Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Patrimoine

Le soleil et ses symboles chez les peuples européens

mathelin.jpg

Le soleil et ses symboles chez les peuples européens

La bannière auvergnate de Terre & Peuple aura le plaisir de recevoir Jean-Christophe Mathelin, fondateur et rédacteur en chef de la revue Solaria, pour une conférence-projection intitulée « Le soleil et ses symboles chez les peuples européens, des origines à nos jours », samedi 25 mai 2019 à Clermont-Ferrand.


Fondée le jour du solstice d’hiver 1992, Solaria édite une revue et un calendrier. Cette association organise des activités culturelles telles que des conférences, des visites de sites et de musées, ou encore des fêtes traditionnelles. Elle a également créé un musée du Soleil. Ses objectifs sont de promouvoir les études et recherches sur les cultes et cultures solaires, ainsi que de rendre ce patrimoine accessible et utile à nos contemporains.


La revue publie dans un esprit ouvert des études, des textes choisis, des informations, des recensions d’ouvrages et d’articles sur la solarité, envisagée au sens le plus large des activités humaines (archéologie, histoire, symboles, art, littérature, poésie, religions, astronomie, écologie, etc…).


En plus de Solaria, Jean-Christophe Mathelin est l’auteur d’une anthologie sur le Soleil et la Lumière. Il est également astronome et conférencier en planétarium.


Dans son souci de renouer avec les religions natives de France et d’Europe, Terre & Peuple et sa bannière auvergnate souhaitent, à travers cette conférence-projection, mettre l’accent sur l’aspect cosmique et solaire du paganisme de nos ancêtres, ainsi que sur l’importance de son symbolisme. Nous vous accueillerons donc samedi 25 mai à Clermont-Ferrand à partir de 17 heures.

 

Lire la suite

vendredi, 03 mai 2019 | Lien permanent

Daech, partenaire financier de la Haute finance internationale?

findaechGeGBAdWsAE0Ky4.jpg

Daech, partenaire financier de la Haute finance internationale?

Le Figaro vient de publier un inventaire des principales sources de financement de Daech. Il en conclut qu’elle est « l’organisation terroriste la plus riche de l’histoire et a réussi à se forger une indépendance financière. » 

Le territoire de l’Etat islamique, grand comme le Royaume-Uni, regorgerait de multiples ressources naturelles (pétrole, gaz, phosphate, blé et orge).

Des impôts/taxes/pénalités frapperaient les 10 millions d’habitants (industrie, commerce, banques) qui sont sous son contrôle.

Son patrimoine s’élèverait à 2260 milliards d’euros avec un revenu annuel en 2015 de 2,6 milliards d’euros, selon les toutes dernières estimations que Jean-Charles Brisard, expert en financement du terrorisme et président du Centre d’analyse du terrorisme.

Cette richesse non négligeable permet d’ « armer, nourrir et payer les quelques 30.000 combattants environ 300 dollars par mois, verser des pensions aux familles des militants tués, entretenir les bases militaires, administrer les territoires nouvellement occupés, réaliser des clips de propagandes à la manière de Hollywood, «rééduquer» les enseignants avant de rouvrir les écoles, et embaucher des ingénieurs et des traders pour faire tourner leurs sites pétroliers et gaziers. »

Selon M Brisard, le calcul du patrimoine de 2 ,26 trillions de dollars représente les installations pétrolières et gazières, des mines de phosphates, des terres agricoles, des sites culturels etc. situés sur le territoire contrôlé par l’État islamique.

Grâce à ses nouvelles conquêtes, le patrimoine de Daech aurait progressé de 217 milliards en une année seulement…

M. Brisard constate une baisse des revenus entre 2014 et 2015. les recettes de Daech provenant du pétrole (et autres ressources naturelles) diminuent tandis que celles provenant des taxes et des confiscations grimpent.

60% des recettes de l’État islamique proviennent ainsi en 2015 des ressources naturelles exploitées sur le territoire. Les revenus du pétrole représentent le quart des rentrées financières…

daech-en-chiffres

Exportation des ressources naturelles à prix cassés

On constate sur les graphiques ci-dessus que Daëch dispose de beaucoup de ressources naturelles et archéologiques. Cela signifie que ces produits ont des clients. beaucoup de clients.

Or, on peut difficilement imaginer que les peuples syriens et irakiens, restés sur place, puissent générer un chiffre d’affaires de plus de 2.6 milliards de dollars.

L’article du Figaro précise que Daech est autonome pour sa consommation d’hydrocarbures et arrive même à en vendre dans le reste de la Syrie et de l’Irak (à l’opposition!). De plus l’organisation peut semble-t-il exporter sa production via la frontière poreuse Nord syro-turque…

Alors qui sont les clients d’une organisation supposée terroriste ? Est-il pensable que les pays qui dénoncent Daëch bénéficient directement de cette manne inattendue qui casserait littéralement les coûts de production et améliorerait les marges bénéficiaires des entreprises ?

En tout cas, le Figaro constate que si le pétrole s’échangeait en 2014 autour de 100 dollars le baril, il se traite actuellement à moins de 50 dollars. Mais l’EI offre un discount redoutable qui passe de 25 dollars le baril l’année dernière à 15 dollars actuellement environ assure Jean-Charles Brisard.

Transactions financières sur le circuit de la haute finance internationale

Qui dit exportation, dit transaction financière.

Or, chaque transaction financière est scrutée par les autorités des marchés financiers. On se souvient tous que la Suisse par exemple a dû renoncer au secret bancaire au nom de la « Weissgelg » disait la ministre des finances du pays. Cette promotion de la stratégie de l’argent propre devrait répondre à l’exigence de transparence des standards internationaux.

