Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 04 janvier 2020

Wandervogel: révolte contre l'esprit bourgeois

KH-couv1.jpg

Révolte contre l'esprit bourgeois

Karl Höffkes ; Robert Steuckers

Éditeur : les Amis de la Culture Européenne

Titre original : Träumer, Streiter, Bürgerschreck. Aus der Geschichte der deutschen Jugendbewegung

Nouvelle édition

Prix de vente au public (TTC) : 14,50 €

128 pages ; 19 x 13,5 cm ; broché

ISBN 978-2-914157-24-7

EAN 9782914157247

Résumé : L’histoire étonnante du réveil au début du siècle dernier de toute une jeunesse allemande éprise de liberté. Le monde bourgeois des instituteurs et des parents devra être proscrit et ne vaudra pas les grandes randonnées entre jeunes à travers tout le Reich.

samedi, 01 décembre 2018

German Youth Movement and its conservative-revolutionary foundations

Wandervogel.jpg

German Youth Movement and its conservative-revolutionary foundations

Ex: https://phosphorussite.wordpress.com 

“The basic experience of the Youth Movement was the conflict between the bourgeois world and individual life. It was also a conflict between generations, in which, strangely enough, the fathers were the liberals and the sons the conservatives. This was a marked reversal since the days of the earlier youth movement the Burschenschaften of 1815. Then the new generation, which had fought in the Wars of Liberation, was in the fore in the struggle for a unified German state and for constitutionalism. Now liberalism, so it seemed to the sons, had lost its vitality and had come to stand for a world of confinement and convention. The young generation was tired of the state and tired of constitutions just as the early conservatives had been distrustful of them. In the Youth Movement there was a touch of the anarchic. It was antiauthoritarian, but it was also in search of authority and allegiances. This was its conservatism.

The Youth Movement derived its conservatism from Nietzsche and the traditions of nineteenth century irrationalism. Nietzsche, Lagarde, Stefan George became its heroes and were read, quoted, imitated, and freely plagiarized. They had given sanction to the struggle between the generations. Nietzsche had called upon the “first generation of fighters and dragon-slayers” to establish the “Reich of Youth.” Lagarde had defended German youth against the complaint that it lacked idealism: “I do not complain that our youth lacks ideals: I accuse those men, the statesmen above all, who do not offer ideals to the young generation.” To a searching youth, the irrationalists, all experimenters in conservatism, pointed a way to a conservatism through rebellion and radicalism, thus setting the tone for a revolutionary conservatism. Hegel and Bismarck were squarely repudiated. And Nietzsche, in lieu of traditions long lost, postulated the “will of tradition” a variation only of the ominous “will of power” as the foundation of a new conservatism. All the more did Stefan George’s symbolism appeal to the young. They learned to see themselves as the “new nobility” of a “new Reich”:

New nobility you wanted 
Does not hail from crown or scutcheon! 
Men of whatsoever level 
Show their lust in venial glances, 
Show their greeds in ribald glances…
Scions rare of rank intrinsic 
Grow from matter, not from peerage, 
And you will detect your kindred 
By the light within their eyes.

Twentieth century knights were they, united by secret codes. They claimed to be dedicated to a “mission”; more correctly they were in search of one. Heinrich Heine, had he lived to see those Wandervogel, would have called them “armed Nietzscheans.”

The revolutionary temper of the Youth Movement is evident from its famous declaration, formulated at a meeting near Kassel on the Hohen Meissner hill in October 1913. It stated that “Free German Youth, on their own initiative, under their own responsibility, and with deep sincerity, are determined independently to shape their own lives. For the sake of this inner freedom they will under any and all circumstances take united action…”.“

– Klemens Von Klemperer, “Germany’s New Conservatism: Its History and Dilemma in the Twentieth Century” (1968)

samedi, 10 novembre 2018

Quel avenir pour le militantisme blanc?

1507923308798.jpg

Quel avenir pour le militantisme blanc?

par Thierry DUROLLE

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2018, le local du Bastion social clermontois fut à nouveau la cible des nervis du Système. Les militants antifascistes de la CARA (Cellule antifasciste révolutionnaire d’Auvergne) ont vandalisé une seconde fois l’Oppidum, ce local qui secoue malgré lui la vie de la cité arverne, suivi d’une tentative d’incendie dans la nuit du 3 au 4 octobre.

Une grande campagne fut menée contre l’arrivée des militants en juillet dernier avec l’appui d’Olivier Bianchi, le ventripotent maire de Clermont-Ferrand, qui a visiblement pardonné le casse de sa voiture par les militants de la CARA. Le torchon local, La Montagne, a fait ses choux gras de toutes ses histoires en relatant le moindre fait divers en rapport, de près ou de loin, au Bastion social.

Avant ce nouveau saccage, des militants furent mis en cause dans une rixe suite à une énième provocation. Ces derniers, au nombre de trois, ont été mis en prison en préventive suite à un séjour en Alsace pour deux d’entre-eux. Le troisième qui, d’après nos informations, n’a pas porté de coups fut lui aussi embastillé. Soulignons pour une fois l’efficacité, dans un effort commun, de la police et de la justice française… Des peines de sursis et de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des deux militants et du troisième comparse. Finalement, la section clermontoise du Bastion s’est dissoute le 16 octobre dernier.

À l’instar de l’« affaire Méric », la réaction du Système est sans aucune pitié envers ses ennemis. Les militants du Bastion social le savaient. Quoiqu’il en soit, nous nous devons de saluer une initiative courageuse qui, comme a pu faire le MAS, a pour but d’agir dans le réel et pour le pays réel. Cela est aussi le cas pour les actions de la Dissidence Française et de Génération Identitaire.

L’encrage du Bastion social et des mouvements militants en général se situe en ville, grande ou moyenne. Points névralgiques de la société liquide actuelle, ces endroits sont devenus des tumeurs cancéreuses. Il fut un temps où les villes drainaient les campagnes de leurs habitants pour les transformer en ouvriers. Maintenant les villes regroupent d’un côté les adhérents à la mondialisation, les bobos, les hipsters, les cadres dynamiques et l’homo festivus en général; de l’autre, elles concentrent les travailleurs précaires, les chômeurs, les SDF, les clandestins et les pauvres de toutes sortes. Elles offrent sur un plateau d’argent le fameux « jouir sans entraves » de mai 68 aux moutons producteurs-consommateurs. Ces Megalopolis peuvent se résumer de nos jours au triptyque UberTinderBurger.

Lorsque nous observons les photographies postées par des militants de droite radicale, nous constatons que ceux-ci sont de parfaits urbains. Sauf exception, ils n’ont rien à envier à leurs congénères hipsters. Le portrait type du jeune militant est celui d’un Homo festivus dans l’âme, consommateur de vêtements de marque aux prix exorbitants, parfois aussi de junkfood, et surtout d’alcool – quand ce n’est pas tout simplement de la drogue. L’alcoolisation des masses est un fléau, particulièrement dans notre mouvance. Promouvoir un mode de vie sain dans un monde en déréliction totale, voilà un projet subversif et révolutionnaire : boire modérément (et de l’alcool de qualité, pas de la bière pour lycéens) ou pas du tout, manger bio et de façon équilibrée, avoir une ou plusieurs activités physiques, arrêter la cigarette, etc., nous semblent être le b.a – ba. Face aux laxistes soyons ortho-rexistes !

Se croyant révolutionnaire, le militant de la droite radicale fait figure d’adolescent bourgeois face à certains militants d’extrême gauche réellement révolutionnaires dans l’âme et en actes. Il est temps pour les militants soucieux de préserver le meilleur des Albo-Européens de déserter les villes et d’adopter un mode de vie différent.

Il fut un temps où l’idée de « retour à la terre » était en vogue. Le terrain fut déblayé par les contestataires de 68 partis s’installer dans le Larzac, en Lozère ou en Ardèche. Ces expériences furent pour la plupart des échecs puisque beaucoup de ces bourgeois étaient en réalité des incapables. Pourtant ces expériences inspirèrent de futures générations de gauchistes qui se débrouillèrent par la suite mieux que leurs aînés.

la-nouvelle-affiche-dessinee-par-olivier-pirnay.jpg

Notre idée du « retour à la terre » s’inspire plutôt du courant Völkisch et de son Heimatschutz, de certains mouvements de jeunesse allemands comme le Bünd des Artamanen, de l’idéologie Blut und Boden du Reichsbauernführer Walther Darré. N’oublions pas notre beau pays avec ses écrivains enracinés : Mistral, Giono, Vincenot et aussi Henri Pourrat. Ce dernier magnifia la paysannerie de son terroir du Livradois-Forez dans des ouvrages comme L’Homme à la bêche ou Le paysan français. Robert Dun demeure une source d’inspiration de premier plan du fait de son écologisme, de son racialisme et de son paganisme dionysiaque. Enfin, sur un plan plus politique, remémorons-nous le discours de Barrès sur la terre et les morts ou encore le mouvement paysan des « Chemises vertes » d’Henry Dorgères. Voilà des sources d’inspiration pour un « retour à la terre » bien de chez nous. Mais est-ce suffisant ?

En fait, le concept de « retour à la terre » ne nous convient guère. Nous lui préférons celui d’enracinement ou plutôt de ré-enracinement. Les campagnes françaises se désertifient. Lorsque le géographe Christophe Guilluy évoque une France périphérique, il n’exagère pas. Alors, plutôt que de remplir nos terroirs par des clandestins, pourquoi ne pas les remplir avec d’affreux « suprémacistes blancs » ? Contrairement à ce que pense Arthur Kemp, pas besoin de partir en Russie pour bâtir un foyer blanc ! À ce titre, un exode des Français albo-européens à l’Est engendrerait inévitablement, sur les futures générations, un métissage avec les peuples autochtones. Métissage biologique et culturel : devons-nous rappeler que les colons européens irlandais ou allemands partis en Amérique ne sont plus des Européens d’esprit ?Abandonner la terre de nos pères pour une terre « étrangère » représenterait une terrible défaite et ne doit être envisager uniquement comme ultime recours.

Néanmoins, tout le monde n’est pas apte à aller au bout d’une telle démarche, surtout si elle s’accompagne d’un changement de mode de vie radical. Mais, à l’évidence, nos paroles doivent être authentifiées par des actes comme le rappelait Dominique Venner. Notre ennemi est le Système ? Alors nous devons nous glisser dans ses fissures pour retrouver des espaces de liberté.

Nous avons conscience du parti pris de nos propositions. Cet voie ne plaira pas à tout le monde. Beaucoup préféreront « militer » au chaud au bistrot. Pour les véritables révolutionnaires, le combat continue mais loin des villes. Ce qui fut autrefois symbole de Haute-Culture a été retourné pour devenir un agent dissolvant des peuples blancs. Pour autant, ne nous méprenons pas sur l’état de la ruralité : elle est bien mal en point. Il ne faut pas l’idéaliser mais envisager sa potentialité dans le combat qui est le nôtre. Un chef français prononça un jour ces mots. « La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. »

Oui, la terre ne ment pas… pour autant qu’on la traite avec respect ! Cette glèbe nourrie du sang de nos ancêtres doit être réinvestie sérieusement par la Droite radicale. Le ré-enracinement des hommes différenciés de notre camp relève de l’obligation.

Thierry Durolle

mardi, 26 avril 2016

L’Europe à pied

eurpied7754_1_px_470_.jpg

L’Europe à pied

par Georges FELTIN-TRACOL

 

eurpiedcouv38912.jpgPour vivre l’aventure, est-il nécessaire de s’inscrire à une émission pseudo-« survivaliste » de télé-réalité débile ou partir pour des contrées exotiques loin de chez soi ? Non, répondent Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, deux femmes de 22 et 24 ans, qui, du 21 septembre 2009 au 28 juillet 2010, parcoururent – à pied – plus de 6 000 km en visitant une partie du continent européen.

 

L’exploit mérite d’être salué d’autant qu’il n’était pas que physique; il fut aussi humain, culturel et patrimonial. En effet, Mathilde et Fanny, deux amies formées depuis l’âge de 9 ans aux longues marches par un mouvement scout, avaient la ferme intention de récolter auprès des populations rencontrées un maximum de récits populaires locaux. « Nous nous sommes concentrées sur les légendes, racontées de génération en génération. Elles nous semblaient parfaites pour partir à la rencontre de nos cousins européens. Quels seraient nos points communs et nos différences ? Une somme de questions auxquelles nous brûlions de répondre. Non d’un point de vue universitaire, mais par le vécu, le charnel et l’humain (p. 9). » On doit reconnaître que le résultat est très décevant. Pour preuve, elles questionnent un jour dans les Alpes un vieux paysan qui les renvoie aussitôt à des jeunes gens. « Quel paradoxe ! Comment les jeunes pourraient-ils avoir connaissance d’un héritage s’il ne leur a pas été transmis ? C’est tragique, une société sans transmission ! (p. 26) » Le folk lore (ce savoir populaire) s’est évanoui ou se trouve, uniformisé et affadi, dans les guides touristiques présents sur les comptoirs des offices spécialisés.

 

Marche et hospitalité

 

Parties du Ventoux afin d’atteindre l’Aubrac dix mois plus tard, Fanny et Mathilde passent en Provence et en Italie jusqu’à Rome. Elles traversent ensuite la Grèce, d’Olympie à Thessalonique, marchent en Autriche, en Slovaquie, en République tchèque, en Allemagne orientale, au Danemark, circulent en Écosse et en Irlande, avant de revenir en France par la Bretagne, la Mayenne et le Massif Central. Elles avaient convenu au préalable avec leurs parents quelque peu inquiets par cet itinéraire de découvrir la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie en train et ce, pour des raisons bien compréhensibles de sécurité. Elles n’hésitent pas à faire de l’auto-stop – voire de l’« auto-bateau » – et à prendre l’avion (plus simple que la nage pour rallier l’Écosse). En effet, « les règles, nous les fixons nous-mêmes, et si pour 30 km de marche par jour, nous devons faire une demi-heure de stop occasionnellement pour rencontrer quelqu’un ou aller visiter une ville, nous n’allons pas nous en priver ! (p. 44)».

 

Le vif dépit d’assister à la perte du savoir culturel populaire se trouve largement compensé par de nombreuses marques de sympathie exprimées tout au long de leur trajet. Sous la protection d’une très bonne étoile, à moins que cela soit une remarquable Fortuna, Fanny et Mathilde sont souvent bien accueillies, le soir venu. Certains jours, elles se voient claquer les portes. Toutefois, les maisons s’ouvrent devant elles. Ainsi, près de Pontremoli en Italie, se retrouvent-elles « attablées avec les époux, les deux enfants et la grand-mère (p. 54) » pour partager un dîner. Une autre fois, « le Grec qui tient la bicoque ne veut pas nous laisser repartir sans que nous n’ayons fini les plats (p. 84) ». Plus tôt, à Embrun, « un couple nous invite spontanément chez lui. Ils sont d’une gentillesse et d’un naturel fous… comme si nous étions attendues, qu’ils nous connaissaient… vous allez dormir là, prenez une douche, le repas est prêt, nous vous attendons… ça alors ! L’hospitalité est une valeur que certains honorent vraiment (p. 27) ». Mathilde insiste régulièrement sur cette vieille notion d’hospitalité. « L’hospitalité a longtemps été une valeur sacrée et accueillir des inconnus était un devoir. Alors bien sûr, de nos jours, dans notre société individualisée où ce sont les valeurs marchandes, où “ tout s’achète et tout se vend “ qui sont de mise, personne n’est obligé d’accueillir des inconnus chez lui. Notre démarche est donc décalée, mais importante, voire nécessaire. Montrer que d’autres modes de fonctionnement sont possibles et que les échanges peuvent être gratuits. Nous demandons l’hospitalité, les gens nous offrent le gîte et bien souvent le couvert et si nous ne leur proposons pas d’argent, nous leur offrons bien plus : l’occasion de rendre service. Cela peut paraître étrange, mais ce n’est guère souvent possible et lorsque nous repartons, les gens nous remercient presque systématiquement de nous être arrêtées chez eux ! Alors que c’est nous qui devrions leur être redevable ! Ce que nous sommes également, bien entendu ! Mais tout de même, c’est frappant à quel point les gens nous sont reconnaissants (p. 176).»

 

Le fait de marcher des centaines de kilomètres à pied à l’heure du tout-automobile ne peut qu’attirer l’attention des médiats locaux et des habitants, surpris par leur objectif. Fanny et Mathilde suscitent en tout cas intérêt et admiration. En Grèce, « quand le restaurateur apprend que nous faisons le tour de l’Europe à pied, il nous offre le pain (p. 103) ». En outre, elles ne sont pas toujours seules; elles croisent d’autres randonneurs avec qui elles font de temps en temps un bout de chemin quand ne marchent pas à leurs côtés proches amis et parents !

bound-10.jpg

 

Voir une autre Europe

 

En Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie, Fanny et Mathilde appréhendent une autre réalité, ignorée des Européens de l’Ouest : de vieux contentieux nationaux, frontaliers et territoriaux, de vives controverses consacrées aux mérites théologiques comparés des paganismes, de l’Orthodoxie et du catholicisme romain, et un euroscepticisme certain. « L’Union européenne pense, dans son humble magnanimité, que l’Europe de l’Est et centrale n’aspire qu’à devenir comme l’Ouest : marchande. Mais pas du tout ! D’ailleurs ils rejettent globalement l’Union européenne, qui leur impose les standards occidentaux. Ils la vivent comme une réelle menace de leurs traditions et leur façon d’être qui est typiquement différente de la nôtre, peuples de l’Europe occidentale (p. 147). »

 

Plus concrètement, la lecture de ce carnet de voyage écrit à quatre mains montre que se supporter 24 heures sur 24 et sept jours sur sept devient à la fois épuisant et agaçant. Les moments les plus rudes se déroulent en février – mars en Allemagne, puis au Danemark. Outre le froid, la neige, la pluie, le vent glacial, l’humidité, la platitude de la grande plaine du Nord les mine. « Nous sommes lassées, marre de ces paysages, de la fatigue physique et de ces douleurs… (p. 225) »

 

Fanny et Mathilde retrouvent cependant leur vigueur et leur courage en se posant en Écosse au début du printemps. Elles en apprécient les montagnes, puis se promènent dans la Verte Irlande. Elles ont raison de s’écarter de la perfide Albion. Quant au retour en France, le parcours n’est pas si aisé que cela, car les sentiers de randonnée sont surtout prévus pour la promenade dominicale et nullement pour de vraies randonnées…

 

Dans son essai La Jeunesse au pouvoir, Julien Langella évoque des mouvements juvéniles du début du XXe siècle, en particulier les Mendigoxales basques, cette « petite élite d’alpinistes et de randonneurs », et les Wandervogel allemands, qui fuyaient un monde triste, urbanisé et industriel afin de redécouvrir la culture ancestrale, le patrimoine et l’âme des lieux. Mathilde et Fanny s’inscrivent dans cette tradition, non à l’échelle régionale, mais à l’échelle continentale. Leurs quarante semaines d’efforts sont une subtile initiation à la vie, un passage décisif entre une adolescence révolue et une existence d’adulte qui se profile avec son lot de mariage, d’enfants et d’activités professionnelles.

 

Il serait bien que jeunes filles et garçons répètent à leur tour cette expérience de vie physique, culturelle et sportive (porter 20 kg dans le sac à dos et marcher 30 km par jour, c’est du sport !) lors d’une année sabbatique. Mais serait-ce aujourd’hui souhaitable, possible et réalisable avec l’invasion en cours de l’Europe par des hordes d’immigrés allogènes et la fermeture indispensable des frontières nationales ? Fanny et Mathilde ont profité d’un moment où les flux migratoires massifs n’en étaient qu’à leurs débuts. Le 11 février 2010, la police germanique les prend pour des clandestins et les contrôle ! Parcourir dorénavant l’Italie ou la Grèce serait très risqué, dangereux même, surtout pour de jeunes Européennes. C’est la raison pour laquelle le récit de Fanny Truilhé et de Mathilde Gibelin est important. Elles offrent une belle aventure humaine riche en esprit européen survenue il y a plus de six ans, il y a maintenant une éternité.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, Tour d’Europe. 6 000 kilomètres à pied, Les Amis du Livre européen, 2015, 348 p., 24 € (à commander : 21, rue de Fécamp, 75012 Paris).


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4764

 

00:05 Publié dans Livre, Livre, Mouvements de jeunesse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, livre, mouvement de jeunesse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 11 décembre 2015

Mathilde Gibelin présente son ouvrage "Tour d'Europe"

Fanny Truilhe et Mathilde Gibelin_large.jpg

Mathilde Gibelin présente son ouvrage "Tour d'Europe"

00:46 - CINEMA - Anne Brassié et Maxime Gabriel vous emmènent voir "L'Hermine", "L'homme irrationnel", "21 nuits avec Pattie", "Seul sur Mars", "Hunger Games"

mathgib.jpg20:21 - JE LIS - Mathilde Gibelin présente son oubrage "Tour d'Europe, 6000 km à pieds"

39:19 - ART - Louis Monier, photographe et Olivier Bosc, conservateur de la bibliothèque de Chantilly, présentent leur ouvrage "Création j'écris ton nom, Figures du XXème siècle".

59:34 - PATRIMOINE - Jérôme Arnauld des Lions présente son ouvrage "Sauvegarde et restauration des églises et des chapelles", un guide juridique et pratique à l'usage des personnes souhaitant sauver leur patrimoine religieux.

http://www.tvlibertes.com/

https://www.facebook.com/tvlibertes

https://twitter.com/tvlofficiel

Pour nous soutenir :

http://www.tvlibertes.com/don/

Ou directement via Facebook :

https://www.facebook.com/tvlibertes/a...

vendredi, 21 août 2015

Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, "Tour d'Europe"

parcours3714738912.jpg

Chronique de livre :

Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, "Tour d'Europe"

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, Tour d'Europe

(Les Amis du Livre Européen, 2015)

Enfin nous pouvons lire le récit de ce fameux tour d'Europe à pied! La question sera donc : à quelle place insérerons-nous ce livre, à côté de quels autres ? Je crois que sa place serait dans la catégorie des "livres qui poussent à l'action". Ces derniers sont rares et précieux, et ont donc une place de choix. Dans sa longue formation, tout militant devra digérer les doctrines des uns et des autres, de la philosophie, des réflexions diverses, mais viendra parfois le moment où il recherchera des témoignages pratiques, plus proches de ses réalités quotidiennes, des ouvrages militants.

Si je me suis tout de suite plongé dans la lecture de ce journal de bord, c'est que j'étais intrigué par la démarche en elle-même. Ayant entendu leur témoignage sur l'émission de radio Méridien Zéro, je trouvais que la réappropriation de sa terre par la marche était une idée audacieuse et tout à fait cohérente. Cela me rappela un passage marquant du roman Ravage de René Barjavel : "En une seconde, l'Amérique, tout à l'heure si proche, venait de reprendre sa place ancienne, à l'autre bout du monde. [...] Chacun allait se retrouver dans un univers à la mesure de l'acuité de ses sens naturels, de la longueur de ses membres, de la force de ses muscles."

Car l'Homme en effet, est "la mesure de toute chose" et lire ce journal c'est un peu prendre la mesure de l'Europe grâce à nos deux vagabondes enracinées (le grand paradoxe indo-européen).

Vous verrez qu'au bout de quelques pages, vous aurez peut-être envie de cesser la lecture ou de fermer le livre, non pas parce que la lecture est ennuyeuse, mais poussé(e) par l'envie de vous chausser solidement et d'aller découvrir la nature inexplorée qui vous entoure. Mais attention, on voit ici que nos aventurières sont formées (scouts depuis l'âge de 8 ans) et une telle marche n'est pas envisageable pour tout le monde. Le moindre désagrément peut vite devenir un cauchemar, loin de chez soi, lorsqu'il fait froid, humide, et que la nuit tombe sur le paysage désertique d'un pays inconnu. Chaussures trop petites, individus louches, toutes sortes de choses renversées dans son sac, froid, chaleur, neige, barrière de la langue, agacement vis à vis de l'autre, moustiques (!!!) on n'imagine pas toujours les difficultés qu'une telle aventure peut entraîner. L'écriture sous forme de journal permet de décrire et de transmettre parfaitement le stress et les inquiétudes de ces petits désagréments, mais aussi les joies des bonnes rencontres et des heureuses surprises. Tout au long du récit, vous découvrirez que nos jeunes filles ne se contentent pas d'un simple exploit sportif. Bien entendu, je parle de "simple exploit sportif", car des tours du monde, d'Europe, de France, à pied, à vélo, en stop, des traversés à la nage, ce n'est pas ce qui manque. Ces prouesses sont honorables, et bien que plutôt sportif je m'en sens parfaitement incapable. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en plus d'un exploit physique et sportif, les filles ont réalisé un véritable acte politique et spirituel. C'est en cela que la démarche est cohérente et qu'elle n'entre pas du tout dans le cadre de cette société du spectacle et de la performance où l'on voit fleurir toutes sortes de records absurdes.

