Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Malthus

Du retour de Malthus et du devoir de dépeuplement

472px-Thomas_Robert_Malthus.jpg

Du retour de Malthus et du devoir de dépeuplement

par Nicolas Bonnal

Marx a écrit de nombreux textes contre Malthus. Il sentait que la tendance lourde ou finale serait au malthusianisme qui est le propre des élites anglo-saxonnes (normandes plutôt). Ces élites éternellement sans pitié ont dépeuplé l’Ecosse, l’Irlande et aussi le pays de Galles, dépeuplé par les guerres et le charbon, et où fut tourné l’effrayant Prisonnier. Puis elles ont créé une Amérique vide de rares colons où furent massacrés les indiens et exploités les esclaves africains. L’explosion démographique européenne et le capitalisme industriel peuplèrent cette Amérique, mais le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie restèrent vides ; on sait que ces médiocres dominions appliquent à la lettre la dictature sanitaire, avec une conscience que seule peut leur envier la France à Macron ou l’Allemagne de Merkel, qui applique le plan Morgenthau presque à la lettre.

Marx explique surtout que pour Malthus il faut rendre la population surnuméraire. Elle ne l’est pas au départ, mais elle le devient. On fabrique un être humain bon à rien dans les mégalopoles et puis on le lui reproche ensuite. Nous sommes de trop et pour être de trop – et donc « exterminables » – il faut être sans travail, ce qui arrive partout maintenant. Complexé ou abruti, le surnuméraire humain se laisse effacer.

Woody_et_les_Robots.jpg

Comme je l’ai expliqué dans mon texte sur le Reset, nous avons été conditionnés par le cinéma pour crever, et ce depuis un demi-siècle.  Nous vivons une époque formidable qui relève en effet des bonnes dystopies des années 70. Je recommanderais ironiquement « Woody et les robots (Sleeper) »… En voyage dans les années 2200 dans une société néototalitaire, notre bon Woody trouve qu’elle ressemble à sa bonne vieille Californie sociétale. On n’y a aucune liberté, on n’y fait plus l’amour ni l’humour… Quant à ce qu’on y mange… On n’y voit pas d’enfants. On n’en voit jamais dans les films dystopiques. Car à quoi serviraient-ils en effet sinon à être mangés ? Kronos le mangeur d’enfants rime avec chronos le temps qui passe.

L’addiction technologique, les news, la théorie du genre, les migrations impromptues, le pullulement législateur (relisez Lao Tsé), l’ineptie fiscalité, le féminisme ultra, les éoliennes, la dinguerie écolo ou la mode hyper-végétarienne ont un seul but : la réduction du stock humain jugé pléthorique. Mais tout cela reste timide à côté du moyen définitif employé par nos grands-argentiers et usuriers : l’argent. 

Rien de neuf depuis Marx et Malthus, dira-t-on. 

Le coût de la vie devient fou en Occident et il est nié par les instituts de statistiques ; on sait évidemment pourquoi. Car la folie haussière voulue par les banquiers centraux et leurs séides a un effet collatéral – une conséquence objective bien visible: le dépeuplement. Il est trop cher de faire des enfants, de les élever, de les mettre au monde au sens noble du terme.

Mon ami Hervé avait traduit pour lesakerfrancophone.fr un texte étonnant de l’économiste hérétique Chris Hamilton. Et lui donne une info que taisait Michael Snyder dans ses chroniques sur les US décatis : la belle chute démographique.

2012-10-09-total_fertility_rate2-thumb.jpg

Et cela donne:

« De 2007 à 2018, les naissances aux États-Unis ont diminué de 470 000 sur une base annuelle, soit une baisse de 11 %. Le taux de fécondité aux États-Unis a également baissé, passant de 2,12 à 1,72 naissances, soit une baisse de 18 % (2,1 naissances chez les femmes en âge de procréer est considéré comme une croissance zéro). Cela s’est traduit par 4,5 millions de naissances nettes de moins aux États-Unis depuis 2007 que ce que le recensement avait estimé en 2000 et à nouveau en 2008. C’est plus d’une année entière de naissances qui n’ont jamais eu lieu. »

Chris donne les conséquences de cet effondrement forcé de la natalité :

« La forte baisse des naissances, par rapport à la hausse anticipée, et le ralentissement de l’immigration anticipée ont eu pour conséquence que le recensement a revu à la baisse la croissance de la population américaine jusqu’en 2050 de plus de 50 millions de personnes. »

Les détails arrivent chez notre économiste et accrochez-vous ? car ils sont effrayants et concernent toutes les races (même les gilets jaunes ?)…

« Le déclin des naissances aux États-Unis a été particulièrement marqué chez les personnes ayant les revenus et les actifs les plus faibles. De 2007 à 2016, les taux de fécondité des Amérindiens sont passés de 1,62 à 1,23. Le taux de natalité hispanique est passé de 2,85 à seulement 2,1. Le taux de natalité des Noirs est passé de 2,15 à environ 1,9 et celui des Blancs de 1,95 à 1,72 (mise à jour avec le rapport national des statistiques de l’état civil jusqu’en 2017 … Le taux de natalité des Hispaniques est tombé sous le seuil de remplacement à 2,006, celui des Noirs à 1,824 et celui des Blancs à 1,667). Encore une fois, ces taux de natalité ne sont valables que jusqu’en 2016, les baisses en 2017 et 2018 sont importantes et s’accélèrent. »

La natalité baisse ou s’effondre en Grèce en en France, en Espagne, en Italie, etc. Idem en Amérique du sud ou en Asie où le coût de la vie est prohibitif.

Hamilton explique la conspiration des Harpagon pour nous faire disparaître :

« La raison de la baisse rapide des taux de natalité depuis 2007 aux États-Unis et dans la plupart des pays du monde semble être les programmes actuels de ZIRP, les faibles taux d’intérêt et les programmes d’assouplissement quantitatif qui ont pour effet de gonfler les prix des actifs. »

fertility-rates-middle-east1.png

Observation-clé de notre hérétique :

« La majorité des actifs sont détenus par de grandes institutions et par des populations qui ne sont plus en âge de procréer. Ces politiques se traduisent par une hausse des prix des actifs beaucoup plus rapide que celle des revenus. Par exemple, les éléments non discrétionnaires comme la maison ; le loyer ; l’éducation ; les soins de santé ; les assurances ; la garde d’enfants, etc. augmentent en flèche par rapport aux salaires. »

A moins de bosser dans le foot ou comme gardiens-cadres-supérieurs du camp électronique-GAFA, les jeunes adultes sont sacrifiés, on le voit autour de nous.Serveur dans un café paumé ou ingénieur sous-payé dans une métropole surpeuplée ; je connais personnellement des dizaines de cas, tous d’anciens étudiants du reste. 

Hamilton écrit :

« Pour les jeunes adultes, cela signifie qu’ils comptent beaucoup plus sur l’endettement pour s’instruire et qu’une proportion beaucoup plus grande de leur revenu subséquent est consacrée au service de cette dette. Il en résulte aussi une plus grande dépendance des jeunes adultes à l’égard de l’endettement pour acheter une maison ou une plus grande partie de leur revenu pour payer leur loyer, fournir des soins de santé, s’assurer ou s’occuper de leurs enfants (puisque les deux parents travaillent généralement à temps plein). »

On liquide les stocks de population pauvre :

« Le résultat net de ces politiques du gouvernement fédéral et de la banque centrale visant à stimuler le marché boursier, le prix des maisons et l’effondrement des intérêts payés sur l’épargne est l’effondrement des taux de natalité et du total des naissances. Cela diminue la demande actuelle et future et la qualité de vie des jeunes, des pauvres, surtout des non-Blancs, ce qui représente peut-être le plus grand transfert de richesse que l’humanité ait connu. »

luna-le-premier-robot-domestique-abordable_c0164075565d2a43828423cdb8591d2bfc3bb01d.jpg

Le robot remplacera le philippin. La bourse monte comme ça, miraculeusement, indépendamment du chiffre d’affaires et des perspectives macroéconomiques. Les banques centrales suffisent à rassurer les marchés par leur comportement saligaud. Le super-Mario a bien mérité de son employeur Goldman Sachs. Par contre, si le marché n’a plus besoin de notre consommation, mais seulement de notre disparition ou de notre remplacement, faisons notre prière…

Et Chris de conclure pour nous éclairer :

« Ainsi, les États-Unis continuent le débat ridicule sur le « Mur de Trump » et les naissances internationales continuent de s’effondrer de Chine en Russie, en Europe, au Japon, en Corée du Sud, etc. Le coupable de la décélération des naissances est la « médecine » de la banque centrale et du gouvernement fédéral pour gaver le prix des actifs, détruisant l’avenir pour faciliter la vie des riches et des personnes âgées. Il en résulte un effondrement des taux de fécondité dans le monde entier […] ce qui fait que les gains financiers sont transférés à une minorité décroissante de détenteurs d’actifs et les pertes aux jeunes, aux pauvres et à ceux qui ont peu ou pas de biens. »

1290889226.jpg

C’est Gilles Chatelet que j’ai évoqué ici qui mêlait Hermès (la duperie de la communication typique de notre monde néototalitaire) et le vieux scélérat anglican. Car comme on citait Malthus et son irréprochable et inusable essai sur les populations :

« Un homme qui est né dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses  parents la subsistance qu’il peut justement leur demander et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit à la plus petite portion de nourriture et, en fait, il est de trop. Au grand banquet de la Nature, il n’a pas de couvert pour lui. »

Très juste donc, grand maître et inspirateur de nos socialos-néo-libéraux. A ceci près qu’aujourd’hui, non content d’interdire la table aux pauvres, on vire de table une partie de ceux qui étaient déjà assis. C’est même pour cela qu’on nous demande de voter… on verra si les exterminés réagiront…

Rappelons que les Harpagon qui dirigent le monde, les décisionnaires donc, sont des nonagénaires génocidaires. On a la famille d’Angleterre, le prince Charles, Schwab, Rockefeller, Soros, Rothschild, Gates (qui a 66 ans mais en paraît le double), des poignées de faces hideuses effritées qui n’ont qu’une seule obsession : liquider la jeunesse et dépeupler à coups de vaccins ou de privations.

 

Lire la suite

jeudi, 13 mai 2021 | Lien permanent

La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste

cb2eaa28467e320a6945a85f98cefbbf.jpg

La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste

Par Alexander Markovics

Cher Iurie, cher Peter, chers organisateurs !

Les mesures hypothétiques visant à éliminer 350.000 personnes par jour, 127,5 millions de personnes par an et 1,28 milliard de personnes par décennie sont proposées par certains partisans radicaux de la dépopulation tels que le célèbre océanographe français Jacques-Yves Cousteau. Pour garantir ce que l'on appelle le "développement durable", la réduction de l'humanité à une population mondiale totale de 500 millions d'êtres humains au maximum sur la planète nécessiterait au moins 50 ans. En novembre 1991, lorsqu'il a donné cette interview, les mesures visant à réduire la population étaient, entre autres, l'avortement et la stérilisation forcée.

