme Libé ou Le Monde, ou le Guardian UK acheté par Fink et les fonds de pension US et bien calmé depuis) on lisait ces jours-ci :

« De Farage à « l’effet Gaza » : les extrémistes de la politique sectaire décideront-ils des élections britanniques ?

Xénophobes de droite et renégats de gauche, torrents de TikToks, « guerrier intergalactique » et campagne pour un vote musulman coordonné : les candidats indépendants et marginaux à travers le Royaume-Uni espèrent attirer des électeurs éloignés de la politique dominante. Ils pourraient avoir un impact le 4 juillet… »

Le renégat de gauche on l’a compris c’est celui qui manifeste contre CE QUI NE SE PASSE PAS à Gaza (car plus on est centriste plus on est hypnotisé ou anesthésié contre toutes sortes de phénomènes, la pauvreté, la pollution à l’éolienne, le prix de la caisse électrique, le nombre de migrants, les guerres folles et innombrables de l’Otan, les règlements de Bruxelles, etc.). Je rappelle que Biden est tout sauf de gauche. Il incarne le centre : pas de sexe, pas de religion (cf. Bergoglio), pas de nation, pas de race, pas de variété mais un bon gros monde sous commande milliardaire et techno-US. D’ailleurs la femelle Gates le soutient pour la prochaine campagne avec les labos pharmaceutiques (remarquez, le vrai/faux rebelle Trump ne fut pas très fameux, mais c’est une autre histoire).

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Répondons à Haaretz donc. Oui, depuis quand des extrémistes devraient-ils voter ? Les musulmans sont fâchés avec Sunak et les conservateurs, comment pourrait-on leur accorder le droit de vote ? Idem le génocide et l’infanticide de Gaza est une manifestation d’humanisme centriste, comme Hiroshima ou le reste, comme le confinement ou la vaccination globale obligatoire, il faut en prendre acte. La très humaniste et «national-sioniste» chaîne CNews (j’ai gardé le bandeau) avait fait venir le maire de Nice pour lui demander comment on pouvait se débarrasser des non-vaccinés (ils voulaient dire quoi : les asphyxier, les égorger, les manger ?) que ne lui demande-t-on de nous débarrasser à ce maire des non-électeurs de Macron ? Voilà où nous en sommes avec ces centristes. Ils sont le centre de la terre. Voyez des immortels comme Bourlanges ou comme Bayrou, voyez le centriste Schwab de Davos, plus bourgeois moliéresque et technophile que jamais, le modèle de Paul Nizan : il est le centre du monde, le reste doit crever, fût-ce à l’article 16 comme les médias nous l’ont déjà appris tout guillerets, eux qui sont nourris de la graisse de contribuables-endettés et protégés par les grippeminauds milliardaires (eux sont victimes d’un cabale de jaloux ! Voyez l’émission sur Youtube !).

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Martyanov nous apprenait ce matin que le centriste (car russophobe et démocrate quelque chose, chrétien, crétin ou social) Danemark imposait de facto les insectes dans nos assiettes. Car pourquoi se gêner ? Il faut se débarrasser de l’humanité diabolique comme des partis diaboliques, et rappelait, comme fait la presse, que sous la pluie le réchauffement veille et que nous contribuons par notre respiration (tiens, tiens…) au réchauffement climatique.

J’ai parlé de Nizan et je reprends mon texte :

« Après Nizan se montre visionnaire. Le bourgeois-Jules-Verne, coincé dans son avion, son building ou son condominium, voit le monde comme une émission de télé-réalité. Comme dans le sketch des Guignols qui nous montrait un Balladur effrayé de ces gens qu’il voyait des fois à la télé, et qui étaient des Français… Nizan annonce ici Debord et sa société du spectacle, il annonce aussi le monde des écrans où tout est vu à distance :

« Tout ferme bien. Les événements lui parviennent de loin, déformés, rabotés, symbolisés. Il aperçoit seulement des ombres. Il n’est pas en situation de recevoir directement les chocs du monde. Toute sa civilisation est composée d’écrans, d’amortisseurs. D’un entrecroisement de schémas intellectuels. D’un échange de signes. Il vit au milieu des reflets. Toute son économie, toute sa politique aboutissent à l’isoler. » 

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Quelle vision que cet écran, soixante ans avant notre intégrale invasion par les écrans d’ordinateurs et de smartphones qui nous disent maintenant comment nous devons vivre et surtout mourir.

La campagne électorale en France risque de déboucher sur une sanglante dictature centriste : les gilets jaunes et leurs milliers de mutilés à côté ce sera une Garden party (relisez Marx et mes textes sur la Seconde République pour rire). Mais il ne faut pas en effet laisser les extrêmes s’ébattre – ni voter – ni respirer. Relisons La Fontaine alors :

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« Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux Rois. »

Car ce centrisme de « nonagénaire génocidaire » comme je l’ai appelé (Soros, Rothschild, Gates, Bergoglio, Fink, Warren Buffett, etc.) n’a pas de plomb dans l’aile, s’il est centriste en diable avec ses petits macroncitos (comme on dit en Espagne) ou Young Leaders asexués aux affaires.

Qui a dit qu’il fallait vomir les tièdes ? Et pourquoi ? Pensez-y…

Sources:

https://www.haaretz.com/world-news/europe/2024-06-23/ty-a...

https://www.wsj.com/articles/BL-WHB-1322

https://smoothiex12.blogspot.com/2024/06/generally-speaki...

https://www.youtube.com/watch?v=2LbnKKVkY8Y&t=21s

https://www.dedefensa.org/article/nizan-et-les-caracteres...

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Eric-Brunet-survei...

https://www.youtube.com/watch?v=zuh0BrrGGN0

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/chabelap.htm

https://www.biblegateway.com/passage/?search=Apocalypse%2...

 

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dimanche, 30 juin 2024 | Lien permanent

Presseschau - 04/März 2010

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Presseschau

04/ März 2010

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Kritik der instrumentellen Vernunft und des Atomismus

Charles Taylor über den Widerstreit der Ideale von Aufklärung und Romantik als Grundmotiv der neuzeitlichen bzw. im engeren Sinne modernen Entwicklung:

(...)
Soweit habe ich eine Karte unserer moralischen Landschaft gezeichnet, wie sie aus dem neunzehnten Jahrhundert hervorgeht, wobei ich die typisch neuzeitlichen moralischen Forderungen und die sie speisenden Moralquellen als Anhaltspunkte genommen habe. Es gibt jedoch eine weitere wichtige Problematik, die sich zum Schluß bemerkbar gemacht hat, und das ist der auch weiterhin stattfindende Kampf zwischen Aufklärung und Romantik. Wie die Auseinandersetzung zwischen Anhängern der technischen Entwicklung und Umweltfreunden bezeugt, geht dieser Kampf überall in unserer Kultur weiter. Diese beiden Stränge haben von Anfang an im Streit miteinander gelegen, denn expressivistische Theorien treten zum Teil als Kritik der Eindimensionalität der instrumentellen Vernunft in Erscheinung. Aber es ist auch zu seltsamen Koexistenzweisen innerhalb unserer Kultur gekommen. Um das besser zu verstehen, sollten wir zunächst die Wirkung und dann die nacheinander eintretenden Umgestaltungen des romantischen Expressivismus näher betrachten.
Der romantische Expressivismus entsteht aus dem Protest gegen das Aufklärungsideal der desengagierten instrumentellen Vernunft und die daraus hervorgehenden Formen des sittlichen und gesellschaftlichen Lebens: gegen eindimensionalen Hedonismus und Atomismus. Dieser Protest wird während des ganzen neunzehnten Jahrhunderts in verschiedenen Formen fortgesetzt und gewinnt immer mehr an Bedeutung, indes die Gesellschaft durch den kapitalistischen Industrialismus immer stärker in atomistischer und instrumenteller Richtung umgemodelt wird. Der Vorwurf gegen diese Daseinsweise besagt, daß sie das menschliche Leben fragmentiert: Sie teilt es in unverbundene Einzelbereiche wie Vernunft und Gefühl; sie scheidet uns von der Natur; und sie trennt uns voneinander. Dies ist der Vorwurf, den Schiller im sechsten seiner Briefe über die ästhetische Erziehung des Menschen erhebt, und bei Matthew Arnold stoßen wir wieder darauf. Überdies wird diese Daseinsweise beschuldigt, sie vermindere oder verhindere die Sinngebung. Das Leben werde eindimensional als Streben nach homogener Lust gesehen, ohne daß eine mit höherer Bedeutung ausgestattete Zielsetzung hervorsteche.
Daneben gibt es aber noch eine dritte Kritik, die expliziter politisch formuliert ist und darauf hinausläuft, daß der Atomismus – also ein Zustand, in dem jeder die eigenen Absichten individualistisch definiert und nur aus instrumentellen Gründen an der Gesellschaft festhält – die eigentliche Basis des Zusammenhalts zersetzt, den eine freie, partizipatorische Gesellschaft braucht, um am Leben zu bleiben. Auch dieser Kritik gibt Schiller im sechsten Brief eine einflußreiche Formulierung. Doch auf einer diffizileren Ebene wird sie von Tocqueville aufgegriffen, der sie mit der ganzen Tradition des Denkens über republikanische Regierungsformen in Zusammenhang bringt. Tocqueville geht der alten Vorstellung nach, derzufolge ein zu großes Interesse an Selbstbereicherung eine Gefahr für die öffentliche Freiheit darstellt, die verlangt, daß wir uns dem öffentlichen Leben widmen, anstatt in der Sorge um das individuelle Wohl aufzugehen, das wir durch rein instrumentelle Vernunft anstreben.
Freiheitsliebe ist, wie Tocqueville schreibt, unerläßlich für die Bürger.

„Die Freiheit allein [...] ist fähig, die Bürger dem Kult des Geldes und den täglichen kleinlichen Plagen ihrer Privatangelegenheiten zu entreißen, um sie jeden Augenblick das Vaterland über und neben ihnen wahrnehmen und fühlen zu lassen; sie allein läßt von Zeit zu Zeit die Lust am behaglichen Leben durch tüchtigere und erhabenere Leidenschaften verdrängen, bietet dem Ehrgeiz edlere Gegenstände als die Erwerbung von Reichtümern [...].“

Seit Schiller, seit Tocqueville, auch seit Humboldt und gewissermaßen auch seit Marx ist die Romantik eine Teilquelle eines wichtigen Bereichs politischer Alternativanschauungen, die die im Abendland heranwachsende instrumentalistische, bürokratische und industrielle Gesellschaft kritisieren. (...)

(Charles Taylor: Quellen des Selbst. Die Entstehung der neuzeitlichen Identität, 3. Auflage, Frankfurt am Main 1999, S. 720 ff.)

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Vor Merkels Ankara-Besuch
Erdogan will das Türkische in Deutschland stärken
Der türkische Ministerpräsident Recep Tayyip Erdogan verlangt von der Bundesregierung eine andere Integrationspolitik. Unter anderem fordert er türkisch geprägte Ausbildungen und die doppelte Staatsbürgerschaft. Denn auch wenn ein Türke seine Staatsbürgerschaft ablege, ändere das nichts an seiner ethnischen Herkunft.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article6908359/Erdogan-will-das-Tuerkische-in-Deutschland-staerken.html

Treffen mit Merkel
Erdogan fordert türkische Gymnasien in Deutschland
Kurz vor dem Türkei-Besuch von Angela Merkel legt Ministerpräsident Recep Tayyip Erdogan seinen Forderungskatalog vor: In einem Interview plädiert er für türkische Gymnasien in Deutschland und fordert die EU-Vollmitgliedschaft.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,685438,00.html

Alternativvorschlag: Wie wäre es denn mit Türkisch-Kursen im Heimatland zwecks Reintegration in der Türkei im Rahmen eines großangelegten Rückkehrprogramms?

