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Rechercher : Shakespeare. Céline. Secrets at Bottom

Le dossier Céline exhumé

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Marc Laudelout:

 

Le dossier Céline exhumé

 

Encore un événement célinien : la publication, soixante ans après les faits, du « dossier Céline ». Extrait des archives de l'ambassade de France à Copenhague, il montre, documents à l’appui, pourquoi Céline n'a pas été extradé du Danemark, échappant ainsi à une mort certaine. Conservé aux archives du ministère  des Affaires étrangères, le dossier d'extradition – normalement « réservé » jusqu'en 2051 –  a pu être consulté, grâce  à  une  dérogation exceptionnelle  obtenue  par David Alliot. Il le publie sous le titre L'affaire Louis-Ferdinand Céline.

 

En décembre 1945, Céline est repéré à Copenhague par une Danoise : « La quarantaine, vaguement danseuse, entraîneuse, la donneuse type... j'ai senti le couperet dès la première vue... », écrira-t-il plus tard. Le gouvernement français demande aussitôt son extradition  pour « haute trahison » et  l'ambassadeur de  France,  Guy de Charbonnière, multiplie les démarches. À son propos, l’auteur évoque son itinéraire diplomatique qui passe notamment par Londres, Vichy et Alger.

 

Sur le principe, les Danois sont d'accord. Céline a tenu sous l'Occupation des propos en faveur de la collaboration avec l'Allemagne. Il est arrêté le 17 décembre. « Mais tous les protagonistes savent que l'extradition immédiate de Céline équivaut à un arrêt de mort », rappelle David Alliot.

 

Dès lors, une bataille juridique et diplomatique s'engage.  Ce sont ces dizaines de télégrammes, lettres diplomatiques,  correspondances privées,  qui sont aujourd'hui publiés. « Une partie des documents était connue, mais on n'avait pas une vision d'ensemble », explique Alliot. Les autorités danoises demandent « une spécification détaillée des chefs d'accusation retenus contre l'inculpé » et invitent un représentant de la police française à venir l'interroger au Danemark.  Aucun enquêteur français ne fera jamais le déplacement.

 

« Charbonnière fait une grave erreur en jouant sur le délit d'opinion,  la justice scandinave est très pointilleuse  sur ce point : on ne  condamne  pas le délit d'opinion », souligne l’auteur. Lorsque le biographe de Céline, François Gibault, rencontra Charbonnière, celui-ci se défendit d’avoir manifesté un  quelconque acharnement  contre l’écrivain dont il admirait, disait-il,  Voyage  au  bout de la nuit  et  Mort à crédit (!). Au pasteur Löchen, il déclara ne pas apprécier son « vocabulaire ordurier » (sic).  Le souci de ne pas demeurer dans l’histoire littéraire comme l’adversaire résolu de Céline est patent :  il y a quelques années, lors d’une réunion célinienne à Paris, l’auteur de ces lignes rencontra une petite-fille de l’ambassadeur qui prétendait  que son grand-père avait tout tenté pour tempérer  la vindicte  qui se manifestait  alors en France à l’égard de  Céline (!).  Verba volant, scripta manent : le dossier diplomatique montre, bien au contraire le zèle dont il fit preuve pour faire extrader l’écrivain emprisonné. Il révèle aussi le rôle joué par un certain Samuelson, correspondant de l’A.F.P.  à Copenhague puis journaliste au quotidien communiste Franc-Tireur (dont le rédacteur-en-chef était, soit dit en passant, Georges Altman, grand admirateur du Voyage).  Mis en cause  par ce journaliste, Charbonnière se voit contraint d’activer les procédures visant Céline  afin de ne pas essuyer le soupçon de  passivité coupable dans ce dossier.

 

Mais l'ambassadeur se heurte au « rigorisme juridictionnel des Danois », qui refusent jusqu'au bout d'extrader l'écrivain, et se plaint amèrement de n'avoir « reçu qu'un appui dérisoire des autorités judiciaires françaises ». Et pour cause : sur le plan juridique, son dossier est quasi vide.  Rien d’étonnant à cela : se comportant sous l’Occupation tel un électron libre, Céline ne s’engagea dans aucun mouvement de collaboration et n’eut aucune  activité proprement politique.  Alors  qu’il est  détenu à la prison de Copenhague, les autorités françaises iront même jusqu’à mentionner dans le dossier à charge Guignol’s band et la préface à Bezons à travers les âges en précisant que ces textes sont favorables à l’Allemagne, ce qui est pour le moins fantaisiste. On comprend que la Justice danoise ait été peu encline à livrer Céline aux épurateurs français. Même si, comme l’observe Alliot, « Charbonnière joue son va-tout auprès des autorités danoises, n’hésitant pas à exagérer, voire inventer des charges qui n’existent pas ! ». Et de renvoyer à la note –  adressée le 26 septembre 1946 au Ministre danois des Affaires Étrangères – qui en atteste. Démarche assurément peu  sympathique que l’on ne peut s’empêcher de mettre en parallèle avec l’appréciation peu flatteuse de Paul Morand : « ...Sinistre Charbonnière, lapin à guêtres que j’ai pratiqué en 39, à Londres, dont la tête Vélasquez m’exaspérait déjà... ».

 

Mais l’écrivain trouvera aussi au Danemark d’efficaces alliés en la personne du ministre Federspiel, du grand résistant  Dedichen, du haut fonctionnaire Seidenfaden et bien entendu de l’avocat Mikkelsen. C’est à ces « Danois qui ont sauvé Céline » que ce livre est justement dédié.

 

L’écrivain sera finalement jugé par contumace en février 1950 à Paris. Mais cinq ans après la fin la guerre, les passions sont apaisées. « L'accusation d' “atteinte à la sûreté extérieure de l'État” n'a pas été retenue, ce qui, par effet de miroir, justifie la procédure danoise », écrit Alliot.

 

Il s'en tire, comme on sait, avec un an de prison (couvert par la préventive au Danemark), 50.000 francs d'amende et une mesure d'indignité nationale.

 

Un an plus tard, l’un de ses avocats français obtiendra même l'amnistie pour son client au titre de « grand invalide de guerre », en présentant son dossier sous la véritable identité de l'écrivain, Louis-Ferdinand Destouches. Aucun magistrat ne fera le rapprochement et, grâce à la complicité d’un Commissaire de gouvernement passablement antigaulliste, Céline obtiendra gain de cause. L’épilogue est connu...

 

Il convient de saluer le travail rigoureux de David Alliot qui, dans une pertinente préface, éclaire les divers documents diplomatiques et articles de presse qui constituent ce dossier. Il esquisse même un historique des relations franco-danoises, rappelle ce que fut la politique danoise dite « de compromis » avec les occupants allemands et les liens que Céline tissa avec le Danemark avant-guerre.  L’auteur montre enfin que si Céline a incontestablement bénéficié de circonstances favorables, c’est l’attachement viscéral des Danois aux stricts principes du droit qui a tout autant joué en sa faveur. La maladresse de Charbonnière fit le reste.  Qui s’en  plaindra  hormis les anticéliniens rabiques qui regrettent encore aujourd’hui que Céline n’ait pas été extradé ?  Et l’on sait  ce que cela signifiait alors...

