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mercredi, 29 mars 2023

C'est Popper qui l'a dit

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C'est Popper qui l'a dit

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/lo-dice-popper/

Je n'ai jamais eu beaucoup de sympathie pour Karl Popper. Ma faute, bien sûr, est de ne rien comprendre à la philosophie des sciences. Et de m'être laissé conditionner (négativement, bien sûr) par toute cette gueule de bois poppérienne du début des années 1990. Quand, dans l'enthousiasme de la fin de l'histoire (vous vous souvenez du sublime idiot, de ce nouveau Dr Panglosse, de ce Fukuyama ?), tout le monde est soudain devenu libéral. Jusqu'à la veille, ils étaient léninistes, maoïstes, vétérans du stalinisme... en plus petit nombre ils étaient fascistes, vétérans du fascisme historique ou néo-fascistes, nationalistes, et tout le reste.... bref, même dans les années 80, en Italie, pour trouver un libéral, il fallait aller le chercher dans l'oasis protégée de Mondovì... où des animaux étranges comme Costa et Zanone se promenaient à Turin...

Et puis, soudain, Todos Caballeros ! Tous libéraux, au son du saxophone de l'ineffable Bill Clinton. Qu'il nous conduisait à vivre dans le meilleur des mondes possibles.... allez dire ça aux gens de Belgrade...

Et manifestement, tous ces libéraux néophytes ne juraient que par l'œuvre (non lue) de Karl Popper. Le seul penseur ayant droit de cité et d'autorité universelle... à la mer tous les autres, voire au bûcher. Même le bon Benedetto Croce, lui aussi libéral... mais hégélien... et donc trop difficile à comprendre.

Et au lieu de cela, Popper, avec son coup d'éclat sur la société ouverte qui doit se défendre contre ses ennemis, allait comme un gant à chacun de ces nouveaux libéraux. Et c'était suffisant pour justifier toute iniquité, tout abus de pouvoir que l'Occident, la Société Ouverte par excellence, a perpétré, et perpétrerait de plus en plus souvent au fil des ans, contre les autres. Tous les autres qui, pour une raison ou une autre, ne se conformaient pas à ce lit de Procuste qu'est le modèle "libéral démocratique".  Bref, les ennemis. Les crapules....

9782228902014_medium.jpgCependant, il n'est pas non plus juste de jeter tout le blâme sur le pauvre Popper. D'autant que si, en tant que penseur politique, il est très contestable - finalement assez banal - en tant que philosophe des sciences, on dit (ceux qui savent) qu'il aurait écrit des choses remarquables. Preuve en est son œuvre majeure: Vérité et falsification".

Il y explique ce qu'est la "méthode scientifique".

Maintenant, loin de moi l'idée d'entrer dans les méandres du débat des philosophes des sciences. Comme je l'ai dit, ce n'est pas pour moi... et d'ailleurs, cela ne m'a jamais vraiment intéressé non plus. Je suis un vieux dinosaure du classicisme et, en fin de compte, je pense toujours que la philosophie, c'est Platon et Aristote. Tout ce qui est venu après n'est que commentaire....

Mais il y a une phrase de Popper qui m'a frappé. Et elle me revient souvent à l'esprit. Surtout en ces temps de tyrannie scientifique, de foi en la science, de comités techniques scientifiques et autres vilénies du même genre.

Voici ce qu'elle dit (et je m'excuse si la citation, comme toujours, est inexacte) :

La foi est liée à la religion. La science, c'est toujours... le doute.

En gros, rien de bien nouveau. Étant donné que Descartes, dans son Discours de la méthode, indique déjà clairement que, pour penser, il est toujours nécessaire de... douter. C'est-à-dire de tout remettre en question. Analyser tout ce qui nous est proposé sans préjugés. C'est-à-dire sans un jugement a priori qui sent toujours le... dogme. De quelque chose qui n'a rien à voir avec la raison, mais avec la foi.

Où est-ce que je veux en venir ? Eh bien, cela me semble évident. Le paradoxe grotesque et tragique de notre époque réside précisément dans cette foi proclamée et non critique en la science et ses diktats. Comme l'ont démontré les absurdités de la longue saison de Co vid. D'ailleurs, elle n'est pas encore terminée. Pas pour tout le monde en tout cas, vu le nombre de ceux qui se promènent encore masqués, même seuls dans leur voiture. Et ceux qui s'empressent d'aller chercher leur quatrième dose de vaccin... et ceux.... mais passons. Inutile d'en parler. Et surtout de discuter avec eux. Ce sont simplement des idolâtres. Qui dansent autour d'idoles dont ils ne comprennent rien ou presque. Tandis que les "prêtres" ou les sorciers rusés de ces cultes exploitent leur obéissance. Aveugles, prêts, absolus... Les trinariciuti de Guareschi n'étaient rien en comparaison.

Je sais déjà que quelqu'un va commencer à s'énerver. À trouver des excuses. Et peut-être de vulgaires polémiques. Mais je suis désolé... ce fidéisme aveugle dans la soi-disant science a fait plus de mal à notre société et plus de victimes que le procès des sorcières de Salem...

Quelque chose qui ne peut pas et ne doit pas être oublié... de peur que cela ne persiste. Et se répète.

Je veux dire, si vous voulez vraiment un appui faisant autorité, dites: c'est Popper qui l'a dit.

Et maintenant, ne venez pas prétendre que Popper était aussi un vieux toqué.... Et que Speranza et Burioni sont meilleurs.

Commentaires

Vous avez raison de rapprocher Fukuyama et K. Popper ; Popper est à la science ce que Fukuyama est à l'histoire.
- La question qui se pose dans le domaine scientifique est celle de savoir pourquoi et comment les mathématiques, très critiquées par les rénovateurs de la science à la fin du XVIe siècle, sont devenues en quatre siècles "la science fondamentale", ce qui constitue pratiquement un retour au moyen-âge.

Écrit par : Zébra | jeudi, 30 mars 2023

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