Maltesische Notizen I
Von Karlheinz Weißmann
Im kleinen Museum der Zitadelle von Victoria findet sich eine Gedenkplatte, die an Bernardo Dopuo erinnert. Mit dürren Worten wird der Besucher darüber informiert, daß es sich um einen Soldaten handelte, der angesichts der türkischen Belagerung der Festung Frau und Töchter getötet habe, um sie nicht in die Hände des Feindes fallen zu lassen.
http://www.sezession.de/13334/maltesische-notizen-i.html

Den nationalen Selbstbehauptungswillen kann man ihnen jedenfalls nicht absprechen (im Gegensatz zur politischen Klasse in Großbritannien, Deutschland und anderswo in Europa) ...
Killerkommando gegen Hamas-Führer
London gibt Israel Schuld an Dubai-Mord
Bislang gab es nur vage Verdächtigungen. Jetzt hat Großbritannien als erstes westliches Land Israel für das mutmaßliche Attentat auf einen Hamas-Anführer in Dubai verantwortlich gemacht – und weist einen israelischen Diplomaten aus. Laut „Times“ könnte es sich um den Londoner Mossad-Chef handeln.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,685307,00.html

Bundesrepublikanischer Irrsinn ...
Kundus-Bombardement
Bundesanwaltschaft ermittelt gegen Oberst Klein
Die Bundesanwaltschaft hat im Fall des Kundus-Bombardements ihre Zuständigkeit erklärt. Oberst Klein steht im Verdacht, ein Kriegsverbrechen begangen zu haben.
http://www.zeit.de/politik/deutschland/2010-03/oberst-klein-bundesanwaltschaft

Hier klingt es schon etwas anders ...
Kunduz-Affäre
Bundesanwälte laden Oberst Klein vor
Von Matthias Gebauer
Deutschlands oberste Staatsanwälte starten ihre Ermittlungen gegen Oberst Klein: In dieser Woche müssen der Bundeswehrkommandeur, sein Flugoffizier und zwei weitere Soldaten in Karlsruhe zum umstrittenen Bombenbefehl von Kunduz aussagen. Um eine Anklage wegen Kriegsverbrechen werden sie wohl herumkommen.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,685099,00.html

Afghanistan
Nato-Soldaten fürchten neue Taliban-Bombe
Von Florian Flade
Die RAF benutzte eine solche Bombe beim Attentat auf Alfred Herrhausen. Im Irak wird sie von US-Soldaten gefürchtet. Jetzt setzten die Taliban die EFP-Bombe in Afghanistan ein. Ein Anschlag wurde per Video dokumentiert. Seit die Taliban mit EFP bomben, steigt die Zahl der Anschlagsopfer unter den Nato-Soldaten stetig.
http://www.welt.de/politik/ausland/article6911353/Nato-Soldaten-fuerchten-neue-Taliban-Bombe.html

Srebrenica
US-General gibt Schwulen Mitschuld an Massaker
http://www.abendblatt.de/politik/ausland/article1428113/US-General-gibt-Schwulen-Mitschuld-an-Massaker.html
http://www.tagesspiegel.de/politik/art771,3062308

Wut auf russischen Ölmulti
Unfalltote zweiter Klasse
Von Matthias Schepp, Moskau
Zwei Frauen starben in Moskau, weil der Vizechef des russischen Ölkonzerns Lukoil sich nicht an die Verkehrsregeln hielt. Eine beispiellose Wutwelle im Internet verhindert, daß der Unfall vertuscht wird – jetzt verlangt sogar Präsident Dmitrij Medwedew Aufklärung.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,685234,00.html

Proteste begleiten CDU-Parteitag
MÜNSTER. Mit einer Protestaktion haben Mitglieder der Aktion „Linkstrend stoppen“ am Sonnabend zu Beginn des CDU-Landesparteitags in Münster auf den Verlust christlich-konservativer Werte in der Union hingewiesen.
Mit einem Transparent mit der Aufschrift „Wir sind die Basis“ sorgten die Protestierer für Aufmerksamkeit und Unmut unter den Delegierten in der Münsterlandhalle.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5bb8eaf4cbe.0.html

Impressionen aus Berlin
Einsatz beim kleinen Parteitag der CDU in Berlin
Heute führte ein Team von Aktivisten der Aktion Linkstrend Stoppen einen Einsatz beim „kleinen Parteitag“ (Bundesausschuß) der CDU in Berlin durch.
Von Parteiordnern und Polizei auf Abstand gehalten konnten dennoch Flugblätter mit dem Manifest gegen den Linkstrend der CDU verteilt werden und auch eine Protestaktion vor der Parteizentrale der CDU durchgeführt werden.
http://www.linkstrend-stoppen.de/index.php?id=45&tx_ttnews%5Btt_news%5D=62&cHash=8ff0c6d5d053389851a1b9fceb333307

Merkel: „Wir können das wuppen“
Von Robin Alexander
Kleiner Parteitag der CDU – Gröhe als Generalsekretär gewählt
Berlin – Auch früher kam vor, daß Veranstaltungen der CDU von Demonstranten belagert wurden. Aber die zwei Handvoll junge Leute in T-Shirts mit dem Aufdruck „Linkstrend stoppen!“, die sich gestern vor dem Bundesausschuß, dem sogenannten kleinen Parteitag, filmen lassen, sind selber die CDU. Jedenfalls behaupten sie das: „Wir sind die Basis“ steht auf ihrem Transparent. Sie klagen, die Führung gebe konservative Positionen auf. Die meisten Delegierten sehen mit ihnen keinen Gesprächsbedarf – sie gehen wortlos vorbei.
http://www.welt.de/die-welt/politik/article6890270/Merkel-Wir-koennen-das-wuppen.html

EU-Länder einigen sich
Griechenland-Hilfe wird für Deutschland teuer
Von Katharina Schäder
Kanzlerin Merkel hat sich beim EU-Gipfel durchgesetzt. Die Euro-Länder stimmten dem Entwurf von Merkel und Sarkozy zu – freiwillige bilaterale Kredite und Finanzspritzen des Internationalen Währungsfonds. Deutschland müßte bis zu fünf Milliarden Euro zahlen. Griechenland will mögliche Kredite aber nicht nutzen.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article6930616/Griechenland-Hilfe-wird-fuer-Deutschland-teuer.html

Uns fehlen 6,2 Billionen Euro
Generationenbilanz zeigt: Staatsverschuldung ist weit größer als angenommen
Von Dorothea Siems
Berlin – Die Verschuldung des deutschen Staates ist weit größer als offiziell ausgewiesen. Nach Berechnungen des Freiburger Finanzwissenschaftlers Bernd Raffelhüschen im Auftrag der liberalen Stiftung Marktwirtschaft klafft in den öffentlichen Haushalten eine Nachhaltigkeitslücke von 6,2 Billionen Euro. Zur Begleichung dieser tatsächlichen Schuldenlast müßte jeder Bundesbürger – also vom Neugeborenen bis zum Rentner – bis zum Lebensende zusätzlich zu seinen Steuern und Sozialabgaben jeden Monat 279 Euro an den Staat abführen.
http://www.welt.de/die-welt/wirtschaft/article6876456/Uns-fehlen-6-2-Billionen-Euro.html

Kampagne „Man spricht Deutsch“
Westerwelle will Siegeszug des Englischen stoppen
Von Stephanie Lob
Deutsch soll Arbeitssprache im Auswärtigen Dienst der EU werden. Dafür kämpft Außenminister Guido Westerwelle. Deutsch ist die am meisten gesprochene Muttersprache in Europa. Europa-Politikern geht Westerwelles Ansinnen dennoch zu weit. Sie verspotten seine „Man-spricht-Deutsch“-Kampagne.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article6898037/Westerwelle-will-Siegeszug-des-Englischen-stoppen.html

Sperrgesetz
Ministerrat drängt auf europäischen Web-Filter
Das Stopp-Schild ist zurück: Auf europäischer Ebene wird weiter auf Sperrlisten und Filtersysteme gegen die Darstellung von Kindesmißhandlungen im Internet gesetzt. In einem Entwurf unterstützt der Ministerrat den Einsatz der Netzfilter in ganz Europa.
http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/0,1518,685533,00.html

Nahrungsmittel
EU nennt deutsches Brot ungesund, Bäcker empört
Die EU-Kommission hat sich auf deutsches Brot eingeschossen. Angeblich sei der Salzgehalt zu hoch, das Grundnahrungsmittel sei daher ungesund. Nun soll der Salzgehalt kennzeichnungspflichtig werden. Das deutsche Bäckerhandwerk fürchtet um seinen guten Ruf.
http://www.welt.de/wirtschaft/article6891266/EU-nennt-deutsches-Brot-ungesund-Baecker-empoert.html

Energiegewinnung
Bill Gates will mit Mini-Meilern die Kernkraft revolutionieren
Microsoft-Gründer Bill Gates treibt seinen Traum von effizienter und sauberer Energie voran. Eine von dem Multimilliardär finanzierte Firma lotet den Bau von Mini-Atomkraftwerken aus. Sie sollen jahrzehntelang ohne Wartung Strom produzieren.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/technik/0,1518,685289,00.html

Die Zukunft des Kapitalismus
Kapitalismus ist unser faustischer Pakt
Von Charles Taylor
Ohne wirtschaftliche Entwicklung können wir nicht leben. Aber gleichzeitig droht die entfesselte Ökonomie, unsere ökologischen und kulturellen Grundlagen zu zerstören
http://www.zeit.de/2005/19/Kapitalismus_2fTaylor

Interessante Diskussion ...
Der linksliberale Gutmensch
[Lesenswert sind eigentlich nur die Beiträge von „Agrippa“!]
http://www.politik-forum.at/der-linksliberale-gutmensch-t834.html

Wirbel um „bock“, eine neue nationalistische Schülerzeitschrift aus Hannover ...
http://www.taz.de/1/nord/artikel/1/nazis-haben-bock-auf-schueler/
http://de.altermedia.info/general/schuelerzeitung-in-hannover-%E2%80%9Ebock%E2%80%9C-auf-veraenderung-11-03-10_41554.html
http://www.redok.de/content/view/1670/36/
http://ag-voralb.net/?p=386
http://www.endstation-rechts.de/index.php?option=com_k2&view=item&id=4592%3Ahausfriedensbruch-rechtsextreme-sch%C3%BClerzeitung-bock-in-schule-verteilt&Itemid=467
http://hannovergegennazis.blogsport.de/2010/03/11/hannover-neonazis-verteilen-schuelerzeitung/
http://www.jungepresse-online.de/
http://dokmz.wordpress.com/2010/03/11/broschuren-mit-rechtem-inhalt-an-schulen-in-hannover-verteilt/

Auch das ist Werbung ...
NDR und Schülerzeitung „bock“
http://de.altermedia.info/general/auch-das-ist-werbung-der-ndr-und-die-schulerzeitung-bock-21-03-10_42178.html

So sah der „ausgewogene“ Beitrag des NDR-Kulturjournals zur Schülerzeitung der „bock“ aus ...
Kulturjournal
NDR: Mo, 22.03.2010, 22:30–23:00 Uhr
http://www.youtube.com/watch?v=xlB2KYMnqRs

Nach Polizistentod durch Hells-Angels-Mitglied: Verbot von Rockerbanden schwierig
http://www.rp-online.de/panorama/deutschland/justiz/Verbot-von-Rockerbanden-schwierig_aid_834264.html

Christian Pfeiffer zieht Vergleich von Rockerbanden und Neonazis
Pfeiffer: Neonazis und Rockerbanden sind „desselben Geistes Kind“
http://www.dradio.de/dkultur/sendungen/thema/1146298/

Potsdam
Extremismus: „Explosives Gemisch“
Polizeichef befürchtet, daß die rechte Szene sich verfestigt
http://www.maerkischeallgemeine.de/cms/beitrag/11756049/60709/Polizeichef-befuerchtet-dass-die-rechte-Szene-sich-verfestigt.html#

System-Journalisten kaufen „Nazis“ bzw. Nazidarsteller ...
FPÖ: Strache: Vernehmungsprotokolle beweisen ORF-Manipulation!
http://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20100324_OTS0268

Umfrage
Viele Deutsche scheuen Leben im Sozialismus nicht
Sozialismus statt Demokratie: Eine große Mehrheit der Deutschen kann sich laut einer Umfrage vorstellen, in einem sozialistischen Staat zu leben. Fast jeder Vierte wünscht sich demnach sogar hin und wieder die Mauer zurück.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,683548,00.html

Umfrage: Jeder Vierte wünscht sich Mauer zurück
http://nachrichten.rp-online.de/article/politik/Umfrage-Jeder-Vierte-wuenscht-sich-Mauer-zurueck/70970
http://www.welt.de/news/article6782109/Mauer-noch-nicht-aus-Koepfen-verschwunden.html

Verlagsgebäude attackiert
Wilmersdorf – Unbekannte haben am Wochenende Farbbeutel gegen die Fassade eines Geschäftsgebäudes am Hohenzollerndamm geworfen, in dem die bei Rechten beliebte Zeitung „Junge Freiheit“ ihren Sitz hat. Ein Zeuge hatte die Sachbeschädigungen am Sonntagabend festgestellt. Auch ein Firmenschild wurde von den Tätern beschmiert. Der Staatsschutz ermittelt. AG
http://www.tagesspiegel.de/berlin/art270,3063930
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/159536/index.html

Tramfahrer legte umstrittene Zeitung aus
Potsdam – Ein Straßenbahnfahrer des Potsdamer Verkehrsbetriebs (ViP) steht in der Kritik, für eine umstrittene Zeitschrift geworben zu haben. Wie ViP-Chef Martin Weis bestätigte, habe es bereits am vergangenen Donnerstag eine entsprechende telefonische Beschwerde gegeben. Auch im Internet existieren Einträge über den Vorfall.
So soll ein Tramfahrer in der Linie 99 ein Exemplar der Wochenzeitung „Junge Freiheit“ offen sichtbar in die Auslage hinter dem Fahrersitz gesteckt haben – sonst der Platz für Eigenwerbung und andere Handzettel des Verkehrsunternehmens. Die „Junge Freiheit“ gilt unter Politikwissenschaftlern als Publikationsorgan von rechtsgerichteten Intellektuellen, ohne aber offen rechtsextreme Positionen zu vertreten. Der verantwortliche Fahrer ist inzwischen bekannt, ob es Konsequenzen gibt, ließ Weis offen: „Wir werden mit ihm sprechen.“ Es sei generell nicht erlaubt, in ViP-Fahrzeugen ungenehmigte Werbung zu machen. Zudem würde in den Fahrzeugen prinzipiell auf politische, religiöse und weltanschauliche Meinungen verzichtet, so Weis: „Unsere Fahrer sind außerdem angewiesen, an Endhaltestellen die Auslagen zu prüfen.“ HK
http://www.tagesspiegel.de/berlin/Brandenburg;art128,3064900