 

Marc LAUDELOUT

 

David Alliot, L’Affaire Louis-Ferdinand Céline. Les archives de l’ambassade de France à Copenhague, 1945-1951, Éd. Horay, coll. « Les singuliers », 184 p., ill.

 

Sur le même sujet, il faut naturellement consulter l’indispensable Images d’exil. Louis-Ferdinand Céline, 1945-1951. Copenhague-Korsør, Du Lérot, 2004.    

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mercredi, 21 novembre 2007 | Lien permanent

Céline e Alessandro Piperno

Louis-Ferdinand Céline:

Céline e Alessandro Piperno

008.jpgTratto da http://lf-celine.blogspot.com/

Riportiamo un articolo di Alessandro Piperno su Céline, apparso sul Corriere della Sera del 7 gennaio 2008.

Voyage au but de la nuit, di Louis-Ferdinand Céline andava come qualsiasi altro bestseller natalizio. Lascio ad altri la riflessione sui celiniani tempi che viviamo, e mi chiedo: chi più di Céline ha patito gli sbalzi di umore del pubblico e della critica? E tutto per via di quel libro: Bagatelle per un massacro, il primo dei pamphlet filo-nazisti, che qualcuno ritiene il prodotto di «un delirante teppismo antisemita» (la definizione è di Mengaldo), e qualcun’altro — come Emile Brami — uno dei vertici dell’opera celiniana. Contagiato da quel fermento parigino, ho acquistato Céline vivant, un cofanetto di dvd con le interviste televisive concesse da Céline del dopoguerra. Molto di questo materiale mi era noto.

Ma vedere Céline, sentirlo parlare, be’ è un’esperienza impagabile. Sicché eccolo lì, sullo schermo del televisore della mia stanza d’albergo: il collo avvolto dai leziosi foulard con cui i barboni si danno un tono. Eccolo lì, nella dimora-tomba di Meudon, ostentare il corpo martoriato con la cristologica impudicizia di Artaud. La vacuità dello sguardo corrisponde all’atonia della voce: monotona come quella di certi bambini autistici, marcata da uno smangiucchiato accento parigino. È il Céline che ti aspetti, che gioca a depistare gli intervistatori con risposte vezzose. A quello che gli chiede perché ha scritto il Voyage risponde che lo ha fatto per pagare l’affitto. A quello che gli domanda se lui pensa che si possa scrivere solo del proprio vissuto, oppone ancora un’altra metafora economica: «Solo delle cose che hai pagato». E allora quello gli chiede se non ci sia affettazione in tutto quel dolore esibito dalla sua voce e strillato dai suoi libri. Céline s’infuria. Quello che nessuno capisce è che lui è figlio di una ricamatrice di merletti e come tale, a dispetto di molti suoi colleghi che utilizzano formule corrive (Mauriac, un politicante; Morand, un rincoglionito; Giono, insignificante), lui ha una artigianale dedizione per la raffinatezza dello stile. Ma certo il solito adagio celiniano: io sono solo uno stilista.

Ma perché Céline insiste tanto sulla raffinatezza? Perché conosce i suoi punti di forza. Perché sa di rappresentare uno di quei casi virtuosi in cui la rivoluzione stilistica trova sontuosa corrispondenza nella rivoluzione della sensibilità.

Lo capì Robert Denoël, un giovane editore, quando, nella primavera del ‘32, s’imbatté nel manoscritto del Voyage e sentì di avere tra le mani uno dei libri del secolo. Fu così che nella Parigi di Breton e di Cocteau atterrò quell’astronave giunta da un’altra galassia, guidata da un medico non ancora quarantenne, invalido a un braccio per una gravissima ferita di guerra, con la sua collezione di viaggi in capo al mondo: dall’Africa nera agli Stati Uniti. Un libro che, sotto forma di monologo, irradiava un’energia titanica. Ferdinand Bardamu — il Narratore — era un vitalista delle tenebre: la sua voce appariva moderna, mimetica, capace di esprimere tutto il sarcasmo della disperazione e di irradiare l’infuocata luce delle grandi disfatte. A suo modo Ferdinand si rivelava perfino un umorista (qualità che, purtroppo, il suo creatore avrebbe sacrificato in seguito sull’altare della paranoia). Ma ciò che rendeva davvero speciale il Voyage era quella miscela di lucidità e pietà per la condizione umana. Ed è esattamente questo cocktail che spinse tutti a urlare al miracolo: da Sartre a Daudet, da Bernanos a Nizan, da Bataille a Trotzkij, tutti intuirono che l’entità copernicana di quella rivoluzione era nel modo con cui Céline aveva sporcato la sua prosa di mille inflessioni tratte dalla vita vera e, allo stesso tempo, nel modo in cui tutta quella sporcizia aveva reso la sua prosa scandalosamente raffinata. Così i francesi, dopo Flaubert, hanno di nuovo uno scrittore il cui virtuosismo stilistico è pari solo al disincanto nichilista delle sue convinzioni. D’altra parte, a dispetto delle abiure con cui Céline negli anni successivi avrebbe provato a ridimensionare la potenza innovativa di quel capolavoro, nessuno meglio di lui sapeva cosa lo avesse spinto a scrivere il libro in quella precisa maniera. «Non si sa niente della vera storia degli uomini» esclama a un tratto Ferdinand, nel romanzo.

Esiste aspirazione più novecentesca di questa? Raccontare la vera storia degli uomini. Come ogni scrittore di genio (come James Joyce con il quale condivide un debole per l’ellisse grammaticale e per la scatologia), Céline sapeva che tale ricerca della «vera storia» passava attraverso un nuovo modo di esprimersi. E quindi, banalmente, attraverso un nuovo modo di girare le frasi.

Ecco cosa intende Céline per raffinatezza. Il problema è che ci si può ammalare di stile. Già in Morte a credito — il secondo memorabile romanzo — la consapevolezza stilistica si è come cristallizzata. La prosa sta assumendo la forma che non perderà più. L’ironia cede al sarcasmo. La frase si spappola in singulti inframmezzati dai celebri tre punti di sospensione. Il presente indicativo sta prendendo il sopravvento su tutti gli altri tempi e modi verbali. La lucidità è offuscata dal delirio. La pietà dall’odio. La misantropia degenera in razzismo. Molti anni dopo Simone de Beauvoir annoterà: « Morte a credito ci aprì gli occhi. Vi è un certo disprezzo velenoso per la piccola gente. Che è un atteggiamento prefascista». Atteggiamento prefascista che inaugura l’era sciagurata dei Pamphlet nazisti (come altro chiamarli?). Cosa spinge lo scrittore pacifista del Voyage a inneggiare allo sterminio degli ebrei? A mettersi al fianco della più violenta organizzazione criminale della storia, in nome di una pace che sicuramente i nazisti tradiranno? Ragioni personali e non confessabili? Un’idea pervertita dell’anticonformismo e dell’anarchia? O semplice opportunismo?

A tal proposito Sartre scrisse: «Se Céline ha potuto sostenere le tesi socialiste dei nazisti, è perché lui era pagato». Ma purtroppo le motivazioni erano più nobili del danaro e quindi ancora più aberranti. L’antisemitismo di Céline non ha niente di originale. Non c’è nulla in quello che lui dice che non abbia detto Drumont — e con lui tanti altri — molti decenni prima. Bagatelle, con buona pace di chi ne apprezza certi passaggi, è un libro schifoso. E lo è tanto più perché è scritto con raffinatezza. La cosa più sconcertante è come l’uomo distintosi per lucidità di visione e capacità empatica, dia prova stavolta di ottusità e mancanza di simpatia.

