dimanche, 22 juin 2025
La guerre à distance
La guerre à distance
par Daniele Perra
Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-guerra-a-dista...
On peut déjà distinguer au moins deux phases dans cette actuelle « guerre à distance ».
1) L'hyper-exaltation israélienne du premier jour suite au lancement de l'opération « Rising Lion », avec Netanyahu qui, dès le deuxième jour, annonce la domination totale du ciel au-dessus de Téhéran.
2) La réaction iranienne, alors que l'exaltation israélienne s'estompe, puis le traditionnel jeu de la « carte victimaire » de la part de Netanyahu lui-même pour forcer l'intervention directe (sur le plan logistique, c'est déjà un fait accompli) des États-Unis contre l'Iran. Il est également curieux, à cet égard, que le gouvernement israélien lui-même soit passé de la position consistant à dire « ne publiez pas de photos et de vidéos de l'impact des missiles iraniens » (afin de ne pas nuire au moral de la population) à celle consistant à dire « publiez tout » (stratégie suivie, bien sûr, par nos médias); curieuse également la confrontation musclée entre Ben Gvir (celui qui veut le nettoyage ethnique à Gaza) et le chef du Mossad. Ben Gvir se plaint probablement parce que la guerre contre l'Iran détourne des ressources de son plan d'extermination (plus de 250 millions de dollars par jour, et considérons que rien que pendant la dernière année de l'administration Biden, Israël a reçu 20 milliards de dollars des États-Unis, alors que traditionnellement, cette aide s'est toujours élevée à environ 5 à 6 milliards par an, dons privés compris; et rappelons également qu'Israël est le seul État qui n'a pas à rendre de comptes à Washington sur la manière dont il investit l'argent reçu).
Quoi qu'il en soit, tout dépenser d'un seul coup est une tradition bien établie dans la doctrine militaire israélienne, parfois couronnée de succès (1967), parfois non (2006). Et même dans ce cas, les résultats sur le terrain sont assez décevants (à l'exception de l'assassinat de hauts responsables des Pasdaran et de scientifiques iraniens, à condition que le meurtre de civils puisse être considéré comme un succès militaire). Le programme nucléaire iranien n'est que partiellement affecté et les capacités de riposte de Téhéran sont presque intactes.
Si le conflit devait se prolonger, la position de Tel-Aviv pourrait être encore plus compromise. Si les États-Unis interviennent directement, il faudra évaluer la manière dont ils le feront. Les doutes de Trump sont en effet liés au risque de ne pas obtenir une victoire réelle exploitable sur le plan de la propagande interne aux États-Unis et à l'Occident en général. La Russie et la Chine ne permettront guère un « changement de régime » déjà très difficile, et les États-Unis pourraient risquer une « victoire à la Pyrrhus » inutile avec une action qui aurait presque exclusivement une valeur symbolique (les Iraniens sont probablement déjà en train d'évacuer et de démanteler les cibles éventuelles).
Ainsi, sans la certitude d'un changement de régime, les États-Unis n'agiront pas, ou le feront de manière partielle.
En conclusion, et en ce qui concerne la Chine, il est curieux que l'attaque israélienne ait eu lieu quelques jours avant l'inauguration de la ligne ferroviaire Pékin-Téhéran, branche fondamentale de la Nouvelle Route de la Soie: signe indéniable que (malgré les déclarations officielles), ce « nouveau » conflit a des raisons bien plus vastes qu'on ne pourrait le penser.
17:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, israël | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Écrire un commentaire