Wirbel um Potsdamer Straßenbahnfahrer, der JUNGE FREIHEIT liest
JF-Chefredakteur Dieter Stein kündigt Verteilaktion in Potsdam an und lädt in den Verlag ein
http://www.news4press.com/Wirbel-um-Potsdamer-Stra%C3%9Fenbahnfahrer-d_521019.html

Die ganz große Volksverdummung beim inszenierten „Aufstand der Anständigen“: „Die meisten Straftaten gehen noch immer auf das Konto der extremen Rechten“
von André F. Lichtschlag
Und vor allem: „Tramfahrer legte umstrittene Zeitung aus!“
http://ef-magazin.de/2010/03/24/1952-die-ganz-grosse-volksverdummung-beim-inszenierten-aufstand-der-anstaendigen-die-meisten-straftaten-gehen-noch-immer-auf-das

Linke Gewalt in Deutschland steigt stark an
BERLIN. Die Zahl linker Straftaten hat im vergangenen Jahr stark zugenommen. Wie das Bundesinnenministerium am Dienstag mitteilte, sei im „Phänomenbereich politisch motivierte Kriminalität – links“ mit 9.375 registrierten Straftaten ein Anstieg um 39,4 Prozent zu verzeichnen gewesen. Die politisch motivierte Kriminalität von rechts sei dagegen um 4,7 Prozent auf 19.468 festgestellte Taten zurückgegangen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M587ef4816bb.0.html

Innenminister de Maiziere besorgt über steigende Gewalt gegen Polizisten
http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/deutschland-innenminister-de-maiziere-besorgt-ueber-steigende-gewalt-gegen-polizisten_aid_492267.html

„Der Linksextremismus wurde unterschätzt“
Bundesinnenminister Thomas de Maizière über brennende Autos, prügelnde Jugendliche und schärfere Gesetze
http://www.welt.de/die-welt/politik/article6904991/Der-Linksextremismus-wurde-unterschaetzt.html

Ulla Jelpke übt sich in der kommunistischen „Jungen Welt“ in der üblichen Verharmlosung linker Gewalt und propagiert zugleich den Anspruch, die Erteilung oder Verweigerung der demokratischen Grundrechte in die eigene Hand nehmen zu wollen ...
Verlogene Propaganda
„Weckruf“ des Innenministers
http://www.jungewelt.de/2010/03-25/035.php

Punk-Foto-Archiv
Rund 4400 Bilder von 1978–2007. Jede Menge ganz frühes Material, dazu Chaos-Tage, APPD etcpp.
http://www.punkfoto.de

Die Grüne Pest – ein Multikulturelles Forum? Aber ja!
http://die-gruene-pest.com/index.php

„Rotlackierte Faschisten“: CDU-Politiker erhält Rüge im Bundestag
BERLIN. Der hessische CDU-Abgeordnete Peter Tauber ist von Bundestagsvizepräsidentin Karin Göring-Eckardt (Grüne) gerügt worden, weil er die Linkspartei als „rotlackierte Faschisten“ bezeichnet hat. Die Linkspartei will nun Strafanzeige gegen Tauber wegen Volksverhetzung stellen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M58f01cad71c.0.html

Stasi-Fall Lötzsch: Wieland fordert eine Erklärung
Von Dirk Banse;Uwe Müller
Berlin – Nach der Enttarnung des Ehemanns der designierten Linkspartei-Chefin Gesine Lötzsch als Stasi-Spitzel fordert der innenpolitische Sprecher der Grünen im Bundestag, Wolfgang Wieland, seine Abgeordnetenkollegin zu einer umfassenden Erklärung auf. „Frau Lötzsch ist schon des öfteren als Fürsprecherin von ehemaligen Stasi-Mitarbeitern aufgetreten, hat deren Untaten aber nicht erwähnt. Die spannende Frage ist, ob sie diesen Beschützerinstinkt nun auch für ihren Mann entwickelt“, sagte Wieland der WELT.Unter Berufung auf Dokumente aus der Birthler-Behörde hatte diese Zeitung berichtet, daß sich Ronald Lötzsch (78) im März 1962 zu einer inoffiziellen Zusammenarbeit mit dem Ministerium für Staatssicherheit (MfS) verpflichtet und bis in die 80er Jahre als IM „Heinz“ vor allem Kollegen an der Akademie der Wissenschaften in Berlin bespitzelt hatte. Bislang hatte Gesine Lötzsch ihren Mann, der 1957 wegen angeblicher Beihilfe zum Staatsverrat zu drei Jahren verurteilt worden war und davon 23 Monate in Bautzen absaß, stets ausschließlich als Opfer dargestellt. Jetzt will sie nicht mehr über ihn reden.
http://www.welt.de/die-welt/politik/article6811044/Stasi-Fall-Loetzsch-Wieland-fordert-eine-Erklaerung.html

Der unvermeidliche Kellerhoff. Auch in diesem Artikel wiederholt er sein Mantra von deutscher „Alleinschuld“ und einem angeblich von der Wehrmacht geführten allgemeinen „Vernichtungskrieg“ ...
Dresden
Bundeswehr baut Militärmuseum der Superlative
Von Sven Felix Kellerhoff
In Dresden entsteht das größte Geschichtsmuseum Deutschlands. Von Ende 2011 an wird dort Kriegsgeschichte präsentiert wie nirgends sonst weltweit. Das Museum ist keine stolze Waffenschau, sondern zeigt in aller Härte die Wirkung militärisch organisierter Gewalt gegen Menschen.
http://www.welt.de/kultur/article6870718/Bundeswehr-baut-Militaermuseum-der-Superlative.html

Vom Elend der deutschen Zeitgeschichte
Von Stefan Scheil
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50123411494.0.html

Pathologisch ...
Mittenwald erinnert mit Denkmal an Opfer der Gebirgsjäger
MITTENWALD. In Mittenwald ist am Sonntag ein umstrittenes Denkmal eingeweiht worden, mit dem eine linke Gruppe an Opfer von Kriegsverbrechen im Zweiten Weltkrieg erinnern will. Erstellt wurde das Denkmal mit dem Titel „Stein des Anstoßes“ vom „Arbeitskreis Angreifbare Traditionspflege“. Die Gruppierung organisiert seit Jahren die Proteste gegen die traditionelle Gedenkfeier am Ehrenmal für die Gefallenen der Gebirgstruppe am Hohen Brendten bei Mittenwald.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5fc3aa3b6e4.0.html

Nicht jeder mag von Massenvergewaltigungen wissen
Von Ellen Kositza
In der Februar-Ausgabe der Sezession (2010) verfaßte unser Autor Olaf Haselhorst eine kleine Rezension zum Buch des Völkerrechtlers und ehemaligen Hamburger Justizsenators Ingo von Münch, „Frau, komm!“ Massenvergewaltigungen deutscher Frauen und Mädchen aus dem Ares-Verlag. Der letzte Satz aus Haselhorsts Besprechung lautete: „Die grauenhaften Tatschilderungen müssen jeden Leser zutiefst erschüttert zurücklassen.“
http://www.sezession.de/13315/nicht-jeder-mag-von-massenvergewaltigungen-wissen.html

Dresdner Opferzahlen
Nach wissenschaftlichen Gesichtspunkten gearbeitet
Den Bombenangriffen auf Dresden sind nach Ansicht der von der Stadt eingesetzten Historikerkommission 25.000 Menschen zum Opfer gefallen. Das Ergebnis hat für heftige Reaktionen gesorgt und der Kommission den Vorwurf eingebracht, sie habe die Zahlen kleingerechnet. Der Luftkriegsexperte Horst Boog verteidigt in der JUNGEN FREIHEIT die Forschungsergebnisse
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b48c42a19a.0.html

Dresden: Historiker zu Bombennacht
Mindestens 20.000 Tote, keine Tiefflieger
http://www.sueddeutsche.de/politik/104/506286/text/

25.000 starben in der Dresdner Bombennacht
http://www.sz-online.de/nachrichten/artikel.asp?id=2415552

Weltbürgerkrieg der Ideologien ...
Urteilsspruch
Die feigen Morde des Heinrich Boere
http://www.focus.de/politik/deutschland/tid-17670/tid-17671/urteilsspruch-die-feigen-morde-des-heinrich-boere_aid_492220.html

Linkstrend der konfliktscheuen Union ist offenbar nicht zu stoppen ...
Berliner CDU setzt sich für Kopftuch ein
BERLIN. Der Berliner CDU-Landesverband hat ein Integrationskonzept vorgestellt, mit dem gezielt Zuwanderer angesprochen werden sollen. „Integration muß zur Chefsache werden“, sagte der CDU-Vorsitzende Frank Henkel bei der Präsentation des Positionspapiers vergangene Woche. Berlin stehe am Scheideweg „eines friedlichen Zusammenlebens oder eines steigenden gesellschaftlichen Konfliktes“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M560bf5d6ed6.0.html

In diesem Zusammenhang und auch mit Blick auf die neuerlichen Forderungen Erdogans lesenswert ...
Offener Brief an Merkel
http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2009/08/Offener-Brief-an-Merkel.pdf

Nicht mehr ganz neu, aber trotzdem bezeichnend ...
Deligöz: Zu wenig türkischstämmige Migranten in den Parlamenten
Grünen-Abgeordnete Ekin Deligöz habe gesagt, daß sowohl in den Landesparlamenten als auch in den Stadträten zu wenige türkischstämmige Migranten vertreten sind. Die Zeit sei schon längst gekommen, daß diejenigen, die seit 50 Jahren teilweise mehr für das Land getan haben als die eigenen Bürger und es mehr als manch anderer verinnerlichen und lieben, nun auch gleichberechtigt in den jeweiligen Parlamenten vertreten werden. (SABAH)
http://www.migazin.de/2009/10/15/turkische-presse-europa-14-10-2009-sarrazin-bertrams-integrationsministerium/2/

Riß durch Delmenhorster FDP
Kommunalpolitik Ex-Parteimitglieder: Kreisverband türkisch-national unterwandert
Das Tischtuch ist zerschnitten zwischen dem Delmenhorster FDP-Vorstand und der Ratsfraktion. Die letzteren wollen jetzt eine eigene Gruppe aufmachen.
von Wolfgang Bednarz, Redaktion Delmenhorst
http://www.nwzonline.de/Region/Artikel/2300788/Riss+durch+Delmenhorster+FDP.html
http://www.pi-news.net/2010/03/moslems-spalten-fdp-kreisverband/#more-126661

Türkischer Geheimdienst in Einbruchserie bei Berliner Behörden verwickelt
München. Der türkische Geheimdienst MIT war offenbar in drei spektakuläre Einbrüche bei Berliner Behörden im Juli 2009 involviert. Das berichtet das Nachrichtenmagazin FOCUS unter Berufung auf Erkenntnisse der Berliner Staatsanwaltschaft. Die Behörde hat laut FOCUS Ende Februar unter dem Aktenzeichen 68 JS 57/10 Anklage gegen einen mutmaßlichen Täter erhoben. Anfang Juli 2009 hatten Einbrecher in der Berliner Ausländerbehörde und in zwei Bürgerämtern über 5000 Reisedokumente erbeutet. Darunter waren Blanko-Exemplare von vorläufigen Reisepässen, Visa, Aufenthalts- und Niederlassungserlaubnissen sowie Dienstsiegel und Stempel.
http://www.focus.de/magazin/kurzfassungen/focus-12-2010-tuerkischer-geheimdienst-in-einbruchserie-bei-berliner-behoerden-verwickelt_aid_491572.html

Überfall im Grand Hyatt
Poker-Ganoven sollen im Auftrag gearbeitet haben
Die vier Täter sind alle in Haft – aber sind sie auch die Drahtzieher des Überfalls auf das große Pokerturnier in Berlin? Eine Berliner Zeitung berichtet nun von Hinweisen, daß die Täter nicht selbständig handelten. Die Festnahmen wiederum sollen mit einer Clan-Fehde zusammenhängen.
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,684843,00.html