«Vorrei proprio fare un’alleanza con Hitler. Perché no? Lui non ha detto niente contro i Bretoni, contro i Fiamminghi… Lui ha parlato solo degli ebrei… Lui non ama gli ebrei… E neanch’io… E non amo neppure i negri fuori dal loro Paese…». Una frase (in mezzo a tante altre dello stesso tenore) che dimostra come uno degli errori di questo libro stia nell’aver confuso le vittime con i carnefici. E come l’errore di questo stile così esagitato (ormai totalmente celiniano) sia di essersi messo al servizio di quell’errore di valutazione storica. Così come c’era una relazione inestricabile tra la lucidità esibita da Céline nel Voyage e l’innovazione stilistica, allo stesso modo c’è un nesso tra la cantonata ideologica e l’oracolare impreziosirsi dello stile. Ecco perché concordo con quelli che dicono che Bagatelle fu un fallimento artistico (e intellettuale) ancor prima che etico. E non mi convince Pasolini quando bacchetta gli intellettuali di sinistra, che in nome di Céline, si sono messi a distinguere tra le scelte ideologiche di uno scrittore e il suo valore letterario. Questa «dissociazione» a Pasolini è indigesta. Bah, non credo che le scomuniche politiche abbiano importanza in letteratura. Il problema di Céline non è di aver scelto l’ideologia sbagliata, ma di aver consacrato a quell’ideologia una troika di libelli eccessivamente raffinati, incapaci di raccontare il dramma che l’umanità stava per vivere. Tre pamphlet che nulla tolgono all’esemplare magnificenza del Voyage edi Morte a credito, ma che forse gettano una luce fosca sui tre libri della maturità: la così detta Trilogia del nord. Ancora una volta i detrattori di Céline considerano Da un castello all’altro, Nord e Rigadon opere biecamente auto-apologetiche di un nazista che non ha voluto fare i conti con il passato.

Jean-Pierre Martin, nel suo Contre Céline, scrive: «In Rigadon, Céline ci dice, dall’inizio alla fine, in lungo e in largo: io muoio razzista ». Ancora una volta un’osservazione mal calibrata. Nelle opere di Sade o di Lautréamont troviamo confessioni non meno indigeste. La questione anche stavolta è artistica: la Trilogia è l’affascinante scoria di un genio paranoico ormai incapace di entrare in relazione con il mondo. Un’opera fallita per eccesso di ambizione e di stile (un po’ come la joyciana Finnegans Wake). C’è qualcosa nell’ossessiva ripetitività dei suoi stilemi che appare fin troppo estetizzante. È quella che Massimo Raffaelli, con felice espressione, non senza ammirazione, chiama: «stilizzazione dell’orrore».

Così quando uno degli intervistatori (quello che gli ha dato più filo da torcere) chiede conto a Céline dei suoi eventuali sensi di colpa, lui risponde che tutti gli uomini sono colpevoli, tranne lui.

È possibile scrivere qualcosa di necessario senza sentirsi — almeno un po’! — colpevoli?

Credo che non si debbano sprecare molte parole su questo “compitino” di Piperno. Trascureremo di evidenziare le boutade stilistico-radical chic come “i leziosi foulard con cui i barboni si danno un tono”, notazione che, sia in riferimento ai senzatetto, sia alla drammatica situazione di Céline nel dopoguerra, poteva venire in mente solo ad un ragazzino mantenuto, che nella vita ha pagato ben poco di suo, e la metafora non è solamente, per l’appunto, “economica”. Céline ha pagato con il carcere e l’isolamento il suo genio, come gli scrisse nel 1949 Roger Nimier. Mi vergogno a citare nello stesso capoverso l’Hussard Nimier e il professorino saccente Piperno, ma tant’è, spero che i due grandi francesi mi perdoneranno. Piperno dimostra di conoscere l’opera e soprattutto la vita di Céline in maniera molto superficiale, altrimenti non avrebbe scritto:

“Atteggiamento prefascista che inaugura l’era sciagurata dei Pamphlet nazisti (come altro chiamarli?). Cosa spinge lo scrittore pacifista del Voyage a inneggiare allo sterminio degli ebrei? A mettersi al fianco della più violenta organizzazione criminale della storia, in nome di una pace che sicuramente i nazisti tradiranno? Ragioni personali e non confessabili? Un’idea pervertita dell’anticonformismo e dell’anarchia? O semplice opportunismo? A tal proposito Sartre scrisse: «Se Céline ha potuto sostenere le tesi socialiste dei nazisti, è perché lui era pagato». Ma purtroppo le motivazioni erano più nobili del danaro e quindi ancora più aberranti. L’antisemitismo di Céline non ha niente di originale. Non c’è nulla in quello che lui dice che non abbia detto Drumont — e con lui tanti altri — molti decenni prima. Bagatelle, con buona pace di chi ne apprezza certi passaggi, è un libro schifoso.”

Céline non si mise mai “al fianco” di alcun partito o organizzazione, tantomeno “la più violenta organizzazione criminale della storia”. Piuttosto, quando i Piperni deprecheranno a chiare lettere altre “organizzazioni criminali”, minori o maggiori che siano, senza se e senza ma, sarà un bel momento.

Si ripropone la leggenda del “Céline pagato dai nazisti”, negandola retoricamente, come si propone un passo della de Beauvoir, dove Céline è definito “prefascista”. In realtà quest’ultima scopre Céline “prefascista” ovviamente solo DOPO che Céline aveva rifiutato di schierarsi con il marxismo, come aveva rifiutato capitalismo e fascismo. Sartre, e altri, avevano invece solamente una pura, folle invidia dell’abilità di Céline quale scrittore. Forse, anche nel caso di Piperno, c’è un pò di miserabile invidia verso il successo dell’opera di Céline “Voyage… andava come un best seller natalizio”, e della sua grandezza come scrittore, a fronte del piccolo, piccolo omicciuolo Piperno.

Bagatelle e i cosidetti pamphlet sono una violenta denucia del Potere; in questo caso, per Céline, a ragione o torto, questo Potere -potere economico e politico, potere che stava spingendo la Francia ad una guerra che Céline avvertiva come inutile agli interessi della Francia, e per questa nazione fatale- aveva il volto dell’ebreo. I temi pipernici non sono nuovi, vedi http://louisferdinandceline.free.fr/indexthe/opprobr/albe...

Poi Piperno cita la Trilogia del Nord:

La questione anche stavolta è artistica: la Trilogia è l’affascinante scoria di un genio paranoico ormai incapace di entrare in relazione con il mondo. Un’opera fallita per eccesso di ambizione e di stile (un po’ come la joyciana Finnegans Wake). C’è qualcosa nell’ossessiva ripetitività dei suoi stilemi che appare fin troppo estetizzante. È quella che Massimo Raffaelli, con felice espressione, non senza ammirazione, chiama: «stilizzazione dell’orrore».

