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J. Haudry: la vision cosmique des Indo-Européens (1987)

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Archives - 1987

LA VISION COSMIQUE

 

 

DES INDO-EUROPÉENS

 

 

Entretien avec Jean Haudry

 

 

Jean Haudry est l'un des principaux spécialistes actuels du monde indo-européen. Il dirige le département de linguistique de Lyon III et enseigne les grammaires indo-européennes comparées à I'École Pratique des Hautes Études. Il est l'un des fondateurs de l'Institut des Études indo-européennes qui dépend de Lyon III. On lui doit notamment deux remarquables "Que sais-je" : L'indo-européen (n°1798, étude linguistique) et Les Indo-Européens (n°1965, sur l'organisation sociale, les divinités, la vision du monde, etc.), ainsi que de nombreux articles dans plusieurs revues. Nous l'avons interrogé à l'occasion de la parution de son ouvrage intitulé : La religion cosmique des Indo-Européens (coédition Archè-Les Belles Lettres). Ce livre est le résultat de nombreuses années de recherches. Il s'appuie principalement sur la linguistique et la mythologie comparées. Sans nul doute, il est un grand pas supplémentaire dans la compréhension du monde indo­-européen, et plus particulièrement de la vision du monde qui l'anime. Signalons aussi que cet ouvrage est accessible au lecteur non-spécialiste, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites. Félicitons également les éditeurs pour la présentation et la mise en pages qui est sobre, claire, agréable à la lecture.

 

Ce livre approfondit la question de la tripartition propre au monde indo-européen. Celle-ci n'est pas seulement une organisation sociale, mais découle d'une vision du monde, c'est-à-dire d'une manière de voir et de concevoir l'univers. Aussi, cette tripartition est à la fois valable pour le macrocosme (l'univers) et pour le microcosme (l'homme). Dans un premier temps, Jean Haudry examine la tripartition céleste, ce qu'il nomme "les trois cieux". Puis, il explique l'analogie entre le jour, l'année et le cycle cosmique. Il poursuit par une étude comparative sur la déesse grecque Héra, épouse de Zeus. Celle-ci représente, entre autres, la belle saison de l'année, le printemps, mais aussi l'année toute entière. Il aborde ensuite la notion de héros en partant de l'étymologie qui provient de Héra. Le héros est précisément celui qui conquiert l'année et accède ainsi à l'immortalité. Pour cela il emprunte la "voie des dieux", aussi désignée par le mot védique svarga, "le fait d'aller dans la lumière­ solaire". L'accès à l'immortalité passe par la redoutable traversée de "l'eau de la ténèbre hivernale". Pour finir, Jean Haudry se penche sur la question de l'habitat originel des Indo-Européens (à ne pas confondre avec le dernier habitat commun qui est bien postérieur). Il examine avec attention les nombreuses indications qui ne sont compréhensibles que pour des peuples arctiques. Ce n'est là, bien sür, qu'un survol rapide de cet ouvrage dense, érudit et clair, précis et convaincant, qui captivera tous ceux qui s'intéressent aux mythologies, aux Indo-Européens et aux sociétés anciennes en général. (Christophe LEVALOIS)

 

********

 

Question : Tout d'abord le titre de l'ouvrage. Y avait-­il une religion commune aux différents peuples indo­européens ?

Jean Haudry : Je crois qu'il y a une tradition indo-­européenne commune, laquelle peut se définir de façon très précise en termes de linguistique. Mais une religion ? Je ne sais même pas s’il y avait une religion unique pour chacun des peuples indo-­européens. À toute époque il y a un sentiment religieux du plus superficiel au plus profond. Il y a une pratique sociale commune à tous les membres de la communauté et puis il y a des degrés d'initiation très différents selon les personnes. Nous, ce que nous arrivons à décrire ou à restituer c'est essentiellement la pratique commune, à savoir la plus superficielle. Par ex., quand on évoque la religion grecque il est plus évident de décrire la frise des Panathénées que de dire ce qui se passait dans les mystères d'Éleusis.

 

Q : Néanmoins, quelles sont les caractéristiques communes aux religions indo-européennes ?

J.H. : Le polythéisme, le caractère symbolique, non dogmatique, et le fait qu'elles étaient liées à la communauté du peuple dans tous ses aspects, d'où une grande diversité. Il n'y a aucune prétention universelle.

 

Q : Il y a pourtant des affirmations monothéistes dans certaines traditions indo-européennes, par ex. Ahura Mazda dans l'ancien Iran ?

J.H. : Il est seul dans les premières inscriptions achéménides et accompagné par Mithra et Anâhitâ dans les suivantes. Le monothéisme est profondément étranger à la tradition indo-européenne. Il fut à plusieurs reprises introduit chez des peuples indo­-européens par une propagande extérieure, mais il ne s'y est jamais implanté, sauf chez les peuples qui ont répudié la tradition indo-européenne.

 

Q : Pourtant, dans toutes les traditions indo­-européennes on trouve un dieu-origine, supérieur aux autres dieux ?

J.H. : Il y a toujours un dieu roi, de même que dans la société humaine le roi est au-dessus des autres hommes. Mais le dieu unique est aussi mal vu que le tyran ! De même que le roi est toujours entouré d'un conseil, le dieu suprême est toujours entouré d'un panthéon, le conseil et le panthéon n'étant pas élus !

 

Q : Pourquoi qualifiez-vous la "religion" indo-­européenne de "cosmique" ?