Polizeigewerkschaft: Familienclans bilden eine massive Bedrohung in Berlin
Berlin (ddp-bln). Die Deutsche Polizeigewerkschaft sieht durch kriminelle Clans aus Zuwandererfamilien die Sicherheit in Berlin stark gefährdet. „Wenn man kriminelle Großfamilien aus dem Verkehr ziehen würde, ginge es Berlin viel besser“, sagte der Landesvorsitzende der Deutschen Polizeigewerkschaft Berlin (DPolG), Bodo Pfalzgraf, in einem Gespräch mit der Nachrichtenagentur ddp. In der Hauptstadt gebe es 15 ausländische Familienbanden, die ihr „Einkommen ausschließlich über Sozialleistungen oder kriminelle Machenschaften beziehen“. Am Pokerraub auf das Berliner Grand Hyatt Hotel am 6. März waren nach Pfalzgrafs Worten Angehörige von zwei dieser Großfamilien beteiligt.
„Deutsches Recht interessiert solche Banden nicht“, sagte der DPolG-Landesvorsitzende. Die Entscheidungen treffe das Familienoberhaupt. In Berlin seien die 13 arabischen und zwei türkischen Großfamilien unter anderem durch Schutzgelderpressung, Drogenhandel oder Prostitution aufgefallen. Teils hätten die betroffenen Familien in Neukölln, Wedding und Spandau „ganze Straßenzüge“ unter sich aufgeteilt.
http://www.dernewsticker.de/news.php?id=179911&i=ndhfnd

Auch hier waren es „Südländer“ ...
Hamburg-Billstedt
Gang prügelt brutal auf jungen Mann ein
Sie traten und schlugen gnadenlos zu. Immer wieder – bis sich das Opfer nicht mehr rührte. Etwa fünf bis sechs Heranwachsende haben in der Nacht zum Sonnabend in Billstedt einen 19jährigen für ein paar Euro beinahe umgebracht.
VON THOMAS HIRSCHBIEGEL
http://www.mopo.de/2010/20100321/hamburg/panorama/gang_pruegelt_brutal_auf_jungen_mann_ein.html

„Gewalt ist eine Lösung“
Von Felix Menzel
Seine Gewaltkarriere begann als Jugendlicher. Eine Türkengang schikanierte den 14jährigen Stefan Schubert über Wochen und Monate hinweg. Aber im Gegensatz zu der Mehrzahl der „Drecks-Kartoffelfresser“ ließ er sich dies nicht ewig gefallen. Zwei Jahre lang hartes Training mit seinen Freunden und dann zeigte der junge Kerl aus der Bielefelder „Bronx“, „wer zukünftig Angst vor dem Schulweg haben sollte“.
http://www.sezession.de/13292/gewalt-ist-eine-loesung.html



24jähriger sticht 22jährigen in Offenbach nieder
Offenbach – Blutiges Ende eines Wortgefechts: Nach einem lautstarken Streit hat ein Mann gestern abend in der Offenbacher Innenstadt einen 22jährigen niedergestochen. Von Alexander Klug
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/mann-sticht-mann-nieder-680537.html

Offenbach
Ein Raubüberfall und seine Folgen: Opfer steht unter Schock und ist arbeitsunfähig
Räuber kehrt als Kunde zurück
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/taeter-kehrt-kunde-zurueck-686599.html

Heusenstamm
Internationale Wochen gegen Rassismus laufen auch im Jugendzentrum
Warum Freunde wichtig sind
http://www.op-online.de/nachrichten/heusenstamm/warum-freunde-wichtig-sind-675787.html

Dietzenbach
Schlägerei: Zwei Helfer mischen sich ein
http://www.op-online.de/nachrichten/dietzenbach/couragiert-gehandelt-674016.html

Dietzenbach
CDU will Moschee verhindern (oder auch wieder nicht) ...
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/kreis_offenbach/2439025_Dietzenbach-CDU-will-Moschee-verhindern.html

Dazu der unvermeidliche Kommentar der linksgestrickten „Frankfurter Rundschau“ …
Kommentar
Gefährdet: Der soziale Frieden
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/kreis_offenbach/2441839_Kommentar-Gefaehrdet-Der-soziale-Frieden.html

Vereinigung türkischer Akademikerinnen
Die gängigen Klischees widerlegen
http://www.op-online.de/nachrichten/frankfurt-rhein-main/gaengigen-klischees-widerlegen-675841.html

Lerngruppen, keine Noten, mehr Lehrer
Grundschulen in Hessen auf neuen Wegen
http://www.op-online.de/nachrichten/frankfurt-rhein-main/grundschulen-hessen-neuen-wegen-685278.html

Bildung
Frühe Einschulung verbaut Chance auf Gymnasium
Eine frühe Einschulung sollte eigentlich das Kind fördern: Doch auf dem Weg in die weiterführende Schule werden jüngere Kinder von den Lehrkräften trotz ausreichender intellektueller Fähigkeiten oft falsch eingeschätzt. Dadurch erfahren sie einen gravieren

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dimanche, 28 mars 2010 | Lien permanent

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Wie der holländische Geistesaristokrat Rob Riemen gegen den Rechtspopulisten Geert Wilders und das Böse kämpft.
Rob%20Riemen.jpgDie moderne Kultur, so klagte einst der italienische Philosoph Julius Evola, beschränke sich nicht darauf, „die aktivistische Orientierung des Lebens abzuspiegeln“. Sie peitsche den menschlichen Aktivismus sogar noch auf, weil sie in ihm etwas sehe, „was sein soll, weil es gut ist, so zu sein“. Und er stellte fest, man sei heute an einem Punkt angelangt, „wo für diejenigen, die noch nicht ganz jene antiken Überlieferungen vergessen haben, auf denen unser wahrer Geistesadel beruhte, sich eine genaue Rechenschaftsablegung über die Lage unter Beziehung eines überlegenen Gesichtspunktes gebieterisch aufdrängt. Unsere ,moderne’ Welt erkennt nur mehr die zeitverhaftete Wirklichkeit an.

Jede transzendente Schau gilt ihr als ,überwunden’.“

So stand es 1933 in dem nationalkonservativen Hamburger Organ „Deutsches Volkstum“, das zuletzt als „Halbmonatsschrift für das Deutsche Geistesleben“ firmierte. Zwei Jahre später erkundete Evola (1898 – 1974) in seinem Hauptwerk „Revolte gegen die moderne Welt“ schon den Begriff des kriegerischen Adels. 1941 verkündete der abtrünnige Katholik „Die arische Lehre von Kampf und Sieg“ und setzte 1943 in „Grundrisse der faschistischen Rassenlehre“ Geistesadel und rassische Identität vollends in eins. Für den Mussolini-Freund war dies eher ein ins Sakrale gewendeter Archaismus als Hitlerei, dessen gedankliche Dürftigkeit er, der sich in besseren Traditionen des deutschen Kulturpessimismus zu Hause wähnte, distanziert gegenüber stand. Aber Heinrich Himmler, Reichsführer der SS, verschlang Evolas esoterische Wirrnisse; sie waren mit den Verbrechen der Nazis zumindest kompatibel.

Um „Adel des Geistes“, wie es Rob Riemen, der Gründer des Tilburger Thinktanks Nexus, im Untertitel seines gleichnamigen Traktates tut, „ein vergessenes Ideal“ zu nennen, braucht es also schon eine gehörige Portion Geschichtsvergessenheit, Selbstbewusstsein oder Naivität. Vielleicht aber auch alles drei – und einen mächtigen Dekontaminator. In Riemens Fall übernimmt Thomas Mann die Rolle des Kammerjägers, ein Schriftsteller, den er so sehr bewundert, dass er von ihm gleich den Titel seines ganzen Buches übernimmt. „Adel des Geistes“ hießen auch die „Sechzehn Versuche zum Problem der Humanität“, mit denen Mann 1945 in Aufsätzen zu Goethe, Kleist, Wagner und Tolstoi einen Humanismus zu rehabilitieren versuchte, den Krieg und Nationalsozialismus ruiniert hatten.

Riemens Ehrgeiz ist dabei ebenso überhistorisch wie aktuell. Sein Traum von einem neuen, aus der Kontemplation wachsenden Geistesadel richtet sich gegen die Vergötzung animalischer Ideale, wie er sie in der heutigen Gesellschaft verkörpert sieht. „Alles ist erlaubt. Sinn ist etwas Unbekanntes; an seine Stelle tritt der Zweck. ,Spaß’ und ,Genuss’ ersetzen das Bewusstsein für Gut und Böse. Da das Bleibende nicht existiert, muss alles sofort passieren, neu und schnell sein.“ Für ihn gibt es keinen Zweifel: „Es ist dieser Nihilismus der Massengesellschaft, der die Kultur, das Bindegewebe der Gesellschaft, wie Krebs angreift und zerstört.“ Und so kämpft er, zum Teil mit Formulierungen, die geradewegs von Julius Evola stammen könnten, gegen den „Totalitarismus der Taliban“ und jedes Verständnis für die „gewalttätige mittelalterliche Theokratie“, die ihn hervorgebracht hat. Im Unterschied zu Evola jedoch verfolgt er einen strikt antifaschistischen Kurs.

In dem soeben erschienenen Essay „Die ewige Wiederkehr des Faschismus“ („De eeuwige terugkeer van het fascisme“, Uitgeverij Atlas) attackiert er den holländischen Rechtspopulisten Geert Wilders und dessen Freiheitspartei, mehr noch aber die Umstände, die die Wahlerfolge des Islamkritikers möglich gemacht haben. Er lamentiert über bürgerliche Parteien, die ihre Ideen verleugnen, über Intellektuelle, die sich dem Nihilismus hingeben, über Universitäten, die in ihrem Bildungsauftrag versagen, über die Gier der Wirtschaft und die Willfährigkeit der Medien. Kurz: das geistige Vakuum, in dem Faschismus gedeihen kann. Ein Wort, das für Wilders zu hoch gegriffen sein mag, gemessen an Riemens übrigen hochtönenden Entwürfen aber seinen Sinn hat.

Nichts von den Diagnosen, die er in „Adel des Geistes“ stellt, ist per se falsch – und trotzdem stimmt etwas Grundsätzliches mit ihnen nicht. Denn wenn die Rettung unseres Zeitalters in der Besinnung auf die Werte der Alten liegt, wie konnte Evola ihnen dann einen so offenkundig antihumanistischen Auftrag abgewinnen? Warum klingt, was Riemen zu sagen hat, so fatal nach zahnlos bundespräsidialen Sonntagspredigten und vatikanischem Geschwätz?

Rob Riemen, 1962 geboren, und damit ein Jahr älter als Geert Wilders, ist eine weltläufige Erscheinung. Sein 1994 drei Jahre nach dem „Nexus Journal“ gegründetes Amsterdamer Nexus Institut bringt, wie er erklärt, „führende Intellektuelle, Künstler, Diplomaten und andere Entscheidungsträger zusammen und lässt sie über die Fragen nachdenken und sprechen, die wirklich von Bedeutung sind. Wie sollen wir leben? Wie können wir unsere Zukunft gestalten? Können wir aus der Vergangenheit lernen? Welche Werte und Ideen sind wichtig?“

Die Abgründe, die Riemens dem Individuum und dem Gewissen verpflichteten Denken von Evolas heidnischem Kraut-und-Rüben-Gebräu trennen, sind schnell benannt. Der Gral, den Julius Evola 1934 in „Das Mysterium des Grals“ beschwor, ist ein anderer als derjenige, den Thomas Mann 1924 im „Zauberberg“ suchte und von dem Riemen schreibt, es sei „nicht der Kelch von Jesu Letztem Abendmahl, sondern ein Geheimnis, ein Rätsel. Es ist das ewige Geheimnis, das der Mensch für sich selbst ist, es sind die unbeantwortbaren Fragen des menschlichen Seins. Nur dann, wenn der Mensch diese ewigen Fragen seiner Existenz respektiert, bleibt er empfänglich für die lebensgebenden Werte und für die Bedeutungen, ohne die es keine menschliche Würde geben kann.“

Und doch gibt es zwischen Riemens aufklärerischem und Evolas antiaufklärerischem Denken, das unter Neonazis und Darkwave-Jüngern höchste Popularität genießt, Verbindendes, einen Ekel wider alles Massenkulturelle, der Evola in den sechziger Jahren zu einem einflussreichen Pasolini von rechts machte – und Riemen heute zum Zeremonienmeister einer hochkulturellen Selbstberuhigung. Er hat das Eremitische des Stefan-Georgelnden Männerbundes Castrum Peregrini in der Amsterdamer Herengracht öffentlichkeitswirksam beerbt.

Erst vor drei Wochen veranstaltete der studierte Theologe an der Tilburger Universität eine Konferenz über die Gespenster von Nationalismus, Antisemitismus und Populismus. Mario Vargas Llosa hielt die Eröffnungsrede. Im Juni mietete er das Amsterdamer Concertgebouw, um über „What is Next for the West? Superman meets Beethoven“ zu debattieren. Diesmal referierte sein Lehrmeister, der Universalgelehrte George Steiner, der der amerikanischen Originalausgabe von „Nobility Of Spirit“ ein Vorwort beisteuerte, das in der deutschen Ausgabe erstaunlicherweise fehlt. Und im vergangenen Februar lud er Daniel Barenboim ein, um über „Die Ethik der Ästhetik“ zu sprechen.

