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mercredi, 23 juillet 2008

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lundi, 07 janvier 2008

Du texte au corps

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Du texte au corps

The John Hopkins University Press : Harold B. Segel vient de sortir un ouvrage scientifique fondamental sur la renaissance du culte du corps à partir des premiers Jeux Olympiques de 1896 et à la suite des mouvements de gymnastique allemand (Turnverein) et tchèque (Sokol) et du scoutisme anglais. Les diverses formes d’expression corporelle indiquent une mutation dans l’esprit européen, qui tourne le dos au langage (ou à une culture basée exclusivement sur le langage et l’écrit) pour promouvoir d’autres formes expressives, plus gestuelles, mythiques, chorégraphiques et corporelles, culminant dans l’apologie de la guerre, du sport et de l’aventure. Des manifestations comme le “pantomine” de Max Reinhardt dans The Miracle sont des tentatives de revitaliser la langue littéraire par un appel aux expériences plus directes. Segel explore l’univers littéraire de d’Annunzio, Marinetti, Goumilev, Jünger, Hemingway, Montherlant et Saint-Exupéry, tout en montrant que la spiritualité sous-jacente dans leurs œuvres se démarque des apports du judéo-christianisme.

Harold B. SEGEL, Body Ascendant. Modernism and the Physical Imperative, 1998,ISBN 0-8018-5821-6, 312 pages, £30.00.

vendredi, 27 juillet 2007

Mon De Groeyse, leader étudiant

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Mon De Goeyse, leader étudiant

 

La Flandre célèbre le centième anniversaire de la naissance du leader étudiant Mon De Goeyse (1907-1998). Voici une esquisse biographique de cet étonnant personnage, qui marque encore de son empreinte la vie estudiantine de Louvain et de toutes les autres universités flamandes.

 

Il y a cent ans, naissait Mon De Goeyse, pionnier des émissions radiophoniques flamandes et animateur de la vie estudiantine flamande.

 

En fait, je n’aurais pas dû rédiger cet hommage à Mon De Goeyse, car hommage lui est rendu chaque jour dans toutes les villes universitaires flamandes. Chaque fois qu’un groupe d’étudiants utilise son fameux « Codex » et entonne les chansons qu’il contient, il rend hommage, souvent sans le savoir, à De Goeyse, père créateur du style propre aux festivités estudiantines flamandes.

 

Edmond, dit « Mon », De Goeyse est né à Anvers mais a passé toute sa jeunesse à Bruxelles. Dès l’âge de seize ans, il y fonde le « Vlaamsch Studentenverbond van Groot-Brussel », une fédération de collégiens qui allait faire partie de l’ « Algemeen Katholiek Vlaamsch Studentenverbond » (AKVS ; « Fédération générale des étudiants catholiques flamands »). Ensuite, ce jeune homme fort zélé fonde encore une autre fédération de collégiens, « De Ghesellen van den Drancke » (= « Les compagnons de la boisson »), qui, plus tard, après quelques transformations, deviendra le célèbre club étudiant « Bezem Lovania ». Cette association, fort populaire parmi les étudiants, qui s’y précipitaient, se distinguait de toutes les autres par son style superbe et par son empreinte flamande, sous l’impulsion de Mon De Groeyse.

 

Le « Seniorenconvent »

 

En octobre 1925, De Goeyse débarque à Louvain pour y entamer des études de philologie germanique. Il s’engage avec beaucoup d’enthousiasme dans le KVHV (« Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond » ou « Fédération des étudiants catholiques flamands des universités et hautes écoles ») et du club étudiant « Ons Hageland » (= « Notre Hageland » (*)). Très vite, De Goeyse s’aperçoit qu’il faudra, dans l’avenir, mieux ordonner la vie des clubs étudiants de Louvain. Seules des règles strictes et stylées dans les clubs pouvaient garantir, sur le long terme, une vie étudiante flamande de bon niveau.

 

Pour atteindre ce but, il va codifier les règles des traditions truculentes et polissonnes des étudiants dans un premier texte fondateur, le « biercomment ». Ces règles sont toujours connues et appliquées aujourd’hui et figurent dans les « pages bleues » du fameux recueil de chants des étudiants, le « Codex ». Le 19 novembre 1929, De Goeyse porte sur les fonds baptismaux le « Seniorenkonvent », soit la « Convention des Seniors » (SK), composée des présidents de fédération du KVHV, des présidents de guildes et des présidents de club. Ce SK existe toujours et, sous son impulsion, les traditions, le style, les vertus d’assiduité et de discipline et surtout la fidélité en amitié pour la vie, que doivent se jurer ses membres, constituent les piliers de la vie étudiante.

 

L’INR

 

En 1930, le leader étudiant devient docteur en philosophie et lettres. Son mémoire portait sur le chant populaire au temps de la « révolution brabançonne » et fut primé par l’Académie Royale de Langue et Littérature néerlandaises. Un an plus tard, De Goeyse devient journaliste auprès de l’Institut National de Radiodiffusion, ou INR (NIR en néerlandais), qui venait d’être créé. C’est lui qui lira, le 1 février 1931, les toutes premières informations radiodiffusées flamandes, soit ce que l’on appelait à l’époque le « journal parlé ». Dans ses émissions radiodiffusées, il consacrera toujours beaucoup d’attention à la culture et, si l’occasion s’en présentait, aux traditions étudiantes.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, Mon De Groeyse ne quitte pas son poste et devient le chef du département « organisation » de la radio de Bruxelles (« Zender Brussel »), qui fonctionnait alors sous tutelle allemande. Son supérieur hiérarchique était le très célèbre poète expressionniste flamand Wies Moens. Il fut évidemment accusé de « collaboration culturelle » et, père de quatre jeunes enfants, on l’a fait croupir pendant un an dans une geôle du régime belge, qui ne reconnaissait plus la qualité indéniable de ses travaux, pourtant primés par l’Académie royale en des temps meilleurs... En octobre 1947, il retrouve la liberté, mais ne fut complètement réhabilité que dans les années 70.

 

Les archives de la vie étudiante

 

Les étudiants des corporations, porteurs des couleurs et de la casquette, n’ont jamais tenu compte de cette condamnation et de cet emprisonnement et ne lui ont jamais tourné le dos, bien au contraire. Personne n’avait oublié tout ce que cet homme signifiait et symbolisait pour la vie étudiante. Dans les années d’après-guerre, dès sa sortie de prison, de très nombreux clubs et associations l’ont nommé « président d’honneur » ou « commilito honoris causa ». Le vieux leader étudiant a profité de l’ostracisme que le régime lui infligeait pour constituer une collection unique de documents et de pièces concernant la vie et le folklore étudiants en Flandre. Cette collection impressionnante, plus encore que son « Codex » si célèbre, est l’œuvre de sa vie. Il l’a offerte en 1978 à la KUL, à l’Université de Louvain. Aujourd’hui, on peut visiter, après avoir pris rendez-vous, l’AMVS ou  « Les Archives et Musée de la vie étudiante flamande », qui se trouvent à la Bibliothèque centrale de l’Université, Place Ladeuze à Louvain (pour tous renseignements : centrale.bibliotheek@bib.kuleuven.be ). Rien que la collection de Mon De Goeyse vaut en soi un passage dans la capitale du Brabant flamand.

Mon De Goeyse meurt le 21 décembre 1998 dans la ville qu’il a aimé par-dessus tout : Louvain. Comme leader étudiant, il fut certainement aussi important, pour l’histoire culturelle flamande, que le légendaire Berten Rodenbach ou le prince-étudiant Jef Van Den Eynde.

Frederik PAS.

(article paru dans la revue « Vrij Vlaanderen », n°2/2007).

Note : (*) Le Hageland est une région idyllique au Nord-Est de l’ancienne province du Brabant.