J.H. : Parce que les fondements de ce système que je reconstruis, et qui ne représente pas la totalité de la religion mais seulement un de ses aspects, sont des réalités cosmiques et plus précisément spatio-­temporelles. Par ex., le jour est personnalisé par Zeus, l'année par Héra, le cycle cosmique est à l'image des deux premiers,

 

Q : Vous émettez l'hypothèse que le symbolisme ternaire cosmique est antérieur aux autres tripartitions. Comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

J.H. : Mon hypothèse sur la priorité du symbolisme ternaire cosmique dans l'univers mental des lndo-­Européens se fonde sur la motivation du symbolisme des trois couleurs, le noir (ou le bleu), le blanc et le rouge, c'est-à-dire leur identité avec les trois couleurs du ciel, ou, selon ma terminologie, les couleurs des "trois cieux". Les autres correspondances sont arbitraires, qu'il s'agisse des trois mondes, eux-mêmes diversement répartis selon les peuples, et des trois castes (même remarque), ainsi que des trois "natures" (ou "qualités", vieil-­indien guna). Par ex., il n'y a pas de lien naturel et nécessaire entre la couleur blanche et le "ciel" (qui change de couleur), la caste supérieure (qu'elle soit ou non sacerdotale), la nature supérieure. En revanche, il existe un lien de nature entre la couleur blanche et le "ciel diurne", la couleur noire et le "ciel nocturne", la couleur rouge et le "ciel auroral et crépusculaire".

 

Naturellement, cette hypothèse s'applique uniquement au domaine indo-européen. De plus, le raisonnement ne vaut que pour le rapport entre les couleurs des trois cieux, considérées comme une donnée de base, et les autres groupes ternaires (mondes, castes, natures). Mais à son tour le caractère ternaire des cieux dans la conception reconstruite appelle une explication. Bien que primitive par rapport aux autres structures ternaires, celle-ci ne peut être considérée comme une donnée immédiate de l'expérience. On peut en concevoir d'autres, par ex. une division binaire (jour/nuit), ou au contraire une division distinguant plus de trois couleurs. À cette question, l'hypothèse proposée n'apporte pas de réponse.

 

Q : Quelle est, selon vous, la signification de ces tripartitions ?

J.H. : On sait que les groupements ternaires sont fréquents dans les diverses cultures. Il peut s'agir tout simplement dé l'application aux cycles temporels (et, par delà, aux structures fondées sur eux) d'un quasi-universel. Dans ce cas, le caractère ternaire ne comporterait pas de signification particulière. Mais elle peut en comporter une. J'en vois un indice dans le rattachement étymologique proposé jadis par E. Benveniste (Hittite et indo­-européen, p. 86-87) du nom de nombre "trois", *tréy­es, à la racine *ter- "traverser", "dépasser" : « Par rapport à "deux", observe Benveniste, le nombre "trois" implique une relation de "dépassement" qui est justement celle que la racine *ter- signifie lexicalement ». Assurément, on peut en dire autant de chaque nombre. Il convient donc de trouver une justification plus précise, qui s'applique seulement à "trois". Peut-être faut-il la chercher dans cesnombreux récits mettant en scène un personnage quiparvient à se tirer d'une situation en apparence inextricable, exprimée sous la forme binaire d'un dilemme, en imaginant un troisième terme : ce qu'on ne peut faire "ni le jour, ni la nuit", on le fera à l'aurore, ou au crépuscule. Le troisième terme est celui qui permet à l'homme supérieur de surmonter l'obstacle des dilemmes qui bloquent le commun des mortels.

 

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vendredi, 22 avril 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)

Les Indo-Européens de Jean Haudry


Les Indo-Européens de Jean Haudry

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jeudi, 13 janvier 2011 | Lien permanent

Hommage à Dominique Venner

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Hommage à Dominique Venner

par Javier Portella

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Chers amis, chers camarades,

Permettez-moi de vous posez tout d’abord une question un peu… abrupte. Ne vous arrive-t-il pas que le désarroi vous frappe parfois ? Moi, si. Ça m’arrive. À force de toujours nager à contrecourant, à force de toujours aller à l’encontre de l’air du temps, le découragement finit parfois par faire acte de présence. C’est alors que la principale leçon fournie par Dominique Venner nous vient à la rescousse. C’est alors que s’allume cette lueur d’espoir qui se déploie paradoxalement au sein de la critique la plus impitoyable contre la dégénérescence de notre temps.

Javier-Ruiz-Portella-2.jpgEn quoi consiste cette dégénérescence ? Elle consiste dans l’effondrement des trois piliers qui ont fait la force et la grandeur de notre civilisation. « La  nature  comme  socle,  l’excellence  comme  objectif,  la  beauté  comme  horizon, nous rappelle Dominique ».  Il suffit d’évoquer ces trois grands piliers pour savoir que ni la nature, ni la beauté, ni l’excellence ne soutiennent plus notre maison, ne constituent plus la clé de voûte de notre monde. On dirait qu’ils se sont tout simplement effondrés.

Non, répond Dominique Venner. Les grands piliers du monde semblent certes effondrés, mais ils ne sont qu’« endormis ». Tout comme à l’occasion d’autres moments sombres de notre histoire, nos principes fondateurs sont tombés en état de dormition. Ce qui revient à dire : ils peuvent se réveiller un jour.