Unter Namen von Weltrang macht es Riemen nicht mehr. Darin liegt auch sein Talent als Fundraiser. Es gibt, wie die Liste der Sprecher und Autoren auf www.nexus-instituut.nl zeigt, wenig bedeutende Denker, die in den letzten Jahren nicht die Wege von Nexus gekreuzt hätten, insofern sie nicht unter Riemens Nihilismus-Verdikt fallen. Denn er sucht nach einem Geist, der in der Lage ist, die dunklen Triebkräfte der Gesellschaft zu zähmen, einer Bildung, die sie vor der Barbarei bewahrt, und einer Elite, die das als Entität imaginierte Böse in Schach hält. Es ist die Idee, politiklos Politik machen zu können.

Die Vorstellung, am künstlerischen Wesen könne die Welt genesen, hat am virtuosesten Friedrich Schiller in seinen „Briefen über die ästhetische Erziehung des Menschen“ formuliert. „Alle Verbesserung im Politischen soll von Veredlung des Charakters ausgehen“, heißt es mit Blick auf die Französische Revolution, „aber wie kann sich unter den Einflüssen einer barbarischen Staatsverfassung der Charakter veredeln? Man müsste also zu diesem Zwecke ein Werkzeug aufsuchen, welches der Staat nicht hergibt, und Quellen dazu eröffnen, die sich bei aller politischen Verderbnis rein und lauter erhalten.“ Und weiter: „Den Stoff zwar wird er von der Gegenwart nehmen, aber die Form von einer edleren Zeit, ja, jenseits aller Zeit, von der absoluten, unwandelbaren Einheit seines Wesens entlehnen.“

Der Mensch, sagt Rob Riemen mit Gracián, „ist ein Barbar, wenn er nicht über das einzige Wissen verfügt, das für seine Würde zählt: dass er sich in den Tugenden und geistigen Werten üben muss, die ein harmonisches Miteinander des Menschen ermöglichen.“

Es geht um „Erhebung aus dem, was der Mensch auch ist: eine blinde Kraft.“ Und er folgert: „Adel des Geistes ist das zeitlose Kulturideal.“ Das wiederum ist George Steiner, weichgespült – weil ohne das dialektische Bewusstsein, mit dem Steiner daran erinnert, dass „die Barbarei des 20. Jahrhunderts im Kernland der europäischen Kultur ausgebrochen“ sei. „Die Todeslager wurden nicht in der Wüste Gobi noch in Äquatorialafrika errichtet.“

Solange Riemen Geistesaristokratie nicht in einen sozialen Kontext stellt und dabei sicher auch Unverträglichkeiten entdeckt, solange führt das Ideal des großen Einzelnen nur zu einer überholten Idee von Märtyrertum. Es ist absurd, in Leone Ginzburg, dem Mitbegründer des Turiner Einaudi Verlags und Ehemann von Natalia Ginzburg, der 1944 im römischen Gefängnis Regina Coeli zu Tode gefoltert wurde, nur den sokratisch Wahrheitsliebenden zu sehen und nicht auch den liberalen Sozialisten, der mit dem Partito d’Azione eine Vorstellung davon hatte, wie Italien auszusehen hätte. Im Namen metaphysischer, von keinem postmodernen Zweifel angekränkelter Überzeugungen ignoriert Riemen das Wechselverhältnis von individueller Moral und Politik, immer auf dem Sprung heraus aus seiner Zeit, hin zu ewigen Werten, zur Natur der Dinge und zum Wesen des Menschen. Als wäre es nicht unsere vornehmste Aufgabe, gegen die Erfahrung, dass alles vermeintlich Unwandelbare eben doch auch ganz anders sein könnte, etwas Humanes zu definieren.

 

 

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samedi, 18 décembre 2010 | Lien permanent

Wilhelm Heinrich Riehl (1823-1897)

Archives 1994

 

Wilhelm Heinrich Riehl (1823-1897)

 

Jos VINKS

 

220px-Wilhelm_Heinrich_Riehl_01.jpgIl y a 170 ans, W. H. Riehl naissait, le 6 mai 1823, à Bieberich dans le pays de Hesse, aux environs de Giessen. Je m’étonne que son nom ne soit plus cité dans les publications conservatrices ou dextristes. Récemment, la très bonne revue allemande “Criticon” a consacré un article à Riehl. En 1976 était paru, dans une collection de livres publiés par l’éditeur Ullstein, le texte “Die bürgerliche Gesellschaft”, un des plus importants écrits socio-politiques de notre auteur, paru pour la première fois en 1851.

 

Avant de traiter de l’oeuvre de cet auteur zélé et fécond, nous retracerons en bref sa biographie, ce qui s’avère nécessaire pour la situer dans le temps et dans la société.

 

Riehl a suivi l’école primaire à Bieberich, le lieu de sa naissance, après quoi il fréquenta le Pedagogium de Wiesbaden. En 1837, il s’inscrit au Gymnasium de Weilheim. En 1839, son père se suicide, parce qu’il estimait être une victime de l’arbitraire bureaucratique. Riehl voulait étudier la théologie et devenir prédicateur évangélique, contre la volonté de son père, qui, en tant qu’homme de confiance des Ducs de Nassau et d’intendant de leur château, avait quelque connaissance du monde, grâce aux voyages qu’il avait entrepris. Riehl se trouvait tout à la fois sous l’influence des théories de son père, un rationaliste et un adepte des idées de 1789, et sous celles, traditionalistes, de son grand-père, Grand Maître de Maison auprès des Nassau. C’est ainsi que l’on peut expliquer la position intermédiaire qu’il prendra, entre l’ordre ancien d’une communauté d’états (Stände) et la problématique d’un dépassement révolutionnaire de ces vieilles structures, ce qui donnera un “conservatisme réflexif”. En 1841, il débarque à l’Université de Marbourg. Son intérêt pour l’histoire culturelle s’y éveille. De Marbourg, il ira à Giessen car l’université de cette ville se trouvait plus près de Bieberich; ce seront surtout des considérations financières qui le forceront à prendre cette décision. A Giessen, il se lie d’amitié avec Michael Carrière, un ami de Bettina von Arnim, égérie du “Cercle des Romantiques”. Le romantisme, avec la sympathie qu’il cultivait pour le moyen âge, avec sa vision artistique mais aussi sociale et économique sur l’histoire, sur le caractère national et sur la “populité”, va s’emparer de la pensée de notre auteur, même s’il s’était auparavant familiarisé avec les pensées de Kant et de Hegel, par l’intermédiaire de ses professeurs de Marbourg et de Giessen. Plus tard, il aurait dit qu’il avait des dispositions trop nettes pour le réalisme et ne pouvait dès lors pas s’enfermer dans un système philosophique.

 

Après Giessen, il s’en va à Tübingen, une université où les Jeunes Hégéliens donnent le ton. Dans les textes qu’il rédige à l’époque, il salue avec passion le succès de la Révolution de Juillet en France, en 1848. Sa position politique, à ce moment, n’est pas unilatéralement révolutionnaire, selon Geramb (Bibliographisches Jahrbuch, 1900) mais témoigne bel et bien d’une liberté de pensée et d’esprit, surtout dans le domaine religieux. L’influence des Jeunes Hégéliens et de l’esprit libéral de cette époque se perçoivent clairement chez lui ainsi qu’un sens résolument national, opposé à toutes les idées cosmopolites. A l’automne 1843, Riehl avait passé l’examen de théologie à Herborn et avait obtenu des subsides pour poursuivre ses études. Ce qu’il fera à Bonn, où, notamment, le fougueux nationaliste démocrate Ernst Moritz Arndt dispensait ses leçons. Finalement, il abandonnera les études de théologie pour se consacrer entièrement à l’étude du peuple et des structures que celui-ci génère, dans la continuité anthropologique qu’il représente. Il finit par admettre que l’Etat constitue le “peuple organisé” et qu’il existe “pour la volonté du peuple”. Pour gagner son pain, il se fait journaliste dans les colonnes du journal libéral-conservateur “Oberpostamts-Zeitung” de Francfort entre 1845 et 1847. A partir de 1847, il devient rédacteur auprès de la “Karlsruher Zeitung”, puis directeur du “Badische Landtagsbote”.

 

La révolution de 1848 impulse un tournant à son développement intellectuel. D’après lui-même, ce fut l’année où il devint conservateur en pleine conscience. Il quitte Bade et revient à Wiesbaden. Il y fonde la “Nassauische Allgemeine Zeitung” et devient aussi le cofondateur du Parti démocrate-monarchiste. Pendant un bref laps de temps, il dirigera le Théâtre de la Cour à Wiesbaden. La conséquence de tout cela fut une prise de distance avec la politique et avec le journalisme: il quitte son poste de rédacteur en 1850. Il commence alors les études qui le conduiront à rédiger “Die bürgerliche Gesellschaft”. Même s’il a quitté la politique, il y revient indirectement par le biais de ses études culturelles. Il publie dans un ouvrage en quatre volumes, “Naturgeschichte des Volkes”, les études qu’il avait fait paraître dans les journaux ainsi que quelques travaux de circonstances.

 

En 1851 parait la première édition de “De bürgerliche Gesellschaft” et, trois ans plus tard, “Land und Leute” (“Le pays et les gens”). “Die bürgerliche Gesellschaft” avait pour intention première de décrire le peuple dans tous les liens qu’il tisse, dans tous ses “états”, mais détaché de toute particularité locale. Dans “Land und Leute”, au contraire, il s’efforcera de pénétrer dans toutes les particularités et les différences locales et régionales du peuple. “Au départ des relations individuelles du pays et des hommes se développe l’abstraction culturelle/historique de la société bourgeoise/citoyenne”, écrit-il. Le Roi Maximilien II de Bavière est vivement impressionné par ce travail. Il appelle donc Riehl à ses côtés.

 

Riehl devient ainsi membre du “Cabinet littéraire” puis est admis dans le “Symposium”, sorte de table ronde autour de la personne du Roi, où siègent déjà, entre autres illustres personnages, Liebig, Bodenstedt, Geibel et Kaulbach. Au cours de cette même année 1853, il obtient un poste honoraire de professeur à l’Université de Munich. Il avait déjà été nommé responsable des relations avec la presse pour la Maison Royale et pour le Ministère bavarois des affaires étrangères. Son discours inaugural à l’Université était consacré à l’ethnographie: il y déclara que la richesse et la diversité de la nature, des paysages et des sols dans les Allemagnes d’alors dépendait de la formation individuelle au sein du peuple allemand et que, pour cette raison, l’Allemagne devait impérativement viser son unité politique, sans toutefois sombrer dans les affres d’un unitarisme centralisateur. Les activités de Riehl se mesurent au nombre de ses conférences et des lieux qu’il a visités —plus de cent— et au nombre de personnes qui sont venues l’écouter: environ 300.000.

 

En 1857, Riehl, avec Felix Dahn, prend en charge un important travail d’ethnographie et de topographie: les “Bavarica”. En 1860 parait le volume consacré à la Haute Bavière (Oberbayern) et en 1863 un volume sur le Haut Palatinat (Oberpfalz) et la Souabe. En 1873, il est promu recteur de l’Université de Munich et en 1883 il reçoit un titre de noblesse. En 1885, il est nommé directeur du Musée National Bavarois et conservateur général des bâtiments et monuments classés de Bavière. En 1894, l’année où meurt sa femme, il écrit son dernier livre, “Religiöse Studien”. Deux ans plus tard, notre philosophe, à moitié aveugle et fort affaibli, épouse Antonie Eckhardt, qui le soignera jusqu’à sa mort, le 16 novembre 1897.

 

Riehl est le père de l’ethnographie scientifique. Il nous a aussi laissé un testament politique. Ses critiques disent que ce testament, qui insiste sur le concept social d’état (Stand), ne tient pas compte des nouvelles formes d’organisation de la société industrielle. Selon Riehl, les peuples, dans leur diversité, sont un produit de différences et de caractéristiques de nature ethnique, historique ou naturelle/territoriale. Pour lui, les noyaux naturels (la famille, la tribu, le peuple/Volk) reçoivent une sorte de primauté. Ils revêtent une signification plus profonde que l’Etat. Les liens familiaux et tribaux sont plus anciens que la conscience individuelle ou la conscience d’appartenir à un Etat, c’est-à-dire plus anciens que les formes créées par les individus ou par les Etats. L’importance qu’il assigne à la famille se voit encore soulignée par le fait qu’il y consacre un volume entier de son oeuvre principale, “Naturgeschichte”.

 

Ses conceptions socio-politiques sont dominées par l’idée de deux forces qui influencent toute la vie sociale: la force de maintenir (Macht des Beharrens) et la force du mouvement; c’est-à-dire une force conservatrice et une force révolutionnaire. Les forces conservatrices sont représentées par la paysannerie et l’aristocratie. Les forces du mouvement par la bourgeoisie et par le quart-état. Parmi les forces du mouvement, Riehl compte aussi le prolétariat, à côté de la bourgeoisie. Mais son concept de prolétariat est totalement différent de celui de Marx. Il est “le stade de la chute” et “l’état d’absence d’appartenance à un état”. Les ressortissants du prolétariat sont ceux qui se sont détachés ou ont été exclus des groupes existants de la société. Ils se sont alors déclarés “véritable peuple” et c’est dans cette proclamation tacite qu’il faut voir l’origine de toutes les tentatives d’égalitarisme.