Au-delà de la marche et des péripéties, le livre nous offre un tas de réflexions, parfois contemplatives, parfois personnelles, ou d'autres liées à notre identité européenne, accompagnées d'un certain nombre de références littéraires. C'est ce qui rend la lecture enrichissante car il m'aurait semblé rébarbatif de lire plus de 200 pages sur comment mettre un pied devant l'autre... Je vous rassure, ici ce n'est pas le cas!

Autre chose, on pourrait se demander, en mauvaise langue, si "elles l'ont vraiment fait". Et bien oui, je crois qu'on peut dire qu'il s'agit d'un vrai tour d'Europe à pied. Même s'il y a quelques étapes en train ou en stop, cela se justifie toujours dans le récit. Donc non, si vous vous posiez la question, elles n'ont pas triché! Alors si 6000 kilomètres à pied vous paraissent encore insurmontables, du moins dans l'avenir proche, vous pourrez toujours lire ce Tour d'Europe préalablement paru en version numérique il y a quelques mois. En plus, les filles (je deviens familier avec elles mais pourtant je ne les connais pas vraiment), nous offrent la liste du matériel utilisé (très pratique si l'idée germe en vous) et un cahier photo très sympathique qui permet une immersion encore plus forte dans cette aventure.

Franck / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source

samedi, 11 octobre 2014

Tour d’Europe à pied - Deux jeunes femmes racontent

Tour d’Europe à pied
Deux jeunes femmes racontent

 

02/10/2014 – 07H00 Marseille (Breizh-info.com) – Fanny et Mathilde sont deux jeunes femmes qui s’étaient lancées un défi fou : effectuer un tour d’Europe à pied durant une année. Missions réussie il y a quelques années de cela ; elles ont d’ailleurs, sur le retour, traversé la Bretagne, en provenance d’Irlande.
Revenues à leurs études, puis désormais plongées dans la vie professionnelle, les deux jeunes femmes publient aujourd’hui un ouvrage qui raconte leur périple. Un ouvrage qui donnera sans aucun doute envie à d’autres jeunes Européens de partir, à l’aventure, sur les traces de notre longue mémoire.

Entretien.

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter toutes les deux ?
Mathilde et Fanny : Nous sommes deux copines comme on en trouve partout, sauf que nos liens d’amitié ont été forgés à l’école de la vie : celle du scoutisme qui fabrique des liens impérissables, créés dans l’effort et la réelle solidarité. Mathilde venait de dépasser la vingtaine d’années et finissait une licence d’histoire, tandis que Fanny de deux ans son aînée achevait son diplôme d’architecture lors du départ. Aujourd’hui, Mathilde est journaliste à Marseille, et Fanny architecte à Paris.

Breizh-info.com : Quelle est la genèse de votre tour d’Europe à pied ?
Mathilde et Fanny : un samedi matin, nous sommes parties pour une marche sauvage, nous avions tellement besoin de nous ressourcer après une semaine chargée d’examens. Nous nous sentions tellement bien que nous avons lancé l’idée, un peu comme un pari : « Et si nous vivions cela pendant un an?».  Et comme nous sommes un peu têtues toutes les deux, nous l’avons fait !

Breizh-info.com : Pourriez-vous en dresser un bilan rapide ? (pays visités, km parcourus, ) ?
Mathilde et Fanny : Ce « pari » s’est transformé en 10 mois et demi de marche sauvage avec 6 000 kilomètres à pied parcouru (plus 2 000 en train), 5 peuples constitutifs de l’Europe côtoyés (les Latins, les Grecs, les Germains, les Slaves et Les Celtes), soit 12 pays traversés.

Breizh-info.com : Des anecdotes particulières ?
Mathilde et Fanny :« Anecdotes » … vous voulez dire « ces choses amusantes, mais qui donnent à réfléchir »?

Commençons par la moins marrante :
Nous étions parties sur les traces des légendes européennes afin de capter les caractères essentiels des Européens et surtout de comprendre ce qui faisait l’unité de l’Europe malgré ses différences. Nous nous sommes rendu compte que la tradition orale s’était perdue, et, avec elle, tout un pan de notre identité. Certains réflexes subsistent, mais on ne sait plus très bien pourquoi … même dans les coins les plus reculés et « préservés », il reste peu de choses et il faut se souvent se rendre dans les bibliothèques pour aujourd’hui trouver des contes populaires. Nous avons un peu réfléchi à pourquoi tout cela a été oublié, si vous lisez l’avant-propos de notre livre, vous le saurez !

Maintenant le côté « amusant » et puis comprenne qui pourra ! (ou qui a marché!)

  • La réaction des gens lorsqu’on leur dit qu’on a parcouru 50 km à pied aujourd’hui : « Ah, d’accord, mais vous n’avez pas froid en short? »
  • La réaction des gens lorsqu’on leur dit qu’on a dormi dehors cette nuit : « Ah … » (bras ballants)
  • La réaction des gens lorsqu’on leur demande une épicerie la plus proche possible pour se ravitailler : « Ah, vous n’en avez que pour un quart d’heure, c’est à peine à 20 kilomètres ».

Breizh-info.com : Sur la fin de votre périple, vous avez traversé la Bretagne, quel souvenir en gardez-vous ?
Mathilde et Fanny : Notre arrivée en Bretagne par l’extrême Ouest rimait avec « retour chez nous ! » : nous avions quitté la France depuis huit mois lorsque nous avons posé le pied sur l’île d’Ouessant ! Nous avons commencé par embrasser le sol français puis nous sommes allés manger un croissant. Et nous avons éclaté de rire, tellement le son des cloches de l’église nous rendait heureuses !

Nous avions également été très bien reçues par la presse locale, notamment Ouest-France, notre aventure était bien avancée, on commençait à nous accorder du crédit! Nous avions également fait un passage à la maison bretonne (Ti-breizh), où nous avions été merveilleusement reçues !

Breizh-info.com : Vous sortez un livre quelques années après. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? Qu’est-ce que le lecteur y trouvera ?
Mathilde et Fanny : Ah ah ! C’est vrai, déjà cinq ans que nous sommes parties ! À notre retour, nous avons passé plusieurs mois à la rédaction … ce n’était pas évident, sans plume particulière et lorsque c’est le premier essai en son genre ! Nous nous étions entendues avec un éditeur à qui nous faisions confiance, mais les choses ont traîné, tellement traînées qu’elles se sont enlisées.

Après cette première déception et cet anniversaire qui arrivait, nous avons décidé de relancer le projet. Bon, c’est sûr, c’est avec nos moyens, mais le voilà enfin,au format informatique… on n’est jamais mieux servi que par soi-même!
Le lecteur y trouvera notre carnet d’aventure. Notre effort aura été, après toutes ces années, de ne pas en modifier le contenu : il est brut. C’est exactement ce que nous avons vécu, ce que nous écrivions  tous les soirs, la lampe rivée sur le front, allongées dans la tente, chacune plongée dans notre carnet. Ce livre sent l’aventure, la sueur et le feu de bois.

Livre à commander en version numérique pour le moment, sur http://tourdeurope.over-blog.com/2014/09/notre-livre-enfin-disponible.html

mercredi, 17 septembre 2014

Tour d'Europe: le livre va sortir!

 tour-d-europe-de-fanny-et.jpgNotre livre va enfin sortir !

par Fanny et Mathilde ( http://tourdeurope.over-blog.com ).

Chers amis, chers inconnus qui ont suivi notre aventure, chers internautes qui découvrent notre blog au hasard de la Toile,

Le 21 septembre 2009, nous partions pour un tour d'Europe à pied sur les traces des légendes européennes. Nous nous étions promis d'écrire le récit de nos aventures. 

Après plusieurs essais infructueux avec des éditeurs et de longs mois de flottement, nous avons décidé de tenir notre promesse !
Le récit de notre aventure, uniquement numérique pour l'instant, sera disponible ce dimanche 21 septembre 2014 sur ce blog.

Veuillez par avance excuser les éventuelles fautes de syntaxe ou d'orthographe, nous n'avons pas bénéficié de relecture professionnelle. Mais malgré ces maladresses, nous espérons qu'en lisant les paragraphes alternés de l'une et de l'autre, vous sentirez la bonne odeur du feu de bois, les crampes après une longue journée de marche, la joie d'un bon repas avec des hôtes inattendus. 

Cinq années exactement après notre départ, nous vous souhaitons une bonne lecture et nous vous donnons un dernier conseil ; qu'aujourd'hui encore, nous ne regrettons pas d'avoir suivi : surtout, n'hésitez pas, lancez vous à l'aventure ! 

 

Partagez l'information et rendez-vous nombreux sur ce blog dimanche pour vous procurer notre livre (3.99€) 

 

Fanny et Mathilde

dimanche, 22 juin 2014

Wer gegen uns?

00:05 Publié dans Livre, Livre, Mouvements de jeunesse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : casa pound, italie, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 18 mai 2014

Heroen einer Jugendkultur

amelungen-3.jpg

Heroen einer Jugendkultur

von Egon W. Scherer

Ex: http://www.jungefreiheit.de

Genau hat sie damals keiner gezählt. Bis zu 3.000 Teilnehmer aus alles Teilen des Reiches strömten Anfang Oktober 1913 in die tiefe Provinz des Osthessischen Berglandes zwischen Kassel und Eisenach. Am Meißner, der im Jargon der Jugendbewegung damals bereits „Hoher Meißner“ genannt wird, wollen sie den Ersten Freideutschen Jugendtag abhalten. Die verschiedenen Strömungen der Bewegung von Wandervögeln, Lebensreformern, reformierten Studenten möchten in geschlossener Form einen Kontrapunkt zu den „hurra-patriotisch“ und als oberflächlich empfundenen offiziellen Festlichkeiten anläßlich des 100. Jubiläums der Völkerschlacht bei Leipzig 1813 setzen.

In einer Kurzform faßten die Anwesenden ihren Geist in einem Bekenntnis zusammen, welches die versammelte Jugend öffentlich ablegte. Diese „Meißner-Formel“ sollte der ganzen Jugendbewegung die Richtung weisen. „Die Freideutsche Jugend will ihr Leben nach eigener Bestimmung, vor eigener Verantwortung und in innerer Wahrhaftigkeit selbst gestalten. Für diese Freiheit tritt sie unter allen Umständen geschlossen ein.“

Der „Wandervogel“ als wirkungsmächtige Bewegung

Zu dieser Zeit war der „Wandervogel“ schon eine Organisation mit rund 25.000 Mitgliedern in 800 Ortsgruppen in Deutschland, Österreich und der Schweiz – also eine so wirkungsmächtige Bewegung, daß bereits eine erste Geschichte dieses Jugendbundes geschrieben werden konnte, als deren Verfasser Hans Blüher, Philosoph mit jugendbewegter Herkunft, weithin bekannt wurde. Auch seiner wird ebenfalls mit einem Stein gedacht.

Keine zwölf Jahre zuvor, am 4. November 1901, wurde in Berlin-Steglitz der Wandervogel gegründet. Das war die Geburtsstunde der deutschen Jugendbewegung. Mit ein paar wanderfreudigen Gymnasiasten in einem Berliner Vorort fing es an, breitete sich dann innerhalb weniger Jahre geradezu ansteckungsartig im ganzen deutschen Sprachraum aus und hatte schließlich nahezu die gesamte organisierte deutsche Jugend erfaßt. Der Zeit des Wandervogels von 1901 bis zum Ersten Weltkrieg folgte in der Weimarer Republik die Phase der „Bündischen Jugend“, bis die Gleichschaltungspolitik der Nationalsozialisten schließlich auch die Jugend Deutschlands unter die Hakenkreuzfahne zwang.

Ehrenhain im Hunsrück für prominente Protagonisten

Markante Gestalten sind es gewesen, die der Jugendbewegung das Gepräge gegeben haben. Heute sind diese Namen auf Gedenksteinen im Ehrenhain der deutschen Jugendbewegung verzeichnet, um so die Erinnerung an diese Wegweiser deutscher Jugend wachzuhalten. Hüter dieses Ehrenhains ist der „Nerother Wandervogel“, der sich mit der in jahrzehntelanger Eigenarbeit errichteten „Rheinischen Jugendburg“ Waldeck im Hunsrück, die auf den Ruinen einer mittelalterlichen Burg entstand, ein noch heute bestehendes Zentrum geschaffen hat.

An einem Wiesenhang im Vorfeld der Burg ist der Ehrenhain angelegt, in dem inzwischen über dreißig Steine aufgestellt wurden. Von Steinmetzen formschön gestaltet, tragen die Steine den Namen und das Bundeszeichen der jeweiligen Persönlichkeit. Erinnert wird da etwa an Karl Fischer, als Gründer des Steglitzer Jugendbundes sozusagen der „Urwandervogel“. Er war ein junger Mann von starker Ausstrahlungskraft und mit großen Führungsqualitäten, allerdings auch ein recht diktatorisch waltender Herrscher im Jugendreich. Aber ohne sein Charisma hätte sich der „Wandervogel“ nicht so rasch ausgebreitet. 1930, im Jahr der Rheinlandbefreiungsfeiern nach dem Abzug der französischen Besatzung, machte ihn der Nerother Wandervogel zum Ehrenmitglied.

Prägende Gestalten zwischen Weltkrieg und Drittem Reich

Einer weiterer Gedenkstein im Ehrenhain erinnert an den Schulreformer Gustav Wyneken, eine der Hauptfiguren beim Meißner-Treffen. Erinnert wird im Ehrenhain auch dem 1918 vor Verdun gefallenen Hans Breuer, der als Student in Heidelberg mit dem „Zupfgeigenhansl“ das damals weitverbreitetste Liederbuch in Deutschland schuf – es erreichte, 1908 erstmals erschienen, schließlich eine Gesamtauflage von über einer Million.

Der „Bündischen Jugend“ zwischen Weltkrieg und Drittem Reich drückten dann wieder andere Jugendführer ihren Stempel auf. Da ist Ernst Buske zu nennen, der Führer der mitgliederstarken „Deutschen Freischar“, einem Zusammenschluß von Pfadfindern und Wandervögeln – ein Mann von so unbestrittener Autorität, daß man ihn, obwohl aufgrund eines Geburtsfehlers einarmig, den „General“ nannte. Die Zwillingsbrüder Robert und Karl Oelbermann gründeten den Nerother Wandervogel, den wohl originellsten aller Jugendbünde, der durch seine weltweiten, abenteuerlichen Fahrten berühmt wurde.

Nach 1945 entstanden viele Bünde nicht mehr neu

Eberhard Köbel, genannt „Tusk“, ging als Gründer und Führer der elitären „Deutschen Jungenschaft dj. 1. 11.“ (nach dem Gründungsdatum 1. November 1929) in die Geschichte der Jugendbewegung ein. Er war ein Mann von solcher Dymanik, daß er Jungen weit über seinen eigenen Bund hinaus zu begeistern verstand und in seinem Bestreben, die ganze Jugendbewegung nach seinen Vorstellungen zu formen, schließlich an seinem übertriebenen Ehrgeiz scheiterte. Er träumte von einer politischen Jugend mit sich als Führer und endete, von seiner Schar nicht mehr verstanden, im Parteikommunismus.

Auch Fred Schmid, ein Schweizer Professor, Gründer des „Grauen Corps“, und Karl Christian Müller, ein Lehrer aus dem Saarland, Führer der „Jungentrucht“, setzten ebenfalls starke Akzente in der damaligen Jugendarbeit. Aus dem Nerother Wandervogel ging der Schriftsteller Werner Helwig hervor, der neben Romanen und Reisebüchern eine weitere Geschichte der Jugendbewegung schrieb: „Die blaue Blume des Wandervogels“. Karl Buschhüter war der Architekt der Nerother Jugendburg. An sie alle erinnern Gedenksteine im Ehrenhain.

Jugendmusikbewegung und Pfadfinderbund

Auch die Erinnerung an die Jugendmusikbewegung wird wachgehalten, mit Gedenksteinen für Walther Hensel, bekanntgeworden durch seine „Finkensteiner Singwochen“, den jugendbewegten Musikpfleger Fritz Jöde und den Musikpädagogen Georg Götsch. Die Pfadfinder sind vertreten mit Steinen der Erinnerung für Maximilian Bayer und Alexander Lion, die Gründer des Deutschen Pfadfinderbundes, sowie für Erich Mönch, der die Pfadfinderschaft „Grauer Reiter“ gründete, und für den Pfarrer und Dichter Fritz Riebold von den Christlichen Pfadfindern (CPD).

Ein Stein steht für den im Ersten Weltkrieg gefallenen Dichter Walter Flex, der zwar selbst nicht der Jugendbewegung angehörte, aber mit seinem Roman „Wanderer zwischen beiden Welten“ zum Idol der Jugendbewegten wurde. Flex gab mit seiner Schilderung des Wandervogelführers Ernst Wurche ein gültiges Bild des Empfindens im Wandervogel wieder, geprägt von Haltung, Romantik und Ideal.   

Der Nerother Wandervogel geht noch immer auf Fahrten

Ursprünglich war der Ehrenhain an Burg Waldeck nur für Mitglieder des Nerother Bundes gedacht. Erste Steine wurden schon Ende der zwanziger Jahre gesetzt, beginnend mit einem Stein für den Nerother Wilhelm Brauns, der auf einer Fahrt in der Wüste am Toten Meer verdurstet war. Auch wurde hier der Weltkriegs-Gefallenen aus den Reihen der Nerother gedacht.

Nach dem Zweiten Weltkrieg entstanden viele Bünde nicht mehr neu, wohl aber waren Kreise von Ehemaligen geblieben, die ihre Erinnerung an die jugendbewegte Zeit bewahrten. Aus diesen Älteren-Gemeinschaften wurde dann der Wunsch an die Nerother im Hunsrück herangetragen, ob nicht in ihrer Obhut und bei ihrer Burg eine Gedenkstätte entstehen könne, die insbesondere an die Kriegsopfer der Jugendbewegung erinnern solle. Die Nerother waren bereit, und im Wandel dieses Gedankens entstand schließlich eine Anlage, die nicht nur dem Andenken an die Opfer der Kriege, sondern überhaupt an die starken Gründerpersönlichkeiten der gesamten Jugendbewegung gewidmet ist.

Hier im Hunsrück lebt Jugendbewegung aber auch heute noch nicht nur in der Erinnerung, sondern auch in der Tat, denn der kleingewordene Nerother Wandervogel geht wie von alters her noch immer auf weltweite, abenteuerliche Fahrten.

JF 41/13

dimanche, 16 mars 2014

Die Artamanenbewegung als Beispiel alternativer Lebensgestaltung

unterwanderung-biolandbaus-rechtsextreme.jpg

“Rückkehr – Die Artamanenbewegung als Beispiel alternativer Lebensgestaltung”

von Stephan Jurisch

Ex: http://www.hier-und-jetzt-magazin.de

Wer träumt nicht davon, wieder Herr auf eigener Scholle zu sein und anstelle eines „jobs“ in der Dienstleistungsgesellschaft seiner Berufung nach einem ehrlichen Handwerk nachzugehen? Auch das Bewußtsein, sich nicht nur gesund ernähren, sondern selbst ernähren zu wollen, aus eigener Ernte, steigt. Wenn auch noch unmerklich, so schwindet doch die Identifikation lebensbewußter Menschen mit dem entwertenden Begriff Verbraucher. Alle sind heute nur noch Verbraucher, Verbraucher zunehmend nebulös produzierter Erzeugnisse. Lebensmittel sind zum anonymen Verbrauchsgut anonymer Verbraucher verkommen, denn es ist schwer geworden zu beurteilen, was wir essen und woher es kommt. Die Unkontrollierbarkeit des globalen Warenverschleppungssystems wird immer Lebensmittelskandale provozieren, insofern sie überhaupt öffentlich werden. Für diejenigen, die dies als befremdend und als eine nicht unumstößliche Gegebenheit empfinden, ist der eigene Garten je nach Größe längst zu einer partiellen Alternative geworden. Wer dort nicht stehen bleiben will, lebt in Hofgemeinschaften in der Landwirtschaft. Dafür müssen diese Stätten aber ein Hort der Arbeit und nicht nur der gemeinsamen Freizeitgestaltung sein. Auf der Grundlage der gestaltgebenden und schöpferischen Kraft einer gemeinsamen Weltanschauung wären Gemeinschaften möglich, die es auch und gerade im Heute zu einer alternativen Lebensführung und Lebensform schaffen können, deren Leistungen über die eigene Versorgung mit Lebensmitteln hinausgehen. Es geht um den Gedanken der Siedlung.

 

Siedeln, das ist weniger Romantik als vielmehr harte Arbeit und Existenzkampf. Doch es ist Arbeit für die Gemeinschaft, die dieser und der eigenen Seele Freiheit verleihen. Vor allem aber ist es die Tat um einer Sache selbst wegen, der es heute – neben dem Geschwätz stets besser Wissender, neben dem wehleidigen Beklagen – der Armut an Luxusgütern mangelt. Mag sein, daß erst echte Armut wieder den Blick für die Selbstlosigkeit und die unmittelbare Notwendigkeit zu dieser freizumachen vermag. In den Notzeiten der Weimarer Republik finden wir das Beispiel der deutschen Jugendbewegung und hier genauer der Artamanenbewegung. Denn wenn es um Jugend, Landwirtschaft und Siedlung geht, können wir diese einmalige geschichtliche Erscheinung einer aus Idealismus arbeitenden Tatgemeinschaft nicht außer Acht lassen.

 

Die Abkehr vom Bürgertum

 

Die deutsche Jugendbewegung als geistig-kulturelle Erneuerungsbestrebung entwickelte sich maßgeblich im ersten Drittel des zwanzigsten Jahrhunderts und empfand sich als geistige Avantgarde der Gesellschaft. Ihre Mitstreiter sahen sich als einen Teil einer Bewegung und fanden in ihr eine tiefere und weitergehende Bindung als wir sie in heutigen Jugendorganisationen – oder besser gesagt Zusammenrottungen – antreffen. Naturerleben in ausgedehnten Fahrten abseits städtischen Lärms und moderner Zivilisation, Brauchtumspflege und starke Belebung von Volkstanz, -lied und Laienspiel standen in der Erlebniswelt der Jugendbewegten im Vordergrund, die sich gesellschaftskritisch als Jugendgemeinschaft konträr der Massengesellschaft der Erwachsenenwelt verstanden. Die in einer Vielzahl entstandenen Bünde gaben ihnen neue Bindungen, eine neue soziale Heimat außerhalb der Familie. Der Jugendbund war der selbstgeschaffene Ort der Gemeinschaft und Verbundenheit und unterschied sich strukturell völlig von den Gebundenheiten der bürgerlichen Gesellschaft. Um ihrer Haltung gerecht zu werden und zu bezeugen, daß ihre Vorstellungen auch Gestaltungskraft besaßen, genügte sich die Jugendbewegung nicht mit einer Protesthaltung und mahnenden Zeigefingern. Aus dem Strom der sich vom Bürgertum Abgewandten sollten Schaffende werden. Die Durchführung von Bildungs- und Arbeitslagern, die Gründung eigener Landheime und schließlich eigener Siedlungen charakterisierte das nach innen gerichtete soziale Anliegen der Bünde. Erste Siedlungsunternehmungen, die aus der Ideenwelt der Jugendbewegung heraus geboren waren, sind schon mit der Jahrhundertwende zum zwanzigsten Jahrhundert mit der „Vegetarischen Obstbaukolonie Eden“ in Oranienburg oder der Siedlung Klingenberg zu benennen.

 

Die Republik der Nachkriegszeit des ersten Weltkrieges verstrickte sich in außen- und innenpolitische Verwirrungen, die Bürgerkrieg, brennende Grenzen, anhaltende Inflation und Hunger hervorbrachte. Das Rettende in der alle Lebensbereiche umflutenden Gefahr aber wuchs im Gedanken der Siedlung, dessen Umsetzung in die Tat eine große Anziehungskraft in der Jugendbewegung zu entfalten vermochte. Ein mannigfaches Bild von Einrichtungen, Stätten, Siedlungen, Höfen und Klausen schaffte sich Raum aus diesem Gedanken, dem es zum Bestehen in der wirtschaftlichen Krisenzeit der Weimarer Republik jedoch noch an der gestalt- und richtungsweisenden Form einer Siedlungsbewegung mangelte. Die Isolierung von der Gesellschaft und vor allem die Isolierung untereinander führten bald schon zum Scheitern des Großteils der vorwiegend allein romantisch-idealisierten Unternehmungen.