Pourquoi le peuvent-ils ? Parce que ce qui est frappé de léthargie, ce sont les archétypes, les racines mêmes de notre civilisation, c’est-à-dire de notre tradition. Et la tradition, « telle que je l’entends, souligne Dominique Venner, n’est  pas le  passé,  mais  au  contraire  ce  qui  ne  passe  pas  et  qui revient toujours  sous  des formes  différentes.  Elle  désigne l’essence  d’une civilisation  sur  la  très  longue durée.» C’est pourquoi nos racines son « pratiquement indestructibles tant que n’a pas disparu (comme les Mayas, les  Aztèques  ou  les  Incas  disparurent  un  jour)  le  peuple  qui  en  était  la matrice ».

Sauf si une telle hécatombe venait à se produire, la possibilité reste donc ouverte pour que nos principes, aujourd’hui éteints, se rallument – sous des modalités bien sûr différentes – un jour.

Mais de quoi dépend un tel jour ?

Et bien, en un sens, il ne dépend de rien. Il ne dépend de rien parce que l’imprévisible, l’indéterminé, se trouve inscrit – explique Dominique Venner, en fournissant mille exemples concrets – dans le cœur même de l’histoire.

L’imprévisible, ce qui surgit sans cause ni raison, ce que rien ne détermine, voilà qui reçut jadis un nom : le  destin,  le  sort. Cette force déroutante, mystérieuse, à laquelle les dieux eux-mêmes sont soumis – le sort –, nous sera-t-il un jour favorable ? Nous n’en savons rien. Cela n’est pas entre nos mains. Et pourtant, cela aussi est, en un sens, entre nos mains. Contrairement à ce que la modernité croit, la volonté des hommes, certes, n’est pas toute-puissante. Mais le destin non plus. Il a besoin de notre aide. Nous dépendons de lui, mais le destin aussi dépend de nous. Sans notre engagement décidé, sans notre lutte vaillante, jamais le sort ne pourrait nous être favorable.

 *

Interrogeons-nous donc sur notre lutte. Sommes-nous en train de faire suffisamment bien les choses ? Sommes-nous à la hauteur du grand défi qui nous a échu, placés que nous sommes à la grande croisée de chemins entre deux époques « dont  l’importance, affirmait Ernst Jünger,  correspond  à peu près au passage de l’âge de pierre à l’âge des métaux » ?

Quels temps étranges, les nôtres ! Le besoin de leur changement se fait sentir de plus en plus fort. Le malaise grandit : ce malaise qui traverse nos existences plates, mornes, privées de tout souffle supérieur, vouées à seulement travailler… et crever. Mais si une telle détresse est bien là, elle est sourde, muette, insaisissable. Son désarroi ne se manifeste, ne se concrétise en rien.

Soyons lucides : aucune véritable alternative ne se lève aujourdhui même à notre horizon. Un seul courant connaît, c’est vrai, une certaine vigueur : le mouvement identitaire. Mais sa dénonciation du grand Remplacement entrepris par nos oligarchies reste un refus, un rejet, une dénonciation seulement négative. Si l’immigration de peuplement venait à disparaître un jour, ce jour-là le mouvement identitaire disparaîtrait du même coup. Aucun véritable Projet historique, aucun OUI ne pointe en-dessous du NON identitaire. (Et on pourrait dire la même chose, toutes différences faites, à propos du NON écologique.)

Pourquoi aucun OUI ne s’élève en-dessous du grand désarçonnement contemporain ?

Ce ne sont pourtant ni les idées ni les analyses qui manquent. Elles sont là, et leur qualité est remarquable. Elles sont là depuis plus de 40 ans : depuis que Dominique Venner, justement, fut l’un des premiers à comprendre, avec d’autres, qu’il fallait passer de l’action directe dans la rue à l’action médiate dans les esprits.

Le problème, voyez-vous, est qu’on n’agit pas sur les esprits à l’aide essentiellement d’idées et de théories… ces trucs « à intellectuels ». On n’agit pas non plus sur les esprits au moyen de dénonciations dépourvues d’une alternative visible, imaginable. On agit sur les esprits à l’aide surtout d’images : d’images positives, pleines de contenu, rayonnantes d’espoir ; des images qui parlent au cœur et frappent l’imagination ; des images qui façonnent tout un Projet historique – encourageant, passionnant.

Avons-nous quelque chose de tel ? Avons-nous une véritable image, un véritable Projet du monde dont nous rêvons ?

Disons-le autrement. Avons-nous une réponse aux deux grandes questions sans répondre auxquelles rien ne pourra jamais changer ?

Première question. Il s’agit d’en finir avec le capitalisme. C’est entendu. Mais qu’est-ce que cela implique ? Qu’est-ce que cela signifie ? Contrairement à ce que cela signifie pour la folie communiste, finir avec le capitalisme ne veut nullement dire liquider la propriété ni abolir l’inégalité. Finir avec le capitalisme veut dire, d’une part, réduire les injustices, limiter les inégalités. Cela veut dire, d’autre part, faire en sorte que le marché, l’argent et le travail ne soient plus la clé de voûte supposée charpenter le monde.

Bien. Mais comment y parvenir ? Y parvient-on en convainquant les gens de se donner d’autres horizons et de lâcher spontanément ce qui paraît être leur penchant naturel pour la matérialité de la vie ? Y parvient-on en faisant que la « société civile » – comme on appelle cette négation manifeste du politique – quitte d’elle-même, toute seule, les chemins qui nous ont menés au bord de l’abîme ? Ou par contre, y parvient-on à travers une lutte acharnée, en ouvrant des voies et en dressant des digues – en créant des institutions : publiques, politiques… mais lesquelles ? – qui mènent nos pas par des chemins tout à fait différents ?