D’ailleurs, un couple suisse qui voulait envoyer quelques centaines de dollars au Liban pour raison humanitaire s’est vu devoir détailler le pourquoi du comment de l’envoi.

Un autre exemple se passe cette fois en Belgique. Ca donne l’échange téléphonique suivant:

« Bonjour Madame, BNP Paribas au téléphone. Le service de sécurité s’interroge sur l’une de vos transactions. Pourriez-vous passer au plus vite à notre agence ? » – « euh… De quoi s’agit-il ? Depuis quand doit-on justifier ses transactions ? » – « Il semble que vous ayez réservé des billets Thalys il y a 15 jours. Nous voudrions savoir la raison de votre déplacement… » – « C’est une blague ou quoi ? »

Alors, comment des transactions financières issues d’exportations, elles-mêmes supposées illégales, peuvent-elles se faire quand même ? En cash ? Difficile de penser 30 secondes que des sommes pareilles circulent physiquement.

Et voilà que Jean-Charles Brisard confirme dans cette vidéo que 24 banques qui sont sous le contrôle de l’Etat Islamique opèrent toujours sur la scène financière internationale.

TOUT EST DIT.

findaech13686366.PNG

Côté hypocrisie des autorités financières nationales et internationales, nous rappellerons tout simplement la légalisation de la finance de l’ombre (shadow banking) depuis la crise des subprimes de 2007. Et voici ce qu’en disait récemment un journal belge:

« Le système bancaire parallèle, dit « shadow banking », a continué de croître l’an passé pour peser quelque 80.000 milliards de dollars, selon un rapport du Conseil de stabilité financière (FSB) publié jeudi en amont du sommet du G20 à Antalya. »

Ces sommes ne sont évidemment pas comptabilisées dans les bilans des grandes banques pour lesquelles les peuples se saignent quotidiennement pour les renflouer…Elles sont le fruit des activités méprisables du casino géant mondial.

On pourrait supposer que le casino mondial n’a pas peur de la clientèle du genre « Etat islamique » qui possède son marché aux esclaves… Souvenons-nous des multiples scandales des firmes transnationales qui appartiennent à la Haute finance internationale et qui font travailler loin des regards des enfants-esclaves… Force est de constater que les frontières morales sont elles aussi poreuses…

Par Liliane Held-Khawam

Lire la suite

mercredi, 25 novembre 2015 | Lien permanent

La raison inavouée de 80 % de nos impôts

impots.jpg

La raison inavouée de 80 % de nos impôts

Moins de 20 % des impôts servent à financer les fonctions régaliennes légitimes de l’État, 80 % servent à financer des « projets de société ».

Par Simone Wapler

Ex: https://www.contrepoints.org

Les marchés financiers vont très bien, assurés de l’ouverture des vannes de liquidités des banques centrales.

Le Brexit ? Même plus peur !

Le crash du Boeing 737 ? Même plus peur ! L’action Boeing, après avoir violemment décroché, est repartie cabrée.

Le ralentissement de la croissance économique américaine, sachant que Trump table sur plus de 3 % et que les déficits s’envolent ? Même pas peur ! De toute façon, avec la Théorie monétaire moderne, les déficits ne sont pas un problème.

La Chine ? Même pas peur ! Les camarades-capitalistes savent très bien manier le crédit infini et les relances.

En fait, la seule chose qui gâche notre vie financière paradisiaque, ce sont les impôts.

Tout le monde commence à découvrir que les coûts de la transition écologique sont effrayants. Récemment, je vous parlais de la casse sociale à venir dans l’automobile. Aujourd’hui les journaux ruminent à nouveau le sujet.

Figurez-vous que j’ai fait une découverte concernant nos impôts ou taxes. Ils ne servent que très peu (moins de 20 %) à financer les fonctions légitimes de l’État (police, justice, armée, diplomatie). 80 % de nos impôts servent à financer des projets de société.

Un projet de société consiste à vouloir transformer la société telle qu’elle existe pour que les gens se conforment à une vision, un but assigné par les porteurs dudit projet, persuadés qu’ils savent mieux que tout le monde ce qui est bon pour tout le monde.

Tout va bien lorsque le projet est clairement annoncé mais de plus en plus, ce n’est pas le cas. Les gens ne sont pas au courant du projet.

La preuve que nos impôts financent un projet de société égalitariste

En France, le projet de société soutenu par les étatistes de droite et de gauche est égalitaire, une égalité absolue et pas seulement une égalité devant la loi : une égalité de revenus et une égalité de chances.

La lutte des classes a été remplacée par cette lutte pour l’égalité absolue.

La prétendue lutte contre la pauvreté, par exemple, n’est qu’une lutte contre les inégalités de revenus.

Vous le constatez aisément par la définition même de la pauvreté retenue par l’INSEE.

Un individu est considéré comme pauvre s’il perçoit 60 % ou 50 % de ce revenu médian1. C’est ce qu’on appelle une pauvreté monétaire ou relative. Il en résulte que, dès que le revenu médian augmente, le nombre de ménages en situation de pauvreté monétaire selon l’INSEE augmente.

Dans un bas de page de note de l’INSEE, vous pouvez lire ceci :

« Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (PPLPIS)

Le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (PPLPIS) a été adopté le 21 janvier 2013 lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions (CILE), à l’issue d’une vaste concertation et d’un diagnostic partagé sur les causes de la pauvreté et les moyens de venir en aide aux plus fragiles. Ce plan, qui vise à la fois à répondre à l’urgence sociale du moment et à structurer la politique de lutte contre la pauvreté sur le long terme, s’articule autour de trois grands axes : réduire les inégalités et prévenir les ruptures, venir en aide et accompagner vers l’insertion.