Ce qui ressemble à un plan absolument satanique n'est pas quelque chose d'extraordinaire dans l'histoire de l'humanité, mais seulement la conclusion radicale de la biopolitique moderne, le type de politique qui décide de la vie et de la mort. Dans la Grèce antique, le contrôle de la population était une mesure destinée au bien commun, par exemple dans les écrits de Platon, afin de prévenir le manque de main-d'œuvre, mais aussi d'empêcher le déclenchement d'une guerre en cas de surpopulation évidente. Dans la réalité postmoderne du 21ème siècle, le contrôle de la population, et donc la dépopulation par divers moyens, est présenté comme une solution aux apocalypses prétendument causées par l'homme, telles que le changement climatique et la surpopulation. En réalité, il s'agit d'un moyen d'exercer un contrôle plus direct et totalitaire sur les peuples du monde. Les grandes conspirations de notre époque tournent autour de ce sujet - il suffit de penser à la panique suscitée par le COV ID 19 et aux effets négatifs sur la fertilité que le vaccin COVI D a eus sur les populations du monde entier. Bien sûr, cette myriade de crises - changement climatique, pandémies et bien d'autres - n'existe que dans la propagande mondialiste et dans la panique créée par les médias d'État et les ONG. Néanmoins, il s'agit d'une hyperréalité existante, comme le dirait Jean Baudrillard, mise en scène par les médias et dans les discussions publiques, et dont nous devons assumer les conséquences.

World_population_growth,_1700-2100,_2022_revision.png

Avec le début de l'ère moderne, les statistiques, la technocratie et les théories modernistes sur l'eugénisme dans le cadre de l'État libéral, le soi-disant danger de surpopulation est devenu un sujet omniprésent, que la population mondiale soit d'environ 1 milliard au début du 19ème siècle ou de plus de 8 milliards à l'heure actuelle. D'innombrables fois, la limite perçue de la croissance a été atteinte, mais l'effondrement social annoncé ne s'est pas produit comme prévu.

Depuis l'avènement de la modernité, l'idée de réduction/contrôle de la population fait partie de la pensée bourgeoise. En tant qu'élément de la biopolitique, l'idéologie de la réduction de la population proclame, d'un point de vue apparemment humaniste, que nous vivons dans un monde où les ressources alimentaires sont limitées en raison des "limites de la croissance" (proclamées par l'organisation mondialiste du Club de Rome en 1972), alors que la reproduction humaine est tout simplement infinie et menace de nous conduire à un désastre humanitaire. En conséquence, les humains sont toujours divisés entre la meilleure partie de l'humanité (Golden Billion, Master race, etc.) et les "mangeurs inutiles" qui doivent être réduits. Mais quand ce genre de raisonnement a-t-il commencé ?

Article_The limits_0.jpg

7b2ab69c85a0e2e997b2c245622d93e2.jpg

91TtBpVKVNL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg

L'économiste britannique et prêtre anglican Thomas Robert Malthus a proclamé dans son livre An essay on the principle of population en 1798, que la production alimentaire ne peut en aucun cas suivre la reproduction des classes inférieures. Par conséquent, poursuit Malthus, les autorités doivent freiner la croissance démographique des classes pauvres afin de ne pas mettre en péril l'amélioration de l'humanité et d'éviter une catastrophe humanitaire. Ce qui est particulièrement néfaste dans son argumentation, c'est le fait que Malthus réfute la possibilité de politiques sociales ou de solidarité comme solution au problème, car il estime que ces mesures ne feraient qu'accélérer le problème qu'il voit dans la reproduction des classes inférieures. Bien entendu, la motivation derrière le pamphlet de Malthus était d'abolir les premières lois sur la sécurité sociale dans l'Angleterre moderne et d'empêcher la redistribution des fonds de la riche bourgeoisie et de l'aristocratie vers les pauvres. Bien que prêtre anglican, Malthus a rejeté le commandement de Dieu "soyez féconds et multipliez-vous", au lieu de quoi il a prêché un évangile diabolique perclus d'inhumanité. Alors que les pauvres étaient déclarés "mangeurs inutiles" et obstacles au développement de l'humanité, l'élite prétendument bourgeoise était considérée comme apte à la reproduction.

dd785b3c2b80df305d540b0d85fd605d.jpg

C'est pourquoi les travaux de Malthus, bien que scientifiquement et philosophiquement imparfaits - même Karl Marx a pu prouver la fausseté systématique de son argumentation - ont été utilisés par l'élite britannique pour justifier la poursuite de l'exploitation et, par conséquent, le contrôle des classes inférieures. Avec l'avènement du darwinisme social sous la plume d'Herbert Spencer, un racisme biologique a été introduit dans les mesures de contrôle de la population, ce qui a abouti à l'extermination des "races et peuples inférieurs", non seulement dans les politiques coloniales libérales, mais surtout dans les génocides fascistes et nationaux-socialistes. Même des gouvernements prétendument sociaux-démocrates comme celui de la Suède ont appelé à la stérilisation des personnes jugées inaptes à la vie par l'État, comme les handicapés mentaux.

skynews-london-uk_6130198.jpg

Après la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie de réduction de la population, aujourd'hui appelée "néo-malthusianisme", a connu un renouveau surprenant à la suite de la crise énergétique et des prétendues "limites de la croissance" déclarées par le groupe de réflexion mondialiste du Club de Rome. Si les prophéties apocalyptiques de ce club mondialiste ne se sont pas réalisées, son idéologie, elle, s'est concrétisée. Sa métamorphose la plus récente, sous la forme de la rébellion "The Last Generation/Extinction Rebellion", appelle à un monde sans enfants pour sauver notre mère la Terre.

sensouniverso.png

L'inspiration de ces mesures remonte au philosophe sud-africain David Benatar. Benatar soutenait, d'un point de vue athée-matérialiste, que les moments agréables de la vie sont inférieurs à l'ensemble des souffrances. Au lieu de considérer la vie humaine comme l'imitation de Jésus-Christ, ce qui comprend la souffrance, la crucifixion et la résurrection, David Benatar a plaidé pour un monde athée qui consiste uniquement en un hédonisme sans responsabilité, ce qui est fondamentalement un culte de la mort.

L'ordre mondial libéral d'aujourd'hui en Occident ressemble de plus en plus à un culte de la mort induisant la peur. Alors que les nouvelles choses brillantes et l'hédonisme démoniaque pour les masses existent toujours, même dans le cadre de la Grande Réinitialisation, les masses occidentales subissent de plus en plus un lavage de cerveau dans ce qu'on appelle le "développement durable", qui tente de stabiliser les sociétés consuméristes occidentales et d'empêcher la poursuite de la croissance économique du Sud global afin de préserver l'hégémonie occidentale. L'eugénisme pour la classe supérieure, quant à lui, est désormais propagé par les idées du transhumanisme. En ne faisant qu'un avec la machine, l'homme veut vivre éternellement. Bien sûr, le transhumanisme n'a pas encore tenu ses promesses et n'a réussi qu'à rendre l'homme plus semblable à une machine, sans lui donner la vie éternelle. On peut donc le considérer comme l'un des miracles noirs de la postmodernité.

Il est intéressant de noter qu'il existe également un plan de dépopulation différent, élaboré par des militants écologistes radicaux tels que Penti Linkola et Theodor Kaczynski. Tous deux veulent détruire la civilisation technologique afin de détruire la société technogène, ce que Heidegger a appelé le Ge-Stell et le processus de mondialisation. Alors que les mondialistes appellent à la préservation des élites occidentales et à la liquidation des masses, en particulier dans le Sud, Evgeny Nechkasov propose de liquider le "milliard d'or" composé des Soros, Musk, Rockefeller, Kurzweil et autres membres de ce troupeau de même acabit. Allant de pair avec la renaissance du traditionalisme et la fin de la société urbaine, cette proposition païenne prévoit la multiplication des traditionalistes, alors qu'elle plaide pour le dépeuplement de la partie mondialiste de l'humanité.

En conclusion, deux approches de la réduction de la population existent dans le discours occidental : la proposition mondialiste, qui veut tuer les "mangeurs inutiles", et l'approche militante, païenne et traditionaliste, qui veut liquider les mondialistes en tant que sous-hommes supposés réels.

Heureusement, toutes les civilisations en dehors de l'Occident commencent à se débarrasser des chaînes du mondialisme et, par conséquent, l'idéologie de la dépopulation perd du terrain chaque jour qui passe. Les révoltes anti-françaises réussies en Afrique et la saignée blanche de l'OTAN en Ukraine rendent le triomphe de l'idéologie de la dépopulation et du néo-malthusianisme en dehors de l'Occident de moins en moins probable chaque jour. Mais bien sûr, le danger est toujours présent, en particulier pour nous qui vivons à l'intérieur de l'Occident, soit dans le noyau impérial, soit dans la semi-périphérie. C'est pourquoi le Grand Réveil des peuples européens et la fin du mondialisme sont les conditions préalables nécessaires pour mettre fin à cette idéologie satanique.

Bien entendu, mettre fin au mondialisme en Europe doit se faire de manière chrétienne. Si nous combattons le mal par le mal, nous devenons nous-mêmes possédés par le diable. C'est pourquoi nous devons entamer une révolution métapolitique qui nous ramène à la tradition chrétienne, renverser le pouvoir mondialiste et traduire les mondialistes en justice. En fin de compte, cela signifie qu'il faut mettre fin à toute idée de dépopulation et suivre la parole de Dieu : Soyez féconds et multipliez-vous.

Lire la suite

lundi, 25 septembre 2023 | Lien permanent

It’s Population, Stupid: Gunnar Heinsohn’s Söhne & Weltmacht

Demograf-Prof-Gunnar-Heinsohn-bei-der-H-8.jpg

It’s Population, Stupid:
Gunnar Heinsohn’s Söhne & Weltmacht

Gunnar Heinsohn
Söhne und Weltmacht: Terror im Aufstieg und Fall der Nationen
Zürich, Switzerland: Orell Füssli Verlag, 2020 (2003)

41v2Fuirz6L.jpgRobert Malthus’s essay on population growth is widely known and widely refuted, mostly by commentators who have not read it. In his Essay on the Principle of Population, Malthus argued that population growth undermined the achievements which technology had brought and was bringing to human society and ironically had first made that population growth possible. Populations, he wrote, increased faster than the rate of increase in food production necessary to keep pace with the demand for more food. According to Malthus, this discrepancy between supply and demand would lead inevitably to a decline in living standards and to famine. That Malthus’s prediction proved (broadly) not to be the case in the nineteenth and twentieth centuries is largely due to the fact that human societies have vastly improved agricultural efficiency and available agricultural land far in excess of the slow growth in food production which Malthus had projected. This improvement in food production to meet the demands of growing populations could only be achieved, and was only achieved, by improved logistics, improved science, and exploiting nature — not only more efficiently, but also more extensively. The fear of famine and outbreaks of famine have continued down to the present day, however, and although Malthus is officially repudiated, his ghost has not been lain to rest. The burden put upon nature incurred by meeting the challenge of the appetites of the human population increase continues to this day. Has Malthus been proved entirely wrong, and is his thesis applicable in relation to challenges other than that of famine?