Deuxième question. Ou, plutôt, deuxième avalanche de questions.

« Rien  n’est  vrai,  tout  est  permis », disait Nietzsche. Rien ne nous offre la garantie… Oh, elle était bien fausse, mais tellement fonctionnelle, la garantie qui, dans le monde la religion révélée, nous assurait du Vrai et du Bien. C’est elle qui a disparu. Le fondement prétendument sans faille, inentamé, du Vrai et du Bien, voilà qui s’est effondré, voilà qui ne reviendra plus. Ce n’est pas d’un état de dormition qu’il s’agit ici. Nous voilà donc voués à l’incertain, à l’imprévu : au destin, en somme. C’est là notre grandeur : celle des hommes libres. Mais c’est là aussi notre malheur : celui des hommes incapables d’assumer une telle liberté.

Car… si aucune Vérité avec majuscule ne soutient plus le monde, tout est-il donc permis ? Non. Il ne l’est ni ne peut l’être – sinon tout s’écroulerait…

Tout s’écroule, en effet. Car il semble bien comme si tout était permis. Tout se vaut… tout se vautre, tout patauge dans l’indistinction généralisée, là où le laid (il suffit d’entrer dans n’importe quelle galerie d’« art » contemporain) semble ne plus s’opposer au beau ; là où le vulgaire semble ne plus se distinguer de l’excellent, tout comme le faux du véritable. Là où même l’idéologie du genre prétend qu’être homme, ce serait la même chose que d’être femme.

Tout devient indifférent dans la mesure même où tout devient discutable, contestable. Dans la mesure même, en un mot, où tout ne relève que de l’opinion. De cette opinion que la liberté dite justement d’opinion permet – en droit – d’exprimer sans entraves ni limites.

Faudrait-il donc introduire des entraves en vue d’empêcher une telle dégénérescence ?

On connaît la réponse – affirmative – que les fascismes ont donnée à une telle question. Mais si on rejette cette réponse, si on refuse un remède qui finit par devenir pire que la maladie, comment fait-on pour ne plus patauger dans la mare du nihilisme où tout se vaut et rien n’importe ?

Aucune société ne peut exister sans être assise sur un noyau incontournable de vérité. Comment concilier un tel noyau avec l’exigence tout aussi incontournable de liberté ? Comment éviter aussi bien les vacuités démocratiques que les dérives totalitaires ? Comment imaginer la vie politique, le contrôle du pouvoir, la réalisation d’une démocratie qui ne soit ni un alibi des oligarchies, ni un machin vide et démagogique ? Comment imaginer, par exemple, le fonctionnement – ou la disparition…, mais alors, remplacés par quoi ? – de ces monstres que sont devenus les partis politiques ?

*

De telles questions, Dominique Venner ne les a pas posées explicitement. Mais toute sa pensée nous y conduit. Nous interroger dans leur sillage, c’est le meilleur, le plus fervent hommage que l’on puisse rendre à celui qui s’est immolé, tout compte fait, pour que la vérité resplendisse.

 Javier Portella

Texte prononcé à l'occasion de l'hommage rendu à Dominique Venner, le samedi 17 mai 2014 à Paris.

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dimanche, 25 mai 2014 | Lien permanent

Hommage à Dominique Venner

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mardi, 26 mai 2015 | Lien permanent

Hommage à Tarek Aziz

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Hommage à Tarek Aziz, mort à l’âge de 79 ans

FPS Info

Ex: http://patriotismesocial.fr

Triste nouvelle. Tarek Aziz, ancien ministre irakien des Affaires étrangères est décédé à l’hôpital Al-Hussein de Nassiriya, à 320 kilomètres au sud de Bagdad, à l’âge de 79 ans d’une crise cardiaque, selon le docteur Saadi Al-Majed, le chef du département de la santé de la province de Zi Qar.

Il incarnait le visage de la diplomatie irakienne de l’ancien Raïs.

Tarek Aziz purgeait depuis 12 ans une peine de prison. En 2010, il était condamné à la peine capitale par la volonté de la puissance occupante américaine.

Le Vatican avait plaidé sa grâce. Le président irakien d’alors, le Kurde Jalal Talabani, avait déclaré qu’il ne signerait jamais son ordre d’exécution, eu égard à l’âge et à la religion du condamné. Un an plus tard, Tarek Aziz demandait au premier ministre Nouri Al-Maliki de hâter son exécution à cause de sa mauvaise santé.

L’ancien ministre souffrait depuis de nombreuses années de problèmes cardiaques et respiratoires, d’une tension artérielle élevée et de diabète. Sa santé s’était nettement dégradée en prison.

Tarek Aziz était l’homme des missions difficiles. Pendant vingt-quatre ans, même lorsqu’il n’était plus ministre des affaires étrangères en titre, Tarek Aziz en était de fait le principal, sinon le seul, officier de liaison avec la communauté internationale.

Par son expérience et aussi grâce à un bagage intellectuel, il avait acquis le « parler occidental », qui lui permettait d’exposer les vues de son pays, d’en soigner et d’en adapter la forme, sans jamais en trahir le contenu. « Le monde occidental n’est pas une énigme pour moi, parce que j’ai beaucoup lu à son sujet, sa littérature, sa poésie et ses romans les plus célèbres, puis j’ai appris la langue anglaise à l’université irakienne », confiait-il dans un livre d’entretien (en arabe) avec la journaliste Hamida Nahnah, Tarek Aziz… Un homme et une cause. Ses premières visites à Paris – ville qui le fascinait – et à Londres n’ont lieu qu’en 1970. Il ne découvre New York que quatre ans plus tard.