[…] À l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère (17 octobre 2017), le président de la République vient de lancer une nouvelle politique de lutte contre la pauvreté qui ciblera l’enfance et la jeunesse en particulier. »

« Lutter contre la pauvreté » c’est donc bien pour l’État « réduire les inégalités », ce qui n’est pas du tout la même chose.

Les ruptures ou accidents de la vie susceptibles de faire basculer une famille dans la pauvreté sont en principe couverts par les cotisations sociales. Il n’y a donc pas besoin de PPLS, de CILE et autres machins. Il suffirait que le chômage de longue durée endémique se réduise.

Les inégalités seraient nécessairement injustes selon nos élus

Ou les inégalités de revenus sont injustifiées, les revenus sont acquis par la malversation, la rente, les privilèges. Dans ce cas c’est le cadre légal qui doit être corrigé.

Ou les revenus sont obtenus par le talent, la gestion avisée de son patrimoine, le sacrifice de la jouissance de la consommation immédiate au profit de l’épargne et d’investissement. Dans ce cas pourquoi vouloir brider ceux qui réussissent ?

La seule façon possible pour l’État de niveler les revenus est le nivellement par le bas puisque l’État ne produit pas et lorsqu’il prend, il se sert au passage, restituant donc moins.

Ce projet de société non dit vous explique pourquoi pas un jour ne se passe sans qu’on vous parle d’impôts et de taxes.

Une proposition inédite pour apporter ma pierre à ce monstrueux édifice

Mais même si la société égalitariste voulue par nos gouvernements se mettait en place pour les revenus, il subsisterait une inégalité insupportable : l’inégalité génétique.

Vous avez peut-être remarqué qu’il existe des personnes bien proportionnées, douées d’une vision parfaite, dotées de traits harmonieux, d’un quotient intellectuel supérieur à la moyenne… Ces personnes-là ont évidemment bien plus de chances qu’un individu difforme, myope, disgracieux et d’intelligence très en dessous de la moyenne. Comment corriger cela ?

À ce stade, j’ai une idée que je soumets à monsieur Bruno Le Maire : il faut taxer le patrimoine génétique pour réduire les inégalités physiques et intellectuelles qui nuisent à l’harmonie de notre société.

Déjà, l’État pourrait ausculter le patrimoine génétique de tous les contribuables puis décider des corrections à effectuer en fonction des revenus. Le beau et riche seraient à la tranche maximale de 100 % et recevrait un RSA.

De cette façon, nous serions certains d’arriver plus vite à l’égalité sociale parfaite, à la mort programmée de la richesse individuelle et donc collective comme semblent le vouloir nos représentants élus.

Pour plus d’informations, c’est ici .

 
  1. Le revenu médian partage deux groupes : 50 % des gens gagnent plus et 50 % des gens gagnent moins.

Lire la suite

mercredi, 20 mars 2019 | Lien permanent

Amitié et patrie

Amitié et patrie

par Julien Freund

Ex: http://dhdc2917.eu/

« Du moment que la concorde est amitié, elle a également pour base une certaine identité des sentiments qui se concrétise dans la notion de patrie. Aucune collectivité ne saurait demeurer unie ni durer si ses membres n’éprouvent pas la nécessité de participer pour ainsi dire affectivement à l’ensemble social qu’ils constituent. Un pays sans patrimoine commun, qu’il soit d’ordre culturel, ethnique, linguistique ou autre, n’est qu’une création artificielle, incapable de résister aux épreuves de la politique. On a beau ironiser sur le concept de patrie et concevoir l’humanité sur le mode anarchique et abstrait comme composée uniquement d’individus isolés aspirant à leur seule liberté personnelle, il n’empêche que la patrie est une réalité sociale concrète, introduisant l’homogénéité et le sens de la collaboration entre les hommes. Elle est même une des sources essentielles du dynamisme collectif, de la stabilité et de la continuité d’une unité politique dans le temps. Sans elle, il n’y a ni puissance ni grandeur ni gloire, mais non plus de solidarité entre ceux qui vivent sur un même territoire. On ne saurait donc dire avec Voltaire, à l’article Patrie de son Dictionnaire philosophique que « souhaiter la grandeur de son pays, c’est souhaiter du mal à ses voisins ». En effet, si le patriotisme est un sentiment normal de l’être humain au même titre que la piété familiale, tout homme raisonnable comprend aisément que l’étranger puisse éprouver le même sentiment. Pas plus que l’on ne saurait conclure de la persistance de crimes passionnels à l’inanité de l’amour, on ne saurait prendre prétexte de certains abus du chauvinisme pour dénigrer le patriotisme. Il est même une forme de la justice morale. C’est avec raison qu’A. Comte a vu dans la patrie la médiation entre la forme la plus immédiate du groupement, la famille et la forme la plus universelle de la collectivité, l’humanité. Elle a pour raison le particularisme qui est inhérent au politique. Dans la mesure où la patrie cesse d’être une réalité vivante, la société se délabre non pas comme le croient les uns au profit de la liberté de l’individu ni non plus comme le croient d’autres à celui de l’humanité ; une collectivité politique qui n’est plus une patrie pour ses membres cesse d’être défendue pour tomber plus ou moins rapidement sous la dépendance d’une autre unité politique. Là où il n’y a pas de patrie, les mercenaires ou l’étranger deviennent les maîtres. Sans doute devons-nous notre patrie au hasard de la naissance, mais il s’agit d’un hasard qui nous délivre d’autres. »

Julien Freund, « Qu’est-ce que la politique ? », Le but spécifique du politique ; 4. La concorde intérieure et la prospérité. Points, 1967.