Söhne und Weltmacht by Gunnar Heinsohn, professor at the University of Bremen, is written in the Malthusian tradition of seeking in demographics the key to understanding social and political challenges. It is the principal argument of Söhne und Weltmacht that it is neither a struggle for resources, nor of religion, nor a conspiracy, that is the principal driving force of terror and war, but rather a surplus of young men who, by virtue of a demographic spike, are too many competing for too few positions in their own communities.

More exactly, according to Heinsohn, it is a diminished opportunity to obtain “property benefit” (Eigentumsprämie), a key term in Heinsohn’s argument. This book is Walt Whitman’s cry of “Go West, young man!” with a vengeance. A society whose population increase, or more exactly, increase in young men, cannot be met by a commensurate increase in opportunities for those young men to thrive by obtaining property benefits and social standing, is the major trigger of terrorism, war, colonialism, and mass emigration. This is a startling thesis, but it is argued cogently and with abundant recourse to evidence. Indeed, Heinsohn’s work abounds with references, citations, and graphs and tables to support the main thesis.

Here is one historical case which Heinsohn examines: Nepal. How could it be, he asks, that Nepal changed almost overnight from a happy hippy Mecca, where the stardust children of the West sought enlightenment and inspiration in the 1960s and 1970s, into a land racked by civil war, strife and terrorism in the 1990s? What was the cause of the Maoist rebellion? Standards of living? The oppression and solidification of the proletariat, in accordance with Marxist theory? The desperation of famine, in accordance with Malthusian theory? None of that. The people were not starving and living standards were in fact rising. The population was not desperate or threatened from outside. Journalists speculated on Chinese influence undermining the small land by infiltrating it with Maoist revolutionary theory. Heinsohn comments on the theory of Maoist subversion laconically:

If Bakunin’s work had been widely read in Nepal instead of Mao’s, the media might be reporting about anarchists against the police instead of Maoists against the police. Young people will always find something. Irony to one side, the killers took great chunks out of their differentiated convictions. They not only attacked feudalists and fascists but the national Marxist-Leninist movement as well as the united Marxist-Leninists and finally, the Indian army. (p. 105)

LP_Desktop_Soehne_und_Weltmacht_131437.jpg

The real reason for the upsurge in conflict is clear to Heinsohn:

Rising from 8.5 to 26 million, the population tripled from 1950 to 2005. In 1995 and 2000 the children bulge was at 41%. With over 4000 deaths between November 2001 and January 2003 talks over a ceasefire between the authorities and the insurgents began. Were the talks to collapse, so the Minister of Culture Kuber Prasad Scharma at the end of May 2003, the country would be facing “Cambodian relations” viz. genocide. Peace was finally concluded on November 21st, 2006. The conflict had cost near to 18,000 lives.

Then Heinsohn throws in his final comment, the fact which for him is decisive and not brought into calculations of war and peace: namely, the falling birth rate. “From 6 children per woman between 1950 and 1985, the birth rate had fallen to under two by 2020.” (pp 105-106).

What is the “children bulge” referred to here? Heinsohn has much to say about what he calls demographic “bulges”: youth bulge, baby bulge, children bulge. A bulge refers simply to a disproportionate dominance by one age group in a nation’s or group’s demographic structure. A youth bulge is defined by this writer as follows:

The existence of a youth bulge results from the places which are becoming available to the number of places which sons who are becoming adults demand.” (p. 55) It is the existence of a baby bulge becoming a youth bulge (a baby bulge does not necessarily become a youth bulge if there is a high infant mortality rate) which is the prime course, Heinsohn argues, of “migration, crime, mass flight, prostitution, forced labor, murder, gang crime, terror, putsches, revolutions, civil war, expulsions of groups, genocide. . . As a rule of thumb: nations with 30 to 50% of their populations under 15 years of age will be experiencing one or more of these. (p. 115)

The Biblical tale of Cain and Able is, for Heinsohn, a fable that tells the story of a fundamental truth. Two brothers competing for one position, one recognition, one property benefit, must emigrate, colonize or kill one another.

Heinsohn also refers to what he calls the Kriegsindex (war index). This is the yardstick he has devised to measure the military potential of a group in terms of its manpower by comparing the number of 55 to 59 year-olds to the number of youths between 15 and 19 in the studied group. If the number of 15-19 year-olds is higher than the number of 55-59 year-olds, the war index is positive, and negative in the reverse case. So if there are 1000 old people to 2000 youths, the war index is 2+. The US-Vietnam conflict cost nearly a million lives, of which an astonishing 95% were North Vietnamese, but the Vietnamese war index was 4 to the American 2. The North Vietnamese could afford their losses better than the Americans.

An objection can certainly be made that Heinsohn ignores the factor of technical superiority — possession of the atomic bomb, for example — to counteract or even nullify the war index factor. However, in the great majority of conflicts that have taken place since the Second World War, the superiority of military hardware does not seem to have played the decisive role which might be expected of it. As for atomic confrontation, the wars since the Second World War have been wars of proxy insofar as the nuclear powers were involved. Arguably, Israel is the one country that keeps numerically superior forces at bay by its possession of the technology to destroy entire nations, but it also has a high war index.

The objection can be made that in terms of conflicts between major powers, the war index factor may play a less considerable role. My impression is that Heinsohn indeed tends to gloss over facts and factors such as firepower superiority which might weigh against his principle theory of youth bulges and war. However, it is questionable how far even a nuclear deterrent can stop a human tidal wave which has reached a vastly disproportionate superiority in numbers. Was it not Mao Tse Tung who once callously remarked that in the event of nuclear war, China would win simply by virtue of its huge population? One of Heinsohn’s many statistics, extrapolated from data provided by the World Bank for 2020, is that the proportion of children under 15 years old from nations with a children bulge (30-50% of the population) in relation to children in the United States is 1.3 billion to 61 million.

We should, of course, be aware of statistics. Heinsohn offers his readers an abundance of them, but are they conclusive? It may be that hikes in the population are not the direct cause of the factors he describes, but bring about developments which trigger them. Yet even to admit that populations hikes are the indirect rather than direct cause of war and famine is still to admit that they play a decisive role, and to argue that the effect is indirect would be to qualify Heinsohn’s thesis without in any way refuting it.

LP_Desktop_Wettkampf_um_die_Klugen_131567.jpg

A further controversial argument of this book is that dictatorship and children bulges tend to accompany one another. Heinsohn notes that the Algerian military overruled unwelcome election results in 1991 at a time when the population had more than doubled, rising between 1960 and 1990 from 10 to 25 million. More people were killed in the course of internal conflict in Algeria between 1992 and 2002 (180,000) than in Arab-Israeli wars over the same period. (p. 116) Algeria used to record a birth rate of 6 to 8 children per mother; the birth rate has fallen in recent years to 3 children per mother. Heinsohn feels it unnecessary to point out that conflict has subsided in Algeria since the beginning of this century. The reader gets the point.

The core argument of the book is, therefore, that problems of war and famine are demographic — not climatic or economic in the traditional sense of rich and poor. It is certainly the case that the role of population is rarely treated earnestly by political and economic writers, professors, and journalists. This reviewer shares Heinsohn’s belief that exponential population growth lies behind many major global challenges, if not all of them, and the current system of ignoring population and seeking solutions to problems such as pollution in tackling secondary causes (e.g. global warming) is to evade the real challenge.

Heinsohn’s message about war can be summed up thus: “It’s population, stupid.”

A table on pages 120-127 highlights a remarkably regular congruence between nations where armed conflict dominates and/or the murder rate is higher than the global average, and nations with an above-average youth/children bulge. In fact, Heinsohn can find very few conflicts, widespread acts of terrorism, high crime rates, or acts of genocide which do not find their origin one way or another in the struggle of a youth bulge cohort to obtain their Eigentumsprämie.

This leads to the deeply pessimistic conclusion that populations without youth bulges — those either with declining birth rates or which achieve an equilibrium of births to deaths, a picture of stability — will be considerably more pacifistic than societies with a youth bulge, but such societies are victims waiting to be discovered. History would seem to bear this out: Societies with stable populations do seem to be more pacifistic than those with growing populations, and therefore more likely to fall victim to them. The Indians of the Caribbean falling victim to the Europeans or the Bushmen falling victim to the Bantu are obvious cases that come to mind. It seems to be that all human societies are condemned to take part in a sort of cradle race to outbreed and thereby dominate one another. Irish nationalists have long been aware of the population factor in overcoming Protestant and British rule and uniting Ireland, although they remain willfully ignorant of the cradle challenge Ireland is itself now facing from Black immigrants.

Söhne und Weltmacht may be criticized for being less than systematic in the development of its argument. The argument is based not so much on theory or a model of society as evidence. Historical cases accompanied by tables are presented to the reader and thereafter evidence is cited to show the validity of the argument, but the theory is not examined in depth, nor are contrary interpretations of the cause of war and terrorism examined at all. Heinsohn is saying in effect that the “coincidence” of correlation between youth bulge and war is so overwhelming that it would be the onus of a skeptic to provide an alternative interpretation.

The evidence of what Heinsohn is claiming is plentiful and strong. The reader may be forgiven for wondering why the argument has not been put forward previously, or even debated previously, if it is all so obvious. Heinsohn says (and here we are with Malthus again) that in societies or countries with soaring birth rates, there will be too few prestigious positions (defined in terms of property right) to content aspiring male youth, too little opportunity to devote energy to worthwhile enterprises, there will be diminishing resources available to rising numbers of young men, and that will lead to internal conflict over the scarce resources or emigration or both. It is not that favorite explanation offered by NGO charities, a “poverty trap,” which triggers mass emigration.

Against the belief that low living standards are the prime force prompting conflict, Heinsohn notes that the standard of living of the Ivory Coast, for example, was rising before it entered into its main period of conflict — in fact, the standard of living actually declined as a result of civil war. Conflicts negatively affect standards of living, and it is not poverty alone which causes conflict, so Heinsohn. Conflict, he argues, is caused by rising expectations that cannot be met fast enough.

