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jeudi, 20 décembre 2007

Affaire KOHL: l'Allemagne attaquée de l'intérieur

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Cet article de Jean Parvulesco, qui date déjà d'il y a quelques années, garde une pertinence indubitable, eu égard au lent démantèlement de l'Axe Paris-Berlin-Moscou

 

Jean PARVULESCO :

Affaire Kohl: L'Allemagne attaquée de l'intérieur

 

Qu'une puissante opération politico-stratégique souterraine avait dû re­lier, à l'origine et d'une manière unitaire, l'auto-destitution du com­mu­nisme soviétique, l'effondrement du communisme dans toute l'Europe de l'Est, le démantèlement du Mur de Berlin et la réunifi­ca­tion des deux Allemagnes, ne saurait laisser le moindre dou­te, de même que l'évidence de la part absolument déterminante qu'y avaient tenue les services politiques spéciaux de l'Allemagne Fé­dé­rale, et le rôle tout-à-fait décisif, comme prédestiné, du Chancelier Hel­mut Kohl dans la conception, la mise en place et l'exécution sur le terrain de l'ensemble opérationnel ayant finalement abouti à la li­quidation définitive du communisme dans l'Est de l'Europe et à la fin de son influence dans la partie occidentale de celle-ci, privée, sou­dainement, de l'action suractivante de son épicentre soviétique. Tout ce­la ayant constitué un tout, un bloc opérationnel unitaire agissant d'une manière dissimulée, s'étant utilisé à cacher sa démarche, par­venant à exploiter d'une manière maximale son avantage sur le dou­ble plan du secret total et d'un effet de surprise non moins total, sui­vant la dialectique décisive du fait accompli.

 

Douter du rôle éminent qu'avait été celui du Chancelier Helmut Kohl, tout comme de la mission particulière et du poids politique implicite­ment engagé, dans ce complexe de circonstances actives, par l'Alle­magne Fédérale, c'est reconnaître son ignorance des mécanismes qui décident occultement de la marche visible de l'histoire, de la «gran­de histoire». C'est avouer ne pas être dans le coup, c'est se mettre en dehors du petit nombrer de ceux qui savent, de ceux qui se trouvent habilités à comprendre le jeu profond des forces se­crètes en compétition lors des grands tournants politiques de l'histoire en marche.

 

La pierre fondationnelle de la future Grande Europe

 

Aussi l'histoire européenne présente et à venir, qui sera, avant tout et fondamentalement, l'histoire de l'intégration impériale grand-conti­nen­tale de l'Europe de la Fin, se trouve-t-elle en dette d'une manière in­déniablement établie à l'égard de l'Allemagne démocrate-chrétienne du Chancelier Helmut Kohl, qui a su prendre sur elle de la libérer une fois pour toutes de la pesanteur ­—en tout état de cause mortelle— du communisme et des conspirations négatives que celui-ci entretenait d'une façon permanente dans l'espace intérieur européen à travers les partis assujettis à son influence subversive. Et ceci, en sachant faire l'économie d'une troisième guerre mondiale, par la mise en mar­che d'un jeu souterrain vertigineux de contre-influences, de provo­ca­tions, de menaces sous-entendues et de pressions occultes de plus en plus exacerbées ayant mené à l'épreuve de force finale. Une é­preu­ve de force en quelque sorte clandestine, et que l'Allemagne a em­portée de haut vol, et définitivement. Pourquoi, alors, les choses étant ce qu'elles sont, ne pas le reconnaître ouvertement? Pourquoi ne pas en faire la pierre fondationnelle de la Future Grande Europe? Pourquoi ne pas y trouver une leçon significative pour les prochaines batailles politiques continentales de notre histoire immédiatement à venir, lors des confrontations qui ne manqueront pas de se déclarer entre la Future Grande Europe et la conspiration mondialiste de la «Superpuissance Planétaire» des Etats-Unis?

 

Et comment peut-on donc ne pas comprendre encore que ce qui se passe actuellement en Allemagne, dans le Sud-Est de l'Europe et dans l'Europe de l'Est, et plus particulièrement en Russie, concerne aussi, d'une manière à la fois totale et décisive, les destinées politiques immédiates de la France? Quel est cet aveuglement aussi tragiquement malfaisant que suspect  —et même de plus en plus suspect—  qui empêche certains milieux politiques français de droite de comprendre que, désormais, la France ne peut absolument plus être considérée en dehors de l'Europe, que dans l'avenir le plus proche déjà les destinées de la France se trouvent inexorablement, non pas seulement liées, mais identiques dans leur devenir à celles de la Grande Europe? Que toute atteinte portée aux intérêts politiques profonds de l'Allemagne, ou de la Russie, est également une atteinte fondamentale aux destinées politiques actuelles de la France? Que face à la conspiration mondialiste exacerbée par la puissance dans l'ombre de la «Superpuissance Planétaire» des Etats-Unis, l'Europe se doit de pouvoir présenter un front uni, ou accepter de se démettre sans retour?

 

Or il se fait que, à l'heure présente, l'Europe se trouve violemment en butte à une action de déstabilisation décisive, menée à travers une vaste opération de dislocation intérieure de l'Allemagne, et dont les retombées prochaines ne manqueront pas de se répercuter d'une façon catastrophique en France aussi, et partout en Europe, jusqu'en Russie même. Et, peut-être, en Russie surtout.

 

Déconsidérer l'œuvre européenne du Chancelier Helmut Kohl

 

Une fort importante centrale subversive apparemment inidentifiable  —mais qui, pour peu que l'on soit au courant des véritables buts politiques et suprapolitiques s'y trouvant engagés, cesse de pouvoir garder son anonymat—  s'utilise à l'heure actuelle à défaire, sous des prétextes fallacieux, diversionnistes, les destinées politiques présen­tes de la Nouvelle Allemagne, en s'attaquant à la personne de l'an­cien Chancelier Helmut Kohl et partant à l'ensemble de son action de libération anti-communiste européenne  —auto-destitution du com­mu­nisme soviétique et de l'ensemble des régimes communistes à l'œuvre dans l'Europe de l'Est, démantèlement du Mur de Berlin, réunification des deux Allemagnes—  dont elle tente de dévaloriser, d'aliéner, voir, si possible, d'en renverser le sens, les acquis, la situation de fait, à travers une stratégie de destitution largement soutenue par les médias et l'ensemble des relais politiques en place du régime social-démocrate de Gerhard Schröder. Régime qui, à mesure qu'il se trouve forcé à dévoiler ses cartes, apparaît de plus en plus asservi à des intérêts contraires à ceux de l'Allemagne et de la Grande Europe, comme un régime, donc, de haute trahison anti-allemande et anti-européenne.

 

La ligne de front de l'actuelle attaque personnelle contre l'ancien Chancelier Helmut Kohl, qui se veut dévastatrice mais qui vise, en réalité, la déconsidération indirecte, sournoise et portant en profondeur de son œuvre politique européenne de salut et de libération anti-communiste, a trouvé son prétexte de façade dans la dénonciation virulente, paroxystique, du fait que celui-ci avait couvert l'existence d'un dispositif de caisses noires de la CDU: l'ensemble de l'opération pue outrageusement le coup monté, et bénéficie, ainsi que nous l'avons déjà relevé, de l'appui médiatique déchaîné sur commande de la totalité de l'appareil d'agitation-propagande de la sociale-démocratie allemande en place, ainsi que, ce qui plus est, européenne, et française plus particulièrement. Car tout se tient pas en-dessous.

 

Des puissantes complicités médiatico-politiques s'en trouveront-elles donc soudainement mobilisées, aussi, en France, à l'appui de l'opé­ration de déstabilisation personnelle engagée contre l'ancien Chan­celier Helmut Kohl. Ainsi a-t-on pu voir le quotidien parisien gauchiste Libération consacrer des pages entières à la “dénonciation” de l'ancien Chancelier Helmut Kohl, et qui se permet de publier des documents confidentiels de très haut niveau diplomatique, à savoir une correspondance secrète  ­—cotée vertraulich - amtlich geheim­gehalten—  du Chancelier Helmut Kohl au Premier Ministre français Edouard Balladur, et ceci pour non seulement essayer de disqulifier le Chancelier Helmut Kohl, mais, surtout, pour déstabiliser la politique européenne franco-allemande, en dévoilant les dessous confidentiels de la plus grande opération économique européenne franco-alle­man­de de l'après-guerre. A savoir le rachat par Elf des stations-service Minol et du complexe de raffineries de Leuna, privatisées en ex-Allemagne de l'Est. Une affaire d'un niveau de quarante milliards de francs, qui devait puissamment asseoir la présence française dans l'ex-Allemagne de l'Est, récemment revenue à l'unité allemande anté­rieure, unité gagnée de haute lutte.