 

Die Artamanenbewegung

 

Der im Dezember 1915 entstandene Greifenbund und spätere Jungdeutsche Bund hatte sich bereits die Sammlung Siedlungswilliger aus der Jugendbewegung auf die Fahne geschrieben. Dünn besiedelte Gebiete in Ostdeutschland zu beleben und in diesem Zuge die polnischen Erntehelfer zu verdrängen, sollten die Aufgaben des Bundes sein, der jedoch nach nur kurzem Bestand zerfiel, nachdem dessen Führer Ottger Gräf 1918 gefallen war. Die Zielsetzungen aber überdauerten und fanden sich 1923/24 in zwei Aufrufen zur Bildung von Artamanenschaften wieder, für die sich vor allem Bruno Tanzmann, Wilhelm Kotzde und Dr. Willibald Hentschel verantwortlich zeichneten und die heute als das Gründungsmoment der Artamanenbewegung gelten.

 

Bruno Tanzmann und die völkische Bewegung in Dresden

 

Ein besonderes Augenmerk soll an dieser Stelle Bruno Tanzmann gelten, ohne dabei seine geschichtliche Rolle überbetonen oder den Rang der anderen Gründungsväter der Artamanen schmälern zu wollen. Interessant sind nicht nur seine vielseitigen Verbindungen, sondern vor allem wird anschaulich, welche Impulse für die völkische Bewegung dereinst von Dresden ausgingen.

 

Nicht nur die theoretische Konzeption und Publikation allein, auch die konkrete Umsetzung der Artamanen-Idee kam dem in der Gartenstadt Hellerau eifrig schaffenden Bruno Tanzmann zu. Der im November 1878 bei Zittau geborene Tanzmann ist gelernter Landwirt. 1910 zieht es ihn in die ein Jahr zuvor von Lebensreformern gegründete Gartenstadtsiedlung Hellerau von wo aus er zunächst einen völkischen Lesering und die Wanderschriften-Zentrale gründet, die völkischen Jugendbewegten zugedacht war. Seine vorwiegend publizistische Arbeit führt ihn bald mit Ernst Emanuel Krauss alias Georg Stammler zusammen. Der Buchhändler und Schriftsteller siedelte ebenfalls in Hellerau. Wesentlich beeinflußt wurde Tanzmann von dem völkischen Literaturhistoriker Adolf Bartels aus Weimar.
Zu Tanzmanns Bekanntenkreis zählten ferner der Mühlhäuser Verleger Erich Röth, Kurt Gerlach, Heinrich Pudor als auch der Dresdner Expressionist und Autor des allseits bekannten Romans „Widukind“ Heinar Schilling. 1917 erscheint Tanzmanns „Denkschrift zur Begründung einer deutschen Volkshochschule“. Durch diese bedeutende Proklamation der völkischen Bildungsbewegung, die in seiner Wanderschriften-Zentrale erschien, gilt er bis heute als Vorkämpfer der Volkshochschul- und vor allem Bauern-Volkshochschulbewegung, aus welcher letztlich sechs Bauernhochschulen in Deutschland hervorgingen, die für völkische Jugendbewegte politisch und kulturell eine essentielle Prägung zu entwickeln vermochten. Schließlich erscheinen auch die Aufrufe zur Bildung von Artamanenschaften in der von ihm verlegten Zeitschrift „Deutsche Bauernhochschule – Zeitschrift für das geistige Bauerntum und die Volkshochschulbewegung“.

 

Im November 1923 veröffentlichte Willibald Hentschel den Aufruf „Was soll nun aus uns werden?“ Und so, wie ihn Hentschel formulierte, stand der Satz fragend vor den Gesichtern der Jugendbünde. So, als hätte diese Frage noch nicht den Raum im Bewußtsein der Agrarromantiker und ausgesprochenen Feinde des von Menschenhand geschaffenen Stadtmolochs eingenommen, den sie zur Überwindung der vorherrschenden Kritikhaltung gegenüber Wirtschaft und Gesellschaft hin zur eigenen Tat benötigte. Hentschels Antwort war der Aufruf an die „ehrliebende Jugend“. Er erteilte dem politischen Hader und den Barrikadenkämpfen seiner Zeit eine klare Absage und forderte die Jugend statt dessen zur Bildung von freiwilligen Werkgemeinschaften, zum Aufbau von Artamanengruppen auf: „Es kommt heute wahrlich nicht mehr auf kleines politisches Gezänk an und auf Soldatenspielerei – mögen es die anderen unter sich und gegen uns fortsetzen! – und mögen sie sehen, wie weit sie damit kommen – wir haben anderes zu tun. Es geht jetzt auch nicht mehr um Reparationskosten und ähnliche Bagatellen. (…) Es geht um Sein oder Nichtsein, nicht um Sanktionen, sondern um die endliche Heiligung des Lebens. Abermals soll ein Heer aufgestellt werden, aber nicht gegen Frankreich oder England, sondern gegen die Hölle die uns bedroht: Raff- und Genußgier, Mammonismus und geheimes Behagen.“ Auf den riesigen Gütern des Ostens wurden in zunehmendem Ausmaß polnische Schnitterkolonnen beschäftigt, die in der Folge mehr und mehr in der Lage waren, ganze Siedlungen für Deutschland strittig und zum Gegenstand polnischer Expansionsgelüste zu machen. Auf den Gütern der preußischen Ostprovinzen, den „Einfallstoren der Fremden“, wie Hentschel sie nannte, sollten alle laufenden landwirtschaftlichen und technischen Arbeiten, die auch noch so schlecht bezahlt wurden, fortan von Artamanen übernommen werden.

 

Selbiger Gedanken beseelt, warb Tanzmann zusammen mit Wilhelm Kotzde, dem Bundesführer der „Adler und Falken“, in einem erneuten Aufruf, gerichtet an „die gesamte völkische Jugendbewegung“, für die Artamanen-Idee. Der bereits offene Türen aufstoßende Appell hieß den sich aus den Jugend- und Wehrbünden meldenden Artamanen, eine Bewegung zu schaffen. Eine Bewegung, die aus gereiften Thesen- und Theoriepapieren unter dem drängenden Zwang der Notwendigkeiten nun mit praktischen Lösungen in die rauhe Wirklichkeit der Weimarer Verhältnisse trat. In Dresden, einem dazumal bedeutsamen Zentrum völkischer Avantgardisten und einer Heimstätte des sittlich-kulturellen Aufschwungs des Bauerntums, gingen, von Bruno Tanzmanns Verlag in Hellerau aus organisiert, die ersten Artamanenschaften zur Tat über. Nicht wenige von ihnen kamen aus den ehemaligen Grenzschutzformationen und Freikorps, die sich aus den Wirren des deutschen Nachkriegs erhoben hatten und im März 1920 unter dem Druck der Reichsregierung offiziell aufgelöst und bis 1923 endgültig entwaffnet werden mußten. Es kamen Tatmenschen, Freiwillige. Über 30.000 Artamanen soll es im Laufe des Bestehens der Bewegung gegeben haben. Die Lebensform der Artamanenbewegung wurde im Wesentlichen von den Angehörigen der Jugendbewegung bestimmt, die den Befehl ihres Gewissens vor jegliches militärische Kommando stellten. Die Verschiedenheit und Vielzahl der Bünde, aus denen sich die Artamanen zusammensetzten, schuf mit der Artamanenbewegung einen überbündischen Bund. Die Artamanen, die Hüter der Scholle, setzten sich zum Ziel: die Zurückdrängung der polnischen Wanderarbeiter und das Ausfüllen der leeren Räume der Grenzprovinzen, die Einleitung der notwendigen Umschaltung der Menschenmassen der Stadt aufs Land, Hebung der Nahrungsmittelproduktion und schließlich die Einleitung einer Siedlungsbewegung, die Schaffung eines Grenzlandbauerntums mit Hilfe besitzlosen süd- und westdeutschen Bauerntums.

 

Die Artamanenschaften und ihr Aufbauwerk im Osten

 

Vielgestaltig war auch die Herkunft der Artamanen, denn unter ihnen waren Jungbauern, Arbeiter, Angestellte und Studenten bis hin zu Adelssöhnen zu finden. Ein zu damaliger Zeit neues Lebensgefühl der Überwindung von Klassenschranken entstand. Fast die Hälfte hatte einen kaufmännischen Beruf erlernt und nur jeder Fünfte war gelernter Landwirt oder Ingenieur. Die „Ferienartamanen“, also Studenten und Oberschüler, arbeiteten dem Namen nach ausschließlich während ihrer Ferienzeit und waren die einzigen Artamanen ohne eine abgeschlossene Berufsausbildung. In einer Ausgabe der Leipziger Neuesten Nachrichten vom Juli 1926 heißt es: „Unter den Artamanen finden sich Menschen im Alter von 18 bis 26 Jahren aus allen Volksschichten und Berufen. Vorwiegend sind heute – der wirtschaftlichen Lage entsprechend – Studenten, Junglehrer und Handwerker und nicht zuletzt Bauernsöhne vertreten.“ Die meisten Artamanen stammten aus der Stadt. In den einzelnen Gruppen bestand darum ein ziemlich hoher Bedarf an Artamanen mit landwirtschaftlichen Vorkenntnissen. Sie kamen aus nahezu dem gesamten deutschen Sprachraum, arbeiteten ihrer Ausrichtung nach aber verstärkt in den preußischen Provinzen, deren Güter zuvor von vielen polnischen Saisonarbeitern bewirtschaftet wurden.

 

„Junge, gut veranlagte Menschen fallen der Irreführung und Verhetzung gewisser Kreise zum Opfer. In den Jahren, die zur Berufsausbildung dienen müssen, arbeiten sie im Sommerhalbjahr bei den Großgrundbesitzern und fallen im Winterhalbjahr der Verelendung anheim“, verlästerten 1926 die Sozialdemokraten, nicht ohne Neid, jedoch mit unhaltbaren Vorwürfen, den Idealismus der Jugend, den sie offenbar nicht im Stande waren zu begreifen. Aus der Not, der von der SPD wesentlich mitzuverantwortenden Jugendarbeitslosigkeit in der Weimarer Republik, machten die Artamanen eine Tugend, nämlich nicht zuletzt die, ihren Landsleuten zu verdeutlichen, daß es unwürdig und bedenklich ist, eine notwendige, aber schwere und geringgeachtete Arbeit lieber „Gastarbeitern“ zu überlassen.

 

Ebenso wichtig waren den Artamanen das Gemeinschaftsleben und ihr kultureller Auftrag. Nach Tanzmann bildet „jede Schar eine geschlossene Gemeinschaft und stellt sich in den Dienst des ganzen Volkes. Dadurch hat die Schar die Freiheit, ihr eigenes geistiges Leben zu führen. In ihrer Freizeit kann sie der Verstädterung des Landlebens durch Volkslied, Volkstanz, Laienspiel, Leseabende, Kleidung und gute Sitte entgegenarbeiten und sich selbst ein stolzes Erobererglück verschaffen.“ Die Volksgutpflege, die die kulturelle Eigenständigkeit des ländlichen Raumes zu stärken und zu erhalten suchte, ging mit dem Gemeinschaftsleben der Artamanen einher, denn das bäuerliche Kulturgut wirkt stärker gemeinschafts- und bewußtseinsbildend als beispielsweise die Tanz- und Musikkultur von heute.
Von Seiten des Staates erhielten die Artamanen keine Unterstützung oder Zuwendungen. Finanzielle Hilfe, insbesondere für die landwirtschaftlichen Schulungen des Bundes, brachte die 1926 gegründete Gesellschaft der Freunde der Artamanenbewegung e. V. mittels Spendengeldern. Die Schulungen fanden vorrangig im Winterhalbjahr statt, wo die Artamanen Landwirtschaftsschulen besuchten und auf Universitätsgütern eine Spezialausbildung in Ackerbau und Pflanzenzucht, Tierzucht und Landarbeitslehre absolvierten. Zwischen 1924 und 1929 entstanden insgesamt über 700 Artamanenschaften mit mehr als 6.000 Artamanen, die in der Landarbeit auf einem Gebiet verteilt schafften, das weitaus größer war als die Republik, die heute auf deutschem Boden existiert. Ihre Haupteinsatzgebiete lagen in Ostpreußen, Brandenburg, Provinz und Freistaat Sachsen und in Mecklenburg. 1928 trennte sich der zwei Jahre zuvor eingetragene Verein Bund Artam von seinen Gründungsvätern Tanzmann und Kotzde wegen Meinungsverschiedenheiten und der als zu stark empfundenen versuchten Einflußnahme auf die Geschicke des Bundes.

 

Spaltung und Auflösung

 

Der Entvölkerung der östlichen Landstriche konnte mit zeitlich begrenzter Landarbeit allein freilich kein Einhalt geboten werden. Als mit der Gründung des Bund Artam der Siedlungsgedanke deutlicher in den Vordergrund treten sollte, bildeten sich in dieser Frage auch zwei Meinungen heraus, die den Bund letztendlich zur Spaltung führten. Die Bundesführung hielt es für geboten, den Bund weiter auszubauen und einen Arbeitsdienst als breite Organisation zu schaffen. Zahlreiche Artamführer aus den Einsatzgebieten sahen mit der Vermassung und Breitenöffnung des Bundes aber eine Verflachung der Artam-Idee kommen. Es sollten hingegen Gemeinschaftssiedlungen geschaffen werden, nach dem Konzept, daß überschuldete Güter zu recht günstigen Preisen vom Bund aufgekauft und nach dem gemeinsamen Aufbau an Siedlungswillige übergeben werden konnten. Als Folge der Weltwirtschaftskrise 1929 und dem damit einhergehenden Fall der Preise für landwirtschaftliche Produkte, mußte der Bund Artam 1931 den Konkurs anmelden. Es gründeten sich neu Die Artamanen – Bündische Gemeinden für Landarbeit und Siedlung und als selbständiger Bund in Mecklenburg der Bund der Artamanen. 1934 wurde nach über einjähriger Verhandlungszeit mit der HJ letzterer in den Landdienst der HJ eingegliedert. Die Bündischen Gemeinden für Landarbeit und Siedlung verdoppelten bis zum Frühjahr 1931 die Mitgliederzahl des vormaligen Bund Artam. Ende 1933 erfolgte die Rückbenennung in Bund Artam. Die Artamanen schufen sich mit dem Kauf eines alten Lehngutes das Bundesgut Koritten mit 150 ha, welches nach fünf Jahren vollends ausgebaut und mit stetig steigenden Erträgen bewirtschaftet werden konnte. Mehre hundert Artamanen wurden auf diesem Gut zu Landwirten und Siedlern ausgebildet. Bis 1935 entstanden annähernd 50 Gemeinschaftssiedlungen und über 100 Einzelbauernstellen. Weitere 50 Artamanen heirateten sich in bestehende Höfe oder Güter ein. Schließlich beugte sich auch der Bund Artam der politischen Vereinheitlichung und löste sich 1935 auf Anraten des Reichsnährstandes auf. Die Artamanen gingen teilweise im Landdienst als Gebietsreferenten oder Landdienstführer, im Reichsarbeitsdienst oder in anderen Berufen auf.

 

Und heute?

 

Die einstigen Haupteinsatzgebiete in den preußischen Provinzen sind unter Fremdherrschaft gestellt, die Deutschen überwiegend vertrieben. Auf dem Gebiet der ehemaligen DDR wird noch heute die intensive Großraumlandwirtschaft betrieben, wobei nun auch im Westen die Tendenz zu Großbetrieben steigt. Landwirtschaft hat mit Bauerntum immer weniger gemein. Weltmarktpreise, Gewinnmaximierung, Ertragssteigerung, kurzum das reine Profitdenken wandelt Pflanzen und Tiere zu starrem Gold und Bauernhöfe zu Fabriken. Landtechnik-, Düngemittel- und Saatgutindustrie bejubeln in schillernden Umsatzstatistiken ihre Innovationen und heften sich gern das Verdienst des Wachstums der landwirtschaftlichen Betriebe mit intensiver Großraumlandwirtschaft an die Brust. Von Fortschritt ist die Rede, von Produktivität und Rentabilität, von weltweiter Konkurrenz und vor allem von den Milliarden Mäulern, die in den kommenden Jahrzehnten von den Industrienationen gestopft werden sollen. Der Markt der Biokraftstoffe greift mit finanzstarken Händen nach Anbauflächen für die nachwachsenden Rohstoffe. Bald schon wird es an Flächen für den Anbau von Nahrungsmitteln mangeln. Von der Resignation und der bitteren Aufgabe von Familienbetrieben, ja vom stetigen Sterben der Kleinbauern wird lediglich im Zusammenhang des anhaltenden Strukturwandels als notwendigem Umstand gesprochen. Jährlich gehen in Deutschland über 10.000 landwirtschaftliche Betriebe mit einer Nutzfläche von unter tausend Hektar an dem Prozeß des Wachsens oder Weichens zugrunde. Immer weniger Betriebe bewirtschaften immer größere Flächen.

 

Mehr als dreiviertel der landwirtschaftlichen Nutzfläche in Deutschland werden von Haupterwerbsbetrieben bewirtschaftet. Dennoch wird gut die Hälfte aller landwirtschaftlichen Betriebe im Nebenerwerb geführt, wo also die Haupteinkommensquelle außerhalb der Landwirtschaft liegt. In strukturschwachen und für die intensive Großraumlandwirtschaft ungünstigen Gebieten und Mittelgebirgslagen tragen diese Betriebe im Wesentlichen zur Pflege und Erhaltung der Kulturlandschaft bei. Sie halten die Landbewirtschaftung aufrecht und sichern die natürlichen Lebensgrundlagen.

 

Nebenerwerbsbetriebe erhalten wie Haupt­erwerbsbetriebe ebenfalls finanzielle Zuschüsse und Prämien, die hier aber nur genannt werden sollen. Maßgeblich sind die Betriebsprämien aus EU-Direktzahlungen. Hinzu kommen Beihilfen für verschiedene Pflanzen sowie eine vom Bundeshaushalt finanzierte Agrardieselvergütung. In strukturschwachen Regionen gibt es eine sogenannte Ausgleichszulage. Umweltgerechte Produktionsweisen werden durch länderspezifische Programme besonders gefördert. Bei den Erträgen der landwirtschaftlichen Betriebe stellen diese Zahlungen einen bedeutenden Anteil dar. Wer sich also für den Schritt zu einer bäuerlichen Siedlung entschließt, sollte dies im Rahmen eines Nebenerwerbs verwirklichen, der von vornherein kein finanzielles Desaster bedeutet, wie gemeinhin vielleicht angenommen wird.

 

Die notwendigen Fertigkeiten können in landwirtschaftlichen Lehranstalten, Fach- und Bildungszentren, in Form von Praktika auf Betrieben oder gar durch eine Ausbildung oder ein Studium erworben werden. Das Vorbild der Artamanen zeigt unter anderem aber auch, daß es möglich ist, sich diesbezüglich auf eigene Beine zu stellen und einen Austausch mit bestehenden Siedlungen zu ermöglichen.

 

Viele Bauernhöfe in Mitteldeutschland stehen längst zum Verkauf. Nicht wenige Kleinbetriebe finden innerhalb der Familie keinen Nachfolger. Abwanderung und Geburtenschwund haben dem Land zwischen Erzgebirge und Ostsee bereits das Schicksal der Entvölkerung aufgedrückt. Doch halten wir uns vor Augen, daß die scheinbare Perspektivlosigkeit und Resignation keine Gegebenheiten höherer Gewalten sind. Allein, wir brauchen ein Bewußtsein, andere Verhältnisse aus eigener Kraft schaffen zu können. Sehen wir es einmal von der anderen Seite: die Abwanderung hat Raum geschaffen! Mit einem ersten Schritt, den viele schon getan haben, gilt es zu beginnen. Doch dieser erste Schritt liegt nicht in der großen Politik, in Straßensprüchen und öffentlichen Wehklagen, in Bittstellungen nach besseren Zeiten! Er liegt in unumstößlich kleinen Gemeinschaften der bäuerlichen Siedlung in Mitteldeutschland.

 

Freilich bedeutet das nicht, sich von politischen Fragen loszusagen und in einem Einsiedlerdasein zu verkriechen. Es sind nicht die Schlechtesten, die sich gegen die befremdende Zivilisation wehren und trotzig und voller Zuversicht an ihrem Traum werken, wieder eigener Herr auf eigener Scholle zu sein. Vergeblich wird es nur sein, wenn es weiterhin an einer Bewegung mangelt, die das Ganze stärkt und formt.

mardi, 10 septembre 2013

Ich will nicht ohne Narben sterben!

jeudi, 04 avril 2013

Identität der Burschenschaft

Burschenschaften-in-Marburg_ArtikelQuer.jpg

Identität der Burschenschaft

von Armin Allmendinger

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Über die Inhalte, die eine Burschenschaft ausmachen und welche sie prägen, gab und gibt es vielerlei Diskussionen. Einige bleiben für die Deutsche Burschenschaft unverzichtbar.

Gerade in der heutigen Zeit ist es wichtig, sich den Werten und Idealen bewusst zu werden. Jeder Burschenschafter sollte seine Gedanken, sein Reden und Handeln nach den Wertbegriffen der Aufrichtigkeit und Wahrhaftigkeit ausrichten und mit seiner ganzen Person dafür eintreten, ohne dass er für sich eine besondere, ihn über andere heraushebende Ehrenhaftigkeit in Anspruch nimmt.

Freiheit in Verantwortung

Die Würde anderer ebenso zu schützen und zu verteidigen wie die eigene ist für den Burschenschafter Ehrenpflicht. Auf dieser moralischen Grundlage der Ehre ist die Freiheit das Ziel, dem das burschenschaftliche Handeln dient. Persönliche, politische und natürlich auch die akademische Freiheit können nicht ohne die Freiheit des Geistes und die Unabhängigkeit und Selbständigkeit des Denkens erreicht werden. Dazu gehören ein offenes Bekenntnis und voller persönlicher Einsatz für die Freiheit. Fehlt es daran, wird Freiheit nicht erreichbar sein, und dort, wo sie besteht, wird sie untergehen. Freiheit erschöpft sich für den Burschenschafter nicht in persönlicher Freiheit, sondern erhält ihre weitere Bedeutung durch die verantwortliche Mitarbeit am Gemeinwesen.

Bundesbrüderlichkeit

Von großer Bedeutung sollte stets die Bundesbrüderlichkeit sein. Dies soll heißen, dass sich Burschenschafter auch zu Bundesbrüdern bekennen und stehen, auch wenn diese eventuelle Schwächen haben. In einem wahren und funktionierenden Lebensbund sollte das ein elementarer Bestandteil sein. Das Gedenken und die Hochachtung für die Taten und Leistungen unserer Vorfahren während der beiden Weltkriege muss geehrt und gerade in der heutigen Zeit, in der die Zeitzeugen diese bewegten Zeit immer weniger werden, gepflegt werden. Für uns als Burschenschaften sollte daher gerade die Achtung für die noch lebenden Bundesbrüder aus dieser Zeit hoch sein.

Deutschland

Des Weiteren sollte – auch wenn es eigentlich eine Selbstverständlichkeit sein sollte – das Bekenntnis und das Einstehen für unser Vaterland ein Kernpunkt sein. Das bedeutet, dass wir unsere deutsche Sprache, Kultur, unsere Traditionen und Ideale pflegen und fördern. Das Bekenntnis zum deutschen Volk und zu seinem geschichtlichen Werdegang über die letzten beiden Jahrhunderte hinaus muss wieder intensiver gelebt und erhalten werden.

Die Ideale der Urburschenschaft, die bis heute für jede wahre Burschenschaft unverbrüchlich Bestand haben sollten, sollen auch in Zukunft die Arbeit unseres Bundes prägen. Dazu gehört neben dem Erhalt der deutschen Nation, zum Beispiel politische Arbeit im Sinne nationaler Politik, auch die Förderung der Demokratie. Das schließt den respektvollen Umgang mit unterschiedlichen Meinungen im Bund ein.

Hierzu ist es notwendig, dem politischen Prinzip folgend, aktiv die politische Arbeit nach innen und außen zu fördern und bei Bedarf auch zu optimieren, um so zum Wohle unseres Landes im Burschenschaftlichen Sinne wirken zu können. Hierzu gehört neben dem Abhalten von Burschenschaftlichen Abenden auch die politische Bildung im Alltag, um so die Bundesbrüder zu politisch denkenden Bürgern im burschenschaftlich-​freiheitlichen Sinne zu erziehen.

Vaterland in einem freien und einigen Europa

Moralische Voraussetzungen und grundsätzliche politische Forderungen werden im burschenschaftlichen Wahlspruch „Ehre-​Freiheit-​Vaterland“ ergänzt durch die ausdrückliche Verpflichtung zum Einsatz für das Vaterland. Die Deutsche Burschenschaft sieht das deutsche Vaterland unabhängig von staatlichen Grenzen in einem freien und einigen Europa, welches Osteuropa einschließt. Sie setzt sich für eine enge Verbundenheit aller Teile des deutschen Volkes in Freiheit ein. Der Einsatz für das eigene Vaterland gebietet ebenso die Achtung der Freiheit und des Selbstbestimmungsrechtes anderer Völker.

