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Deux vidéos de Nicolas Bonnal

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vendredi, 09 juin 2023 | Lien permanent

Nicolas Bonnal: le révolte française

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir du mardi 25 avril 2023. Pour une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal voir ci-dessous.

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samedi, 29 avril 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)

Rabbi Mayer Schiller : un mouvement qui repose sur des principes

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1992

 

 

Colloque de «Third Way», Londres, 21 juin 1992

 

Un mouvement qui repose sur des principes

 

par Rabbi Mayer-Schiller

 

Le 21 juin 1992, à Londres, c'est le Rabbi Mayer-Schiller qui a présidé le colloque international organisé par le mouvement de Patrick Harrington, «Third Way». En conclusion, il a prononcé un long discours, disponible sur vidéo-cassette (cf. encart), dont la teneur équivalait au message qu'il avait écrit quelques semaines plus tôt pour la revue du mouvement et que nous reproduisons ici.

 

La notion de «troisième voie» désigne une alternative au capitalisme comme au communisme; pendant longtemps, cette expression a été en vogue chez un certain nombre d'intellectuels européens. Au fil des années, elle a été utilisée par une grande diversité de théoriciens, représentant des idées très différentes les unes des autres. Ce qui les unissait? Le sentiment que quelque chose avait fait fausse route dans les domaines de la politique, de l'économie, du social et de la religion, du moins en Occident. Tous devinaient que des solutions radicales s'imposaient pour mettre fin aux implications de ce déraillement.

 

Pour ce journal et l'organisation qu'il représente, l'expression «troisième voie» recouvre un large éventail d'idées et de programmes traitant des questions les plus importantes de notre temps. Parmi ces idées, un engouement pour le distributisme, un militantisme régionaliste, la démocratie à l'échelon local, l'écologie, les questions de la morale traditionnelle, l'auto-détermination pour toutes les nations, une acceptation des différences d'ordre racial et/ou ethnique, et bien d'autres positions encore. Mais ces prises de position ne sont pas dues au hasard: elles reposent sur des postulats de base. Ceux-ci font l'objet de mes réflexions dans le cadre du présent article.

 

La matière et le sens

 

Au cours des décennies passées, nous avons pu observer que les dichotomies traditionnelles, opposant une «droite» à une «gauche», ont souvent été surmontées. Malgré les querelles bruyantes qui agitent la scène politique ou philosophique, malgré les disputes où l'on cherche à savoir ou à établir comment découper au mieux le gâteau de l'économie nationale, selon une recette capitaliste ou une recette socialiste, il y a, finalement, peu de désaccords entre les politiciens de l'établissement qui, tous, croient que c'est par des moyens purement matériels que l'on va atteindre le bien-être social ou le bonheur. Voilà sans doute le dogme fondamental des hiérarchies qui dominent notre époque.

 

A cette croyance matérialiste qui veut que le bonheur des hommes ne réside que dans l'acquisition de confort physique, dans une monstration ridicule de biens de consommation ou dans les amusements aussi stériles qu'éphémères, s'opposent une série de doctrines, dérivées de sources multiples. Parmi ces sources, mentionnons les fois religieuses traditionnelles d'Europe, les convictions de ceux qui pensent que les différentes formes de romantisme représentent les sommets de la spiritualité humaine, et, enfin, les idées des tenants du mouvement communaliste ou communautaire qui sentent que le don fait aux autres, les soins apportés à l'autre, accordent à l'homme altruiste, qui donne ou soigne, le maximum de bonheur. En tenant compte de ces perspectives qui mettent en relief l'âme, le caractère, de l'homme plus que sa valeur marchande et matérielle, nous pouvons comprendre que bon nombre de critiques de la modernité, d'alternatives qui entendent se substituer à cette dernière et qui ont été classées par l'opinion publique soit à «gauche» soit à «droite» de l'échiquier politique, convergent en fait sur l'essentiel. Quelques exemples? Tant la droite catholique traditionnelle que la nouvelle gauche née à la fin des années soixante rejettent le matérialisme et l'égoïsme au nom de la communauté et estiment que le but de la vie réside dans l'acceptation de valeurs et dans un vécu façonné au départ de ces valeurs. Axiologie implicite et explicite qui s'oppose, évidemment, à la folie acquisitive de notre temps. De manière similaire, les anciens codes de comportement du gentilhomme ou du chevalier mettent l'accent sur l'honneur (ce qui est aussi, d'une certaine façon, le caractère). Pour me résumer, je rappelerais une parole d'Eric Fromm qui disait qu'il valait mieux "être" qu'"avoir": formulation cryptique de cette foi, diffusée à travers tout le kaléidoscope des idéologies ou des religiosités.

 

Les mouvements de «troisième voie» s'inscrivent, en dernière instance, dans un filon philosophique qui postule que la quête du bonheur, chez l'homme, repose sur la qualité de l'expérience existentielle et non sur la quantité. Toutes les positions que prennent ces mouvements, indépendamment de l'étiquette qu'ils se donnent dans le cadre où ils agissent, qu'ils soient ancrés dans les traditions patriotiques, qu'ils révèlent un sens puissant des liens et des obligations qui lient l'homme à son passé, qu'ils soient portés par un désir ardent de concrétiser les devoirs moraux de l'individu vis-à-vis de son prochain en voulant la justice sociale et économique pour tous: autant de démarches essentiellement éthiques, morales ou spirituelles qui sont radicalement opposées à la vision matérialiste du réel.

 

Small is beautiful

 

Le mouvement «Third Way», en Grande-Bretagne, croit que la plupart de nos problèmes sociaux immédiats, à l'échelon de la commune, peuvent trouver une solution au niveau local, car les personnes directement concernées par un problème ou un dysfonctionnement social ou institutionnel, sont davantage motivées. Cette volonté de centrer les préoccupations politiques du citoyen au niveau local est l'un des aspects pratiques du programme de «Third Way» en Grande-Bretagne.

