Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 25 décembre 2007

Jean Parvulesco: considérations stratégiques

714bf1bfb575da886bf0d9225a5d38e1.jpg

Cet article de 2000, dû à la plume de Jean Parvulesco garde une forte pertinence eu égard aux nouvelles perturbations dans les Balkans. A relire...

 

Jean PARVULESCO:

L'avenir de la Serbie préfigure le prochain avenir de l'Europe et du monde

 

(1)   La dialectique subversive américaine des "précédences établies"

 

L'intervention politico-militaire de la "conspiration mondia­liste" contre la Serbie, effectuée par la "superpuissance Planétaire des Etats-Unis" à travers l'OTAN et avec l'into­lérable complicité politique des régimes social-démocrates européens, marque un rupture absolument décisive à l'intérieur de l'actuelle histoire mondiale en cours : la terreur démocratique planétaire ayant jeté bas son masque, s'est pour la première fois montrée tout à fait à découvert, signifiant ainsi que ce qui venait d'arriver à la Serbie ris­quait désormais d'arriver, aussi, à tout instant, à n'im­porte quel autre pays européen qui se mettrait en con­tradiction avec les doctrines équivoques du "nouvel ordre mondial" décrétées par Washington, et par ce qui se cache derrière les nouvelles options impérialistes totalitai­res de Washington.

 

Ainsi les Etats-Unis viennent-ils de s'offrir, après leur inter­vention politico-militaire de fait en Serbie et à la suite de leurs autres interventions, en Irak et en Bosnie, les armes politiques de l'acceptation en droit, par précédence établie, de leur propre impérialisme planétaire en action. La voie est désormais ouverte à toute intervention politico-militaire de Washington dans le monde.

 

Si on laissait faire, l'actuel destin de la Serbie préfigurerait le prochain avenir de l'Europe et du monde: la soumission sans conditions aux volontés politiques, économiques et cultu­rel­les, voire religieuses du complot mondialiste en cours régi par la "superpuissance Planétaire des Etats-Unis".

 

Social-démocratie et "démocratiquement correct"

 

Aussi l'état de permanente agression politico-militaire entre­tenu actuellement par la "conspiration mondialiste" des Etats-Unis à l'égard du continent européen exige-t-il une réponse contre-stratégique immédiate et totale de la part des puissances agressées, la constitution d'un front révolu­tionnaire de résistance européenne grand-continentale, eurasiatique, comprenant la Russie, ainsi que l'Inde et le Japon. Front de résistance révolutionnaire européenne grand-continentale à mettre d'urgence en relation directe avec la contre-action d'ensemble qui reste à susciter éga­le­ment au sein des puissances appartenant à l'espace géopo­litique de l'Amérique Romane, espace immédiatement con­cerné par l'ingérence permanente de la "conspiration mon­dialiste" dans l'hémisphère australe aussi, ingérence parti­cu­lièrement active, suractivée, ininterrompue.

 

Afin que le "grand dessein" hégémonique de la "conspiration mondialiste" soutenue par la "Superpuissance Planétaire des Etats-Unis" puisse être effectivement mis en action les services politiques spéciaux de Washington ont longuement travaillé à l'installation au pouvoir, subversivement, d'une chaîne de régimes social-démocrates partout e Europe et en Amérique Romane, conçus, ces régimes d'intervention clandestine, pour qu'à travers leur entier assujettissement à la ligne politique de l'étalon du "démocratiquement correct" dictée par les Etats-Unis, un barrage permanent puisse être dressé face à toute velléité de résistance de la part des puissances nationales agressées, prises dans le piège ontologique de l'état de fait, du fait accompli par surprise et sans qu'il n'y ait la moindre réaction défensive continentale commune, l'ensemble des régimes agressés se trouvant en état de complicité totale avec l'agresseur. Ce fut no­tam­ment le cas de la France, pendant les grèves syndica­lis­tes insurrectionnelles contre les réformes administratives de structure proposées par Alain Juppé.

 

Suite donc au travail spécial, sur place, des services politi­ques secrets de Washington ayant réussi à installer partout, dans les zones visées, des régimes social-démocrates dans leur entière obédience politique, la "conspiration mondialiste" a pu gagné la première manche, emporter la première phase préliminaire de la troisième guerre mondiale —la guerre intercontinentale de la fin—  sans hostilités ouvertes, en é­vitant les engagements politico-militaires qui eussent été nécessaires pour réduire directement, par la force des ar­mes, la résistance nationale des zones géopolitiques con­cernées par l'action impérialiste préconçue de Washington, qui s'y trouvait déjà engagée.

 

La guerre de l'ombre à l'échelle planétaire

 

De cette manière, Washington disposait donc d'une guerre politique gagnée d'avance face à l'ensemble géopolitique pla­nétaire directement concerné par l'actuelle entreprise impérialiste de la "conspiration mondialiste": en effet, Wa­shington venait ainsi d'inventer, et de mettre aussitôt à l'œuvre un nouveau type de guerre politique planétaire, la guerre clandestine, la guerre souterraine des services po­liti­co-stratégiques secrets. La guerre qui n'est plus une guerre, la "guerre de l'ombre" à l'échelle planétaire.

 

Ce changement est absolument capital, qui, du point de vue de Washington, vient de transformer la nature même de l'espace politique planétaire, dont les responsables cachés de Washington font un espace intérieur de la puissance propre des Etats-Unis où les guerres extérieures des Etats-Unis deviennent de par cela même des opérations de sécurité politique intérieure américaine. Nous arrivons ainsi à la dialectique hautement subversive de l'"empire invisible". Mais dialectique non moins immédiatement opérative. L'histoire actuelle n'est plus, à son niveau planétaire, que l'histoire de l'"empire invisible" de la "conspiration mondia­liste". L'histoire occulte d'une toute-puissance invisible, l'histoire invisible d'une toute-puissance occulte.