Deshalb setzt sich die Deutsche Burschenschaft aktiv dafür ein, dass in einem freien Europa den Angehörigen aller Völker, insbesondere auch allen deutschen Volksgruppen in anderen Staaten, die uneingeschränkte kulturelle Entfaltung und Selbstbestimmung gewährleistet wird. Wenn der Staat jedoch in seiner Form und Beschaffenheit dem Vaterland und damit auch seinem Volk schadet oder nicht mehr nützt, dann muss gegen eine solche Entwicklung klare Position für das Volk und das Vaterland bezogen werden. Das Bekenntnis zum deutschen Volk sollte daher nach wie vor unverzichtbar und unverbrüchlich sein und als wichtige Grundlage für zukünftige Entscheidungen dienen.

Kameradschaft und Freundschaft

Es sollte neben den Aspekten des Ideellen und des Politischen auch der Aspekt der Freundschaft nicht zu kurz kommen. Gerade in Zeiten, in der der Druck auf Burschenschafter insgesamt größer geworden ist – sei es an den Universitäten als auch bei der kritisch bis feindlich eingestellten Presse – ist es nötig, dass die Bundesbrüder in fester Kameradschaft und Freundschaft zueinander stehen.

Für einen traditionsreichen und waffentragenden Bund sollten auch die waffenstudentischen Prinzipen nicht zu kurz kommen. Neben dem Erhalt des bereits angesprochenen Lebensbundprinzips sollte auch der Erhalt der Pflichtmensur und das Einstehen für den Bund bei Bedarf mit der Klinge eine Selbstverständlichkeit sein. Die Mensur als elementarer Bestandteil der Erziehung des Bundes und als für alle Burschenschafter in die Gemeinschaft integrierender Bestandteil soll auch in Zukunft in gewohnter Weise fortgeführt werden. Erst durch die Bereitschaft, für ihre Identität auf dem Mensurboden und darüber hinaus einzustehen, wird eine Burschenschaft glaubwürdig.

Anm. d. Red.: Armin Allmendinger ist selbst Burschenschafter. Für die Blaue Narzisse berichtete er unter anderem über die „Konservative Aktion Stuttgart” und das Ulrichsberg-​Gedenken für Europas Gefallene beider Weltkriege.

lundi, 16 janvier 2012

Die Artamanenbewegung als Beispiel alternativer Lebensgestaltung

Ex: http://www.hier-und-jetzt-magazin.de/

Rückkehr

Die Artamanenbewegung als Beispiel alternativer Lebensgestaltung

von Stephan Jurisch

 

dieartamanen.jpgWer träumt nicht davon, wieder Herr auf eigener Scholle zu sein und anstelle eines „jobs“ in der Dienstleistungsgesellschaft seiner Berufung nach einem ehrlichen Handwerk nachzugehen? Auch das Bewußtsein, sich nicht nur gesund ernähren, sondern selbst ernähren zu wollen, aus eigener Ernte, steigt. Wenn auch noch unmerklich, so schwindet doch die Identifikation lebensbewußter Menschen mit dem entwertenden Begriff Verbraucher. Alle sind heute nur noch Verbraucher, Verbraucher zunehmend nebulös produzierter Erzeugnisse. Lebensmittel sind zum anonymen Verbrauchsgut anonymer Verbraucher verkommen, denn es ist schwer geworden zu beurteilen, was wir essen und woher es kommt. Die Unkontrollierbarkeit des globalen Warenverschleppungssystems wird immer Lebensmittelskandale provozieren, insofern sie überhaupt öffentlich werden. Für diejenigen, die dies als befremdend und als eine nicht unumstößliche Gegebenheit empfinden, ist der eigene Garten je nach Größe längst zu einer partiellen Alternative geworden. Wer dort nicht stehen bleiben will, lebt in Hofgemeinschaften in der Landwirtschaft. Dafür müssen diese Stätten aber ein Hort der Arbeit und nicht nur der gemeinsamen Freizeitgestaltung sein. Auf der Grundlage der gestaltgebenden und schöpferischen Kraft einer gemeinsamen Weltanschauung wären Gemeinschaften möglich, die es auch und gerade im Heute zu einer alternativen Lebensführung und Lebensform schaffen können, deren Leistungen über die eigene Versorgung mit Lebensmitteln hinausgehen. Es geht um den Gedanken der Siedlung.

 

Siedeln, das ist weniger Romantik als vielmehr harte Arbeit und Existenzkampf. Doch es ist Arbeit für die Gemeinschaft, die dieser und der eigenen Seele Freiheit verleihen. Vor allem aber ist es die Tat um einer Sache selbst wegen, der es heute – neben dem Geschwätz stets besser Wissender, neben dem wehleidigen Beklagen – der Armut an Luxusgütern mangelt. Mag sein, daß erst echte Armut wieder den Blick für die Selbstlosigkeit und die unmittelbare Notwendigkeit zu dieser freizumachen vermag. In den Notzeiten der Weimarer Republik finden wir das Beispiel der deutschen Jugendbewegung und hier genauer der Artamanenbewegung. Denn wenn es um Jugend, Landwirtschaft und Siedlung geht, können wir diese einmalige geschichtliche Erscheinung einer aus Idealismus arbeitenden Tatgemeinschaft nicht außer Acht lassen.

 

Die Abkehr vom Bürgertum

 

Die deutsche Jugendbewegung als geistig-kulturelle Erneuerungsbestrebung entwickelte sich maßgeblich im ersten Drittel des zwanzigsten Jahrhunderts und empfand sich als geistige Avantgarde der Gesellschaft. Ihre Mitstreiter sahen sich als einen Teil einer Bewegung und fanden in ihr eine tiefere und weitergehende Bindung als wir sie in heutigen Jugendorganisationen – oder besser gesagt Zusammenrottungen – antreffen. Naturerleben in ausgedehnten Fahrten abseits städtischen Lärms und moderner Zivilisation, Brauchtumspflege und starke Belebung von Volkstanz, -lied und Laienspiel standen in der Erlebniswelt der Jugendbewegten im Vordergrund, die sich gesellschaftskritisch als Jugendgemeinschaft konträr der Massengesellschaft der Erwachsenenwelt verstanden. Die in einer Vielzahl entstandenen Bünde gaben ihnen neue Bindungen, eine neue soziale Heimat außerhalb der Familie. Der Jugendbund war der selbstgeschaffene Ort der Gemeinschaft und Verbundenheit und unterschied sich strukturell völlig von den Gebundenheiten der bürgerlichen Gesellschaft. Um ihrer Haltung gerecht zu werden und zu bezeugen, daß ihre Vorstellungen auch Gestaltungskraft besaßen, genügte sich die Jugendbewegung nicht mit einer Protesthaltung und mahnenden Zeigefingern. Aus dem Strom der sich vom Bürgertum Abgewandten sollten Schaffende werden. Die Durchführung von Bildungs- und Arbeitslagern, die Gründung eigener Landheime und schließlich eigener Siedlungen charakterisierte das nach innen gerichtete soziale Anliegen der Bünde. Erste Siedlungsunternehmungen, die aus der Ideenwelt der Jugendbewegung heraus geboren waren, sind schon mit der Jahrhundertwende zum zwanzigsten Jahrhundert mit der „Vegetarischen Obstbaukolonie Eden“ in Oranienburg oder der Siedlung Klingenberg zu benennen.

 

Die Republik der Nachkriegszeit des ersten Weltkrieges verstrickte sich in außen- und innenpolitische Verwirrungen, die Bürgerkrieg, brennende Grenzen, anhaltende Inflation und Hunger hervorbrachte. Das Rettende in der alle Lebensbereiche umflutenden Gefahr aber wuchs im Gedanken der Siedlung, dessen Umsetzung in die Tat eine große Anziehungskraft in der Jugendbewegung zu entfalten vermochte. Ein mannigfaches Bild von Einrichtungen, Stätten, Siedlungen, Höfen und Klausen schaffte sich Raum aus diesem Gedanken, dem es zum Bestehen in der wirtschaftlichen Krisenzeit der Weimarer Republik jedoch noch an der gestalt- und richtungsweisenden Form einer Siedlungsbewegung mangelte. Die Isolierung von der Gesellschaft und vor allem die Isolierung untereinander führten bald schon zum Scheitern des Großteils der vorwiegend allein romantisch-idealisierten Unternehmungen.

 

Die Artamanenbewegung

 

Der im Dezember 1915 entstandene Greifenbund und spätere Jungdeutsche Bund hatte sich bereits die Sammlung Siedlungswilliger aus der Jugendbewegung auf die Fahne geschrieben. Dünn besiedelte Gebiete in Ostdeutschland zu beleben und in diesem Zuge die polnischen Erntehelfer zu verdrängen, sollten die Aufgaben des Bundes sein, der jedoch nach nur kurzem Bestand zerfiel, nachdem dessen Führer Ottger Gräf 1918 gefallen war. Die Zielsetzungen aber überdauerten und fanden sich 1923/24 in zwei Aufrufen zur Bildung von Artamanenschaften wieder, für die sich vor allem Bruno Tanzmann, Wilhelm Kotzde und Dr. Willibald Hentschel verantwortlich zeichneten und die heute als das Gründungsmoment der Artamanenbewegung gelten.

 

Bruno Tanzmann und die völkische Bewegung in Dresden

 

Ein besonderes Augenmerk soll an dieser Stelle Bruno Tanzmann gelten, ohne dabei seine geschichtliche Rolle überbetonen oder den Rang der anderen Gründungsväter der Artamanen schmälern zu wollen. Interessant sind nicht nur seine vielseitigen Verbindungen, sondern vor allem wird anschaulich, welche Impulse für die völkische Bewegung dereinst von Dresden ausgingen.

 

Nicht nur die theoretische Konzeption und Publikation allein, auch die konkrete Umsetzung der Artamanen-Idee kam dem in der Gartenstadt Hellerau eifrig schaffenden Bruno Tanzmann zu. Der im November 1878 bei Zittau geborene Tanzmann ist gelernter Landwirt. 1910 zieht es ihn in die ein Jahr zuvor von Lebensreformern gegründete Gartenstadtsiedlung Hellerau von wo aus er zunächst einen völkischen Lesering und die Wanderschriften-Zentrale gründet, die völkischen Jugendbewegten zugedacht war. Seine vorwiegend publizistische Arbeit führt ihn bald mit Ernst Emanuel Krauss alias Georg Stammler zusammen. Der Buchhändler und Schriftsteller siedelte ebenfalls in Hellerau. Wesentlich beeinflußt wurde Tanzmann von dem völkischen Literaturhistoriker Adolf Bartels aus Weimar.
Zu Tanzmanns Bekanntenkreis zählten ferner der Mühlhäuser Verleger Erich Röth, Kurt Gerlach, Heinrich Pudor als auch der Dresdner Expressionist und Autor des allseits bekannten Romans „Widukind“ Heinar Schilling. 1917 erscheint Tanzmanns „Denkschrift zur Begründung einer deutschen Volkshochschule“. Durch diese bedeutende Proklamation der völkischen Bildungsbewegung, die in seiner Wanderschriften-Zentrale erschien, gilt er bis heute als Vorkämpfer der Volkshochschul- und vor allem Bauern-Volkshochschulbewegung, aus welcher letztlich sechs Bauernhochschulen in Deutschland hervorgingen, die für völkische Jugendbewegte politisch und kulturell eine essentielle Prägung zu entwickeln vermochten. Schließlich erscheinen auch die Aufrufe zur Bildung von Artamanenschaften in der von ihm verlegten Zeitschrift „Deutsche Bauernhochschule – Zeitschrift für das geistige Bauerntum und die Volkshochschulbewegung“.

 

Im November 1923 veröffentlichte Willibald Hentschel den Aufruf „Was soll nun aus uns werden?“ Und so, wie ihn Hentschel formulierte, stand der Satz fragend vor den Gesichtern der Jugendbünde. So, als hätte diese Frage noch nicht den Raum im Bewußtsein der Agrarromantiker und ausgesprochenen Feinde des von Menschenhand geschaffenen Stadtmolochs eingenommen, den sie zur Überwindung der vorherrschenden Kritikhaltung gegenüber Wirtschaft und Gesellschaft hin zur eigenen Tat benötigte. Hentschels Antwort war der Aufruf an die „ehrliebende Jugend“. Er erteilte dem politischen Hader und den Barrikadenkämpfen seiner Zeit eine klare Absage und forderte die Jugend statt dessen zur Bildung von freiwilligen Werkgemeinschaften, zum Aufbau von Artamanengruppen auf: „Es kommt heute wahrlich nicht mehr auf kleines politisches Gezänk an und auf Soldatenspielerei – mögen es die anderen unter sich und gegen uns fortsetzen! – und mögen sie sehen, wie weit sie damit kommen – wir haben anderes zu tun. Es geht jetzt auch nicht mehr um Reparationskosten und ähnliche Bagatellen. (…) Es geht um Sein oder Nichtsein, nicht um Sanktionen, sondern um die endliche Heiligung des Lebens. Abermals soll ein Heer aufgestellt werden, aber nicht gegen Frankreich oder England, sondern gegen die Hölle die uns bedroht: Raff- und Genußgier, Mammonismus und geheimes Behagen.“ Auf den riesigen Gütern des Ostens wurden in zunehmendem Ausmaß polnische Schnitterkolonnen beschäftigt, die in der Folge mehr und mehr in der Lage waren, ganze Siedlungen für Deutschland strittig und zum Gegenstand polnischer Expansionsgelüste zu machen. Auf den Gütern der preußischen Ostprovinzen, den „Einfallstoren der Fremden“, wie Hentschel sie nannte, sollten alle laufenden landwirtschaftlichen und technischen Arbeiten, die auch noch so schlecht bezahlt wurden, fortan von Artamanen übernommen werden.

 

Selbiger Gedanken beseelt, warb Tanzmann zusammen mit Wilhelm Kotzde, dem Bundesführer der „Adler und Falken“, in einem erneuten Aufruf, gerichtet an „die gesamte völkische Jugendbewegung“, für die Artamanen-Idee. Der bereits offene Türen aufstoßende Appell hieß den sich aus den Jugend- und Wehrbünden meldenden Artamanen, eine Bewegung zu schaffen. Eine Bewegung, die aus gereiften Thesen- und Theoriepapieren unter dem drängenden Zwang der Notwendigkeiten nun mit praktischen Lösungen in die rauhe Wirklichkeit der Weimarer Verhältnisse trat. In Dresden, einem dazumal bedeutsamen Zentrum völkischer Avantgardisten und einer Heimstätte des sittlich-kulturellen Aufschwungs des Bauerntums, gingen, von Bruno Tanzmanns Verlag in Hellerau aus organisiert, die ersten Artamanenschaften zur Tat über. Nicht wenige von ihnen kamen aus den ehemaligen Grenzschutzformationen und Freikorps, die sich aus den Wirren des deutschen Nachkriegs erhoben hatten und im März 1920 unter dem Druck der Reichsregierung offiziell aufgelöst und bis 1923 endgültig entwaffnet werden mußten. Es kamen Tatmenschen, Freiwillige. Über 30.000 Artamanen soll es im Laufe des Bestehens der Bewegung gegeben haben. Die Lebensform der Artamanenbewegung wurde im Wesentlichen von den Angehörigen der Jugendbewegung bestimmt, die den Befehl ihres Gewissens vor jegliches militärische Kommando stellten. Die Verschiedenheit und Vielzahl der Bünde, aus denen sich die Artamanen zusammensetzten, schuf mit der Artamanenbewegung einen überbündischen Bund. Die Artamanen, die Hüter der Scholle, setzten sich zum Ziel: die Zurückdrängung der polnischen Wanderarbeiter und das Ausfüllen der leeren Räume der Grenzprovinzen, die Einleitung der notwendigen Umschaltung der Menschenmassen der Stadt aufs Land, Hebung der Nahrungsmittelproduktion und schließlich die Einleitung einer Siedlungsbewegung, die Schaffung eines Grenzlandbauerntums mit Hilfe besitzlosen süd- und westdeutschen Bauerntums.

 

Die Artamanenschaften und ihr Aufbauwerk im Osten

 

Vielgestaltig war auch die Herkunft der Artamanen, denn unter ihnen waren Jungbauern, Arbeiter, Angestellte und Studenten bis hin zu Adelssöhnen zu finden. Ein zu damaliger Zeit neues Lebensgefühl der Überwindung von Klassenschranken entstand. Fast die Hälfte hatte einen kaufmännischen Beruf erlernt und nur jeder Fünfte war gelernter Landwirt oder Ingenieur. Die „Ferienartamanen“, also Studenten und Oberschüler, arbeiteten dem Namen nach ausschließlich während ihrer Ferienzeit und waren die einzigen Artamanen ohne eine abgeschlossene Berufsausbildung. In einer Ausgabe der Leipziger Neuesten Nachrichten vom Juli 1926 heißt es: „Unter den Artamanen finden sich Menschen im Alter von 18 bis 26 Jahren aus allen Volksschichten und Berufen. Vorwiegend sind heute – der wirtschaftlichen Lage entsprechend – Studenten, Junglehrer und Handwerker und nicht zuletzt Bauernsöhne vertreten.“ Die meisten Artamanen stammten aus der Stadt. In den einzelnen Gruppen bestand darum ein ziemlich hoher Bedarf an Artamanen mit landwirtschaftlichen Vorkenntnissen. Sie kamen aus nahezu dem gesamten deutschen Sprachraum, arbeiteten ihrer Ausrichtung nach aber verstärkt in den preußischen Provinzen, deren Güter zuvor von vielen polnischen Saisonarbeitern bewirtschaftet wurden.

 

„Junge, gut veranlagte Menschen fallen der Irreführung und Verhetzung gewisser Kreise zum Opfer. In den Jahren, die zur Berufsausbildung dienen müssen, arbeiten sie im Sommerhalbjahr bei den Großgrundbesitzern und fallen im Winterhalbjahr der Verelendung anheim“, verlästerten 1926 die Sozialdemokraten, nicht ohne Neid, jedoch mit unhaltbaren Vorwürfen, den Idealismus der Jugend, den sie offenbar nicht im Stande waren zu begreifen. Aus der Not, der von der SPD wesentlich mitzuverantwortenden Jugendarbeitslosigkeit in der Weimarer Republik, machten die Artamanen eine Tugend, nämlich nicht zuletzt die, ihren Landsleuten zu verdeutlichen, daß es unwürdig und bedenklich ist, eine notwendige, aber schwere und geringgeachtete Arbeit lieber „Gastarbeitern“ zu überlassen.

 

Ebenso wichtig waren den Artamanen das Gemeinschaftsleben und ihr kultureller Auftrag. Nach Tanzmann bildet „jede Schar eine geschlossene Gemeinschaft und stellt sich in den Dienst des ganzen Volkes. Dadurch hat die Schar die Freiheit, ihr eigenes geistiges Leben zu führen. In ihrer Freizeit kann sie der Verstädterung des Landlebens durch Volkslied, Volkstanz, Laienspiel, Leseabende, Kleidung und gute Sitte entgegenarbeiten und sich selbst ein stolzes Erobererglück verschaffen.“ Die Volksgutpflege, die die kulturelle Eigenständigkeit des ländlichen Raumes zu stärken und zu erhalten suchte, ging mit dem Gemeinschaftsleben der Artamanen einher, denn das bäuerliche Kulturgut wirkt stärker gemeinschafts- und bewußtseinsbildend als beispielsweise die Tanz- und Musikkultur von heute.
Von Seiten des Staates erhielten die Artamanen keine Unterstützung oder Zuwendungen. Finanzielle Hilfe, insbesondere für die landwirtschaftlichen Schulungen des Bundes, brachte die 1926 gegründete Gesellschaft der Freunde der Artamanenbewegung e. V. mittels Spendengeldern. Die Schulungen fanden vorrangig im Winterhalbjahr statt, wo die Artamanen Landwirtschaftsschulen besuchten und auf Universitätsgütern eine Spezialausbildung in Ackerbau und Pflanzenzucht, Tierzucht und Landarbeitslehre absolvierten. Zwischen 1924 und 1929 entstanden insgesamt über 700 Artamanenschaften mit mehr als 6.000 Artamanen, die in der Landarbeit auf einem Gebiet verteilt schafften, das weitaus größer war als die Republik, die heute auf deutschem Boden existiert. Ihre Haupteinsatzgebiete lagen in Ostpreußen, Brandenburg, Provinz und Freistaat Sachsen und in Mecklenburg. 1928 trennte sich der zwei Jahre zuvor eingetragene Verein Bund Artam von seinen Gründungsvätern Tanzmann und Kotzde wegen Meinungsverschiedenheiten und der als zu stark empfundenen versuchten Einflußnahme auf die Geschicke des Bundes.

 

Spaltung und Auflösung

 

Der Entvölkerung der östlichen Landstriche konnte mit zeitlich begrenzter Landarbeit allein freilich kein Einhalt geboten werden. Als mit der Gründung des Bund Artam der Siedlungsgedanke deutlicher in den Vordergrund treten sollte, bildeten sich in dieser Frage auch zwei Meinungen heraus, die den Bund letztendlich zur Spaltung führten. Die Bundesführung hielt es für geboten, den Bund weiter auszubauen und einen Arbeitsdienst als breite Organisation zu schaffen. Zahlreiche Artamführer aus den Einsatzgebieten sahen mit der Vermassung und Breitenöffnung des Bundes aber eine Verflachung der Artam-Idee kommen. Es sollten hingegen Gemeinschaftssiedlungen geschaffen werden, nach dem Konzept, daß überschuldete Güter zu recht günstigen Preisen vom Bund aufgekauft und nach dem gemeinsamen Aufbau an Siedlungswillige übergeben werden konnten. Als Folge der Weltwirtschaftskrise 1929 und dem damit einhergehenden Fall der Preise für landwirtschaftliche Produkte, mußte der Bund Artam 1931 den Konkurs anmelden. Es gründeten sich neu Die Artamanen – Bündische Gemeinden für Landarbeit und Siedlung und als selbständiger Bund in Mecklenburg der Bund der Artamanen. 1934 wurde nach über einjähriger Verhandlungszeit mit der HJ letzterer in den Landdienst der HJ eingegliedert. Die Bündischen Gemeinden für Landarbeit und Siedlung verdoppelten bis zum Frühjahr 1931 die Mitgliederzahl des vormaligen Bund Artam. Ende 1933 erfolgte die Rückbenennung in Bund Artam. Die Artamanen schufen sich mit dem Kauf eines alten Lehngutes das Bundesgut Koritten mit 150 ha, welches nach fünf Jahren vollends ausgebaut und mit stetig steigenden Erträgen bewirtschaftet werden konnte. Mehre hundert Artamanen wurden auf diesem Gut zu Landwirten und Siedlern ausgebildet. Bis 1935 entstanden annähernd 50 Gemeinschaftssiedlungen und über 100 Einzelbauernstellen. Weitere 50 Artamanen heirateten sich in bestehende Höfe oder Güter ein. Schließlich beugte sich auch der Bund Artam der politischen Vereinheitlichung und löste sich 1935 auf Anraten des Reichsnährstandes auf. Die Artamanen gingen teilweise im Landdienst als Gebietsreferenten oder Landdienstführer, im Reichsarbeitsdienst oder in anderen Berufen auf.

 

Und heute?

 

Die einstigen Haupteinsatzgebiete in den preußischen Provinzen sind unter Fremdherrschaft gestellt, die Deutschen überwiegend vertrieben. Auf dem Gebiet der ehemaligen DDR wird noch heute die intensive Großraumlandwirtschaft betrieben, wobei nun auch im Westen die Tendenz zu Großbetrieben steigt. Landwirtschaft hat mit Bauerntum immer weniger gemein. Weltmarktpreise, Gewinnmaximierung, Ertragssteigerung, kurzum das reine Profitdenken wandelt Pflanzen und Tiere zu starrem Gold und Bauernhöfe zu Fabriken. Landtechnik-, Düngemittel- und Saatgutindustrie bejubeln in schillernden Umsatzstatistiken ihre Innovationen und heften sich gern das Verdienst des Wachstums der landwirtschaftlichen Betriebe mit intensiver Großraumlandwirtschaft an die Brust. Von Fortschritt ist die Rede, von Produktivität und Rentabilität, von weltweiter Konkurrenz und vor allem von den Milliarden Mäulern, die in den kommenden Jahrzehnten von den Industrienationen gestopft werden sollen. Der Markt der Biokraftstoffe greift mit finanzstarken Händen nach Anbauflächen für die nachwachsenden Rohstoffe. Bald schon wird es an Flächen für den Anbau von Nahrungsmitteln mangeln. Von der Resignation und der bitteren Aufgabe von Familienbetrieben, ja vom stetigen Sterben der Kleinbauern wird lediglich im Zusammenhang des anhaltenden Strukturwandels als notwendigem Umstand gesprochen. Jährlich gehen in Deutschland über 10.000 landwirtschaftliche Betriebe mit einer Nutzfläche von unter tausend Hektar an dem Prozeß des Wachsens oder Weichens zugrunde. Immer weniger Betriebe bewirtschaften immer größere Flächen.

