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mercredi, 01 octobre 2025

Politique française: état du vide

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Politique française: état du vide

Claude Bourrinet

Moins de deux ans avant les élections présidentielles, l'affaire semble être pliée. Le bloc néolibéral atlantiste et sioniste l'emportera, quel que soit le lauréat. Ce sera sans doute Bardella. Il n'imitera même pas Meloni qui, bien qu'inféodée aux Américains et à Israël, est quand même italienne, donc intelligente, et sait louvoyer entre les écueils, en chopant au passage son bout de gras.

Bardella, comme tout bon petit soldat, saura exécuter, droit dans ses bottes, les injonctions de Bruxelles, de Washington, et de Tel Aviv. Pas d'espérance de ce côté-là ! Le problème, avec le bonapartisme, ou le gaullisme, c'est que le peuple n'est, avec lui, respecté et défendu, que quand il y a un Napoléon (authentique), ou un De Gaulle. La plupart des fois, les veaux qui sortent de cette étable sont dociles comme des chiens dressés, et on ne les emploie que pour taper à crocs rallongés sur les protestataires, les mauvais couchants. Le RN, comme LR-UMP-RPR, ne sera qu'une gendarmerie sans trop de vergogne, un peu plus brutale que Retailleau.

a262c9087d1a07aa84c5e8f5671c9b02.jpgLa gauche n'est plus dans la gauche, depuis Mitterrand, qui n'a jamais été de gauche, et qui n'était qu'un pétainiste vêtu d'une peau de mouton rose (et cette or***ure d'Yves Montand !). Il a eu l'adresse de faire abandonner, de concert d'ailleurs avec le PC et les gauchistes, l'idée traditionnelle de lutte des classes, pour le substituer par le combat « antiraciste » (il suffit de voir où se situent maintenant les Julien Dray, les Cohn-Bendit etc.!), ainsi que par le féminisme délirant et l'idéologie LBGT made in USA.

On peut dire que ce fut dans les années 80 que l'ensemble de la classe médiatico-politique fut complètement américanisée, soit dans la vie même, charnelle, existentielle, intime, de ces gens-là, soit idéologiquement. On a eu d'un côté des néolibéraux qui furent un temps reaganiens, ou proches des Démocrates yankees, de l'autre ce qu'on allait appeler des wokistes. Mais l'identité française (je parle sur ce point de celle de gauche: la Commune, les luttes ouvrières, le syndicalisme révolutionnaire, les grandes grèves insurrectionnelles, le drapeau rouge, etc.) fut bafouée (par un Coluche, par exemple), ridiculisée, dans le même temps où la classe ouvrière se dissolvait dans la masse atomisée de la nouvelle société libérale.

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On sait que l'industrie française, contrairement à celle d'une Allemagne surpuissante, et d'une Italie moins bête que nous, a disparu, parce qu'on a pensé, en haut lieu, qu'il valait mieux être trader, informaticien, ou torcher le cul des vieux, que d'être ouvrier dans une usine sidérurgique. Le « peuple » « français » ne réagit presque pas (sauf électoralement, en étant battu de très peu lors du référendum de 1992 – et après une filouterie de Mitterrand -  et lors du référendum de 2005, qui fut bafoué par Sarkozy et la caste médiatico-politique). Ces réactions de rejet furent, du reste, le sursaut d'un agonisant.

Le plus étrange est l'assentiment du « peuple » à sa propre servitude. Je ne veux pas parler que de la ruée vers les gadgets électroniques, l'adulation de la voiture bourrée d'options, la téléphonie, les écrans, la bouffe de merde, Netflix, Walt Disney, les modes grotesques, la « music » de boîte, la country etc., mais de la volonté à peine imaginable de rester dans l'Europe, dans l'UE, quand il est prouvé que la bureaucratie bruxelloise et la monnaie forte (le Mark, en vérité) nous ont étranglés, nous ont tués. Évidemment, nous n'avons pas la puissance économique pour rééquilibrer cette ânerie (le peuple est bête par essence), et les journalistes, les politicards, toutes "sensibilités" confondues, tiennent le même discours, défendent la même pensée unique depuis plus de trente ans, avec moins d'enthousiasme, il est vrai.

fcf284cc861baf5b4cca2aee37b4d1a9.jpgUn semblable constat s'impose à l'égard de la politique étrangère. Dans les années 60, la France a pu occuper, dans le concert mondial, une situation de relative indépendance, ce qui a suscité l'admiration et la gratitude de nombreux pays du bloc communiste et du Tiers-Monde. Mais il y avait un de Gaulle, une fraction de la classe politique issue de la Résistance, et un Parti communiste fort. Rien de tout cela n'existe plus, maintenant, et il est inutile de passer en revue le champ de ruines actuel, sans compter le piteux étiage moral et humain qui caractérise une élite corrompue, inculte, vulgaire, traître, et sans aucune conviction autre que des plaisirs de caniveau ou la volonté d'enfumer.

Progressivement, ceux qui ont un certain âge ont vu, en concomitance de l'effondrement scolaire et de l'abrutissement des élèves, une chute spectaculaire de l'intelligence, de la mémoire, de la réflexion politique complexe dans toutes les couches de la population. On a par exemple remplacer l'analyse réaliste, dialectique, sociale, propre au marxisme, par une logorrhée (la diarrhée du verbe) binaire, moralisatrice, manichéenne, chouineuse, qui a fait le lit de la propagande, laquelle se nourrit d'émotion et de gros slogans aussi évidents qu'une vache dans un couloir.