 

Une guerre politique totale

 

Alors que le fait de veiller à l'institution d'un dispositif de caisses noires de la CDU représentait, dans la période cruciale  —et dans l'extrême incertitude politico-sociale environnante—  où celle-ci était en train d'organiser la mise ne faillite du communisme soviétique, une entreprise politique engagée à l'avant-garde de l'action contre-stratégique fondamentale, d'envergure suprahistorique et grande-continentale que poursuivaient à ce moment-là le Chancelier Helmut Kohl et, derrière celui-ci, l'Allemagne chrétienne-démocrate du régime établi par la CDU. Non point “erreur d'appréciation admi­nistrative”, et bien moins encore “malversation délictueuse”, mais une très impérieuse exigence d'une guerre politique totale, une obligation stratégique incontournable de la grande bataille anti-subversive alors en cours, moyen décisif en première ligne d'un combat décisif. Une résolution totalement responsable, située à la pointe d'un combat tout à fait résolu, inconditionnel: telle est la perspective à l'intérieur de laquelle il s'agit de considérer l'“affaire” des caisses noires de la CDU que l'on impute actuellement d'une si suspecte manière à l'ancien Chancelier Helmut Kohl, la juste perspective.

 

Car, redisons-le: en réalité, l'actuelle opération en cours contre l'ancien Chancelier Helmut Kohl vise à remettre en cause l'ensemble de la politique européenne anti-communiste de l'Allemagne démo­crate-chrétienne  —auto-destitution du communisme soviétique, liquidation de l'ensemble des régimes communistes de l'Europe de l'Est, démantèlement du Mur de Berlin, réunification des deux Alle­magnes—  et ce faisant d'ouvrir grand les chemins d'un retour aux positions marxistes radicales, mais dissimulées, d'une certaine so­cial-démocratie de gauche, ombre portée de l'opposition anti-natio­na­le, “internationaliste”, “cosmopolite”, au sein de l'ancien pou­voir so­viétique. Car, dans l'ombre, la bête gigote encore, et avec le soutien subversif de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, elle est même en train de recouvrer son propre souffle, tout son souffle. Si nous autres nous n'y intervenons pas.

 

C'est qu'il s'agit d'une opération qui trouve ses racines très loin en arrière, d'une opération qui gagne actuellement des dimensions con­tinentales, et qui après avoir dévaste, en France, la ligne gaulliste na­tio­nale, est en train de s'attaquer, à présent, de plein front à l'Alle­magne.

 

Réduire l'élan de l'Allemagne, l'asphyxier

 

On l'a compris: il faut que par tous les moyens la puissance politique propre de la Nouvelle Allemagne soit combattue, mise dans l'im­pos­sibilité d'agir, de se développer, de pousser en avant ses nouveaux buts politiques et suprapolitiques dans le cadre de la puissance géopolitique naissante de la plus Grande Europe. Car ce n'est point en tant qu'elle-même que l'Allemagne se trouve ainsi être bridée, for­cée à réduire son élan, asphyxiée, mais en tant que puissance fonda­mentale de la plus Grande Europe. Ce que l'ennemi intérieur ne le sait que trop bien. Mais nous aussi.

 

Car il n'y a pas seulement les actuelles tentatives de diversion né­gationiste et révisionniste concernant la personne de l'ancien Chancelier Helmut Kohl et les grandes lignes de sa politique de libération européenne anti-communiste. D'autres grandes opérations de diversion négative et révisionniste, anti-allemande et partant fondamentalement anti-européenne, sont actuellement en cours, comme celle visant le démantèlement à très prochaine échéance du dispositif d'affirmation, de présence et d'action politique de l'Alle­magne, en Europe et dans le monde, dispositif fonctionnant à travers les structures opératives propres de la radio-télévision allemande dirigée vers l'extérieur, la Deutsche Welle. Le nouveau directeur de la Deutsche Welle, Dieter Weirich, qui fait fonction de commissaire politique socialiste aux ordres du ministre socialiste des médias et de la culture, Michael Neumann, vient en effet de décider la fermeture des émissions en direction du Japon, de l'Amérique latine, de la Slovénie, de la Slovaquie, de la République Tchèque, de la Hongrie, de la Croatie, de la Serbie et de la Roumanie.

 

Au moment même où l'Allemagne réunifiée regagne sa capitale traditionnelle, et où Berlin se trouve en position de devenir la capitale effective de l'Europe centrale si ce n'est le centre même de l'Europe, au moment donc où l'Allemagne aurait besoin d'être à nouveau présente partout en Europe et dans le monde, la même centrale subversive inidentifiable qui propose et entretient l'équivoque obscène, intolérable, sur l'ancien Chancelier Helmut Kohl, s'attaque aussi à la Deutsche Welle, dans un but de sabotage, d'empêchement et d'une auto-réduction très significativement négationiste de l'expression de la Nouvelle Allemagne à l'extérieur. L'ennemi sans visage n'admet pas que la Nouvelle Allemagne puisse rayonner ré­volu­tionnairement, faire entendre à nouveau la voix de son destin, la voix de sa prédestination. La voix de ce qu'elle a à dire de décisif au sein de la plus Grande Europe.

 

C'est que la centrale subversive inidentifiable  —ou soi-disant telle—  actuellement en action au cœur même du pouvoir politique social-démocrate allemand s'est donné pour objectif prioritaire de saboter, d'empêcher par tous les moyens que l'Allemagne ne puisse en acun cas porter à l'accomplissement ses nouvelles destinées politiques et suprapolitiques grand-européennes suivant les lignes de force qu'a­vaient été établies et mises en action par ses convergences gaul­listes au sein du Pôle Carolingien franco-allemand, entité fon­da­men­tale, polaire, suprahistorique de la fédération impériale grand-conti­nen­tale européenne à venir. Car c'est bien là que le bat blesse, et tout est là. Indiscutablement. Et c'est aussi ce qui doit dicter notre con­duite, l'ensemble de nos initiatives contre-stratégiques, les buts de la totalité de notre propre ligne contre-offensive immédiate ou plus lointaine.

 

Un même processus d'émasculation sournoise

 

Dans un certain sens, il est aussi extrêmement révélateur que, géo­politiquement, la Deutsche Welle, a décidé d'interrompre ses activités en direction, précisément, du Japon, de la France, de l'Europe de l'Est danubienne et de l'Amérique latine, autrement dit dans les quatre directions fondamentales de l'offensive politico-stratégique impériale de la Nouvelle Allemagne agissant, en étroite relation avec la France, à la pointe la plus avancée de l'Europe grand-continentale. Or l'action de freinage en profondeur, de sabotage et d'empêchement que la centrale subversive inidentifiable actuellement présente et a­gissante au cœur du pouvoir social-démocrate en place en Alle­magne s'étend aussi à d'autres secteurs fondamentaux des struc­tu­res politiques intérieures de celles-ci, et notamment à l'ensemble des ser­vices spéciaux et de renseignement politico-militaire, dont un pro­fond travail de démantèlement est actuellement en cours. Sans parler du train accéléré des réformes politico-sociales, de niveau consti­tu­tion­nel, qui visent à complètement renverser les structures de base de la société, de la culture, de la civilisation traditionnelle allemandes, train de réformes visant en premier lieu la nouvelle politique de l'im­mi­gration qui prépare des lendemains de désastre pour la nation alle­man­de et partant pour l'Europe concernée dans son ensemble (situa­tion, d'ailleurs, tout à fait identique à ce qui se passe actuellement en France, en Grande-Bretagne, en Italie, etc.).

 

Or il se fait en même temps que, d'une manière que l'on doit tenir pour fort significative, le même processus d'émasculation sournoise, dissimulée, des services spéciaux de renseignement politico-militaire est en train de découvrir actuellement ses cartes en France aussi, où un mouvement en faveur d'un “contrôle démocratique” de ceux-ci se met séditieusement en place, au moment même où des parle­men­taires socialistes en mission prétendent déjà que ces services se­raient devenus “obsolètes”. La procédure du démantèlement de fait se trouve donc en voie d'installation, et ce qui sera ainsi défait sera très difficile à refaire, voire impossible et, de toutes les façons, trop tard.

