Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 18 juin 2021

Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

imaggiglll.jpg

Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Depuis le jeudi 10 juin 2021, la France compte un nouveau prisonnier politique. Âgé de 28 ans, Damien Tarel a souffleté Emmanuel Macron en visite pré-présidentielle aux frais des contribuables à Tain-L’Hermitage dans la Drôme, ce mardi 8 juin. La pichenette a scandalisé tout le cloaque politico-médiatique, de l’extrême gauche à l’extrême droite du Système. Tous les politiciens professionnels ont protesté, oubliant qu’ils vivaient dans le pays qui tranchât la tête de son roi légitime et qui laissât mourir en prison un vieux chef de l’État détenu sur une île au large de la Vendée.

En trois jours, Damien Tarel est condamné à dix-huit mois de prison dont quatorze avec sursis, à l’interdiction de détenir des armes pendant cinq ans, à la privation de ses droits civiques pendant trois années, à l’interdiction définitive d’exercer des fonctions publiques et à l’obligation de recevoir des soins psychologiques, ce qui fleure bon l’Union Soviétique de Brejnev et l’internement des dissidents en asile psychiatrique. Au terme d’un procès expédié selon la procédure de la comparution immédiate, le tribunal a délivré un mandat de dépôt pour les quatre prochains mois. Une telle sentence interroge par sa sévérité. Un certain Benalla qui fut bien plus violent à Paris n’est toujours pas passé en jugement trois ans après la commission des faits… Combien de délinquants qui pourrissent le quotidien des Français bénéficient-ils d’un sursis ? A-t-on besoin d’incarcérer un opposant politique au casier judiciaire vierge ? Les prisons ne sont-elles déjà pas surpeuplées ? Le bracelet électronique n’aurait-il pas été une meilleure solution?

Habituellement complaisants envers les terroristes allogènes toujours mentalement dérangés, les médiats officiels ne présentent pas le praticien d’arts martiaux médiévaux européens – gifleur présidentiel comme un brave type, un gentil garçon et un charmant voisin. Ils se plaisent à le dénigrer. N’est-il pas la première victime de la société multiculturaliste capitaliste-libérale de surveillance ? Ne mériterait-il pas les circonstances atténuantes ? Son geste de colère rappelle un épisode de la troisième et ultime saison de Baron noir. Il a aussi crié : « Montjoie Saint-Denis ! À bas la macronie ! ». Quelle agression sonore ! S’il avait beuglé « Mon gars vive la macronie ! » et caressé la joue de Manu, il se serait retrouvé sur le plateau des égouts télévisuels « Quotidien », Brut et AJ+…

À l’écart des indignations sélectives, l’écrivain Renaud Camus, lui aussi régulièrement persécuté par le Système, a rédigé un succulent tweet : « Quel snobinard, ce Macron… Au lieu de se faire agresser par un occupant comme tout le monde, il arrive à se faire agresser par un indigène… » Quant à Julien Langella dans sa chronique hebdomadaire dans le quotidien Présent du 12 juin 2021, il salue la « gifle chevaleresque infligée au banquier de l’Élysée. Face à un ordre vermoulu et contre-nature, l’insulte et l’irrespect sont des actes légitimes de subversion ». Oui, subvertir la Subversion installée devient un impérieuse priorité !

default_2021-06-10_ae90c826-a7f0-481a-97ac-69abf12fa700.jpeg

Par son acte vraiment transgressif, Damien Tarel s’inscrit dans une longue tradition de réfractaires au désordre « ripoublicain » ambiant. Le 17 janvier 2017, pendant les primaires de la gauche, à Lamballe en Bretagne, l’ancien Premier ministre Manuel Valls reçoit une belle gifle. Âgé de 18 ans, Nolan Lapie est condamné à trois mois de prison avec sursis et à cent cinq heures de travail d’intérêt général. Quelques mois plus tard, il se présente en suppléant de Dieudonné dans la première circonscription de l’Essonne contre le même Valls. Le 30 juin 2011, Hermann Fuster attrapait par le col Nicolas Sarközy à Brax (Lot-et-Garonne). Il écopa pour cela de six mois de prison.