 

(2) Sur les nouvelles stratégies en action des services spéciaux des Etats-Unis

 

Un vaste bouleversement de la stratégie politique offensive planétaire des Etats-Unis a récemment fait que, dans le plus grand secret, le centre de gravité de l'ensemble de l'action politico-stratégique de Washington s'est déplacé du domaine de la puissance d'affirmation militaire de sa volonté de domination à celui de sa puissance subversivement clan­destine et des actions propres à celle-ci, une réorganisation en profondeur de ses services d'action politique spéciale s'en étant immédiatement suivie. Ce qui fait qu'à l'heure présente, ce sont les services secrets de Washington qui se trouvent en charge de la guerre impérialiste planétaire de la "subversion mondialiste" et de ce qui se dissimule derrière celle-ci, des services secrets puissamment réconsidérés quant à leurs buts assignés, quant à leurs missions d'en­semble et quant à leurs structures politico-administratives intérieures désormais directement à la disposition de la Mai­son Blanche.

 

A l'abri de la fiction diversionniste de la soi-disant toute-puissance de la CIA, des nouvelles structures d'action politico-stratégique souterraine de Washington, surpuis­san­tes, mènent le même combat en continuité. Des nouvelles structures d'action politico-stratégiques surpuissantes dont on ne sait pratiquement rien encore, mais dont on peut éventuellement mesurer l'efficacité exceptionnelle, tout à fait redoutable, à travers certaines de leurs récentes entreprises de terrain.

 

En guise de coupe spectrale à travers ces réalisations de ter­rain, j'en citerai ci-dessous trois exemples des plus si­gnificatifs.

 

Grèves insurrectionnelles dans la fonction publique en France

 

(1) Le déclenchement de la série de grandes grèves insur­rectionnelles de la fonction publique en France qui, en blo­quant le train des réformes administratives de fond pré­co­nisées par Alain Juppé, premier ministre en charge à ce moment-là, avait poussé —obligé— Jacques Chirac à dis­sou­dre l'Assemblée Nationale et procéder à des élections législatives anticipées, ce qui, suivant un scénario calculé d'avance, devait faire sauter le barrage national gaulliste et provoquer l'avènement du régime social-démocrate actuel­lement encore au pouvoir. On sait en effet que depuis les temps de la "guerre froide", l'ensemble des grandes infrastructures du dispositif syndicaliste français se trouvent dans un état d'entière dépendance souterraine à l'égard des servi ces politiques secrets de Washington qui, le moment voulu, n'avaient eu qu'à les faire agir dans le sens de leur propre stratégie de déstabilisation abrupte et pratiquement totale du régime national gaulliste alors en place, mais réduit en dernière instance à démissionner pour céder la place au régime social-démocrate destiné à installer l'actuelle poli­ti­que de soumission sans réserves à la ligne de conduite dictée par la "conspiration mondialiste".

 

Des scénarii analogues avaient en même temps été mis en exécution, aussi, en Amérique Romane, en Argentine, au Chili, etc. A ce propos, il me semble chose extrêmement importante que de retenir le fait de la parfaite identité de traitement, de procédure subversive spéciale et de contrôle dissimulé que Washington utilise à l'égard à la fois de l'Eu­rope de l'Ouest et de l'Amérique Romane, la dialectique du remplacement souterrainement commandé des régimes na­tio­naux manifestant des velléités d'indépendance, de ré­sis­tan­ce à l'emprise de la "subversion mondialiste", appa­rais­sant comme étant tout à fait la même dans un cas comme dans l'autre.

 

Car, sans la complicité entière des régimes social-démo­crates subversivement mis en place par Washington, rien n'aurait été possible de ce que Washington est parvenu à faire en Irak, en Bosnie, dans le Kosovo et, finalement, en Serbie, où l'Europe s'est trouvé attaquée dans le Sud-Est de son continent non seulement sans broncher, mais en ap­portant tout son soutien politique —voire même militaire— à cette attaque à découvert, qui, dans des conditions nor­males, eût dû être à même de provoquer la riposte politico-militaire intercontinentale qui s'imposait de toute évidence.

 

La déstabilisation du régime Milosevic

 

(2) La déstabilisation subversive du régime de Slobodan Mi­losevic, actuellement au pouvoir à Belgrade, ne saurait s'expliquer, aussi, que par l'action sur le terrain des nou­veaux services secrets politico-stratégiques de Washington. Des soi-disant "règlements de comptes intérieur du régime" éliminent, en effet, depuis un certain temps, un par un, dans une série de mystérieux attentats ponctuels répétitifs, les éléments de base du soutien politique au régime national-révolutionnaire de Slobodan Milosevic. Et que tout cela puis­se se produire à l'intérieur d'un régime très extraordinaire­ment encadré par des services de sécurité politiques et mi­litaires plus que redoutables, assurant un verrouillage qua­siment total du territoire national, en dit long sur les per­for­mances opératives, d'infiltration et de manœuvre à cou­vert, des nouvelles structures d'action politico-stratégique clan­des­tine mises en ligne actuellement par Washington, qui sem­blent donc en mesure de tout se permettre, ou presque. Ce qui est fort révélateur quant au degré des changements intervenus dans l'organisation intérieure des services secrets politico-stratégiques de Washington, suivant la perspective de leurs nouvelles missions décisives, destinées à assurer confidentiellement la poursuite de la grande politique pla­né­taire des Etats-Unis. Des changements conçus pour qu'ils puissent parvenir à changer l'identité finale de ce monde.

 

Le "Mouvement du 17 novembre" en Grèce

 

(3) Je citerai également les menées clandestines du soi-disant "groupe terroriste anti-impérialiste" dit du "Mouvement du 17 novembre" agissant en Grèce, et plus particulièrement le fait du récent assassinat de l'attaché militaire britannique à Athènes, Stephen Saunders. Car on s'accorde désormais pour dire que, derrière la façade diversionnelle du soi-disant "groupe terroriste anti-impérialiste" du "Mouvement du 17 novembre", se dissimulent en réalité des structures politico-stratégiques spéciales, ultra-secrètes, manipulées par les services secrets de Washington.