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lundi, 25 juin 2007

R. Steuckers: Petite histoire des Wandervögel

Petite histoire des Wandervögel

Robert Steuckers



Origines et racines culturelles :

- antécédents des guerres anti-napoléoniennes ; 1813 ; volontaires étudiants (Discours de Fichte ; mort au combat du poète Theodor Körner ; Jahn et ses sociétés de gymnastique);
- velléités nationales et révolutionnaires des Burschenschaften étudiantes ; opposition à l'Europe de la Restauration et de Metternich : pas de représentation populaire dans les assemblées décisionnaires ; opposition à la censure (attentat de l'étudiant Sand contre le poète, dramaturge et acteur réactionnaire Kotzebue) ; => 1848.

2nde moitié du XIXe siècle :

- Révolte générale contre les effets sociaux et esthétiques de l'industrialisation de l'Europe ;

- Angleterre: atténuer la laideur des villes industrielles : messages des poètes et des urbanistes. Pré-Raphaélites, mouvement des cités-jardins autour de l'artiste et architecte Ruskin, Mouvement dit des Arts & Crafts (jusqu'au début du XXe).

- Autriche : mouvement culturel revendiquant la réconciliation de l'art et de la politique.

- Allemagne : réunification en 1871 ; industrialisation outrancière ; révolte des philosophes et des poètes : Nietzsche, Langbehn (Rembrandt-Deutscher). Langbehn aura un impact prépondérant dans le développement des idées du mouvement de jeunesse allemand. Les choses de l'esprit, le donné naturel, l'âme simple des gens du peuple doivent recevoir priorité absolue sur l'esprit marchand et industriel, sur les choses construites par l'homme, sur les calculs de la bourgeoisie.

- 1896 : Hermann Hoffmann fonde une association d'étudiants en sténographie, liée au Lycée (Gymnasium) de Steglitz, une commune verte et non industrielle de la grande banlieue de Berlin. Une idée simple germe: la jeunesse ne peut pas rester prisonnière des cités enfumées de l'ère industrielle: elle doit sortir de cette cangue et partir en randonnée (mot magique en langue allemande: wandern). Résistance des autorités scolaires, contre les excursions proposées. Résistance balayée par les parents et des pédagogues moins classiques, conscients, grâce à leur lecture de Nietzsche et de Langbehn, que l'éducation doit quitter le trop-théorique pour prendre la vie et le réel à bras le corps.

- 1898 : 1ères excursions des lycéens de Steglitz sur les bords du Rhin ; 1899 : excursions de 4 semaines dans les forêts de Bohème. Ces 2 expéditions constituent une révolution dans le système éducatif de l'Allemagne wilhelminienne. Cette pédagogie non conventionnelle, ces excursions deviennent les symboles d'une révolte générale contre l'ordre établi (école, industrie, administration, etc.).

- Karl Fischer (19 ans, plus conscient de cette révolte que Hoffmann) prend le relais de son aîné : randonnées + critique fondamentale de l'ordre établi, au nom d'une éthique de l'austérité (anti-consumériste). Ses origines sont plus populaires (ni aristocrate ni bourgeois). Fischer instaure une discipline plus militaire et organise des excursions plus aventureuses : l'association des sténographes devient une Communauté alternative (à laquelle il donne le nom classique de Gemeinschaft).

- Le 4 novembre 1901, réunion dans une brasserie de Steglitz, présidée par Fischer : on y décide la fondation d'une association dénommée Wandervogel, Ausschuß für Schülerfahrten (= Oiseau migrateur. Commission pour les excursions scolaires). Veulent renouer avec la tradition médiévale des Vagantes, des escholiers pérégrinants.

- Introduction des soirées autour de feux de camp (dans la vallée de la Nuthe, près de Steglitz), visite de châteaux en ruines et de vestiges médiévaux (romantisme; enracinement dans l'histoire nationale) ; fêtes solsticiales ; romantisme de la montagne, des hauts sommets ; culte des lansquenets ; etc. Ces grandes idées ont été véhiculées par tous les mouvements de jeunesse idéalistes jusqu'à nos jours, y compris en France.

- Sous l'impulsion de Fischer, diffusion du mouvement dans toute l'Allemagne puis dans les Sudètes, à Prague et à Vienne. Le mouvement «Wandervogel» devient l'expression d'une jeunesse joyeuse, allègre, qui aime la musique, crée ses propres chansons et ses propres mélodies, etc. Mais elle commence à rêver d'un Jugendreich, d'un règne de la jeunesse, affranchi de la tutelle des adultes.

- En 1906, Fischer se retire du mouvement, s'inscrit à l'Université de Halle, puis part pour servir dans la marine allemande, dont une unité est casernée dans la forteresse de Tsing-Gao en Chine (il ne reviendra qu'en 1921, dans une Allemagne complètement transformée).

- Wilhelm Jansen (40 ans à l'époque) prend le mouvement en main : il veut créer une jeunesse énergique à l'âme forte. Il est un bon organisateur. En 1906, année où il prend ses fonctions, les 1ères sections féminines sont mises sur pied (Mädchenwandern), à l'initiative de Marie-Luise Becker. Au départ, hostilité à cette mixité et repli sur la masculinité (notion de Männerbund). A Iéna, les groupes mixtes sont acceptés sans aucune arrière-pensées.
=> scission : Wandervögel Deutscher Bund. 2 modes cohabiteront : la mixité et la masculinité exclusive (d'où le reproche récurrent d'homosexualité).

- Jansen quitte le mouvement
=> Hans Breuer, Hans Lissner, Edmund Neuendorff. Breuer, ancien lycéen de Steglitz, sera volontaire de guerre et tombera devant Verdun le 20 avril 1918. Il crée le chansonnier du mouvement, toujours d'actualité: le Zupfgeigerhansl.

- Toutefois la diffusion du mouvement de jeunesse Wandervogel est incompréhensible sans référence à la culture alternative qui se répandait en Allemagne à la même époque ; la figure-clef de ce renouveau culturel et métapolitique est l'éditeur Eugen Diederichs, qui fonde à Florence, Leipzig et Iéna une maison d'édition en 1896 (qui existe toujours aujourd'hui, sans renier son passé), la même année où Hoffmann lance son groupe d'excursionnistes sténographes à Steglitz. Diederichs est également inspiré par Langbehn et Paul de Lagarde. Mais il ne sombre pas dans un nationalisme étroit, il vise une universalité plurielle et alternative, qu'il oppose à l'universalisme monochrome et conventionnel du libéralisme dominant.

- On peut résumer la pensée et les objectifs de Diederichs en 8 points (que la dite révolution conservatrice radicalisera après 1918 :

1) donner priorité à la vie et au dynamisme (apport de Bergson, dont il sera l'éditeur allemand) ;
2) nécessité de promouvoir une nouvelle mystique religieuse, en dehors des institutions confessionnelles rigides ; recours aux patrimoines germaniques (Edda) ainsi qu'aux religiosités traditionnelles et non chrétiennes de Chine et d'Inde ;
3) valoriser un art organique (Langbehn, les Pré-Raphaëlites anglais, Ruskin et ses cités-jardins, les prémisses de l'art nouveau/Jugendstil) ;
4) retour au romantisme en littérature ;
5) revaloriser les liens légués par le sang et le passé ;
6) penser la nature (pensée écologique avant la lettre) ;
7) forger un socialisme dynamique, anti-bourgeois, éthique, inspiré de la Fabian Society anglaise, de Jean Jaurès et de Henri de Man ;
8) susciter sans relâche la créativité chez les adolescents (Raison pour laquelle Diederichs soutient le mouvement Wandervogel).

