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mercredi, 06 août 2025

Macron réduit les dépenses non militaires: un mauvais exemple pour l'UE

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Macron réduit les dépenses non militaires: un mauvais exemple pour l'UE

La course aux armements (made in USA) financée par l'austérité réveillera les gilets jaunes

par Claudio Mauri

Source: https://www.barbadillo.it/123112-macron-taglia-le-spese-n...

Le plan d'assainissement proposé par le Premier ministre François Bayrou marque un tournant – du moins sur le papier – pour la France et, par ricochet, pour l'UE. En 2026, Paris entend mettre en œuvre 43,8 milliards d'euros d'austérité, touchant les retraites, les prestations sociales et les services essentiels. La lutte contre le déficit exige-t-elle des sacrifices? Pas pour tout le monde. Les dépenses militaires augmentent: +6,5 milliards au cours des deux prochaines années.

L'année blanche n'est pas le titre d'un film d'essai, mais le nom donné au gel des retraites, des salaires publics et des subventions. Cela rapportera 7,1 milliards. À cela s'ajoutent le retard dans l'indexation des retraites (3,6 milliards supplémentaires), les réductions des remboursements de santé et des indemnités de maladie et de maternité. En période de quasi-belligérance, on peut aussi se soigner un peu moins.

Moins de fêtes, plus de travail

Le projet d'abolition des jours fériés (le lundi de Pâques et le 8 mai, jour de la « victoire » française dans la Seconde Guerre mondiale) pour relancer la productivité ne manque pas. Rien de mieux qu'un lundi à l'usine ou au bureau pour célébrer la victoire sur la peur.

Le plan français s'inscrit dans un discours européen de plus en plus rodé: évoquer la menace russe jusqu'à imaginer – sans rire – l'invasion du continent jusqu'à Lisbonne. Improbable pour les analystes les plus sobres. Mais on le sait: dans les talk-shows, les hypothèses extrêmes ont plus de succès.

Ainsi, avec une opinion publique bien conditionnée, on peut investir dans l'armement américain avec une certaine sérénité: F-35, systèmes Patriot, technologies d'outre-Atlantique. Autonomie stratégique? Oui, mais toujours liée aux États-Unis.

Et pourtant, Charles de Gaulle...

Et si l'Europe, au lieu de jouer les seconds rôles belliqueux, se portait candidate à la tête de la diplomatie pour mettre fin au conflit, rouvrir les canaux avec la Russie et – comme le souhaite tant l'Italie – reconstruire l'Ukraine? Ce serait une initiative aussi logique qu'inactuelle. Il est en effet curieux que deux réalités naturellement complémentaires – les ressources russes et la technologie européenne – s'obstinent à se faire la guerre au lieu de former une superpuissance mondiale. Pourtant, lorsqu'il parlait de l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, Charles de Gaulle avait cela en tête.

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Moscou se rapproche de Pékin

Le véritable risque, si tant est qu'il y en ait un, est que la Russie entre dans l'orbite chinoise, tandis que l'UE, pour se montrer plus atlantiste que les États-Unis, se condamne à l'insignifiance. Le successeur de Poutine pourrait être plus rigide que lui. Cela ne serait pas surprenant: l'UE en mode Macron, semant la menace, récolte le radicalisme.

L'austérité française est le reflet d'une conception déformée de la sécurité: citoyens, serrez les ceintures et financez un appareil militaire toujours subordonné à celui des États-Unis. Une logique qui, étendue à l'ensemble du continent, risque de démanteler le système social et de réduire les marges d'autonomie.

L'UE se trouve ainsi à la croisée des chemins: continuer sur la voie de la peur bien gérée et de l'obéissance bien armée, en sacrifiant son modèle social, ou pratiquer une diplomatie concrète et silencieuse, qui pourrait la rendre moins petite.

L'alternative n'est pas entre la guerre et la capitulation, mais entre la stagnation permanente et une nouvelle architecture de sécurité partagée. Renoncer à la liberté au profit d'une sécurité illusoire est le prélude au déclin. Redécouvrir une vision autonome et pragmatique est peut-être le dernier moyen d'éviter un déclin supplémentaire, sous les projecteurs de quelqu'un d'autre.

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