Niente di nuovo sotto il sole: già nelle opere di critica letteraria stampate in URSS si divideva il Céline “buono”, ossia il Céline che denunciava colonialismo, capitalismo, povertà (temi considerati “buoni” perchè affini all’ortodossia marxista), del Voyage, e il Céline “cattivo” di tutto il resto; Piperno, pavidamente “stronca” la Trilogia solo dal punto di vista del critico letterario “affascinante scoria… fin troppo estetizzante”, almeno i redattori sovietici, il “compitino” lo svolgevano sino in fondo.

Cfr. Gor’kij, al primo congresso degli scrittori sovietici: “[Céline]… non avendo alcun requisito per aderire al proletariato rivoluzionario, è del tutto maturo per accettare il fascismo”.

Da Gor’kij a Piperno; buon sangue non mente.

Comunque, la foto di Piperno e la sua prosa involuta, mi ricordano il Sartre tratteggiato da Céline ne L’Agité du bocal:
Nel mio culo dove si trova, non si può pretendere da J.-B. S. di vederci bene, né di spiegarsi chiaramente, sembra tuttavia che il J.-B. S. avesse previsto la solitudine e l’oscurità del mio ano… J.-B. S. evidentemente parla di se stesso quando scrive a pagina 451: “Questo uomo teme tutte le specie di solitudine, quella del genio come quella dell’assassino”. Cerchiamo di capire…

Facendo fede ai rotocalchi, il J.-B. S. non si vede ormai più che nei panni del genio. Ma secondo me e visti i suoi stessi scritti, io sono costretto a vedere J.-B. S. solo nei panni dell’assassino, o meglio ancora di un marcio delatore, maledetto, laido, merdoso servente, mulo occhialuto.
Ecco, mi sto agitando troppo! Non me lo posso più permettere, l’età, la salute… La chiuderei qui… disgustato, ecco… Ma ripensandoci…

Assassino e geniale!? Può anche succedere… Dopo tutto… Ma sarà il caso di Sartre? Assassino lo è, o lo vorrebbe essere, questo è inteso, ma geniale? Questo piccolo stronzo attaccato al mio culo, geniale? Hum?… si vedrà… si, certamente, può ancora fiorire… manifestarsi… ma J.-B. S.!? Questi occhi da embrione? queste spalle da mezza sega!?… questo panzone finto magro!? Tenia sicuramente, una tenia d’uomo, attaccata dove sapete… e filosofo, per giunta… fa un po’ di tutto… Sembra che, in bicicletta, abbia anche liberato Parigi.

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mercredi, 30 avril 2008 | Lien permanent

Taller Literario: Céline

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mardi, 09 avril 2013 | Lien permanent

Offensive anti-Céline

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Offensive anti-Céline

par Marc Laudelout


Assiste-t-on à une offensive anti-Céline dans le petit milieu littéraire parisien ? Une récente émission pourrait le laisser croire ¹. Les invités : Hélène Cixous, Donatien Grau, Jean-Yves Tadié et Charles Dantzig. Péremptoire et pédant, celui-ci traita, une fois encore, avec condescendance l’œuvre de Céline : « Si on dit que c’est un écrivain comme Henri Béraud, un écrivain pamphlétaire qui a un talent énergique, d’injures, d’invectives, très bien. Mais l’espèce de disproportion où on nous met Céline et Proust [sur le même plan], je trouve que littérairement c’est une erreur ». Rien de nouveau, ce n’est pas la première fois que le sieur Patrick Lefebvre (c’est son véritable patronyme) dénigre Céline : « C’est l’exemple type d’une fausse valeur. Dans son ensemble, son œuvre est mauvaise. » ; « Voyage au bout de la nuit n’est pas un chef-d’œuvre mais  une apologie de la lâcheté.  Céline  a un  talent  très  limité ². ». Et je pourrais citer encore bien d’autres appréciations du même tonneau. On aurait pu s’attendre à ce qu’au moins l’un des autres invités se récriât. Que du contraire ! Tadié, le grand spécialiste proustien, renchérit : « Je partage cet avis mais nous ne sommes pas nombreux (…). Pour moi, c’est quelqu’un qui n’a cessé de  bavarder et c’est de la littérature que je n’aime pas ³. ». La dame Cixous approuve avec force et le quatrième invité, Donatien Grau, ne pipe mot. L’animateur, J.-P. Elkabbach, lui, semble boire du petit lait. Dantzig d’ajouter une couche en affirmant que Céline a tout piqué chez Laforgue  sous prétexte que, lui aussi, utilisait les trois points 4 ! Il y a quelques années, cet érudit graphomane rangeait les livres de Céline  dans la  littérature réaliste ou populiste. À présent, il le réduit à un pamphlétaire genre Béraud. Jusqu’où ira-t-il ?  La prochaine étape  consistera  peut-être à le comparer à Jehan Rictus ou à Drumont.


Depuis quelques années, ce Lefebvre-Dantzig s’est fait une petite réputation dans le monde des lettres. Sur son site, on peut lire que son recueil de poèmes, Les Nageurs, « ode au corps et à la sensualité masculine », est devenu « un livre gay “culte” » 5. C’est également lui qui est à l’initiative d’une pétition pour le mariage gay co-signée par tout ce que l’élite germanopratine compte de « branché », de Pierre Bergé à Patrice Chéreau en passant par Virginie Despentes et Valérie Lang 6. Vous me direz que je m’éloigne de la littérature. Pas tellement car, au cours de la même émission, Lefebvre-Dantzig, qui est aussi romancier, fit cet aveu : « Jean Genet est le premier à avoir annexé au roman les travestis. Moi, je voudrais écrire un roman où il y ait une drag-queen. ». On a les ambitions littéraires qu’on peut 7.


Marc LAUDELOUT

 

1. Émission « Bibliothèque Médicis » animée par Jean-Pierre Elkabbach, Public Sénat, 1er février 2013.

2. Le Figaro, 10 janvier 2009 & France-Info, 18 janvier 2013. Sans parler des inepties sur Céline dont est truffé son dernier livre, À propos des chefs-d’œuvre (Grasset, 2013, pp. 178-179).

3. Tadié veut bien admettre, en revanche, que « Le [sic] Voyage au bout de la nuit est un beau livre ».

4. Dans son Testament de Céline (Éd. de Fallois, 2009), le regretté Paul Yonnet (qui n’aimait de Céline que Voyage au bout de la nuit) voyait, lui, en Eugène Scribe un devancier de Céline en raison de l’utilisation des trois points.

5. Dans son dernier roman, le narrateur se souvient avoir été traité de « pédé » et avoir reçu ce mot comme une gifle. Mais il l’a accepté, a endossé le mot “gay” qui “exaspère les homosexuels honteux” ».

6. « Mariage gay : non à la collusion de la haine », Le Monde, 17 novembre 2012.