- Notons que Diederichs fonde lui-même une société juvénile et festive (alors qu'il a largement dépassé la quarantaine) : la société SERA, qu'il finance généreusement, où des artistes et des musiciens de renom viennent animer les initiatives. La société SERA fête les solstices, milite en faveur d'une joie de vivre débarrassée des conventions rigides.



- Grand moment de l'aventure Wandervogel : le grand rassemblement de la jeunesse allemande, tous groupes confondus, sur le sommet du Hoher Meissner en 1913. Le philosophe Ludwig Klages y prononce un discours sur la nécessité de préserver le donné naturel, inaugurant ainsi la pensée écologique qui ne cessera plus d'être virulente en Allemagne (sauf pendant les années 50 et 60). A partir de ce grand rassemblement, de nombreuses initiatives locales, étudiantes, lycéennes ou ouvrières se regroupent dans une structure souple et informelle qui reçoit le nom de Freideutsche Jugend.

- En 1914, la jeunesse se porte volontaire en masse pour la "Grande Randonnée" (Die Große Fahrt), qui se terminera tragiquement pour la plupart : des 12.000 Wandervögel d'avant-guerre, 7000 ne reviendront jamais des champs de bataille. 3 valeurs éthiques fondamentales animent ces jeunes volontaires : l'absence d'intérêts (matériels et personnels), l'altruisme et la camaraderie. Cette éthique s'exprime dans le livre de Walter Flex, disponible en français*, Der Wanderer zwischen beiden Welten (= Le Randonneur entre les 2 mondes).

* : voir
http://www.crevetabous.com ou http://www.geri-freki.com/livresneufs.htm

- Ernst Jünger*, récemment décédé, a également été jeune Wandervogel en 1911-12. Il dépassera l'éthique purement naïve et romantique du Wandervogel dans les tranchées et réfléchira sur l'irruption de la technique dans la guerre.
[* : cf. Nouvelle Ecole n°48,
http://www.labyrinthe.fr//Site2/edition.as...=NEC048&... ]

- Après 1918 : nécessaire réorganisation dans un climat de guerre civile entre Rouges et Corps Francs. Enrôlement de jeunes dans les Corps Francs en Silésie contre l'armée polonaise, dans le Corps Franc Oberland contre les Rouges en Bavière.

- 3 groupes dominent dans l'immédiat après-guerre : la Freideutsche Jugend (= la jeunesse libre-allemande), les Landesgemeinden (= communautés rurales) et le Kronacher Bund (la Ligue de Kronach). Mais ils connaîtront l'échec, vu l'impossibilité de réconcilier l'esprit Wandervogel d'avant 14, l'esprit des jeunes soldats revenus du front (désillusion, amertume, lassitude face aux discours trop idéalistes/cf. Jünger, déconfessionalisation, etc.), l'esprit de la "génération 1902", qui n'a pas eu le temps de connaître le front et l'idéalise outrancièrement et hors de propos. Volonté générale : pas d'activisme politique, ni gauche ni droite, mais toujours opter pour le "renouveau" (Bergson!).

- Une personnalité se profile : le manchot Ernst Buske, non mobilisé à cause de son terrible handicap, animateur dans le Reich en guerre des groupes de jeunes non encore mobilisés, inspirateur du Altwandervogel (une ligue qui entendait préserver les valeurs et l'esprit du 1er mouvement de Fischer), juriste professionnellement actif au service d'une association paysanne en Allemagne du Nord-Ouest, personnalité forte, tranquille, mûre, idéaliste, modeste, hostile à toute grandiloquence visionnaire, pragmatique. De 1920 à 1922, Buske fonde un nouveau concept : celui de Jungenschaft. En 1925-26, ce concept est à la base de la fondation d'un nouveau grand mouvement, la Freischar (= la libre bande), qui comptera de 10.000 à 12.000 membres, dont les 3/4 avaient moins de 18 ans. La Freischar regroupait de petites unités locales d'une moyenne de 16 jeunes. Buske meurt subitement en 1930.

- La Freischar a compté en son sein de fortes et célèbres personnalités du monde des lettres et de l'université, notamment les philosophes Hans Freyer, Leopold Dingräve (du Tat-Kreis révolutionnaire-conservateur), Eugen Rosenstock-Huessy (théoricien des révolutions européennes, que l'on range à tort ou à raison dans la catégorie de la révolution conservatrice) et l'activiste socialiste Fritz Borinski (auteur d'une excellente histoire du Wandervogel et des mouvements de jeunesse). A noter également la présence au sein de la Freischar de Johann Wilhelm Hauer, futur animateur de la Deutsche Glaubensbewegung (= Mouvement de la foi allemande), un mouvement souhaitant retourner aux racines religieuses de l'Europe et réhabiliter toutes les religiosités qui fondent les communautés humaines. Le thème central de la démarche de Hauer est effectivement la communauté. Il exprimera ses idées dans un mouvement de jeunesse plus philosophiques, le Köngener Bund (=Ligue de Köngen), qui organisera des colloques et des débats contradictoires très importants, notamment avec Martin Buber.


La Freischar: "Plus jamais de guerre".

- Matthias von Hellfeld, auteur d'ouvrages sur les mouvements de jeunesse allemands des années 30, mélangeant critique et enthousiasme, nous dresse un panorama des ligues de jeunesse de l'époque (Bündische Jugend), qui venaient de prendre le relais de la Freischar après le décès de Buske en 1930. M. von Hellfeld distingue :

1. Le courant idéaliste, fidèle à l'esprit de 1913 (Rassemblement sur le Hoher Meissner, discours de Klages) et à l'esprit de la Freideutsche Jugend. La Deutsche Freischar de Buske renoue avec cette tradition et entend concrétiser son rêve de Jugendreich par l'organisation régulière de "camps de travail" (Arbeitslager) où jeunes paysans, ouvriers et étudiants peuvent se retrouver pour construire une nation solidaire. L'esprit pragmatique de Buske a pu s'y exprimer. A sa mort, la direction du mouvement est reprise en main par l'Amiral von Trotha, adversaire en 1919 d'une élimination par la force armée des officiers putschistes de Kapp (ultra-droite; en fr. cf. le livre de Dominique Venner sur les Corps francs*). Beaucoup de jeunes voient d'un mauvais oeil le contrôle de ce vieil officier conservateur. D'où des dissidences ou, plus exactement, l'autonomisation de groupes menés par de jeunes chefs charismatiques.

[* : Histoire d'un fascisme allemand : les corps-francs du Baltikum et la révolution conservatrice de Dominique Venner, dispo sur
http://shop.upsylon.com/cgi-bin/librediff/00713.html... ou sur http://www.tilsafe.com/libfr/113-LRB-FPM.html... ]

Parmi eux :

- La Deutsche Jungenschaft von 1. 11 (= Les jeunes Allemands du 1 Novembre; en abrégé: d.j.1.11), dirigée par Eberhard Koebel , qui s'était déjà heurté à Buske en 1928 (Koebel n'est exclu de la Freischar qu'en 1930). Grande originalité de ce groupe : il appréhende le monde de la technique de manière plus positive que l'ancienne tradition idéaliste, véhiculée de Fischer à Buske. Plus rebelle mais aussi plus intellectuelle, la d.j.1.11 aborde des sujets philosophiques, littéraires, s'intéresse à l'architecture et aux courants de l'art contemporain. Elle fonde un théâtre, introduit le banjo et la balalaïka russe dans le folklore du mouvement de jeunesse. Les influences scandinaves, finnoise (la tente laponne dénommé dans le jargon des mouvements de jeunesse allemands, la Kohte) et russes sont prépondérantes. La d.j. 1.11 sort du cadre strictement allemand-germanique, voire européen quand elle se met à idéaliser le samourai japonais. Koebel, dit "tusk" depuis ses voyages en Scandinavie et en Finlande (tusk = allemand en langues scandinaves), crée un style nettement nouveau, un graphisme audacieux et moderne, plus dynamique et quelque peu futuriste. L'ensemble du mouvement de jeunesse tombe bon gré mal gré sous l'influence de cette étonnante modernité, y compris les groupements confessionnels, catholiques et protestants.