Lire la suite

mardi, 07 décembre 2010 | Lien permanent

La ballade de Marc Hanrez

La ballade de Marc Hanrez

9782888920588.jpgLes lecteurs de ce blog (*) n'ignorent pas que Marc Hanrez fut l’un des pionniers de la recherche célinienne. Auteur en 1961 d’une des premières monographies sur Céline (1), il a publié, il y a quatre ans, une somme réunissant ses principaux articles sur l’écrivain (2). Il fut aussi le maître d’œuvre d’un important cahier de L’Herne sur Drieu La Rochelle (3). Et l’auteur d’innombrables études sur ses écrivains de prédilection, d’Abellio à Nimier en passant par Proust ou Genet. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est aussi, et depuis longtemps, poète. Poète discret puisque son premier recueil, La Grande chose américaine, a paru en 1992 (4), le suivant, Colomb, Cortex & Cie, datant de 2004 (5). Jamais deux sans trois. Voici que paraît Chemin faisant, ballades (en vers libres) remontant le temps.
Marc Hanrez avait dix ans en 1944. Dans la première partie de ce recueil, « Grandir en guerre », il fait revivre son enfance bruxelloise sous l’occupation, puis à la Libération. Prodigieuse puissance de la mémoire ! Mille et une images gravées et autant d’émotions. L’humour aussi qui affleure parfois :
« dans notre tram ce jour-là monte
en culotte de cheval
un officier allemand
quelle mouche alors me pique
avant-bras levé de faire un salut
que l’autre par réflexe rend au polisson »

La partie intitulée « L’Europe se lève à l’est » évoque trois villes, Vienne, Budapest et Prague, bousculées par l’histoire au siècle précédent :

« Vienne en première vision
l’année du Troisième Homme
ce film-culte avant la lettre
aussitôt vénéré pour son
thème à la cithare et son tournage
en clairs-obscurs
la ville entière me servant de cadre
au visage idole d’Alida Valli
et voir sourire Orson Welles causant
guerre et paix version suisse
au pied de la Grande Roue »

La force du texte, c’est, en quelques mots sobres, de ressusciter toute une époque enfouie mais à jamais vivante sous la plume imagée du poète. La troisième partie, « À verbe d’oiseau », nous le montre en observateur attentif de la nature. Le meilleur Jules Renard, celui du Journal, trouve ici un épigone inattendu. Et de conclure par un hommage à Hergé, immortel créateur de Tintin, tous deux « Bruxellois de souche » — comme l’est aussi Marc Hanrez.

Marc LAUDELOUT

• Marc Hanrez, Chemin faisant (Ballades), Xénia Éditions, 2010.
Note:
(*) http://lepetitcelinien.blogspot.com/

1. Céline, Éd. Gallimard, coll. « La Bibliothèque idéale », 1951 (éd. révisée en collection de poche, 1969). Robert Poulet le considérait comme « un ouvrage consciencieux, intelligent, d’un jugement qui semble parfaitement libre » (Pan, 20 décembre 1961 ; compte rendu repris dans Le Bulletin célinien, n° 254, juin 2004). Voir aussi Le Bulletin célinien, n° 279, octobre 2006 qui comprend un dossier consacré à Marc Hanrez.
2. Le Siècle de Céline, Dualpha, coll. « Patrimoine des lettres », 2006.
3. Drieu La Rochelle, Les Cahiers de l’Herne, n° 42, 1982.
4. La Grande chose américaine (illustrations de Paul Hanrez), Cadex Éditions, 1992.
5. Colomb, Cortez & Cie, Cadex Éditions, 2004.

Lire la suite

mardi, 16 novembre 2010 | Lien permanent

Retour dans l'OTAN: Bayrou réclame un référendum

Retour dans l'Otan : Bayrou réclame un référendum

Le président du Modem François Bayrou a déclaré ce dimanche, lors du lancement de sa campagne pour les européennes, que le projet de réintégrer la France dans l'Otan, serait une "défaite" pour la France et l'Europe. Il juge que c'est aux Français de trancher cette question.

BAYROU.jpgFrançois Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem), a qualifié dimanche 8 février de "défaite" pour la France et pour l'Europe le projet de réintégration de la France dans le commandement de l'Otan, défendu par Nicolas Sarkozy, jugeant qu'un tel sujet exigeait un référendum.

Tout comme l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, François Bayrou se dit opposé au retour de la France dans le commandement de l'Otan. Lors d'une conférence nationale du MoDem à Paris, il a demandé que le choix qui avait été fait en 1966 par le général de Gaulle, de quitter la structure militaire intégrée de l'Alliance atlantique, "ne soit pas bradé, pas jeté aux orties".

Une réintégration serait "un aller sans retour", a-t-il prévenu. "Parce qu'il n'est pas imaginable qu'un grand pays comme le nôtre, à chaque alternance, entre et sorte du commandement intégré".

"Un tel choix, aussi lourd, ne peut pas se faire par les autorités politiques seules, encore moins par le président de la République. Ce choix ne peut se faire que par un référendum du peuple français", a déclaré M. Bayrou, interrogé par la presse à l'issue de la réunion.

"C'est un changement de cap radical, qui porte atteinte au patrimoine historique et diplomatique de la France, et un tel choix ne peut pas se faire en catimini, simplement par entente au sein d'une majorité passagère. Il faut que ce soit une décision majeure du peuple français", a-t-il ajouté.