7. Au moins faut-il lui reconnaître une certaine constance : la presse nous apprend que lors de la dernière délibération du Prix Décembre (dont il préside actuellement le jury), Christine Angot et Mathieu Riboulet avaient obtenu tous les deux six voix. Comme l’y autorise le règlement, Dantzig fit alors prévaloir sa double voix pour décerner le prix au roman de Riboulet qui se passe dans les saunas et back-rooms d’outre-Rhin. On est décidément loin de la célébration de la danseuse chère à Céline…

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jeudi, 25 avril 2013 | Lien permanent

Céline entre deux guerres

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“ On croyait tout connaître de Louis-Ferdinand Céline un peu plus de cinquante ans après sa disparition, en 1961. L'enquête ici réalisée démontre le contraire. Elle prend pour hypothèse le rôle matriciel de la Grande Guerre dans l'émergence d'une personnalité et d'une oeuvre qui n'ont cessé de questionner le sens de l'événement guerrier et sa résurgence pendant les années 1939-1945.


Elle montre l'ampleur de la déformation ou de la reconstruction de l'expérience personnelle de la guerre des années 1914-1915 dans Voyage au bout de la nuit (1932) mais aussi dans l'ensemble des entretiens et témoignages accordés ou lettres adressées par le docteur Destouches à partir du moment où il est devenu célèbre en 1932 sous le pseudonyme de Louis-Ferdinand Céline. Le brouillage de la réalité vécue de la guerre et la construction d'une mythologie personnelle ont jusqu'à nos jours été largement avalisés par les biographes. L'enjeu est ici celui de la démythologisation de la biographie.


L'ouvrage s'interroge sur les multiples raisons de cette reconstruction biographique en avançant que la dimension officiellement héroïque de l'expérience célinienne de la première guerre est d'autant plus nécessaire à l'identité du combattant que celle-ci sera après 1944 constamment revendiquée et présentée comme une pièce à décharge dans le procès intenté à Céline par la justice de l'Epuration pour ses pamphlets antisémites des années 1937-1941 (republiés jusqu'en 1944) et ses prises de position publiques dans la presse collaboratrice entre 1940 et 1944. En d'autres termes, l'expérience subie d'une première guerre se prolonge sous forme d'argument juridique à l'issue du deuxième conflit mondial. Est aussi en exergue toute la question du pacifisme de Céline comme justification donnée de l'entrée en écriture pamphlétaire à partir de 1937. La connaissance historienne de l'expérience de la guerre est d'autant plus importante que la guerre est elle-même l'origine traumatique revendiquée de l'écriture, du choix de la langue argotique mais aussi et plus fondamentalement de la construction du temps et de l'histoire communes que les romans de Céline construisent. ”

Source: http://zentropa.info

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dimanche, 04 octobre 2015 | Lien permanent

Céline médecin et écrivain

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« Céline médecin et écrivain » par Frédéric VITOUX

Académie Nationale de Médecine (2007)

 
Frédéric Vitoux, de l'Académie française, a tenu une discussion sur le thème de Céline médecin et écrivain à l'Académie Nationale de Médecine lors de la journée du livre en septembre 2007, entretien diffusé sur Canal Académie, «magazine francophone des Académies sur Internet». Frédéric Vitoux est l'auteur de nombreux romans et essais, notamment de Louis-Ferdinand Céline, misère et parole (Gallimard, 1973), Bébert, le chat de Louis-Ferdinand Céline (Grasset, 1976), d'une biographie de Céline, La vie de Céline (Grasset, 1988). Il vient de faire paraître chez Fayard Jours inquiets dans l'Île Saint-Louis.
 

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lundi, 04 mai 2015 | Lien permanent

Giono, Céline et Gallimard

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Giono, Céline et Gallimard

par Marc Laudelout

Ex: http://bulletincelinien.com

On a beaucoup commenté la manière dont Céline se comporta avec Robert Denoël, puis Gaston Gallimard. Au moins a-t-il toujours joué franc jeu : « J’étais l’auteur le plus cher de France ! Ayant toujours fait de la médecine gratuite je m’étais juré d’être l’écrivain le plus exigeant du marché – Et je l’étais ¹. »

gionoeeeeee.jpgGiono, c’est autre chose. Sa correspondance avec Gallimard, qui vient de paraître, nous montre un personnage d’une duplicité peu commune. Dès 1928, Gaston lui propose de devenir son éditeur exclusif dès qu’il sera libre de ses engagements avec Grasset. Grand écrivain mais sacré filou, Giono n’aura de cesse de jouer un double jeu, se flattant d’être « plus malin » que ses éditeurs. Rien à voir avec Céline, âpre au gain, mais qui se targuait d’être « loyal et carré ». Giono, lui, n’hésitait pas à signer en même temps un contrat avec Grasset et un autre avec Gallimard pour ses prochains ouvrages. Chacun des deux éditeurs ignorant naturellement l’existence du traité avec son concurrent. But de la manœuvre : toucher deux mensualités (!). La mèche sera vite éventée. Fureur de Bernard Grasset qui voulut porter plainte pour escroquerie et renvoyer l’auteur indélicat devant un tribunal correctionnel. L’idée de Giono était, en théorie, de réserver ses romans à Gallimard et ses essais à Grasset. L’affaire ira en s’apaisant mais Giono récidivera après la guerre en proposant un livre à La Table ronde, puis un autre encore aux éditions Plon.  En termes mesurés, Gaston lui écrit : « Comprenez qu’il est légitime que je sois surpris désagréablement. » Et de lui rappeler, courtoisement mais fermement, ses engagements, ses promesses renouvelées et ses constantes confirmations du droit de préférence des éditions Gallimard. En retour, Giono se lamente : « Avec ce que je dois donner au percepteur, je suis réduit à la misère noire. » Et en profite naturellement pour négocier ses nouveaux contrats à la hausse. Ficelle, il conserve les droits des éditions de luxe et n’entend pas partager avec son éditeur les droits d’adaptation cinématographiques de ses œuvres. Tel était Giono qui, sur ce plan, ne le cédait en rien à Céline. On peut cependant préférer le style goguenard de celui-ci quand il s’adresse  à  Gaston : « Si j’étais comme vous multi-milliardaire (…), vous ne me verriez point si harcelant… diable ! que vous enverrais loin foutre !  ² ».

À l’instar de Céline ³, Giono souhaitait se voir édité de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade. Dix ans plus tard, le même scénario se répète : l’auteur de Colline meurt en 1970 un an exactement avant la parution de ses Œuvres complètes sur papier bible.

• Jean GIONO, Lettres à la NRF, 1928-1970 (édition établie par Jacques Mény), Gallimard, 2016, 528 p. (26,50 €).

  1. (1) Lettre du 19 mars 1947 (Lettres à Milton Hindus, 1947-1949, Gallimard, 2012, p. 38).
  2. (2) Lettre du 20 juin 1956 (Lettres à la NRF, 1931-1961), Gallimard, 1991, p. 323).
  3. (3) Si Céline eut parfois des mots acides à l’endroit de Giono (« Rabindrathagoriste du poireau »), comment ne pas évoquer ici la belle lettre qu’il lui écrivit en 1953 alors qu’il avait exprimé (à Marcel Aymé) le vague souhait de s’installer dans le Midi. Ce qui valut à Giono ces remerciements émus de Céline : « Mon cher Giono, Marcel Aymé m’a lu votre lettre et je suis bien vivement touché par l’amitié que vous me témoignez et l’accueil que vous faites à mon projet d’aller séjourner vers Manosque». Renonçant finalement au projet, il poursuit : « Je suis bien sensible, croyez-le, à votre si généreuse offre de rechercher autour de vous des personnes disposées à me venir en aide… », pour conclure par cette formule inhabituelle sous sa plume : « Je vous embrasse cher Giono et vous remercie bien sincèrement et m’excuse et vous prie de me croire bien amicalement vôtre. Destouches » (Lettres, Gallimard, 2009).
BC-Cover516.jpgBulletin célinien n°385, mai 2016
Sommaire : 
Dictionnaire célinien des lieux de Paris – L’adaptation théâtrale de Voyage par Damien De Dobbeleer –
D’un Mourlet l’autre –
Rennes, de Céline à Kundera –
Le Journal de Marc Hanrez –
Dictionnaire amoureux de la langue française –
Un texte ignoré de Léon Daudet sur Céline –
Nietzsche et Céline –
Nos archives audio-visuelles

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lundi, 23 mai 2016 | Lien permanent

Céline: un si mauvais exemple?