Eveil précoce à la vie politique

Tarek Aziz est né en 1936, près de Mossoul, dans le nord de l’Irak, au sein d’une famille de conditions très modestes. De son vrai nom, Tarek Hanna Mikhaïl Issa, il en était aussi le seul membre chrétien (chaldéen) et l’un des plus anciens compagnons de Saddam Hussein qui aient survécu à toutes les purges. Sa discrétion sur sa vie privée contrastait avec la médiatisation dont il avait été l’objet en sa qualité de missi dominici de son pays, notamment à l’occasion de crises graves : telles la guerre de huit ans (1980-1988) contre l’Iran, ou l’invasion et l’annexion du Koweït (août 1990) et ses suites dramatiques.

Son baptême politique remonte à sa prime adolescence, lorsque, à l’occasion de la création de l’Etat d’Israël, en 1948, et de la reconduction quasi concomitante du traité anglo-irakien – signé en 1930 et plaçant l’Irak pratiquement sous protectorat anglais –, il participe aux manifestations populaires qui forcent le régent Abdel Ilah – le roi Fayçal II n’était pas en âge de gouverner, après la mort de son père, Ghazi, dans un accident de voiture – à abroger le traité et à limoger le gouvernement au profit d’une équipe plus nationaliste.

Cet éveil précoce à la vie politique conduit Tarek Aziz à s’intéresser à toutes les idéologies politiques.

Le marxisme le séduit, mais il en récuse l’adversité envers les religions : « Je ne suis pas pratiquant, mais pas non plus athée, et je refuse l’idée selon laquelle “la religion est l’opium des peuples”. » Il ne partage pas non plus la théorie de la lutte des classes, aux relents « haineux » à ses yeux. Le Baas, qu’il découvre au début des années 1950, l’attire parce qu’il « associe le socialisme au panarabisme, qui lie l’homme à sa culture, à son vécu et à sa civilisation ». Les écrits du Syrien Michel Aflak, l’un des idéologues du Baas, le fascinent, qui allient, dit-il, la pensée philosophique profonde aux élans romantiques. Le jeune Tarek Aziz, alors féru de poésie, de littérature et de musique – il a pris des cours de piano à l’Académie des beaux-arts de Bagdad – est conquis.

Au journaliste Patrick Denaud, qui a publié un livre d’entretien avec lui (Irak, la guerre permanente, éditions Le Félin), il affirme tenir son panarabisme d’un climat familial. « Mon père a eu deux fils. Au premier, il a donné le nom de Faouziz, du nom d’un chef arabe qui a combattu les juifs israéliens. Moi, je m’appelle Tarek, du nom du dirigeant arabe musulman qui a conquis l’Andalousie. Pour un chrétien, donner ces noms à ses deux fils dans les années 1930 n’était pas innocent. Mon adhésion au Baas relève de cette tradition. »

Renvoyé à la base

Juillet 1958. Un coup d’Etat militaire renverse la monarchie. A la faveur d’une relative libéralisation politique, le Baas sort de l’ombre, et Tarek Aziz est chargé de diriger le quotidien Al-Chaab, sur lequel les baasistes ont mis la main et qu’ils rebaptisent Al-Joumhouriya (« La République »). Mais l’Irak entre dans une zone de turbulences, à laquelle le Baas n’est pas étranger. Une tentative d’assassinat, en octobre 1959, du leader Abdel Karim Qassem, par un jeune baasiste alors totalement inconnu, Saddam Hussein, vaut à de nombreux militants de se retrouver en prison. Le Baas est renvoyé dans la clandestinité et avec lui les activités de Tarek Aziz, qui se voit confier la direction de la publication interne du parti, Waï Al-Oummal (« la conscience ouvrière »), qui, comme son nom l’indique, s’adresse à la section ouvrière du parti. Un an plus tard, il cumule déjà les fonctions de membre des directions nationale et régionale du Baas, ainsi que de sa section ouvrière ; mais un article critique qu’il publie dans Waï Al-Oummal lui vaut d’être renvoyé à la base, avant que de nouvelles élections le rétablissent dans son statut de membre des deux commandements suprêmes.

Tarek Aziz participe au coup d’Etat ourdi en février 1963 par le Baas et par un groupe d’officiers nationalistes. Neuf mois plus tard, les putschistes sont à leur tour renversés par un coup d’Etat pro-nassérien. Tarek Aziz retrouve la clandestinité et se replie sur Damas. C’est là, dans la capitale syrienne, qu’au cours de la même année, à l’occasion du sixième congrès du parti, il rencontre pour la première fois celui qui, dix-neuf ans plus tard, gouvernera l’Irak pendant vingt-quatre ans : Saddam Hussein.

Les deux hommes se retrouvent à Bagdad après la défaite de l’Egypte lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Tarek Aziz est nommé rédacteur en chef d’Al-Thaoura, l’organe du parti. Saddam Hussein, alors secrétaire adjoint du parti, est responsable de l’information. Ils se découvrent des affinités politiques et se lient d’amitié. Ce compagnonnage durera jusqu’à la chute du régime, en 2003. Tarek Aziz est sans doute alors l’un des rares, sinon le seul membre du Commandement de la révolution irakienne (CCR), à se permettre une liberté de ton avec Saddam Hussein.