En réintégrant cette structure, "nous lâchons la proie pour l'ombre", a également déclaré M. Bayrou à la tribune. "En nous alignant, nous abandonnons un élément de notre identité dans le concert des nations, y compris dans le concert des nations européennes".

"C'est une défaite pour la France", et "c'est une défaite pour l'Europe", a-t-il affirmé. "Nous abandonnons une part de notre héritage, et nous l'abandonnons pour rien".

"Quand on est intégrés, on ne compte plus", a assuré le député des Pyrénées-Atlantiques. "On peut être indépendants en étant alliés, on ne peut pas être indépendants en étant intégrés".

L'ex-candidat à la présidentielle s'en est pris également au ministre de la Défense Hervé Morin, qui fut un de ses lieutenants du temps de l'UDF.

"Il a dit : 'il faut arrêter de barguigner'. Et il a ajouté: 'notre position d'indépendance aujourd'hui, elle est purement symbolique'", a cité M. Bayrou. "Innocent !" s'est-il exclamé. "On peut en dire des bêtises, en deux phrases!".

Le président Nicolas Sarkozy a fait un nouveau pas samedi, devant la conférence sur la sécurité de Munich (sud de l'Allemagne), vers un retour complet de Paris dans l'Otan. 

Source : L'EXPRESS

 

Lire la suite

vendredi, 06 mars 2009 | Lien permanent

De la guerre du Golfe au gros souk planétaire

Dubai-Mall.jpg

De la guerre du Golfe au gros souk planétaire
 
On assiste bien à l’émergence d’un monde islamo-occidental.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.com

Il y a quinze ans, tout le monde prophétisait un choc des civilisations. Nous avions d’un côté le gentil Occident moderne et démocrate, de l’autre la barbarie musulmane. Les camps étaient bien définis, nous étions tous contents.

Nous oubliions seulement qu’Obama serait élu juste après l’autre ; que le pouvoir saoudien ne cesserait d’affirmer sa loi sur un Occident post-chrétien et post-nucléaire – pourvu qu’il récupérât sa dîme en dollars ; que le clan des Ben Laden avait été le seul à pouvoir quitter le sol américain le soir de l’attentat ; que les composants de cette tribu bien américanisée et descendante de Ladinos d’Espagne construiraient les nouveaux centres de pèlerinage de La Mecque en massacrant le patrimoine traditionnel ; que toute base (Al-Qaïda en arabe) américaine accélère non pas le choc mais l’osmose tératologique dont nous allons parler.

Modèle à suivre ? Principautés pirates comme les îles Caïmans des Caraïbes, paradis fiscaux recyclés dans un monde endetté, ces états élitistes incarnent au contraire le nec plus ultra de la mondialisation. Ils sont la fine fleur de la racaille émiettée des poussières d’Empire britannique. Leur civilisation repose comme la nôtre sur le centre commercial. Ces entités post-musulmanes façonnées par les souks anglais ignorent la terre, consacrant l’oasis marchande cernée de désert. Elles encensent les caravanes, nous les lignes commerciales. Elles n’aiment pas les armées nationales, elles aiment les mercenaires humanitaires. Elles ouvrent des musées d’art islamique, et leurs mosquées sont vides : c’est la civilisation des voleurs de Bagdad.

La population « farcesque » des États du Golfe annonce aussi notre triste avenir. Celle des Émirats a été multipliée par cent en cinquante ans. Il y a moins de 20 % de Qataris au Qatar. On trouve les cadres expatriés des multinationales qui aiment vivre sur ces hideuses tours et les pauvres boys venus en fraude des Philippines, et les esclaves du sous-continent. Ils représentent 80 % de la population, ces misérables venus des Indes, du Pakistan, qui n’ont aucun droit, et ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés par leur patron. Ce modèle social et racial de Slumdog Millionaire est à l’image du modèle victorien de retour : malheur au pauvre ! C’est du Dickens à la sauce kebab.

On assiste donc bien à l’émergence d’un monde islamo-occidental que renforce l’appétit de terreur des médias, de tous leurs financiers. Les terroristes ou EGM (êtres médiatiquement générés) renforcent à propos la cohérence de cette parodie de civilisation ; s’il y a choc des civilisations, c’est – comme au Moyen Âge – sur le dos du monde orthodoxe : voyez la Grèce et la Russie, voyez les coptes en Égypte. Le nomadisme islamo-occidental a détruit, en un siècle, le Moyen-Orient chrétien et ce Moyen-Orient musulman qui, justement, n’était pas islamique. Nous ne préserverons que le pire de chaque civilisation.

Le désert croît ; malheur à qui recèle des déserts !

Lire la suite

mercredi, 11 février 2015 | Lien permanent

Comment découvrir le génie celtique en Espagne

galice-Castro-de-santa-Trega--5-.jpg

Comment découvrir le génie celtique en Espagne
 
Peu et bien peuplée, économique aussi, sûre, riche de sa terre et du travail spirituel de ses enfants, cette Espagne hauturière mérite le voyage au sens le plus fort du terme.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Colonisatrice et civilisatrice du monde, bien plus que l’Angleterre ou l’Amérique qui lui volèrent son empire (tous les pays conquis devenaient chrétiens, toutes les capitales ou missions des patrimoines de l’humanité), l’Espagne dispose d’une côte atlantique moins connue et défigurée que la nôtre, très variée, et qui renferme encore une belle énergie tellurique que je qualifierai de celtique.