L’hystérie médiatique qui découle de ce petit soufflet drômois a-t-il suscité d’autres actions ? Le vendredi 11 juin à Nantes, la tête de liste LREM aux régionales, François de Rugy alias « Monsieur Homard et Crustacés », et, le lendemain à Paris, Jean-Luc Mélenchon, nouveau pote de Papacito, se font enfariner. D’habitude, ce sont eux et les autres politicards qui enfarinent les Français…

En pleine affaire Dreyfus, le 4 juin 1899, Fernand Chevreau, baron de Christiani, un ardent anti-dreyfusard proche des milieux royalistes et bonapartistes, distribue quelques coups de canne sur le haut de forme du président Émile Loubet venu sur une tribune de l’hippodrome d’Auteuil. Immédiatement arrêté, le baron Christiani passe le 13 juin suivant devant la Xe chambre correctionnelle de Paris qui le condamne à quatre ans de prison ferme ! Il sera néanmoins libéré de Fresnes, le 24 mars 1900.

Le président Armand Fallières a l’habitude de se promener autour des Champs-Élysées. Le 26 décembre 1908, il marche, avenue d’Iéna. Un garçon de café de 34 ans, Jean Mattis, Camelot du roi par ailleurs, le reconnaît et part à sa rencontre afin de lui tirer la barbe. Cette attaque à la barbichette lui vaut quatre ans de prison ! Lors de la célébration du millénaire normand, le même Fallières se rend à Rouen le 24 juin 1911. Un Français de dix-sept ans le conspue aux cris de « Vive la Normandie ! Vive la France ! Vive le Roi ! À bas la République ! À bas Fallières ! » Arrêté et passé à tabac par les policiers sans que les amis de George Floyd ne réagissent, Henri Lagrange est condamné à six mois de prison ferme. Il purge sa peine en détenu de droit commun. Ses conditions déplorables d’internement scandalisent maints hommes de lettres dont Guillaume Apollinaire, Frédéric Mistral, Paul Bourget, Paul Fort, Pierre Loti, etc., qui signent une pétition en sa faveur. Sans succès ! Camélia Jordana n’était pas encore au rendez-vous…

Militant d’Action Française proche de Georges Valois et du Cercle Proudhon, Henri Lagrange est exclu du mouvement nationaliste intégral dès 1913. Malgré les affres de l’emprisonnement, il accepte sa mobilisation en 1914. Il meurt en 1915 au champ d’honneur pour un régime détestable qui trahira tous les siens, les Poilus. Il laisse un beau recueil d’articles, Vingt ans en 1914. Études politiques et littéraires, portraits et polémiques, lettres de guerre, préfacé par Charles Maurras qui tenait à saluer sa mémoire et à honorer son sacrifice.

Lagrange,_Henri.jpg

9782353741588.jpg

À travers ces quelques exemples historiques, on remarque que le mois de juin semble propice à la distribution des beignes aux hôtes provisoires de l’Élysée. Le gouverneur de la zone territoriale du Bloc ploutocratique occidental personnifie cette caste cleptocratique qui viole, pille et écrase en permanence les gens ordinaires auxquelles appartiennent Jean Mattis, Henri Lagrange et Damien Tarel. Les réseaux sociaux ont-ils pris l’initiative d’une cagnotte d’aide en ligne ? Que comprendre du silence tonitruant des officines droits-de-l’hommistes ? Oppressées tous les jours par la tyrannie sanitaire, le désastre migratoire et le laxisme pénal, les petites gens s’attristent du sort malheureux du « gifleur » de la Drôme. Serait-il l’heure des nouveaux monarchomaques ?

Georges Feltin-Tracol

Les commentaires sont fermés.