 

On peut certes rejeter la division de la société en “états”, que propose Riehl, comme étant en contradiction flagrante avec les réalités sociologiques de la société moderne. Mais on ne peut pas non plus considérer que Riehl est un théoricien borné, dont la pensée s’est figée sur les rapports sociaux préindustriels. Il s’est efforcé de partir du donné réel pour affronter une société en train de se moderniser et de comprendre celle-ci à l’aide de concepts conservateurs-sociaux (cf. Peter Steinbach, Introduction à “Die bürgerliche Gesellschaft”).

 

La tentative de classer les strates sociologiques de la société selon des forces fondamentales, telle les “états”, pour les opposer au concept de classe selon Marx, s’est manifestée également après Riehl. Ferdinand Tönnies a défini la société comme une “Communauté” (Gemeinschaft) et comme une “Société” (Gesellschaft) tout à la fois. La première consiste en un ordonnancement selon des caractéristiques et des liens naturels (famille, tribu, peuple); la seconde selon des appartenances changeantes et interchangeables (classe, parti, travail, profession, etc.). A côté du cosmos naturel de la vie du peuple, Riehl a placé la nature proprement dite sur un pied d’égalité avec la culture et a suggéré qu’il fallait la conserver, la défendre, car c’était une nécessité incontournable. Le mouvement de préservation de la nature, le mouvement pour la Heimat (en Allemagne et en Suisse, ndt), le mouvement de jeunesse Wandervogel, entre 1890 et 1914, ont trouvé chez Riehl des idées d’avant-garde (ainsi que nos mouvements verts, avec trois quarts de siècle de retard!). Ernst Rudolf se réclame de Riehl à plusieurs reprises, notamment dans “Heimatschutz” (Berlin, 1897). En dénonçant la destruction du patrimoine forestier allemand, il soulève une question éminemment conservatrice, en réclamant un droit propre à la nature. Sa critique de l’urbanisation outrancière doit également être lue à la lumière des travaux de Riehl.

 

Riehl avait ses défenseurs et ses critiques. Grimm se basait sur ses écrits, par exemple pour expliquer la différence essentielle entre Schiller et Goethe. Marx en revanche considérait que les conceptions sociales et politiques de Riehl constituaient “une injure au siècle du progrès”. Treitschke aussi s’attaqua à la conception organique du peuple chez Riehl et surtout contre sa vision de la société divisée en “états”: “il n’y a pas plus d’états naturels qu’il y a un état de nature”, écrivait-il dans sa thèse universitaire. Riehl eut un admirateur en la personne de Tolstoï. Leo Avenarius le nommait le “Altmeister der Wanderkunst” (“le vieux maître en

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samedi, 16 avril 2011 | Lien permanent

La ”Légion Tchèque” en Russie

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Erich KÖRNER-LAKATOS:

 

La “Légion tchécoslovaque” en Russie

 

A la mi-août 1914, le Tsar va à l’encontre d’une demande des Tchèques vivant en Russie, qui veulent constituer des unités autonomes dans l’armée impériale russe. Sur la Place Sainte-Sophie de Kiev, les premiers éléments de cette légion tchèque prêtent bientôt serment de fidélité à l’autocrate de toutes les Russies. Il s’agit de quatre compagnies de fantassins, dont les soldats se nomment eux-mêmes “Ceska Druzina”, la “suite tchèque”; ils veulent à tout prix libérer leur patrie de la domination autrichienne. Les journaux russes considèrent cet engagement comme une curiosité, voire une bizarrerie: ils appellent cette petite troupe la “Légion Hussite”.

 

Dans le cadre de la 3ème Armée russe, les “Hussites”, commandés par le Lieutenant-Colonel Lokocky, réussisent leur mission: faire de l’agitation panslaviste dans le dos de l’ennemi. En octobre déjà, près de Jaroslaw en Galicie, des éléments du 36ème Régiment d’Infanterie austro-hongrois et du 30ème Régiment de la Landwehr se rendent sans avoir résisté. Mais le coup de maître des “Hussites” a eu lieu le 3 avril 1915. Au Col de Dukla dans les Carpathes, le 28ème Régiment d’Infanterie, composée essentiellement de ressortissants tchèques, et plus de 1400 hommes du Régiment de la Place de Prague passent avec armes et bagages dans le camp russe. Mais ce ne fut pas tout: lors des combats le long de la San, les 26 et 27 mai, de nombreux soldats du 18ème Régiment d’Infanterie de Königgrätz, du 21ème Régiment de Tschaslau et l’entièreté du 98ème Régiment d’Infanterie de Hohenmauth désertent. Ces régiments étaient tous composés de soldats récrutés ou mobilisés dans des régions tchèques.

 

La plupart de ces soldats, qui venaient de rompre leur serment, n’a pas envie de poursuivre la guerre; seuls peu de transfuges s’engagent dans la Légion, dont les 1673 hommes (fin 1915) demeurent majoritairement des Tchèques de Russie. En décembre 1916, la Légion compte 2500 soldats; ce nombre est vraiment réduit, si on tient compte que 50.000 à 60.000 soldats tchèques de l’armée impériale autrichienne sont prisonniers des Russes; leurs sentiments sont toutefois peu loyaux à l’endroit de Vienne, comme l’atteste le témoignage de nombreux codétenus allemands ou hongrois, auxquels, ostensiblement, ils ne manifestent aucun esprit de camaraderie. Certains essaient d’amadouer les gardiens russes en leur disant qu’ils sont “leurs frères slaves”, ce qui ne leur rapporte que des coups.

 

Sur pression de leurs alliés occidentaux, courtisés par Masaryk et Benes, le Ministère des Affaires Etrangères du Tsar accepte en février 1917 la constitution d’une armée tchèque autonome en Russie. Les “Hussites” de la première heure inondent alors les camps de prisonniers de tracts appelant à l’engagement dans cette nouvelle armée mais les résultats sont maigres. Le nouveau gouvernement Kerenski à Saint-Pétersbourg regarde cette agitation avec méfiance mais ne souhaite pas contrarier Paris et Londres.

 

Dans la foulée de l’offensive Broussilov, les trois régiments de la Légion Tchèque (désormais forte de 3530 hommes) se retrouvent le 2 juillet 1917 près de Zborov, une localité de Galicie, située entre Lvov et Tarnopol, face au 35ème régiment d’Infanterie de Pilzen (61% des hommes sont tchèques), au 75ème Régiment d’Infanterie de Neuhaus, autre ville de Bohème (le Régiment compte plus de quatre cinquièmes de Tchèques) et à une unité croate. A la suite du travail de sape et d’agitation des “Hussites”, ce corps de troupes impériales et royales austro-hongroises, se rend après un bref combat; en tout, 62 officiers et 3150 hommes. Seules quelques unités, essentiellement allemandes et croates, résistent avec acharnement malgré le risque de prendre une balle dans le dos, meilleur moyen pour les déserteurs de se frayer un passage vers l’ennemi.

 

Plus tard, la République tchécoslovaque célèbrera le combat de Zborov comme le jour de la naissance de l’armée nationale; les “Hussites” ont effectivement gonflé cette victoire sans combat pour en faire un mythe héroïque. Même les alliés occidentaux tombent dans le panneau et soutiennent la Légion. A la fin de l’année 1917, la Légion Tchécoslovaque, qui se donne désormais ce nom alors qu’il n’y a que 3% de Slovaques parmi ses effectifs, compte désormais 35.000 hommes car bon nombre de prisonniers accordent foi aux promesses qui leur sont faites ou fléchissent devant les pressions. Mais les belles promesses ne se concrétisent pas: à l’automne de 1917, plus aucun approvisionnement ne parvient de Russie, les Tchèques sont obligés de réquisitionner des stocks; d’autres marchandises sont saisies sans autre forme de procès, comme l’admit Masaryk lui-même. La Paix de Brest-Litovsk met la Légion tchèque dans  une sale position: elle risque d’être livrée à l’Autriche-Hongrie. Les Bolcheviks accordent le 15 mars 1918 un laisser-passer à la Légion, à la condition toutefois qu’elle n’intervient pas dans les conflits internes de la Russie. Masaryk décide d’évacuer ses hommes vers le Pacifique en empruntant le Transsibérien; ensuite, ces soldats embarqueront à Vladivostok pour parcourir la moitié du globe et aller garnir le front français. Le 25 avril, effectivement, les premiers légionnaires tchèques atteignent le port sibérien d’Extrême-Orient; en mai, 14.000 autres soldats les rejoignent, en une douzaine de tenues différentes, sans armes, car les partis de la guerre civile russe les leur ont prises, en guise de péage pour les laisser passer.

 

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Au printemps de 1918, l’état-major britannique conçoit un plan: faire passer une partie de la Légion par Arkhangelsk et l’amener sur le front occidental. Ce plan déclenche une grosse agitation dans les rangs des “Hussites”; un grand nombre d’entre eux cultivaient sans nul doute des arrière-pensées; il valait mieux, pensaient-ils, effectuer un très long voyage par le Transsibérien, attendre un navire sur les côtes du Pacifique, traverser le plus grand océan du monde et faire ainsi le tour du globe. A ce moment-là, spéculaient-ils sans doute, la guerre serait finie et ils échapperaient tous au front de France, auquel aspiraient prétendument les forts en gueule et les Svejks de la nouvelle Légion.

 

La ville de Tchéliabinsk dans l’Oural fut alors le théâtre de querelles et de bagarres, où l’abus de vodka ne fut certes pas étranger, entre Tchèques et Bolcheviks. Pour cette raison, Trotski ordonne le 25 mai, dans une circulaire télégraphiée, de désarmer immédiatement les légionnaires tchèques. Cet ordre fut vain car le long du Transsibérien les soldats de l’Armée Rouge sont trop peu nombreux et rassemblés dans des bandes désordonnées; ils ne feront pas le poid devant les légionnaires tchèques armés jusqu’aux dents. Très rapidement, les principales gares de la voie de chemin de fer entre la Volga et Vladivostok tombent aux mains des légionnaires tchèques.

 

Le 18 juin 1918, ils prennent la ville de Troïk et y commettent une hécatombe; parmi les victimes, beaucoup de prisonniers austro-hongrois de langues allemande ou hongroise. Le 10 août, Kazan tombe à son tour aux mains de la Légion Tchèque. Dans la ville prise, ils s’emparent des réserves de devises de la Banque Impériale Russe de Saint-Pétersbourg, qui y avaient été entreposées. En tout, 651 millions de roubles-or.

 

Ennivrés par leurs succès, dû à la faiblesse des effectifs de l’Armée Rouge et à l’inexpérience de ses combattants, et excités par les Alliés occidentaux, qui répandant la légende de la coopération étroite entre les puissances centrales et Lénine, la Légion se pose alors en dominatrice de la Sibérie. Le comportement des légionnaires à l’endroit de la population est épouvantable.

 

Mais le sort des armes, d’abord favorable aux légionnaires tchèques, n’a pas duré. En septembre, les Rouges attaquent et leurs succès sont fulgurants. Mais les Tchèques ont suffisamment de temps pour faire partir 250 trains de marchandises pillées, de munitions et d’armes. La Légion démoralisée quitte alors les rives de la Volga et se replie vers l’Est, en même temps que l’Amiral Koltchak, ancien commandant en chef de la flotte de la Mer Noire et désormais chef des armées blanches. Koltchak et les Tchèques ont désormais partie liée.

 

En dépit des défaites, le nombre de légionnaires ne cesse de croître car, à Prague, le 28 octobre 1918, naît officiellement la République tchécoslovaque indépendante; beaucoup de prisonniers avaient attendu ce moment pour se joindre à la Légion et pour rentrer le plus vite possible en leurs foyers, en toute légalité. A la fin mai 1919, l’ensemble de la Légion se trouve en Sibérie occidentale, entre l’Oural et le Lac Baïkal. En Europe, la guerre est finie. Les Tchèques ne veulent plus qu’une chose: partir.

 

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Lorsque les Rouges prennent Irkhoutsk et barrent aux légionnaires la route de l’Est, les Tchèques sacrifient l’Amiral Koltchak et livrent le 15 janvier 1919 leur ami et allié aux Bolcheviks, afin de pouvoir fuir librement vers l’Est, vers Vladivostok. Quelques jours plus tard, le malheureux amiral blanc fit face au peloton d’exécution. Plus tard, les Tchèques, la mort dans l’âme, doivent abandonner le trésor russe pris à Kazan. Mais pas entièrement. Sur le dernier tronçon du Transsibérien, le long du fleuve Amour, les troupes japonaises font face aux Rouges et permettent aux Tchèques de passer. Beaucoup de Tchèques utilisent l’or et l’argent de Kazan pour faire des transactions importantes. Ils achètent, à des prix très nettement inférieurs à ceux du marché, du cuivre (quelque 740.000 tonnes), du coton (5600 tonnes), du caoutchouc (5000 tonnes) et du salpètre (2500 tonnes). Plus de vastes quantités de cuir, de peaux et de machines. A Vladivostok, la Légion réquisitionne vingt-huit wagons transportant des pneus de camion, pour une valeur de 38 millions de roubles. En plus, les légionnaires, pillent la résidence du consul du Danemark, dont les objets d’art précieux se sont retrouvés en 1922 dans le Musée National de Prague.