Une fois passé Bilbao (Bilbo, en basque ; un autre clin d’œil de Tolkien), la côte cantabrique est la première destination à découvrir avec la ville de Santander, une très royale station balnéaire, avec de sensationnelles falaises (acantilado, en espagnol) et le village de Santillana del Mar (celui de notre Gil Blas), une des merveilles médiévales du monde. La Cantabrie possède les pics d’Europe qui mettent à portée d’océan une chaîne sauvage, initiatique à souhait et haute de deux mille mètres. Comme tout le nord de l’Espagne, la Cantabrie est renommée pour sa gastronomie.

Les Asturies sont célèbres pour leur résistance à l’envahisseur musulman au VIIIe siècle, pour leur délicat art préroman, qui orne notamment la belle capitale d’Oviedo. Ce « paradis naturel », comme on dit avec fierté dans le coin, a préservé ses villages romans ou ses stations balnéaires, comme celle de Ribadesella. Terre de sorcellerie et de celtitudes (si j’ose dire), les Asturies sont en soi un petit monde, avec des rias, des forêts de hêtres, des criques féeriques et une belle innocence de la population autochtone.

À l’est des Asturies, sur la frontière avec la légendaire Galice, on trouve deux endroits magiques : le site de Taramundi (relisez Guénon pour comprendre ce mot de Tara) et celui de Los Oscos. Ici, les gens ont décidé de vivre hors du temps et de nos espaces protocolaires. C’est une vie de Hobbit qui nous attend avec un forgeron autrichien nommé Fritz, venu vivre par là avec sa famille.

Le vert de ces contrées est un enchantement (c’est un alexandrin).

galvisuel-Castros-celtes.jpg

En Galice, je ne saurais trop recommander la plage des cathédrales (on dit praia das catedrais en gallicien), un ensemble impressionnant de roches arquées qui ornent le bord d’une falaise et donnent au site l’apparence fantastique d’une cathédrale sortie du beau rêve hugolien. Ce n’est certes pas la seule merveille de cette province extrême : on peut citer le site de pèlerinage de San Andrés de Teixido (pas recyclé et détourné celui-là) et la sierra de Capelada, dont les acantilados se jettent dans la mer d’une hauteur de six cents mètres. Ici, on renoue avec le cosmos et même leur monde ne peut plus nous atteindre. Les druides nous accompagnent, et les navigateurs celtes des Imrama.

gal-erosion-marine_5896_wide.jpg

Peu et bien peuplée, économique aussi, sûre, riche de sa terre et du travail spirituel de ses enfants, cette Espagne hauturière mérite le voyage au sens le plus fort du terme. Nos maîtres le savaient, qui erraient dans ces parages du vieil Occident, ce lieu qui se tient plus près de l’origine, comme disait Heidegger.

Lire la suite

mardi, 25 août 2015 | Lien permanent

Grèce : Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

paysage-grece-h_0.jpg

Grèce: Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

Ex: http://fortune.fdesouche.com

En échange de l’aide financière internationale, la Grèce s’est vue imposer un vaste programme de privatisations. Transport, énergie, loterie nationale, gestion de l’eau, infrastructures, patrimoine culturel… C’est la braderie générale !

Investisseurs russes, chinois ou azéris, multinationales françaises ou allemandes, et surtout les oligarques grecs, se ruent sur ces bonnes affaires, sur fond d’irrégularités et de soupçons de corruption. Au détriment des simples citoyens étouffés par les plans d’austérité.

Ce dimanche 25 janvier, les Grecs se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau gouvernement. La perspective d’une accession au pouvoir de Syriza, la coalition de la gauche radicale, seule ou avec d’autres partis, est réelle. Le mouvement de gauche saura-t-il inverser la tendance ? Et s’appuyer sur les résistances citoyennes, qui ont par exemple réussi à réinventer un service public de l’eau ?

Si cette victoire se confirme, ce sera en grande partie à cause du rejet de la politique d’austérité massive imposée au pays depuis plus de cinq ans. Celle-ci s’est traduite par une baisse sans précédent des revenus et des conditions de vie de la plupart des Grecs, jusqu’à menacer leur état de santé [1].


Économiquement, cette politique d’austérité apparaît comme un échec manifeste, si ce n’est pour tous ceux – banques françaises ou allemandes [2], investisseurs étrangers, fonds spéculatifs [3], mais aussi hommes d’affaires grecs – qui ont su y trouver leur compte.

Élément crucial du traitement de choc imposé par la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) en échange de son aide financière: le vaste programme de privatisations d’entreprises et de patrimoines appartenant à l’État grec.

Sur la liste des actifs destinés à la privatisation figuraient notamment les entreprises publiques de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz, l’entreprise pétrolière nationale, les services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, tous les aéroports du pays, tous les ports, des autoroutes, les entreprises ferroviaires nationales, le service postal, ou encore les organismes de loterie et de paris sportifs.

Sans compter plusieurs milliers de biens fonciers [4], parmi lesquels de nombreux joyaux comme le manoir vénitien de Castello Bibelli, sur l’île de Corfou, la plage d’Agios Ioannis en Chalcidique, celle de Kassiopi encore à Corfou, ou celle d’Agia Triada, à proximité de Thessalonique. Autant de lieux désormais voués aux promoteurs touristiques.

Braderie du patrimoine national

C’est donc une véritable braderie du patrimoine national qui s’est organisée en quelques années. Pour quels résultats ? En 2010, des représentants de la troïka ont avancé le chiffre de 50 milliards d’euros de recettes attendues de ces privatisations. Depuis, ces estimations n’ont cessé d’être revues à la baisse.