 

L'aliénation ressentie par l'homme occidental contemporain, le cynisme stérile qu'il expérimente tous les jours, ont plusieurs causes. L'une de ces causes  —philosophes et théologiens en ont beaucoup parlé—  c'est que les sources normatives du «sens», respectées par les générations précédentes, soit Dieu, la famille, la patrie et la communauté, ont perdu leur pouvoir de donner cohésion à la société, sous les coups du sécularisme, du libéralisme et du capitalisme. L'autre cause, c'est que, nous sommes tous envahis par le sentiment de ne plus avoir aucun pouvoir sur la marche des choses. Nous n'avons plus prise sur la gestion des structures qui gouvernent nos existences. Ce rôle actif, qui, théoriquement, devrait être l'apanage de tous les citoyens sans exception, a été usurpé par les gouvernements, toujours plus distants et irresponsables, par les media, qui ne visent plus que le profit immédiat et l'amusement simpliste, par les écoles, source de la domination exercée par l'établissement sur la jeunesse, et par les consortiums économico-commerciaux nationaux et internationaux, dépourvus de toutes attaches locales, ethniques et historiques.

 

C'est en posant un constat similaire que les mouvements de troisième voie ont voulu dépasser ce désenchantement, ressenti par nos contemporains, et rendre aux peuples le contrôle sur leurs propres affaires, sur les phénomènes et les événements qui affectent leur vie quotidienne. Quand le mouvement Third Way en Grande-Bretagne se fait l'avocat du distributisme, du régionalisme, de la démocratie locale, etc., il veut faciliter ce processus de retour général à l'autonomie. Dans cette optique, si la «révolution» préconisée par Third Way triomphe, les hommes et les femmes d'aujourd'hui retrouveront confiance: ils sentiront qu'ils exerceront à nouveau un contrôle sur leurs destinées personnelles et retrouveront les liens solides qui les unissent à leurs communautés et à leurs semblables.

 

L'auto-détermination pour tous

 

L'homme ne se réalise que dans le cadre d'une communauté, où les rythmes essentiels de sa propre existence ont une signification pour tous ceux qui l'entourent. Tous les éléments qui participent à la genèse d'une culture autonome (p. ex.: une histoire commune, la proximité géographique, l'adhésion aux mêmes symboles ou à une même mythologie, le fait de chanter les mêmes chants, de partager les mêmes us et coutumes, d'adhérer aux mêmes règles de politesse, etc.) nous communiquent apaisement, donnent du sens et posent un but dans l'existence. En détruisant ces pierres angulaires de la nationalité, on a éliminé les bases concrètes du sentiment d'«être chez soi», sentiment stabilisateur, dont nous avons tous besoin.

 

En toute logique, les mouvements de troisième voie favorisent l'auto-détermination pour tous les peuples de la Terre et considèrent que les transferts massifs de populations diverses dans les centres industriels sont des expériences négatives pour toutes les ethnies concernées. De toute évidence, en déclarant cela, les mouvements de troisième voie se placent sur un terrain dangereux. En Amérique, par exemple, les différentes strates de la population se scindent sur des bases raciales, ethniques et parfois religieuses, alors que le gouvernement tente de maintenir une paix fragile entre elles. Mais quand on prend en compte les statistiques qui donnent une image du présent et de l'avenir de l'Amérique, on espère que cette paix pourra se maintenir, mais il y a lieu d'en douter.

 

Dans les Iles Britanniques, Third Way milite pour un programme de rapatriement volontaire des immigrés, subsidié par le gouvernement. Cet engagement, le mouvement le justifie de deux façons:

1) Il vaut mieux, pour tous les peuples, que chaque ethnie ait sa place dans le monde et vive son mode de vie propre.

2) Mais cette vision diversifiée et diversifiante ne peut en aucun cas être imposée aux hommes. Si l'on veut rester réaliste, il faut envisager ce rapatriement volontaire sur base d'une entente mutuelle. Car aussi longtemps que les hommes, de quelque ethnie, race ou nationalité qu'ils soient, demeurent prisonniers de l'égoïsme fondamental que nous imposent les media, tous les discours réclamant l'auto-détermination ou le respect des identités resteront pure vanité.

 

Le nationalisme selon Third Way

 

Enfin, il me semble opportun de parler des domaines dans lesquels les mouvements de troisième voie se sont distingués des autres formes de nationalisme (y compris des formes qui mettent l'accent sur les structures locales, par opposition aux structures stato-nationales).

Le premier de ces domaines, c'est le dialogue que prône Third Way avec les tenants de la foi judaïque. En résumé, nous pouvons dire que le mouvement s'est donné pour objectif de combattre toutes les formes de bigoterie et entend mettre un terme au conflit, au malentendu et à la méfiance réciproque qui existent depuis plusieurs siècles entre les juifs et les patriotes européens. Cette volonté fait de Third Way un mouvement unique en son genre parmi les nationalistes de Grande-Bretagne, vu que tous les autres veulent promouvoir des programmes qui sont, explicitement ou implicitement, antisémites. On peut effectivement parler d'un «nouveau cours», qui connaîtra bien entendu des hauts et des bas, qui démarera cahin-caha, mais, après une période initiale de scepticisme, un nombre croissant de juifs et de nationalistes abandonneront leurs vieux stéréotypes.

 

L'approche que fait Third Way de la religion juive est typique de la démarche plus générale du groupement, qui met davantage l'accent sur le vécu et les affinités existentielles que sur les doctrines strictes et figées. En effet, Third Way est un mouvement d'optimisme, de réceptivité et d'espérance. Contrairement à d'autres nationalistes, qui voient le monde comme un lieu où se déroulent en permanence d'inévitables conflits, où l'on se bat sans rémission et où la haine est le maître-sentiment, où la victoire finale n'appartient qu'au plus fort ou au plus rusé, Third Way estime que les multiples composantes de l'humanité sont capables de coopérer sur base du respect mutuel. C'est là une différence marquante qui révèle une manière de concevoir les affaires internationales mais aussi une tentative de dialoguer avec les autres groupes ethniques et les autres races qui vivent dans l'Europe d'aujourd'hui. D'où, surgit inévitablement la question, question capitale: faut-il regarder l'autre comme nous étant en principe et a priori antagoniste? Ou faut-il engager le dialogue avec lui dans un esprit de compréhension mutuelle? En somme, Third Way ne considère pas que les intérêts des divers peuples du monde soient fondamentalement contradictoires.

 

Conclusion

 

Ce que je viens d'écrire ici ne constitue qu'une très brève esquisse des positions et des principes défendus par Third Way. Beaucoup de bonnes gens pourront certes critiquer l'un ou l'autre des points que je viens d'évoquer; il n'en demeure pas moins vrai que Third Way nous suggère une nouvelle perspective politique et une nouvelle vision du monde qui offrent une alternative sérieuse aux doctrines de l'établissement, tout en évitant le négativisme des tentatives similaires que nous avons connues dans le passé. Nous devons effectivement abandonner les réductionnismes dans tous les débats publics et encourager l'homme occidental à se consacrer aux choses supérieures.

 

Rabbi MAYER-SCHILLER.    

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jeudi, 14 janvier 2010 | Lien permanent | Commentaires (2)

Bonnal et l'Exception Française

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Bonnal et l'Exception Française (la Crise Sanitaire)

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 17 août 2021.
 
 
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vendredi, 20 août 2021 | Lien permanent

Bonnal et l'Apocalypse Planétaire

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Le CDG-NB N.07

Bonnal et l'Apocalypse Planétaire

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 31 août 2021.
 
 
Grand Reset et grand effondrement par Alexandre Karadimas – Patrick Reymond – Nicolas Bonnal https://www.amazon.fr/dp/B09DMR94YX
 
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jeudi, 02 septembre 2021 | Lien permanent

Bonnal et l'Ambiance Apocalyptique

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Bonnal et l'Ambiance Apocalyptique

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le lundi 20 décembre 2021. Une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal ci-dessous.
 
 
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jeudi, 30 décembre 2021 | Lien permanent

Sur le Voyageur éveillé de Nicolas Bonnal

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Sur le Voyageur éveillé de Nicolas Bonnal

par Jean Parvulesco

Entre le dégoût et la nostalgie « Après avoir fait plusieurs fois le tour du monde, Nicolas Bonnal s’est, en désespoir de cause, retiré en Andalousie », où « il vit dans une cueva au pied du Sacromonte », c’est ainsi que son éditeur présente l’auteur du Voyageur Eveillé dans sa nouvelle solitude secrète.

Je ne sais pas si, replié sur lui-même au fond de sa cueva de la calle Aguas de Albaicin, Nicolas Bonnal a finalement pu, comme on dit, « rencontrer sa paix », mais il est certain qu’il a trouvé le temps d’écrire un grand livre, qui restera, un livre situé d’emblée au-dessus du misérable flot des petites choses indignes que l’on sait, faites seulement pour qu’elles passent sans laisser de trace.

9782251442235-475x500-1-4235560271.jpgAinsi, parfaitement inattendu par les sales temps qui courent, le voyageur éveillé de Nicolas Bonnal est-il, d’un seul coup, apparu à notre portée, mystérieux météorite venu d’on ne sait où, des ultimes profondeurs, peut-être, de ce ciel de ténèbres profondes qui est le nôtre à l’heure présente, le ciel de notre propre déréliction finale.

Car il faut commencer par le dire : sous la figuration allégorique plus que symbolique du « voyage » et du « voyageur » - de l’actuel « voyageur planétaire », du « maudit touriste » - Nicolas Bonnal instruit, en réalité, le procès de l’aliénation finale d’un monde voué, pris sous la malédiction de s’auto-défaire dans le néant de ses propres démissions subversivement - et très occultement, à ce que l’on a vu - dirigées depuis l’extérieur de lui-même, depuis ce qui représente son contraire ontologique caché, depuis l’« autre monde ».

En fait, malgré la dialectique déstabilisante opposant « dégoût » à « nostalgie », profond dégoût d’un présent irrémédiablement déchu et nostalgie insoutenable d’un passé déjà bien trop lointain, dialectique subversive entretenant par en dessous le propos en marche de ce livre si dangereusement piégé, on va quand même finir par comprendre que la présente recherche de Nicolas Bonnal aboutit à un fort aventureux processus de salut et de délivrance, opérant sur le fil du rasoir. Parce que c’est bien dans l’abjecte réalité du monde tel qu’il est devenu à l’heure présente, que le Voyageur éveillé s’emploie, désespérément, à retrouver les lueurs ambiguës, la présence, occultement encore substantivisante, des anciennes valeurs de l’être, oubliées, qui se sont perdues avec les défaillances et les lugubres mensonges de la modernité, avec l’omniprésente terreur démocratique exercée par celle-ci sur les temps qui sont échus à son emprise finale. Une modernité déjà accomplie, dont les ravages nous forcent à reconnaître l’affirmation irrévocablement établie-là du retour en arrière vers le chaos et le néant d’avant-l’être ; mais un retour qui n’aura qu’un temps. Et de par cela même tenus de comprendre, comme nous le sommes à présent, que ce que d’aucuns appellent la postmodernité n’est que la continuation exacerbante et complice à part entière de la modernité, que modernité et postmodernité ne font qu’un. Cependant, quand Rimbaud disait qu’« il faut être absolument moderne », c’est d’une tout autre modernité qu’il parlait, lui, la « modernité » rimbaldienne se situant tout à fait au-delà de la modernité et de la postmodernité actuelles, qui sont les nôtres, qui l’une et l’autre appartiennent à la même figure finale d’une histoire mondiale ayant déjà cédé aux sollicitations obscènes du néant et de ce chaos rampant dont H.P. Lovecraft avait annoncé la montée au pouvoir.

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De toutes les façons, peut-on encore douter du fait que le monde, à l’heure actuelle, vient de finir par s’identifier, déjà, presque entièrement à l’anti-monde, et l’être à se faire remplacer, en ses demeures mêmes, par le non-être ? Que le temps n’est plus notre temps, de même que notre espace n’est plus, actuellement, que l’espace de sa propre auto-disqualification finale.

Ainsi, en citant René Guénon, Nicolas Bonnal écrit-il : « Guénon parlait d’une fin du temps et d’une extension de l’espace, c’est l’inverse qui s’est produit : nous avons de plus en plus de temps à perdre mais nous méconnaissons de plus en plus la réalité de l’espace. Nous avons d’ailleurs retiré du voyage sa réalité, il en est de même a priori du voyage initiatique. »

Et Nicolas Bonnal ajoute : « Toutes les épreuves traditionnelles ont été parodiées, répétons-le, par le tourisme de masse. Ce qui reste au voyageur au long cours, c’est la durée de son voyage, image de notre destinée spirituelle : "Sois dans le monde comme un étranger ou un passant", nous dit le soufisme. Cette existence relative, où l’on découvre son inquiétante étrangeté, est une des données fondamentales du voyageur : il n’a pas de pays ; non parce qu’il se flatte d’être Sur le Voyage apatride comme un homme d’affaires mais parce que sa patrie est purement virtuelle, reflet de son paysage intérieur. Sa patrie est partie de lui. Comme Tchoung Tseu et son papillon, il n’est jamais sûr de son identité. »

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Pour le grand voyageur, le voyage est avant tout dissolution de soi-même, figure secrète de la « dissolution du cadavre et de l’épée ».

Or le triple principe opératif du « voyage initiatique » dans ses états actuels - qui, d’ailleurs, apparaît comme contradictoire en lui-même - se trouve défini par Nicolas Bonnal de la manière suivante :

1) « La diminution du monde extérieur suppose un accroissement de son espace intérieur. »

2) « Le meilleur gage de la réussite de l’immobilité, comme nous l’a appris Lao Tseu : agir par le non agir. »

« On ne devient un voyageur que lorsque l’on est capable de ne plus se remuer. »

3) « Le voyage perpétuel du cosmos et de tous les éléments reflète celui de certaines réalités divines dont le déplacement traduit les effets et le retour vers la transcendance. Rien n’a de fin, rien ne prouve donc la corruption du monde ; celui-ci ne fait que passer sans fin d’un état à l’autre. »

« Comment le voyage prendrait-il fin, alors que son but est infini et que l’on ne dépasse jamais une station sans que n’en apparaisse aussitôt une autre ? »

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La perspective dans laquelle Nicolas Bonnal situe l’aventure apparemment immobile de son « voyageur éveillé » n’est de toute évidence pas, on s’en rend vite compte, celle du moderne « tourisme de masse », ou celle de l’expérience personnelle des voyageurs estivaux aveuglément engagés dans leurs circuits de dépaysement factice et non-significatifs. Nicolas Bonnal, lui, persiste à considérer le « voyage » suivant les dispositions religieuses et spirituelles du « voyageur ». Son livre est donc celui d’un voyage transcendantal, essentiellement subversif par rapport à l’actuelle mentalité d'un monde dont le centre de gravité se trouve déjà dans l’« anti-monde ».

Les conseils de voyage de Nicolas Bonnal ne sauraient donc être qu’autant de propositions subversives visant à la libération, ou au renversement révolutionnaire de la réalité, des réalités actuelles de ce monde en perdition, dont il s’entend à utiliser à contre-courant les pièges mortels et les permanentes mises en délégitimation, à retourner contre elles-mêmes les servitudes nocturnes et anéantissantes de l’actuel état de chaos dans lequel nous nous trouvons tenus en otages. Le voyageur initiatique, le « voyageur éveillé » de Nicolas Bonnal est en réalité un combattant clandestin de la guerre d’avant- garde menée, contre lui-même, par un monde crépusculaire, en voie d’extinction. Une extinction qui lui est imposée de force, de l’extérieur de lui-même, par l’œuvre négative et fondamentalement criminelle de la conspiration ontologique finale au service du non- être et du chaos qui s’est emparée de l’actuel pouvoir politico- historique planétaire.

Car c’est bien contre le néant et le chaos que se trouvent livrées les actuelles batailles des derniers noyaux survivante de la conscience occidentale de l’être mobilisés face à la marée montante du chaos. A telle enseigne que – fait extraordinairement symbolique - l’actuelle centrale politico-militaire américaine chargée de planifier idéologiquement la grande stratégie impériale planétaire des États- Unis en est venue à définir ses futures armées comme des « armées anti-chaos ». Ce qui, d’ailleurs, semblera d’autant plus paradoxal qu’à l’heure présente c’est bien Washington qui constitue l’épicentre suractivé et suractivant de l’actuelle montée planétaire du chaos, que ce sont précisément les forces armées de la « Superpuissance Planétaire des États-Unis » qui constituent le corps de bataille des puissances du chaos en marche.

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Tout en ne l'affirmant pas très ouvertement, on sent que la grande idée directrice de Nicolas Bonnal serait celle d’identifier la tourisme actuel, en tant que psychopathologie progressive de masse, à une forme de pèlerinage dégénéré, outrageusement « laïcisé », ayant perdu toute relation consciente avec ce que l’entreprise effective des « grands pèlerinages » pouvait signifier au sein d’une société traditionnelle, ou gardant ne serait-ce que des traces débiles d’une emprise traditionnelle désormais révolue.

Dans la conjoncture fondamentalement négative qui est celle d’une actualité de ce monde se dévoilant de plus en plus comme étant appelée à faire la fermeture d’un cycle déjà révolu, la gesticulation paranoïaque de ce que l’on doit appeler le « tourisme planétaire » en est venue à une forme d’anti-pèlerinage, de renversement du sens même du pèlerinage, qui exhibe désormais non pas une marche vers le centre, mais au contraire, un éloignement sans fin de celui-ci, l’abandon répulsif de son propre centre. Cet anti-pèlerinage, c’est bien ce qui constitue la malédiction propre de la terrible impuissance d’être d’un monde qui ne se fait plus qu’en se défaisant, dont la démarche d’état s’éprouve dans l’éloignement permanent, suicidaire, par rapport à son centre qui n’est plus reconnu comme tel, dont l’espace intime n’est que l’anti-espace manifestant sa propre impuissance de retour à soi-même. Et nous n’ignorons pas ce que tout cela signifie.

Cependant, il ne faut pas non plus ignorer que c’est aussi dans le devenir même de cette suprême déréliction finale que réside la rupture paroxystique de l’état d’un monde qui, en se défaisant d’une manière de plus en plus avancée, de plus en plus accélérée, doit finir par approcher d’une dernière limite, à partir de laquelle il risque de ne plus rien en rester, mais qui est aussi, de par cela même, très précisément la limite du renversement final des termes, du commencement d’un nouveau cycle d’évolution de signe absolument opposé au cycle ainsi révolu.

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Saint-Guidon (à Anderlecht).

Or c’est bien de ce concept de « limite du renversement final des termes » que prend naissance, et dépend ce que Nicolas Bonnal appelle, lui, la « contre-destination touristique », par laquelle se dévoilent à nous les territoires à rebours des régences occultes de l’être. Le « grand secret » du voyage initiatique est sans doute là.

Nicolas Bonnal : « À ce moment la contre-destination échappe à toute projection intellectuelle, à tout projet touristique. Et comme dans une carte aux trésors, on apprend à lire dans une carte routière pour déceler des pépites inconnues. C’est comme cela que l’on peut redécouvrir la France : nous avons évoqué un Orient de proximité en parlant de l’Allemagne (Metternich disait bien que l’Asie commence à Vienne), et nous avons cité l’Île-de-France. Or il semble que Nerval, quand il a écrit ses plus beaux textes, rêve d’une France endormie comme une belle, reliée au passé des Valois, d'une France révolutionnaire c’est-à-dire revenue à ses origines. Et il la trouve à quelques kilomètres de Paris, de ce Paris "vulcanisé" défini par Balzac et qui a peu à envier au nôtre.

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Nerval invente le voyage initiatique virtuel : celui qui redonne à un lieu oublié ou profané par l’industrie ses lettres de noblesse. À Mortefontaine, Compiègne ou Senlis, dans les forêts traversées par Sylvie et l’ombre d’Aérienne (le Sud grec et le Nord germanique), il reste encore possible de rêver d’une destination épargnée et pure. En ce sens Sylvie est le guide de voyage par excellence, comme Le Grand Meaulnes. Ce sont les guides de la contre-destination touristique. » Et là, Nicolas Bonnal ajoutera que « les voyages des prophètes permettent à l’homme de repasser par tous les degrés de son être psychique et spirituel. » Car, dit-il aussi, « tout est correspondance : le ciel et la terre, le supérieur et l’inférieur, les cieux et la terre d’un côté, l’homme de l’autre. » Ainsi, « les sept cieux peuvent-ils se lire comme les sept facultés de la perception et de l’intelligence ; les

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dimanche, 16 février 2025 | Lien permanent | Commentaires (1)

Friedrich Schiller et un avenir pour la jeunesse de l’Europe

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Friedrich Schiller et un avenir pour la jeunesse de l’Europe

Troy Southgate

Source: https://troysouthgate.substack.com/p/friedrich-schiller-a...   

« Donne-moi juste une génération de jeunes », écrivait Vladimir Ilitch Lénine, « et je transformerai le monde entier. » Si l’on étudie la manière dont nos propres enfants se sont égarés au cours des trois premières décennies du 21ème siècle, on pourrait pardonner à certains de souscrire aux observations menaçantes de ce démagogue socialiste d’État. Le célèbre poète-philosophe Friedrich Schiller exprimait un sentiment assez similaire lorsqu'il disait :

« Qu'une divinité bienfaisante emporte en temps voulu le nourrisson du sein de sa mère, qu'elle le nourrisse du lait d'un âge meilleur, et qu'elle le laisse grandir et parvenir à la virilité sous le ciel lointain de la Grèce. Lorsqu'il aura atteint l'âge adulte, qu'il revienne, présentant un visage étrange à son époque ; qu'il vienne, non pas pour ravir cette époque par son apparition, mais plutôt pour la purifier, terrible comme le fils d'Agamemnon. »

Alors que Lénine discutait de la transformation de la jeunesse dans les limites de son propre pays, les mots de Schiller se réfèrent à l’exil temporaire d’un libérateur qui sera, un jour, de retour. En pratique, bien sûr, les pires excès de ce commentaire reconstruit sur l’Antiquité ont probablement été les mieux illustrés par les fils enlevés de la Grèce chrétienne qui, en 1453, réapparurent en tant que Janissaires ottomans lors de la prise de Constantinople. En effet, ces orphelins perdus depuis longtemps avaient été réunis avec leurs familles - désormais méconnaissables - sur le champ de bataille et sous la pointe d’une épée.

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Avec l'avènement de la technologie moderne, il est devenu bien plus facile de remplacer l'esprit naissant des jeunes voisins et, lorsque l’on considère le rôle sinistre des médias de masse, il n’est guère surprenant que - pour citer Rammstein - « nous vivons tous en Amérique ». Contrairement à la divinité bienfaisante de Schiller, cependant, les manipulateurs de l’esprit adolescent qui ont longtemps infecté les rivages de l’Europe avec leur anti-culture débilitante n’ont aujourd’hui aucun désir de purifier, mais simplement d’assombrir et de détruire.

Dans un effort supplémentaire pour saper l’expression naturelle et libre de la jeunesse, ces dénigreurs professionnels remplissent nos pays de millions de personnes qui n’y étaient jamais au départ. La stratégie est celle de l’obscurcissement racial et culturel, le sujet devenant rien de bien plus qu’un passager frappé à bord d’un navire sans gouvernail qui dérive sans but à travers un vaste océan de confusion. Ces « millennials » vilipendés des campus universitaires et des rues impitoyables sont-ils vraiment responsables des innombrables péchés des pères ? C'est douteux.

De manière plus positive, Schiller a raison dans le sens où la seule solution à cette destruction aveugle de la jeunesse réside dans la séparation de l’enfant « du sein de sa mère », afin qu’il puisse avoir accès « au lait d’un âge meilleur ». La mère, dans ce cas, peut être vue comme l’État-providence, tandis que « l’âge meilleur » est assurément un lieu qui transcende complètement la corrosion du monde moderne et offre ainsi aux jeunes un environnement plus propice à leurs véritables besoins. Pour les Grecs, ce lieu était connu sous le nom d’Arcadie (Ἀρκαδία), et si nous ne commençons pas très bientôt à créer nos propres poches de saine résistance, alors notre jeunesse continuera d’être absorbée par le nuage enveloppant du désespoir global.

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samedi, 29 mars 2025 | Lien permanent

A propos de Tolkien Entretien avec Nicolas Bonnal

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A propos de Tolkien

Entretien avec Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

28 octobre 2016 – Certains auteurs mérite d’être visités et revisités, et ils méritent d’être appréciés d’une manière originale en fonction d’une époque qui n’est pas la leur, et pourtant directement en connexion avec cette époque. Les plus grands auteurs du temps passé, s’ils sont vraiment grands, méritent d’être réinterprétés à l’aune de l’époque infâme et catastrophique que nous vivons. C’est évidemment le cas de Tolkien, cet Anglais qui inventa un monde extraordinaire venu d’un passé mythique dont lui seul avait la clef ;  et qui (Tolkien), par conséquent, s’adresse aussi et encore plus directement à notre époque pour nous mieux faire comprendre ce  qu’elle a d’infâme et de catastrophique.

Donc, Tolkien... Il y a quelques temps, saluant l’arrivée de Nicolas Bonnal avec ses Carnets, je présentais la préface que j’avais écrite pour son livre Le salut par Tolkien (éditions Avatar), qui est une réédition, et en fait une réécriture de son livre de 1999. J’avouais d’ailleurs ma faible connaissance de Tolkien, ce qui est une faiblesse sans aucun doute. Alors, voici quelques questions à Bonnal pour qu’il nous parle de Tolkien, de Tolkien par rapport à notre époque surtout, pour compléter cette préface qui parlait trop peu de Tolkien alors qu’elle introduisait un livre sur le sujet. Cette fois, voici l’auteur qui nous parle de Tolkien, et cela n’est pas inutile, en aucune façon.

Propos sur Le salut par Tolkien

bonnal.jpgQuestion : Pourquoi ce nouveau livre sur Tolkien ?

Nicolas Bonnal : J'aime réécrire mes livres. Je réécris dix fois un article avant de l'envoyer. C'est pour cela qu'ils sont cités et repris, et en plusieurs langues. Je l'ai fait pour Mitterrand ou pour le Graal. Mais aussi pour d'autres raisons plus eschatologiques. Nous vivons des temps affreux sur le plan intellectuel et moral. Alors je réécris Tolkien pour défier l'époque et compléter l'autre, qui parut en 1998, et fut traduit en plusieurs langues, dont le russe et l'ukrainien. Tolkien a bien dénoncé son époque dans sa correspondance, y compris et surtout les Alliés. Pour lui l'homme moderne est facilement un orque.  Il dit à son fils que l'aviation est le vrai méchant de la Guerre. Il est aussi catastrophé par la dévastation de l'Allemagne et par la  prise soviétique de Berlin, avec les quinze millions de réfugiés. Tout cela je le cite bien. Je rappelle aussi qu'il adore son pays, mais qu'il déteste l'empire britannique, le Commonwealth et l'Amérique, avec son commerce, son féminisme, sa matrice universaliste et niveleuse. Tout cela je voulais le répéter. Tolkien défend l'Europe traditionnelle contre le monde moderne, d'où mes références à Guénon qui éclaire son symbolisme crypté.

Question : Vous le rapprochez de Bédier, de Chrétien de Troyes, de Virgile ?

Nicolas Bonnal : Oui, le plan nordique ne marche pas toujours pour éclairer Tolkien. Virgile ou Ovide très bien, Chrétien de Troyes très bien. Il faisait ses discours comme ça en grec et en latin. Il y a cette influence des sagas ou du très bon Beowulf, mais j'ai voulu moi la rattacher aussi à la tradition gréco-latine. Ma femme Tatiana a trouvé un passage des Deux Tours où les hobbits sont perdus en Ithilien. Cette Ithilien est l'Italie avec sa belle végétation. Le lieu magique, la chevalerie, les chansons, tout cela je le relie bien sûr à la chanson de geste. On pourra toujours contester le procédé, pas le résultat.

Question : Vous célébrez la femme et la guérison...

Nicolas Bonnal : Oui. La femme elfique guérit le monde par son chant, ses manières, sa nourriture, ses drogues. Tolkien a sublimé l'image féminine, et j'ai trouvé important d'insister sur ce point. En même temps elle est capable d'aller au combat. Mais Tolkien dénonce aussi la femme moderne dans l'histoire de Sylvebarbe (le mot Ente est chez Chrétien de Troyes), la casse-pieds de service. J'ai repris Guénon et ses symboles de la science sacrée pour éclairer le rapport magique à la végétation. Sa vision thaumaturge de la littérature et du conte initiatique d'origine germanique et romantique rejoint cette belle image de la femme thaumaturge. D'où mes rappels de Novalis.

Question : Et son catholicisme ?

Nicolas Bonnal : Il a été catastrophé par Vatican II. Il écrit que pour lui en tant que chrétien l’histoire ne peut être qu'une continuelle défaite avant la parousie. Ce catholicisme pessimiste est le mien, et rompt bien sûr avec l’optimisme bidon qui tourne aujourd'hui à l'opérette chez les cathos bourgeois. Il sert le propos lugubre des deux grands livres, qui rejoignent la tragédie ou le Fatum. Le retour du tragique païen avait aussi été souligné par le catholique Domenach après la guerre.

Question : Pourquoi le monde de Tolkien est-il tombé si bas ?

Nicolas Bonnal : A cause de Hollywood et des effets spéciaux, qui ont tué le cinéma, disait Joe Mankiewicz. A cause du consumérisme et de la bêtise ambiante, qui adore les monstres sur fond de satanisme de masse. A cause de la pesanteur de l'homme moderne contre laquelle il s'est élevé lui, le britannique d'origine germanique de tradition catholique traditionnelle. J'ai été surpris par l'article du Monde, qui en marge de la dérive désastreuse de ce journal (qui avait toujours recensé mes ouvrages), tape sur l'exploitation et la destruction de son œuvre par le commerce, ce chancre du monde, comme dit Ferdinand. C'était prévisible. Ses monstres venus de Beowulf (voyez mon analyse via le critique Botkine) et autres avaient tout pour séduire le commerce de cette époque immonde.

Question : Un mot optimiste pour terminer ?

Nicolas Bonnal : Le salut par Tolkien !

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mardi, 01 novembre 2016 | Lien permanent

Interview de Nicolas Bonnal sur Hitchcock et les femmes

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Interview de Nicolas Bonnal sur Hitchcock et les femmes (éditions Dualpha)

Ex: https://nicolasbonnal.wordpress.com

Tu as écrit sur des auteurs récents (Kubrick, Ridley Scott) et tu te risques sur un classique?

Oui, mais Hitchcock n’est pas tout à fait un classique. Il est un éternel. C’est un peu comme Fritz Lang. Ces deux géants viennent du muet et ils traversent les siècles. Hitch a inventé le cinéma d’aventures modernes avec sa mort aux trousses (que je rebaptise mère aux trousses), il nous a mis dans la matrice du cinéma d’action comme on dit, et on n’en est pas sortis… D’un autre côté, il est un génie des dialogues aussi et du portrait psychologique, en particulier de certains types de femme. C’est un roi des huis clos avec peu de personnages : voyez Sueurs froides, les oiseaux et bien sûr psychose. Avec trois personnages on montre que l’enfer c’est (presque) toujours les autres. J’ajoute que Serge de Beketch me disait que Sueurs froides avait changé sa vie : c’est logique puisque ce film montre que le monde tel quel est une immense duperie.

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Pourquoi ce livre sur Hitchcock et les femmes précisément ?

Il a dit lui-même que plus réussi est le méchant, meilleur est le film. Or je ne crois pas que ce soit vrai. Le méchant est vite abusif, excessif ou stressant. Il vire vite à la parodie et dans plusieurs films. L’inconnu du nord-express est un personnage caricatural et ridicule, et il n’est pas le seul (sa mère est par contre passionnante, malgré son petit rôle). Hitchcock a raté d’autres méchants comme dans Frénésie, qui est son dernier film intéressant (on voit la destruction du Londres traditionnel de Sherlock Holmes). Il me semble au contraire que ses meilleurs films, surtout en technicolor sont ceux où la femme resplendit. Ce sont donc les films où la femme – le personnage féminin –  est la meilleure qui sont les plus puissants dans son cinéma d’auteur absolu. Je pensais aussi à la plastique extraordinaire qui se dégage de Grace Kelly ou de Kim Novak, à la magie discrète de Suzanne Pleschette dans les Oiseaux (personnage le plus émouvant du film, et de loin). Dans ce film Hitch a enlaidi cette très belle actrice pour renforcer la malédiction de son caractère. Elle a renoncé à la vie et au bonheur à cause de son échec amoureux.   Et elle explique tout cela à Mélanie qui va connaître aussi un sort horrible. Cet homme est une trappe…

1200px-Rebecca_(1939_poster).jpegTu distingues de nombreux type de femmes…

Dans Rebecca on a un très beau personnage de complexée. Joan Fontaine, dont le personnage n’a pas de nom (!), reste un animal de compagnie. Elle est hantée par le vrai personnage du film absente divinisée dont le contexte fait un monstre, et qui semble avoir été ennuyée par un mari benêt. Le complexe alimenta sa maladresse. On a vu l’institutrice dans les Oiseaux. A l’inverse on a les culottées, comme Mélanie dans les oiseaux.  Hitchcock aime bien les culottées car il les punit goulument ! Voyez psychose ou Sueurs froides…

Tu expliques ce besoin de punir la femme…

Oui, c’est lié à son obsession de Victorien Sardou, auteur théâtral du milieu du dix-neuvième et qui disait qu’il faut punir la femme. Je recommande son théâtre culotté et moderne, qui dépeint la femme libre et chahuteuse américaine. Hitchcock adorait aussi Madame Bovary, où Flaubert ne rate pas son personnage mille fois plus populaire que la pâle créole de son éducation sentimentale. En réalité bien punir la femme c’est se garantir un vrai succès et triompher de l’adversité – l’impopularité de l’œuvre. La punition de la femme reflète aussi sa libération : de Marnie à Frénésie on voit poindre ce fil rouge de sang. On peut en tirer toutes les explications que l’on veut et se tromper. Car le ressort est dramatique avant tout et c’est pourquoi ces films nous hypnotisent soixante ans après, beaucoup plus que les femmes fatales trop vantées de leurs films noirs, femmes qui se contentent d’apporter la scoumoune à un mâle bien falot…

Tu aimes bien citer le livre de Truffaut, pourquoi ?

C’est une rencontre extraordinaire et Dieu sait que je n’aime pas Truffaut qui a incroyablement vieilli comme tout le cinéma de la nouvelle vague. Au moins il a bien laissé s’expliquer le maître, et il a compris une clé (il y en a mille) de Sueurs froides ; deux hommes – deux maîtres – déguisent et fabriquent une femme, comme des metteurs en scène de cinéma. C’est le thème de la copie, de l’être artificiel et creux qui devient un simple habitacle. En même temps c’est le plaisir de fabriquer une poupée parfaite ! Mais le génie du film vient avant tout de sa réflexion sur la tromperie. C’est une essence baroque magique, dans ce monde on nous trompe avec tout, et nous sommes entourés de vides et de rien. On a la même idée dans Psychose quand Norman avoue qu’il aime empailler les êtres, stuff, les bourrer en anglais. Seul le vide soutient l’univers. Les scènes psychologiques qui précèdent les tempêtes sont pour moi les plus extraordinaires des films du maître.

Et la mère ?

Ici Donald Spoto a bien raison : la mère c’est le réceptacle du malaise et de l’angoisse dans le monde. Cary Grant est torturé par sa mère avant de se lancer à l’aventure. Sa mère est vénale du reste et ne cesse de l’humilier publiquement. Quel surmoi ! Norman est obsédé par sa mère tout comme Mitch dans les oiseaux. Sa mère est sa vraie épouse et il ne peut s’en séparer. Elle acceptera Mélanie réduite à l’état de petite fille et mutilée par les oiseaux. Sa maison au toit troué où Mélanie se perd fait penser à barbe bleue et à son cabinet exterminateur. Mais c’est le cabinet de la mère. N’oublions pas que l’institutrice est aussi tuée. La mère est la divinité glacée et elle annonce bien notre monde. Le féminisme, a dit Chesterton, annonce le pouvoir moderne dont nous souffrons maintenant. A la même époque Godard fait dire à mon ami Parvulesco que la femme américaine a pris le pouvoir…Dans Alien l’ordinateur qui sacrifie l’équipage se nomme Mother…

original.jpgTu évoques beaucoup les décors dans ton essai…

Oui, on a Joan Fontaine perdue dans le château gothique, Mélanie perdue dans la maison de la mère, Janet Leigh paumée dans le motel (venu d’Orson Welles et de la géante soif du mal), face à la vieille maison hantée ; on a la maison nazie des enchaînés, histoire alambiquée mais plus beau rôle d’Ingrid Bergman ; on a la maison du Dr Edwardes, très beau titre en français qui montre le côté labyrinthique, fabriqué d’un décor qui a tout de psychanalytique. Goethe disait que l’architecture est de la musique solidifiée, ici elle est de la psychologie solidifiée. Je pense aussi à la maison extraordinaire de James Mason dans la Mort aux trousses. C’est le lieu où l’ogre se régale de sa victime, le lieu du minotaure… Hitchcock construit des palais minoens pour engloutir ses victimes.

Jusque-là on a surtout des femmes victimes ou objets. Il y en a de moins passives et de plus héroïques…

Oui, mais elles sont de deux types. On les trouve surtout dans les chefs d’œuvre des années quarante. Avant on a de jeunes héroïnes amoureuses et américaines façon Sardou : les trente-neuf marches ou la femme disparaît. Elles sont marrantes et modernes (mal élevées en fait), mais sans plus. Après cela devient plus hitchcockien… On a Joan Fontaine dans Rebecca, fille simple et gentille qui se bat contre des ombres et des souvenirs. Puis il y a les Jeanne d’Arc comme Ingrid Bergman ou la jeune ado Theresa Wright dans l’ombre d’un doute. Elle est active et courageuse, et surtout dépitée par son monde. Elle commence par un monologue désespéré contre sa famille (redécouvrez au passage Thornton Wilder, qui inspira le transcendant Mr North de la famille Huston) et la vie ordinaire insupportable : c’est étonnant, on dirait du Guénon – ou du Salinger, qui est écrit à la même époque et déconstruit le modèle familial bourgeois. Puis elle est tentée par le diable (l’oncle assassin de vieilles veuves riches, auteur d’un beau monologue à ce sujet) et rentrera dans le rang en l’éliminant. Toute rébellion n’est pas bonne à suivre. Ingrid Bergman est superbe dans la Maison du Dr Edwardes et devient une femme salvatrice par amour. C’est un des plus beaux films, les plus positifs, avec une musique époustouflante de Rozsa. Prenons aussi Fenêtre sur cour ou la Main au collet. Par amour aussi Grace Kelly devient active mais au lieu d’aller au Tibet ou au Cachemire elle va dans l’appartement d’en face où elle manque de se faire écharper. Il y a d’ailleurs rivalité mimétique avec la jeune française et c’est Cary Grant d’ailleurs pas bon à grand-chose qui est ici le McGuffin ou l’enjeu sexuel malgré (ou à  cause de) son âge. Chez Hitchcock (et j’explique pourquoi) les filles jeunes et belles courent après les hommes mûrs ! Mais les autres héroïnes actives sont plus manipulées et  conditionnées. Elles reflètent la condition des actrices. Eva Marie-Saint est une agente qui ne s’appartient plus puisqu’on lui ordonne de coucher avec un tel ou un autre. La salle des enchères où sa chair est estimée symbolise son triste sort. Même Bergman dans les Enchaînés est victime de ce sort de prostituée puisqu’elle épouse un nazi sur ordre des services (sévices ?) secrets. On n’est pas loin de James Bond mais avec un drame humain réel en plus. Tout cela est dénoncé, mais pudiquement, habilement.

On va terminer par deux personnages très décalés, la masseuse et la veuve…

Oui, le personnage de Thelma Ritter est bouleversant. C’est la femme du peuple, encore un peu traditionnelle, qui refuse le monde des voyeurs (la fenêtre sur cour, c’est ton poste de télé). Elle a un discours rationnel et naturel avec cet enfant gâté de James Stewart ; elle défend la nature et l’amour traditionnel, elle refuse l’intelligence qui n’a fait qu’amener des malheurs au monde. Elle a aussi un don de vision, prévoyant la catastrophe qui manque de s’abattre sur Stewart et sa promise. C’est le point de vue populiste, que ne méprise jamais Hitchcock. J’ai donc terminé sur elle pour m’éloigner des horreurs machistes !

Notorious_(1946_film_poster).jpgEt il y a Shirley McLaine dans Harry…

Oui, c’est la Lotus Seven (voiture du Prisonnier) du cinéma ce film. C’est un film sans morale. Hitchcock ne fait jamais la morale et là avec ce nonsense britannique et cet été indien du Vermont reconstitué en studio, il s’éloigne de toute histoire et de toute morale. Elle a quelque chose de Lolita cette veuve soyeuse-là. Son gamin use d’un fusil-laser et on est sur une autre planète en effet.

Et ta scène préférée ?

Celle où James Stewart reconnait le collier sur le cou de Kim Novak et se rend compte qu’il a été dupé, qu’il a aimé une simple copie. Ce monde moderne, comme dit Guénon, ce n’est jamais qu’une illusion.

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul

Nicolas Bonnal – Hitchcock et les femmes (éditions Dualpha)

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jeudi, 15 octobre 2020 | Lien permanent

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