dimanche, 12 octobre 2025
Le pape de glace et la longue désintégration du catholicisme
Le pape de glace et la longue désintégration du catholicisme
Par Nicolas Bonnal
Le nouveau pape américain, qui devait nous faire oublier Bergoglio, bénit les glaçons et prêche un grand remplacement plus rapide de ses ouailles blanches. Voilà où nous en sommes. Le prêchi-prêcha humanitaire évoque depuis Vatican II (au fait ses prêtres ne valent rien, découvrez ou relisez Rama Coomaraswamy pour comprendre) les abeilles, les migrants, et désire ardemment le grand remplacement de l’Europe et des pays blancs. La pauvreté pour tous est un bel objectif qui rime avec les objectifs de Fink et des mondialistes. C’est le Grand Reset pour tous mené par une poignée de manipulateurs de symboles (expression de Robert Reich) qui ont pris la place de la hiérarchie cléricale adoratrice du pauvre et du soumis. Le but reste bien catholique : pauvreté, chasteté et obéissance…
Mais je ne veux pas ici évoquer une déchéance chrétienne. Je veux évoquer un problème chrétien, que des éclaireurs courageux comme Laurent Guyénot (photo, ci-dessous) ont enfin souligné. Laurent a rejoint de grands esprits intuitifs comme Nietzsche et Céline et il a étayé leurs propos incisifs.
L’autodestruction est devenue une obsession catholique, pendant que les sectes protestantes s’étiolent ou deviennent de plus en plus dangereuses, à commencer comme toujours par l’Angleterre. Après on accuse les juifs mais avec des chrétiens comme ça… certes on pourra toujours fonder une communauté fanatique et désireuse de résister, mais on sait que cela ne dure pas longtemps. L’Etat moderne ou la faiblesse humaine en viennent vite à bout. Et la natalité chrétienne ne tient plus depuis longtemps sur le long terme, contrairement à l’israélienne, plus en forme que jamais.
Il faut en revenir aux origines et bien comprendre qu’on est face finalement à une secte à la fois juive et antisémite qui a connu un succès incroyable. On comprend dès lors pourquoi les Juifs victimes de cet antisémitisme religieux ridicule ne supportaient pas ce cadre dans lequel ils ont survécu impeccablement et qui les a rendus plus forts. Jamais le mot de Nietzsche ne s’est mieux appliqué qu’à eux : ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Le judéo-christianisme actuel qui rime avec judéo-crétinisme ne fait que rendre à César ce qui est à César : c’est le Dieu juif que nous adorons, assez maladroitement, depuis deux mille ans. Là-dessus Céline comme Nietzsche avaient raison. Nietzsche décrit ce Triomphe du peuple sacerdotal dans généalogie de la morale qui est passé par un prophète persécuté par les juifs eux-mêmes, et Céline regrette la défaite des dieux aryens qui annonce la « victoire des douze juifs » et l’engloutissement de l’Europe par le « lupanar afro-asiate » (Céline toujours). Mais certains dont je suis observent justement que cette invasion se produit depuis que nous ne sommes plus du tout chrétiens.
Dans le même élan les grands écrivains catholiques antimodernes se sont rendu compte de la catastrophe : Bernanos a parlé d’une administration cléricale en accord avec les diktats de l’Etat moderne (voir citations plus bas) ; Léon Bloy a parlé de la fin des agonies et de l’atrophie générale de l’esprit chrétien ; enfin Chesterton a parlé de ces idées chrétiennes devenues folles parce qu’elles l’étaient déjà au départ. Mais je mets au défi qui que ce soit de trouver dans l’enseignement de Jésus fils de Joseph un pilier pour établir une civilisation sereine et solide (refus de la famille, des élites, de l’État, de la culture, de l’argent, etc.).