 

"Tous les attentats imputés au Mouvement du 17 novembre ont toujours servi objectivement, que ce soit sur le plan stratégique ou tactique, les intérêts des Etats-Unis". Et aussi: "Le Mouvement du 17 novembre existe depuis 1974. Ses membres, qui avaient sans doute une vingtaine d'an­nées à l'époque, sont donc âgés de quarante-cinq ans au minimum. C'est sans exemple dans l'histoire du terrorisme international". D'autre part: "Le Mouvement du 17 novembre a pu échapper aux recherches après avoir tué à vingt-trois reprises et provoqué des centaines de blessés sans qu'aucun de ses membres soit identifié. C'est également sans exemple" (Le Libre Journal, Paris, n°213, juillet 2000).

 

En plus, on sait que Stephen Saunders, qui avait servi en Yougoslavie, avait constitué un "dossier réservé" sur les activités secrètes des services spéciaux américains, qu'il s'apprêtait précisément à rendre public, et que ses positions anti-américaines allaient en se raidissant à mesure que les pressions occultes américaines à son sujet se manifestaient de plus en plus ouvertement. Et qu'il était en train de con­stituer confidentiellement autour de lui un groupe de soutien politico-militaire, comprenant de officiers appartenant à plu­sieurs armées européennes, destiné à relayer, intensifier et diffuser ses propres positions anti-américaines et contre l'em­prise subversive du commandement politique de l'OTAN.

 

Il apparaît d'autre part comme un fait certain que, bien plus que ses précédentes interventions politico-militaires en Irak et en Bosnie, l'agression contre la Serbie de la "subversion mon­dialiste" ayant utilisé, pour ce faire, les structures opé­ratives de l'OTAN, aura au moins eu le mérite, pour nous au­tres, de dévoiler les véritables dimensions de l'emprise de Washington sur l'ensemble des instances politiques et mé­dia­tiques décisives de l'Europe de l'Ouest.

 

Une tête de pont dans le Sud-Est européen

 

Dès le premier jour et jusqu'à la fin des opérations contre la Serbie,  l'ensemble du dispositif médiatique de l'Europe de l'Ouest —presse, radio, télévision, sans aucune exception— s'est automatiquement et paroxystiquement trouvé mobilisé au service de l' intervention de la "subversion mondialiste" dans le Sud-Est du continent européen, de même que l'en­semble des régimes social-démocrates européens en place, qui se sont totalement investis dans la dialectique de leur propre assujettissement à la politique d'agression anti-euro­péenne des Etats-Unis en Serbie, faisant ainsi incons­ciem­ment assaut de leurs servitudes démissionnaires à l'égard d'une action à travers laquelle —paradoxalement, suicidaire­ment— ils s'attaquaient eux-mêmes en s'attaquant à l'inté­grité politique de l'espace continental européen, complices et outils de la grande offensive anti-européenne menée par les Etats-Unis lors de l'établissement par ceux-ci de leur tête de pont dans le Sud-Est du continent européen, en Bosnie et au Kosovo.

 

Supplétifs donc des Etats-Unis lors de leur agression contre l'Europe, les régimes social-démocrates européens, ayant ainsi participé politiquement et militairement à une entreprise de guerre d'une puissance étrangère contre leur propre continent, se sont rendus coupables de haute trahison, ce qui exige la sanction suprême. Nous nous en souviendrons.

 

(3) La "doctrine stratégique globale" de Washington, d'après la Defence Planning Guidance du Pentagone

 

L'objectif politico-stratégique fondamental des Etats-Unis reste encore et toujours celui d'empêcher par tous les mo­yens, y inclus, éventuellement, ceux de la guerre politique totale, la promotion de la plus Grande Europe continentale, la constitution d'une communauté politico-historique de vo­lonté et de destin continental européen, dont la puissance fi­nale dépasserait de loin celle des Etats-Unis et de leur "con­spiration mondialiste", manipulée par eux dans les ter­mes de leur "grand dessein" hégémonique planétaire.

 

Le spectre de l'"Empire Eurasiatique de la Fin" n'en finit plus d'entretenir le cauchemar permanent, la menace abyssale pesant —à juste titre—  sur la conscience politique améri­cai­ne, dont tous les efforts vitaux se trouvent polarisés ainsi par la nécessité de pouvoir contre-attaquer, de contrer l'émer­gen­ce politique de la plus Grande Europe: l'existence même des Etats-Unis en tant que "Superpuissance Planétaire" s'en trouve directement concernée, abruptement remise en cause par cette menace de plus en plus actuelle.

 

D'où la guerre politique totale souterrainement entreprise, et qui va en s'intensifiant, par les Etats-Unis contre l'émergence en cours de la plus Grande Europe qui, avec le renforcement absolument décisif de la "Nouvelle Russie" de Vladimir Poutine, risque désormais d'atteindre —en quelque sorte mê­me fatalement—  ses véritables dimensions finales, de­ve­nir, au-delà des Etats-Unis, la suprême, la seule vraie "su­perpuissance Planétaire" au terme de l'actuelle histoire du monde.

 

Eviter la future conflagration de front de la "conspiration mondialiste" et de la plus Grande Europe continentale eurasiatique, exige donc —tant qu'il en est encore temps— que les Etats-Unis parviennent à empêcher la réintégration finale de celle-ci, sa reconstitution impériale offensive au niveau planétaire ultime. Et, pour les Etats-Unis, le même problème se pose, actuellement, par rapport au concept révolutionnaire de l'intégration finale de l'Amérique Romane, déjà entamée, doctrinalement en cours de définition.

