Les Etats-Unis avaient accusé à plusieurs reprises Moscou de violer ce traité. Le ministre américain de la Défense Mark Esper avait ainsi assuré début mars lors d'une audition au Congrès : «Ça fait des années qu'ils trichent».
Les accusations américaines invoquées pour justifier ce retrait sont «absolument infondé[es]», selon Vladimir Ermakov, directeur du département de la non-prolifération et de la maîtrise des armements au sein du ministère russe des Affaires étrangères, cité par l'agence Tass. Selon le haut responsable, ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis présentent la Russie comme fautive de quelque violation afin de justifier leur retrait d'accords sur la limitation des armements. «Nous sommes prêts pour une coopération d'égal-à-égal avec les Etats-Unis. Toutes les questions ont été réglées de manière adéquate dans le cadre du traité [Ciel ouvert]», fait-il également valoir.
Moscou, en outre, voit d'un mauvais œil ce retrait américain : «Le retrait des Etats-Unis de ce traité signifie non seulement un coup porté aux fondements de la sécurité européenne mais aussi aux instruments de la sécurité militaire existants et aux intérêts essentiels de sécurité des alliés mêmes des Etats-Unis», estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko. «Ce n'est pas un traité bilatéral, mais multilatéral. Et une décision si brusque affectera les intérêts de tous les participants sans exception», a-t-il regretté.
Le traité «Ciel ouvert», entré en vigueur en 2002, permet aux 34 pays signataires des accords de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, de survoler les uns des autres pour vérifier leurs mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des uns et des autres.
Selon l'agence Reuters, les alliés des Etats-Unis au sein de l'OTAN – mais aussi d'autres pays tels que l'Ukraine – avaient pressé Washington de rester dans le traité, et cette décision de Donald Trump pourrait être source de tensions au sein de l'alliance militaire atlantique. En tout état de cause, les ambassadeur des pays membres de l'OTAN ont été convoqués le 22 mai pour une réunion d'urgence à ce sujet, selon l'AFP.