Heinsohn also looks at the expansion and global dominance of Europe from the fifteenth to the nineteenth century. When Europe’s expansion began at the very end of the fifteenth century, the population was, as a result of widespread pestilence, actually lower than it had been previously (60 million in 1500 compared to 90 million in 1340). What took place was not a simple increase in total population compared to the past, but a dramatic change in the median age of European populations. Large numbers of chil

Lire la suite

samedi, 14 mars 2020 | Lien permanent

Protection sociale et colonies de peuplement

4ab60ef93eac9a07e499ef34bbc77b95.jpg

 

Protection sociale et colonies de peuplement : la grande iniquité

 

L'occidentisme, selon Alexandre Zinoviev, est  «Un phénomène uni­que en son genre et exceptionnel dans l'histoire de l'humanité... Il n'y en aurait plus jamais dans l'avenir si, d'aventure, il se dégradait et quittait la scène historigue» (1). Or, des dizaines de millions d'étrangers vivent en occident stricto sensu sans s'y assimiler. On peut envisager que ces migrants deviennent majoritaires (2). Si tous les peuples sont capables de jouir des bienfaits matériels de l'occident, peu sont capables de créer eux-mêmes une civilisation de ce genre. D'autres peuples ont créé des civilisations de type différent. L'occident sera détruit par l'immigration.

 

La croissance de la population française : rappel historique

 

Les effets de l'augmentation de la population avaient éveillé l'intérêt du pasteur-économiste Malthus au XVIIIième  siècle, lorsque Benjamin Franklin décrivait les colonies anglaises où la population avait doublé en 25 ans (3). Le pasteur Malthus s interrogea sur l'équilibre entre population et ressources. Or, dans l'Europe du XIXième, l'équilibre fut trouvé. Comment ?

 

En France, selon l'historien Michel Morineau, l'accroissement démographique conduisit, jusqu'aux années 1840-1850, à un système d'ex­ploitation complexe destiné à élever les ressources au niveau des bouches à nourrir. A titre complémentaire, certaines catégories de la population en âge de travailler effectuaient des migrations temporaires ou se livraient à de nouvelles activités commerciales. En même temps, l'industrialisation, en tuant l'artisanat paysan, provoqua de partout la pauvreté. Celle-ci fut éliminée peu à peu par des activités de remplacement, à condition d'accepter le passage de la migration temporaire à la migration définitive. C'est dire que l'exode définitif des populations quittant la terre fut acquis parce qu'il existait des offres d'emplois en ville, avec un revenu, ou des terres vierges à mettre en valeur dans le monde. Rien de tel aujourd'hui. Les diasporas du monde entier bénéficient d'un revenu par l'intermédiaire de prestations sociales multiples, utilisent gratuitement les services collectifs, mais n'ont pas d'emplois durables car le problème actuel est d'ordre qualitatif : la technologie requiert des compétences précises en termes de métier et des qualités personnelles solides : claire compréhension d'une langue, des usages, des modes de raisonnement et des références culturelles.

 

L'existence de diasporas multiples a déjà engendré des problèmes qui comptent parmi les plus importants et les plus difficiles de notre époque. La contrainte incessante à l'immigration est une source de conflits permanents car elle ôte à la population autochtone l'espace dans lequel ses enfants auraient pu agir. Les Européens de vieille souche y voient une menace pour la vie et l'avenir de leur descendance.

 

La rupture du lien entre générations

 

Dans l'installation de colonies de peuplement, deux mouvements se superposent :

- Nombre d'immigrés viennent parce que leur pays ne leur donne pas une instruction solide ou n'offre pas assez de travail. D'aucuns affirment faussement qu'ils paieront les retraites des Français en phase de vieillissement de leur pyramide des âges. Mais les jeunes que les pays pauvres envoient le plus facilement en France sont les moins formés. Entretenus sans effort, ils subsistent massivement par le branchement sur les mécanismes d'assistance et de protection sociale. Ces immigrés sont inutilisables dans les conditions technologiques actuelles. Ils ne seront jamais en mesure de financer la retraite des Européens.

 

- Des jeunes immigrés sont éduqués dans leur pays puis viennent en France. C'est le drainage des cerveaux issus des pays pauvres, dans des conditions culturelles difficiles.

 

Les problèmes soulevés par ces diasporas sont multiples. Au niveau macroéconomique, le prix Nobel Maurice Allais les expose de la manière suivante : «C’est un fait que dans les différents pays le capital national reproductible est de l’ordre de quatre fois le revenu national. Il résulte de là que lorsqu'un travailleur immigré supplémentaire arrive, il faudra finalement pour réaliser les infrastructures nécessaires ( logements, hôpitaux, écoles, universités, infrastructures de toutes sortes, installations industrielles, etc.) une épargne supplémentaire égale à quatre fois le salaire annuel de ce travailleur. Si ce travailleur arrive avec sa femme et trois enfants, l'épargne supplémentaire nécessaire représentera suivant les cas dix à vingt fois le salaire annuel de ce travailleur, ce qui manifestement représente une charge très difficile à supporter» (4). Or, la part de l'épargne fixée par les investisseurs institutionnels (fonds de pension, fonds communs de placement, OPCVM) s'est presque partout très fortement accru. Il y a concentration de la gestion de l'épargne entre les mains de professionnels ouverts aux opportunités du marché global, qui placent en titres libellés en différentes monnaies. L'Etat n'est plus qu'un emprunteur parmi d'autres et, déjà sur-endetté par la politique des factions qui le contrôlent, se rabat sur l'épargne forcée, le pillage des classes moyennes versant un Tribut croissant en faveur du gouffre sans fonds de la protection sociale.

 

La seconde question clairement identifiable est celle de l'équité intergénérationnelle. L'équité, ou justice commutative, impose de faire en sorte que chacun reçoive en proportion de ce qu'il apporte. L'équité se préoccupe d'équivalence : il faut assurer un traitement équitable entre les générations. Or, les diasporas détruisent l'équi­té. Les diplômés originaires des pays en développement, souvent confrontés à des perspectives de gain médiocres dans leur pays, et à un environnement technologique limité, préfèrent s'installer en France, en sorte que «si nous parvenons à prendre ces jeunes aux sociétés qui les ont formés et envers lesquels ils ont des devoirs, nous commettons un véritable vol et nous privons le tiers monde de sa seule chance de développement» (5). L’investissement dans la jeune génération, consenti par leurs aînés, est perdu et la dette de ces étudiants à l'égard de leur pays n'est pas remboursée. Aux conséquences délétères pour le développement de ces régions s'ajoute l'injustice d'une dette non remboursée.

 

Recréer l’harmonie

 

Une solution alternative consiste, selon l'analyse de l'économiste J. Bichot, à stopper le nouveau commerce du bois d'ébène en explorant la piste suivante : «Ne donner à un diplômé d'un pays pauvre l'autorisation de venir exercer une activité professionnelle dans un pays riche que dans la mesure où, en sens inverse, un technicien du Nord irait exercer ses talents au Sud» (6). Il s'agit de respecter le principe d'un échange équitable : celui qui se rend utile a des droits, celui qui déçoit a des devoirs.

 

La contribution apportée par la France à l’instruction des ressortissants du monde entier est considérable, comme le montre toute visite des établissements d'enseignement. Cela est inique! Rien n'est comptabilisé ! La valeur de la formation dispensée aux étudiants étrangers devrait être facturée et, par un échange équitable, la "matière grise" importée de l'étranger serait payée.

 

Ce principe se substituerait à l'injustice actuelle où le plus grand nombre des diplômés appartenant aux multiples diasporas évite de rembourser les dettes dues à leur pays d'origine ; où les non qualifiés préfèrent vivre en France du RMI et de diverses prestations plutôt que de demeurer sans emploi dans leurs pays.

 

Erreur sur le coût du travail

 

Pour faire semblant de lutter contre le chômage, le premier ministre a proposé de réduire les charges sociales des entreprises et d'accroître, à la place, les prélèvements sur les revenus de la population. Mais, pour les entreprises dans leur ensemble, le coût du travail ne changera pas. Que les charges sociales soient payées sous la forme de cotisations ou sous la forme d'impôts sur les revenus des ménages (cas du Danemark par exemple ), les salariés demanderont une compensation à cette fiscalité par des salaires nets plus élevés. Le vrai problème est le coût global du travail (salaires plus charges) comparé à sa productivité. Or, les colonies de peuplement provoquent des distorsions sur les salaires de certaines activités et sur la productivité de nombreux secteurs. L'iniquité va consister à appauvrir l'ensemble de la population au profit des diasporas qui subsistent de notre subsistance.

 

Les hommes ne sont pas interchangeables, sauf dans les délires religieux, lorsque la race autoproclamée supérieure des bergers encadre le bétail, vaste masse d'impurs mêlés dans le pandémonium de toutes les nations dissoutes. Les tyrans capitalo-théocratiques de l'occidentisme méprisent les facteurs qualitatifs, les grâces spécifiques des peuples et des patries, comme des brutes pédophiles qui veulent les violer dans un fossé le sont aux minauderies des enfants. Mais c'est un suicide, car la culture professionnelle est un pilier fondamental de notre civilisation. Forgée au cours des siècles, elle permet à des millions d'individus d'exécuter correctement leur travail. Or, l'arrivée massive de diasporas du monde entier, qui en sont dépourvus, a entraîné une transformation de celle-ci. Une conséquence de cette inadéquation est la baisse des normes culturelles et professionnelles. Une autre est l'extension indéfinie du prélèvement obligatoire sur les revenus professionnels pour financer le niveau de vie des nouveaux occupants.

 

Questions annexes  

L'installation de colonies de peuplement pose enfin deux questions annexes qui ne sont pas sans importance.

- Mircea Eliade, grand spécialiste de l'histoire des religions, a décrit dans son Journal des Indes (7), la méthode préférée des Anglais. Ils payaient quelques voyous pour jeter un porc égorgé dans la cour d'une mosquée. Les musulmans lançaient des émeutes, de connivence avec la police anglaise qui intervenait seulement quand un Hindou prenait les armes pour se défendre. Les colonies de peuplement rendent peut-être des services auxquels un travailleur du monde de la technique ne pense pas...

- La société occidentale tend vers une société du crime (8) . Sous sa forme externe, le crime se présente comme mise à sac de la totalité de la planète. Alors, tout comme l'extinction des espèces ou la pollution généralisée du globe, la migration annoncée par Boumedienne est l'une des participations au crime, déguisée en vertu.

 

PONOCRATES.

 

(1) Alexandre ~INOVIEV : L'Occidentisme, Essai sur le triomphe d'une idéologie. Plon, 1995.

(2) Zinoviev fait dire à l'un de ses personnages littéraires : «Un jour, le muezzin criera "Allah akhbar!" du haut de la tour Eiffel».

(3) Au Canada français, la population était passée de 60.000 personnes en 1760 à 127.500 en 1790. En Nouvelle-Angleterre, aux mêmes dates, elle était estimée respectivement à 459.000 et 923.865 personnes. D'après Michel Morineau : Malthus au village. Dans : Pour une histoire économique vraie, PUL, 1985, pp.493-512.