 

Défaire l'armature des structures intérieures de la France

 

Cependant, dans un article capital qu'il vient de publier, sous le titre de «Le Parlement et les services secrets», dans Le Monde en date du 29 décembre 1999, l'ancien ministre de la coopération Michel Roussin, qui avait été, aussi, chef de cabinet du Général Alexandre de Marenches à la direction centrale du SDECE, prend formellement le contre-pied de ces initiatives négatives, révisionnistes, à l'égard des services spéciaux de renseignement politico-militaire de la France, en concluant: «La divulgation des actions conduites et de l'identité des acteurs serait le moyen idéal pour neutraliser défi­niti­ve­ment les services secrets». Or c'est bien neutraliser définitivement les services secrets que visent les actuelles manigances de ceux qui s'utilisent à défaire l'armature des structures intérieures de l'intelligence politico-militaires de la France, et cela dans un but de sub­version au service du vaste dessein que l'on sait d'as­sujet­tissement, d'aliénation et de destitution finale de la Grande Europe en voie d'émergence révolutionnaire. Car c'est en bloquant l'Allemagne, en neutralisant la France, que la conspiration mondia­liste compte abattre, empêcher d'accéder à une existence politico-histo­rique pro­pre la Grande Europe qui s'oppose à ses projets de domination pla­nétaire finale.

 

Dans cet état de choses catastrophique, la stratégie de barrage qu'eus­sent pu contre-opposer, en Allemagne, ne fût-ce que pro­visoirement et pour le principe, les forces encore debout de la démocratie chrétienne, se trouve neutralisée par le fait que celles-ci ont été complètement retournées, souterrainement gagnées à une politique d'alignement, voire de surenchère “démocratique” face aux positions fondamentalement subversives de la social-démocratie en place. Ainsi que cela s'est laissé assez inconcevablement surprendre à travers la trahison plénière de l'actuel président de la CDU, Wolfgang Schäuble, et de la secrétaire générale de celle-ci, Angela Merkel, qui, loin de se retrancher derrière les positions de l'ancien chancelier Helmut Kohl, se sont aussitôt rangés du côté de la conspiration abjecte et criminelle montée, par l'ennemi intérieur, contre celui-ci. Conspiration abjecte moralement, et criminelle du point de vue  —qui seul compte pour nous autres—  des intérêts de l'Allemagne et de l'ensemble de l'Europe face à l'encerclement de plus en plus serré auquel nous nous trouvons soumis de la part de la stratégie mondialiste actuellement à son point paroxystique, auquel ne saurait plus succéder que la guerre politique ouverte, à son niveau planétaire final, et la défection de l'un des deux camps en présence.

 

D'ailleurs, partout en Europe, le même phénomène apparaît à la lu­mière du jour: la social-démocratie au pouvoir au niveau européen a réussi à complètement retourner, à forcer à s'aligner sur ses propres positions tous les partis de la droite démocratique. Et cette situation se vérifiant d'une manière particulièrement dramatique en France aussi, où le parti gaulliste  —ou soi-disant tel, le RPR—  n'est plus qu'une sorte de formation d'appoint du régime socialiste en place. L'étau semble s'être définitivement refermé sur nous.

 

L'Europe en est venue à se faire la guerre à elle-même

 

Que la social-démocratie partout au pouvoir en Europe se fût très formellement alignée sur les positions fondamentalement anti-européennes de la conspiration mondialiste en pleine montée, et que cet alignement ait pu aller jusqu'à la situation de limite, suprêmement paradoxale, où l'Europe en fût venue  —ainsi qu'on l'a déjà dit—  à se faire la guerre à elle-même, dans le Sud-Est du continent, lors de l'intervention politico-militaire de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, par l'intermédiaire de l'OTAN, contre la Serbie, cela pourrait éventuellement aller de soi, parce que c'est précisément dans les termes mêmes de ce dessein que les services spéciaux politiques des Etats-Unis se sont utilisés à faire que la social-démocratie en vienne à s'emparer du pouvoir partout en Europe. Mais ce qui, par contre, apparaît comme tout à fait inconcevable, c'est que les formations politiques de la droite nationale européenne aient pu suivre, elles aussi, et sans aucune exception, les exigences de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis dans ses actions politico-militaires contre l'Europe. A l'heure présente, un assez hallucinant renversement intérieur de la situation fait que ce sont les puissances européennes en état de guerre politique totale avec la conspiration mondialiste de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis qui s'empressent  —qu'elles fussent de gauche ou de droite—  à se ranger du côté de l'attaquant, à assumer inconditionnellement les positions anti-européennes de celui-ci, parfois sous le prétexte aber­rant de l'“ingérence humanitaire”, parfois sous celui du “rétablis­sement de la démocratie”, ce qui est un comble quand on sait que ce “rétablissement” va contre la volonté clairement exprimée par les na­tions impliquées de force dans ces manigances éhontées de la terreur démocratique en action.

 

C'est tout l'ensemble de l'appareil politique démocratique européen qui, consciemment ou inconsciemment, participe actuellement à une entreprise de haute trahison politique continentale, en livrant à la conspiration mondialiste anti-européenne la totalité de ses propres positions politico-stratégiques les plus décisives.

 

Aussi la légitimité du pouvoir politique européen n'appartient-elle plus, désormais, qu'aux seules forces national-révolutionnaires grand-eu­ropéennes en état d'opposition inconditionnelle, totale, face aux régimes de la trahison social-démocrate actuellement au pouvoir à l'intérieur de l'espace politique européen (à l'exception, toutefois, de la Russie et de la Serbie).

 

La conspiration mondialiste en est actuellement à son paroxysme

 

Une ligne de rupture intime abyssale parcourt donc, de bout en bout, le Grand Continent eurasiatique, du Portugal au Japon: si la totalité du pouvoir politique européen actuellement en place est en réalité tout à fait le contraire de ce qu'il aurait dû être, irrémédiablement assujetti aux positions opérationnelles de la conspiration mondialiste de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis et de ce qui se tient occultement derrière celle-ci, face au renversement suprêmement subversif d'une situation politique d'aliénation intégrale, se tiennent, e l'autre côté de la ligne de rupture décisive, les forces nationales révolutionnaires grand-européennes mobilisées par leur double mis­sion de résistance et de contre-offensive finale. Lesquelles, dans une situation de profonde clandestinité du moment, sont déjà en train de se battre pour gagner les positions de départ de la contre-offensive qui, à terme, devra déloger  —sans doute dans les termes d'une sor­te de guerre civile grand-continentale—  les forces en place de l'alié­nation anti-européenne d'une Europe aveuglément, passagèrement prisonnière de la conspiration mondialiste actuelle­ment à son paro­xysme. Cette ligne de rupture abyssale qui parcourt à présent le Grand Continent, séparant le pouvoir en place de la haute trahison anti-européenne du pouvoir émergeant des puissances du renouveau révolutionnaire grand-européen, c'est aussi la ligne de la grande libé­ration continentale à venir, la ligne de la reprise impériale finale de la plus Grande Europe à venir. La ligne de la prédestination secrète de celle-ci et de la nouvelle histoire du monde dont elle est porteuse révolutionnairement.

 

Ainsi qu'un coup de foudre éclairant la nuit noire fait apparaître ce qui se tient caché dans les ténèbres, l'intervention politico-militaire de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis dans le Sud-Est du con­tinent européen, en Serbie, a brusquement dévoilé le secret en action de la conspiration mondialiste anti-européenne, ses buts de guerre cachés et son “grand dessein” de l'asservissement final de l'Europe.

 

Que l'on veuille ou que l'on ne veuille pas le reconnaître, la Grande Europe se trouve aujourd'hui en état de guerre politique totale avec la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, dont les instances opé­ratives de terrain essayent par tous les moyens d'affaiblir, de neutraliser, de destituer les puissances européennes fondationnelles, constitutives, de la Grande Europe continentale, impériale, eurasia­tique à venir: c'est dans cette dialectique subversivement opérative que s'inscrit donc l'actuelle tentative de liquidation politique de l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl et de son grand œuvre de libération européenne anti-communiste, de remettre en cause ce qui avait déjà été fait. Seulement, ainsi que le déclarait Arnold Vaatz, membre du présidium de la CDU, comment pourrait-on igno­rer, effacer, combien l'ancien Chancelier Helmut Kohl a marqué de façon décisive l'ordre de l'Europe de l'après-guerre?