- La d.j. 1.11, fidèle à son romantisme scandinave, finnois et russe, a acquis une notoriété importante en Allemagne après avoir organisé une expédition sur les rives de l'Arctique et en Nouvelle-Zemble. "Tusk" en faisait évidemment partie et nous a laissé une description intéressante de la faune et des oiseaux des îles de l'Arctique. De même, on peut lire dans son carnet de bord, une fascination pour le jour éternel de la zone polaire en été.


Eberhard Koebel, dit « Tusk »

- Qualifié de "desperado du mouvement de jeunesse", Koebel ne trouve qu'un seul allié réel, le Suisse Alfred Schmid, chef du Graues Korps (= Le Corps Gris). Koebel fonde ensuite des "garnisons rouges-grises", dont la 1ère ouvre ses portes à Berlin en 1930. Ces garnisons sont des communautés d'habitation, où les jeunes peuvent vivre et loger, en dehors de toute tutelle adulte. En 1932, Koebel évolue vers le communisme et tente de mettre sa ligue au service du PC allemand, ce qui entraîne bon nombre de désaccords. Un ancien dira : «Je n'ai pas admis que Tusk ait envoyé des jeunes pour accompagner les colleurs d'affiches communistes dans les rues de Berlin».

- Parallèlement aux garnisons rouges-grises, Koebel fonde des "Kultur-Clubs", qui ont pour mission d'éduquer les jeunes "à la révolution et au socialisme". Cette orientation non déguisée vers le communisme marxiste provoque des scissions: la d.j.1.11 se scinde en 4 groupes. Quand les nationaux-socialistes prennent le pouvoir en 1933, Tusk est arrêté par la Gestapo. En juin 1934, il émigre en Suède puis en Angleterre. Il mourra à Berlin-Est en 1955.

- Autre évolution intéressante après la mort de Buske et toujours de le cadre de la jeunesse "idéaliste" (selon la classification de von Hellfeld) : les Nerother, surtout originaires de Rhénanie. Ceux-ci inaugurent des expéditions lointaines, plus lointaines encore que celles organisées par Tusk. Ainsi, on a vu des Nerother escalader les parois des Andes et revenir avec des films extraordinaires, présentées dans les salles de cinéma de toute l'Allemagne, pour financer le mouvement, qui ne comptera jamais plus de 1000 membres. Fondateurs du mouvement étaient les frères Oelbermann. Robert sera arrêté par la Gestapo et mourra à Dachau en 1941. Karl partira en Afrique pendant la guerre et ne reviendra que 19 ans plus tard dans une Allemagne complètement transformée.

 Réduction à 89% de la taille originale [ 572 x 600 ]

Nerother Bund

2) L'aile "völkisch" :

Plus nationaliste, moins liée à la tradition idéaliste et hégélienne, l'aile völkisch comprenait des mouvements comme les Adler und Falken (Aigles et Faucons), les Geusen (les Gueux), les Artamanen et la Freischar Schill. Les Artamanen fusionneront avec les services agricoles du IIIe Reich (leur activité principale avait été d'organiser des colonies agricoles dans les zones rurales de l'Allemagne et en Transylvanie roumaine, où vit une forte minorité allemande). Les ministres nationaux-socialistes Himmler (police) et Darré (agriculture) en firent partie. La Freischar Schill évolua vers le nationalisme-révolutionnaire, not. selon les directives des frères Strasser. Dirigée par Werner Lass, elle a pu bénéficier de la collaboration d'Ernst Jünger.

3) Les groupes nationaux-révolutionnaires :

Ils sont surtout animés par le Rhénan Hans Ebeling (Jungnationaler Bund - Deutsche Jungenschaft) et par le socialiste révolutionnaire Karl Otto Paetel, qui fondera le Gruppe sozial-revolutionärer Nationalisten (GSNR, en fr. : Groupe des Nationalistes sociaux-révolutionnaires). Paetel évoluera vers l'anti-fascisme, s'engagera côté républicain pendant la guerre civile espagnole, connaîtra un exil new-yorkais où il contribuera à lancer le mouvement contestataire de la Beat Generation dans les années 50. Il reviendra en Allemagne pour y mourir en 1969.

Citons encore la Schwarze Jungmannschaft de Heinz Gruber et la Bündische Reichsschaft de Kleo Pleyer.

A partir de 1933 vient la mise au pas progressive des ligues de jeunesse jugées trop indépendantes. Les jeunesses hitlériennes absorbent petit à petit les militants jeunes, marginalisant les chefs (Koebel, Paetel, Ebeling) et les contraignant à l'émigration.

Que conclure de ce panorama ?

- Les principes énoncés par Diederichs dans le cadre de sa maison d'édition et de son groupe SERA restent valables, non seulement sur le plan philosophique ou idéologique mais aussi et surtout sur le plan politique; une traduction politique de ce programme en huit points me paraît possible aujourd'hui, vu que ces 8 points résument parfaitement des problématiques qui travaillent, pour le meilleur comme pour le pire, la sphère politique européenne.
- Le discours écologisant du philosophe Klages en 1913 sur le sommet du Hoher Meissner reste valable, en tant que texte fondateur de l'écologie fondamentale.
- Le pragmatisme de Buske reste valable.
- Les démarches philosophiques de Hauer restent valables: à l'individualisme et au collectivisme, il faut opposer la notion de communauté (communauté de travail, de combat, d'étude, de survie, de loisirs, etc.).
- Les innovations de Tusk sur le plan du graphisme et sur le plan de l'audace restent valables, même si on ne partage pas son engagement communiste des années 32-33. L'idée de faire des expéditions lointaines intéressantes reste valable. L'idée de ramener des documents sonores et filmés également.


Aujourd'hui, à la lumière de ce passé, un mouvement de jeunesse doit :

- conserver l'esprit du Wandern, surtout dans son propre pays. La redécouverte du terroir régional/national est un impératif de réenracinement, mais aussi un mode de contestation des voyages de masse sans aventure, où tout est prépéparé, nivelé, patronné et mâché d'avance (Club Med, etc.).
- combiner cet esprit randonneur avec un engagement philosophique cohérent et solide (modèles : Diederichs, Hauer), puis organiser cette cohérence sur le plan pratique (création d'une maison d'édition ; celle de Diederichs a tenu le coup jusqu'à aujourd'hui <elle a été fondée en 1896> en dépit des crises économiques allemandes de 1918-23, 1929, 1945-49 ; les colloques de Hauer se sont poursuivis après 1945 et le relais a été pris à sa mort ; l'initiative qu'il a lancée se poursuit toujours).
- ne pas se limiter aux randonnées, mais ne pas s'enfermer non plus dans les spéculations philosophiques stériles ;
- reste le problème de l'engagement politique: il est exact que du temps de Tusk, par exemple, le jeune idéaliste était soit nationaliste soit communiste et souvent son choix oscillait entre ces deux extrêmes. Aujourd'hui, la donne a changé dans la mesure où, comme le disait l'hebdo français Marianne, les jeunes de notre décennie n'ont plus que des soucis limités: faire de l'argent, refuser toute formation culturelle, refuser tout service à autrui, refuser de penser la politique, etc. Toutes les idéologies politiques dominantes sont responsables de ce désastre pédagogique et anthropologique, y compris les partis qui leur ont servi de véhicule. Rien qu'avoir le souci de la Cité aujourd'hui constitue déjà une contestation radicale du pouvoir en place. Donc un acte politique.