(4) Maurice ALLAIS : L'Europe face à son avenir : que faire ?, R. Laffont/C. Juglar, 1991, p.99.

(5) Jacques BICHOT : Quelles retraites en l'an 2000 ? A.Colin, 1993, p.60.

(6) J. BICHOT : Ouvrage cité, p. 124.

(7) Mircea ELIADE : Journal des Indes, L'Herne, 1992, p.128.

(8) Christian CARLE : La société du crime. Les éditions de la passion, 1996.    

Lire la suite

vendredi, 26 octobre 2007 | Lien permanent

Sismondi and the Historicist School

Sismondi and the Historicist School

 
Ex: http://www.alainnet.org
 

There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families.

Margaret Thatcher, 1987[1]

sismondi.jpgBaroness Thatcher’s view of humanity as a sum of particles and atoms is in stark contrast with the sense of social solidarity expressed by the Chinese nurse attending a child pulled from the ruins of a school, after the 2008 Sichuan earthquake. While being interviewed by an American chain she was asked: - And what is your name? - My name is China.

Margaret Thatcher’s perception of mankind is a reflection of David Ricardo’s economic theory, which aspired to be an exact science and as such it has been applied in England since the Industrial Revolution and generally in the Anglo-Saxon world. Ricardo’s ideas blend well with the political model imposed in England, since the 1688 revolution. It is based on the social vision of John Locke, a Calvinist sociologist, with links to the slave traffic[2], who proclaimed that the object of every society is the protection of property, life and freedom.[3] This blend of ideas permeates the way social, political and economic issues are perceived in the Anglo-Saxon world until today.

The Anglo-Saxon perception, which regards its political theories as a science applicable everywhere, in all circumstances, had early contradictors. The first one to clearly state that economic and political behaviour rules could change according to circumstances was the English philosopher Edmund Burke[4]. In Germany and other European countries that kind of scepticism developed less abstract, less mechanic, more elastic, more organic ideas on political and economic issues, which were useful to work towards policy goals; goals which may differ according to national circumstances. Such an approach has multiple roots; one is romantic relativity, another is a dialectical interpretation of political issues and society, and finally the conviction that every social science must be based in a deep knowledge of historic evolution, which is the reason for it to be called the Historicist Economic School.

This school has been marginalized from the economic discussion since the Second World War, in favour of the Anglo-Saxon classic school, whose more radical actualization is the Neo-Liberal Chicago School. Recurrent crisis and the scandalous increase in wealth concentration caused by the Anglo-Saxon theories at universal scale have shown the dangers of its unfairness for political instability. That has awakened a new interest in the empirical approach of the historicist school, as an option.  The historicists approach is closer to human nature than Marxist traumatism and also has better success credentials on its application for economic development and equitable distribution of prosperity.   

The first one to use history to analyse the capitalist economic system emerged from the Industrial Revolution was Jean Charles Simonde de Sismondi. Since his first published work, A Picture of Tuscan Agriculture[5], his method was to research political history, government policies and economic behaviour, to find the links between stimulus and economic reactions. His conclusions were the first to show a divorce between the classic Anglo-Saxon school theories, of supposed universal validity, and real facts; between Ricardian abstractions and well-known economic practices.

Sismondi was already well known as a historian, when he wrote about political economy. He had by then a wide political and social knowledge and firsthand experience on economic affairs. As a young man he worked for a trading company in Lyon, then he visited England in the middle of the Industrial Revolution, later on he became agricultural producer in Pescia (Italy) and executive officer at the Chamber of Commerce in Geneva.

Those experiences gave him direct technical and practical knowledge on areas of basic importance in political economy. His historic vision included a documented perspective of the most important economic achievements in the Middle Ages: those of the Italian Republics. Those cities managed to uphold their independence and prosperity through the feudal age and monarchic absolutism, thanks to the military and political strength that came from their industrial and commercial wealth and their better distribution of profits among the citizens.

In 1919, with an acute perception of economics developed by the study of real facts and techniques born from experience, Sismondi presented his book New Principles of Political Economy[6]. It explained previous economic doctrines, analyzed different sources of wealth and the effect on them of the Industrial Revolution and finally the negative consequences of the already predominant David Ricardo’s doctrines. His new principles emerge as an alternative to the Anglo-Saxon model. His main novelty is that -contrary to prevalent Anglo-Saxon doctrine since Adam Smith- he advises political intervention as necessary to create equitable and organically stable national economies. Those national economies he already sees as a part of an integrated world, where the purpose of political action is not restricted to the creation of wealth, but to ensure a more equitable distribution, because shared wealth is needed for stable economic growth on a global dimension: “A universal sales volume increase can only result from universal prosperity” [7]

Sismondi as a socialist

Sismondi_-_Nouveaux_Principes_d’économie_politique.djvu.jpgSismondi is often listed as the first socialist philosopher, because he discerned the surplus value (mieux value) of salaried labour, because he spoke about class struggle and requested state intervention to protect workers, because he proposed a minimum wage, job security and workers protection through sickness and old age, and still other social measures. All of them are today part of a socialist platform, but he addressed even more modern concerns, like the way to fairly distribute the progress on science and technology, which tends to harm employment and job security and exclusively favours capital owners.

It is remarkable that the content of Sismondi’s New Principles of Political Economy has been systematically distorted by some writers, from Marx on. An example of such distortions is to say that Sismondi explains the recurrent systemic crisis of capitalism – that he noticed first - to under consumption. It is Marx and Lenin who believes it to be the cause. That mistake is found in publications devoted to him and we wonder how can it be so, because nowhere in his works does Sismondi attribute the systemic crisis to under consumption. Sismondi attributes it -very clearly- to an over production caused by the abundance of capital; he says so over and over. One old case of such mistake is that of the Polish socialist Henryk Grossman in his otherwise excellent book Simonde de Sismondi and his economic theories, where he states that Sismondi was the first economist to explain capitalism.[8]  In our days, we find shades of that mistake even in the well-written and documented book Sismondi, a precursor of Marx by Diego Guerrero[9].

It could be that such mistake originates from Sismondi’s remark that the lower the salaries, the bigger the difficulty to absorb over production, because the internal market shrinks. But it doesn’t mean that he attributes the periodic systemic crisis to under consumption, he is attributing them to the greedy short vision of those who for immediate gain avoid thinking about the middle term consequences; a logical behaviour, maybe, from following theories that justify individual greed. The mechanics of such crisis, as explained by Sismondi, is that in those countries where there is a coincidence of abundant capitals looking for placement, and a culture of obtaining profits at the expense of salaries –like in England- there is a tendency to overproduce and create gluts. It is an economic environment where wealth and misery coexist; the solution is to place surplus produce in foreign markets, which is the root cause of modern imperialism.

Another frequent mistake is to attribute a Malthus influence upon Sismondi, when in reality is just the opposite what happened. Sismondi was the first to contradict Malthus idea that population would overrun the means of production. Sismondi describes how much superior are the rates of reproduction in agriculture compared to human reproduction. He is also the first to notice the fact that human reproduction rate diminishes with the increase in instruction and prosperity. It is Malthus who later on shows to be influenced by Sismondi’s economic ideas.

Sismondi and the historicist school

When we take a closer look at Sismondi’s technique and the perspective of his economic analysis, we find that his organic approach, his perception and his proposals fit much better within the Historicist Economic School. Some knowledgeable economic researchers like Werner Stark and Henry William Spiegel even consider Sismondi to be one of its founding authors. He was the first one that regarded the Anglo-Saxon School axioms as simple political options and refused to consider a science those abstractions and automatic mechanisms; he even considered them a fraud.

sismondidds.JPGAs all the historicists, Sismondi objects that once applied to the real economy the Anglo-Saxon theories cause economic distortions and tend to concentrate wealth on an elite, at the expense of the rest of society. As them, he believes the social and economic cost of such unbalance to be immense, because its inherent unfairness causes contagious crisis that disrupts and sets back economic growth at both, national and international level. They all agree in the paramount importance of a closer balance in incomes, because as Sismondi said “ The salary given to a worker has the same effect as the seed entrusted to soil”[10] because “commercial wealth follows the increase of incomes”[11]. Sismondi objects Ricardo’s ideas because he says they deal with people as disposable parts, that Ricardo’s only concern is how to accumulate wealth and disregards the suffering caused by an unfair distribution, which he assumes that will automatically find a balance brought by the suffering itself.

Sismondi’s objections to Ricardo’s theories were repeated by the first authors of the historicist economic school, who researched economics from the perspective of a historical sequence of economic practices produced and related with their surrounding environment. It is the contrary to the English allegedly scientific theories for universal application, where the only process for wealth distribution is the spill down effect; an image the brings to mind medieval charities, left-over’s distribution, or crumbs that fall from the rich’s banquet table.

The Historicist School believes indispensable to interpret past ideas in their historical context and to evaluate the practical results according to the time and ambience of application, before drafting economic policies, which should be necessarily casuistic and must correspond with the organic circumstances of each country. It is an idealistic and nationalist approach which coincides with Sismondi when he said that “ in political economy, generally, one must distrust absolute propositions as well as abstractions ...Nowhere are absolute quantities found, nor are there an ever equal force; every abstraction is a fraud.”[12]

During the twentieth century, especially during its second half, the economic debate was polarized by the abstractions of Marxism and Anglo-Saxon liberalism. Both failed to create a sustainable general welfare, and therefore, in the twenty-first century there is a search for other options. The authors of the historicist school of economics are arousing a renewed interest. Their economic philosophy is humanistic, because it is derived from human practice and facts; it does not have, as the previous two, a claim to be a universal exact science of obligatory validity and enforceable erga omnes. Its humanism comes from believing that results from applying the same principles and economic policies may vary depending on the specific society circumstances and timing. Relativism is a prominent feature of the historicist approach and its policies can be credited with remarkable economic development successes in Continental Europe and elsewhere, in very different social and political environments.

The historicist school of economics

Without pretending at all to be exhaustive, we want to present in some brushstrokes Sismondi’s kinship with the historicist school of economics, which was influential in all of Europe, but German economic development was its most notorious success. The authors of this school developed an organic evolutionary vision of society, where the main is a realistic and therefore factual view of economic issues. The original link with Sismondi is obvious, when we remember that in Sismondi’s works the most conspicuous idea is that of history as the frame where all the sciences related to human dynamics can be placed. Such a perspective  is quite clear in his New Principles of Political Economy[13] and even more marked in his Studies on Political Economy, a later syn

Lire la suite

jeudi, 20 octobre 2016 | Lien permanent

MAID - le nouvel eugénisme, conséquence de l'erreur woke et de la folie climatique

maid-preview.png

MAID - le nouvel eugénisme, conséquence de l'erreur woke et de la folie climatique

Alexandre Markovics

Une musique apaisante, des bulles de savon, des images de la mer et une grande fête, avec à la fin les mots "La plus belle des sorties". C'est l'impression que donne un spot publicitaire diffusé à la télévision canadienne, qui fait la promotion du programme gouvernemental d'aide au suicide "MAID" (Medical assistance in dying/assistance médicale à la mort). L'annonceur est le géant canadien de la mode La Maison Simons, qui a intégré dans le spot publicitaire l'histoire de la vie de Jennyfer Hatch, qui a bénéficié du programme à seulement 37 ans. Ce qui n'a pas été dit : en juin 2022, Hatch se plaignait encore désespérément que le système de santé canadien "(...) la laissait passer à travers les mailles du filet (...)" et qu'en tant que malade chronique, elle n'obtiendrait pas de place dans un centre de soins.