Fin 2013, l’État grec réussi seulement à récolter 4 milliards d’euros, dont seulement 2,6 effectivement versés – il en espérait encore 11 milliards d’ici 2016, et 25 milliards d’ici 2020. Fin 2014, le chiffre était de 7,7 milliards, dont 3,1 réellement reçus. Les recettes totales espérées à l’horizon 2016 n’étaient plus que de 9,6 milliards d’euros. Soit à peine 20% des espérances initiales…

Malgré l’atmosphère générale de précipitation et les pressions constantes exercées par la troïka pour faire avancer les privatisations, celles-ci progressent lentement, et n’obtiennent pas les résultats escomptées. Si plusieurs opérations significatives sont en voie d’achèvement (la loterie nationale, les aéroports régionaux, le site de l’ancien aéroport d’Athènes, l’entreprise de transport de gaz Defsa), d’autres sont des échecs retentissants, comme la vente des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, celle de l’entreprise de gaz Depa). Les cessions restantes ne cessent d’être retardées.

Juteuses plus-values, irrégularités et voyage en jet privé

Plusieurs raisons expliquent cet échec relatif pour la troïka et les dirigeants grecs. Tout d’abord, le programme de privatisation s’est heurté à de nombreuses résistances, notamment de la part du pouvoir judiciaire, des syndicats et des citoyens. Ensuite, les investisseurs potentiels ne se sont pas forcément montrés très empressés, notamment les premières années, du fait de l’incertitude politique et parce que ces entreprises connaissaient parfois des dysfonctionnements, aggravés par la crise que traversait le pays tout entier.

Enfin, comme c’est souvent le cas en matière de privatisations, les repreneurs se sont retrouvés en position de force, face à des pouvoirs publics désespérés de pouvoir remplir les conditions de la troïka ans les délais imposés, et ont su négocier des prix avantageux.

« C’était le pire moment possible pour initier un programme de privatisations. Normalement on ne devrait pas privatiser au beau milieu d’une crise », déplore un ancien dirigeant de Taiped, l’agence grecque en charge des privatisations, cité par une enquête approfondie du quotidien allemand Tagesspiegel sur les privatisations en Grèce et au Portugal cite. Même du point de vue de ses promoteurs, la manière dont le programme grec a été conçue et menée est un non-sens…

Les entreprises françaises veulent une part du gâteau

Les repreneurs des parts de la loterie nationale (Opap), privatisées par le gouvernement grec, ont ainsi versé 652 millions d’euros, sensiblement moins que le prix théorique correspondant à la capitalisation boursière de la société. Le jour même de l’acquisition, la valeur de l’action a cependant bondi de 6,13 à 9,13 euros. Elle est aujourd’hui de 13 euros, soit le double de sa valeur !

Une juteuse plus-value pour les hommes d’affaires grecs et tchèques qui ont négocié le rachat, et qui étaient les seuls candidats à la reprise. Le président de Taiped de l’époque s’est consolé en partant immédiatement en vacances dans le jet privé du milliardaire grec Dimitris Melissianidis, l’un des repreneurs. Le scandale l’a contraint à la démission.

Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres des problèmes et des irrégularités qui auront entaché le travail de l’agence. Depuis sa création, celle-ci a déjà changé cinq fois de dirigeant… Un fait qui en dit long sur ce que cache, réellement, la mise en œuvre du programme de privatisation grec.

Les entreprises françaises ne pouvaient pas rester à l’écart d’une telle aubaine. Nombreuses sont les firmes tricolores qui se sont portées candidates à la reprise d’entreprises publiques grecques, encouragées en cela par le président François Hollande, au nom de la « solidarité » des Français avec les souffrances du peuple grec…

C’est ainsi qu’Alstom a fait acte de candidature au rachat de Rosco, entreprise de matériel ferroviaire, tandis que la SNCF est retenue parmi les trois repreneurs potentiels de TrainOSE, la société de transport ferroviaire (la décision est attendue pour 2015) [5].

Le géant du BTP Vinci figure parmi les candidats à la reprise des aéroports régionaux grecs, mais s’est vu préférer un consortium germano-grec. Le groupe pourrait se rattraper avec l’aéroport d’Athènes ou l’autoroute Egniata, dans le Nord de la Grèce. La Poste est également citée parmi les repreneurs potentiels de son homologue grecque, pendant que BNP Paribas et le Crédit agricole conseillent l’agence chargée des privatisations… [6]

Grâce aux mobilisations, l’eau demeure un service public

Paradoxalement, les entreprises publiques françaises apparaissent au premier rang lorsqu’il s’agit de privatiser à l’étranger. EDF a ainsi manifesté publiquement son intérêt pour le rachat de l’entreprise publique de production d’électricité DEI. La firme française s’intéresserait particulièrement aux actifs et à l’expertise de DEI dans le domaine du lignite, cette forme particulièrement polluante du charbon qu’EDF souhaite également développer en Serbie (lire notre article).

Peu importe que les salariés de DEI aient organisé une grande grève en juillet dernier pour protester contre la privatisation de leur entreprise [7] : EDF fait valoir qu’en tant qu’entreprise publique, elle est peut-être la seule en Europe à ne pas avoir peur du pouvoir des syndicats [8]. Les enchères sont attendues en 2015.

Le cas le plus emblématique reste celui de Suez environnement, auquel l’Observatoire des multinationales a consacré une enquête approfondie. L’entreprise française s’est positionnée pour acquérir les services publics de l’eau d’Athènes et de Thessalonique à des conditions particulièrement avantageuses, alors que ces services sont en bonne santé financière et ne paraissent pas avoir besoin d’investissements.