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jeudi, 01 mars 2007

Mensur: rituel des "Waffenstudenten"

Trouvé sur : http://theatrumbelli.hautetfort.com/

Franz WISSANT : La Mensur, rituel sanglant des "Waffenstudenten"medium_mensur.jpg

 

C’est à Heidelberg, sous les ruines du château, au cœur du quartier de l’Université, dans une Kneipe de la rue principale : Le Bœuf Rouge. Sous la tête hirsute du bœuf qui rumine sur l’enseigne, on peut lire "Hist. Studentenlokal". Rendez-vous avec l’histoire, alcoolique et bruyante des étudiants allemands. Il n’est pas tard, mais la salle est sans doute plus comble que bien des amphithéâtres de l’Université voisine.

Certaines Kneipe sont si proches de l’Université qu’elles semblent en être des dépendances : impression que confirme la joyeuse pédagogie qui se déploie autour des tables où s’entassent des étudiants diserts et démonstratifs. On prétend qu’autrefois les étudiants pouvaient suivre les cours de certains de leurs professeurs par la fenêtre de "Studentenlokale" de cette sorte. Pourquoi pas ? Le professeur teuton a tendance à ne pas bien résister à l’euphorie euristique, et se mue aisément en un stentor tonitruant , pourpre et apoplectique. Le "Bœuf Rouge" doit, parait-il, son nom à l’un de ces phénomènes d’érudition, de santé et de dimensions thoraciques.

Tâtant d’une main de la chopine et de l’autre une Gretschen potelée, les étudiants de ce temps profitaient, comme on se l’imagine, énormément de ces leçons auxquelles ils se montraient assidus. 

Mais voici que l’histoire vous rattrape et que s’abattent sur votre  table deux cent années de tradition, en la personne d’un quintal de viande soûle. Votre Bock se renverse et souille le pantalon de l’intrus. On vous traite de truie. Abasourdi, vous saisissez le gros personnage ruisselant à bras le corps. Vous empoignez un mince ruban tricolore qu’il porte en sautoir sur son plastron et qui ficelle son ventre replet comme un grotesque paquet. C’en est fait de vous : soudain l’ivrogne n’est plus ivre. D’un ton mauvais il vous fait remarquer que vous venez de porter atteinte à l’honneur de sa corporation et vous somme de  "donnez satisfaction…". 

Mais que vous veut cet ivrogne ? 

Naguère, à moins de s’exposer aux quolibets et aux vexations, il aurait fallu relever le défi. Et bien sûr en découdre… bien que le duel soit interdit à l’Université de Heidelberg depuis 1386.

La pratique du duel dans les universités allemandes

medium_Dusacks.jpgEn réalité, l’ancienne Allemagne, bien avant que ne fussent constituées les corporations d’étudiants, prisait déjà fort le combat singulier et l’interdiction était loin d’être respectée. Les autorités des villes étaient trop heureuses de compter des citoyens exercés au combat et aptes à se défendre en des temps peu sûrs. On vit fleurir aux XIVè et XVè siècles, les écoles d’escrime et les sociétés d’épées. Des privilèges leurs furent octroyés. Les étudiants y côtoyaient les bourgeois et les artisans. On se battait à l’épée, au poignard, à la hallebarde. Peu à peu, une arme plus légère, plus maniable et permettant des combats plus engagés tout en diminuant les risques de blessures mortelles, fit son apparition. Le "Dusack" est un sabre, long de 60 à 70 cm et large de 5, généralement en bois, et dont le nom signifiait probablement « couteau émoussé ». Ce n’est que plus tard que les actuelles rapières se répandirent. Dès la fin du XVè siècle, le succès des armes à feu détourna de la pratique de l’escrime les bourgeois, soucieux en premier lieu d’éloigner les assaillants. Désormais, seuls les aristocrates, les soldats et les étudiants pratiquaient encore le duel à l’arme blanche. Cette différence constituait aussi une opposition de valeurs. A Vienne, par exemple, la méfiance des bourgeois prit ombrage du privilège qu’avaient les étudiants de porter des armes et obtinrent en 1514 que cela leur fut interdit. Humiliés et la rage au cœur, 800 étudiants viennois se rendirent en long cortège à Wels supplier l’Empereur Maximilien de leur rendre leurs armes. L’Empereur des romains, le roi-chevalier épris de chansons de geste et de courtoisie, accéda à leur désir.

Les premières corporations allemandes qui se constituèrent à la fin du XIXè siècle, se développèrent sur un terreau favorable, fait des souvenirs d’anciens privilèges et d’anciennes luttes semblables à celle-ci. Goethe lui-même témoigne que les étudiants qui comme lui ne faisaient partie d’aucune association d’étudiants, acceptaient les règles du duel. On sait qu’il provoqua, à Leipzig, un étudiant balte qui lui barrait l’entrée du théâtre. Il se battit et fut blessé au bras. Des années plus tard, se souvenant de cet épisode, il devait dire : "Quelle est l’importance d’une vie humaine ? Une seule bataille en enlève des milliers. L’honneur est plus important. Il faut défendre un point d’honneur passionnément".

 

Le code des duels
 

medium_duel.jpgLa pratique du duel ("Mensur") connut alors dans les universités une évolution remarquable. Tout d’abord, on s’efforça de la codifier. On entreprit en premier lieu d’interdire de jouter d’estoc, pratique trop meurtrière ; à Iéna, par exemple, au cours des deux premiers mois du semestre d’hiver 1839, deux étudiants trouvèrent la mort de cette façon et huit autres eurent un poumon perforé. D’ailleurs la tradition allemande du duel recommandait de porter ses coups non pas d’estoc, mais de taille ("Hiebfechten"). On finit par ne plus frapper d’estoc. C’est à Munich, en 1847, qu’on recense le dernier cas d’un étudiant mort d’un coup d’épée lui ayant traversé le corps. Mi-juristes, mi-poètes, les gais étudiants de toutes les Allemagnes réglementèrent dans le détail aussi bien les causes de duel que les armes utilisées, les lieux de rencontres, le nombre des témoins… 

A l’origine, tout duel commence par un affront, qu’il sert à réparer. Les étudiants corporés sont tenus à un certain respect pour leurs semblables et il n’y a au fond que deux sortes d’affront. L’outrage verbal et l’affront matériel. Le catalogue des insultes (Verbalinjurie) est lui aussi réglementé, et il n’en est en général qu’une d’autorisée entre étudiants, celle de "dummer Junge" (jeune sot). A Heidelberg, on varie un peu, "Hundefott" est aussi recevable. L’affront matériel n’est permis qu’à l’égard d’étudiants n’appartenant à aucune corporation ou refusant de se battre.

Pour rester sauf, l’honneur se doit de se montrer particulièrement chatouilleux : "Dès que j’ai entendu qu’à la table voisine, on parlait d’un jeune sot, je me suis emporté et nous en sommes tout de suite venus aux mains", confesse un étudiant dans une caricature célèbre, datant de 1853.

Il est interdit à deux membres d’une même corporation de se défier en duel. Toute injure subie par l’un des siens engage l’honneur de sa "patrie", c'est-à-dire de la corporation entière. C’est ainsi que la forme de duel la plus fréquente au début du XIXè siècle est le duel pro patria. Ce terme de patrie, vient des anciennes associations d’étudiants, qui se regroupaient par "pays", par terroir, au sein d’une ville universitaire. Ces "Landmanschaften" sont les ancêtres des corporations ("Burschenschaften") et le mot patrie s’entendait, au XVIIIè siècle, au sens propre. De nos jours, on ne règle plus les affaires d’honneur par le duel pro patria.

Un étudiant s’estimait injurié par une autre corporation avait aussi la possibilité de demander réparation "viritim", d’homme à homme (Viritim Suite). 