 

Dans son livre fondamental  —outil de combat immédia­te­ment utilisable s'il en fut—  intitulé Guerres contre l'Europe. Bos­nie-Kosovo-Tchétchénie (Editions des Syrtes, Paris, 2000), Alexandre del Valle écrit :

 

(1) "Vis-à-vis de l'Est européen, les Etats-Unis mènent une double politique consistant: primo, à étendre l'OTAN aux por­tes de la Russie, en intégrant au "monde occidental" les na­tions anti-russes de l'ex-Bloc soviétique en voie d'in­dus­trialisation, de culture catholico-protestante (Hongrie, Polo­gne, ex-Tchécoslovaquie, etc) et islamique (Turquie, républi­ques musulmanes d'Asie centrale, Bosnie, Albanie-Kosovo, etc), secundo, à affaiblir la Russie, la "refouler" vers l'Asie et la couper de l'Europe occidentale. Il s'agit ainsi de scinder le continent européen en deux, en réactivant une "nouvelle guerre froide" entre un Est post-byzantin ex-soviéto-com­muniste et un Ouest américanisé, un nouveau "choc géo-civilisationnel" entre les "deux Europes" opposées l'une à l'autre autour des pierres d'achoppement stratégiques isla­mo-occidentale et socio-économique".

 

(2) "La doctrine stratégique "globale" des Etats-Unis apparaît clairement dans le nouveau concept américain de "stratégie nationale de sécurité", dont le contenu fut révélé au grand public à l'occasion de la parution, le 8 mars 1992, dans New York Times, d'une version du Defence Planning Guidance du Pentagone élaboré en liaison avec le Conseil national de Sécurité (NSA), la plus haute instance américaine de sécu­rité et de politique internationale. On y apprend que les E­tats-Unis d'Amérique doivent tout faire pour "dissuader d'éventuels rivaux, parmi les pays avancés et industrialisés, de défier notre domination, ne serait-ce que d'aspirer à un rôle plus grand à l'échelle mondiale ou régionale (...). La mission des Etats-Unis sera de s'assurer qu'il ne soit permis à aucune puissance rivale d'émerger en Europe occidentale, en Asie ou sur le territoire de la CEI". En bref, il s'agit ni plus ni moins d'empêcher l'Europe et le Japon, "alliés" réellement dociles, ainsi que la Russie affaiblie, mais encore redou­table, de relever la tête et de porter un jour ombrage à l'"hégémonie bienveillante" de Washington, en fait à la for­midable machine économico-commerciale américaine. "La politique étrangère américaine doit se donner pour but de convaincre d'éventuels rivaux qu'ils n'ont pas besoin de jouer un grand rôle. Notre statut de superpuissance unique doit être perpétué par une force militaire suffisante pour dissuader n'importe quelle nation ou quel groupe de nations de défier la suprématie des Etats-Unis et de chercher à mettre en cause l'ordre économique et politique établi (...). Nous devons empêcher l'émergence d'un système de sé­curité exclusivement européen qui pourrait déstabiliser l'OTAN. En Extrême-Orient, il faut rester attentif aux risques de déstabilisation qui viendraient d'un rôle accru de nos alliés, en particulier du Japon", explique le Defence Planning Guidance"- (Pages 10,11,161,162).

 

(4) La phase de l'intégration impériale européenne grand-continentale

 

Il est par conséquent évident que toute stratégie européenne face aux manœuvres d'empêchement et de désintégration an­ti-continentale de la "conspiration mondialiste" se doit d'être axée sur l'intégration finale grand-continentale accé­lé­rée, qui devra comprendre l'Europe de l'Ouest, l'Europe de l'Est, la Russie et la Grande Sibérie,  l'Inde et le Japon. Inté­gra­tion grand-continentale finale qui devra se trouver mise en œuvre à travers la dialectique fondamentale de l'in­stal­lation politique immédiate de l'axe Paris-Berlin-Moscou, pier­re angulaire de l'ensemble du futur édifice impérial euro­péen. Tout doit commencer,  tout se trouvera engagé à tra­vers le projet grand-européen révolutionnaire de l'axe Paris-Berlin-Moscou.

 

Cependant, il n'est pas moins évident que, dans l'état actuel des choses, pour que les "groupes géopolitiques" européens puisent enclencher le processus de l'intégration impériale grand-continentale, il faut qu'auparavant la mainmise de la "conspiration mondialiste" social-démocrate sur l'ensemble du pouvoir politique européen en place se trouve complè­te­ment démantelée, et que la libération de l'ensemble des mé­dias européens aussi —presse, radio, télévision— de sous la domination terroriste de la "conspiration mondialiste" ait pu être menée à son terme ultime, qu'une vaste épuration puisse nettoyer à fond, et définitivement, l'appareil média­tique européen. Ce qui, au niveau des faits, implique très nécessairement l'émergence de certaines formes de guerre civile européenne, dont c'est bien à nous autres qu'il appar­tiendra de déterminer les modalités stratégiquement opéra­ti­ves, pour le moment encore relativement imprévisibles enco­re. Mais nous saurons faire.

 

Vers une guerre civile de libération continentale

 

De toutes les manières, nous nous dirigeons inéluctablement vers une guerre civile de libération continentale, nous faudra emporter en premier lieu sur les puissances souter­raines d'encadrement subversif et d'aliénation mises en place et agissant clandestinement, à tous les niveaux, pour le compte de la "conspiration mondialiste" et de l'ensemble des régimes social-démocrates subversivement installés par celle-ci partout en Europe, dédoublée par une Anti-Europe annulant tout espace de liberté et d'être européen.

 

Car ce n'est que le processus de libération grand-euro­péen­ne continentale porté à son terme ultime que l'on pourra en­vi­sager de passer à la phase de l'intégration politico-histo­rique impériale de l'ensemble du "Grand Continent" eura­sia­tique.