Mais comme l'a rapporté Tucker Carlson sur Fox News, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg: un jeune homme de 23 ans, souffrant de dépression et de diabète, s'est également vu recommander le programme de mort du gouvernement parce qu'il a déclaré ne pas avoir de petite amie. Les sans-abri et les personnes handicapées ont de plus en plus recours à ce programme, car ils sont considérés comme des laissés-pour-compte de la société et ne reçoivent pas un soutien suffisant de l'État canadien dirigé par le président super-woke Justin Trudeau.

Rien qu'en 2021, plus de 10.000 Canadiens ont eu recours au MAID. Et ce n'est pas près de s'arrêter: en 2023, le gouvernement prévoit même d'étendre le programme MAID aux malades mentaux. Le cas de cinq anciens combattants souffrant de troubles de stress post-traumatique, qui ont même été activement contactés par les prestataires de soins de santé canadiens et se sont vus proposer à plusieurs reprises une place dans le programme MAID, bien qu'ils l'aient refusée à plusieurs reprises ( !!!), est particulièrement effrayant. Manifestement, même les membres de leurs propres forces armées ne sont pas des "vies dignes d'être vécues" aux yeux du gouvernement d'obédience mondialiste.

thomas-malthus-1766-1834-il-a-mis-en-garde-contre-l-explosion-demographique-740500.jpg

Mais d'où vient ce désir de réduire la population ? Les théories modernes de la surpopulation et de la réduction de la population remontent à l'économiste britannique Robert Thomas Malthus (1766-1834), qui a attisé la crainte d'un effondrement de la société bourgeoise dans le contexte de la croissance rapide des grandes villes britanniques pendant la révolution industrielle. Il le faisait en raison de sa sympathie pour les élites capitalistes de la bourgeoisie et de l'aristocratie de l'argent, qui ne voulaient pas partager leur prospérité fraîchement acquise. Et quelle meilleure façon d'éviter cela que d'essayer de réduire le nombre de pauvres et d'autres personnes indésirables par des mesures ciblées ?

Au 21ème siècle, ces idées ont finalement été reprises par le Club de Rome ("Les limites de la croissance") et le WEF autour de Klaus Schwab, qui prône activement la réduction de la population mondiale dans son "Great Reset". Cela s'inscrit à merveille dans un système de santé sécularisé et sans Dieu, où le profit est au premier plan, ainsi que chez les prédicateurs éveillés de l'apocalypse climatique. Aujourd'hui, ils ne parlent plus de personnes inutiles, mais de réduction des émissions de CO2, ce qui signifie la même chose.

 

Lire la suite

samedi, 18 février 2023 | Lien permanent

Small is beautiful : Leopold Kohr et le refus de l’Etat totalitaire moderne

portrait.-Leopold-Kohr-1.jpg

Small is beautiful: Leopold Kohr et le refus de l’Etat totalitaire moderne

par Nicolas Bonnal

Nous allons vivre un cauchemar étatique dans tous les pays. Le penseur austro-américain Léopold Kohr était cité avec Jacques Ellul et Guy Debord à la fin du documentaire apocalyptique Koyaanisqatsi. C’est comme cela que je l’ai découvert en 1983. En réalité son nom est inconnu alors que son lemme est mythique : small is beautiful. Kohr est l’esprit qui a mis en doute le monde moderne dans tout ce qu’il a de gigantesque, de titanesque, d'autoritaire et de compliqué.

koyaanisqatsi-md-web.jpg

Pour lui tout s’écroulera de ce fait ; ou, si cela ne s’écroule pas, finira mal. A l’heure où l’Europe tangue, où les USA tanguent, où l’Espagne et le royaume désuni tanguent, on ferait mieux de redécouvrir son breakdown of nations publié il y a plus d’un demi-siècle. Proche des libertariens ou des traditionnels (je suis des deux écoles, donc je me sens bien concerné), la pensée de Kohr ne pourrait qu’inspirer une solution de rechange à notre civilisation marquée par le gigantisme messianique et l’hypnotisme techno-totalitaire.

the-breakdown-of-nations.jpg

Léopold Kohr est un peu comme René Girard. Son explication unique doit tout expliquer. Voici ce qu’il écrit au début de l'effondrement (breakdown) des nations :

« Comme les physiciens de notre temps ont essayé d'élaborer une théorie unique, capable d'expliquer non seulement certains mais tous phénomènes de l'univers physique, j'ai essayé de développer une seule théorie à travers laquelle non seulement certains mais tous les phénomènes de l'univers social peuvent être réduits à un commun dénominateur. »

Et son secret, inspiré par une remarque de Jonathan Swift (un grand initié selon le père de mon ami Nicolas Richer) est le refus du bulk, de la masse, de la taille :

«Le résultat est une philosophie politique nouvelle et unifiée centrée autour de la taille. Elle suggère qu'il semble y avoir une seule cause derrière toutes les formes de misère sociale: la grandeur. Aussi simpliste que cela puisse paraître, nous trouverons l'idée plus facilement acceptable si nous considérons que la grandeur, ou sur-dimension, est vraiment beaucoup plus que juste un problème social. Elle semble être le seul et unique problème imprégnant toute la création. Où quelque chose ne va pas, c’est que quelque chose est trop gros. »

Il multiplie ensuite les exemples physiques et médicaux :

 « Si les étoiles dans le ciel ou les atomes d'uranium se désagrègent en explosion spontanée, ce n'est pas parce que leur substance a perdu son équilibre. C'est parce que la matière a tenté d’étendre au-delà des barrières infranchissables fixées à chaque accumulation. Leur masse est devenue trop grande. Si le corps humain devient malade, c'est, comme dans le cancer, parce qu'une cellule, ou un groupe de cellules, a commencé à dépasser ses limites étroites attribuées. »

Sans alluder à Le Bon et à tous ceux (Canetti, Freud, Pearson), qui ont étudié la triste civilisation des masses et de l’abrutissement collectiviste moderne, Kohr ajoute très justement :

 « Et si les corps sociaux deviennent malades avec la fièvre de l'agression, la brutalité, le collectivisme, ou l'idiotie massive, ce n'est pas parce qu'ils ont été victimes d’un mauvais leadership ou d’un dérangement mental. C'est parce que les êtres humains, si charmants en tant qu'individus ou en petites agrégations, ont été soudés en unités sociales concentrées telles que des foules, syndicats, cartels ou grandes puissances. C'est alors qu’ils commencent à glisser en catastrophe incontrôlable. »

La société postmoderne semblait moins dangereuse qui devient plus stupide. Le grand universitaire batave Johann Huizinga avait bien parlé lui de cette dérive du sport massifié dans son Homo ludens, qui est aussi un hommage au monde traditionnel non massifié. Kohr ajoute en hommage à Malthus (pourquoi pas d’ailleurs quand on voit comment les Chinois sont traités par leur administration ?) cette fois :

 « Les problèmes sociaux, pour paraphraser la doctrine de la population de Thomas Malthus, ont la malheureuse tendance à croître à un rapport géométrique avec la croissance de l'organisme dont ils font partie, tandis que la capacité de l'homme à faire face avec eux, si elle peut être étendue, ne croît qu'à un rapport arithmétique. Ce qui signifie que, si une société se développe au-delà de sa taille optimale, ses problèmes doivent finalement dépasser la croissance des facultés humaines qui sont nécessaires pour y faire face. »

On se rapproche de notre sujet du moment : la dérive fasciste et eschatologique des Etats occidentaux. Léopold Kohr écrit :

« Après la Seconde Guerre mondiale, une tendance similaire à la destruction de sa propre puissance mondiale s'installa, à un rythme cependant beaucoup plus lent. Entre-temps, il a été complètement arrêté. Il n'y a plus de possibilité que les États-Unis ne soient pas une grande puissance. En conséquence, l'état d'esprit correspondant, se développant comme une conséquence peut-être indésirable mais inévitable, a déjà commencé à se manifester à de nombreuses reprises, par exemple lorsque le secrétaire à la Défense du Président Truman, Louis Johnson, a envisagé en 1950 une guerre préventive, ou lorsque le général Eisenhower, dans un discours devant le Congrès dans la même année, a déclaré que nous pouvons écrabouiller (lick) le monde. Ce dernier mot ressemblait plus à une déclaration de l'exubérant Kaiser d'Allemagne qu'au président de l'université de Columbia. Pourquoi un défenseur de la paix et de la démocratie devrait-il vouloir écrabouiller le monde? Exprimée de façon non agressive, l'affirmation aurait été que, si nous sommes unis, le monde entier ne peut pas nous liquider. »

front-medium-3982181663.jpg

Kohr donne son explication à ces temps nouveaux d’hubris et de terreur et de lutte contre la terreur, la pénurie ou le climat :

« Cependant, cela montre comment le pouvoir engendre cet état d'esprit particulier, en particulier chez un homme qui, en général, doit connaître toute l'étendue du potentiel de l'Amérique. Il montre aussi qu'aucune idéologie de la paix, aussi ancrée soit-elle dans les traditions d'un pays, ne peut empêcher la guerre si une certaine condition de pouvoir est apparue. Il peut avoir un effet retardateur et embellissant, mais c'est tout, comme l'indique le mythe trompeur de la guerre préventive qui préconise l'agression pour le but solennellement déclaré de l'éviter. C'est comme si quelqu'un allait tuer un homme pour lui épargner la peine de mourir. »

Cela me fait penser au « principe de précaution » dont l’usage ne peut être que menaçant dans ses applications, dérisoire dans ses résultats et totalitaire dans son aboutissement. Kohr reprend Hegel et Marx pour qui la modification quantitative entraîne nécessairement une mutation qualitative. La tranquille nation de Jefferson devient un petit monstre sous Lincoln ou Roosevelt I, une énorme monstre sous Roosevelt II-Truman et une créature tératologique et cocasse sous Bush-Obama-Biden (Trump n'ayant jamais exercé le pouvoir).