 

Mehr als dreiviertel der landwirtschaftlichen Nutzfläche in Deutschland werden von Haupterwerbsbetrieben bewirtschaftet. Dennoch wird gut die Hälfte aller landwirtschaftlichen Betriebe im Nebenerwerb geführt, wo also die Haupteinkommensquelle außerhalb der Landwirtschaft liegt. In strukturschwachen und für die intensive Großraumlandwirtschaft ungünstigen Gebieten und Mittelgebirgslagen tragen diese Betriebe im Wesentlichen zur Pflege und Erhaltung der Kulturlandschaft bei. Sie halten die Landbewirtschaftung aufrecht und sichern die natürlichen Lebensgrundlagen.

 

Nebenerwerbsbetriebe erhalten wie Haupt­erwerbsbetriebe ebenfalls finanzielle Zuschüsse und Prämien, die hier aber nur genannt werden sollen. Maßgeblich sind die Betriebsprämien aus EU-Direktzahlungen. Hinzu kommen Beihilfen für verschiedene Pflanzen sowie eine vom Bundeshaushalt finanzierte Agrardieselvergütung. In strukturschwachen Regionen gibt es eine sogenannte Ausgleichszulage. Umweltgerechte Produktionsweisen werden durch länderspezifische Programme besonders gefördert. Bei den Erträgen der landwirtschaftlichen Betriebe stellen diese Zahlungen einen bedeutenden Anteil dar. Wer sich also für den Schritt zu einer bäuerlichen Siedlung entschließt, sollte dies im Rahmen eines Nebenerwerbs verwirklichen, der von vornherein kein finanzielles Desaster bedeutet, wie gemeinhin vielleicht angenommen wird.

 

Die notwendigen Fertigkeiten können in landwirtschaftlichen Lehranstalten, Fach- und Bildungszentren, in Form von Praktika auf Betrieben oder gar durch eine Ausbildung oder ein Studium erworben werden. Das Vorbild der Artamanen zeigt unter anderem aber auch, daß es möglich ist, sich diesbezüglich auf eigene Beine zu stellen und einen Austausch mit bestehenden Siedlungen zu ermöglichen.

 

Viele Bauernhöfe in Mitteldeutschland stehen längst zum Verkauf. Nicht wenige Kleinbetriebe finden innerhalb der Familie keinen Nachfolger. Abwanderung und Geburtenschwund haben dem Land zwischen Erzgebirge und Ostsee bereits das Schicksal der Entvölkerung aufgedrückt. Doch halten wir uns vor Augen, daß die scheinbare Perspektivlosigkeit und Resignation keine Gegebenheiten höherer Gewalten sind. Allein, wir brauchen ein Bewußtsein, andere Verhältnisse aus eigener Kraft schaffen zu können. Sehen wir es einmal von der anderen Seite: die Abwanderung hat Raum geschaffen! Mit einem ersten Schritt, den viele schon getan haben, gilt es zu beginnen. Doch dieser erste Schritt liegt nicht in der großen Politik, in Straßensprüchen und öffentlichen Wehklagen, in Bittstellungen nach besseren Zeiten! Er liegt in unumstößlich kleinen Gemeinschaften der bäuerlichen Siedlung in Mitteldeutschland.

 

Freilich bedeutet das nicht, sich von politischen Fragen loszusagen und in einem Einsiedlerdasein zu verkriechen. Es sind nicht die Schlechtesten, die sich gegen die befremdende Zivilisation wehren und trotzig und voller Zuversicht an ihrem Traum werken, wieder eigener Herr auf eigener Scholle zu sein. Vergeblich wird es nur sein, wenn es weiterhin an einer Bewegung mangelt, die das Ganze stärkt und formt.

mardi, 25 octobre 2011

Hans Blüher: Der Kulturrevolutionär der männerbündischen Jugend

 

 

bu22_.gif

Hans Blüher: Der Kulturrevolutionär der männerbündischen Jugend
     

Geschrieben von: Daniel Bigalke

Ex: http://www.blauenarzisse.de/   

 

Einsam und vergessen verstarb 1955 in Berlin-Hermsdorf ein Schriftsteller, der das Verhältnis von Politik und Männlichkeit um 1900 neu definierte und sein Leben lang ein dorniges und nicht immer erfolgreiches, dafür aber konsequentes Schriftstellerleben führte. Es ist der Philosoph Hans Blüher (1888-1955), der sich selbst als konservativen Revolutionär bezeichnete. Schon als Jugendlicher entwickelte er seinen eigenen Schreibstil, dessen versierte und provokante Art von einem messerscharfen Geist zeugte.

Dies brachte Blüher nicht immer Erfolge. So verließ er etwa die Universität wegen polemischer Schriften ohne Abschluß, konnte dafür aber umso mehr sein Leben eines zielsicheren Schriftstellers und notfalls auch Einzelgängers verwirklichen. Seine Leistungen indessen wurden nur von wenigen Kennern gewürdigt. Darunter befinden sich die Schriftsteller Thomas und Klaus Mann sowie Franz Werfel und Franz Kafka. Auch die Dichter Gottfried Benn und Rainer Maria Rilke pflegten Kontakte zu Blüher.

Geschätzt von Rilke und Kafka

Rilke verband wiederum eine Freundschaft mit dem vor Verdun gefallenen Gelehrten Norbert von Hellingrath, dem Herausgeber der ersten Hölderlin-Gesamtausgabe. Hellingrath ist in den Augen Rilkes der „Hölderlin-Lehrmeister". Er wird zum Mentor in allen Fragen über den Dichter der Deutschen. Auch Hans Blüher als politischer und philosophischer Schriftsteller dürfte wohl für Rilke wesentliche literarische Anregungen gegeben haben.

Blüher war seinerzeit und ist heute insbesondere bekannt durch seine theoretische Verknüpfung der sozialen Erscheinungsformen des Männerbundes und der damals noch neuen Jugendbewegung. Das Standardwerk zur „Konservativen Revolution“ von Armin Mohler stellt fest, daß von einer Rezeption Blühers nur bedingt gesprochen werden könne. Dies ist wohl auch darauf zurückzuführen, daß Blühers Werk von Textverlusten geprägt ist. So ist nicht klar, wo etwa die umfangreiche Korrespondenz des Autors sowie die Registratur des von Wolf-Heribert Flemming angelegten „Hans-Blüher-Archivs“ liegen. Es zeugen nur die umfassenden vorhandenen Schriften Blühers davon, daß sein Wirken damals wie heute von besonderer Strahlkraft in Literatur, Dichtung und Forschung in Deutschland ist.

Das mann-männliche Eros

„Der Auftrag an den einzelnen Denker, der auch jedes Mal eine neue Inkarnation ist, liegt darin, unter dem freien Drucke des Welthintergrundes ein Gedankengebäude wie aus dem Urgestein herauszumeißeln, das Auskunft über den Bau der Welt und deren Bedeutung gibt.“ Dies schrieb Blüher in seinem Schluß- und Hauptwerk Die Achse der Natur. Danach richtete er sich dauerhaft und wurde nicht müde, den Bau der Welt erklären zu wollen. In seinem Frühwerk schrieb er die erste umfassende Geschichte der Wandervogelbewegung, die er als jugendliche Revolution einordnete. Er entwarf furchtbare Theorien zur wahren Männlichkeit bis hin zu der Erkenntnis, daß die Homosexualität als höchster Zustand des Menschseins zu preisen sei. Dies brachte ihn in Konflikt mit Sigmund Freud, dessen Kontakt er suchte, der jedoch nicht davon abrückte, daß Homosexualität dem Krankheitsbegriff zuzuordnen sei.

Das mann-männliche Eros galt Blüher als Grundlage von Staat und Gesellschaft, was als Theorem wiederum zumindest auf die erwähnten Personen wie Thomas Mann, Gottfrid Benn oder Rainer Maria Rilke großen Eindruck ausübte. Entsprechend forderte Blüher die Straffreiheit der Homosexualität, die er im Gegensatz zu Freud als menschliche Veranlagung und damit immer wiederkehrende anthropologische Konstante wertete. Die männlich-weibliche Beziehung diene der Gründung von Familie.

Der Männerbund als Grundlage des Staates

Die männlich-männliche Beziehung hingegen sei Ursprung des Männerbundes und fernerhin der Staatenbildung. Der Staat ist für Blüher das Dauerhafte und jahrhundertelang Währende, in dem das Führerprinzip in Gestalt des Königs herrschen müsse. Das wahre Problem eines Volkes und moderner Staaten sei nicht die wirtschaftliche Not, schrieb Blüher 1919. Es könne auch nicht durch irgendeinen Sozialismus gelöst werden. Es bestehe vielmehr in der Lebensnot seiner geistigen Männer. Es sei tiefste Korruption, verfalle der Staat und die Macht den Händen der Zweckverbände und nicht in die Obhut des Männerbundes. Dieser müsse gefühlt, erlebt und geglaubt werden. Ihm habe ein gesunder Staat sein Gedeihen zu verdanken.

Damit nahm Blüher für sich in Anspruch, die Menschheitsgeschichte auf eine neue Basis gestellt zu haben: Er deutete Kulturleistungen und Staatenbildungen als Resultate männerbündischer Zusammenschlüsse. Blüher war mit diesen frühen Thesen und als Vertreter der Konservativen Revolution ein Seismograph für Spannungsfelder in der Moderne und wirft als erster die „Frauenfrage“ auf. Es versteht sich von selbst, daß er die Emanzipation der Frau ähnlich wie schon Otto Weininger ablehnte.

Die Psychologie der Frau und des Mannes mitsamt ihren Zielsetzungen im Leben seien konsequent getrennt von einander zu behandeln. Die von Blüher proklamierte Kulturrevolution sollte eine Bewegung der männerbündischen Jugend gegen ihre Väter sein. Seine Mitstreiter stehen für ein Prinzip, das sich seit dem siebzehnten Jahrhundert als wirksam erwiesen habe, nämlich daß die Politik nicht nach dem Modell der Familie zu organisieren sei. Daß Blüher neben eindeutigen Anlehnungen an Weininger, Schopenhauer und Nietzsche auch das Werk des väterlichen Freundes Benedikt Friedlaender (Die Renaissance des Eros Uranios) für sich verwendete, erkannte ein polemisches Traktat erst 1930. Dies änderte aber nichts an der Wirksamkeit der frühen Schriften Blühers.

Die Unwissenschaftlichkeit im Umgang mit Blüher

Immer wieder regte Blüher zum Widerspruch an. Viele heutige Schriften über sein Werk wie etwa die Studie Politik des Eros (2008) von Claudia Bruns betrachten die Gedanken Blühers nicht aus ihrer Zeit heraus. Sie sind Ausdruck normativ-gebundener Wissenschaft, die Blüher vorrangig „Unwissenschaftlichkeit“ vorwerfen. Dies ließe sich jedoch dadurch entkräften, daß Blüher gar kein Wissenschaftler im heute verstandenen profanen Sinn sein wollte, sondern Mystiker, der gemäß seinem eigenen Anspruch unter dem freien Drucke des Welthintergrundes eigene Bilder der Welt zeichnet. Dies merkt man an seinem späten Werk Die Achse der Natur besonders. Es erschien zu einer Zeit, als die Bundesrepublik schon bestand und Blüher in Berlin-Hermsdorf vereinsamt und zurückgezogen als Autor und Psychotherapeut lebte.

Nachdem seine Wandervogel-Monographie die Gemüter erregte und ihn zu einem bekannten Schriftsteller reifen ließen, erreichte sein letztes Werk Die Achse der Natur (1949) eine desinteressierte Öffentlichkeit. Wohl aufgrund einer stillschweigenden Übereinkunft sah er während der NS-Zeit von Publikationstätigkeiten ab und widmete sich der Abfassung dieses letzten Buches.

Blüher und die geistige Wende mit einer antimodernistischen Metaphysik

Blüher kann hier mit Kant in eine Reihe gerückt werden, denn er leitet eine ähnliche Wende im Denken ein, wie Kant mit der Kritik der reinen Vernunft. Abgewendet von seinen frühen Themen unternimmt Blüher in seiner antimodernistischen Metaphysik nunmehr den Versuch, den Subjektivismus der Moderne, ihren grenzenlosen menschlichen Machbarkeitswahn philosophisch zu überwinden, um die Achtung vor der Natur zu erhöhen. Das Buch steht damit von seiner Bedeutung her noch vor der später erschienenen Ausgabe seines 1926 zuerst erschienenen Buches Traktat über die Heilkunde (1950). Dies ist eine Metaphysik der Neurose mit Bezügen zur Psychoanalyse und Homöopathie, die die Krankheiten eines Menschen als etwas Heiliges anerkennt, welches das Wesen des Menschen ausmache und als Spezifikum einzigartige Gründe und Ausprägungen habe. Das Traktat beeinflußte viele Alternativmediziner, Homöopathen und Psychotherapeuten.

Blüher nun vertritt in seinem letzten Werk über die Achse der Natur die These, daß die Natur ebenso wie die Erde eine Achse habe. Er beweist dies, indem er schreibt: „Es handelt sich hier nicht um eine ‚tiefere Einsicht‘ oder eine ‚Vertiefung‘ der Natur, (…) vielmehr um die Anwendung der Tiefendimension auf das Denken über die Natur, wobei die empirische Außen- und Innenwelt die ‚Fläche der Natur‘ oder die erste und zweite Dimension sind.“ Blühers Formel lautet: Natur ist ein transzendentales Kontinuum. Sie hat eine Achse, deren einer Pol im transzendentalen Subjekt, im Menschen, verankert liegt, der andere im transzendentalen Objekt, der Natur.

Die umgekehrte Kopernikanische Wende

Das Werk vertritt eine umgekehrte Kopernikanische Wende: Diesmal nicht wie bei Kant vom Objekt zum Subjekt, wonach die Erscheinungswelt sich im Menschen selbst konstituiere, sondern umgekehrt vom Subjekt zum Objekt hin. Kurz: Die moderne Philosophie und ihr überschätztes Subjekt müssen einen wesentlichen Bestand ihrer Kapazität an das Objekt – die Natur – zurückerstatten. Erkenntnis macht der Mensch sich nach Blüher nicht notwendig selber, sondern sie ist ein Vorgang der Natur selbst. Selbst die Ethik sei nicht ausschließlich aus Vernunft abzuleiten, sondern aus dem Metaphysischen, welches sich aus der Energie der Natur speise. Auch die Religion sei „reines Ereignis der Natur“. Blüher erkennt im Bau der Welt eine Ordnung, die mit Verstandeskräften allein nicht zu fassen sind. Sie müssen wahrgenommen werden mit den geistigen Organen der Erkenntnis, zu denen er auch den „Eros“ zählt. Zugleich stellt er heraus, daß die Kulturleistungen des Menschen nicht ohne Gott denkbar sind.

Interessant ist Blühers Interpretation des Christentums. In den Religion und Christentum gewidmeten beiden letzten Großkapiteln bestimmt Blüher den natürlichen Ursprung aller Religionen in ihrer helfenden Funktion. Er vertritt aber auch eine antike Weltanschauung, wenn er die menschliche Natur selbst vergöttlichen will. Blüher verbündet sich – auch in seinem Spätwerk – mit der christlichen Theologie, ohne selbst zum Fürsprecher einer konkreten Theologie zu werden. Damit gelingt ihm gerade hier eine religiös unvoreingenommene Proklamation des Primates der Natur, die ihn als den Mystiker aufscheinen läßt. Diese Mystik hält er der Katheder-Wissenschaft entgegen.

Was bleibt von Blüher?

Blüher bleibt der große deutsche Querdenker und Mystiker der Neuzeit, der alle Spannungsfelder in Politik, Gesellschaft und zwischen den Geschlechtern ergründete. Er gibt der Natur ihre Bedeutung zurück und ist neben seiner Rolle als Theoretiker des Männerbundes letzter Repräsentant eines philosophischen und psychologischen Universalwissens, welches seinesgleichen sucht. Ernst Jünger schrieb über ihn 1985 in der Zeitschrift Scheidewege: „Ich saß bei guter Wärme auf einer aus Lava gehauenen Treppe, aus deren Fugen das Venushaar wucherte. Warum kam mir dabei Hans Blühers ‚Achse der Natur‘ in den Sinn, und das geringe Echo, das diesem vortrefflichen Werk zuteil wurde?“


Der Pädagoge und Schulmeister in Eutin und Danzig, Rudolf Kneip, der bis in die fünfziger Jahre hinein auch in der DDR wirkte, schrieb 1928 als Vertreter der Sächsischen Jungenschaft, daß Blühers Gedanken Selbstverständlichkeiten geworden seien. So sind bis in die Gegenwart hinein neben viel Abneigung stets auch viel zustimmende Worte zum Wirken Blühers vorhanden. Allein dies bezeugt Blühers ungebrochene Strahlkraft und Aktualität.

mercredi, 20 avril 2011

Wandervögel: révolte contre l'esprit bourgeois

wandervoegel_frueher.jpgWandervögel, révolte contre l’esprit bourgeois

Ex: http://tpalsace.wordpress.com/

« C’est que le bivouac dérange l’état car il est manière de ne jamais être là où celui-ci nous attend »

Sylvain Tesson

Voila un sujet tellement vaste que nous ne savions par quel bout l’aborder. Nous oublierons donc la liste des nombreux protagonistes, instigateurs de l’aventure Wandervögel, et les différents courants de ce mouvement pour nous intéresser principalement à son éthique. Libre au lecteur de peaufiner le sujet en consultant les quelques livres ou sites internet qui lui sont consacrés.

Le mouvement Wandervögel, qui signifie « Les Oiseaux Migrateurs », est né en 1896 dans la banlieue berlinoise d’une révolte générale de jeunes étudiants contre les effets sociaux et esthétiques de l’industrialisation outrancière qui eut lieu en Europe à la fin du XIXème siècle. Ils avaient pour leitmotiv la volonté de redonner la priorité aux choses de l’esprit, à l’âme simple des gens du peuple, refusant l’esprit marchand et industriel et les calculs de la bourgeoisie. Partant du principe que la jeunesse ne peut pas rester prisonnière des cités enfumées de l’ère industrielle, le mouvement Wandervögel va, au fur et à mesure, prendre son essor dans toute l’Allemagne, faire sortir la jeunesse de sa cangue en l’emmenant en randonnée.

Même si les débuts de ce mouvement connurent une résistance de la part des autorités scolaires contre les excursions proposées, cette dernière fut vite balayée par les parents et des pédagogues moins classiques, conscients, grâce à leur lecture de Nietzsche et de Langbehn, que l’éducation doit quitter le trop théorique pour prendre la vie et le réel à bras le corps.

Très vite, les petites randonnées se transforment en véritables excursions de plusieurs semaines à travers l’Allemagne wilhelmienne et cette pédagogie non conventionnelle, ces expéditions, deviennent les symboles d’une révolte générale contre l’ordre établi (école, industrie, administration, etc.) Peu à peu, une discipline plus militaire s’instaure et des excursions plus aventureuses s’organisent, le mouvement commence également à critiquer l’ordre établi au nom d’une éthique de l’austérité (anti-consumériste) et veut renouer avec la tradition médiévale des « escholiers pérégrinant ».

Au programme des activités Wandervögels : soirées autour de feux de camp, visite de châteaux en ruines et de vestiges médiévaux, fêtes solsticiales, randonnées en montagne dans un esprit de romantisme, d’ enracinement dans l’histoire nationale et de culte des Lansquenets. Ces grandes idées ont été véhiculées par tous les mouvements de jeunesse idéalistes jusqu’à nos jours, y compris en France (cf Europe Jeunesse).

Dès lors, le mouvement va se diffuser dans toute l’Allemagne puis dans les Sudètes, à Prague et à Vienne et devient l’expression d’une jeunesse joyeuse, allègre, aimant la musique et créant ses propres chansons et mélodies (le chansonnier du mouvement, le Zupfgeigerhansl, créé par Hans Breuer, est toujours d’actualité.) En 1906, les premières sections féminines (Mädchenwandern) sont mises sur pied. Désormais, deux modes cohabiteront : la mixité et la masculinité exclusive.

Mais comment un mouvement, au départ groupusculaire et très localisé, a-t-il pu ainsi se propager et enflammer toute une jeunesse ? La raison est à la fois culturelle et métapolitique, déviant de la culture alternative qui se répandait en Allemagne à la même époque avec, en point d’orgue, les objectifs suivants : donner priorité à la vie et au dynamisme, recourir aux patrimoines germaniques (Edda), redécouvrir le romantisme en littérature; revaloriser les liens légués par le sang et le passé, penser écologisme (avant la lettre !), forger un socialisme dynamique, anti-bourgeois, éthique, susciter sans relâche la créativité chez les adolescents (des artistes et musiciens viennent ainsi animer les débats), enfin la notion de communauté (communauté de travail, de combat, d’étude, de survie, de loisirs…) est opposée à l’individualisme et au collectivisme.

L’apogée de l’aventure Wandervögel sera le grand rassemblement de la jeunesse allemande, tous groupes confondus, sur le sommet du Hoher Meissner en 1913. A partir de ce rassemblement, de nombreuses initiatives locales, étudiantes, lycéennes ou ouvrières se regroupent dans une structure souple et informelle qui reçoit le nom de Freideutsche Jugend.

En 1914, la jeunesse se porte volontaire en masse pour la Grande Randonnée (Die Große Fahrt) c’est-à-dire la Grande Guerre, qui se terminera tragiquement pour la plupart: des 12 000 Wandervögel d’avant-guerre, 7000 ne reviendront jamais des champs de bataille. Trois valeurs éthiques fondamentales animaient alors ces jeunes volontaires: l’absence d’intérêts (matériels et personnels), l’altruisme et la camaraderie. Mais après 1918, le mouvement connaît des scissions : il y a une incompréhension entre les jeunes soldats revenus du front, pleins de désillusions, d’amertume et de lassitude face aux discours trop idéalistes, et l’esprit de la nouvelle génération qui n’a pas eu le temps de connaître le front et l’idéalise outrancièrement et hors de propos.

Les différents leaders qui s’ensuivront après la Grande Guerre n’auront de cesse de préserver les valeurs et l’esprit du mouvement initial et maintiendront l’effectif de 10 000 à 12 000 membres, (dont les trois quarts avaient moins de 18 ans), au sein de différents courants.

Le mouvement Wandervögel sera finalement interdit par le régime hitlérien en 1933, jugé trop marginal et trop autonome. Il renaîtra péniblement après la Seconde Guerre mondiale, pour essaimer ensuite, lentement, dans différents pays dont la France (il existe en effet une ramification Wandervögel en Normandie).

L’Allemagne abrite aujourd’hui encore la branche la plus importante en nombre de membres du mouvement (environ 5 000) dont le devise demeure « devenir mûr et rester pur ». Ces jeunes ont pour impératif la redécouverte du terroir régional/national et le ré-enracinement, bel objectif quand on sait que, de nos jours, la majorité d’entre eux aspire uniquement à faire de l’argent, se vautrer dans un confort petit bourgeois tout en se noyant dans la masse par l’uniformisation tant vestimentaire que du mode de pensée. L’instruction ? Très peu pour la nouvelle jeunesse qui est par contre experte dans l’art de manier le joystick et ne rêve que de voyages de masse où tout est prémâché (vive le Club Me(r)d !). … O Tempora, O Mores…

Source : Robert Steuckers – Synergies Européennes – 1998 & Wikipédia

Pour en savoir plus, nous vous recommandons la lecture de :

« Wandervögel, Révolte contre l’Esprit Bourgeois » de Karl Hoffkes, paru aux éditions ACE en 2001

« Pèlerin entre deux Mondes » de Walter Flex, également aux éditions ACE

« Une Histoire des Mouvements de Jeunesse Allemands (1896-1933) : du Wandervögel à la Dissolution des Ligues par le Régime National-Socialiste » de Michel Froissart

« Une Fille qui voulait Vivre Autrement » de Norgard Kohlhagen, aux éditions ACE

« Croyez-en mon expérience, vous trouverez quelque chose de plus au milieu des bois que dans les livres. Les arbres et les rochers vous enseigneront ce que vous ne pourrez apprendre d’aucun maître »

Bernard de Clairvaux

jeudi, 06 janvier 2011

Wandervogel

 

Wandervogel

Zupfgeigengretel

Wir wollen zu Land ausfahren

lundi, 08 novembre 2010

Fidus: c'est ainsi que se voyait la jeunesse

Michael MORGENSTERN :

Fidus : c’est ainsi que se voyait la jeunesse

 

fidus45.jpg« Ce qui s’avère nécessaire pour nous, maintenant, ce n’est pas encore davantage d’artificialité ou de luxe technique, mais de nous habituer à éprouver à nouveau de la joie face à notre authenticité spirituelle et à la naturalité de nos corps ; oui, vraiment, nous avons besoin d’apprendre à tolérer la beauté naturelle, du moins dans le domaine de l’art », écrivait Fidus dans le volume édité par Eugen Diederichs pour donner suite de la fameuse rencontre organisée par le mouvement de jeunesse allemand sur le sommet du Hoher Meissner en 1913. Le motif qui l’avait incité à écrire ces lignes fut l’exposition d’un dessin qu’il avait réalisé à l’occasion de cette réunion des jeunes du Wandervogel, un dessin qui s’intitulait « Hohe Wacht » et qui représentait de jeunes hommes nus portant l’épée et aux pieds desquels se trouvaient couchées des jeunes filles, également nues. L’image avait causé un scandale. Plus tard, un dessin de Fidus deviendra l’image culte et le symbole du mouvement de jeunesse ; il était intitulé « Lichtgebet », « Prière à la Lumière ». Sur un rocher isolé, un jeune homme nu étendait les bras et le torse vers le soleil, le visage empreint de nostalgie.