 

Nous sommes la minorité agissante alternative

 

Bas les masques, donc. Nous savons qui est qui. Aujourd'hui, l'ennemi de tout ce que nous sommes, nous ne savons que trop bien qui il est. Et nous-mêmes, qui sommes-nous? Le concept de puissance nationale révolutionnaire grand-continentale, par lequel nous nous définissons, ne se doit-il pas d'être élucidé? Dans l'état actuel des choses, les puissances nationales révolutionnaires représentent avant tout un certain état de conscience quant à leur propre identité suprahistorique, et c'est précisément cette prise de conscience suprahistorique agissante qui constitue l'acte révolutionnaire fondationnel, l'acte de rupture, de détachement et d'élévation abrupte par lequel celles-ci se posent, en le niant, face à l'état de désastre apparemment irrémédiable d'une histoire mondiale arrivée à sa fin, achevée.

 

Ainsi, c'est dans les souterrains ontologiques d'une clandestinité po­liti­co-historique dangereuse et héroïque, éveillée, secrètement sur­activée par le feu dévorant de cette prise de conscience libératrice, que les groupes d'action spéciale constituant l'actuelle puissance na­tionale révolutionnaire grand-continentale élevent leur barrage d'arrêt, établissent la ligne de front de la résistance impériale européenne anti-mondialiste et préparent la future grande contre-offensive de l'éveil de l'être européen contre les ténèbres rampantes du non-être mondialiste.

 

La conscience nationale révolutionnaire grande européenne, c'est la dernière chance de liberté d'un monde et d'une histoire en train d'être happées par le tourbillon de la puissance des ténèbres, de l'indiffé­ren­ciation et de la régression au chaos antérieur.

 

Nous sommes une communauté de rappel abyssal de notre propre immémoire retrouvée au feu du combat: c'est à l'avant-garde de la plus grande histoire en marche que s'exerce le pouvoir de décision propre des minorités agissantes.

 

En tant que minorité agissante, nous représentons la marge de rup­ture ontologique totale de l'histoire en marche, la garantie d'un nou­veau recommencement révolutionnaire de l'être actuellement en état de déréliction.

 

Jean PARVULESCO.