 

Gerburg Thunig-Nittner écrit dans son ouvrage de référence sur la Légion Tchèque, paru en 1970: “On n’expliquera jamais complètement comment les légionnaires, à titre individuel, ont acquis cette immense fortune, qu’ils ont rapporté dans leur pays. On ne pourra jamais prouver, non plus, quelles sont les parties de cette fortune qu’ils ont acquises en toute régularité et quelles sont celles qu’ils se sont appropriées de manière illégale. Mais qu’en ce domaine, ce soit seule la loi du plus fort qui ait primé, voilà qui est hors de doute”.

 

Le retour au pays, via le Grand Océan, commença le 9 décembre 1919. Les “Svejks” peinaient sous le poid de leur butin. Immanquablement, cette situation nous amène à méditer le “Ring des Polykrates” de Schiller, où l’on trouve les vers suivants: “De trésors étrangers richement chargée/ revient dans les eaux de la patrie/ la forêt des bateaux aux nombreux mâts” (“Mit fremden Schätzen reich beladen/  Kehrt zu den heimischen Gestaden/ Der Schiffe mastenreicher Wald”).

 

Erich KÖRNER-LAKATOS.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°35/2006; trad. franç. : Robert Steuckers).

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vendredi, 15 août 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

From Romanticism to Traditionalism

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From Romanticism to Traditionalism

Thomas F. Bertonneau

Ex: http://peopleofshambhala.com

The movement called Romanticism belongs chronologically to the last two decades of the Eighteenth and the first five decades of the Nineteenth Centuries although it has antecedents going back to the late-medieval period and sequels that bring it, or its influence, right down to the present day.  Historically, and in simple, Romanticism is the view-of-things that succeeds and corrects its precursor among the serial views-of-things that have shaped the general outlook of the Western European mentality – what historians of ideas call Classicism, and which they identify as the worldview of the Enlightenment.  A good definition of Classicism is: The devotion to prescriptive orderliness for its own sake in all departments of life; the submission of all things to measure, decorum, and, using the word metaphorically, the geometric ideal.  Classicism implies the conviction that reason, narrowly delimited, is the highest faculty, and indeed almost the sole faculty worth developing.  The Classicist believes that life can be perfected by rationalization.  Certainly this is how the Romantics saw Classicism, but it is also in broad terms how the Classicists saw themselves.  According to its own dichotomy, Romanticism would be a view of existence consisting of tenets diametrically opposed to those of Classicism.

"The Course of Empire: Desolation," 1836, oil on canvas, by Thomas Cole (1801-1848), founder of the Hudson River School.

Detail of “The Course of Empire: Desolation,” 1836, oil on canvas, by Thomas Cole (1801-1848), founder of the Hudson River School.

And so largely it was or is, as Romanticism is by no means a dead issue.  As the Romantic sees it, imposed or conventional order tends to distort or obliterate the natural order; and by “natural order” the Romantics would have understood not only the order of nature, considered as Creation, but the order present in social adaptation to the natural order, as when agriculturalists follow the cycle of the seasons and attune their lives with the life of the soil or when builders of monuments and temples go to great effort to align them astronomically.  In addition, the Romantic believes that a bit of disorder might stimulate and enliven life, preventing it from becoming stiff and ossified; that the quirky and unexpected can exert a benevolent influence.  The Romantic also values emotion and intuition as much as he values reason, which he by no means disdains although he defines it more broadly than the Classicist.  The Romantics explicitly rejected the utilitarian arguments of the Classicists.  Romanticism prefigures and is the likely source of what in the second half of the Twentieth Century came to be known as Traditionalism.

I. Characteristics of Romanticism.  Where the geometrically patterned gardens of the French kings, like those designed by Claude Millet in 1632 for Louis XIV at Versailles, might stand for the Classical Spirit, the “English Garden,” with its meandering paths, sprawling bushes, and indifference to the weeds might stand for the Romantic Spirit.  Where Classicism took as its model Greece or Rome, Romanticism looked to the Middle-Ages.  Where Classicism venerated the purest, most elevated Attic style of speech, Romanticism cultivated the Gothic, the Celtic, and the regional dialect; it was not averse to rude or rustic idiom.  Classical playwrights like Pierre Corneille (1606 – 1684) and Jean Racine (1639 – 1699) imitated Euripides and Seneca; Romantic playwrights like Friedrich Schiller (1788 – 1805) and Victor Hugo (1802 – 1885) imitated Shakespeare, whom Voltaire had dismissed as a barbarian and his work as a formless affront to the unities.  Classicism concerns itself with form, which prescribes content, Romanticism with content, which then suggests the form.

What have the scholars written about Romanticism?  None exceeds the scholarly stature of Jacques Barzun (1907 – 2012), whose study From Dawn to Decadence: 500 Years of Western Cultural Life (2000) devotes three chapters to Romanticism.  Remarking that Romanticism had, in the broadest sense, something of the quality of a religious or spiritual awakening, and that, unlike Classicism, it extended its horizon of curiosity very far indeed – as for example into myth and folklore considered as other than mere superstition – Barzun writes:

With their searching imagination in literature and art, it could be expected that the Romanticists’ intellectual tastes would be anything but exclusive.  They found the Middle Ages a civilization worthy of respect; they relished folk art, music, and literature; they studied Oriental philosophy; they welcomed the diversity of national customs and character, even those outside the [Eighteenth Century] cosmopolitan circuit; they surveyed dialects and languages with enthusiasm.  This was a genuine multiculturalism, the wholehearted acceptance of the remote, the exotic, the folkish, [and] the forgotten.

Barzun adds that, “in Romanticism, thought and feeling are fused; [Romanticism’s] bent is toward exploration and discovery at whatever risk of error or failure; the religious emotion is innate and demands expression… the divine may be reached through nature or art.”  Under Barzun’s description, Romanticism would be humanly more whole than Classicism, with the latter excluding rather than incorporating the emotional impulse while granting to intuition a key role in the exploration of existence.

The Norwegian scholar, F. J. Billeskov Jansen (1907 – 2002), writing in the compendium Romantikken: 1800 – 1830 (Verdens Litteratur Historie, V. III, 1972), asserts that:

Opplysningstidens mennesker hade fryktet lidenskapene, som kunne true den sunne fornuft.  Alt hos Klopstock ble likevel den religiøse lidenskap frigjort, og hos Rousseau elskovspasjonen og natursvermeriet.  I romantikkens tidsalder blir diktere drømmere, Sjelen utvides I lengsel mot uendligheten, gjennom innføling forener poeten med nature, hans fantasi fører ham langt bort på eventyrets vinger eller langt tilbake i historien; hans håp får form av religiøse visjoner.

[The men of the Enlightenment had feared the passions, which could threaten right reason.  Simultaneously in [the work of Friedrich Gottlieb] Klopstock religious enthusiasm gained liberation, (just) as in the work of (Jean-Jacques) Rousseau did amorous passion and ecstasy in nature.  In the age of romanticism, poets became dreamers.  The soul expands in longing for infinity, the poet attaining oneness with nature through his inward feeling, while his imagination leads him far afield on the wings of adventure or far back into history; his hope takes the form religious visions.]

Elsewhere in the same volume, another scholar characterizes Romanticism as a return of Platonic theology.  Certainly Plato’s myths of the “Ladder of Philosophy,” “The Winged Horses and their Charioteer,” and “The Cave” find their later reflection in the imagery of the Romantic poets.  For Plato, importantly, the phenomena of this world point to a purely spiritual world – the realm of God and the Ideas.  We find a similar attitude in the poetry William Blake (1757 – 1827) and in that of William Wordsworth (1770 – 1850).  The main point to be stressed, however, is Jansen’s description of Romanticism as the labor of the soul to break free from the trammels of degraded matter and to rejoin a vital spirit that suffuses the universe and renders it intelligible.  The Romantics concluded that the assumptions of rationalism were parochial and constricting; that they did not give a true account of humanity or the universe.

In his study of Poetic Diction (1928), philologist and literary critic Owen Barfield (1898 – 1997) attempts to identify and prescind the fundamental Romantic ideas, one of which has to do with the role of “the rational principle”:

Now although, without the rational principle, neither truth nor knowledge could have been, but only life itself, yet that principle cannot add one iota to knowledge.  It can clear up obscurities, it can measure and enumerate with greater and ever greater precision, [and] it can preserve us in the dignity and responsibility of our individual existences.  But in no sense can it be said… to expand consciousness.  Only the poetic can do this: only poesy, pouring into language its creative intuitions, can preserve its living meaning and prevent it from crystallizing into a kind of algebra.  “If it were not for the Poetic or Prophetic character,” wrote William Blake, “the philosophic and experimental would soon be at the ratio of things, and stand still, unable to do other than repeat the same dull round.”

For Barfield, Romanticism qualifies not only as a revolt against the strictures of the Enlightenment; it is not only the accession of a new type of taste or sensibility that supersedes an earlier one: It is a change – and, for Barfield, a positive development – in human consciousness.  Understood in the way that Barfield, Jansen, and Barzun see it, Romanticism resembles – or, rather it anticipates –Traditionalism.  In The Crisis of the Modern World (1927), for example, René Guénon (1886 – 1951) describes the modern person as averse to referring “beyond the terrestrial horizon” and as crediting “no knowledge beyond what proceeds from the sense.”  For Guénon, the modern world “is anti-Christian because it is essentially anti-religious; and it is anti-religious because, in a still wider sense, it is anti-traditional.”  Writing in Harry Oldmeadow’s anthology The Betrayal of Tradition (2005) and invoking the spirit of T. S. Eliot, Brian Keeble asserts that fullness of humanity requires contact with “the transcendent dimension”; and, calling on Blake, he invokes the “sacred reality of the spirit.”

II. The Romantic Subject.  Romanticism saw a great flowering of lyric poetry, and this was no coincidence.  Lyric poetry is personal, even egocentric, poetry; or it is poetry personal in character even in the case where the putative “I” who speaks in the poem is purely fictional and is not to be identified with the author.  The name lyric suggests the solo singer accompanying himself on the lyre, bursting out in song, as the spirit takes him.  Lyric poetry is expressive: It represents in externalized imagery the internal state, intellectual or emotional, of the poet.  Of course, inner states usually correlate themselves with external circumstances and conditions.  Anyone who comments on the soul also necessarily comments on the world.  The Romantics seized on the lyric as their primary mode of poetizing because the conventions of lyric so perfectly suited that part of the Romantic program that concerned the exploration of the subject’s inner life.  Of course, the Romantic poet interests himself in much more than in pouring out the contents of his overflowing heart.  That would be a sophomoric misapprehension.  On the contrary, for the talented poet, well-schooled, mentally acute, moved by inveterate curiosity about the world, even a brief lyric poem can be the vehicle of a subtle critique or argument.  If the Romantic poet were a prophet then he would also be a philosopher.

What does it mean to be a subject, an ego, an “I”?  Subjectivity is self-consciousness, an abiding awareness that one is this person, with this biography (always thus far), and with these relations to and with and in the world – and not some other person with other relations.  But every subject, every self-conscious person, is aware that the world is full of other self-conscious persons whose subjectivity, as he infers, is generically like his own right down to the detail that each has (or ought to have) a similar sense of his own particularity and difference from the others.  Beyond persons, places, and things, the subject senses – although he can never empirically grasp – a totality of things, a cosmos, and an authorial or organizing principle, for which the common name is God.  Wisdom consists in knowing that there was a world indefinitely before his own subjectivity began and there will be a world indefinitely after his own subjectivity ceases; he is a part of something larger than himself, which lies beyond the limits of his will.

Mood conditions subjectivity.  The typical self-consciousness addressed in the previous paragraph should be qualified as the healthy self-consciousness.  Because, however, no one can keep the world absolutely at bay, he must suffer the impingements of the world, whether happily or sadly.  Forces beyond a subject’s control can alienate him from himself and through ignorance or perversity he can exacerbate his alienation.  The Romantics believed that the worldview of Classicism, or the Enlightenment, described life and the world falsely, and that those who embraced its falsehoods must in some way become alienated.  The Romantics regarded with acute skepticism the modern claims concerning material progress.  “The world is too much with us, late and soon, / Getting and spending, we lay waste our powers,” wrote Wordsworth.  In the labyrinth of the new metropolis, the soul might once again lose its way and suffer, as men once did in the Cities of the Plain, and experience pure indifference with respect to its own sickness.  What kind of civic environment would arise from the presence together in large urban agglomerations of millions of such afflicted people?  The psychic problem must inevitably become a social and a cultural problem.