 

Fidus, un artiste célèbre de l’Art Nouveau (Jugendstil) et l’interprète graphique de la « Réforme de la Vie » (Lebensreform) et du néopaganisme, était né sous le nom de Hugo Höppener à Lübeck en 1868, dans le foyer d’un pâtissier. Ses parents l’envoyèrent à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, où, très rapidement, il se lia d’amitié avec un peintre excentrique, apôtre d’une nouvelle adhésion à la nature, Karl-Wilhelm Diefenbach. Celui-ci, accompagné de quelques-uns de ses élèves, se retirait régulièrement dans une ancienne carrière abandonnée sur une rive de l’Isar pour y vivre selon les  principes du mouvement « Réforme de la Vie ». Diefenbach pratiquait le naturisme, ce qui alerta les autorités bavaroises qui, très vite, firent condamner le fauteur de scandale à la prison. Höppener accepta de suivre son maître en prison, ce qui induisit Diefenbach à le surnommer « Fidus », le Fidèle.

 

Plus tard, revenu à Berlin, il prendra pour nom d’artiste le surnom que lui avait attribué son maître. Dans la capitale prussienne, il fut d’abord l’illustrateur d’une revue théosophique, Sphinx, ce qui lui permit d’accéder assez vite à la bohème artistique et littéraire berlinoise. Dès ce moment, on le sollicita constamment pour illustrer des livres et des revues ; il travailla aussi pour la revue satirique Simplizissimus puis pour la revue munichoise Jugend, créée en 1896. Cette revue doit son nom au Jugendstil, au départ terme injurieux pour désigner les nouvelles tendances en art. Contrairement au naturalisme, alors en vogue, le Jugendstil voulait inaugurer un style inspiré d’un monde posé comme harmonieux et empreint de spiritualité, que l’on retrouve dans l’univers onirique, dans les contes, dans les souvenirs d’enfance ; et inspiré aussi d’une nostalgie de la plénitude. Une ornementation végétale devait symboliser le refus du matérialisme banal de la société industrielle. Suite à une cure végétarienne de blé égrugé, qui le débarrassa d’une tumeur qui le faisait souffrir depuis son enfance, Fidus/Höppener devint un végétarien convaincu, ouvert, de surcroît, à toutes les médecines « alternatives ».

 

Il cherchait une synthèse entre l’art et la religion et se sentait comme le précurseur d’une nouvelle culture religieuse de la beauté qui entendait retrouver le sublime et le mystérieux. Cela fit de lui un visionnaire qui s’exprima en ébauchant des statues pour autels et des plans pour des halls festifs monumentaux (qui ne furent jamais construits). A ses côtés, dans cette quête, on trouve les frères Hart, Bruno Wille et Wilhelm Bölsche du cercle de Friedrichshagen, avec lesquels il fonda le « Bund Giordano Bruno », une communauté spirituelle et religieuse. En 1907, Fidus se fit construire une maison avec atelier dans le quartier des artistes « réformateurs » de Schönblick à Woltersdorf près de Berlin. Plus tard, une bâtisse supplémentaire s’ajouta à cet atelier, pour y abriter sa famille ; elle comptait également plusieurs chambres d’amis. Bien vite, cette maison devint le centre d’un renouveau religieux et un lieu de pèlerinage pour Wandervögel, Réformateurs de la Vie, Adorateurs de la Lumière et bouddhistes, qui voyaient en Fidus leur gourou. Le maître créa alors le « Bund de Saint Georges », nommé d’après le fils d’un pasteur de Magdebourg qui, après une cure de jeûne, était décédé à Woltersdorf. Fidus flanqua ce Bund d’une maison d’édition du même nom pour éditer et diffuser ses dessins, tableaux, impressions diverses et cartes postales. Dans le commerce des arts établis, le Jugendstil fut éclipsé par l’expressionisme et le dadaïsme après la première guerre mondiale.

 

fidus1.jpgLes revenus générés par cette activité éditoriale demeurèrent assez sporadiques, ce qui obligea les habitants de la Maison Fidus, auxquels s’était jointe la femme écrivain du mouvement de jeunesse, Gertrud Prellwitz, à adopter un mode de vie très spartiate. L’avènement du national-socialisme ne changea pas grand chose à leur situation. Fidus avait certes placé quelque espoir en Adolf Hitler parce que celui-ci était végétarien et abstinent, voulait que les Allemands se penchent à nouveau sur leurs racines éparses, mais cet espoir se mua en amère déception. La politique culturelle nationale-socialiste refusa de reconnaître la pertinence des visions des ermites de Woltersdorf et stigmatisa « les héros solaires éthérés » de Fidus comme une expression de l’ « art dégénéré ». Dans le catalogue de l’exposition sur l’ « art dégénéré » de 1937, on pouvait lire ces lignes : « Tout ce qui apparaît, d’une façon ou d’une autre, comme pathologique, est à éliminer. Une figure de valeur, pleine de santé, même si, racialement, elle n’est pas purement germanique, sert bien mieux notre but que les purs Germains à moitié affamés, hystériques et occultistes de Maître Fidus ou d’autres originaux folcistes ». L’artiste ne recevait plus beaucoup de commandes. Beaucoup de revues du mouvement « Lebensreform » ou du mouvement de jeunesse, pour lesquelles il avait travaillé, cessèrent de paraître. Sa deuxième femme, Elsbeth, fille de l’écrivain Moritz von Egidy, qu’il avait épousée en 1922, entretenait la famille en louant des chambres d’hôte (« site calme à proximité de la forêt, jardin ensoleillé avec fauteuils et bain d’air, Blüthner-Flügel disponibles »). L’ « original folciste » a dû attendre sa 75ème année, en 1943, pour obtenir le titre de professeur honoris causa et pour recevoir une pension chiche, accordée parce qu’on avait finalement eu pitié de lui.

 

Pour les occupants russes, qui eurent à son égard un comportement respectueux, Fidus a peint des projets d’affiche pour la célébration de leur victoire, pour obtenir « du pain et des patates », comme il l’écrit dans ses mémoires en 1947. Le 23 février 1948, Fidus meurt dans sa maison. Ses héritiers ont respecté la teneur de son testament : conserver la maison intacte, « comme un lieu d’édification, source de force ». Jusqu’au décès de sa veuve en 1976, on y a organisé conférences et concerts. La belle-fille de Fidus a continué à entretenir vaille que vaille la maison, en piteux état, jusqu’à sa propre mort en 1988. La RDA avait classé le bâtiment. Les œuvres d’art qui s’y trouvaient avaient souffert de l’humidité et du froid : en 1991, la « Berlinische Galerie » a accepté de les abriter. La maison de Fidus est aujourd’hui vide et bien branlante, une végétation abondante de ronces et de lierres l’enserre, d’où émerge sa façade en pointe, du type « maison de sorcière ». Il n’y a plus qu’un sentier étroit qui mène à une porte verrouillée.

 

Michael MORGENSTERN.

(article paru dans « Junge Freiheit », n°5/1995 ; http://www.jungefreiheit.de/ - « Serie : Persönlichkeiten der Jugendbewegung / Folge 2 : Fidus » - « Série : Personnalités du Mouvement de Jeunesse / 2ième partie : Fidus » ; trad.. franc. : octobre 2010).   

mardi, 09 février 2010

Müdigkeitsdiagnosen und Ermannungsstrategien - Berliner Forscherin über Jugenkult um 1900

Müdigkeitsdiagnosen und Ermannungsstrategien

Berliner Forscherin über Jugendkult um 1900

von Josef Tutsch - Ex: http://www.scienzz.de/

 
15licht.jpgEin Jahrhundert danach kann man sich nur wundern, dass die Zensur Thomas Manns zweiten Roman, "Königliche Hoheit", nicht sofort verboten hat. Der Erbprinz des kleinen Großherzogtums, wo der Roman aus dem Jahr 1909 spielt, kommt mit einer verkümmerten linken Hand zur Welt. Es ist genau dieselbe Behinderung, mit der auch Kaiser Wilhelm II. geboren war, der Berliner Hof gab sich seit Jahrzehnten alle erdenkliche Mühe, diese Schwäche zu kaschieren, auf offiziellen Bildern ist die linke Seite in Halbdunkel belassen.

Denn mit sonderbarer Selbstverständlichkeit war diesem dritten Kaiser des preußisch-deutschen Reiches von vornherein die Rolle des jugendlichen Helden zugefallen. Deutschland, hieß es in der Zeitschrift "Die Zukunft", ersehne einen Mann, der "wie kein anderer seit den mythischen Tagen Siegfrieds und des grimmigen Tronjerjunkers germanische Männlichkeit verkörpert". Mit dem "Tronjer" war Hagen gemeint, Siegfrieds Gegner in der Nibelungensage; die Zeit des Wilhelminismus ist uns bis in den Sprachgebrauch hinein fremd geworden. Birgit Dahlke, Literaturwissenschaftlerin an der Berliner Humboldt-Universität, hat in der deutschen Literatur und Essayistik jener Jahre um 1900 nach solchen Sehnsüchten von Jugend und Heldentum geforscht.

Es ist ein ambivalentes Bild, das diese Jahrhundertwende dem historischen Rückblick darbietet. Die Epoche hatte etwas zu kompensieren. Krise, Müdigkeit, Verfall lauteten die beherrschenden Stichworte von Thomas Mann bis Robert Musil, von Frank Wedekind bis Hugo von Hofmannsthal, und dagegen standen dann jene "Ermannungsstrategien", die so erschreckend bruchlos in den Ersten Weltkrieg mündeten. 1920 hat Ernst Jünger den psychologischen Mechanismus offen gelegt: "Da hatte uns der Krieg gepackt wie ein Rausch. In einem Regen von Blumen waren wir hinausgezogen, in einer trunkenen Stimmung von Rosen und Blut. Der Krieg musste es uns ja bringen, das Große, Starke, Feierliche. Er schien uns männliche Tat, ein fröhliches Schützengefecht auf blumigen, blutbetauten Wiesen."

Da ist Dahlke vor allem im seit 1908 immer wieder aufgelegten Liederbuch der Wandervogeljugend, im "Zupfgeigenhansl", fündig geworden: "Kein schönrer Tod ist in der Welt, als wer vom Feind erschlagen, auf grüner Heid, im freien Feld darf nicht hörn groß Wehklagen." Und im großen Bestseller der frühen 1920er Jahre, im Kriegsroman "Der Wanderer zwischen zwei Welten", worin der Autor Walter Flex dem Wandervogel noch einmal ein Denkmal setzen wollte: "Wildgänse rauschen durch die Nacht mit schrillem Schrei nach Norden – unstäte Fahrt! Habt acht, habt acht! Die Welt ist voller Morden. Fahrt durch die nachtdurchwogte Welt, Graureisige Geschwader! Fahlhelle zuckt und Schlachtruf gellt, weit wallt und wogt der Hader."

Der Zusammenhang dieser "männlichen" Rhetorik mit dem Müdigkeitsthema könnte noch deutlicher werden, wenn die Forscherin, quasi mikrophilologisch, beide Phänomene jeweils im Werk eines einzigen Autors verfolgt hätte. "Von angesehenen Autoren wie Thomas Mann, Hermann Hesse und Robert Musil sind Äußerungen bekannt, in denen Künstlertum und kriegerisches Heldentum ineins gesetzt werden", berichtet Dahlke. Aber die Forscherin stellt nicht bloß "Buddenbrooks" und "Zupfgeigenhansl" nebeneinander, das Ziel ist, wie Dahlke erklärt, "eine kulturwissenschaftliche Germanistik, für die Literatur ein Kulturphänomen unter anderen darstellt" – ein in den Voraussetzungen plausibles und im Ziel vielversprechendes Konzept, das jedoch, wie die Autorin selbst einräumt, die "Gefahr des Auseinanderlaufens" birgt.

Es geht also um thematische Querschnitte, quer zu den gewohnten "disziplinären" Einteilungen in Belletristik einerseits, pädagogische, psychologische, jugendsoziologische und kulturphilosophische Sachliteratur andererseits. Ein solches Thema findet sich in dem Wahlspruch vorgegeben, den Flex’ Wandervogelführer Ernst Wurche dem jungen Dichter mitgegeben haben soll: "Rein bleiben und reif werden". Von heutiger Perspektive aus erscheint der Jugendkult dieser Jahrhundertwende als eine einzige große Sexualverdrängung. Der Jugendstilkünstler und Lebensreformer Fidus (alias Hugo Höppener) ließ einen Aufsatz mit Phantasien von einem "Ringelreif" nackter Jungen und Mädchen in die Mahnung ausklingen: "Halte tief Deinen Atem an, Deine Sinne zusammen, und lass Deine Seele in weißer Liebe erglühen, sonst erliegst Du der sendenden Schönheit, der tausendfältigen, ungeahnten, ungewollten Verlockung."

"Das Hinausschieben genitaler Sexualität wird selbst sexualisiert", resümiert Dahlke nüchtern. Es gab sogar Mediziner, die versuchten, die Pubertät mittels operativer Techniken aufzuhalten, der Physiologe Eugen Steinach entwickelte hierzu die Methode des "Steinachens", des Abbindens der Samenstränge. Kurios liest sich, was die HU-Forscherin aus den Polemiken um die Wandervogelbewegung referiert. Der Propagandist Hans Blüher setzte homoerotisches Empfinden auch bei den erwachsenen Führern als selbstverständlich voraus, wehrte jedoch erbittert jeden Verdacht ab, da würde irgendetwas sexuell ausgelebt. Dahlke: "Homoerotik im Männer- (oder Jungen)bund wurde entsexualisierend überhöht und als eigentliche, übersexuelle Form der Kameradschaft geadelt."

"Reinheit" wurde von Blüher und anderen Vertretern der Jugendbewegung, wie Dahlke überzeugend nachweist, sowohl misogyn als auch antisemitisch gedeutet (was übrigens nicht daran hinderte, dass auch Blühers Buch selbst als unrein, undeutsch, krank und fremdrassig angegriffen wurde). Von den Wandervogelbünden waren Mädchen und Juden im allgemeinen ausgeschlossen, in genauer Parallele zu dem Schriftsteller Otto Weininger, der seiner Zeit die Diagnose stellte, sie sei "nicht nur die jüdischste, sondern auch die weibischste aller Zeiten". Weininger, der mit "Geschlecht und Charakter" 1903 den ersten Bestseller des Jahrhunderts vorlegte, war selbst Jude, er erschrieb sich, so Dahlke, "um ein großer Mann zu werden, Distanz zu allem Weiblichen und Jüdischen".


Sigmund Freud hat den Zusammenhang, der da in der Seele seiner Zeitgenossen hergestellt wurde, auf den psychoanalytischen Begriff des Kastrationskomplexes gebracht: Wie das Weib würde auch der Jude unbewusst verachtete, weil ihm durch die Beschneidung etwas am Penis fehle. Und ebenso wie Freuds Interesse primär der männlichen Psychologie galt, so befasste sich die Adoleszenzliteratur der Jahrhundertwende, zum Beispiel Frank Wedekinds "Frühlings Erwachen", mit dem Erwachsenwerden der männlichen Jugend, hat Dahlke beobachtet. Bei dem Wiener Bohemien Peter Altenberg freilich war ein groteskes Gegenbeispiel zu finden: Fotografien sehr junger Mädchen, auf einer Art von Altar arrangiert, in einem seiner berühmten Ansichtskartenalben von Altenberg wie folgt beschriftet: "Klara, heilige 12-jährige! Oh, melde mir den Tag, die Nacht, da Dich Natur zum Weibe macht ---, auf dass ich Abschied nehme --- von Deinen Göttlichkeiten!"

Damit verglichen sind die Zeichnungen von Fidus, am berühmtesten wohl das "Lichtgebet", doch sehr zurückhaltend. Aber die Parallele ist unverkennbar: Auch Fidus’ Jünglinge sind (noch) geschlechtslos, in einem doppelten Sinn: ohne Sexualität und sogar ohne geschlechtliche Zuordnung. Oder auch "vorgeschlechtlich"; diese Androgynität ist eben nur sehr jung, beinahe kindlich zu denken. Man möchte sich, ganz unwissenschaftlich, einer Phantasie überlassen: Was wohl wäre aus Stefan Georges quasireligiösen Kult um seinen jungen Freund Maximin geworden, wenn nicht dieser Maximin alias Maximilian Kronberger im Alter von 16 Jahren an Gehirnhautentzündung gestorben wäre?

Natürlich liegt es nahe, die keusche, sozusagen offizielle Seite des Jugendkultes um 1900 ideologiekritisch oder entlarvungspsychologisch zu verdächtigen. Aber das ist nicht Dahlkes Thema. Unsere Gegenwart geht mit dem Thema bekanntlich anders um. Wenn heutzutage der Nachwuchs der High society medial beobachtet wird, richtet sich das Interesse unverhohlen auf den Geschlechterkampf. Die Mode um 1900 propagierte zwar Erotik, wollte Sexualität dagegen strikt ausblenden. In seiner "Psychologie des Jugendalters", die noch nach dem Zweiten Weltkrieg viel gelesen wurde, hat Eduard Spranger dieser Trennung die wissenschaftliche Weihe verliehen, mit einem scharfen Angriff auf einige Repräsentanten der Jahrhundertwende, die doch von ganz ähnlichen Voraussetzungen ausgegangen waren wie Spranger selbst. Vor allem in den Großstädten, schrieb der Psychologe, würden die "Frank-Wedekind-Figuren" gedeihen, für die Freud, Weininger und Blüher die theoretische Basis geschaffen hätten. "In der Tat, hier bereitet sich der Untergang des Abendlandes vor."

"Rein bleiben und reif werden". Dass sich in den Konzepten der Jahrhundertwende die Kriegsbegeisterung von 1914 und die soldatische Haltung des Ersten Weltkriegs vorbereiteten, ist der Forschung seit langem aufgegangen, auch dass "völkische" Gruppierungen in Körperkultur und Lebensreform dieser Zeit allerlei Ansatzpunkte fanden. Dahlke warnt jedoch davor, aus der Komplexität der Epoche jene Linien zu isolieren, die sich als Vorgeschichte des Faschismus lesen lassen. Vor ein paar Jahren hatte der Berliner Kulturhistoriker Thomas Macho bereits darauf hingewiesen, dass dieses "heroische" Jugendbild auch mit der Ausbildung moderner Nationalstaaten zusammenhängt, die "an stelle transnationaler Söldnerheere die eigene Jugend auf das Schlachtfeld" schickten.

Unverwüstlich: Frank
Wedekinds Drama,
übersetzt von Edward
Bond (1900)

Das allerdings ist keine bloß deutsche, sondern eine gesamteuropäische Entwicklung, die bereits mit der Französischen Revolution eingeleitet wurde. Wie eigentlich sahen in der Zeit von Jugendbewegung und Jugendstil und Wilhelminimus in Frankreich oder England oder Italien die müden Jünglinge und ihre Ermannungsstrategien aus? Dahlke spricht von einem "Unruhezustand gerade in Deutschland um 1900", verzichtet aber darauf, ihren Querschnitt durch die deutschsprachige Belletristik und Sachliteratur durch internationale Vergleiche zu bereichern – sehr begreiflich, das Thema wäre endgültig überfrachtet worden. Eine Auslassung macht sich aber doch als blinder Fleck bemerkbar. Ein Großteil der Autoren, die Dahlke berücksichtigt hat, von Hofmannsthal bis Sigmund Freud, waren nicht Deutsche (im Sinne des wilhelminischen Kaiserreichs), sondern Österreicher oder auch Schweizer.

Und da kann der jugendlicher Kaiser Wilhelm II. ja wohl kaum als Chiffre für die Epoche herhalten, im Gegenteil, in Wien herrschte der Greis Franz Josef. Oder wenn das zu biographisch-zufällig ist: 1894 sagte der Soziologe Max in seiner Freiburger Antrittsrede, dass "die Einigung Deutschlands ein Jugendstreich war, den die Nation auf ihre alten Tage beging und seiner Kostspieligkeit halber besser unterlassen hätte, wenn sie der Abschluss und nicht der Ausgangspunkt einer deutschen Weltmachtpolitik sein sollte". Eine Äußerung, die bei einem deutsch-österreichischen oder deutsch-schweizerischen Intellektuellen jener Zeit nicht vorstellbar wäre. Da liegt die Frage nahe, ob nicht auch innerhalb des "deutschen" Jugendkultes dieser Jahrhundertwende Differenzierungen angebracht sind.


Neu auf dem Büchermarkt:
Birgit Dahlke: Jünglinge der Moderne. Jugendkult und Männlichkeit in der Literatur um 1900.
Böhlau Verlag, Köln 2006 (ISBN-10:3-412-10406-X, 978-3-412-10406-1), 39,90 €

samedi, 26 décembre 2009

Eugen Diederichs et le Cercle "Sera"

diederichs-eugen-1896.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

Eugen Diederichs et le Cercle «Sera»

 

Robert STEUCKERS

 

Analyse: Meike G. WERNER, «Bürger im Mittelpunkt der Welt», in Der Kulturverleger Eugen Diederichs und seine Anfänge in Jena 1904-1914. Katalogbuch zur Ausstellung im Romantikerhaus Jena 15. September bis 8. Dezember 1996, Diederichs, München, 1996, 104 p. (nombreuses ill., chronologie), ISBN 3-424-01342-0.

- Meike G. WERNER, «Die Erneuerung des Lebens durch ästhetische Praxis. Lebensreform, Jugend und Festkultur im Eugen Diederichs Verlag» &

- Friedrich Wilhelm GRAF, «Das Laboratorium der religiösen Moderne. Zur “Verlagsreligion” des Eugen Diederichs Verlags»

tous deux in: Gangolf HÜBINGER, Versammlungsort moderner Geister. Der Eugen Diederichs Verlag - Aufbruch ins Jahrhundert der Extreme, Diederichs, München, 1996, 533 p., ISBN 3-424-01260-2.

- Rainer FLASCHE, «Vom Deutschen Kaiserreich zum Dritten Reich. Nationalreligiöse Bewegungen in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts in Deutschland», in: Zeitschrift für Religionswissenschaft, 2/93, pp. 28-49, Diagonal-Verlag, Marburg, ISSN 0943-8610.

 

Editeur allemand, qui a fondé sa maison en 1896, Eugen Diederichs se voulait un “réformateur de la vie” (Lebensreformer). Tout à la fois pragmatique et romantique, ses intentions étaient de briser l'ennui, la positivité matérialiste, l'étroitesse des esprits, qui pe­saient comme une chape de plomb sur les dernières années du XIXième siècle et les premières du XXième. Diederichs a perçu, longtemps à l'avance, que ce positivisme sans élan conduirait à de dangereuses impasses. Avec son regard synoptique, il a mis tous les moyens de sa maison d'édition en œuvre pour promouvoir pensées, sentiments et démarches cherchant à sortir de cet enlisement. Diederichs a ainsi rassemblé, dans les collections qu'il publiait, les auteurs réhabilitant le corps (et la “corporéité”), les adeptes du mouvement des cités-jardins en architecture, les réformateurs de la pédagogie qui avaient beaucoup de peine à faire passer leurs sug­gestions, les pionniers du mouvement de jeunesse, etc. L'objectif de Diederichs était de donner la parole à tous ceux qui se faisaient l'écho des œuvres de “maîtres à penser” incontestés comme Ruskin, Tolstoï, Herder, Fichte et Schiller. Le noyau rénovateur, dynamique et “énergisant” de leur pensée ou de leurs démarches avait été pro­gressivement refoulé hors de la culture dominante, statique et ri­gidifiée, pour s'exprimer dans des sub-cultures  marginalisées ou dans des cénacles tâtonnants, critiques à l'endroit des piliers por­teurs de la civilisation occidentale, positiviste et matérialiste. Outre l'art, la voie de l'artiste, trois voies s'offraient, selon Diederichs, à ceux qui voulaient sortir des enfermements positivistes: une réno­vation de la tradition idéaliste, un néo-romantisme, une nouvelle mystique.