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Céline: un si mauvais exemple?

par Pierre Lalanne

Ex: http://celinelfombre.blogspot.com

Ah! Céline, bien sûr! Mais, Céline! Il pue un peu, non? Il sent le soufre pour ne pas dire autrement. Il dérange. Damné… Qui a dit : s’il y avait une seule personne en enfer, ce serait lui? Céline, un spectre qui se tient dans un coin du miroir et, chaque matin, nous rappelle notre petitesse et notre extrême fragilité; nous rappelle, avec un grand rire, que tout est vanité.

Un mort qui ne veut pas mourir, c’est embêtant, surtout un écrivain qui se plait à nous montrer si finement notre altruisme, avec un talent si mal utilisé, perdu à tout jamais. Alors, depuis, on s’échine à l’enfouir profondément au fond de tombeau, cercueil de plomb au couvercle scellé et vissé de mensonges. Jusqu’à présent, les résultats sont douteux, beaucoup d’énergie et de temps perdu, il en ressort plus aérien, même la terre n'est pas assez lourde pour le retenir, pas suffisamment acide pour le réduire en poussière.

Céline n’en est pas à un paradoxe près, marqué du signe de la bête hideuse, son spectre s’obstine et conserve pourtant la fluidité de son style. Il s’infiltre partout et gêne par la seule évocation de son souvenir. Présence indésirable, influence néfaste à éloigner à tout prix du commun, surtout des jeunes, qui pourraient bien tomber sur ses livres, sans aucune mise en garde. D’ailleurs, c’est bien ce qui arriva en ce jour d’automne 1932, personne ne s’attendait à cela et pas un pour prévenir du danger, des conséquences. Les dégâts qu’il provoqua alors, nous en ressentons encore aujourd’hui les secousses.

Hélas, il est, depuis, incontournable d’où la nécessité de l’aborder avec une quantité impressionnante de mises en gade, que le danger croît avec l’usage. Tellement, qu’ils réussissent à nous convaincre que nous allons manipuler un produit excessivement dangereux et hautement toxique et cela risque d’amplifier notre jugement, affiner notre esprit critique et anéantir nos valeurs séculaires en moins de temps qu’il en faut pour lire trois lignes. Faut bien avouer qu’ils n’ont pas entièrement tort et, l’effet, est assez instantané.

Il n’y a qu’à constater les faussetés et les avertissements aux étudiants, lorsqu’un texte de Céline est à l’étude dans un cours de littérature (voir les Années Céline qui en font annuellement la nomenclature)… Nazi! Collabo! Haineux! Défaitiste! Pacifiste! Tout y passe. Cela montre bien que dès le départ, il est impératif de fixer l’image de Céline à l’intérieur d’un concept idéologique parfaitement au point qui bloquera toutes nouvelles perspectives originales d’interprétation du phénomène célinien, unique en soi. Céline est bel et bien un phénomène qui va bien au-delà de ce à quoi l'on voudrait le réduire.

Le mouvement réductionniste est général et bien implanté, même ceux, qui osent avouer leur admiration, les spécialistes, sont conscients d’avancer en terrain miné, de marcher sur des œufs lorsqu’ils prennent la parole. Ils sont conscients que chaque mot sera interprété, analysé et un jugement moral confirmé : tampon des officiels, approbation des censeurs, mais gaffe, on vous tient à l’œil. Il est fascinant de remarquer que la majorité de ses défenseurs, de ses admirateurs sont tenus par cette autocensure absolument rodée et admise, celle d’analyser, en s’excusant, et y mettant les bémols habituels, une autocritique justifiant les valeurs à la mode. Cet état d’esprit, qu’on le veuille ou non, pose des limites à la nature de l’œuvre, à son interprétation et à sa compréhension.

Le chercheur, l’admirateur, qu’importe son état, craint par-dessus tout d’être taxé des mêmes péchés que l’écrivain et aussitôt mis demeure de se rétracter au risque de tout perdre, jugement, réputation, emploi, notoriété et sans parler qu’on finira par s’interroger sur sa santé mentale. Les bonnes vieilles méthodes soviétiques ne sont pas perdues pour tout le monde… d’une pathologie l’autre.

Cinquante ans après la mort de Céline, il demeure malsain d’admettre, naïvement, une passion exagérée envers un personnage si encombrant. Malheureusement, cette attitude, compréhensible en soi devant la puissance de «l’opinion», ne peut que conforter ses détracteurs. Au nom de leurs certitudes qui s’insèrent parfaitement dans l’idéologie dominante et du type d’humanisme bêlant qu’ils défendent, les inquisiteurs des temps modernes seront encore plus nombreux à hurler au crime de lèse-majesté.

Louis Ferdinand Céline 2014 - auteur inconnu.jpg

Entendons-nous bien, chacun de ces prêtres de la rectitude est tout à fait conscient que cette idéologie n’est en fait qu’un leurre posé sur une réalité sociale et économique bien pire que celle qu’ils affirment vouloir défendre.

Le plus grand danger qui guette Céline, ne vient pas de ses écrits en tant quel tel, ils ne sont qu’un prétexte à des haines bien plus pernicieuses, mais de leur appropriation par des experts qui, tout en démontrant son génie littéraire, portent des jugements moraux sur une partie de ses œuvres et qui, fondamentalement, n’ont rien à voir avec la nature de leurs recherches.

En fait, le plus grand danger qui guette Céline, c’est de l’arracher à ses lecteurs et d’en limiter la lecture afin qu’il ne devienne qu’un simple objet d’études entre gens sérieux et non plus, tout d’abord, un écrivain du «peuple», qui sait comment l’atteindre, avec des éclats de rire à répétition et un plaisir sans cesse renouvelé. Céline n’a jamais écrit pour les intellectuels, il est probablement le seul écrivain «reconnu» qui n’appartient pas à une élite littéraire ou une école.

Céline est seul et appartient à ceux qui sont seuls et ne se reconnaissent pas dans un monde entièrement déshumaniser et qui subit lourdement le poids de l’injustice et du mensonge. À ceux-là, qui voient en Céline une bouffée d’air pur, sont accusés bêtement d’êtres de vils réactionnaires, uniquement parce que pas dupes du tout sur la nature et la longueur des couleuvres à avaler.

C’est ainsi, l’on voudrait bien, d’une manière ou d’une autre, régler définitivement le «cas Céline»; c’est-à-dire, de le classer, au mieux en tant qu’écrivain de la nostalgie et au pire comme le pire des antisémites, le figer définitivement dans des articles de dictionnaires et d’encyclopédies afin de bien insister sur la l’ambigüité et la dangerosité du personnage.

En effet, pour les générations qui se succèdent, il est important d’établir hors de toute contestation que le XXe siècle fut celui de la folie meurtrière où la hiérarchisation des massacres est plus importante que ces véritables causes; que Céline a bien marqué la littérature de son temps, mais, reste isolé parce que son temps marque un arrêt brusque dans l’avancé de la civilisation humaine. Céline représente le symbole de ce siècle de barbarie, comme si tout le mal contenu en l’homme passait nécessairement par sa plume.

Pourtant, un problème demeure pour ceux qui cherchent à l’enfermer dans une idéologie, c’est que Céline se situe bien au-dessus de toutes les idéologies de son siècle et bien peu se risquent à approfondir cette question pourtant fondamentale. On s’acharne à vouloir le définir avec des préjugés propres à nos propres valeurs et prénotions élaborées en fonctions d’évènements qui répondent essentiellement aux conditions politiques de l’après-guerre; fallait bien éduquer l’opinion et dénicher des boucs émissaires responsables de tout ce gâchis.

Un personnage tel que Céline ne s’explique pas seulement en fonction de la «banalité» des évènements politiques de son temps. Céline surplombe son époque et la transcendent et c’est ce qui est impossible à admettre, car, il s’agit de remettre en question l’ensemble des schèmes de références à son égard et une certaine relecture «objective» de l’histoire en relativisant l’ensemble des évènements et, surtout, ne pas les isoler de leur contexte.

Toujours, lorsque l’on évoque Céline, le premier concept à retenir devrait être l’importance absolue de l’imaginaire sur la réalité; la réalité étant seulement un support à cet imaginaire qu’il amplifie jusqu’à la faire exploser; ce qui peut donner des résultats, avouons-le, assez fascinants.

Pour Céline, la réalité est vulgaire et l’imaginaire raffiné, ce n’est pas autre chose qu’il tente d’expliquer dans ses «Entretiens avec le professeur Y» ou par les différentes entrevues qu’il accorde dans ses dernières années de vie. Dans «bagatelles pour un massacre», ce n’est pas pour rien qu’il oppose farouchement l’imaginaire et la beauté des ballets, à la vulgarité du matérialisme de la société dans lequel il vit, symboliquement représenté par le «l’esprit juif».

Fondamentalement, Céline n’est pas plus violent envers les juifs que les communistes ne le sont avec les bourgeois… Souvenons-nous : «l’humanité ne connaîtra le bonheur que lorsque le dernier curé aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste» Violence pour violence… appel au meurtre pour appel au meurtre tout cela, dans le fond, se vaut, mais inutile de revenir là-dessus, le jugement est définitif et pour des lustres.

Pour Céline, c’est la lutte de l’imaginaire contre la réalité des choses qui compte, le reste demeure conjoncturel et c’est pour cela qu’il échappe à toute tentative de banalisation et l’acharnement des uns et des autres à vouloir comprendre. La seule évocation de son nom, n’a pas fini de déchainer les passions, les affrontent qui s’emportent d’un extrême à l’autre, haine ou engouement ou raison contre l’instinct.

«La vraie haine, elle vient du fond, elle vient de la jeunesse, perdue au boulot sans défense. Alors celle-là qu’on en crève. Y en aura encore si profond qu’il en restera tout de même partout. Il en jutera assez sur la terre pour qu’elle empoisonne, qu’il pousse plus dessus que des vacheries, entre des morts, entre des hommes.» «Mort à Crédit» dans «Céline en verve» de Pierre Horay 1972. p.101

Alors, un si mauvais exemple, notre Ferdinand Bardamu, ballotté dune tempête à l’autre jusqu’à épuisement, jusqu’à la mort? Peut-être bien, peut-être pas. C’est selon! Après tout, les bons exemples courent les rues, nous n’avons qu’à nous édifier à voir s’épuiser nos élites dans un sens et dans un autre pour s’en convaincre.

Pierre Lalanne

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dimanche, 11 décembre 2016 | Lien permanent

Voyage au bout de Céline

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Voyage au bout de Céline
 
98ynm8-front-shortedge-384.jpg"Seyland", "Kørsor ", "Kalundborg", ces noms à consonance étrangère ne vous disent sans doute pas grand chose ! Et pourtant, ces lieux ont écrit quelques pages de la légende célinienne. C'est au travers d'une France à couteaux tirés et une Allemagne réduite en ruine que Louis-Ferdinand CÉLINE - accompagné de sa fidèle épouse Lucette - entreprennent de rejoindre le Danemark.

Après sa sortie de prison à Copenhague, Céline doit-il rentrer en France ? Son avocat, qui s'y oppose, lui ouvre les portes de sa maison de campagne. Les trois années qui s'écoulent, ponctuées d'une abondante correspondance et de quelques visites d'admirateurs, restent encore aujourd'hui un sujet de débat. Les journées sont longues et pesantes mais les témoins ne relatent cependant pas la camisole de force décrite après coup par Céline... Bref, nous sommes plus prêt du confinement que de l'assignation à résidence.

Au cours de l'été 2019, Frédéric Andreu-Véricel, entreprend un voyage de découverte sur les traces de l'écrivain maudit. De bivouacs en bivouacs, de pistes cyclables en rencontres inopinées, notre "cyclo-campeur" retrouve la trace de «Fanhuset», la fameuse maison d’exil de Céline.

L'hiver suivant le voyage, marqué par le confinement sanitaire, est l'occasion de transcrire le récit ; autant de semaines entre quatre murs où le sismographe des souvenirs marchent à pleine cadence alors que toutes sorties à l'extérieur sont proscrites...

Les Éditions ALCUDIA est une maison d'édition en ligne qui oeuvre au "reboisement de l'imaginaire".
 
Pour se faire, ALCUDIA invite a ne pas "rêver sa vie" mais tout au contraire à "vivre son rêve", ressort essentiel à la découverte de sa "mission de vie" ou "légende personnelle".

Pour commander les ouvrages, cliquez sur le lien :
https://www.lulu.com/spotlight/fredericandreu

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dimanche, 07 mars 2021 | Lien permanent | Commentaires (2)

Céline et la soumission imbécile du Français

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Céline et la soumission imbécile du Français

par Nicolas Bonnal

On entend ici et là qu’on va réagir, qu’on est le pays des rebelles, des droits de l’homme, de la liberté, des tranchées et qu’on va voir ce qu’on va voir à propos du vaccin, du masque, du confinement.

Je répète : jouez aux rebelles quinze secondes, vous qui me jetez la pierre, dans le métro, à l’école, au boulot. Il n’y a pas 30% de mécontents ou d’insoumis dans ce pays, mais 1%. Et ça dépend des jours et du sujet.

Une amie m’a écrit hier :

« J’entendais hier un général de gendarmerie, étonné de la "docilité" des français (à propos du couvre-feu), qui disait qu'en réalité on n'aurait pas le choix. Carnet vaccinal obligatoire pour voyager ; pour se soigner et aller à l'hosto idem ; pour travailler encore, les administrations demanderont à leurs employés de se faire vacciner (et je doute que le privé soit en reste) ; bref ce que tu dis depuis des mois. »

C’est ce que je dis depuis des mois parce que c’est ce qui se passe depuis des siècles.