Le duel se déroulait dans des tavernes ou des maisons d’étudiants changées pour l’occasion en salles d’armes. On préférait souvent les choisir à l’écart des villes. On se battait aussi dehors, quelle que fût la saison, de préférence dans un bois ou dans les ruines d’un château. On s’y rendait secondé de deux membres de sa corporation. A Iéna, chaque corporation de la ville pouvait envoyer un "observateur". A Heidelberg, les duels n’avaient qu’un seul témoin. Partout, les curieux étaient éloignés du combat par un service de sécurité constitué par les corporations impliquées.

Il existe dès 1820, à Heidelberg encore, un médecin attitré pour les duels. Les combattants étaient protégés par des bandes molletonnées qu’ils enroulaient autour de leur cou et par un masque grillagé ou de cuir. Ils portaient des gants de cuir et des lunettes spéciales. Les blessures n’étaient plus mortelles mais restaient parfois sérieuses, notamment en cas de combat au sabre, arme réservée aux affaires les plus graves, et aux vexations les plus infâmantes. Chaque ville étudiante privilégiait un type d’épée différent ; à garde en forme de cloche pour les uns, en corbeille pour les autres… Lorsque les protagonistes appartenaient à des universités différentes, il fallait convenir au préalable de l’arme employée. Peu à peu,  à partir des années 1820, l’usage du pistolet se répandit, même pour la réparation d’offenses vénielles lorsque l’un des protagonistes n’était pas au fait des coutumes locales en matière de duel. Il en allait de même quand des combattants étaient officiers. 

Si l’un des combattants ne comparaissait pas le jour dit, il s’exposait à un blâme et perdait son droit à obtenir satisfaction. Il était déshonorant de répugner à croiser le fer et il ne se passait pas de jour dans une université sans qu’il y eût duel ou menace de duel. A Iéna, une Verbindung de seize hommes se livra à elle seule, en quatre semaines, au cours de l’été 1815 à plus de 200 duels. Dans les années 1840, les Bursche de Suevia, à Heidelberg avaient tous derrière eux plus de dix combats singuliers. Beaucoup en totalisèrent de quarante à soixante. Dans cette ville, le médecin dont c’était la fonction assista à 20 000 duels en vingt quatre ans de carrière. 

Pour l’emporter, il fallait "chasser" (chassieren) son adversaire cinq pas derrière la ligne de Mensur, ou l’acculer dans un coin de façon à l’immobiliser. Il était bienvenu de laisser sa signature sur le visage de son adversaire ; de telles cicatrices ("Schmisse") étaient presque plus glorieuses encore pour celui qui les recevait que pour celui qui les avait imprimées. Elles constituaient un véritable signe extérieur de richesse pour leur propriétaire. En attestant son appartenance aux "étudiants armés" (Waffenstudenten) elles témoignaient d’un genre de vie particulier, consacré aux valeurs de l’honneur viril. Elles indiquaient aussi tout simplement qu’il avait fait des études, qu’il était "Akademiker". On raconte que certains étudiants recalés à tous leurs examens se firent faire, sous anesthésie, une cicatrice chirurgicale. A défaut de diplômes, ils pensaient gagner de la sorte une sorte de prestige intellectuel dans leurs relations avec leurs féaux dans leurs provinces d’origine.

Cette vanité éloignait beaucoup d’étudiants de l’esprit chevaleresque qu’ils prétendaient incarner. D’ailleurs, petit à petit, le duel d’honneur fit place à une autre forme d’épreuve des armes. Le combat singulier prend alors le caractère d’un rite initiatique, destiné à éprouver le courage de tout impétrant désireux être admis au nombre des Bursche d’une corporation.

 

Nouvelle fonction du duel
 

medium_waffenstudenten.jpgDès les années 1850, le duel constitue de plus en plus sa propre fin. On ne croit plus sincèrement aux motifs d’honneur qu’on continue d’invoquer pour se battre. Au contraire, on provoque l’adversaire jusqu’à ce que, hors de soi, il se sente contraint (ou le feigne) de réagir (Verabredungsmensur). Puis cette provocation pro forma elle-même disparaît, au profit des Bestimmungsmensure, dans lesquelles il n’est pas besoin d’avoir été provoqué pour se battre. 

Les corporations se rendent à une heure convenue (Verabredung) en un lieu convenu, Kneipe ou autre, qu’ont préparé les leurs. Chaque corporation occupe une table. Un lourd silence se fait dans la salle. Chacun se demande quel prétexte on trouvera cette fois, mais personne ne doute que l’issue de la soirée sera comme toujours sanglante. D’une table, une insulte fuse, dans la direction d’une corporation attablée à côté. L’insulté répond, avec humour, s’il connaît ce mot, mais le plus souvent avec morgue. Sa provocation (Tusch) lance le signal de moqueries de plus en plus vives, de plus en plus grinçantes auxquelles tous les participants s’associent. Le désordre est indescriptible, le vacarme, épouvantable. De toutes les tables montent des cris de guerre, en réponse à ce premier "Kontrahage".

On se bat avec bravoure et indifférence pour les coups. Le duel à l’épée tend à devenir immobile, seul le poignet et le bras armés se mouvant, les duellistes prouvant leur vaillance par leur refus de reculer. Ceci a pour conséquence qu’on se tape incroyablement dessus, dès qu’a retenti le "Los" par lequel s’engage le combat. La rencontre est une violente succession de coups encaissés sans sourciller.

Avec le temps, toutes les Verbidungen pratiquant le duel ("schlagend") finirent par inscrire dans leurs statuts que tout novice (Fuchs), devait, pour devenir Bursche, s’être livré à un certain nombre de combats singuliers. Cette exigence n’était d’ailleurs pas sans présenter des difficultés à l’égard des dispositions du droit pénal. Le code pénal autrichien de 1852, de même que le code pénal allemand de 1871 interdisent de se battre en duel "au moyen d’armes meurtrières".

Le statut juridique du duel connut une évolution contrastée, les divers régimes qui se succédèrent jusqu’à nos jours imprimant dans les dispositions du code pénal relatives au duel leur marque propre. Celles-ci constituent par la même aussi à chaque fois le cachet de leur conception des rapports sociaux en Allemagne. La pratique d’ailleurs contredisait souvent les dispositions légales.


Le duel à la fin du IIè Reich
 

medium_honneur.jpgAlors que le Reichsgericht, par un célèbre arrêt en date de 1883 réprimait au pénal la Mensur entre étudiants, quelles que soient les circonstances, l’Empereur Guillaume Ier semblait encourager ouvertement cette pratique. Il déclara, par exemple, en 1874, qu’il ne saurait tolérer dans son entourage ni "un officier incapable de défendre son honneur ni un officier mal éduqué".

On retrouve la même contradiction à la fin de l’empire austro-hongrois. Le duel était interdit. Un officier surpris alors qu’il se battait en duel était sévèrement puni. Mais un officier refusant de se battre en duel était dégradé. C’était même devenu un passe-temps apprécié de quelques reîtres, chevaliers restés bien près du cheval, ou étudiants corporés, que de provoquer en duel des officiers de réserve catholiques. On compte ainsi dans la seule Austria Innsbruck six officiers de réserve dégradés pour avoir refusé de se battre. 

Une ligue des étudiants corporés hostiles au duel vit le jour au début du siècle en Allemagne et en Autriche, regroupant plus de cent associations d’étudiants. D’autres corporations au contraire, telles les membres de la Deutsche Burschenchaft se réunissaient dans le même temps à Marburg pour convenir d’un protocole sur l’élimination des injures matérielles et sur la réparation des "offenses", constituant un véritable syndicat du duel. Le fossé s’accrut entre corporations pratiquant le duel ("schlagend") et les autres. Mais la camaraderie soudée au cours de la Première Guerre mondiale entre soldats appartenant à l’un ou l’autre des modèles de corporation, finit par triompher des préjugés. Les corporations qui ne se battaient pas furent reconnues comme aussi honorables que les autres. Cela d’autant plus que la décision du Reichsgericht de 1883 s’appliquait toujours, ce qui constituait sans aucun doute un obstacle à de nombreux duels. 