Les obstacles à la privatisation se sont accumulés. À Thessalonique, les partisans du service public ont organisé en mai 2014 un référendum populaire : 98% des votants se sont prononcé contre la privatisation de l’eau. Quelques semaines plus tard, la Cour suprême grecque a rendu un arrêt déclarant inconstitutionnelle la privatisation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, cela portant atteinte aux obligations de l’État en matière de protection de la santé des citoyens. Dans son rapport de décembre 2014, Taiped ne mentionne plus ces deux entreprises dans la liste des entités à privatiser.

Ruée de capitaux chinois, russes, azéris…

Le programme de privatisations est parfois présenté comme une ruée sur les actifs bon marché, attirant des investisseurs de divers horizons, et notamment de l’Est. Outre le tourisme, l’autre grand projet économique sur lequel parient les technocrates est celui de faire de la Grèce un « hub », une porte d’entrée vers l’Europe depuis l’Asie. D’où l’importance du secteur des transports dans la liste des biens à privatiser.

Du fait d’une culture orthodoxe partagée et de la stratégie d’influence du Kremlin, les entreprises russes se sont montrées particulièrement actives. Gazprom a longtemps été le repreneur pressenti de l’entreprise gazière Depa, avant de retirer sa candidature. L’entreprise ferroviaire publique russe RZD s’intéresse aux chemins de fer grecs, ainsi qu’au port de Thessalonique. Mais ces velléités pourraient bien se trouver entravées par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales.

Côté Chinois, des investisseurs sont impliqués dans le projet de développement immobilier d’Hellenikon, l’ancien aéroport d’Athènes, qui deviendra le plus important projet urbain d’Europe, sur 620 hectares, si la résistance citoyenne ne parvient pas à préserver cet espace. D’autres s’intéressent à l’aéroport international actuel. L’entreprise Cosco a signé en 2009 un bail pour rénover et gérer une partie du port du Pirée, le plus important de Grèce ; elle est aujourd’hui candidate à son rachat pur et simple.

Ses concurrents sont américain, néerlandais et philippin [9]. Plus inattendu, le rachat de l’entreprise de transport de gaz Defsa par une entreprise pétrolière et gazi

Lire la suite

jeudi, 29 janvier 2015 | Lien permanent

Morceaux de viande débaptisés, un signe de déculturation

Onglet-de-veau.jpg

Morceaux de viande débaptisés, un signe de déculturation
 
par Gabriel Robin

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Bavette, araignée, onglet, flanchet, aiguillette, baronne, entrecôte, tournedos de filet, collier et autres macreuses ne seront bientôt plus présents sur les étals des supermarchés.

Bavette, araignée, onglet, flanchet, aiguillette, baronne, entrecôte, tournedos de filet, collier et autres macreuses ne seront bientôt plus présents sur les étals des supermarchés. Ces noms qui stimulent l’imagination des plus gourmands, et m’ont fasciné étant enfant, doivent disparaître, sacrifiés au grand dieu de la consommation rapide, au dieu « déculturation ».

Depuis le 13 décembre, les rayons boucherie des grandes surfaces désignent les morceaux de viande par des étoiles, de trois étoiles pour les « meilleurs morceaux » à une étoile pour les plus communs, ainsi que les mentions « à rôtir », « à griller », « à mijoter ». Les grandes chaînes de distribution agroalimentaire subodorent-elles que les Français sont incultes et incapables de comprendre la merveille du champ lexical boucher ? De la même façon, un morceau de viande à pot-au-feu n’est pas ordinaire ou commun, il doit simplement être préparé différemment. Moins goûteux grillé qu’une bavette, une queue de bœuf peut être magnifiée par une cuisson longue en bouillon et mériter ces grotesques « trois étoiles ».

Ce nouvel étiquetage des viandes est un appauvrissement supplémentaire de notre riche culture et détruit un peu plus notre langage. Bientôt, devrions-nous rebaptiser les fromages en « pâtes dures », « pâtes molles » ou « fromages frais », sans considération pour les terroirs de Camembert, Roquefort ou Comté ? Et puis, dans cet élan de révolution aculturelle, pourquoi ne pas renommer Paris en « Capitale » et France en « Hexagone », afin d’oublier définitivement nos origines ? Pourquoi distinguer les viandes, après tout regardons le plus grand dénominateur commun plutôt que le plus petit discriminant. Il en est ainsi de l’homme : plus de Français, plus de Chinois, plus d’Italiens, mais des animaux à deux bras et deux jambes possédant en commun la faculté de dépenser leur argent.

L’idéologie qui sous-tend cet oubli de notre patrimoine lexical est la même que celle qui préside à l’avènement de la théorie du genre : l’indifférenciation et la déculturation. Toujours moins d’aspérités pour toujours plus d’uniformisation, toujours moins de complexité pour plus de « praticité ». Surtout, moins de mystère, moins de sensible. Il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour se souvenir que l’onglet correspond à chacun des deux piliers du diaphragme, une pièce noble à longues fibres qu’on trouvait dans le temps plus facilement chez les tripiers que chez les bouchers, mais n’est-ce pas cela qui en fait le charme ?

Résister à l’américanisation et au monde marchand, c’est d’abord refuser la novlangue, c’est réclamer que les morceaux de viande soient appelés par leurs beaux noms traditionnels. Nous ne serons pas des morceaux d’hommes « à consommer », « à délocaliser » ou « à déraciner ».

Lire la suite

dimanche, 28 décembre 2014 | Lien permanent

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8