Le « peuple » français (pourquoi des guillemets ? Nous parlons d'un agglomérat d'individus perdus et sans aucun lien d'intérêt avec les semblables) est devenu, donc, en trente ou quarante ans, poreux extrêmement à l'endoctrinement, aux stimuli médiatiques qui produisent de l'adrénaline (surtout quand on cherche à effrayer) et oriente les comportements. C'est ainsi que l'Ukraine est devenue le parangon du Bien, que l'ogre russe est le diable, que Poutine est un tyran, et qu'on laisse ceux qui protestent contre un évident génocide se faire réprimer sauvagement.

6895828-portrait-de-raphael-glucksmann-a-paris-l-1200x0-2-498914417.jpgCertes, on a parfois de brusques flambées de révolte, mais qui ne débouchent sur rien. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a plus de gauche. Ne parlons pas du PS , des Verts, de Glucksmann (photo), de Hollande etc. Il n'y a entre eux et le RN que la minceur de quelques coups de menton rhétoriques (mais le problème est que, in fine, LFI appellera à voter Glucksmann).

Les macronistes ont l'air de passer en grande partie du côté de l'atlantiste sioniste Glucksmann. Quant à LFI, il mobilise sans doute quelques restes des classes populaires (dont l'ensemble est passé du côté du RN, et il faudrait se demander pourquoi), beaucoup de populations issues de l'immigration (mais en regard de la totalité, bien peu, sauf pour défendre -avec raison et honneur – le peuple palestinien), et, pour la plupart, des classes moyennes « diplômées », souvent plus sensibles aux revendications sociétales (y compris le droit de fumer de l'herbe) que des luttes sociales. Mais même parmi ces couches « diplômées » (qui constituent près de 50% du corps social, son ventre mou), se trouvent une majorité d'indifférents, qui ne voient que leur nombril et leurs plaisirs de consommateurs, et une partie non négligeable qui vote RN, par racisme.

SIPA_01127227_000007-1-157578861.jpgMais que Mélenchon se console. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Les élections nationales, sauf peut-être dans un pays aussi dominant que l'Allemagne, ou l'AfD est un vrai parti d'opposition, qui peut faire basculer l'Europe, ne sont que le choix du président du club de belote dans l'Ehpad d'une petite ville d'Auvergne. Plus de 60% des lois nationales sont des directives de la Commission européenne, seuls 18% des décisions sont prises par le parlement français, le reste étant des décrets. Nous n'avons plus aucun pouvoir, et les élections sont une farce. Lorsque, par aventure, elles tournent mal pour l'oligarchie occidentale, on s'empresse vite de les casser, de les bafouer, quand elles ne sont pas, de toute façon, manipulées. On l'a vu dans des élections récentes en Europe centrale. Et s'il s'agit de choisir entre des camps qui partagent les mêmes trahisons, est-ce la peine de se déranger ?

Car, dans le fond, hormis, je le répète, dans le cas palestinien, qui n'imposait qu'un seul choix, pour un Français digne de ce nom, celui de l'honneur de défendre la dignité humaine, la classe politique est sur la même ligne de politique étrangère, soit par bêtise, inculture, absence de réalisme, soit par veulerie, de peur de se faire ostraciser. Il est évident, par exemple, que la guerre d'Ukraine est, depuis le début, qui a commencé il y a plus de vingt ans, quand l'Otan a avancé méthodiquement vers l'Est, afin d'atteindre les frontières russes, que le conflit opposant la Russie à l'Occident, à l'Otan, à l'empire anglo-américain (et je me demande ce que la France gagne à être dans cette galère).

L'objectif de l'oligarchie occidentale sous obédience américaine a toujours été, depuis deux ans ans, de briser l'empire russe, de le démanteler, de le piller, et d'atteindre l'Asie centrale, bastion d'où l'on domine le monde, et qui permettrait, maintenant, de prendre la Chine et l'Iran à revers. Il est évident que c'est l'intérêt aussi d'Israël. Cependant, comme chacun sait, les BRICS sont là, et la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran, le Brésil etc. affrontent un empire américain sur le déclin.

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Quand Mélenchon a soutenu, en 2010, Sarkozy, BHL, Kouchner, Hillary Clinton etc., dans leur entreprise de destruction de la Libye, avec tous les effets indésirables qu'on connaît, dont le terrorisme, c'était un mauvais signe. La « gauche morale » ne sait pas penser, parce que la morale n'est pas une pensée. L'avenir s'annonce sombre. Tant que la gauche s'en tiendra à des positions aussi stupides, qu'elle soutiendra une immigration de masse sans limites, des projets sociétaux ineptes, et qu'elle s'en tiendra à des slogans creux, elle échouera toujours.

Cela étant dit, il n'y a peut-être plus d'espoir, car il n'existe plus de peuple français, dont les éléments émiettés tournent leurs pauvres cerveaux et leurs cœurs pervertis vers l'Oncle Sam et Miami. Je ne voudrais pas être prophète de malheur, mais peut-être un gros malheur remettrait ces organes vitaux en place, en les recentrant sur la Terre de France. En tout cas, l’avenir, c'est la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil, et s'attacher à l'Amérique, c'est se ligoter à un noyé.

Commentaires

D'accord al cento per cento.
Réponse:programme Les Beaux Draps.

Écrit par : dechaux | mercredi, 01 octobre 2025

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