Le national-socialisme, qui modifia de manière totalitaire le droit pénal, se montra au contraire plus libéral à l’égard de la Mensur, qui fut à nouveau autorisée dès 1933. Le régime alla même, en 1935, jusqu’à préciser dans le paragraphe 210 A du code pénal que les Mensuren ne pouvaient faire l’objet de poursuites. Les révolutionnaires nationaux-socialistes ne s’illustraient pas toujours de manière très brillante dans cet exercice issu d’une longue histoire et chargé de tradition ; lors d’un duel au sabre lourd, un professeur de l’Université de Leipzig, qui avait provoqué le Führer du groupe de SA de sa ville, eut raison de son adversaire en trois minutes et trente secondes. Peu après l’interdiction des corporations, en 1937, le Reichsstudentenführer mit également la Mensur hors la loi. 

La réconciliation des deux modèles de corporatisme ?
 

L’impunité pénale dont jouissait la Mensur depuis 1933 fut supprimée par les alliés en 1945. La situation juridique actuelle a été précisée à l’occasion d’une affaire dont eut à connaître le cour suprême de justice de Karlsruhe (BGH) dont on parla sous le nom du "Mensur-Prozess" de l’Université demedium_combat.jpg Göttingen. La cour relaxa un étudiant duelliste, inculpé pour coups et blessures. La décision relève que si la Mensur peut en effet entraîner des blessures graves au sens du code pénal, celles-ci ne sont pas répréhensibles, les règles de la Mensur ayant été acceptées par les deux protagonistes. La cour relève également que cette pratique ne porte pas atteinte aux bonnes mœurs. Il n’y a donc pas lieu d’en réprimer l’exercice. Le recteur de l’Université de Berlin de l’époque ne se réjouit pas de ce jugement. Peu de temps après l’arrêt, il tenta de pénétrer dans une Kneipe pour empêcher un duel qui était en train de s’y dérouler ; on l’en chassa avec la dernière fermeté et non sans quelques brutalités choisies. 

Si la loi n’interdit plus vraiment la Mensur, les statuts de nombreuses corporations ont cessé de l’exiger. La vague contestataire de la fin des années 1960 conduisit plusieurs corporations membres de la Deutsche Burschenchaft à refuser le duel. Elles furent exclues du mouvement, tambour battant. Mais refusant de se le tenir pour dit, elles demandèrent en justice leur réintégration. Elle leur fut accordée. Pour maintenir un semblant d’unité entre les différentes tendances, la DB finit par remettre la décision de continuer à pratiquer le duel à l’appréciation de chaque corporation. Ce qui explique qu’une certaine hétérogénéité règne sur le front des corporations allemandes, cristallisée notamment autour de cette question du duel. Sur les 133 associations de Burschenschaften actuelles, 10 ont aboli la Mensur, 64 continuent de la considérer comme obligatoire, 59 comme facultative. 

Il n’est plus indispensable aujourd’hui que le sang coule. Nul n’est déshonoré s’il ne parvient pas à entamer le cuir ou la couenne de son Kontrahent. La Mensur exige seulement de chacun des participants qu’il s’expose et qu’il coure un risque sérieux d’être blessé. On a un temps envisagé de remplacer le cérémoniel du combat à l’épée par une forme plus moderne, ou plus exotique, la "Sportmensur" : les adversaires, torse nu, tiennent à la main un long bâton de bois dont ils doivent se porter de rudes coups, au besoin jusqu’à s’assommer. Mais cette idée n’a pas réussi à s’imposer. 

De façon plus générale, il est curieux de voir dans certaines corporations le rôle du duel devenir de plus en plus purement esthétique, voire spirituel. On redécouvre la symbolique du combat. L’enjeu véritable de la Mensur n’a jamais tant été la victoire que la défense des valeurs d’une caste, il ne s’agit pas de triompher d’un adversaire plus faible, mais au contraire de se montrer capable de défendre le faible en toute circonstance. Avant tout, il importe de surmonter sa propre peur. Certaines corporations le reconnaissent. Il est d’autres moyens que la Mensur d’arriver à ce but. Et d’autre part, quel intérêt de classe les étudiants ont-ils encore à défendre, dans les universités-usines avec vue sur le chômage de masse ? Peut-être le seul privilège qui restent à certains nostalgiques des parfums exaltants de l’ancien honneur, est-il celui d’avoir encore des yeux pour pleurer. 

 

medium_UNITAS.2.jpg
Franz WISSANT, juriste, pour Theatrum Belli

Membre de la Verbindung catholique UNITAS

Corporation étudiante ne pratiquant plus la Mensur.

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dimanche, 18 février 2007

Ikonen der Jugendbewegung

Karlheinz WEISSMANN :

Ikonen der Jugendbewegung

http://www.sezession.de/pdf/sezession15_weissmann_jugend.pdf

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mercredi, 14 février 2007

100 Jahre Wandervogel

Ralf Küttelwesch :

100 Jahre Wandervogel - Die Geschichte der Bündischen Jugend

http://www.webarchiv-server.de/pin/archiv01/5001ob08.htm

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samedi, 27 janvier 2007

De Duitse "Burschenschaften"

Vormingsavond met Patrick Verbraecken

De Burschenschaften was de eerste politieke studentenbeweging. Maar als men van student spreekt dan heeft men ook een instelling nodig waaraan deze kunnen studeren. Daarom eerst een korte geschiedenis van de universiteiten.
De eerste universiteit die kon voldoen aan de normen die men in gedachte heeft voor een universiteit was die van Uppsula te Zweden, opgericht in 700 N.C. De tweede universiteit was de universiteit te Salamanca, opgericht in 1222. Zelfs in onze tijd kennen wij nog het restant van deze universiteit dat overgebleven is nl. de melodie “La cucaracha”, een melodie gebaseerd op een oud studentenlied. De derde oudste onderwijsinstelling is die van Bologna, maar deze specialiseerde zich vooral op de rechtsfaculteit. De allereerste universiteit die zich echt bezig hield met alle faculteiten was die van Frankrijk: de Sorbonne, opgericht rond 1300.
Het is vanaf 1300 dat de universiteiten bijna overal uit de grond schieten en er een snelle vermeerdering komt van deze instellingen:
                                     1348                Eerste Duitse universiteit te Praag
                                     1364                Krakau
                                     1386                Heidelberg
                                     1388                Keulen
                                     +/- 1400          Leuven
Tot zover de geschiedenis van de universiteiten.
 

Het is te Bologna dat ons verhaal begint. Aan deze universiteit had men twee soorten studenten: zij die kwamen van aan de zuidkant van de Alpen en zij die kwamen van aan de noordkant van de Alpen, dit zijn onze Teutoonse gewesten. Het is omdat er door deze Germaanse studenten veel gereisd werd dat de Duitse Keizer Frederik Barbarossa een speciaal statuut voor studenten heeft uitgevaardigd. Studenten mochten, bij wijze van zelfverdediging, een wapen dragen, een voorrecht dat voorheen enkel voor de adel en de soldaten gold. Later kregen de studenten een apart juridisch statuut zodat ze niet meer door de burgerlijke rechtbank gevonnist konden worden, maar enkel door de Rechterlijke Macht van de universiteiten zelf.
De leefwijze van de studenten in de Middeleeuwen verschilde niet veel van die van een hond. Ze huurden een huis waar men met veertig tot zestig studenten verbleef, inclusief de professoren. Deze laatsten doceerden daar ook. Het was een gemeenschap dat de vage karaktertrekken had van een commune. Men had een gemeenschappelijke beurs en de nieuwelingen, of schachten, konden alles wat ze van thuis meekregen van geld afgeven aan deze gemeenschappelijke beurs. Er ontstaat ook een ander verschijnsel: het bejaniseren. Dit is het voor schut zetten en het leegzuigen van de schachten. Na een jaar behoren ze echter zelf tot de ouderen en kunnen zij op hun beurt nieuwe schachten leegzuigen. Wanneer de beurs leeg was, gingen de studenten en hun professoren op rooftocht. Uiteraard namen de burgers dat niet en wanneer ze het na de zoveelste rooftocht beu waren, vielen de burgers op hun beurt de studenten aan. Hieruit spruit het studentenlied “Burschen heraus!” voort. Bij een tegenaanval riepen de studenten “Burschen heraus” uit waardoor de commune wist dat ze zich moesten bewapenen.
 