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mercredi, 18 avril 2007

J. Parvulesco : Poutine et l'Eurasie

Jean Parvulesco
VLADIMIR POUTINE ET L’EURASIE
Préface

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En ces tumultueux débuts de l’année 2004, des événements absolument décisifs se manifestent, avec force, à l'abri de leurs propres dissimulations à l'oeuvre, qui sembleraient chargées d'en obturer, d'en atténuer la véritable importance, le caractère certain d'une mise en convergence tragique, engagée dans la direction d'un reversement final des temps et du sens actuel de l'histoire du monde à sa fin. Car il est désormais chose parfaitement acquise qu'à présent nous allons inéluctablement vers «la fin d'un monde», expression empruntée à René Guénon.
   Bien sûr, les actuelles gesticulations paranoïaques de ce que Bill Clinton avait appelé la «Superpuissance Planétaire des Etats-Unis», engagée comme celle-ci se trouve dans son incroyable entreprise d'ingérence - dans les termes d'un conflit armé de dimensions, d'implications planétaires - au Moyen-Orient, sous le prétexte d'une mise au pas définitive de l'Irak, et de la liquidation du régime national-révolutionnaire de Saddam Hussein hier encore au pouvoir à Bagdad, captivent pour le moment tout l'horizon de l'actualité en cours, mobilisent exclusivement notre attention (à très grand tort d'ailleurs, ainsi qu'on s'en apercevra au cours du bref texte présent, qui est aussi autre chose qu'une simple préface).
   Tentative d'ingérence des Etats-Unis au Moyen-Orient qui n'est de toutes les façons que la reprise, la répétition, à un niveau autrement supérieur, de leur précédente entreprise d'ingérence directe dans l'ancienne Yougoslavie - en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine, en Serbie même - ayant finalement abouti à la mainmise politico-stratégique totale des Etats-Unis sur l'ensemble du Sud-Est du continent européen, avec l'Albanie comme base de contrôle et de manoeuvre arrière.
   Cependant, contrairement à certaines apparences fallacieuses, le véritable centre de gravité de l'actuelle situation politique planétaire ne se trouve pas au Moyen-Orient, et ne concerne que d'une manière toute relative les séquelles de l'offensive des Etats-Unis contre l'Irak, et cela même en ce qui concerne les raisons occultes et même plus qu'occultes de cet assaut aux buts avoués de dévastation totale. Le véritable centre de gravité de l'actuelle politique planétaire dans son ensemble, se trouve, en réalité, en Europe, et concerne les actuels efforts d'intégration impériale européenne autour du Pôle Carolingien franco-allemand et des relations ultérieures que celui-ci entend entamer d'urgence, et approfondir en termes de destin - dans les termes mêmes du «plus grand destin», historique et suprahistorique - avec la «Nouvelle Russie» de Vladimir Poutine : en réalité, c'est le projet encore relativement confidentiel, en cours de réalisation, de l'axe transcontinental Paris-Berlin-Moscou qui marque l'avancée réellement décisive des changements révolutionnaires actuels à l'échelle européenne grand-continentale de dimension et de prédestination impériale eurasiatique.
   Cependant l’actuelle grande politique européenne est - et ne saurait absolument pas ne pas l'être - une politique fondamentalement conspirative. Il ne faut surtout pas avoir peur des mots. Une politique fondamentalement conspirative parce que tout l’ensemble de ses options opératives majeures se passe dans l'ombre, essentiellement dans l'ombre, protégé par des dispositifs spéciaux de diversion stratégique et de désinformation sous contrôle, visant non pas tellement à détourner l'attention des Etats-Unis sur ce qui est en train de se passer à l’heure présente en Europe - rien ne saurait vraiment rester caché devant la surveillance permanente des services de renseignements politico-stratégiques de Washington - mais pour que, dans la mesure du possible, les apparences immédiates de la marche des choses en cours s'en trouvent maintenues en marge, désubstantialisées, déportées loin de la véritable réalité, de la portée décisive du processus de l'intégration impériale européenne en cours. Une fausse réalité de rechange remplace en permanence la véritable réalité en action, le devenir politique dans ses dimensions immédiatement révolutionnaires, fausse réalité dont il faut savoir qu'elle se trouve émasculée à dessein, subversivement poussée en avant pour qu'elle fasse diversion, dédramatise, désarme les alertes par trop proches du dessous des choses. De manière à ce que la réalité révolutionnaire impériale européenne ne risque pas de passer pour une provocation abrupte à l'égard de la «ligne générale» des intérêts vitaux des Etats-Unis ; et aussi pour que ceux-ci ne parviennent quand même pas à tout saisir du processus d'intégration impériale européenne grand-continentale qui, souterrainement, se poursuit d'une manière inéluctable. Qui va de l'avant, malgré les empêchements de la stratégie négative américaine engagée à contrer, dans l'ombre, la succession des grandes opérations politiques planifiées conjointement par Paris, Berlin, Moscou et, aussi, par New Delhi et Tokyo, en vue d'un seul et même objectif politico-stratégique final, qui est celui de l'affirmation impériale de la plus Grande Europe continentale de dimensions «euroasiatiques», de l'affirmation révolutionnaire du grand «Empire Eurasiatique de la Fin» .
   Même si Jacques Chirac a quand même cru devoir parler, en cette occurrence, d'un «Pacte Refondateur» du traité franco-allemand de Gaulle-Adenauer de 1963, les célébrations officielles de celui-ci, qui ont eu lieu à Versailles à la fin janvier 2003, n'ont pourtant pas laissé surprendre ce qui se cachait derrière : à savoir, la mise en branle du processus souterrain d'intégration politique de la France et de l'Allemagne, de manière à ce que, à terme, on arrive à ce que Alexandre Douguine appelait, dans un éditorial retentissant, depuis Moscou, l’ «Empire Franco-Allemand». «Vive l'Empire Franco-Allemand» avait-il intitulé son éditorial véritablement révolutionnaire, aussi décisif que visionnaire, et qui restera comme tel dans l'histoire de la plus Grande Europe à venir.
   Car il s'agit d'un «Empire Franco-Allemand» qui doit constituer le pôle historiquement fondationnel de l' «Imperium Ultimum» grand-continental eurasiatique, son «Pole Ouest» , l’autre pôle, le «Pôle Est» devant être constitué par la Russie et, derrière la Russie, par l’Inde et le Japon : quinze jours après la reconnaissance formelle, à Versailles, du «Pacte Refondateur» franco-allemand, le Président Vladimir Poutine se rendait en visite officielle d'Etat à Paris, alors que le premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, se rendait, au même moment, à New Delhi, où il poursuivait des entretiens politico-stratégiques confidentiels avec le Premier ministre indien, Adel Bihari Vajpayee. Et l'on serait peut-être en droit de considérer que les entretiens à New Delhi de Jean-Pierre Raffarin avec Atal Bihari Vajpayee avaient été préparés lors de la récente visite officielle de plusieurs jours à Paris du Vice-Premier ministre indien, L. K. Advani, représentant, au sein du gouvernement de l'Union Indienne, de l'aile dure, révolutionnaire, du parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP). Pour ceux qui savent, l'histoire, la «grande histoire», tout en faisant semblant de se passer au grand jour, ne développe jamais la tragique spirale de sa marche que dans les coulisses, dans l'ombre profonde de derrière ce que l'on laisse apercevoir à ceux qui «n'en sont pas».
   De toutes les façons, une chose est absolument certaine : ce qui à présent se trouve ainsi mis en marche, désormais ne s'arrêtera plus. Dans le secret, ou pas.
   Le moment est donc venu, néanmoins, pour que l'on ne dissimule plus la réalité encore voilée d'une situation de fait sans issue autre que celle d'une conflagration planétaire totale : si la plus Grande Europe continentale, «eurasiatique», est faite, qui, aujourd'hui, conspirativement, est très précisément en train d'être faite, les Etats-Unis s'en retrouveraient relégués, de par cela même, dans la situation d'une puissance de deuxième, voire même de troisième rang. Il apparaît donc comme tout à fait évident que le but politico-stratégique planétaire suprême des Etats-Unis ne saurait être que celui de s'opposer par tous les moyens à l'avênement de l’ «Empire Européen» grand-continental de la fin. Et réellement par tous les moyens, y inclus celui d'une guerre préventive - d'une guerre nucléaire-éclair - des Etats-Unis contre l'Empire Européen. C'est ce que les responsables politiques européens, ceux qui détiennent entre leurs mains les futures destinées de la plus Grande Europe, se doivent d'avoir en permanence à l'esprit. Car c'est bien là le dernier mot, la pierre d'achoppement et la suprême épreuve. L'épreuve du feu.
   On atteint là à une situation de rupture permanente. Et c'est précisément ce qui, dans ce contexte de «limite ultime», instable, essentiellement équivoque et tragique, expliquera les conditions conspiratives dans lequelles le processus impérial européen grand-continental se trouve actuellement entamé et poursuivi derrière la façade des apparences désinformatives et engagées dans la dialectique agissante d'une stratégie de diversion permanente, façade qui est celle de la situation visible des choses que l'on s'efforce de maintenir, à dessein, sous un jour singulièrement décevant, comme piétinant indéfiniment sur place, perdue d’indécision et de faiblesse, dépourvue de toute chance d’«arriver à son but» . Désinformer, donc.
   Alors que la situation invisible se trouve être tout le contraire de celle que montrent ses apparences stratégiquement trafiquées, dissimulantes, le projet - par exemple - de l'axe Paris-Berlin-Moscou étant, à l'heure présente, pratiquement en état d'aboutir. Or l'axe Paris-Berlin-Moscou représente notre bataille décisive.
   Car, pour un certain temps encore, la grande politique européenne continentale devra donc être conduite comme une politique à deux identités, à deux niveaux antagonistes de visibilité, une politique essentiellement conspirative, une politique à la fois visible et invisible. Une fausse politique visible, et une réalité révolutionnaire en action, invisible.
   Et c'est bien ici que va se laisser surprendre - ainsi que je n'ai pas cessé de le dire moi-même, depuis longtemps déjà - l'extraordinaire importance révolutionnaire directe des chaînes activistes - et depuis quelque temps, suractivées - européennes grand-continentales constituées par les «groupes géopolitiques», dont la mission avait été - et l'est toujours - celle de veiller au développement ininterrompu d'une certaine prise de conscience impériale géopolitique national-révolutionnaire au sein des pays de la plus Grande Europe, mouvance agissant, déjà, au-delà des clivages nationaux, dans une perspective de plus en plus impériale, mouvance décisive, mouvance porteuse de la «grande histoire» dans sa marche souterraine.
   Ainsi, dans le présent ouvrage, qui est un livre singulièrement dangereux, à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, je n'ai moi-même rien fait d'autre que de témoigner en continuité de la marche en avant, des développements conséquents d'une certaine conscience impériale révolutionnaire grand-européenne. Etape par étape. En accompagnant ainsi son propre cours, et le plus souvent en le devançant, et de beaucoup : ce n'est pas un travail analytique suivi que j'ai entrepris de faire là, mais un travail fondamentalement visionnaire, dont l'horizon propre se situait dans l'histoire de l'au-delà de la fin de l'histoire.