 

Cependant, il n'en reste pas moins assuré que jouant sur l'équivoque de certaines situations politiques au statut inter­médiaire, le processus d'intégration grand-européenne peut se trouver devancé —notamment pour ce qu'il y est de la mi­se en œuvre de l'axe Paris-Berlin-Moscou— dès maintenant, mettant à profit des choix européens en cours, la social-dé­mocratie au pouvoir se voyant elle-même empor­tée, comme malgré elle, par la spirale objective de l'histoire en marche.

 

Car l'histoire, soumise à sa propre irrationalité dogmatique et qui n'a donc pas à tenir compte, dans son cours, de la som­me apparemment prédéterminante des circonstances qui la constituent, poursuit souterrainement sa propre marche, la marche qui lui est propre ontologiquement, qui ne dépend, en réalité, d'aucune influence, d'aucun choix, d'aucune dé­cision extérieures à son propre mystère en action, im-pré­déterminable, toujours dissimulé sous le profond secret de ce qui nous vient du fond de l'avenir.

 

Ainsi l'Espagne ne s'est-elle pas libérée d'elle-même, démocratiquement, du socialisme? Et l'Italie n'est-elle pas en passe d'en faire autant? Quant à l'Allemagne, les récentes prises de positions ouvertement européennes et confé­dé­rales de son actuel ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, ainsi que la ligne ouvertement pro-russe du chan­celier Gerhard Schröder ne laisse-t-elle pas pressentir une avancée fort significative en direction du projet fondamental de l'axe Berlin-Paris-Moscou? "Pas de solution, de paix du­rable en Europe sans la Russie", déclarait le chancelier Ger­hard Schröder en juin dernier, lors de la visite du Président Vladimir Poutine en Allemagne. Et il ajoutait: "Nous devons intégrer la Russie dans l'Europe sur tous les plans tant du point de vue économique et politique que de celui de la sécurité et de la défense".

 

Car, dans l'actuelle conjoncture grand-européenne, tout dé­pend, en effet, de la Russie, qui, sous la conduite du Pré­sident Vladimir Poutine, l'on peut très assurément tenir pour le premier territoire européen ayant retrouvé sa liberté par rapport à l'état de permanente agression intervention­niste de la "conspiration mondialiste", et, à partir de sa liberté nou­vel­le­ment recouverte, qui se trouve prête à assumer les res­pon­sabilités extérieures de sa propre libération, soutenir politi­que­ment le même mouvement là où il se déclarerait.

 

Chavez et la contre-stratégie andine

 

En Amérique Romane enfin, si la "conspiration mondialiste" a réussi à obtenir le passage de l'Argentine et du Chili à la social-démocratie, le régime du Colonel Chavez ne laisse­rait-il pas entrevoir une ligne politique autre en perspective au Venezuela?

 

En même temps, ne faut-il pas se dire que, si une centrale contre-stratégique andine assumait la responsabilité de l'en­clenchement d'un mouvement de libération nationale de di­mensions continentales, il apparaît comme tout à fait cer­tain que l'Amérique Romane, dans son ensemble, ne tarderait pas à basculer dans le camp anti-mondialiste des nôtres, pren­dre des positions révolutionnaires dont les répercus­sions ne manqueraient pas de se faire sentir jusque derrière les lignes de la "Superpuissance Planétaire des Etats-Unis" elle-même? N'est-il pas secrètement inscrit dans son destin que l'Amérique Romane devra intervenir, le jour venu, dans le conflit intérieur décisif des Etats-Unis, prendre part à la guerre de sécession à rebours qui sera appelée à décider de l'ultime identité politico-historique de ceux-ci, au terme de leurs parcours?

 

(5) Pour une nouvelle religion d'Empire

 

En amenant les pays catholiques de l'Europe de l'Ouest  —la France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, la Belgique— à prendre très effectivement partie  —dans le cadre fausse­ment justificatif de l'OTAN sous commandement américain—  à l'opération politico-militaire de la "Superpuissance Plané­taire des Etats-Unis" contre la Serbie, en participant à l'in­vestissement militaire du Sud-Est du continent européen par une puissance étrangère, ennemie et antagoniste aux inté­rêts vitaux de l'Europe  —de la Grande Europe—  dans son in­tégrité d'être et de destin, les services politiques de Wa­shington comptaient introduire, pour le présent et sans doute surtout pour l'avenir, une contradiction intérieure apparem­ment irréductible au sein du continent européen, de la "For­teresse Européenne", en faisant s'opposer la moitié catho­lique de l'Europe —Europe de l'Ouest— à la moitié ortho­doxe de celle-ci  —l'Europe de l'Est et la Russie—  le long d'une ligne de confrontation reproduisant plus ou moins à l'identique le tracé de l'ancien "rideau de fer" ayant marqué les frontières politiques de la "guerre froide".

 

Mais il se fait que le dessein subversivement offensif de Wa­shington quant à l'installation d'une profonde contra­diction intérieure d'ordre politico-religieux au sein de l'Europe en but­te à l'agression de la "conspiration mondialiste" a com­plè­tement échoué: le catholicisme aussi bien que l'orthodoxie se sont, au contraire, retrouvés sur les positions communes d'une farouche opposition, aussi active que profonde, face à l'intervention militaire, confiée à l'OTAN, dans le but d'une dissimulation fallacieuse de ses véritables origines et de ses buts propres. L'opération visant la création subversive d'une séparation politico-religieuse de l'Europe ayant finalement produit des effets contraires à ceux qu'es­comptaient ses manipulateurs dans l'ombre, en se re­tour­nant complètement contre eux.

 

Et c'est même à partir de cette mobilisation commune face a l'agression anti-européenne de l'OTAN au service des desseins hégémoniques planétaires des Etats-Unis qu'un nouveau tournant s'est déclaré dans le processus du rapprochement déjà en cours du catholicisme et de l'orthodoxie, un nouveau tournant dont la dynamique propre, encore souterraine, pourra sans doute faire bien­tôt aboutir des choses jusqu'à présent plus ou moins inconcevables. Il suffira désormais que des grou­pes responsables s'en chargent, tant de l'intérieur du catholicisme que de l'intérieur de l'orthodoxie, des grou­pes poursuivant, pour le moment, une double action de rapprochement confidentielle.

 

Car, ainsi que l'avait compris visionnairement, au début du siècle, Arthur Moeller van den Bruck, il n'y a qu'une seule Eglise comme il n'y a qu'un seul Reich, qu'un seul Empire, le futur "Empire Eurasiatique de la Fin" auquel doivent aboutir tous nos efforts d'intégration européenne grand-continentale; il devra lui-même se constituer autour d'une seule religion, et d'une seule Eglise, dont le catholicisme et l'orthodoxie seront les composantes intégrées suivant une structure encore à déterminer. Mais, qui, de toutes les façons, ne saura être que plus ou moins celle d'une "troisième religion", et celle-ci, d'ailleurs, elle-même identique à la première religion impé­riale européenne, celle d'avant la séparation du catholicisme et de l'orthodoxie. Il n'y aura donc pas à proprement par­ler une nouvelle religion à suivre, mais la réapparition de la "religion impériale européenne des origines", de la "première religion impériale" des débuts antérieurs de l'Eu­rope, de l'Europe d'avant la "grande fracture inté­rieure" de ses actuelles origines.

 

Double nécrose des cléricatures

 

Certes, pour le moment des divergences insurmontables sem­blent s'interposer entre les deux religions européennes, entre le catholicisme et l'orthodoxie, des divergences per­sistantes, obstinées, dramatiques, en provenance, quant à l'essentiel, de l'état de la double nécrose de leurs structures ecclésiales respectives  —de leurs cléricatures—  en place, auxquelles il faudra opposer, pour les réduire définitivement, le double appareil confidentiel intérieur des deux religions, qui combat pour leur rapprochement, de leurs foyers intimes de sainteté, des groupements occultes d'action spirituelle et mystique en profondeur, existant et agissant secrètement de l'intérieur tant du catholicisme que de l'orthodoxie, en même temps que la volonté politique impériale d'intégration —ou plutôt de réintégration— des deux religions présentes dans une troisième religion à venir. La volonté politique impériale des nôtres, qui finira par prévaloir, par s'imposer de force, inconditionnellement, aux résistances —quelle que puissent être leur intensité circonstancielle, leur irréductibilité mani­feste— qui s'obstineraient à refuser cette intégration finale des deux religions. C'est la volonté politique révolutionnaire des puissances impériales en action qui devra l'emporter dans l'épreuve de force finale, puisque c'est bien de celles-ci qu'il faudra que vienne s'affirmer, si le besoin se faisait réellement sentir, l'usage de la force, qu'elles n'hésiteront pas à faire intervenir directement pour imposer leur volonté, qui fera loi. Car il reste entendu que la volonté révolution­naire des puissances impériales en action devra briser toute résistance qui s'opposera à leurs démarches constitution­nelles de la nouvelle histoire en marche, l'histoire même de la plus Grande Europe de la Fin.

 

Perspective eschatologique de l'Imperium Ultimum

 

Tout ceci donc dit, il convient également d'invoquer ici un autre aspect du problème des dimensions religieuses de la future fédération impériale grand-continentale eurasiatique l'aspect de l'identité eschatologique finale de celle-ci, qui seul peut livrer les clefs d'une compréhension explicitement effective des véritables engagements qui sont ceux du projet révolutionnaire total de l'Imperium Ultimum.

 

Car la perspective impériale finale de l'actuelle histoire du monde est fondamentalement une perspective eschato­lo­gique, l'Imperium Ultimum constituant précisément ce par quoi devra se faire le passage assomptionnel de l'histoire à un prochain au-delà transhistorique de l'histoire, la trans­mu­tation intérieure de l'histoire dans sa propre continuité supra­historique, transcendantale, "apocalyptique".

 

La somme de nos combats politiques pour la libération im­périale révolutionnaire de l'espace géopolitique et spirituel du "Grand Continent" eurasiatique comporte donc un objectif secrètement supratemporal, "transhistorique", de nature sa­crée, qui impose déjà au devenir final de l'actuelle histoire mondiale une identité eucharistique ardente, une violente cen­trification polaire de nature très précisément christo­lo­gique Ce qui en fait le lieu même du mystère d'un nouvel avè­nement de l'Etre. Aussi doit-on avoir toujours présente en nous la conscience du fait que tous nos combats pos­sèdent une double identité, visible et invisible.

 

Car, me semble-t-il au point où en viennent les choses, il devient fondamental qu'on le comprenne: derrière l'identité visible de ce qui nous oppose révolutionnairement à la "conspiration mondialiste" des Etats-Unis, se tiennent dans l'invisible les appareils offensifs de l'ennemi ontologique de tout ce que nous sommes et avons été, nous autres, ceux des armées invisibles de l'Etre, ceux du mystère abyssal de l'In­cendium Amoris. L'ennemi ontologique caché qui n'est autre que la Puissance des Ténèbres, le "Mystère d'Iniquité" et ses propres agencements stratégiques de présence suractivée, de combat dans les profondeurs ultimes et de domination occulte des agencements stratégiques dont la concentration la plus proche du visible immédiat, d'une cer­taine surface objective de l'histoire en cours, reste encore celle de l'immense pouvoir nocturne, étranger et suprême­ment malfaisant infiltré sur place, aux Etats-Unis, et de son influence permanente, incontournable, qui se dissimule derrière les rouages décisionnels, de la société américaine actuelle elle-même, de ses grandes administrations intérieu­res et des instances suprêmes de la conduite secrète de sa politique extérieure, de sa "grande politique" planétaire. Me suis-je fait bien comprendre?