Wanneer de studenten dan eindelijk afgestudeerd waren, kregen ze van de adel minderwaardig werk omdat ze in hun ogen niet meer waren dan burgerjongens met een papiertje. Het is daarom dat de studenten vaak werden ingezet op het gebied van beheer.
De structuur van deze gemeenschappen van omstreeks 1300 was gebaseerd op identiteit: etnisch, soort, cultureel, nationaliteit,…
Verder waren er twee soorten van studenten: zij die lid waren van Burschas, de studentenverenigingen; en de vaganten, de bewapende en rondtrekkende studenten. Een voorbeeld van de vaganten kan men vandaag nog terugvinden in de opera “Carmina Burana” van Karl Orff. Dit zijn eigenlijk studentenliederen van de vaganten.
De Landsmannschaften, dit zijn ook de studentenbewegingen, waren niet aanwezig rond de universiteit van Leuven, in tegenstelling tot de universiteiten van de rest van Europa. Een gevolg hiervan is dat er in Leuven andere tradities bestonden dan in de rest van Europa. Jef van den Eynde was uiteindelijk de man die het studentenleven onder studentenbewegingen in Leuven leven inblies.
 

In 1770 ontstonden aan de universiteit van Guttingen de Studentische Orden, die qua gedachtengoed nauw verwant waren aan de loges, maar dit is niet bedoeld in de zin van de Loge van het Grootoosten. Daarna ontstonden er in Jena vriendschapsbanden tussen studenten dankzij het Ordekruis, een verwijzing naar de Studentische Orden van 1770. Vervolgens waren er de unitisten die door de overheden verboden waren en moesten communiceren via geheimschrift. Het was hierdoor dat in 1783 voor de eerste keer de zirkel ontstond. De zirkel bestaat uit de letter VFC, wat zoveel wil zeggen als Vivat Fratres Coniuncti.     
 

Eind 18° eeuw ontstonden de eerste kapitalisten die de universiteiten subsidies voor studenten gingen geven. Dit hield in dat ze gewoonweg de universiteit opkochten. De studenten gaven daarom feesten voor hun mecenas, Landesvaten genoemd.
Er ontstond zoiets als “Academische Gerichtsbarkeit”. Dit was het afscheiden van de burgers door het beginnen dragen van petten, linten, uniformen, etc. Deze kledij haalde de inspiratie bij de Poolse uniformen, er was namelijk een voorkeur voor gouden tinten. Deze Gerichtsbarkeit hield een volledige assimilatie in. Je moest niet denken als een student, maar je moest een student zijn. De wetten van de studenten werden allemaal neergeschreven in het “Comment”. Het “Comment” bevatte een reeks voorschriften die de studenten moesten toepassen in hun dagelijkse leven. Zo had men een zwaard-groet-ritueel en het gewone duelleren. Er was bij dit duelleren ook een verschil tussen de studenten. Zo hielden de Romaanse studenten op met duelleren wanneer er bloed vloeide. De Germaanse studenten duelleerden met slagwapens en richtten daarbij op de schedel van de tegenstander. Er was echter steeds een dokter aanwezig voor het geval er toch wonden moesten gehecht worden, dit werd zonder verdoving gedaan.
Sinds de Franse revolutie zijn de Burschenschaften een katalysator van denkmanieren. Enerzijds hanteerde men het onderscheidende criterium IQ (“Die Gedanken sind frei”) en wou men het feodaal stelsel omverwerpen door onder andere linten te dragen, iets wat een adellijke bijbetekenis heeft.
Later volgeden de Napoleontische Oorlogen. Na de slag in Leipizig wou men een toegeving doen aan de “kaste” die het IQ van de maatschappij droeg. In Oostenrijk riep von Metternich de studenten op om zich te melden voor het vormen van een Vrijkorps. Als beloning voor het vechten zouden ze daarna inspraak krijgen in de maatschappij en politiek. Er vormden zich Vrijkorpsen zoals de “Freiheit von Lutshof”. Dit Vrijkorps had zwarte uniformen bedekt met rood en goud. Ze hadden een rode vlag met een zwarte rand en in het midden gouden eiken-bladeren. Het is door toedoen van deze Vrijkorpsen dat Napoleon werd verslagen. Von Metternich zei achteraf dat de toegevingen indien voldaan aan zijn eisen om een Vrijkorps te vormen een verzinsel was en dat de studenten dus geen enkele inspraak zouden krijgen. Om hun kameraden die tijdens deze oorlogen gestorven zijn te eren, ontstaat het IJzeren Kruis als gedenkteken en herkenningsteken voor zij die nog leven.
Omdat ze hun politieke eisen wilden doordrukken kwamen de studenten samen in een herberg te Eisenach in 1817 en eisten ze een nieuw staatsbestel. Deze eis staat bekend onder de naam “Erste Beansprechung der Demokratie”. De toenmalige regering wou de Burschenschaften afschaffen en wanneer er een Russische spion onder hen vermoord werd, eiste von Metternich de vervolging van de studentenbeweging.
Het gevolg was dat de hele intellectuele beweging vervolgd werd en velen moesten op de vlucht, onder hen enkele bekenden als Beethoven en Wagner. Een ander persoon is Haze. Deze man heeft vier dagen ondervraging doorstaan door op elke vraag over zijn mede-studenten te antwoorden: “Mein Name ist Haze. Ich weiss von nichts”. Vandaar de bekende spreuk.
Naast de studentenbeweging bestonden er ook scholierenverenigingen, de Pedaliën. Deze scholierenverenigingen droegen naar het voorbeeld van de Burschenschaften houten wapens, petten en uniformen.
 

Vanaaf 1848 dat er confessionele studentenbewegingen ontstaan zoals die door Jef van den Eynde opgestart werd te Leuven.
Het doel van de Burschenschaften is uitgebreid?
In de eerste plaats betekent aangesloten zijn bij een studentenbeweging dat men kleur bekent. Een lint dragen is kleur bekennen. En als men de kleuren van de club aanvalt dan valt men de persoon die ze draagt ook aan. Vandaar dat men Bestimmungsmensuren hield. Dit waren duels tussen studenten van wie de kleuren beledigd waren. De allereerste Bestimmungsmensur is gewonnen door niemand minder dan Friedrich Nietzsche.
Op de tweede plaats dient de Burschenschaft om de studenten en oud-studenten structureel bij elkaar te houden en met elkaar te verbinden. Zowel op het studentikoze gebied als op het financiële gebied.
Op de derde en laatste plaats waren de Burschenschaften een antwoord op de “revolutie” van 1830. Ze dienen als tegenantwoord op de verfransing van Europa en vechten voor een Germaans Europa. 
 

Verslag opgetekend door
Yannick Goossens v/o Jokke II

Scriptor NSV!-Antwerpen 2006-2007

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mardi, 23 janvier 2007

Textes sur les Wandervögel (fr.)

http://www.crevetabous.com/chapitre_wv_hist.htm

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