Le christianisme s’est construit ensuite et assez mal comme on a pu le constater au bout de siècles de guerres, de compromissions et d’hérésies. Enfin on ne devient pas chrétien par l’opération du Saint-Esprit mais par la propagande (mot inventé par le Vatican) et par la persécution. Il fallut attendre longtemps pour le comprendre, voyez Laurent Guyénot et quelques autres comme Ramsey MacMullen (photo, ci-dessus). Seule la Renaissance et le boom scientifique de l’époque des Lumières nous ont arrachés (pour le meilleur et pour le pire, mais c’est une autre question) à l’arriération antérieure. Nietzsche a adoré la Renaissance mais regretté Luther et la contre-réforme.
D’un autre côté cette clochardisation chrétienne revient avec le Grand Reset, le prodigieux appauvrissement actuel et la bêtise incroyable qui règne en Occident pour des questions morales et humanitaires. Tout pourrait se terminer par cette apocalypse molle et médiocre, celle que devinait et décrivait brillamment T. S. Eliot dans son texte (texte plus que poème) sur les hommes creux. Mais l’atmosphère de croisade qui règne contre la Russie et le reste du monde ne nous garantit pas non plus un futur équitable. Cet esprit de missionnaire et de croisade morale qui est le fondement du christianisme géopolitique aura été un désastre permanent.
A dire vrai donc la catastrophe chrétienne est ancienne : dans son grand livre sur la crise de la conscience européenne, l’historien Paul Hazard citait Swift qui avec son ironie coutumière se demandait par quoi on allait remplacer le christianisme au siècle du libertinage et du capitalisme qui commençait. On était en 1707 et toutes les Lumières liquidaient déjà le christianisme. La France des lettres persanes et de Manon Lescaut n’est plus chrétienne dès le début du XVIIIème siècle et elle attend son coup de grâce qui s’est passé sans coup férir comme l’observait le RP Bruckberger. Léon Bloy a même vu que la révolution n’avait pas produit de martyrs ; elle a juste rétréci et raccourci les hommes. Même Victor Hugo, qui est parfois un Nietzsche de gauche, remarque dans son Quatre-Vingt-Treize un rétrécissement des hommes depuis la Révolution Française.
Le christianisme écrasé et rétréci par la Révolution et l’Empire (l’agent Napoléon a détruit Espagne catholique et la Russie orthodoxe) a subsisté comme on sait ensuite mais il a été remplacé par son masque comme disait Feuerbach vers 1850. La religion déchoit. Gustave de Beaumont l’ami de Tocqueville remarque que le prêcheur a un business aux Etats-Unis. On est déjà dans un « pays juif » dont le dieu est l’argent comme dit Marx dans son texte célèbre sur la question juive : c’est Marx qui a compris que peut-être Beaumont est plus important que Tocqueville pour comprendre le monde moderne. Tocqueville est surtout important dans son tome II quand il pressent et décrit l’esprit socialiste et égalitaire français (plus qu’américain)…
Dieu est mort mais on fait semblant de continuer. L’historien républicain Michelet (portrait) le voit aussi, qui explique qu’une spiritualité morte (zombie, dit Emmanuel Todd de nos jours) peut continuer de durer par habitude et par éducation, il oublie de dire par intérêt, le catholicisme étant devenu depuis le dix-neuvième siècle une religion exclusivement bourgeoise, surtout depuis la disparition de la classe paysanne, que les bourgeois modernes ont mis tant de cœur à exterminer pendant qu’ils modernisaient leurs pays et les déracinaient physiquement et spirituellement. Les petits bergers de Fatima ne reviendront pas, comme le montrait Fellini dans une scène célèbre de Roma.
On a eu des copies de christianisme et on a eu un christianisme bourgeois et conservateur (celui qui a bâti l’Europe totalitaire de von der Leyen avec les socialistes et les informaticiens américains) et on a eu un christianisme apocalyptique réservé à des esprits catastrophés comme l’amusant Léon Bloy qui plaisait bien à Kafka (son livre sur les juifs dit-il est surtout un livre contre les antisémites de son temps comme Drumont). C’est ce christianisme qui annonce les cosaques et le Saint-Esprit en 1917 et qui récupère les bolcheviques et le communisme, en attendant de déboucher sur un mondialisme de marché qui, à tout point de vue, est pire que le communisme (ce dernier garantissait comme le franquisme néo-catholique natalité, éducation, santé et éducation gratuite…). Mais c’est celui que veulent les catholiques et les chrétiens un peu partout dans le monde, avec leurs partis de droite ou de centre-droit. La religion climatique s’est agrégée à ce train de la mort et du nihilisme ambiant.
