Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 08 mars 2018

Italie: vers une coalition populiste?

salvini-le-24022018.jpg

Italie: vers une coalition populiste?

par Nicolas Gauthier

Ex: http://www.bvoltaire.com

Le grand vainqueur de ce scrutin demeure évidemment le mouvement populiste 5 Étoiles (M5S), fondé par l’humoriste Beppe Grillo, et dont la tête de liste, Luigi di Maio, obtient un score de 32 %.

À l’heure où ces lignes sont écrites, les résultats des élections législatives italiennes de ce dimanche ne sont pas encore définitifs. Il n’empêche que les grandes tendances sont là et ne devraient vraisemblablement pas s’inverser de manière significative.

Résultat des courses : le Parti démocrate de Matteo Renzi, idole de la classe politico-médiatique européenne, passe sous la barre des 20 %. En face, la coalition de droite menée par le revenant Silvio Berlusconi (Forza Italia) et ses alliés Matteo Salvini (la Ligue) et Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) obtient 37 %. On notera encore que la Ligue en question, alliée de Marine Le Pen au Parlement européen, atteint à elle seule presque les 17 % des suffrages ce qui en fait le premier parti de la coalition de droite.

salvinilogo.png

Mais le grand vainqueur de ce scrutin demeure, évidemment, le mouvement populiste 5 étoiles (M5S), fondé par l’humoriste Beppe Grillo, et dont la tête de liste, Luigi Di Maio, obtient un score de 32 %. Le futur paysage politique italien entérine donc la chute des partis traditionnels, le centre gauche semblant prendre le chemin d’un autre célèbre disparu de centre droit, les démocrates-chrétiens qui régnèrent là-bas presque sans partage des décennies durant.

La Constitution locale étant ce qu’elle est, pour qu’une coalition puisse disposer d’une majorité à l’Assemblée et au Sénat, il lui faut au moins 40 % des suffrages, seuil lui permettant d’envisager une possible coalition. Et c’est là que l’affaire s’annonce délicate, Silvio Berlusconi s’étant fait fort, devant les instances bruxelloises, d’être l’ultime rempart contre la montée des populistes. Rhétorique toute berlusconienne, sachant qu’il est allié avec au moins deux de ces mouvements de type alternatif, Ligue et Fratelli d’Italia.

Pourtant, si Berlusconi tente de constituer une coalition avec le Parti démocrate, il fait fuir ses deux partenaires. Se tourner alors vers les trublions de 5 étoiles ? Il y a peu de chances que ces derniers acceptent. Et Le Figaro de noter non sans raisons : « En réalité, une alliance des populistes du M5S et de l’extrême droite de la Ligue est la seule possibilité pour obtenir une majorité parlementaire au vu des résultats partiels. »

Une telle hypothèse irait donc dans le sens de la logique politique et de la volonté populaire, Luigi Di Maio et Matteo Salvini étant les deux grands gagnants de ce dimanche. Le premier a fait campagne sur le dégagisme ambiant ; le second sur l’immigration massive, préoccupations majeures de ce côté des Alpes.

On imagine qu’à Paris et Berlin, on retient son souffle, tout comme dans les instances européennes. Ce, d’autant plus qu’en Allemagne, Angela Merkel vient enfin de mettre en place une majorité gouvernementale, dont le prix à payer a été de faire des populistes de l’AfD la première force d’opposition allemande. En Italie, cela pourrait être la solution inverse : une alliance des populistes qui cantonnerait les partis de l’establissement au rôle de simples figurants.

L’Histoire nous enseigne que les révolutions surviennent quand l’État ne peut plus et que le peuple ne veut plus. En Italie comme ailleurs, l’État ne peut plus arrêter à la fois vague migratoire et vague populiste. Quant au peuple, il « veut » de moins en moins – la preuve par ce scrutin.

Les commentaires sont fermés.