Tout pays de la liberté se croit plus libre au fur et à mesure qu’il s’enferme dans les réseaux inextricables des lois. Maistre rappelait en 1789 qu’on avait eu plus de lois en un an qu’en mille.

Quelques rappels céliniens alors. C’est ma monographie la plus lue - avec celle de Tolkien -  et elle est lue par des gens qui ont compris que Céline ne parle pas des juifs (sujet éculé tout de même) mais des Français :

« Il règne sur tout ce pays, au tréfonds de toute cette viande muselée, un sentiment de gentillesse sacrificielle, de soumission, aux pires boucheries, de fatalisme aux abattoirs, extraordinairement dégueulasse. Qui mijote, sème, propage, fricote, je vous le demande, magnifie, pontifie, virulise, sacremente cette saloperie suicidaire ? Ne cherchez pas ! Nos farceurs gueulards imposteurs Patriotes, notre racket nationaliste, nos chacals provocateurs, nos larrons maçons, internationalistes, salonneux, communistes, patriotes à tout vendre, tout mentir, tout provoquer, tout fourguer, transitaires en toutes viandes, maquereaux pour toutes catastrophes. Patriotes pour cimetières fructueux. Des vrais petits scorpions apocalyptiques qui ne reluisent qu’à nous faire crever, à nous fricoter toujours de nouveaux Déluges. »

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Céline a compris que le Français n’est pas une victime de Macron, Hollande ou Sarkozy, du comité des forges ou du mondialisme ou de Bruxelles : le Français est un enthousiaste. On le laisse cracher le morceau (à Céline) :

« Plus de Loges que jamais en coulisse, et plus actives que jamais. Tout ça plus décidé que jamais à ne jamais céder un pouce de ses Fermes, de ses Privilèges de traite des blancs par guerre et paix jusqu’au dernier soubresaut du dernier paumé d’indigène. Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes. »

Cela c’était avant 39. Pour aujourd’hui aussi ces lignes résonnent furieusement (pensez à ces queues d’andouilles voulant être testées cet été…) :

« Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit. »

Certains nous font le coup à la mode Maurras du grand recours, de la divine surprise (Trump…). On a vu la lâcheté incisive des femmes Le Pen. Céline savait ce qu’il en coûtait de se fier aux patriotes, aux nationalistes et autres, toujours les premiers à offrir leur poitrine aux démocraties, comme disait Bernanos. Et de rentrer dedans :

« Dans nos démocraties larbines, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs “d’avantages”, de petites et grandes jouissances, des maquereaux “d’avantages”. Ils hypnotisent la horde des “désirants”, aspirants effrénés, bulleux “d’avantages”. Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des “réclames”, on se décide pour le magasin qui vous promet le plus “d’avantages”. Je connais moi des personnes, des véritables affranchis qui sont en même temps marxistes, croix-de-feu, francs-maçons, syndiqués très unitaires et puis malgré tout, quand même, encore partisans du curé, qui font communier leurs enfants. C’est des camarades raisonnables, pas des fous, qui veulent perdre dans aucun tableau, qui se défendent à la martingale, des Idéologues de Loterie, très spécifiquement français. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner. »

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Cela s’applique aussi au Bayrou, catho, bourgeois, six enfants, qui nous prépare le passeport vaccinal et la grande confiscation dans un bâillement/acquiescement général.

Céline remet notre occident démocrate – qui retombe dans son terrorisme/bolchévisme initial, ici ou en Amérique - à sa place :

« La conjuration mondiale seule véritable réussite de notre civilisation. Nous n’avons plus de patriotes. C’est un regret de bétail, on en a presque jamais eu de patriotes. On nous a jamais laissé le temps. D’une trahison dans une autre, on a jamais eu le temps de souffler… D’une guerre dans une autre… »

Après on est vendus aux étrangers mais c’est depuis des siècles (pensez à Concini dans le Capitan…) :

« On nous a toujours trafiqués, vendus comme des porcs, comme des chiens, à quelque pouvoir hostile pour les besoins d’une politique absolument étrangère, toujours désastreuse. Nos maîtres ont toujours été, à part très rares exceptions, à la merci des étrangers. Jamais vraiment des chefs nationaux, toujours plus ou moins maçons, jésuites, papistes, juifs… »

Parti de l’ordre, parti catholique, parti social-démocrate, parti européen, parti pro-américain, parti prosoviétique, on n’en finirait pas…Comme on sait dans le dernier pamphlet Céline a compris que le problème français est insoluble, plus fort que prévu, et que « bouffer du juif ne suffit plus » ! Il était temps Ferdinand !

Qui a envie de bouffer du Zemmour, du Toubiana, du Kunstler, du Greenwald ? En pourcentage il y a plus de juifs que de goys antisystèmes. 10% dans un cas, un pour dix mille dans l’autre.

Un autre antisémite qui a enfin compris les Français c’est Drumont. Et dans son Testament, très supérieur à la France juive, il écrivait le vieil Edouard :

« Quand les conquérants germains et francs qui, unis aux purs Gaulois et aux Celtes, constituèrent véritablement la France eurent perdu leur vigueur, l'élément gallo-romain l'emporta, la race latine reprit le dessus; or, cette race est faite pour la tyrannie, puisqu'elle n'a aucun ressort de conscience ; elle adore une idole imbécile, une idole de marbre ou de plâtre qu'on appelle la Loi, et au nom de cette Loi, elle subit tout. »

Ensuite Drumont l’explique cette ludique loi gallo-romaine :

« La Loi, c'est le licteur qui vient de la part de César annoncer au citoyen romain qu'il est condamné à mourir, mais qu'on lui laisse le choix du supplice ; c'est le gendarme de la Révolution qui vient parfois tout seul arrêter cinq ou six personnes et qui les conduit au Luxembourg ou à la Conciergerie, où un autre gendarme vient les chercher pour les conduire à la guillotine. Jamais il n'est entré dans la cervelle de ceux qu'on arrêtait ainsi, l'idée de commencer par tuer le gendarme. C'est là un spectacle extraordinaire et il n'y a jamais qu'en France qu'un gouvernement ait pu s'appeler, comme par une désignation constitutionnelle: la Terreur. »

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Revenons à Céline et à la docilité du colonel de gendarmerie cité plus haut :

 « Les Français subiront leur sort, ils seront mis, un jour, à la sauce vinasse... Ils le sont déjà. Pas d'erreur!... Le conquérant doit être sûr de ses esclaves en tous lieux, toujours en mains, sordidement soumis, il doit être certain de pouvoir les lancer, au jour choisi, parfaitement hébétés... dociles... jusqu' aux os... gâteux de servitude, dans les plus ronflants, rugissants fours à viande... sans que jamais ils regimbent, sans qu'un seul poil de ce troupeau ne se dresse d'hésitation, sans qu'il s'échappe de cette horde le plus furtif soupçon de plainte... »

C’est lui qui qualifie nos monuments aux morts de lourds dolmens de la docilité…

Source:

Nicolas Bonnal – Céline, le pacifiste enragé

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mardi, 19 janvier 2021 | Lien permanent | Commentaires (3)

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