   Le premier article repris dans le présent ouvrage, intitulé La doctrine géopolitique de l'URSS et le «Projet Océanique Fondamental» de l'amiral G.S. Gorchkov, était paru en février 1977, et le dernier, intitulé Vladimir Poutine dans la perspective eschatologique de la «Troisième Rome» . L' «homme du Kremlin, l'homme des batailles finales, en février 2003. De l'un à l'autre, le processus de la naissance et des développements révolutionnaires de l'actuelle conscience politique grand-continentale européenne s'y trouve suivi à la trace sur un quart de siècle et plus : chaque chapitre de ce livre marque une étape ascendante de la nouvelle conscience révolutionnaire supra-nationale de visée impériale, secrètement eschatologique, dont ce livre se situe en avant-garde.
   Et cela très précisément à mesure que l’évolution des événements visibles et invisibles de l'histoire mondiale en cours se trouvait elle-même de plus en plus engagée dans une dialectique de convergence impériale, suivant l'émergence progressive du concept d'un nouveau «grand destin» révolutionnaire final devant intégrer I'ensemble géopolitique de ce que nous appelons l’ «Empire Eurasiatique de la Fin» .
   Or, dans les faits, ce concept agissant d'un nouveau «grand destin» impérial européen répondait lui-même à l'émergence prévue de la «Nouvelle Russie» dans le cours de l'actuelle histoire européenne du monde : une «nouvelle Russie» considérée, donc, comme l'agent révolutionnaire prédestiné des changements d'ordre abyssal qui allaient devoir s'y produire à terme. L'appel de l'histoire, retentissant depuis les profondeurs, l'a emporté sur le sommeil dogmatique de la Russie empêchée d'être. Et la «Nouvelle Russie» elle-même apparaissant - mais n'est-ce pas plutot réapparaissant qu'il faudrait dire - dans le cours de l'histoire actuelle à travers l'avènement providentiel de l’ «homme prédestiné», du «concept absolu» Vladimir Poutine, incarnant la «Nouvelle Russie» et tout ce que signifie celle-ci par rapport aux changements immenses déjà en cours où à venir dans l'histoire du monde happée par le vertige de sa propre destination finale.
   Ainsi l'ensemble de textes constituant le présent ouvrage représente-il le cheminement intérieur de la spirale d'une prise de conscience géopolitique impériale grand-continentale qui devait - d'avance, et très nécessairement - aboutir aux conclusions finales qui sont actuellement, ici, les siennes. Et, comme tel, le présent ouvrage se doit d'être reconnu comme un livre de combat total, montrant quels sont les chemins actuels de toute prise de conscience géopolitique impériale grand-continentale. En même temps, au-delà des chemins de l'évolution intime d'une certaine conscience géopolitique finale, on pourra y trouver le secret agissant, le secret vivant de l'expérience spirituelle de pointe, qui est celle de l'illumination dialectique s'attachant à l'apparition de cette conscience même, expérience spirituelle de pointe que l'on peut tenir pour une libération, pour une délivrance, pour une prise de pouvoir secrète.
   La grande géopolitique, la «géopolitique transcendantale» est, en effet, une mystique révolutionnaire en action, qui doit aboutir au pouvoir absolu de la conscience sur la politique et, au-delà de la politique, sur la «grande histoire» elle-même, parce que la conscience géopolitique finale s'identifie, à présent, à la marche de la «grande histoire» vers sa conclusion impériale ultime, eschatologique, conclusion qui se situe dans l'histoire d'au-delà de la fin de l'histoire.
   «Maintenant, d’autres temps viennent». Dans la perspective déjà entrouverte devant nous de cette histoire d’au-delà de la fin de l’histoire, l’échelle de l’importance des problèmes politico-historiques change totalement. Là, le double objectif de limite ultime de la « Nouvelle Russie» apparaît comme étant celui de la libération de Constantinople et de la délivrance de la Sainte-Sophie, ainsi que celui de l'établissement d'une relation fondationnelle à la fois nouvelle et extraordinairement ancienne avec l'Inde et, derrière l'Inde, avec le Thibet, la Corée et le Japon. «La Russie, dit Alexandre Douguine, est le pont de l’Europe vers l'Inde».
   A son cousin Nicolas II, qu'il appelait l' «Empereur du Pacifique», Guillaume II n'écrivait-il pas que l'appartenance de la Corée à la sphère d'influence directe de la Russie constituait un fait d'évidence, incontestable ? Nicolas II n'était-il pas ardemment obsédé par l'intervention en profondeur, par la présence effective de la Russie au Thibet et en Inde ? N'y avait-il pas entrepris, suivant les conseils de Badmaieff, des grandes opérations secrètes en direction du Thibet et de l'Inde ? De son côté, Vladimir Poutine, en épousant mystiquement la cause abyssale de la Russie totale, en veillant personnellement sur le régime de la canonisation pravoslavnique de la Famille Impériale bestialement massacrée par le communisme soviétique, n'avait-il pas fait sien l'ensemble des missions eschatologiques de la «Sainte Russie» ? N'a-t-il pas fait participer directement l'Eglise Orthodoxe à la gérance de la grande politique actuelle de la Russie, en réintroduisant, ainsi, le sacré dans la marche de la Russie vers son destin renouvelé, vers ses grandes missions suprahistoriques à venir ? Ne confesse-t-il pas, ouvertement, sa propre foi chrétienne, le feu de la foi qui n'a pas cessé de l'habiter depuis son enfance, ravivé par sa visite à Jérusalem ? N'a-t-il pas des liens occultes, mais suivis, avec Rome ?
   Ainsi les actuelles retrouvailles nuptiales de la Russie et de l'Europe vont-elles devoir imposer le retour du sacré vivant au sein de la communauté impériale grand-continentale. Ce qui, du coup, va déplacer à nouveau, et définitivement, le centre de gravité spirituel du «Grand Continent», depuis les positions matérialistes de la conspiration trotskiste soutenant les social-démocraties - finalement chassées du pouvoir, partout en Europe - jusqu'à l'horizon d'une histoire encore une fois ouverte à l'intervention - aux interventions - du surnaturel. Ainsi s'annonce l'avènement des temps ensoleillés d'un nouveau grand retour révolutionnaire à l'être, et l'abandon salvateur des dominations subversives du non-être. Vladimir Poutine et l' «Empire Eurasiatique», c'est l'être et le retour de l'être. L'ensoleillement au-delà de la fin. Ce jour viendra.
   Mais il faudrait peut-être que l'on revienne sur un certain point. En effet, on n'a pas manqué de me reprocher assez vivement le fait d'avoir produit, dans le présent livre, une longue série d'articles se suivant dans le temps, sur des années, plutôt que d'en présenter quelque chose comme la synthèse finale de la matière proposée par l’ensemble de ceux-ci ; leur intégration, donc, dans un ouvrage qui en eût livré une image unitaire, concentrée, globale. Un livre de synthèse plutôt que cette longue succession d’articles. Mais ç’eut été, alors, procéder d’une manière tout à fait opposée à ce que je voulais vraiment faire ressortir de mon approche du sujet traité, à savoir l'avènement à l'ordre du jour du concept à la fois politico-historique et suprahistorique, «transcendantal», de l' «Empire Eurasiatique de la fin» et des relations prédestinées de celui-ci avec le président Vladimir Poutine. La montée d'une pensée géopolitique saisie dans son propre devenir.
   Car, si, en dernière analyse, la géopolitique est une gnose, ainsi que, désormais, nous sommes déjà quelques-uns à en être profondément persuadés, ce qui importerait alors ce serait de pouvoir révéler aussi le processus même de la naissance gnostique, de l'avènement au jour de la conscience géopolitique finale, accomplie. Surprendre, donc, le processus initiatique de la conscience géopolitique en train de s'élever d'elle-même à l'occident suprême de sa propre identité finale, définitive. En fait, si la naissance à elle-même de la conscience géopolitique ultime reproduit l'héroïque montée de la spirale initiatique vers ce qui l'attire dans les hauteurs, il est certain que cette montée elle-même se doit d'être montrée, ici, au moins autant que la prise de conscience ultime à laquelle celle-ci entend finalement aboutir. Non seulement son aboutissement, mais son cheminement aussi.
   Or, surprendre le processus de la montée initiatique en marche vers son accomplissement ultime - le parcours géopolitique ultime, en l'occurrence, de celle-ci vers le concept de l’«Empire Eurasiatique de la Fin» - n'est en réalité pas autre chose que suivre son cheminement à travers la série d'articles dont la succession aura constitué, dans le temps, cette montée même : il y a là l'explication entière du choix de la structure d'exposition que j'ai cru devoir imposer au présent ouvrage. Une simple suite d'articles ? Peut-être. Mais, au-delà de cela, il y a, aussi, autre chose. Une suite d'articles, embrasée par le feu d'une «conscience ultime».
   L'aura-t-on compris ? C'est le témoignage vécu concernant l'expérience en marche d'une conscience géopolitique en train de s'accomplir qui constitue lui-même cette conscience, dont l'accomplissement va pourtant au-delà de l'expérience qui l'aura véhiculé, parce qu'il en est lui-même l'assomption conceptuelle et, au-delà de celle-ci, ce qui doit finir par le porter à l'action révolutionnaire immédiate, à l' «action directe».
   Et la conclusion de tout cela va donc apparaître, je crois, comme de par elle-même : tel qu'il est, le présent ouvrage n'a pas d'autre ambition que celle qui entend en faire l'outil contre-stratégique décisif d'un combat total, du combat impérial final des nôtres.
   Le vécu révolutionnaire secret de la géopolitique fonde en devançant le devenir de la plus grande histoire en cours, son ministère occulte n'est pas du tout, ainsi qu'on pourrait le croire, celui d'accompagner en tentant d'expliquer la marche en avant de l'histoire : au contraire, c'est la géopolitique en tant qu'expérience gnostique abyssale de l'histoire qui en pose les buts ultimes, et tend en avant les ultimes raisons eschatologiques en action.
   La grille successionnelle des articles de combat politico-révolutionnaires de pointe, caillebotis mobilisé à l'oeuvre jour après jour, qui constitue la substance même du présent ouvrage, est là pour témoigner, sur un quart de siècle, du fait que la conscience géopolitique d'avant-garde n'a pas fini de précéder le devenir révolutionnaire de l'histoire en cours ; que, en fait, l'histoire en marche ne cesse de suivre l'émergence visionnaire d'une certaine conscience géopolitique, dont, finalement, les fondations occultes se révélent ainsi comme étant d'une nature providentielle. C'est précisément ce que, dans la correspondance intérieure, hautement confidentielle, de la Société de Jésus, on appelait, au XVIIIème siècle, le «dessein secret de l'Empereur» . Non pas de l'Empereur de Vienne, mais de l' «Empereur des cieux» . Or là, tout est dit.
   L'action géopolitique participe donc d'une double nature qui lui est propre : elle véhicule l'inspiration providentielle directe de l'histoire, de la plus grande histoire, et conduit ainsi, en même temps, secrètement, les développements politico-historiques de l'histoire dans sa marche en avant immédiate.
   Aussi, dans un certain sens, c'est bien la somme en mouvement des articles circonstanciels rassemblés dans le présent ouvrage qui aura fait l'histoire du monde actuellement en marche et déjà si proche de sa fin ; et cela qu'on le sache ou pas.
   Autant de pas en avant vers la prise de conscience révolutionnaire devant mener à la constitution de la «Forteresse Grand-Européenne» appelée à faire face à l'encerclement politico-militaire en cours d'installation par les Etats-Unis engagés dans leur politique d'emprise planétaire finale, «Forteresse Grand-Européenne» prévue, aussi, pour déstabiliser, pour neutraliser les nouvelles directions politico-historiques d'un monde qui approche, subversivement, et d'une manière de plus en plus accélérée, de la «crise planétaire finale» envisagée par les desseins secrets de l' «Anti-Empire» actuellement déjà en place à Washington. «Forteresse Grand Européenne» dont le centre de gravité contre-stratégique planétaire se trouve souterrainement mobilisé par la «Nouvelle Russie» de Vladimir Poutine, dont la prédestination impériale et eschatologique finale changera bientôt la face du monde et de l'histoire. En effet, on peut le prédire tout changera, et définitivement.