 

Esthétique et énergie chez Schiller

 

Deuxième écueil à éviter dans toute démarche anti-positiviste: le repli sur des dogmes étroits, sur des manies stériles coupées de tout, sur des réductionnismes incapacitants, qui empêchent l'émergence d'une nouvelle culture, dynamique, énergique et plu­rielle, ouverte sur tous les faits de monde. Dogmatisme et rénova­tion, dogmatisme et vie, sont en effet incompatibles; Diederichs n'a jamais cessé de vouloir mettre cette incompatibilité en exergue, de la clouer au pilori, de montrer à quelles envolées fécondes elle cou­pait les ailes. Le projet à long terme de Diederichs a été clairement esquissé lors de la célébration du 100ième anniversaire de la mort du poète Schiller, le 9 mai 1905. Poète et penseur du classicisme allemand, Schiller avait aussi mis l'accent sur l'esthétique et l'art, éléments indispensables dans une Cité harmonieuse. Celle-ci ne de­vait pas exclusivement mobiliser les ressorts de la politique, ou se préoccuper uniquement d'élections et de représentation, mais in­suffler en permanence une esthétique, ciment de sa propre durée et de sa propre continuité. Schiller parie sur l'éducation de la personne et sur le culte de la beauté, afin d'avoir des citoyens “harmonieux et éthiques” (harmonisch-sittlich), portés par une “liberté inté­rieure”, autant d'individualités créatrices capables de donner forme à l'histoire.

 

Comment réaliser l'idéal schillerien du citoyen dans l'Allemagne wilhelminienne, où l'éducation n'oriente nullement les élèves vers l'esthétique, la liberté intérieur ou l'harmonie créatrice? Diederichs, attentif à tout ce qui se passait dans sa ville d'Iéna, découvre en 1908, un groupe d'étudiants rebelles à la positivité pédagogique de la “Belle Epoque”. Cette Jenaer Freie Studentenschaft  s'était créée en mai 1908; un mois plus tard, Diederichs invite ces jeunes gens et filles à participer à une fête solsticiale qu'il finance et organise sur le Hoher Leeden, une hauteur proche de la ville. C'est ainsi que naît le “Cercle Sera”. L'objectif est une réforme anti-autoritaire et anti-positiviste de la pédagogie, de l'éducation, de la vie en général. La volonté des participants et adeptes de ce mouvement culturel étu­diant est de forger un style nouveau, qui évitera l'écueil des en­croûtements (stilbildend). Mais pour rendre une telle démarche possible, il faut sortir l'étudiant et l'intellectuel de leur tour d'ivoire, restaurer une socialité culturelle et festive, où l'on rit, chante, s'amuse et échange des idées. Diederichs a plusieurs mo­dèles en tête quand il envisage la restauration de cette socialité in­tellectuelle et festive: 1) le panthéisme et le mysticisme de la bo­hème poétique berlinoise (le Friedrichshagener Kreis);  2) les cercles culturels de la Renaissance italienne (dont il a appris l'existence par le livre de Jacob Burckhardt Kultur der Renaissance in Italien); 3) l'accent mis par Nietzsche sur le dionysiaque et sur les chœurs bacchiques en Grèce; 4) les traditions allemandes mé­diévales des danseurs de la Saint-Jean et de la Saint-Guy (Sanct-Johann- und Sanct-Veittänzer); 5) l'esprit des maîtres-chanteurs de Hans Sachs. Cette culture dionysiaque de l'expression et de l'effervescence permet d'expérimenter la communitas  sacrée, de transcender des normes qui, si elles n'étaient jamais transcendées, deviendraient très vite les étouffoirs de la créativité. En effet, la créativité artistique n'est nullement la répétition rituelle des mêmes gestes conventionnels.

 

Pour une pédagogie nouvelle

 

Raison pour laquelle les fêtes solsticiales du Cercle Sera n'ont jamais été pareilles ni répétitives: Diederichs voulait qu'elles soient chaque fois l'occasion d'injecter dans les esprits de nouvelles idées ou de nouvelles formes. Ainsi la chanteuse norvégienne Bokken Lasson, innovatrice dans son art, participe en 1905 au solstice de la Lobedaburg. En 1906, des groupes de danseurs suédois présentent leurs danses traditionnelles mais réactualisées. En 1907, les jeunes de Iéna présentent de nouvelles danses de leur composition, inspi­rées des Minnelieder  médiévaux. Chaque fête de mai ou du 21 juin est l'occasion de découvrir une facette de la littérature ou de la pensée panthéiste européenne (François d'Assise, Spiele de Hans Sachs, poésies d'Eichendorff ou de Goethe), mais sous des formes toujours actualisées.

 

A partir de 1908, l'idéal schillerien, théorisé depuis mai 1905, prend corps et se double de la volonté de promouvoir en Allemagne une pédagogie nouvelle, basée sur la notion d'énergie théorisée par Schiller, sur l'élan vital bergsonien, sur le dionysiaque chanté par Nietzsche, etc. Deux mouvements alimentent en effectifs et en inspi­rations le Cercle Sera: 1) Les étudiants dissidents de l'Université de Leipzig qui se nommaient les Finken (les pinsons) ou les Wilden (les sauvages) ou encore, plus simplement, les Freie Studenten (Les libres étudiants), dégagés des structures rigides de l'université con­ventionnelle. 2) Les jeunes du mouvement de jeunesse Wandervogel. Le Cercle Sera recrute une élite étudiante et ly­céenne, très cultivée, adepte de la mixité (un scandale pour l'époque!), à la recherche de nouvelles formes de vie et d'une éthique nouvelle. Pour Diederichs, ce groupe “semble enfin réaliser les objectifs sur lesquels l'ancienne génération avait écrit et dont elle avait parlé, mais dont elle espérait l'advenance dans un très lointain avenir”. Désormais, à la suite des fêtes solsticiales et sous l'influence des randonnées des Wandervögel, le groupe pratique les Vagantenfahrten, les randonnées des Vagantes, c'est-à-dire les “escholiers pérégrinants” du moyen âge. On se fait tailler des cos­tumes nouveaux aux couleurs vives, inspirés de cette tradition mé­diévale. Diederichs espère que cette petite phalange de jeunes, gar­çons et filles, cultivés et non conformistes va entraîner dans son sillage les masses allemandes et les tirer hors de leurs torpeurs et de leurs misères. Il a conscience de forger une “aristocratie de l'esprit” qui sera un “correctif culturel” visant à transformer les principes politiques dominants, à insuffler le sens schillerien de l'énergie et l'élan vital de Bergson dans la pratique quotidienne de la politique. Mais Diederichs est déçu, après une fête qu'il avait or­ganisée le 7 juin 1913, avec beaucoup d'artistes et d'acteurs: trop de participants s'étaient comporté comme des spectateurs, alors que, se plaignait Diederichs, dans une vraie fête traditionnelle ou hellénique-dionysiaque, il n'y a jamais de spectateurs, mais seule­ment des participants actifs. Diederichs constatait, non sans amer­tume, que la fête traditionnelle ne semblait pas pouvoir être res­taurée, que la modernité avait définitivement cassé quelque chose en l'homme, en l'occurrence la joie spontanée et créatrice, le sens de la fête.

 

De toute l'aventure du Cercle Sera, où se sont rencontrés les philo­sophes Hans Freyer et Rudolf Carnap, émergeront principalement les méthodes pédagogiques d'enseignement aux adultes, avec Alexander Schwab, Walter Fränzel, Hildegard Felisch-Schwab (pédagogie spéciale des orphelins), Elisabeth Czapski-Flitner, Helene Czapski, Hedda Gagliardi-Korsch.

 

Les hérétiques sont les seuls esprits créateurs

 

Sur le plan religieux, Diederichs se considérait personnellement comme un grand réformateur, plus exactement comme “l'organisateur du mouvement religieux extra-confessionnel”. Il ac­cusait les théologiens du pouvoir, de l'université et des églises offi­cielles d'avoir bureaucratisé la foi, d'avoir enfoui la flamme de la religion sous les cendres du dogmatisme, des intrigues et du calcul politicien. La religion vivante des traditions et de nos ancêtres s'est muée en “histoire morte”, a été déchiquetée par le scalpel d'un rationalisme sec et infécond. La démarche de Diederichs était dès lors de “revenir aux racines de notre force (= la religion, la foi) la plus pro­fonde”. Le protestantisme, d'où Diederichs est pourtant issu, est grandement responsable, disait-il, de cette crise et de cette catas­trophe: il a donné la priorité au discours (le prêche et les commentaires des écritures) plutôt qu'au culte (festif et commu­nautaire), plutôt qu'aux sentiments, à la sensualité ou à l'émotion. Le réel homo religiosus du début du XXième siècle doit avoir la vo­lonté de rebrousser chemin, de retourner à la foi vive, de tourner le dos à la religion étatisée, au cléricalisme et à l'académis­me. Dans cette optique, Diederichs ouvrira les portes de sa maison d'édition à tous ceux que les dogmatiques avaient margi­nalisés, aux non-conformistes et aux innovateurs qui “osent saisir le religieux de manière explorante et expérimentale”. A plus d'une re­prise, il déclare: “Les hérétiques sont les esprits créateurs par excel­lence dans l'histoire des religions”. Et il citait aussi souvent une phrase de Jakob Grimm: «Savez-vous où Maître Eckehart me touche le plus? [...] Là où il sort de l'étroitesse de la religion pour passer à l'héré­sie». En 1901, le théologien totalement hérétique Arthur Bonus (cf. infra), un des auteurs favoris de Diederichs, résumait clairement leur op­tique: «Les autorités sont là pour être combattues».

Tanzende_Wanderv%C3%B6gel.jpg

 

Pour répondre au rationalisme de la théologie officielle et au dog­matisme, Diederichs préconise de faire appel à des modes de pensée holistes, vitalistes et existentialistes. C'est le noyau vital des reli­gions qu'il faut saisir, même au prix d'associations étonnantes, de comparaisons audacieuses, où Zarathoustra va voisiner le Christ, Goethe va se retrouver mêlé à Nieztsche, tout comme Marx à Wagner. Des multiples traditions panthéistes, les auteurs de la mai­son d'édition de Diederichs vont extraire des motifs et des dé­marches conceptuelles pour façonner un Dieu qui est tantôt source créatrice de tous les phénomènes de la Vie, tantôt “puissance d'ascension déclenchant une créativité absolue”. Toutes les visions de Dieu chez les auteurs de Diederichs impliquaient un Dieu dyna­mique, décideur, actif, créatif et animé d'une forte volonté d'action.

 

Une religion qui dynamise les volontés

 

En effet, par le terme “religion”, Diederichs n'entendait pas une atti­tude contemplative, purement intériorisée: son interprétation du phénomène religieux était vitaliste et dynamique, portée par une forte volonté de mener une action dans et sur le monde. Certes, fasciné par la tradition mystique allemande, il n'excluait par l'introspection religieuse, l'importance de l'intériorité et des forces qui y sont tapies, la découverte par la réflexion des profondeurs de la subjectivité, mais ce mouvement de l'esprit vers l'intériorité visait la libération de forces insoupçonnées pour par­faire une action correctrice, esthétisante ou éthique dans le réel extérieur. La religion permet à l'homme d'accroître sa volonté indi­viduelle pour la vie, de rassembler des potentialités pour arraisonner le monde. Dans une brochure commentant ses collections, Diederichs écrivait en 1902: «Une culture religieuse n'est pas tellement dépen­dante de sa conception de la vie dans l'au-delà [...] Elle veut plutôt réaliser le telos  de cette Terre, qui est de créer dans l'en-deça des in­dividualités de plus en plus fines dans une Règne dominé par l'esprit. Les pures spéculations d'idées sur Dieu, l'immortalité [...] et autres doctrines de l'Eglise cèdent le pas, ne sont plus considérées comme essentielles, et font place à la Vie religieuse, qui correspond aux lois du Cosmos et aux lois de la croissance organique; la religion ne peut dès lors plus être reconnue qu'à ses fruits». En 1903, Diederichs écrit au Pasteur Theodor Christlieb qu'il voulait, avec ses livres, “promouvoir une religion sans regard vers le passé, mais di­rigée vers l'avenir”. Pour désigner cette religion “futuriste”, Diederichs parlait de “religion du présent”, “religion de la volonté”, “religion de l'action”, “religion de la personnalité”. Avec le théolo­gien protestant en rupture de banc Friedrich Gogarten (“théologien de la crise”, “théologien dialectique”), Diederichs évoquait “une reli­gion du oui à la Vie, bref, une religion qui dynamise les volontés”.

 

Action et création

 

La religion (au sens où l'entendaient Diederichs et ses auteurs), la “théosophie” (terme que Diederichs abandonnera assez vite) et le néo-romantisme visent “une saisie immédiate de la totalité de la vie”, afin de dépasser les attitudes trop résignées et trop sceptiques, qui empêchent de façonner l'existence et affaiblissent les volontés. «Plus de savoir mort, mais c'est l'art qui devrait transformer l'âme et les sentiments des hommes et les conduire à l'action pratique» (on reconnait là le thème schillerien récurrent dans la démarche de Diederichs). Parmi les auteurs qui allaient expliciter et répandre cette vision holiste de la vie, Arthur Bonus, autre théologien protestant en rup­ture de banc, sera certainement le plus emblématique. Dans Religion als Schöpfung  (1902; = La religion comme création), Bonus présente la religion comme une “conduite de la vie”, où l'homme se plonge dans la vectorialité réelle du monde, qu'il a d'abord saisie par intuition; il entre ainsi en contact avec la puissance divine créatrice du monde et, fortifié par ce contact, se porte en avant dans le monde sous l'impulsion de ses propres actions. Dans ce sens, la religion est une attitude virile et formatrice, elle est pures action et création. Les églises, au con­traire, n'avaient eu de cesse de freiner cette activité créatrice forte, de jeter un soupçon sur les âmes fortes en exaltant la faiblesse et la mièvrerie des âmes transies, inca­pables de donner du neuf à la vie. Mais Bonus, théologien bien écolé, ne réduit pas son apologie de la vie à un naturalisme voire à certaines tendances maladroites du panthéisme qui dévalorisent  —comme les églises mais au nom d'autres philosophades—  l'action de l'homme créateur et énergique, sous prétexte qu'elle serait une dérive inhabituelle  —et pour cela non fondamentale—  ou éphémère de la matière ou d'un fond-de-monde posé une fois pour toute comme stable, immuable. Bonus réclame l'avènement d'une religion qui ne refuserait plus le monde et son devenir perpétuel, mais pousserait les hommes à par­ticiper à son façonnage, à agir avec passion pour transformer les simples faits objectifs en principes spirituels supérieurs. Telle est la “germanisation du christianisme” qu'il appelle de ses vœux. Bonus, bien qu'argumentant en dehors des sentiers battus de la théologie protestante, a suscité avec ses thèses bien des émois positifs chez ses pairs.

 

Autre livre qui fit sensation dans le catalogue de Diederichs: l'essai Rhytmus, Religion, Persönlichkeit (= Rythme, religion, personnalité) de Karl König. Dans la ligne de Bonus, la pensée religieuse de König se résume à ces quelques questions: «Entends-tu dans tout le chaos du présent le rythme secret de la vie? Laisse pénétrer ce rythme dans la profondeur de ton âme. Laisse Dieu travailler ta personne, pour qu'il la modèle et la façonne en toi. Ce n'est que là où l'on trouve un centre de force dans la vie spirituelle et personnelle que quelque chose peut se construire et se développer, qui donnera de la valeur à la vie».

 

L'objectif de Diederichs, en publiant quelques ouvrages paganisants, plus ceux des théologiens qui abjuraient une foi devenue sans re­lief, sans oublier les grands textes des traditions européennes (surtout mystiques), chinoises, indiennes etc., était d'opposer à la “phalange du logos” (les néo-kantiens, les phénoménologues et les positivistes logiques), la “phalange des défenseurs de la vie”.

 

Robert STEUCKERS.

lundi, 21 septembre 2009

L'aventure des Artamanen

Artamanen1.jpg

L'aventure des Artamanen

 

A la fin du XIXième siècle, les premiers mouvements de jeunesse libres voient le jour en Allemagne. L'émergence de ces groupes correspondait bien à la mentalité “fin-de-siècle”, typique d'une urbanisation galopante avec, pour corollaire, un embourgeoisement de plus en plus accentué et de plus en plus criti­qué. Les critiques à l'encontre de la société du XIXième siècle, jugée trop bourgeoise et trop matérialiste, suscitent un renouveau de la tradition des randonnées, de même qu'un intérêt de plus en plus prononcé pour la culture populaire et la vie traditionnelle à la campagne. Tout cela fournit un terreau idéal pour les auberges de jeunesse, les cercles de randonneurs, les groupes de danses populaires et les mouvements de jeunesse libres.

 

Les racines du mouvement Wandervogel, le premier mouvement de jeunesse libre en Allemagne, se si­tuent résolument dans ce vaste mouvement protestataire. Toutefois, dans la phase initiale du mouvement de jeunesse libre, on ne trouvera nulle critique fondamentale de la société. Avant toute chose, ces gar­çons souhaitaient fuir l'emprise étouffante de la Belle Epoque et de son kistsch. Pour parvenir à leurs fins, ils s'en allaient dans le vaste monde et prônaient une existence libre, sans soucis, en osmose avec la nature. Il faudra attendre 1910 pour que l'on rompe avec ces tendances purement individualistes. Mais à partir de cette année-là, l'intérêt croît pour les danses populaires, les coutumes, les vieux lieder et les vieilles légendes, de même que pour l'histoire nationale allemande.

 

Avec la rencontre sur le Hoher Meissner, les 11 et 12 octobre 1913, la protestation contre la société bour­geoise s'exprime pourla première fois en toute clarté. On disait désormais sans ambages que l'on voulait créer un “royaume de la jeunesse” (un “Jugendreich”) sans immixtion des adultes. Ce serait pour cette raison que les dizaines de ligues présentes se sont jointes à la Freideutsche Jugend. Tous voulaient dé­passer l'individualisme de la période “Wandervogel”. Le désir de mener une action commune devenait de plus en plus fort et on croyait, dur comme fer, en la possibilité de forger une nouvelle communauté, une communauté vivante déployant son style propre, en opposition frontale à la société de masse des adultes.

 

Quand éclate la première guerre mondiale, ce rêve se brise en mille morceaux. Sur tous les fronts les vo­lontaires issus du mouvement de jeunesse tombent au service d'une société qu'ils avaient méprisée. La guerre laissa ses traces aussi après Versailles dans le mouvement de jeunesse. Plusieurs ligues, dans les circonstances de l'époque, finissent par s'engager dans des mouvances politiques ou s'adonnent aux expériences les plus insolites. On ne pouvait plus parler d'unité. C'était le morcellement complet. Pourtant, certains groupes se maintiennent et des ligues plus vigoureuses voient le jour.

 

Parmi ces ligues, l'une des plus remarquables fut celle des Artamanen qui, par le biais du travail agricole, voulaient jeter les bases d'une nouvelle communauté. L'émergence du mouvement des Artamanen trouve son origine, au début des années 20, quand, dans les cercles nationalistes de plus en plus de voix récla­ment l'introduction d'une service général du travail obligatoire. Ce fut notamment le cas du “Jungdeutscher Orde” d'Arthur Mahraun qui était, à l'époque, l'une des organisations nationalistes les plus importantes en Allemagne. Cet “Ordre” plaidait en faveur d'un service du travail obligatoire. En même temps, on constatait que dans certains cantons de l'Est de l'Allemagne, une minorité germanique se trou­vait désormais en face d'une majorité étrangère, essentiellement polonaise. Ce déséquilibre ethnique était dû principalement au fait que les gros propriétaires terriens allemands faisaient systématiquement appel à des travailleurs agricoles saisonniers d'origine polonaise.

 

Ce problème existait depuis un certain temps déjà lorsqu'à la fin de l'année 1923, et au début de 1924, quelques appels sont lancés dans diverses publications. On demande aux jeunes de fonder des commu­nautés de volontaires du travail pour reprendre les tâches habituellement dévolues aux ouvriers agricoles polonais. La constitution de ces communautés de travail était considérée comme un service volontaire au bénéfice du peuple allemand tout entier, comme un exemple par l'action et comme une possibilité d'échapper à l'urbanisation fatidique et de freiner la colonisation polonaise des terres de l'Est. C'est à la suite de ces appels que le mouvement des Artamanen se constitue. “Artam” signifie “gardien du pays”. Au début, le mouvement rassemblait vaille que vaille des individus issus de diverses ligues (surtout des gar­çons venus du Wandervogel, mais aussi des Catholiques du mouvement Quickborn, ensuite des anciens du Jungdeutscher Orde, des SA et des militants des “Wehrverbände”, c'est-à-dire des associations de défense des provinces de l'Est). Par la suite, il évolua pour devenir une organisation bien structurée, ac­tive dans les provinces de l'Est du Reich (surtout en Prusse orientale et centrale).

 

En avril 1924, les 80 premiers Artamanen, répartis en onze groupes différents, commencent à travailler. Au cours de cette première phase, il s'agissait surtout de refouler les travailleurs saisonniers polonais et d'accentuer la densité démographique germanique dans les zones frontalières, mais, finalement, les in­tentions des Artamanen allaient plus loin. Ils voulaient jeter les bases d'une nouvelle communauté popu­laire qui devait prendre forme d'abord dans les régions de l'Est. En revalorisant le travail agricole, la jeu­nesse retrouverait ainsi sa véritable destination et renouerait avec la vraie essence du peuple. En trans­plantant une partie de la jeunesse citadine dans les campagnes, on voulait créer une nouvelle caste pay­sanne, soutenue par une organisation populaire bien structurée.

 

Cette volonté faisait du mouvement des Artamanen une organisation vraiment différente des autres ligues de jeunesse. Contrairement aux premières ligues, qui ne formaient que des communautés temporaires pour les fins de semaine, les Artamanen constituaient une communauté permanente s'étendant à toute l'année. Pendant la période de mars à décembre les Artamanen vivaient en petits groupes de 4 à 20 per­sonnes regroupées sur la même exploitation agricole. Elles travaillaient ensemble et passaient ensemble leur temps libre dans des “troupes de jeu” (Spielscharen), présentes dès le début de l'aventure des Artamanen, afin d'organiser des randonnées pendant les heures chômées ou les mois d'hiver. Souvent, ils organisaient des soirées communautaires ou des discussions pour les jeunes des villages où ils sé­journaient. De cette façon, les Artamanen voulaient contribuer à la revitalisation de la culture des cam­pagnes. L'“Artam-Bund”  —c'est ainsi que le mouvement s'appelera à partir de 1926—  noue les contacts nécessaires avec les propriétaires de grandes entreprises agricoles et avec les autorités. Il veille à ce que les contrats soient respectés et à ce que des logements décents soient disponibles, pour autant que ce n'ait pas été le cas.

 

Dans le courant 1929, 2300 Artamanen étaient actifs dans 270 grandes fermes. L'“Artam-Bund” était alors au sommet de son développement. Hélas, cette année-là plusieurs conflits déchirent le mouvement... Depuis deux ans environ, on essayait, au sein du mouvement des Artamanen, de se doter d'une installa­tion permanente dans les régions de l'Est. Pour y parvenir, le mouvement aurait dû acheter plusieurs fermes qui auraient ensuite été exploitées en communauté. Tout le monde n'était pas d'accord au sein du mouvement pour concrétiser ce projet. Un certain nombre de responsables régionaux plaidaient plutôt pour la généralisation d'un service du travail rural. Par ailleurs, les Artamanen devenus nationaux-socia­listes tentaient par tous les moyens de dissoudre le mouvement dans la NSDAP. Parmi les principaux partisans de cette absorption, il y avait Heinrich Himmler, qui fut, pendant un bref moment de sa vie, un Artaman. Ces dissensus conduisirent à une rupture. L'“Artam-Bund” congédia plus de la moitié de ses cadres et se consacra essentiellement au travail agricole. Par ailleurs, une nouvelle ligue voit le jour, l'“Artamanen-Bündische Gemeinde für Landarbeit und Siedlung” qui se consacra plus spécialement aux colonisations permanentes. Outre ces deux pôles, citons le “Bund der Artamanen/National-sozialisti­scher Freiwillige Arbeitsdienst auf dem Lande”, basé dans le Mecklembourg. Ce groupe, moins nombreux que les deux autres, devait devenir le noyau dur du futur “Service Rural” de la Hitlerjugend.