Certains enfin croient toujours à une solution finale, à un réveil chrétien ultime mais ils ignorent l’histoire du christianisme telle qu’on devrait l’enseigner. La destruction de l’empire romain, l’invasion migratoire sous Théodose et la dépopulation qui s'en est suivie suite à l’application du christianisme (les âges sombres, comme on dit justement) au cours du premier millénaire, les invraisemblables génocides, persécutions, croisades génocidaires et inutiles, guerres civiles et totalitarismes papistes (voyez Luchaire ou notre ami Guyénot) et enfin pour finir une cauchemardesque atmosphère de vacance fatiguée et de fumet bourgeois qui se dégagent des chrétiens de la fin, tout cela ne donne pas du paquet-cadeau une haute image. Mais ce n’est grave : - continuons, comme dit un personnage de Sartre aux enfers.
On va donner la dizaine de citations indispensables qui serviront à éclairer ce que nous venons de dire. Commençons par les écrivains chrétiens qui ont compris la catastrophe chrétienne moderne :
Léon Bloy :
« Le christianisme, quand il en reste, n’est qu’une surenchère de bêtise ou de lâcheté. On ne vend même plus Jésus-Christ, on le bazarde, et les pleutres enfants de l’Église se tiennent humblement à la porte de la Synagogue, pour mendier un petit bout de la corde de Judas qu’on leur décerne, enfin, de guerre lasse, avec accompagnement d’un nombre infini de coups de souliers. »
Autre envolée magnifique :
« On est bien forcé d’avouer que c’est tout à fait fini, maintenant, le spiritualisme chrétien, puisque, depuis trois siècles, rien n’a pu restituer un semblant de verdeur à la souche calcinée des vieilles croyances. Quelques formules sentimentales donnent encore l’illusion de la vie, mais on est mort, en réalité, vraiment mort. Le Jansénisme, cet infâme arrière-suint de l’émonctoire calviniste, n’a-t-il pas fini par se pourlécher lui-même, avec une langue de Jésuite sélectivement obtenue, et la racaille philosophique n’a-t-elle pas fait épouser sa progéniture aux plus hautes nichées du gallicanisme ? La Terreur elle-même, qui aurait dû, semble-t-il, avoir la magnifiante efficacité des persécutions antiques, n’a servi qu’à rapetisser encore les chrétiens qu’elle a raccourcis. »
Bernanos :
« Les puissantes démocraties capitalistes de demain, organisées pour l’exploitation rationnelle de l’homme au profit de l’espèce, avec leur étatisme forcené, l’inextricable réseau des institutions de prévoyance et d’assurances, finiront par élever entre l’individu et l’Église une barrière administrative qu’aucun Vincent de Paul n’essaiera même plus de franchir. Dès lors, il pourra bien subsister quelque part un pape, une hiérarchie, ce qu’il faut enfin pour que la parole donnée par Dieu soit gardée jusqu’à la fin, on pourra même y joindre, à la rigueur, quelques fonctionnaires ecclésiastiques tolérés ou même entretenus par l’État, au titre d’auxiliaires du médecin psychiatre, et qui n’ambitionneront rien tant que d’être traités un jour de « cher maître » par cet imposant confrère… Seulement, la chrétienté sera morte. Peut-être n’est-elle plus déjà qu’un rêve ? »
Chesterton :
« Le monde moderne n’est pas méchant ; à certains égards il est beaucoup trop bon. Il est rempli de vertus farouches et gaspillées. Quand un certain ordre religieux est ébranlé – comme le Christianisme le fut sous la Réforme – les vices ne sont pas seuls à se trouver libérés. Certes les vices sont libérés et ils errent à l’aventure et ils font des ravages. Mais les vertus aussi sont libérées et elles errent, plus farouches encore, et elles font des ravages plus terribles encore. Le monde moderne est envahi des vieilles vertus chrétiennes devenues folles. Les vertus sont devenues folles pour avoir été isolées les unes des autres, contraintes à errer chacune en sa solitude. »
Passons aux antichrétiens :