Jean Parvulesco

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vendredi, 09 mars 2007

Géopolitique d'une conjoncture planétaire finale

Jean PARVULESCO:

Géopolitique d'une conjoncture planétaire finale

L¹Inde prétend depuis longtemps déjà à l¹hégémonie politique totale dans l¹Asie du Sud
Jiang Zemin, Président de la Chine

Avec les cinq essais nucléaires que le Pakistan vient d¹effectuer, dans le désert du Beloutchistan, en réponse aux cinq essais nucléaires de l¹Inde, l¹Asie du Sud-est bascule abruptement dans la " grande histoire " : l¹existence politico-historique planétaire des nations ne se définit plus, désormais, que par leur qualification au niveau de la dissuasion nucléaire métastratégique. Jusqu¹à présent, la seule puissance nucléaire asiatique était la Chine, et c¹est par opposition à la Chine qu¹il faut tenter d¹estimer maintenant l¹importance de l¹émergence métastratégique continentale de l¹Inde et non, comme on aurait tendance à le faire, par rapport au Pakistan. La confrontation nucléaire continentale est implicitement devenue, à l¹heure actuelle, celle de l¹Inde et de la Chine, le Pakistan n¹y jouant  ?malgré ses prétentions et ses efforts?  qu¹un rôle de diversion supplétive, de renforcement  ?en principe?  du camp anti-indien de la Chine, auquel on pourrait éventuellement adjoindre, par la suite, la Corée du Nord.

En effet, la géopolitique totale du Grand Continent eurasiatique, géopolitique révolutionnaire d¹avant-garde, qui pose le concept impérial final de l¹intégration de l¹Europe de l¹Ouest, de l¹Europe de l¹Est et de la Russie, de la Grande Sibérie, de l¹Inde et du Japon, dans le camp d¹une même prédestination métahistorique originelle, exclut formellement la Chine de la définition active de l¹unité grand-continental eurasiatique. C¹est même en quelque sorte contre la Chine que se constitue, aujourd¹hui, l¹unité en marche du Grand Continent, que celle-ci viendra polariser négativement. Ce qui fait que, face à la Chine, l¹Inde se trouve soutenue par le potentiel métastratégique continental de la Russie et de la France et même, en principe, par celui de la Grande-Bretagne aussi. L¹unité grand-continental est une unité dialectique.

D¹autre part, la confrontation nucléaire  sino-indienne dans le Sud-est asiatique implique, pour le Japon, l¹obligation impérieuse, à plus ou moins brève échéance, d¹une décision stratégique inexorable, qui, une fois manifestée, viendra s¹ajouter au camp grand-continental polarisé, dans la région, par l¹Inde. Et cela malgré la psychopathologie nationale japonaise à l¹égard de tout armement nucléaire.

Tout se passe donc comme si l¹histoire eurasiatique immédiatement à venir sera celle de la mise en encerclement nucléaire de la Chine, et des puissances moyennes de sa sphère d¹influence directe dans le Sud-est asiatique, par l¹ensemble des puissances impériales grand-continentales appartenant à la ligne politique de l¹axe Paris-Berlin-Moscou-New Dehli-Tokyo.

L¹attitude certaine des Etats-Unis à l¹égard de cet état de fait se trouve inscrite d¹avance dans les données géopolitiques fondamentales de la situation : car non seulement la confrontation décisive à venir  ?et que l¹on peut même tenir déjà pour actuelle?  entre le Grand Continent et les Etats-Unis correspond aux lignes de force de l¹antagonisme ontologique fondamental entre la " puissance continentale " et la " puissance océanique ", mais il est aussi désormais chose assurée que la construction politique de la plus Grande Europe  ?quels qu¹en fussent les obstacles, les retards, les empêchements que les puissances négatives ¦uvrant dans l¹ombre s¹utilisent à lui oposer, de plus en plus?  viendra à terme pour faire irrépressiblement barrage à la réalisation finale du " grand dessein " hégémonique planétaire des Etats-Unis. L¹entrée en force de la plus Grande Europe dans le jeu dialectique pour l¹emprise impériale planétaire va finir par réduire, on le sait déjà, les Etats-Unis au statut de puissance secondaire.

Force sera-t-il donc aux Etats-Unis de tenter d¹unifier leurs efforts de neutralisation de la Grande Europe avec la volonté de résistance de la Chine face à son encerclement continental. Ce qui va nous mener à une grande alliance Pékin-Washnington, la Chine offrant aux Etats-Unis une tête stratégique majeure à l¹Est du Grand Continent, et les Etats-Unis assurant à la Chine l¹ouverture planétaire de leur puissance impériale grand-océanique.

En même temps, l¹action offensive anti-continentale permanente des Etats-Unis trouve actuellement, à l¹intérieur même de l¹espace géopolitique propre du Grand Continent, un formidable dispositif de réverbération conspirative et révolutionnaire, à savoir celui de l¹Islam fondamentaliste, qui vient s¹ajouter, sur toute la longueur du flanc méridional du Grand Continent, au fait de l¹imposition active de la forteresse géopolitique de la Chine, dont le rayonnement négatif déstabilise et bloque intérieurement le front de l¹aboutissement extrême-oriental du Grand Continent face au Japon.

Le livre récent d¹un haut fonctionnaire français, Alexandre Delvalle, L¹Islamisme et les Etats-Unis, une alliance contre l¹Europe, paru aux éditions l¹Age d¹Homme, à Paris en 1998, dit tout ce qui se doit d¹être dit actuellement sur le problème de l¹utilisation métastratégique offensive de l¹Islam fondamentaliste par les Etat-Unis dans leur combat permanent contre le renouveau européen grand-continental à l¹heure présente en cours d¹affirmation décisive et d¹auto-définition impériale révolutionnaire.

Dans cette conjoncture planétaire finale, la mission particulière de la France  ?ou plutôt du Pôle Carolingien grand-continental politiquement installé par le Général De Gaulle, l¹Axe France-Allemagne?  serait alors celle de la puissance prédestinée à rassembler, à polariser aussi bien idéologiquement que dans les termes d¹une même communauté de destin, l¹ensemble des parties géopolitiques constituantes du Grand Continent eurasiatique face au défi des Etats-Unis et de la Chine, et de l¹utilisation subversive que les Etats-Unis font actuellement de l¹Islam fondamentaliste dans leur bataille à couvert contre l¹Europe.

Le pôle planétaire du Grand Continent eurasiatique, d¹orientation et de choix spirituels, s¹oppose donc, ouvertement, aux positions matérialistes de l¹Axe Washington-Pékin, ainsi qu¹à l¹emprise et aux commandements à la fois manifestes et tout à fait occultes de la mondialisation propagée parl es Etats-Unis qui, sous le déguisement de l¹avancement de leur hégémonie économique planétaire, vise le changement à terme de la civilisation ontologique de l¹être qui est la nôtre, et jusque de la condition humaine elle-même, telle que l¹entendent les conceptions traditionnelles européennes, hindouistes et japonaises, fidèles au mystère de la " Lumière de l¹Etre ".

Situation de laquelle il s¹ensuit également que, face aux actuelles entreprises de pénétration politico-économique des Etats-Unis en Afrique, l¹Europe se doit d¹entamer d¹urgence une contre-intervention offensive en Amérique Latine, qui est géopolitiquement aux Etats-Unis ce que l¹Afrique est à l¹Europe, un continent de dédoublement et de réverbération géopolitique immédiate.

Les positions européennes d¹intervention politico-révolutionnaire profonde sont, à l¹heure actuelle, extrêmement certaines en Argentine et au Chili, les deux pays à partir desquels une entreprise d¹intégration révolutionnaire offensive du continent sud-américain apparaît comme immédiatement envisageable.

Cependant, il se fait que, en dernière analyse, le problème de la prochaine identité planétaire de l¹histoire mondiale se trouve être, à l¹heure présente et dans l¹actuel état des forces en compétition ouverte, le problème de la disponibilité de la France à l¹égard de sa propre prédestination profonde, occulte, abyssale, qui exige qu¹elle prenne sur elle de diriger la marche en avant de l¹intégration méta-historique grand-continentale actuellement en cours, et qu¹elle parvienne à la mener à son terme impérial ultime.