Juillet 1968 : le Baas s’empare à nouveau du pouvoir. Le tandem Ahmed Hassan Al-Bakr – Saddam Hussein gouverne le pays jusqu’en 1979, lorsque Saddam Hussein écarte Al-Bakr et prend les rênes du pouvoir. Membre du CCR depuis deux ans, Tarek Aziz accède alors au rang de vice-premier ministre et de ministre des affaires étrangères. Un an plus tard, il est la cible d’un attentat à l’université Al-Moustansiriya, à Bagdad. L’attentat ayant été attribué aux islamistes chiites, le CCR adopte une résolution punissant de la peine de mort la simple appartenance au parti Al-Daawa et à l’Organisation de l’action islamique.

C’est la guerre contre l’Iran qui fait découvrir au grand public cet homme aux épaisses lunettes, au gros cigare et aux cheveux grisonnants, qui, avant de prendre en main la diplomatie, a été ministre de la culture et de l’information. Du siège des Nations-Unies, à New York, aux capitales arabes, en passant par Moscou, Paris et Londres, il n’a de cesse d’expliquer que son pays fait office de rempart contre « l’exportation de la révolution » islamique que projette l’imam Rouhollah Khomeyni après le renversement du shah dans l’Iran voisin.

Porte-parole de son pays

Son entregent n’est pas étranger au rétablissement, en 1984, des relations diplomatiques entre l’Irak et les Etats-Unis, rompues dix-sept ans plus tôt. Quitte, pour mettre de l’huile dans les rouages, à édulcorer la rhétorique baasiste à propos du conflit avec Israël, en affirmant que son pays, qui « ne se considère pas comme partie directe au conflit parce que Israël n’occupe pas de territoires irakiens », soutiendra « toute solution juste, honorable et durable » du conflit israélo-arabe.

En 1990, deux ans après la fin de la guerre contre l’Iran, Tarek Aziz se fait le porte-parole de son pays, qui accuse le Koweït de pomper le pétrole du gisement pétrolier de Roumeila, à la frontière entre les deux pays, et d’inonder le marché du brut, provoquant ainsi un effondrement du prix et la ruine d’un Irak exsangue au sortir de la guerre. Ce sera l’une des justifications de l’invasion du Koweït cette année-là.

Selon certaines sources, Tarek Aziz est hostile au maintien de l’occupation du Koweït au moment où une armada de plusieurs centaines de milliers d’hommes menace d’en déloger l’armée irakienne par la force des armes. Il n’en défend pas moins pied à pied la politique de son pays jusqu’au bout, y compris lors de cette désormais célèbre rencontre « de la dernière chance », à Genève, le 9 janvier 1991, avec le secrétaire d’Etat américain James Baker.

Il s’offre même, ce jour-là, le luxe de refuser d’accuser réception d’une lettre adressée par le président George Bush (père) à Saddam Hussein, à cause de sa formulation, selon lui, indigne à l’égard d’un chef d’Etat.

Quand George Bush (fils) commence à bombarder Bagdad, en mars 2003, Tarek Aziz dit des forces américaines : « Nous allons les recevoir avec la meilleure musique qu’ils aient jamais entendue et les plus belles fleurs qui aient jamais poussé en Irak… Nous n’avons pas de bonbons ; nous pouvons seulement leur offrir des balles. » Le 24 avril, quand des soldats américains frappent à sa porte à Bagdad, il se rend sans résistance.

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samedi, 06 juin 2015 | Lien permanent

Salut à Boutang !

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Salut à Boutang !

par Georges FELTIN-TRACOL

boutangsoulié.jpg« Le 20 septembre 2016, Boutang aurait eu cent ans (p. 14). » Jeune étudiant toulousain, Rémi Soulié le découvre en 1987 par l’intermédiaire de ses entretiens télévisés avec George Steiner. Séduit, il lui écrivit. S’en suivit ensuite une décennie de correspondances épistolaires, de visites fréquentes et d’appels téléphoniques nombreux jusqu’à la mort de Pierre Boutang, le 27 juin 1998.

Disciple zélé et talentueux de Charles Maurras, le royaliste orléaniste intransigeant Pierre Boutang fut à la fois philosophe, romancier, journaliste, critique littéraire et redoutable pamphlétaire. Révoqué de l’Université pour avoir rallié le général Giraud en 1942, Boutang fonda un journal, La Nation française, dans lequel s’exprimaient l’« historien du dimanche » Philippe Ariès et le critique de cinéma Philippe d’Hugues, soutint la cause de l’Algérie française avant d’approuver l’action néo-capétienne de Charles De Gaulle en qui il espéra un moment une éventuelle restauration monarchique en faveur du comte de Paris. Ayant appris à lire dans les colonnes de L’Action française, Boutang partage l’antisémitisme d’État de son maître à penser, puis se fait le vibrant défenseur du sionisme et de l’État d’Israël peut-être parce qu’il « voit dans Israël un modèle théocratique moderne, la théocratie étant le contenu latent de son rêve (p. 58) ».

Rémi Soulié ne développe pas le parcours intellectuel de son ami parfois sujet à de vives colères ainsi que d’« engueulade en hurlements majeurs (p. 100) ». « Quel caractère de cocon ! (p. 101) », poursuit-il plus loin, ajoutant que « Boutang, c’est Ivan le Terrible, Attila, Tamerlan et Gengis Khan en un seul homme (p. 109) ». Bref, « faute d’avoir trouvé un sage équilibre intérieur entre la paix et l’épée, Boutang ne (se) maîtrisait pas (p. 14) ». Ce tempérament difficile n’empêche pas que « Boutang s’enflamme comme un enfant. Il a des accès d’enthousiasme politique comme j’ai des quintes de toux. Comment fait-il pour rester aussi naïf après tant d’années de combats et de revers, alors qu’il est plus que prévenu contre la démocratie dite libérale et représentative ? (p. 99) ». Cette remarque surprend. En effet, « Maistre et Boutang partagent une même idée de la politique. […] Pour eux comme pour Donoso Cortés, Blanc de Saint-Bonnet et toute l’école de la pensée catholique traditionnelle, les principes de la politique ne se peuvent penser qu’à partir de l’Incarnation, du Dieu un et trine, bref, de la théologie (p. 17) ». Rémi Soulié assène même qu’« au fond, Boutang reste trop biblique (p. 99) ». « Coléreux et généreux, tendre et tyrannique, cet ogre fut un homme de passion [… qui] a construit une œuvre philosophique et polémique parfois hermétique mais qui porte à incandescence les facultés de l’esprit (p. 14). »

Un temps proche des royalistes de gauche de la NAF (Nouvelle Action française) qui deviendra plus tard la NAR (Nouvelle Action royaliste) animée par Bertrand Renouvin et Gérard Leclerc, Pierre Boutang connaît à la perfection les mécanismes démocratiques. « Il travaillait sur la notion platonicienne de “ théâtrocratie ”. Il y voyait le concept idoine à l’intelligence des temps spectaculaires (p. 138). » Parfois suspicieux envers certains titres de Jünger – tels La Paix -, il reconnaît néanmoins volontiers que « l’anarque est celui qui échappe à toute arché. Sont bonnes toutes les archies (monarchies, anarchie…), et détestables toutes les craties (démocratie, ploutocratie…) (p. 101) ».

Il n’est pas anodin si l’ouvrage s’ouvre sur une étude fouillée consacrée à « Pierre Boutang et Joseph de Maistre » au croisement de l’histoire des idées politiques, de la philosophie et de la métapolitique, terme déjà employé par l’auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg. Cela peut surprendre chez quelqu’un qui se référait habituellement au philosophe italien Vico. Rémi Soulié insiste aussi sur « l’axe biographique, politique, métaphysique et théologique fondamental pour Boutang : la paternité et la filiation (p. 45) ». Sa pensée s’articule donc autour de ces deux notions qui fondent la nationdans son acception étymologique.

Pour saluer Pierre Boutang est un essai lumineux sur une vie, une personnalité et une œuvre complexe qui devraient probablement faire l’objet d’une étude exhaustive. Les écrits de Boutang peuvent encore avoir aujourd’hui une résonance particulière. Le supposé « populisme chrétien » décrit par Patrick Buisson dans La cause du peuple y puiserait des idées susceptibles de le rendre effectif, cohérent et combatif. George Steiner le considérait d’ailleurs comme « la voix philosophique de l’aile autoritaire de la droite contemporaine en France (p. 16) ». Les jeunes catholiques non-conformistes du début du XXIe siècle auraient par conséquent tout intérêt à redécouvrir ce philosophe engagé après avoir médité le beau livre de Rémi Soulié.

Georges Feltin-Tracol

• Rémi Soulié, Pour saluer Pierre Boutang, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016, 141 p., 21 €.

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mardi, 10 janvier 2017 | Lien permanent

Salut à toi, Francis !

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Salut à toi, Francis !

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 4 mars 1981, un jeune mouvement nationaliste, républicain et indépendantiste, le Vlaams Blok (VB), ouvrait sa première permanence à Anvers. Le même jour, quarante ans plus tard, l’une de ses figures historiques, François « Francis » Van den Eynde, rejoint depuis la commune d’Alost le vol des oies sauvages. C’est d’ailleurs sous sa direction que chantaient en français, en néerlandais et en allemand autour du Soleil de Pierre invités et participants à la dernière soirée solennelle des universités d’été annuelles du GRECE Les Oies sauvages.

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Né à Bruxelles le 1er avril 1946, Francis étudie les sciences humaines, puis travaille dans une compagnie d’assurances. Favorable à l’autodétermination de la Flandre, il s’engage très tôt à la Volksunie ainsi que dans des formations plus radicales telles que Were Di et Voorpost. L’approbation du pacte d’Egmont en 1977 par la Volksunie l’indigne. Il la quitte et milite bientôt au Parti populaire flamand (VVP). Le VVP forme en 1978 avec le Parti national flamand un cartel électoral prometteur : le Vlaams Blok.

Francis anime le VB à Gand. Il siège au conseil communal de la ville de 1988 à 2012. Élu au conseil flamand entre 1991 et 1995, il entre dès 1991 à la Chambre des représentants du Parlement fédéral belge en tant qu’élu de la Flandre orientale. De 1999 à 2001, il en est même l’un des vice-présidents. Il en démissionne, suite à sa participation – « sacrilège » pour les médiats régimistes – à une réunion de vétérans flamands du front de l’Est. Il conserve néanmoins son mandat parlementaire jusqu’en 2010.

Francis regrette qu’en changeant de nom sur les injonctions menaçantes et scandaleuses de la « justice » belge en 2004, le nouveau Vlaams Belang abandonne le solidarisme, se modère sur l’immigration et s’affadit. De plus en plus critique envers la ligne politique défendue par les instances dirigeantes, il est suspendu dès mars 2011. Il en est exclu le 27 juin suivant. À l’occasion des élections communales en 2012, il apporte un soutien public à la NVA (Nouvelle Alliance flamande).