Kohr explique encore :

« C'est donc toujours la masse critique du pouvoir qui transforme les nations en agresseurs, tandis que l'absence de pouvoir critique semble toujours la condition qui les rend pacifiques. Le calme n'est donc pas une attitude mentale ou une qualité acquise qui peut être formée en nous. Il nous revient automatiquement comme le résultat de la faiblesse physique. Les tribus les plus sauvages sont paisibles lorsqu'elles sont faibles. Mais, pour la même raison, les peuples civilisés deviennent des sauvages quand ils sont forts. »

En devenant forts nous devenons dangereux. Et en devenant gros nous devenons aussi médiocres. Nietzsche, Eric Hobsbawn (très intéressant) ou Bakounine ont remarqué la stérilisation culturelle et musicale de l’Allemagne et de l’Italie au moment de leur unification… qui a débouché sur les monstres politiques que l’on sait (fascisme, nazisme, Europe).

Kohr redoute plus encore, vers 1960, l’Etat mondial ou la démence de la construction européenne. Il nous reste à remarquer que son culte des petits Etats (plus pacifiques, solidaires, cultivés, etc.) peut facilement être détourné et recyclé par « les puissances », au sens paulinien, du jour. Il n’est pas démontré que la déconstruction de nos pauvres Etats-nations - ou de ce qu’il en reste - serve nécessairement la liberté, la prospérité et surtout la culture de nos peuples. C’est une élimination de plus dans le projet flasque et grotesque d’une gargantuesque construction mondialiste.

 

Lire la suite

samedi, 03 septembre 2022 | Lien permanent | Commentaires (1)

Diderot et Bougainville: le point sur la malignité des hommes blancs

Ducreux_-_Louis_Antoine_de_Bougainville.jpg

Diderot et Bougainville: le point sur la malignité des hommes blancs

Nicolas Bonnal

« Si tout y est ordonné comme ce que tu m'en dis, vous êtes plus barbares que nous »

De Gaza en Ukraine, de Bruxelles à Berlin, et de Paris à Washington jamais on n’a eu autant des preuves déplorables et de démonstrations de la malignité ontologique de l’homme blanc, dont l’élite kabbalistique et friquée rêve maintenant de zigouiller tout le monde à partir de Rome (du club ou du feint-siège) et de Davos. Occasion pour nous de relire les retouches au voyage de Bougainville dont ma formation de catho de droite et de français de souche m’avait perdre les finesses et les vérités. Je recommande aussi le voyage de notre navigateur serein, disponible sur archive.org.

On commence, en félicitant Diderot pour ce style incomparable caractéristique de la reine des langues – la nôtre alors - au siècle des Lumières (Bach, Schiller, Mozart, Rameau…).

Denis_Diderot_111.PNG

Sur le cannibalisme notre auteur ne cache rien et il écrit sans scrupule :

« Que deviennent-ils en se multipliant sur un espace qui n'a pas plus d'une lieue de diamètre ? A. Ils s'exterminent et se mangent; et de là peut-être une première époque très ancienne et très naturelle de l'anthropophagie, insulaire d'origine. B. Ou la multiplication y est limitée par quelque loi superstitieuse ; l'enfant y est écrasé dans le sein de sa mère foulée sous les pieds d'une prêtresse. A. Ou l'homme égorgé expire sous le couteau d'un prêtre ; ou l'on a recours à la castration des mâles... B. A l'infibulation des femelles ; et de là tant d'usages d'une cruauté nécessaire et bizarre, dont la cause s'est perdue dans la nuit des temps, et met les philosophes à la torture. »

Diderot, on l’attend au tournant avec son bon sauvage :

« B. Je n'en doute pas : la vie sauvage est si simple, et nos sociétés sont des machines si compliquées ! Le Tahitien touche à l'origine du monde, et l'Européen touche à sa vieillesse. L'intervalle qui le sépare de nous est plus grand que la distance de l'enfant qui naît à l'homme décrépit. Il n'entend rien à nos usages, à nos lois, ou il n'y voit que des entraves déguisées sous cent formes diverses, entraves qui ne peuvent qu'exciter l'indignation et le mépris d'un être en qui le sentiment de la liberté est le plus profond des sentiments. »

Goethe_(Stieler_1828).jpg

Mais Goethe (revoyez mon texte sur la dévitalisation des Européens) soulignera aussi le déclin de notre perfection de civilisé :

« Du reste, nous autres Européens, tout ce qui nous entoure est, plus ou moins, parfaitement mauvais; toutes les relations sont beaucoup trop artificielles, trop compliquées; notre nourriture, notre manière de vivre, tout est contre la vraie nature; dans notre commerce social, il n’y a ni vraie affection, ni bienveillance. »

Goethe évoquait presque en disciple de Rousseau (beaucoup plus germanique que français, et si mal compris…) le modèle du sauvage :

« On souhaiterait souvent d’être né dans les îles de la mer du Sud, chez les hommes que l’on appelle sauvages, pour sentir un peu une fois la vraie nature humaine, sans arrière-goût de fausseté. »

Parfois même Goethe succombait – toujours devant l’extraordinaire et bienheureux Eckermann au pessimisme, quant à la misère de notre temps (on est en février 1828) :

« Quand, dans un mauvais jour, on se pénètre bien de la misère de notre temps, il semble que le monde soit mûr pour le jugement dernier. Et le mal s’augmente de génération en génération. Car ce n’est pas assez que nous ayons à souffrir des péchés de nos pères, nous léguons à nos descendants ceux que nous avons hérités, augmentés de ceux que nous avons ajoutés… »

L’homme blanc, c’est le fric et la propriété (200.000 palestiniens massacrés pour le gaz, le tourisme et pour l’immobilier – les colonies…) ; Diderot alors :

« Ce vieillard s'avança d'un air sévère, et dit : " Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivée, et lion du départ de ces hommes ambitieux et méchants : un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux… »

heiva-i-tahiti-au-cur-des-festivites-polynesiennes_116740.jpg

Après on peut pleurer sur ce modèle communiste qui est celui des Evangiles :

« Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon : qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? »

Pour l’occidental, le monde est – reprenons leur dieu Malthus – un restaurant où seul le riche armé s’empiffre. Diderot écrit lui :

« Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons. »

Les bons sauvages ne sont pas malthusiens pour un sou :

« Quel sentiment plus honnête et plus grand pourrais-tu mettre à la place de celui que nous leur avoir inspiré, et qui les anime ? Ils pensent que le moment d'enrichir la nation et la famille d'un nouveau citoyen et venu, et ils s'en glorifient. Ils mangent pour vivre et pour croître : ils croissent pour multiplier, et ils n'y trouvent ni vice, ni honte… »

imdidages.jpgAprès, comme Lao Tse, Diderot fait la chasse aux lois (ne lui imputez pas notre « révolution ratée » - Bernanos, fruit des maçons, des juristes et des bourgeois) :

« Tu es en délire, si tu crois qu'il y ait rien, soit en haut, soit en bas, dans l'univers, qui puisse ajouter ou retrancher aux lois de la nature. Sa volonté éternelle est que le bien soit préféré au mal, et le bien général au bien particulier. Tu ordonneras le contraire ; mais tu ne seras pas obéi. Tu multiplieras les malfaiteurs et les malheureux par la crainte, par le châtiment et par les remords ; tu dépraveras les consciences ; tu corrompras les esprits ; ils ne sauront plus ce qu'ils ont à faire ou à éviter. Troublés dans l'état d'innocence, tranquilles dans le forfait, ils auront perdu de vue l'étoile polaire, leur chemin. »

Au moment où l’Occident achève d’imposer son monstrueux malthusianisme partout, lisons et écoutons le bon sauvage alors :

OROU. - Ô étranger ! ta dernière question achève de me déceler la profonde misère de ton pays. Sache, mon ami, qu'ici la naissance d'un enfant est toujours un bonheur, et sa mort un sujet de regrets et de larmes. L'enfant est un bien précieux, parce qu'il doit devenir un homme ; aussi, en avons-nous un tout autre soin que nos plantes et de nos animaux. Un enfant Supplément au Voyage de Bougainville III 20 qui naît, occasionne la joie domestique et publique : c'est un accroissement de fortune pour la cabane, et de force pour la nation : ce sont des bras et des mains de plus dans Tahiti, nous voyons en lui un agriculteur, un pécheur, un chasseur, un soldat, un époux, un prêtre… »

Sur les mœurs et la servitude volontaire le philosophe sauvage écrit :

« Qu'entendez-vous donc par des mœurs ? B. J'entends une soumission générale et une conduite conséquente à des lois bonnes ou mauvaises. Si les lois sont bonnes, les mœurs sont bonnes ; si les lois sont mauvaises, les mœurs sont mauvaises ; si les lois, bonnes ou mauvaises, ne sont point observées, la pire condition d'une société, il n'y a point de mœurs. »

Les lois ne sont plus observées chez nous par les riches et les puissants. Elles ne le furent un temps que par peur du communisme (voir notre texte sur Zinoviev).

https://bacdefrancais.net/diderot-supplement-voyage-bouga...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/03/12/g...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/17/f...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2020/08/17/z...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/05/13/d...

Lire la suite

mardi, 02 janvier 2024 | Lien permanent

Libéralisme et socialisme

liberalisme-et-socialisme-du-xviii-siele-a-nos-jours.jpg

Libéralisme et socialisme

par Rémi TREMBLAY

Ex: http://www.europemaxima.com

Comprendre ces « ismes » au-delà des clichés

Le XXe siècle, profondément idéologique, fut dominé par l’affrontement entre le capitalisme et le socialisme, d’essence communiste ou nationaliste/fasciste. Ces termes sont généralement bien compris de la plupart, mais lorsqu’on gratte un peu, on réalise que la compréhension de ces termes varie grandement selon l’interlocuteur : peu de personnes offriraient des réponses semblables quand vient le temps de définir le socialisme.

Question de s’y retrouver un peu et de réellement comprendre ce que ces doctrines sont et d’où elles proviennent, les Éditions de Chiré viennent de rééditer Libéralisme et socialisme de Louis Salleron, cours donné à la Faculté libre de philosophie comparée sur l’évolution de ces deux phénomènes, depuis leur genèse au siècle des Lumières. L’auteur est professeur et cela se sent dès le début : il n’emploie ni jargon hermétique, ni ne perd son public, qu’il guide sans le prendre de haut, dans un voyage à travers le temps pour comprendre les origines, puis l’évolution de ces idéologies économiques au fil des siècles, en fonction des grands évènements. Un ouvrage remarquable par sa clarté et son objectivité.

Le libéralisme est d’abord et avant tout l’idéologie de la « libération de l’individu »; la libération face à l’État. Selon des lois dites naturelles, tout finirait par rentrer dans l’ordre; l’économie dérégulée étant en fait régulée par des forces invisibles qui seraient non pas des suppositions, mais de véritables lois. L’intervention étatique ne serait pas que superflue; elle serait nuisible, puisqu’elle viendrait se heurter aux lois naturelles qui se mettraient en action par elles-mêmes.

Basée sur les principes de « liberté », de « propriété » et d’« ordre naturel » cette idéologie, parfois considérée, comme une science passa avec des modifications de fond de l’École française à l’École anglaise, avec les bien connus Adam Smith, Malthus, Ricardo et Stuart Mill, avant de se transformer en néo-libéralisme, sous l’impulsion de Keynes.

À l’opposé, se développa une « aspiration vague et confuse vers un monde meilleur », le socialisme. Basé sur un certain esprit de communauté, ce mouvement aussi large que mal défini refléta diverses tendances au fil de son histoire, de Proudhon à Marx, puis avec les socialistes de troisième voie comme les nationaux-socialistes, puis les socialistes réformistes encore fort populaires en France.

Salleron, qui écrivait il y a une cinquantaine d’années, notait un recul du libéralisme et même un renversement de la situation : après avoir dominé, le libéralisme aurait été remplacé par un certain socialisme. Sur ce point, on ne peut donner raison à l’auteur, probablement encore trop près des évènements de 1968 pour avoir la perspective nécessaire à de tels pronostics. Il est peut-être vrai qu’en mots, moins de personnes se réclament d’un libéralisme économique que d’une certaine forme de socialisme, car cette idéologie est devenue une étiquette de vertu et d’altruisme, alors que le néo-libéralisme résonne comme égoïsme. Toutefois, ce n’est qu’apparence : les socialistes actuels ne remettent plus en question le système prévalant; ils tentent simplement de minimiser ses abus les plus criants à l’aide de minimes réformes. Peu de politiciens, même ceux à l’extrême gauche de l’échiquier politique, proposent une alternative réelle au système néo-libéral actuel : tous se contentent du statu quo et ont fini par assimiler l’idée qu’il s’agissait d’un ordre naturel. On constate donc au contraire une victoire du libéralisme.

Mais, cela va même au-delà de ça : le capitalisme des années 70 n’a plus rien à voir avec le capitalisme actuel qui tend vers des monopoles mondiaux par les géantes multinationales et des consortiums dont on ne pouvait envisager l’ampleur à cette époque. Il y a en outre une financiarisation de l’économie qui fait en sorte que non seulement le monde est devenu un marché, mais que les pays, socialistes ou non, n’ont quasiment plus de marge de manœuvre dans ce système. La domination du politique par l’économie a atteint des sommets qu’on ne pouvait envisager il y a quelques décennies encore.

Toutefois, si le constat économique de Salleron ne semble pas s’être concrétisé, ses réflexions, qui datent de 1975 et 1976, permettent de comprendre la post-modernité actuelle. Le libéralisme, après avoir été une doctrine principalement économique est devenu une doctrine identitaire : on souhaitait « s’émanciper » de la communauté; aujourd’hui on veut s’émanciper de tout, même de sa nature. Ainsi on va plus loin qu’une simple « émancipation sociale », on recherche notamment avec la théorie du genre à se recréer une nature souhaitée, en porte-à-faux avec la nature elle-même. Le libéralisme en est arrivé à ce point dans les esprits, la « libération de l’individu » jusqu’à sa libération… de lui-même !

Rémi Tremblay

Louis Salleron, Libéralisme et socialisme. Du XVIIIe siècle à nos jours, Éditions de Chiré, 2020, 262 p., 23 €.

Lire la suite

mardi, 01 juin 2021 | Lien permanent

Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne

GettyImages-134216250-e1530285225433.jpg

Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/grano-derivati/

Parlons du... blé. Précisément du blé, le grain de l'épi, chanté par Virgile dans le livre I des Géorgiques. Son véritable chef-d'œuvre, selon Paratore. Car le poète d'Andes - un village de la campagne autour de Mantoue, qui n'est pas mieux identifié, même si, bien sûr, toutes les villes actuelles de la région prétendent être son lieu de naissance - était de la race des paysans. Et d'esprit, surtout, qui aimait la tranquillité champêtre, les arbres chargés de fruits, les bœufs à tête massive attelés à la charrue ... les champs de blé éclatant sous le soleil. Et dans le genre épique, il était certainement grand, ce Virgile, mais il n'était pas Homère. Et la guerre n'était pas dans sa sensibilité.

Quoi qu'il en soit, c'est de ce blé que nous parlerons. Également chanté par Pascoli, pour qui Virgile a toujours été la plus grande référence. Et par l'Alcyone de D'Annunzio. La Spica. Où la poésie géorgique devient un lyrisme intense, musical. Et résonne, de manière évocatrice, avec les mystères d'Eleusis... Car, pour nous, peuples méditerranéens, le blé est le symbole de la vie. Ainsi que la source primaire de notre alimentation.

Car sur les deux rives de ce que nous appelions autrefois notre mer, le blé a toujours été la principale source de subsistance. Pain, pâtes, couscous, biscuits, farine... nous, les peuples méditerranéens, consommons toujours du blé en fin de compte.

Pourtant, nous ne sommes pas de grands producteurs de la précieuse céréale. Dans l'Antiquité, les greniers méditerranéens étaient, en fait, au nombre de trois. La Sicile d'abord et avant tout. Et cela explique, dans une large mesure, la longue et féroce lutte entre Carthage et les cités grecques pour le contrôle de la grande île. Une lutte à laquelle Rome a mis fin, par ses propres moyens, qui, alors, étaient dérisoires.

life06b.jpg

Puis l'Égypte, bien sûr. Le plus grand producteur de l'antiquité. Et il semble paradoxal qu'aujourd'hui, l'Égypte dépende de pays étrangers pour son approvisionnement en céréales. Une dépendance qui, ces jours-ci, devient dramatique. Mais, pour Rome, la source principale qui alimentait la Ville, était la Cura Annona (la production annuelle). Et son contrôle la clé du pouvoir au cœur de l'empire. À tel point que les empereurs, à partir d'Octave, l'ont gouverné par l'intermédiaire de légats. Comme une sorte de propriété personnelle. Et le pauvre Cornelius Gallus, qui avait été le gouverneur de cette Cura Annona, a payé lourdement les soupçons d'Auguste. De sa vie. Et avec l'effacement de son travail et de sa mémoire. Ce qui nous a privé, probablement, de l'un des plus grands poètes élégiaques latins.

Et puis il y avait la Colchide. Le sud du Caucase, entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Le pays de la Toison d'or. Evoquons simplement l'entreprise des Argonautes. Celle de Jason et de Médée.

Ancientcolchisandiberia_andersen.png

Athènes importait déjà des céréales de là-bas. L'Attique était trop aride et sablonneuse pour garantir les besoins de la cité de Périclès.

Et les Romains, sans la conquérir, y ont étendu une sorte de protectorat. Ils ont pris sous leur aile les colonies milésiennes de la mer Noire. D'où provenaient les céréales cultivées dans la région située plus au nord. Dans le pays qui s'appelait aussi Sarmatie. Et qui est maintenant, au moins en partie, l'Ukraine. Et la Russie.

Et ici - après avoir confirmé mon surnom de Docteur Divagus - nous arrivons au cœur du problème.

La guerre entre la Russie et l'Ukraine semble, entre autres, mettre en péril l'approvisionnement en céréales de l'Europe et de l'Afrique.

Il semble... car on nous dit que des centaines de navires de transport sont bloqués de l'autre côté du Bosphore avec leur précieuse cargaison depuis plus de deux mois. Qui, d'ailleurs, ne devrait plus être si précieuce. Puisque les céréales, stockées dans la cale d'un navire, se détériorent au bout d'un mois. Et elles deviennent inutiles pour tout usage alimentaire.

En tout cas, la crise de l'offre est là. C'est indiscutable. À tel point que nos pâtes bien-aimées ont déjà augmenté dans les rayons des supermarchés. Car, évidemment, dans les plaines d'Ukraine, le blé est récolté entre février et mars. Et les eskimos et les pingouins sont embauchés comme ouvriers... Un petit soupçon, seulement vague, de spéculation est-il légitime ? Ou s'agit-il, une fois de plus, d'une démonstration de la-terre-est-platisme?

Et puis, il y a quelque chose qui m'intrigue. Le patron d'une marque populaire de pâtes, une bonne marque d'ailleurs, a déclaré qu'il est obligé d'augmenter le prix parce que plus aucun blé n'arrive d'Ukraine.

Je vais à la cuisine. Et je prends un paquet de spaghetti. De cette marque même. En grosses lettres sur l'emballage: "100% blé italien". Mah....

La bataille pour le blé a donc commencé. Le seul salut pourrait être d'encourager la production nationale. Draghi torse nu fauchant sous le soleil brûlant de juin serait un spectacle intéressant...... Mais je doute que le banquier s'expose au risque des rayons ultraviolets. Ce risque lui est déconseillé par ses amis écologistes bien connus, tels que Soros et Gates. Il s'efforce de combler le trou dans la couche d'ozone et de sauver le monde. Sous les applaudissements de Greta et de la foule des gretins.

Le seul trou qui devrait nous inquiéter, cependant, est celui de notre ventre. Inévitable si le grain n'arrive vraiment plus. Parce qu'une politique autarcique est, soyons honnêtes, très difficile à mettre en œuvre. Parce que cela prendrait trop de temps, et nous n'en avons pas. Et, en outre, cela pourrait éveiller des soupçons de sympathie pour un certain régime du passé. Et pour un certain faucheur. Qui, contrairement à Draghi, avait le physique pour faucher.

Bien sûr, notre ami Bill viendra à la rescousse. Les céréales viendront des États-Unis. Strictement OGM, et à trois fois le prix de l'ukrainien ou du russe.

Patience. Nous ne renonçerons pas aux pâtes. Nous allons donc sacrifier autre chose et les spaghettis à la sauce tomate, les grice, les amatriciane, les trenette al pesto continueront à animer nos cantines. Malgré les anathèmes des nutritionnistes (personnes maléfiques, et prophètes de malheur).

Oui.... mais l'Afrique ? Le Maghreb qui ne vit, presque, que de céréales ? Et puis celle de l'Afrique subsaharienne. Qui est déjà affamée. Comment vont-ils s'y prendre ? Le prix des céréales de Biden est trop élevé pour être à leur portée... La faim, et donc les guerres et les émeutes sont déjà à l'horizon proche.

Mais personne ne semble s'en soucier. Les Arabes et les nègres, pardon les noirs ou si vous préférez les alterblancs, n'ont d'intérêt qu'en tant que migrants. Comme main-d'œuvre bon marché et comme ressource pour diverses ONG.

Chez eux, ils peuvent mourir de faim. Contribuant ainsi à la politique de diminution de la population mondiale si chère aux fans de Malthus, qui se réunissent périodiquement autour de Davos...

Lire la suite

mercredi, 22 juin 2022 | Lien permanent

Page : 1 2 3