 

De toutes les façons, la "conspiration mondialiste" des Etats-Unis n'est en réalité pas elle-même, mais ce qui la dédouble abyssalement dans l'invisible, dans le proche dissimulé qui en constitue l'horizon intime et la raison stratégique fonda­mentale de son action dans le visible, à savoir le renverse­ment subversif de tout ordre naturellement établi, de l'ordre même de l'Etre.

 

(6) "Nous sommes condamnés à la Victoire finale"

 

Outre l'extraordinaire pression déstabilisatrice qu'exerce actuellement le fait de l'ensserrement économico-politique extérieur, ainsi que la mainmise intérieure, permanente et de plus en plus prononcée, envahissante, de la "conspiration mondialiste" contre les présentes tentatives en projet, ou à peine entamées, de la mise en œuvre de l'intégration continentale grand-européenne, l'espace géopolitique grand-européen subit, en même temps, la double action de l'encerclement sur le plan Sud du continent, à travers la suite en effervescence révolutionnaire de la chaîne des répu­bli­ques islamiques de l'ancienne URSS, du Front Fonda­men­taliste Islamique et de ses avant-gardes wahabites, et de l'installation en force des Etats-Unis au Sud-Est de l'Europe, à travers leur tête de pont politico-militaire islamique, en Bos­nie, en Albanie et au Kosovo. La "ceinture verte" de la subversion politico-militaire américano-islamiste est en pla­ce, et poursuit son travail révolutionnaire anti-continental sans relâche.

 

En même temps, un mouvement d'investissement concerté, planifié à grande échelle, est en train d'être exécuté par le Tiers Monde, en direction de l'Europe, dont les infiltrations de plus en plus soutenues, massives, idéologiquement inten­sifiées, servent de masse de manœuvre aux inavouables desseins de la subversion social-démocrate au pouvoir par­tout en Europe, qui vise ainsi, secrètement, la dévastation à terme de l'identité nationale, sociale, culturelle et religieuse de l'ensemble des pays de l'Europe de l'Ouest.

 

Dans ces conditions, comment résister encore, comment ne pas céder à la tentation nocturne, sournoise, fatidique, de la démission à laquelle on nous invite d'une manière si extrê­me­ment pressante?

 

Une mince marge d'élites révolutionnaires européennes

 

C'est qu'une prédestination fondamentalement miraculeuse, providentielle, ne cesse de maintenir en éveil une mince marge d'élites révolutionnaires européennes, héroïquement décidées à ne pas céder, à mener le combat jusqu'au bout et, finalement, de l'emporter envers et contre tout, de gagner sur l'ensemble actuel des conjurations anti-européennes qu'entretient et exacerbe, souterrainement, l'œuvre désinté­gra­trice de ce qu'il est convenu d'appeler la Puissance des Ténèbres, dont on n'ignore plus la présence à l'origine des actuelles conflagrations de religions et de civilisations onto­logi­quement antagonistes. Car notre combat est celui de l'ê­tre contre le non-être, et nous savons d'avance que l'être ne peut pas ne pas l'emporter, que le non-être, à la fin, est voué à la défaite qui constitue, encore et toujours, sa toute pre­mière identité ontologique, et la dernière.

 

Ainsi que le disait, il y a déjà quelques années, un respon­sa­ble révolutionnaire de Europe de l'Est, "nous sommes con­dam­nés à la victoire finale".

 

(7) L'actuel Président de la Russie, Vladimir Poutine  en "homme providentiel"

 

C'est ainsi que dans l'immense désastre politique actuel des positions européenne, grand-continentales, la "Nouvelle

Russie" du Président Vladimir Poutine représente l'assu­rance suprahistorique d'une instance d'affirmation et de re­cours révolutionnaire inespéré, absolument et sans doute irrévocablement décisifs, qui remet abruptement en question l'état présent des choses, qui ouvre des nouvelles perspec­tives salvatrices au combat apparemment sans aucune issue que nous menons nous autres, gardiens prédestinés et clan­destins du seuil de la survie ultime d'une civilisation en péril de disparition, d'anéantissement planifié.

 

Le Président Vladimir Poutine nous apparaît en effet comme  l'"homme providentiel", comme "celui que l'on n'attendait plus", comme l'"homme du plus grand destin", déterminé à faire de la Russie la base révolutionnaire continentale du "nou­veau recommencement", du mouvement de retour de la plus Grande Europe à son identité ontologique originale, su­prahistorique, guidée en avant par sa prédestination es­cha­tologique secrète miraculeusement retrouvée, et qui se si­tue d'emblée au-delà de l'actuelle histoire d'un monde à sa fin.

 

L'orthodoxie impériale antérieure

 

Les retrouvailles de l'orthodoxie profonde, de l'"orthodoxie im­périale antérieure" et des doctrines impériales géopoliti­ques des Forces Armées russes sont déjà prêtes à assumer, à travers la volonté révolutionnaire prédestinée du Président Vladimir Poutine, la prochaine renaissance providentielle de la Russie, l'avènement suprahistorique de la "Nouvelle Rus­sie" qui donnera ses assises propres au "grand dessein" européen grand-continental, sa volonté révolutionnaire d'être et de réaffirmation historique, son nouveau grand destin pla­nétaire.

 

Quand la jointure décisive se sera donc faite entre la "Nou­velle Russie" de Vladimir Poutine et les destinées escha­tologiques occultes de la Russie antérieure, cela apparaîtra en pleine lumière du jour par la ré-émergence des thèses mythologiques figuratives de l'orthodoxie de toujours, avec les funérailles solennelles qu'il s'agit de faire en l'honneur des restes suppliciés des derniers Romanov, cérémonies engageant la totalité actuelle de la nation russe, des peuples russes, et de l'appareil d'état de la "Nouvelle Russie", ainsi que leur élévation à l'autel; par le remplacement, aussi, sur le faîte du Kremlin, de l'Etoile Rouge soviétique par la statue votive de la Vierge Marie, de la "Vierge Immaculée",  confor­mé­ment à la vision prophétique de Saint Maximilien Kolbe; par la ferveur exaltée de la nation profonde se mobilisant pour la reconquête de Constantinople et, surtout, pour la libération finale de la Sainte-Sophie, et son retour au culte marial et sophianique de ses origines.