Pour cela, il faudrait qu¹une volonté française nouvelle, inattendue, se lève, aujourd¹hui, en France, pour redresser les disponibilités profondes de la prédestination providentielle la plus secrète de la France, en les mobilisant révolutionnairement, en les polarisant en force dans le sens d¹une reprise offensive totale, d¹un autre recommencement de l¹histoire française de l¹Europe et du Grand Continent eurasiatique dans son ensemble. Autrement dit, qu¹une certaine France secrète prenne soudain  ?et comme miraculeusement?  le dessus sur l¹évidence du désastre de sa propre déchéance actuelle, pour imposer le souffle salvateur d¹une nouvelle remontée de l¹être, afin que " tout rentre à nouveau dans la zone de l¹attention suprême ". Rien d¹autre, en fin de compte, que ce que l¹on attend secrètement depuis toujours, rien d¹autre que l¹avènement au pouvoir politico-historique final d¹une certaine France Secrète.

Le Président chinois Jiang Zemin vient de déclarer que l¹Inde prétend depuis longtemps déjà à l¹hégémonie politique totale dans l¹Asie du Sud. Le Président chinois Jiang Zemin ne se trompe absolument pas. En effet, l¹Inde prétend depuis longtemps déjà à l¹hégémonie politique totale en Asie du Sud, seulement, pas pour son propre compte, mais pour le compte de cette unité impériale grand-continentale dont une certaine France secrète entretient souterrainement la flamme vive, transcendantale.

On sait que la Russie refuse, en fait, tout dialogue politique profond avec la France seule, de même qu¹avec la seule Allemagne, mais, que, par contre, elle se trouve entièrement disposée à poursuivre et à renforcer de plus en plus un dialogue politique décisif avec l¹Axe franco-allemand. Telle est, d¹ailleurs, aussi, l¹attitude de l¹Inde à l¹égard de l¹Europe de l¹Ouest, avec, en plus, l¹exigence confidentielle, pour l¹Inde, d¹adjoindre la Russie à son dialogue grand-continental avec la France et l¹Allemagne.

Le déplacement du centre de gravité critique de l¹actuelle politique grand-continentale depuis l¹Ouest vers l¹Est est aussi une des caractéristiques fondamentales de l¹évolution métastratégique de la situation en cours, dont la signification peut ne pas apparaître comme évidente mais qui n¹en est pas moins décisive pour toute interprétation active de cette nouvelle version du Drang nach Osten.

On sait, en effet, que tout déplacement du centre de gravité politique vers l ?Est implique, annonce et fonde le commencement d¹un nouveau grand cycle historique. L¹écartèlement actuel de la Russie sur les décombres hallucinés de sa propre aventure marxiste révolue avec la fin du millénaire -?lui-même presque déjà révolu?  est également un autre signe majeur, parce qu¹il est certain que la grande destinée à venir de la Nouvelle Russie concernera d¹une manière directe l¹ensemble du devenir politico-historique du Grand Continent eurasiatique, et que, de toutes les façons, la Russie restera, ainsi que le disait Alexandre Douguine, " le pont de l¹Europe en direction de l¹Inde ".

L¹engagement grand-continental du Pôle Carolingien franco-allemand à l¹égard de l¹Inde et du Japon passe donc par la Russie  ?par la Nouvelle Russie?  dont le développement eurasiatique total comprend en son centre le " Heartland " fondamental de Sir Halford J. Mackinder, le " Heartland final et suprême " du Grand Continent.

Aux deux extrémités du Grand Continent eurasiatique, l¹Inde à l¹est et la France à l¹Ouest subissent ensemble l¹attraction prédestinée, la sollicitation géopolitique permanente du Sud, l¹Inde pour l¹Océan Pacifique et la France par rapport à l¹Océan Atlantique. Et plus particulièrement pour la France ne direction de l¹Atlantique Sud, dont l¹appel mobilisera toujours celle-ci vers l¹Amérique latine et vers l¹Antarctique. C¹est dans l¹Antarctique, certains le savent déjà, que va se jouer le plus haut destin, le destin final du Grand Continent eurasiatique. C¹est là un des secrets ultimes de la géopolitique transcendantale, un secret avec lequel il nous faudra désormais compter inexorablement.

Aussi le moment est-il venu pour la France de s¹arracher aux ornières fatidiques de son histoire conventionnelle, pour s¹ouvrir à sa dernière, à sa plus haute prédestination occulte.

Car l¹histoire du monde arrive à présent à un de ses tournants décisifs, un tournant de conclusion et de recommencement qui, avec le début du Troisième Millénaire, marque le retour à ses propres origines antérieures : pour la première fois depuis dix mille ans, les peuples du Grand Continent eurasiatique se retrouvent en état de pouvoir reconstituer l¹unité antérieure de leur identité originelle d¹être, de conscience et de destin, depuis l¹Europe de l¹Ouest jusqu¹à l¹Inde à nouveau maîtresse de son devenir politico-historique propre. Un grand cycle métahistorique est en voie d¹achèvement, refermé sur lui-même, sa fin rejoignant ses commencements. Ainsi la fin du monde annonce-t-elle le recommencement d¹un autre.

Au-delà des circonstances politiques immédiates, qui peuvent actuellement apparaître comme décevantes, voire catastrophiques, la réunification à venir du Grand Continent eurasiatique est transcendantalement inscrite dans le devenir historique en cours, et rien ne saura plus l¹arrêter. Avec la maîtrise finale des Pôles, des continents arctique et antarctique, le Grand Continent eurasiatique va atteindre la maîtrise planétaire impériale définitive et totale, l¹état de l¹Imperium Ultimum, la maîtrise de l¹histoire finale de ce monde. La maîtrise ontologique de l¹histoire et de l¹au-delà transcendantal de l¹histoire, le " but ultime ". Et tout cela se trouvant en germe dans la géopolitique active de l¹actuelle conjoncture planétaire finale, dont il nous appartient d¹arriver à contrôler les développements à venir, immédiatement à venir. Tout est volonté, tout est prédestination.

Car tout cela, à présent, se précise fort dangereusement. Ainsi, les " neuf jours en Chine ", à la fin juin 98, du Président des Etats-Unis, Bill Clinton, consacrent d¹une manière désormais irrévocable la convergence, le dévoilement et la mise en place du contre-dispositif final de l¹offensive sino-américaine permanente contre le front européen grand-continental et contre ses positions géopolitiques décisives.

L¹annonce immédiate des prochaines man¦uvres navales conjointes sino-américaines situe, en même temps, l¹urgence et la direction des exigences politico-stratégiques ayant décidé, derrière la couverture économique et par-delà les justifications doctrinales démocratiques au sujet du problème des " droits de l ?homme ", de la visite de Bill Clinton à Pékin, tournant fondamental de l¹actuelle conjoncture politique planétaire.

Au même moment, la Chine, en proposant aux Etats-Unis  ?suivant le South China Morning Post, dont on connaît les fort étroites relations avec les services politico-stratégiques de Pékin?  de cesser de soutenir les efforts nucléaires de l¹Iran et du Pakistan en échange de l¹interruption, par les Etats-Unis, de leur aide visible en même temps que souterraine à Taiwan, reconnaît ouvertement se trouver derrière les récentes avancées nucléaires du front subversif révolutionnaire islamique dans l¹espace intérieur du Grand Continent. Le dessous des cartes est retourné.

Il devient ainsi tout à fait évident que le défi désormais ouvert de la conspiration anti-continentale de la Chine et des Etats-Unis interpelle à présent d¹une manière incontournable le front des décisions profondes concernant les prochaines contre-dispositions métastratégiques continentales que vont devoir prendre les tenants des destinées finales du Grand Continent eurasiatique, et en premier lieu la France et l¹Inde. La France en tant que puissance décisive à l¹Ouest, et l¹Inde en tant que puissance décisive à l¹Est du Grand-Continent, et les contre-dispositions de la France et de l¹Inde à l¹égard de la mise en place de la conspiration anti-continentale de la Chine et des Etats-Unis devant entraîner, aussi, des choix de destin de longue portée de la part de la Russie.

Les lignes de force géopolitiques des futures conflagrations planétaires du troisième millénaire sont en place, maintenant vont parler notre volonté de survie, notre conscience abyssale du destin qui est nôtre.

Jean PARVULESCO.
 

06:10 Publié dans Jean Parvulesco | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook