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vendredi, 29 novembre 2013

OCCIDENTALISATION DU MONDE

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OCCIDENTALISATION DU MONDE

Le contraire d’une diplomatie de connivence

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
La stratégie du pouvoir qui s’est installé en Occident s’appelle tout naturellement l’occidentalisation. Il s’agit de faire en sorte que tous les pays se ressemblent, tant au niveau du régime social que du système politique, de l’idéologie, de la psychologie et de la culture.
 
Sur le plan de la propagande, l’abrutissement uniforme est présenté comme une mission hautement morale, menée par une caste , les chargés de mission du bien en soi. Ceux-ci incarneraient le sommet de la civilisation, un concentré de  toutes les vertus possibles et imaginables. Cette niaiserie abyssale traverse à nouveau l’occident: les élus de la richesse devraient diriger l’humanité car le bétail humain ne sait pas ce qui est bon pour lui. C’est à vomir!

La mafia occidentale *

L’occidentalisation consiste à tout détruire chez les autres pour les inclure dans la zone d’exploitation et de terreur où règne la mafia des trafiquants cosmopolites. Le rôle confié aux domestiques politiques des États occidentalisés peut satisfaire quelques temps   les plus veules d’entre eux jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que leur rôle est simplement d’auxiliaire. 

L’occidentalisation est une refonte totale des fondements même de la vie civilisée qu’avaient forgée des pays au cours du temps. Les dirigeants placés à la tête des états doivent manifester au moins une bonne volonté (comme Angela Merkel en Allemagne) ou montrer un désir passionné de se jeter dans la gueule de la bête (comme Manuel Barroso à Bruxelles ou Hollande-Sarkozy en France). Aujourd’hui, les populations victimes de l’occidentalisation devraient aussi manifester de la reconnaissance pour leur liquidation.
 
Si, en Europe, le rouleau compresseur occidental a déjà quasiment tout détruit, il reste dans le monde quelques lieux où le résultat n’est pas encore le chaos, comme l’Iran ou divers pays asiatiques. On observe que la mafia occidentale est très forte pour détruire, mais incapable d’œuvrer positivement pour édifier le paradis terrestre promis. Une fois que les pays sont désorganisés et démoralisés, , ils peuvent être laissés livrés aux bourreaux ou à eux-mêmes si les individus les plus sordides ont déjà atteint les niveaux de direction. 

David Rothkopf, journaliste américain couvrant les rencontres de Davos propose d’appeler “superclasse” le gang des néantologues occidentalisateurs. Il n’est pas aisé de le définir. La superclasse englobe les managers des multinationales, les banquiers, des cheikhs du pétrole, des décideurs politiques (essentiellement américains) et quelques vedettes du cinéma ou de la littérature (comme le Brésilien Coelho, selon Rothkopf). En coulisses, on croise aussi des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale mais que les banksters savent blanchir.

Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort avec, le plus souvent, un bon « parachute doré ». Elle est aussi numériquement faible : environ six mille personnes sur notre planète, dont un ou deux milliers fréquenteraient assidûment les assemblées de Davos ou d’ailleurs. Le nombre très modeste de membres de cette superclasse renverse la perspective que s’était formée le siècle précédent, à la lecture de Pareto.
 
On se souviendra que, pour Pareto, la relation masse / élite était dans un rapport 80-20%. L’élite que l’on respectait alors était forte d’à peu près 20% d’une population donnée. Elle était enchevêtrée dans la masse. Avec l’occidentalisation, la mafia du pouvoir global est numériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties. Elle est totalement coupée des masses dont elle détermine le destin notamment en assassinant les possibilités d’évolution qui différent de celle qui aboutit au pillage. Puisque les masses ou les peuples sont méprisés il convient de remplacer par des mots (liberté, équité…) les choses évanouies (la démocratie). Dans ce cloaque, le prolétariat intellectuel des universités et instituts politiques joue un rôle important d’aliénation.
 
Nouvelle noblesse ou nouvelle caste bigote ?

Un dénommé Bertrand Badie**prétend couvrir cette mafia du nom d’aristocratie quand l’aristocrate est celui qui sait remplir un contrat alors que la super classe ment tout le temps mais voudrait qu’on la croît. Elle est composée de riches qui n’ont jamais fait de leur vie la moindre découverte scientifique ni rien apporté à la culture. Surtout, elle fait régner la terreur par l’intermédiaire des effectifs pléthoriques de bureaucrates, administrateurs, politiciens en tous genres. Pour des efforts négligeables et des capacités qui le sont tout autant, ils jouissent d’une part de richesse tout à fait respectable. Et si toute société doit vivre avec un certain nombre de parasites, le pourcentage actuel dans les pays occidentalisés est particulièrement élevé.
 
Dans ce livre de “sciences politiques”, tout est travesti, bassement servile. L’OTAN, structure de terreur militaire, est présenté comme le lieu de transformation de l’oligarchie en aristocratie. La démocratie, qui n’existe plus depuis que l’inquisition assassine les humains qui pensent et que le soviet de la finance tient tous les partis, est proclamée le régime actuel des meilleurs. Au FMI un groupe des 5 est détaché, car il réunit les ministres des finances des USA, Allemagne, France, Japon, Grande-Bretagne. L’inversion des valeurs s’étale au long de 285 pages et on y applaudit le monde anglo-saxon, soit disant libéral.

La promotion de l’infamie

Selon Badie, le monde serait dirigé par une oligarchie, un club de pays, dont l’hégémonie, pas toujours pertinente, serait battue en brèche par la gouvernance. Il en résulterait une conséquence  merveilleuse pour le XXIème siècle. Les exclus de la bande développeraient un ressentiment dont l’expression s’observe par exemple avec l’Iran. La revanche de la mondialisation apparaît non seulement à cette occasion mais aussi avec l’opposition Nord / Sud, dont pourtant on observe la non pertinence depuis que le gang globalitaire organise la déportation de populations du vaste monde vers un occident qui s’enfonce désormais dans le sous-développement.
 
La nécessité fondamentale d’aujourd’hui est d’apprendre à gérer de grands groupes humains, ce que les  bourgeois des Instituts d’Études Panglossiennes ne sauraient entendre. La Cosmothéonigologie de Pangloss a pris la place de la réflexion pertine. L’occident a besoin de lieux où déverser l’argent créé ex nihilo en grande quantité, où écouler des produits non nécessaires, où trouver une main d’œuvre bon marché, bref il lui faut des colonies, avec au moins un facteur essentiel, le parasitisme des maîtres de la finance inutile, et son corollaire, la discipline de fer dans le travail, le chômage qui fait peur aux salariés et le renoncement à toutes les valeurs d’un autre ordre que les miettes de la poubelle occidentale.
 
Conclusion

Des combats grandioses sont à venir. Des surprises aussi. Qui restera longtemps dupe de l’escroquerie tant promue par Bertrand Badie ? Les Humains qui pensent savent que le pouvoir occidental viole les populations sans prendre en considération leurs goûts ni leur avenir individuel. La cruauté et l’inhumanité sont la caractéristique de cette mafia. Un jour, des hommes se lèveront contre l’horreur.

*Alexandre ZINOVIEV : Perestroïka et contre-perestroïka. O.Orban 1991.
**Bertrand BADIE : La diplomatie de connivence La découverte / Poche. 2013. 

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