It is worth quoting Wordsworth’s sonnet in full:
The world is too much with us; late and soon,
Getting and spending, we lay waste our powers;—
Little we see in Nature that is ours;
We have given our hearts away, a sordid boon!
This Sea that bares her bosom to the moon;
The winds that will be howling at all hours,
And are up-gathered now like sleeping flowers;
For this, for everything, we are out of tune;
It moves us not. Great God! I’d rather be
A Pagan suckled in a creed outworn;
So might I, standing on this pleasant lea,
Have glimpses that would make me less forlorn;
Have sight of Proteus rising from the sea;

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mardi, 10 mars 2015 | Lien permanent

MYTHS AND MENDACITIES: THE ANCIENTS AND THE MODERNS

MYTHS AND MENDACITIES:  THE ANCIENTS AND THE MODERNS

Tomislav Sunic
(The Occidental Quarterly, vol. 14, no. 4, Winter 2014–2015)


querelle-anciens-modernes.jpgWhen discussing the myths of ancient Greece one must first define their meaning and locate their historical settings. The word “myth” has a specific meaning when one reads the ancient Greek tragedies or when one studies the theogony or cosmogony of the early Greeks. By contrast, the fashionable expression today such as “political mythology” is often laden with value judgments and derisory interpretations. Thus, a verbal construct such as “the myth of modernity” may be interpreted as an insult by proponents of modern liberalism. To a modern, self-proclaimed supporter of liberal democracy, enamored with his own system-supporting myths of permanent economic progress and the like, phrases, such as “the myth of economic progress” or “the myth of democracy,” may appear as egregious political insults.


For many contemporaries, democracy is not just a doctrine that could be discussed; it is not a “fact” that experience could contradict; it is the truth of faith beyond any dispute. (1)


Criticizing, therefore, the myth of modern democracy may be often interpreted as a sign of pathological behavior. Given this modern liberal dispensation, how does one dare use such locutions as “the myth of modern democracy,” or “the myth of contemporary historiography,” or “the myth of progress” without being punished?


Ancient European myths, legends and folk tales are viewed by some scholars, including some Christian theologians, as gross re-enactments of European barbarism, superstition, and sexual promiscuity. (2)  However, if a reader or a researcher immerses himself in the symbolism of the European myths, let alone attempts to decipher the allegorical meaning of the diverse creatures in those myths, such as, for instance, the scenes from the Orphic rituals, the hellhole of Tartarus, the carnage in the Iliad or in the Nibelungenlied, or the final divine battle in Ragnarök, then those mythical scenes take on a different, albeit often a self-serving meaning. (3) After all, in our modern so-called enlightened and freedom-loving liberal societies, citizens are also entangled in a profusion of bizarre infra-political myths, in a myriad of hagiographic tales, especially those dealing with World War II victimhoods, as well as countless trans-political legends which are often enforced under penalty of law. There-fore, understanding ancient and modern European myths and myth-makers, means, first and foremost, reading between the lines and strengthening one’s sense of the metaphor.


In hindsight when one studies the ancient Greek myths with their surreal settings and hyperreal creatures, few will accord them historical veracity or any empirical or scientific value. However, few will reject them as outright fabrications. Why is that? In fact, citizens in Europe and America, both young and old, still enjoy reading the ancient Greek myths because most of them are aware not only of their strong symbolic nature, but also of their didactic message. This is the main reason why those ancient European myths and sagas are still popular. Ancient European myths and legends thrive in timelessness; they are meant to go beyond any historical time frame; they defy any historicity. They are open to anybody’s “historical revisionism” or interpretation. This is why ancient European myths or sagas can never be dogmatic; they never re-quire the intervention of the thought police or a politically correct enforcer in order to make themselves readable or credible.


hés782869306080.jpgThe prose of Homer or Hesiod is not just a part of the European cultural heritage, but could be interpreted also as a mirror of the pre-Christian European subconscious. In fact, one could describe ancient European myths as primal allegories where every stone, every creature, every god or demigod, let alone each monster, acts as a role model representing a symbol of good or evil. (4) Whether Hercules historically existed or not is beside the point. He still lives in our memory. When we were young and when we were reading Homer, who among us did not dream about making love to the goddess Aphrodite? Or at least make some furtive passes at Daphne? Apollo, a god with a sense of moderation and beauty was our hero, as was the pesky Titan Prometheus, al-ways trying to surpass himself with his boundless intellectual curiosity. Prometheus unbound is the prime symbol of White man’s irresistible drive toward the unknown and toward the truth irrespective of the name he carries in ancient sagas, modern novels, or political treatises. The English and the German poets of the early nineteenth century, the so -called Romanticists, frequently invoked the Greek gods and especially the Titan Prometheus. The expression “Romanticism” is probably not adequate for that literary time period in Europe because there was nothing romantic about that epoch or for that matter about the prose of authors such as Coleridge, Byron, or Schiller, who often referred to the ancient Greek deities:

Whilst the smiling earth ye governed still,
And with rapture’s soft and guiding hand
Led the happy nations at your will,
Beauteous beings from the fable-land!
Whilst your blissful worship smiled around,
Ah! how different was it in that day!
When the people still thy temples crowned,
Venus Amathusia!  (5)

Many English and German Romanticists were political realists and not daydreamers, as modern textbooks are trying to depict them. All of them had a fine foreboding of the coming dark ages. Most of them can be described as thinkers of the tragic, all the more as many of them end-ed their lives tragically. Many, who wanted to arrest the merciless flow of time, ended up using drugs. A poetic drug of choice among those “pagan” Romanticists in the early nineteenth-century Europe was opi-um and its derivative, the sleeping beauty laudanum. (6)


Myth and religion are not synonymous, although they are often used synonymously—depending again on the mood and political beliefs of the storyteller, the interpreter, or the word abuser. There is a difference between religion and myth—a difference, as stated above, depending more on the interpreter and less on the etymological differences between these two words. Some will persuasively argue that the miracles per-formed by Jesus Christ were a series of Levantine myths, a kind of Oriental hocus-pocus designed by an obscure Galilean drifter in order to fool the rootless, homeless, raceless, and multicultural masses in the dying days of Rome.(7)


Some of our Christian contemporaries will, of course, reject such statements. If such anti-Christian remarks were uttered loudly today in front of a large church congregation, or in front of devout Christians, it may lead to public rebuke.


In the modern liberal system, the expression “the religion of liberalism” can have a derisory effect, even if not intended. The word “religion” derives from the Latin word religare, which means to bind together or to tie together. In the same vein some modern writers and historians use the expression “the religion of the Holocaust” without necessarily assigning to the noun “religion” a pejorative or abusive meaning and without wishing to denigrate Jews. (8)


However, the expression “the religion of the Holocaust” definitely raises eyebrows among the scribes of the modern liberal system given that the memory of the Holocaust is not meant to enter the realm of religious or mythical transcendence, but instead remain in the realm of secular, rational belief. It must be viewed as an undisputed historical fact. The memory of the Holocaust, however, has ironically acquired quasi-transcendental features going well beyond a simple historical narrative. It has become a didactic message stretching well beyond a given historical time period or a given people or civilization, thus escaping any time frame and any scientific measurement. The notion of its “uniqueness” seems to be the trait of all monotheistic religions which are hardly in need of historical proof, let alone of forensic or material documentation in order to assert themselves as universally credible.


The ancestors of modern Europeans, the ancient polytheist Greeks, were never tempted to export their gods or myths to distant foreign peoples. By contrast, Judeo -Christianity and Islam have a universal message, just like their secular modalities, liberalism and communism. Failure to accept these Islamic or Christian beliefs or, for that matter, deriding the modern secular myths embedded today in the liberal system, may result in the persecution or banishment of modern heretics, often under the legal verbiage of protecting “human rights” or “protecting the memory of the dead,” or “fighting against intolerance.” (9).


There is, however, a difference between “myth” and “religion,” although these words are often used synonymously. Each religion is history-bound; it has a historical beginning and it contains the projection of its goals into a distant future. After all, we all measure the flow of time from the real or the alleged birth of Jesus Christ. We no longer measure the flow of time from the fall of Troy, ab urbem condita, as our Roman ancestors did. The same Christian frame of time measurement is true not just for the Catholic Vatican today, or the Christian-inspired, yet very secular European Union, but also for an overtly atheist state such as North Korea. So do Muslims count their time differently—since the Hegira (i.e., the flight of Muhammad from Mecca), and they still spiritually dwell in the fifth century, despite the fact that most states where Muslims form a majority use modern Western calendars. We can observe that all religions, including the secular ones, unlike myths, are located in a historical time frame, with well-marked beginnings and with clear projections of historical end-times.

On a secular level, for contemporary dedicated liberals, the true un-disputed “religion” (which they, of course, never call “religion”) started in 1776, with the day of the American Declaration of Independence, whereas the Bolsheviks began enforcing their “religion” in 1917. For all of them, all historical events prior to those fateful years are considered symbols of “the dark ages.”


What myth and religion do have in common, however, is that they both rest on powerful symbolism, on allegories, on proverbs, on rituals, on initiating labors, such as the ones the mythical Hercules endured, or the riddles Jason had to solve with his Argonauts in his search for the Golden Fleece. (10) In a similar manner, the modern ideology of liberalism, having become a quasi-secular religion, consists also of a whole set and subsets of myths where modern heroes and anti-heroes appear to be quite active. Undoubtedly, modern liberals sternly reject expressions such as “the liberal religion,” “the liberal myth,” or “the liberal cult.” By contrast, they readily resort to the expressions such as “the fascist myth” or “the communist myth,” or “the Islamo-fascist myth” whenever they wish to denigrate or criminalize their political opponents. The modern liberal system possesses also its own canons and its own sets of rituals and incantations that need to be observed by contemporary believers— particularly when it comes to the removal of political heretics.


Myths are generally held to be able to thrive in primitive societies only. Yet based on the above descriptions, this is not always the case. Ancient Greece had a fully developed language of mythology, yet on the spiritual and scientific level it was a rather advanced society. Ancient Greek mythology had little in common with the mythology of today’s Polynesia whose inhabitants also cherish their own myths, but whose level of philosophical or scientific inquiry is not on a par with that of the ancient Greeks.


Aphrodite_Venus_Greek_Goddess_Art_08.jpgDid Socrates or Plato or Aristotle believe in the existence of harpies, Cyclops, Giants, or Titans? Did they believe in their gods or were their gods only the personified projects of their rituals? Very likely they did believe in their gods, but not in the way we think they did. Some modern scholars of the ancient Greek mythology support this thesis: “The dominant modern view is the exact opposite. For modern ritualists and indeed for most students of Greek religion in the late nineteenth and throughout the twentieth century, rituals are social agendas that are in conception and origin prior to the gods, who are regarded as mere human constructs that have no reality outside the religious belief system that created them.” (11).


One can argue that the symbolism in the myths of ancient Greece had an entirely different significance for the ancient Greeks than it does for our contemporaries. The main reason lies in the desperate effort of the moderns to rationally explain away the mythical world of their ancestors by using rationalist concepts and symbols. Such an ultrarational drive for the comprehension of the distant and the unknown is largely due to the unilinear, monotheist mindset inherited from Judaism and from its offshoot Christianity and later on from the Enlightenment. In the same vein, the widespread modern political belief in progress, as Georges Sorel wrote a century ago, can also be observed as a secularization of the biblical paradise myth. “The theory of progress was adopted as a dogma at the time when the bourgeoisie was the conquering class; thus one must see it as a bourgeois doctrine.” (12)

The Western liberal system sincerely believes in the myth of perpetual progress. Or to put it somewhat crudely, its disciples argue that the purchasing power of citizens must grow indefinitely. Such a linear and optimistic mindset, directly inherited from the Enlightenment, prevents modern citizens in the European Union and America from gaining a full insight into the mental world of their ancestors, thereby depriving them of the ability to conceive of other social and political realities. Undoubtedly, White Americans and Europeans have been considerably affected by the monotheistic mindset of Judaism and its less dogmatic offshoot, Christianity, to the extent that they have now considerable difficulties in conceptualizing other truths and other levels of knowledge.


It needs to be stressed, though, that ancient European myths have a strong component of the tragic bordering on outright nihilism. Due to the onslaught of the modern myth of progress, the quasi-inborn sense of the tragic, which was until recently a unique character trait of the White European heritage, has fallen into oblivion. In the modern liberal system the notion of the tragic is often viewed as a social aberration among individuals professing skepticism or voicing pessimism about the future of the modern liberal system. Nothing remains static in the notion of the tragic. The sheer exuberance of a hero can lead a moment later to his catastrophe. The tragic trait is most visible in the legendary Sophocles’ tragedy Oedipus at Colonus when Oedipus realizes that he is doomed forever for having unknowingly killed his father and for having un-knowingly had an incestuous relationship with his mother. Yet he struggles in vain to the very end in order to escape his destiny. Here is the often quoted line Nr. 1225, i.e., the refrain of the Chorus:

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