Céline :
« Drumont et Gobineau se raccrochent à leur Mère l’Église, leur christianisme sacrissime, éperdument. Ils brandissent la croix face au juif, patenté suppôt des enfers, l’exorcisent à tout goupillon. Ce qu’ils reprochent surtout au youtre, avant tout, par-dessus tout, c’est d’être le meurtrier de Jésus, le souilleur d’hostie, l’empêcheur de chapelets en rond… Que ces griefs tiennent peu en l’air ! La croix antidote ? quelle farce ! Comme tout cela est mal pensé, de traviole et faux, cafouilleux, pleurard, timide. L’aryen succombe en vérité de jobardise. Il a happé la religion, la Légende tramée par les juifs expressément pour sa perte, sa châtrerie, sa servitude. Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de “Pierre et Paul” fit admirablement son œuvre, elle décatit en mendigots, en sous-hommes dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christianique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux, leurs religions exaltantes, leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race. Ce n’est pas tout. Crime des crimes, la religion catholique fut à travers toute notre histoire, la grande proxénète, la grande métisseuse des races nobles, la grande procureuse aux pourris (avec tous les saints sacrements), l’enragée contaminatrice. La religion catholique fondée par douze juifs aura fièrement joué tout son rôle lorsque nous aurons disparu, sous les flots de l’énorme tourbe, du géant lupanar afro-asiate qui se prépare à l’horizon. Ainsi la triste vérité, l’aryen n’a jamais su aimer, aduler que le dieu des autres, jamais eu de religion propre, de religion blanche. »
Nietzsche :
« Allons droit à l'exemple le plus saillant. Tout ce qui sur terre a été entrepris contre les « nobles », les « puissants », les « maîtres », le « pouvoir », n'entre pas en ligne de compte, si on le compare à ce que les Juifs ont fait : les Juifs, ce peuple sacerdotal qui a fini par ne pouvoir trouver satisfaction contre ses ennemis et ses dominateurs que par une radicale transmutation de toutes les valeurs, c'est-à-dire par un acte de vindicte essentiellement spirituel. Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d'une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont clés Juifs, qui, avec une formidable logique, n’ont osé le renversement de l'aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu). Ils ont maintenu ce renversement avec l'acharnement d'une haine sans borne (la haine de l'impuissance) et ils ont affirmé : « Les misérables seuls sont les bons; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu…
On sait qui a recueilli l'héritage de cette dépréciation judaïque… Je rappelle, à propos de 1'iniliative monstrueuse et néfaste au-delà de toute expression que les Juifs ont prise par cette déclaration de guerre radicale entre loules, la conclusion à laquelle je suis arrivé en un autre endroit (Par-delà le bien et le mal, aph. 196). — Je veux dire que c'est avec les Juifs que commence le soulèvement des esclaves dans la morale : ce soulèvement qui traîne à sa suite une histoire longue de vingt siècles et que nous ne perdons aujourd'hui de vue que —parce qu'il a été victorieux... »
Plus important encore sur la fabrication du Christ, sujet tabou entre tous :
« N'est-ce pas par l'occulte magie noire d'une politique vraiment grandiose de la vengeance, d'une vengeance prévoyante, souterraine, lente à saisir et à calculer ses coups, qu'Israël même a dû renier et mettre en croix, à la face du monde, le véritable instrument de sa vengeance, comme si cet instrument était son ennemi mortel, afin que le « monde entier », c'est-à-dire tous les ennemis d'Israël, eussent moins de scrupules à mordre à cet appât? »
19:19 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, catholicisme, christianisme | |
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