 

Tant que la basilique de Sainte-Sophie ne sera pas rendue à son identité de culte première, la Russie sera secrètement mutilée d'une part absolument vitale d'elle-même, et cela jus­qu'à la fin des temps, ou jusqu'à ce que cela soit réelle­ment fait. La "Nouvelle Russie" ne sera vraiment elle-même, dans la plénitude propre de son identité dogmatique, trans­cendantale, que le jour où la grande messe impériale sera à nou­veau dite dans les murs sacrés de la Sainte-Sophie libé­rée, comme à la veille des longues années de son ensevelis­sement dans le deuil de la profanation islamique.

 

L'éclat insoutenable de la levée haut dans les cieux de cet ensemble de signes ardents, révélateurs, embrasera alors l'horizon entier de la nouvelle histoire de la Russie et du grand continent eurasiatique, illuminant de l'intérieur la vie de la nouvelle Grande Europe d'une espérance impériale ré­volutionnaire encore in-prépensable.

 

Un immense incendie révolutionnaire eschatologique

 

Mais cette transmutation eschatologique de la "Nouvelle Rus­sie" de Vladimir Poutine ne se fera pas toute seule. Il faudra qu'auparavant l'état d'une immense polarisation révolutionnaire des consciences nationales traditionnelles russes vienne à se faire, que le miracle de ce que Corneliu Codréano appelait, lui, l'"état d'œcuménisme national" se lève à l'horizon intérieur de la Russie en marche, ainsi, vers l'accomplissement de sa plus haute prédestination impériale eschatologique secrète. Or cet immense incendie révolution­naire eschatologique devant prendre feu au sein de l'ortho­do­xie russe  —ce terrible Incendium Amoris final—  seul peut l'amener à son paroxysme révélateur ultime le travail con­spi­ra­tionnel abyssal des élites de l'encadrement souter­rain national-révolutionnaire, à l'heure actuelle déjà en place, clandestinement, déjà agissantes, en Russie comme partout à l'intérieur de l'espace géopolitique propre du "Grand Con­tinent" eurasiatique. Et il est impératif que l'on ajoutât, aussi, que le même feu couve, en Amérique Romane, au-dessous des infrastructures de l'aliénation économico-politique totale imposée sur place par la "conspiration mondialiste" des Etats-Unis, et qu'il suffirait d'une secousse significativement conduite pour que tout l'édifice installé par ceux-ci vienne à s'auto-destituer, à disparaître sous la poussée révolution­naire des forces vives ainsi brusquement amenées à refaire surface, emportant  tout dans leur déchaînement libérateur.

 

L'immense courant d'air mis en branle par ce qui se passe ac­tuellement en Russie parviendra-t-il à réveiller, à mobiliser les puissances de vie de l'ensemble géopolitique continental grand-européen, tout en se répercutant, aussi, dans l'espace intérieur de l'Amérique Romane? Mais n'est-ce pas le travail à nous autres, notre propre travail de jour et de nuit, que de faire se propager, de proche en proche, souterrainement, les feux conspirationnels de la nouvelle vague révolutionnaire an­ti-mondialiste qui monte actuellement à l'assaut de son pro­pre destin en même temps que de la plus "grande his­toire"?

 

(8) L'avènement des guerres dialectiques

 

En réalité, notre travail révolutionnaire —tout travail ré­vo­lu­tionnaire— consiste dans l'effort concerté, intensif et inin­ter­rompu pour la conquête  —pour la libération— des conscien­ces. D'où l'inappréciable importance de ces appareils dia­lec­tiques pour la libération des consciences qui sont constitués par nos "groupes géopolitiques" de combat idéologico-doc­trinal: le changement total de l'histoire et du monde n'en sera que la conséquence de leur action révolutionnaire en pro­fondeur.

 

Nos stratégies révolutionnaires sont autant de stratégies pour l'encadrement et la prise sous contrôle des conscien­ces, nos barricades révolutionnaires sont des barricades de consciences entassées de par leur commune exacerbation même, nos incendies révolutionnaires sont faits des embra­sements à la fois libérés et partisans des consciences mobilisées à la tâche, dont le tourbillon montant emportera l'histoire vers le haut. En dernière analyse, l'action révolu­tion­naire est une action d'ordre intérieur, conduite par un tra­vail lui-même exclusivement d'ordre intérieur, conceptuel. La ré­volution apparaît donc comme la mystique suractivée d'u­ne vaste société secrète, dirigée "occultement" depuis une centrale polaire unique, dissimulée, inconnaissable.

 

Et nos combats pour la libération de l'Europe et la constitu­tion, à terme, de l'"Empire Eurasiatique de la Fin" seront les combats d'une certaine prise de conscience géopolitique et eschatologique, dont le caractère exclusivement conceptuel va néanmoins devoir changer le cours de l'histoire au niveau des faits eux-mêmes, révolutionnairement.

 

Les dernières guerres planétaires seront, ainsi, des guerres dialectiques, des guerres conceptuelles, qui, au-delà de l'histoire, imposeront une réalité suprahistorique finale à ce monde et à son devenir, l'un et l'autre ontologiquement chan­gés de l'intérieur. La guerre continentale grand-euro­péenne de libération de sous l'actuelle domination de la "con­spiration mondialiste" des Etats-Unis est une guerre es­sentiellement conceptuelle, la grande guerre dialectique de notre prochain avenir, et la dernière.

 

Jean PARVULESCO.

00:40 Publié dans Jean Parvulesco | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.