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Fier d’être Flamand et d’appartenir au monde néerlandophone qui englobe par-delà la Flandre et Bruxelles, les Pays-Bas et la nation afrikaner en Afrique australe, Francis s’affiche en Européen convaincu. Il défend à travers la réunification de l’Irlande, la cause flamande et l’émancipation de la Padanie une Europe identitaire des régions ethniques. Il participe chaque année dans la décennie 1990 aux universités d’été du GRECE en Provence. Passant aussi bien du néerlandais au français et à l’anglais, Francis s’impose au sein de l’assistance tant par sa culture, son sens de la répartie, son humour ravageur que par sa carrure massive.

Quand le brouhaha devient trop grand pendant les séances des questions des groupes de travail adressées aux conférenciers, Francis n’hésite pas à lancer tel un étudiant médiéval un tonitruant « Silentium triplex ! ». Désigné par la haute-maîtrise de l’université estivale « maître des chœurs et de la chorale », il tente bon an mal an de créer l’unisson, une gigantesque tâche pour une courte semaine fort active.

Francis Van den Eynde restera l’exemple du responsable politique affable et proche des militants de base. En lui brûlait la belle flamme de la cause des peuples d’Europe. Le mouvement flamand peut se féliciter de l’avoir compté parmi les siens.

Georges Feltin-Tracol.

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lundi, 08 mars 2021 | Lien permanent

Hommage à Dominique Venner

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Hommage à Dominique Venner

Cinq ans après son absence

Le 21 mai 2013, Dominique Venner choisissait la fin de son destin au cœur de la cathédrale Notre Dame de Paris. Cinq ans après son geste, nous lui rendons hommage et évoquons entre partisans de l'Europe unie son œuvre doctrinale, le sens de son acte et l'idée européenne.
 
 

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lundi, 21 mai 2018 | Lien permanent | Commentaires (1)

Nice: hommage à Catherine Ségurane

Nice : Hommage à Catherine Ségurane

NICE (NOVOpress) – En 1543, sur les remparts de Nice, Catherine Ségurane, une lavandière, assomma de son battoir à linge un porte-étendard de l’armée turque qui assiégeait la ville et ceci redonna force et ardeur aux combattants niçois. Ainsi, Nice a résisté à ceux qui depuis soixante-dix ans faisaient trembler l’Europe. Les Turcs se replièrent mais en emmenant en esclavage les populations dont ils avaient pu s’emparer.

Pour la huitième année consécutive les jeunes niçois fier de leur identité ont défilé aux flambeaux le premier dimanche de septembre pour honorer cette héroïne nissarde.

Source des photos : Jouinessa Rebela, les jeunes Identitaires du Pays Niçois [1].

 

 

 

 

 

 


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[1] Jouinessa Rebela, les jeunes Identitaires du Pays Niçois: http://www.jouinessa.com/

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vendredi, 10 septembre 2010 | Lien permanent

L'hommage à Dominique Venner

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Pierre Le Vigan

L'hommage à Dominique Venner

La considérable affluence au colloque Dominique Venner (plus de 500 personnes à la Maison de la Chimie ce 17 mai), la qualité des interventions à la tribune laisse entrevoir un mouvement de sursum corda mais aussi de sursum ratio. « Elévation des cœurs, et élévation de notre raison. Par un acte en apparence irrationnel, mais en fait logique, Dominique Venner a ouvert une voie : celle du sacré, celle, aussi, de la hauteur de vue. La hauteur de vue n’est pas l’indifférence, elle n’est pas le refus de s’engager, elle est la froideur dans la perception des enjeux, qui va volontiers avec la chaleur de la camaraderie. La mort sacrificielle de Dominique Venner, il y a un an, à Notre-Dame de Paris, a précisément ce sens précis : ouvrir un espace du sacré. Ce que croyait précieux Dominique Venner ce n’était ni la droite ni la gauche, c’était la France et l’Europe comme civilisation, c’était le sens même de ce que patrie veut dire, et de ce qu’honneur veut dire. Car l’honneur, en un sens, c’est toujours filiation et transmission. Or, c’est tout cela, avec l’effacement du sens, avec le relativisme généralisé, avec le changement de peuple par l’immigration de masse, qui est mis à bat par la modernité ravageuse. Et par une politique criminelle, celle du mondialisme comme système à tuer les peuples. Changer notre peuple dans sa composition ethnique et culturelle pour tuer toute notion de peuple, dépolitiser tout pour ne laisser que la table rase du turbocapitalisme se déployant sur fond de grand marché universel, avec des hommes interchangeables, et d’ailleurs interchangés et inter-échangés, sans passé, sans héritage, sans histoire, et donc sans avenir. Avec un seul présent : celui de consommateur et de producteur. Avec des femmes louant leur ventre, et des hommes vendant leur sperme. Voilà le monde dont Venner ne voulait pas. Sain refus. Mais aussi portait-il une grande espérance, la lueur d’un autre monde possible, poétique, fort, tragique, noble, plein des exemples héroïques qui agrandissent nos petites vies pour leur donner un souffle, une ampleur, une dimension mythique. Nous ne guérirons jamais de Dominique Venner, et c’est pour cela que nous resterons vivants.

PLV

Pierre Le Vigan, écrivain, philosophe, vient de publier L’effacement du politique. La philosophie politique et la genèse de l’impuissance de l’Europe, la barque d’or, labarquedor@hotmail.fr, 15 €.

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mercredi, 21 mai 2014 | Lien permanent

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