 

En 1930, la “Bündische Gemeinde” achète sa première propriété en Prusse orientale. Dans la foulée, elle en achète d'autres. Entre 1930 et 1935, ils reprennent 158 exploitations agricoles. Parmi celles-ci, 46 étaient des installations communautaires. Les autres, après quelques années d'exploitation communau­taire, ont été cédées à des Artamanen qui avaient décidé de demeurer sur place et de continuer la ferme par leurs propres moyens. On remarquera surtout que la ligue a toujours refusé de vendre des exploita­tions. Selon la “Bündische Gemeinde”, une politique de vente aurait pour conséquence immédiate que les installations iraient toujours aux seuls Artamanen qui pouvaient se le permettre financièrement. Cela au­rait été en contradiction totale avec les buts du mouvement. La “Bündische Gemeinde” voulait donner à chaque Artaman la possibilité de commencer une exploitation agricole ou de prendre en charge la forma­tion des nouveaux venus dans l'un des centres du mouvement. Les plus grandes exploitations commu­nautaires de l'“Artamanen-Bündische Gemeinde” étaient celle de Koritten (1931) avec 150 ha et celle de Kopellow (1933) avec 582 ha.

 

Au cours de l'année 1934, l'“Artam-Bund” a dû faire face à des problèmes financiers croissants et a fini par devoir se faire absorber par le “Service Rural” de la Hitlerjugend. La “Bündische Gemeinde”, qui avait su préserver une relative autonomie, doit affronter de plus en plus de difficultés pour obtenir des terres. C'est la conséquence de la méfiance et du scepticisme des autorités nationales-socialistes et des mul­tiples “organisations de colons”. Une année plus tard, le dernier groupe des Artamanen doit s'aligner sur les desiderata du parti. Il comptait encore environ 700 membres.

 

Jan CREVE.

(ex: Dietsland-Europa, n°11/1988, trad. franç;: Robert Steuckers).

Source: Peter SCHMITZ, Die Artamanen. Landarbeit und Siedlung bündischer Jugend in Deutschland. 1924-1935, Dietrich Pfaehler Verlag, Bad Neustadt, 1985, 168 p., nombreuses illus­trations.

jeudi, 12 mars 2009

De traditionele Vlaamse Studentenbeweging

Vlaamse Studentenbeweging

De traditionele Vlaamse Studentenbeweging

Ex: http://onsverbond.wordpress.com/

De oorspronkelijke betekenis van de Vlaamse studentenbeweging.

De traditionele katholieke Vlaamse studentenbeweging verenigde alle katholieke en conservatief-nationalistische studentenclubs in de geest van Albrecht Rodenbach en zijn Blauwvoeterij. Rodenbach stelde zijn talenten en energie ten dienste van wat hij de ‘Vlaamsche studentenkamp’ noemde, de toen opkomende katholieke Vlaamse studentenbeweging. In zijn krachtige oproep tot nationaal zelfbewustzijn ligt Rodenbachs voornaamste betekenis en daarvoor inspireerden generaties studenten zich op hem, zelfs tot op heden. Hij onderstreepte de eigen rol die de studerende jeugd daarin te vervullen had en gaf aan zijn generatiegenoten een zendingsbewustzijn dat sindsdien gemeengoed werd bij katholieke scholieren en studenten[1]. Op methodologisch vlak ontdekte hij de kracht van zang en toneel voor de propagandistische werking. Alzo bleef toneel tot de jaren 1930 een typische activiteit van de studentenbonden. Door het ontwikkelen van de Blauwvoetromantiek reikte Albrecht Rodenbach bovendien de vele studentengeneraties een symboliek aan, waarvan hij zelf ten gevolge van zijn vroegtijdige dood ook een onderdeel werd. Daardoor werd hij binnen de traditionele Vlaamse studentenbeweging een echte mythe[2].

Rodenbachs opvolgers streefden er tevens naar het clubleven stijlvol te laten verlopen. Zo introduceerde Jef vanden Eynde stijl in de studentenbeweging, terwijl Mon De Goeyse vanden Eyndes stijlgebruiken verder uitwerkte en perfectioneerde door onder meer de clubcodex op te stellen. De drie voornoemde studentenleiders vormden de Vlaamse studentenbeweging naar de Duitse studententradities, meer bepaald naar het model van de Duitse Burschenschaften. De Vlaamse studenten raakten zo eigen aan deze traditie, dat zij later zelfs niet meer beseften dat deze van Duitse oorsprong was[3].

Een ander belangrijk gegeven is dat de tradities van de Vlaamse studentenbeweging ontwikkeld werden binnen het Vlaamsch Verbond aan de Katholieke Universiteit van Leuven. In 1911 namen dit Leuvense Vlaamsch Verbond en de Gentse Rodenbachs Vrienden gezamenlijk de naam Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond van België (KVHVB) aan. Vanuit Leuven werden deze studententradities verspreid naar de andere studentensteden. Het is ook daardoor dat zich onder de Leuvense overkoepeling der Vlaamse studentenclubs, namelijk KVHV-Leuven, zowel de andere KVHV-afdelingen als de regionale studentenclubs plaatsten[4].

De Vlaamse studentenbeweging was ook een samenhangend geheel: nagenoeg alle katholieke studenten waren politiek conservatief-nationalistisch en hingen de Vlaamse studententradities aan. Ze beschouwden zichzelf ook duidelijk als een onderdeel van de Vlaamse Beweging en fungeerden als één geheel wanneer het overkoepelende bestuur opriep voor grote manifestaties, zoals de Groot-Nederlandse Studentencongressen, de Ijzerbedevaarten, de vernederlandsing van de Rijksuniversiteit Gent, de Koningskwestie, de Schoolstrijd, de sluiting van de mijn van Zwartberg, Leuven Vlaams enzovoort[5].

Er was in de Vlaamse studentenbeweging ook altijd een streven naar volksverheffing, opvoeding, vorming, bewustzijn van eigenwaarde en fierheid. Dit gaat terug op het beeld dat Albrecht Rodenbach had van de Vlaamse nationaliteit, die hij weerspiegeld vond in het door Joseph Kervyn de Lettenhove geïdealiseerde oude Kerelsvolk met zijn vrijheidsdrang, zijn ontembare fierheid, zijn heldenmoed, zijn trouw aan de ruwe Noordse aard en gebruiken. Met zijn studentenbeweging wilde Rodenbach een Kulturkampf voeren, het volk wekken tot een nationaal bewustzijn door de herbronning van het onderwijs, de kunst en de gehele cultuur van volkstradities. Alleen zo kon volgens hem het land gered worden van de verfransende loge. Albrecht Rodenbach was de harstochtelijkste vertegenwoordiger van de nationale heldenromantiek in Vlaanderen. De jaren 1877-1879 waren voor zijn letterkundige bedrijvigheid ongemeen vruchtbare jaren. In 1879 werd hij door de stad Antwerpen bekroond voor zijn drama ‘Gudrun’. De traditionele Vlaamse student was ook onmiskenbaar politiek actief, zonder onderhevig te zijn aan enige druk van buitenaf. Dit was de kracht van de traditionele student: de enige vrije, ongebonden denker in de maatschappij. Rodenbach zag de wederopstanding van zijn volk als de taak van een elite, die door overtuiging en overredingskracht de massa zou bezielen en de macht veroveren om in een Groot-Nederlands perspectief de doelstellingen van de Vlaamse Beweging te verwezenlijken[6].

Herkomst van de Vlaamse studentenbeweging.

De Vlaamse studentenbeweging ontstond omstreeks 1870 in de West-Vlaamse colleges met de Blauwvoeterij van Albrecht Rodenbach, waarbij de scholieren beïnvloed werden door een militante Zouavenbeweging[7] en door de ideologische strijd tussen klerikalen en anti-klerikalen. De West-Vlaamse scholieren paarden, onder invloed van hun priesters-leraars, een strijdend anti-liberalisme met een nationalistisch conservatisme, daar enkel door het behoud van de Vlaamse taal, godsdienst en zeden de rationalistische en ongodsdienstige Franse invloed kon worden tegengegaan[8]. De oorsprong van de studentenbeweging dient gezocht te worden bij de Duitse Burschenschaften, waarin Duitse studenten zich verenigden om het vaderland te bevrijden van de Napoleontische overheersing. Studenten in heel Europa raakten in de ban van hun romantische en nationalistische ideeën en tradities die ook Vlaanderen bereikten[9].

De Blauwvoeterij van Rodenbach, een dichter en een knap organisator, streefde de hergeboorte van een bewust Vlaams volk na en zocht hiervoor inspiratie in het romantische verleden van Vlaamse grootheid, zoals Hendrik Conscience dat geschetst had. Deze beweging deed met zijn typische symboliek (bijvoorbeeld de Blauwvoet, een mythische stormvogel), gedichten en liederen ook een nieuwe jeugdcultuur ontstaan. Vanaf 1876 zetten Rodenbach en zijn gezellen hun actie verder aan de Leuvense universiteit, waar zij een enorme organisatorische activiteit ontwikkelden. Om de studentenbeweging ook op nationaal vlak te organiseren riepen Albrecht Rodenbach en Pol De Mont in Gent in 1877 een algemene Vlaamse studentenbond in het leven, die echter na de vroegtijdige dood van Rodenbach in 1880 uiteenviel[10]. Rodenbach organiseerde dit verbond naar het voorbeeld van de Duitse Burschenschaften. Hij wou “een soort Vlaamsche Burschenschaft” en “een soort van strijdende Vlaamsche Knapenschap, om alzo de Vlaamsche Beweging te schenken, hetgeen de almachtige zegevierende Burschenschaft indertijd de Duitsche Beweging bijbracht”[11]. Op deze basis entte de traditionele Vlaamse studentenbeweging zich.

Albrecht Rodenbach wordt terecht beschouwd als dé bezieler van het Vlaamse studentenleven en werd dan ook door sommigen bijna mythisch vereerd. Zijn vroege dood (op vierentwintigjarige leeftijd) speelde hierin uiteraard mee. Hij werd het symbool en het ideaal van de Vlaamse studentengenootschappen. Zijn werkkracht, idealisme, sterk Vlaams volksgevoel en organisatorisch talent hadden een grote indruk op de studenten gemaakt. Zij droegen dan ook zijn naam en ideeën over op de volgende studentengeneraties. Het enorme morele gezag dat hij na zijn dood kreeg, maakte dat al zijn uitspraken en voorbeelden een steeds absolutere waarde kregen. Op die manier reikte hij de Vlaamse studentenbeweging de argumenten aan, die de invoering van de Duitse studententradities na 1900 rechtvaardigden. Rodenbach lag aldus niet alleen aan de grondslag van de Blauwvoetsymboliek, die hij zelf schiep, maar ook - indirect - aan die van de Vlaamse studententradities, die van Duitse oorsprong zijn[12].

Na 1880 begon de uitbouw van een Vlaams studentenleven te Leuven in de geest van de Blauwvoeterij met de oprichting van regionale (stads- of streekgebonden) clubs en (provinciale) gilden. De Vlaamse studenten wilden zo ontsnappen aan het Franstalige en vaak door professoren geleide studentenleven. Er ontstond ook een eigen Vlaamse studentencultuur, omdat zij zich wilden onderscheiden van de Franstalig-Belgische studententraditie. Na 1900 was er ook een Duitse invloed op het Vlaamse studentenleven, enerzijds vanuit een romantische interesse voor de Duitse studententraditie en anderzijds vanuit de behoefte zich te onderscheiden van de Waalse studenten. Zo werd in 1907 een eigen Vlaamse studentenpet ingevoerd naar Duits model. De regionale clubs en gouwgilden bleken echter al vlug Vlaamse gezelligheid te verkiezen boven politieke strijd. Daarom ontstond een kernwerking: de meest overtuigden verenigden zich in vijf provinciale strijdersbonden. Zij moesten - met succes - binnen de gilden de politieke actie aanwakkeren. In 1902 sloten deze vijf Vlaamse gouwgilden zich aaneen tot het Vlaamsch Verbond, dat zich in 1923 omvormde tot KVHV-Leuven. Van de jaren 1880 tot halverwege de 20ste eeuw zou de Vlaamse studentenbeweging te Leuven op hetzelfde stramien gebaseerd blijven: aan de basis regionale gezelligheidsverenigingen, die het voetvolk leverden voor de grote manifestaties; aan de top de radicale kern van het KVHV, die de strekking van de beweging bepaalde[13].

Rodenbachs geest bleef dus voortleven en, na een mislukte poging in 1890, ontstond in 1903 - een jaar na de stichting van het Vlaamsch Verbond als overkoepeling van de studentengenootschappen - een overkoepeling van de scholierenbonden aan de colleges: het Algemeen Katholiek Vlaamsch Studentenverbond (AKVS). De scholieren- en studentenbeweging vulden elkaar zeer goed aan. De als scholier genoten vorming zorgde er voor dat de jongeren reeds als flamingant aan de Leuvense universiteit toekwamen, waar zij zich bij het KVHV aansloten. Vele KVHV-kopstukken speelden tevens een leidende rol in het AKVS, waardoor de samenhang van de beweging verzekerd was. Als jongerenafdeling van de Vlaamse Beweging stelde de katholieke Vlaamse studentenbeweging zich tot doel de leden te vormen voor hun taak in de maatschappij, maar hen tegelijk ook te richten op een actieve participatie aan de Vlaamse ontvoogdingsstrijd. Rodenbach had de collegeleerlingen voorgehouden dat ze zich tijdens hun opleidingsperiode moesten ontwikkelen tot authentieke Vlamingen: in taal, karakter (fier en trouw), gedrag (beleefdheid) en in kleding. Hiertoe moesten de eigen taal en geschiedenis bestudeerd worden[14].

De Vlaamse studententraditie is dus van oudsher van katholieke en conservatieve inslag. Door het prominent aanwezige katholicisme was het dan ook niet meer dan normaal dat deze beweging ontstond aan de Katholieke Universiteit van Leuven. De rol van de in de 19de eeuw verdienstelijke vrijzinnig-flamingantische studentenbeweging was na de Eerste Wereldoorlog uitgespeeld[15]. Het boek ‘Het aktivistisch avontuur’ van Daniël Vanacker geeft bijvoorbeeld een uitstekend beeld van de Gentse tegenhanger van de katholiek-flamingantische studentenbeweging. Daarnaast schetst dit werk ook zeer goed het experiment met de studentenbeweging aan de door de Duitsers vernederlandste universiteit in 1916-1918: men wou toen immers vrijzinnige en katholieke studenten door een godsvrede doen samengaan in een studentenkorps naar Nederlands model. Hiertoe richtte men het Gentsch Studentencorps Hou ende trou op[16].

Aan het eind van de 19de eeuw trad het cultuurflamingantisme op de voorgrond in de Vlaamse Beweging. Dit stelde dat de Vlaamse Beweging meer moest zijn dan een taalstrijd en het Vlaamse volk ook geestelijk en materieel diende te verheffen. Figuren als Lodewijk Dosfel en Frans Van Cauwelaert vertolkten dit cultuurflamingantisme in de studentenbeweging. Er ontstond onder de Leuvense studenten ook een stroming die zich afzette tegen het vrijblijvende ‘bierflamingantisme’ van de clubs en de gilden. Het Leuvense cultuurflamingantisme kende een hoogtepunt ten tijde van de grote studentenleider Jef vanden Eynde, praeses van het Vlaamsch Verbond (KVHV) in 1905-1907, die het Vlaamse studentenleven cultureel wou verheffen. Daartoe haalde hij toondichters, letterkundigen en Vlaamse voormannen naar Leuven voor voordracht-, muziek- en toneelavonden. Ten gevolge hiervan richtten nu ook de gouwgilden dergelijke avonden in. Van Ons Leven, het tijdschrift van het Vlaamsch Verbond, waarvan vanden Eynde zeven jaar hoofdredacteur was (1901-1908), maakte hij een hoogstaand weekblad, waarin de Vlaamse kunst een aanzienlijke plaats kreeg. Ook het studentenlied werd op een hoger echelon geplaatst[17].

Jef vanden Eynde schreef zelfs eigenhandig enkele studentenliederen, waaronder de tekst en de muziek van het Verbondslied van KVHV-Leuven. Hij vertaalde ook een groot aantal Duitse studentenliederen in het Nederlands. Het was ook vanden Eynde die in 1907 - steeds bekommerd om stijl in het studentenleven - de slonzige groene studentenpet verving door de keurige Duitse studentenpet. Iedere gouwgilde kreeg zijn eigen kleur. Vanden Eynde had een hekel aan boertigheid, idioot gedrag en zuipfestijnen: hij wou dat de Vlaamse studenten zich stijlvol gedroegen. Hij was ook lid van de Duitstalige Katholische Akademische Verbindung Lovania[18], die bekend stond om zijn stijl en tucht en zijn leden daarop selecteerde. Dit genootschap van Duitstalige studenten oefende tevens een enorme invloed uit op het beeld dat de Vlaamse studenten hadden van de Duitse studententradities. Ook introduceerde Lovania het Lebensbund-principe, dat oud-studenten verplicht om hun studentenvereniging materieel te blijven steunen. Vermeldenswaard is ook nog dat vanden Eynde, die over een aanzienlijke erfenis kon beschikken, zijn talloze initiatieven - muziek- en toneelopvoeringen, artiesten, drukwerk en Ons Leven - grotendeels uit eigen zak betaalde. Hij was dan ook enorm verarmd, toen hij Leuven verliet. Niet voor niets vermeldde het opschrift op zijn grafsteen: “Hij was de belangeloze en offervaardige bezieler en weldoener van kunst en volksverheffing in Vlaanderen”[19].

In dezelfde periode, vlak voor de Eerste Wereldoorlog, woedde ook de strijd voor de vernederlandsing van het onderwijs. Het uitblijven van concrete wetgevende resultaten versterkte de nationale reflex bij de studenten. Hierdoor werd binnen de studentenbeweging de politieke strijd meer benadrukt, waardoor het godsdienstige meer op de achtergrond raakte, terwijl ook de autonomie tegenover de kerkelijke overheid beklemtoond werd[20] .  Reeds vóór de Eerste Wereldoorlog ontstond hierdoor binnen de Vlaamse studentenbeweging een radicale en anti-Belgische strekking[21]. Dit zette zich na de oorlog door vanwege de wet-Nolf, die de Gentse universiteit slechts half vernederlandste, en vanwege de als onrechtvaardig aangevoelde behandeling der activisten, waaronder veel voormalige studentenleiders zoals Lodewijk Dosfel en August Borms.

Het ware pionierswerk inzake studentikoze gebruiken en tradities van Jef vanden Eynde werd verder gezet door diens geestelijke erfgenaam Edmond De Goeyse, die in 1925 in Leuven Germaanse filologie kwam studeren en er in 1933 promoveerde tot doctor. Hij stichtte onder meer het Brussels Katholiek Studentencorps, waarvan hij ook vijf jaar praeses was (1925-1930). Door de Duitse studentikoze regels en gebruiken die De Goeyse introduceerde in zijn club zou deze tot na de Tweede Wereldoorlog voor het Vlaamse traditionele studentenleven model staan voor een stijlvolle studentikoziteit[22].

‘Mon’ De Goeyse streefde naar een volledige hervorming van de Leuvense studententradities naar Duits model. Hij stichtte hiertoe, naar Duits voorbeeld, het Seniorenkonvent (SK), bestaande uit de clubvoorzitters van iedere Leuvense studentenvereniging. Hiervoor schreef hij ook, opnieuw naar Duits model, een eigen Vlaamse clubcodex. Het doel van het SK was binnen het kader van het KVHV het clubleven te ordenen en meer stijl te geven door de studentikoze en traditionele aspecten van het studentenleven voor zijn rekening te nemen. Dit succesvolle initiatief grondvestte het studentenleven op traditie, stijl, tucht en levenslange kameraadschap. De Goeyse wou hiermee de onbeschaafdheid en het gebrek aan ‘voornaamheid’ van het Vlaamse studentenmilieu tegengaan[23]. Een ex-Lovaniensis, Rik Wyckmans, zou in 1934 te Gent met succes ook een SK oprichten en er de clubcodex invoeren. De Vlaamse studententradities, zoals ze door Mon De Goeyse werden vastgelegd in de clubcodex, werden door de meeste studentenclubs en faculteitskringen in andere studentensteden overgenomen. Hierdoor overkoepelde het KVHV dus zowel de regionale als de faculteitsclubs[24]. Veel later zou Edmond De Goeyse in Leuven nog het Archief en Museum van het Vlaams Studentenleven (AMVS) oprichten, waarvan hij tevens de eerste conservator was. Dit AMVS is gevestigd in de Centrale Universiteitsbibliotheek, Mgr. Ladeuzeplein 21, 3000 Leuven. De verzameling omvat talloze foto’s, affiches, clubvaandels, studentenlinten en -petten en andere attributen met betrekking tot het traditionele studentenleven.

Aldus werd de traditionele Vlaamse studentenbeweging in de geest van Albrecht Rodenbach en zijn Blauwvoeterij gevormd naar het model van de Duitse Burschenschaften, terwijl Jef vanden Eynde stijl bracht in de Vlaamse studentenbeweging door de introductie van Duitse studentengebruiken. Mon De Goeyse inspireerde zich eveneens op Duitse voorbeelden om hierop qua stijl en organisatie van het studentenleven verder te werken.

Hoe en waarom veranderde de betekenis van de Vlaamse studentenbeweging?

Mei ‘68 markeerde voor de Vlaamse studentenbeweging het einde van een periode van bijna 100 jaar waarin de Vlaamse ontvoogdingsstrijd centraal stond. Door de democratisering van het onderwijs stroomden sinds het midden van de jaren 1950 massa’s studenten uit de lagere bevolkingsklassen naar het hoger onderwijs, waardoor de studentenpopulatie een enorme aangroei kende. Deze hadden eerder een boodschap aan de sociale strijd dan aan het katholiek flamingantisme en wendden zich dan ook tot het marxisme. Zij beschouwden zichzelf als ‘intellectuele arbeiders’, in plaats van als de ‘leiders van morgen’. Een steeds grotere groep studenten plaatste zich buiten het georganiseerde studentenleven, waardoor het KVHV zijn traditionele achterban verloor. Hierdoor transformeerde de katholiek-flamingantische studentenbeweging in een marxistische studentenbeweging, die tot ver in de jaren 1970 zou overheersen. Het feit dat bijvoorbeeld de Marxistisch-Leninistische Beweging (MLB) uit het KVHV ontstond, spreekt boekdelen. De katholiek-flamingantische stroming sprak sindsdien nog slechts een kleine minderheid der studenten aan[25].

De studentenelite bleef verzamelen rond de Vlaamse leeuw tot op het einde van de jaren 1960. Nadien verloor het KVHV zijn invloed op de studentenbevolking. De clubs gingen hun eigen weg en de politieke vleugel van de oude studentenbeweging geraakte geïsoleerd en zelfs gemarginaliseerd. De Vlaamse studentenbeweging, zoals ze gegroeid was sinds Albrecht Rodenbach, bestaat vandaag niet meer. De neergang van het KVHV als representatieve Vlaamse studentenorganisatie is hier de hoofdoorzaak van. We zagen aldus een inkrimping van het politieke studentenpubliek dat de Vlaamse studententradities hanteert, maar ook een brede verspreiding van deze tradities in apolitieke kringen sinds de jaren 1980[26].

De sociaal-progressieve stroming binnen het Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond meende dat men zich moest richten op de grondige veranderingen die plaatsvonden in de studentenwereld. Het KVHV begon dan ook vanaf 1962 afstand te nemen van de traditionele studentencultuur, dat het beschouwde als een remmende factor, en ging zelfs de pluralistische toer op. Hierdoor verhuisde een groot deel van de traditionele, conservatief-nationalistische vleugel naar de toenmalige Vlaams-Nationalistische Studentenunie (VNSU), die daardoor een opmerkelijke groei kende en spoedig het KVHV overtrof in ledenaantallen. Er gaapte dus een kloof tussen de marxistische, anti-klerikale top van het KVHV en de traditionalistische basis. Daarbovenop kwam nog dat de progressieve studentenleiders begonnen te vervreemden van de Vlaamse Beweging. In 1967 werd ook het Faculteitenkonvent (FK), tot dan een onderdeel van het KVHV, een zelfstandige organisatie, omdat de faculteitskringen zich niet langer konden verzoenen met de koers van het KVHV. Bovendien zat het KVHV in 1967 bijna volledig aan de grond. Vanwege het hevige verzet besefte het progressieve bestuur van het KVHV dat deze traditioneel-conservatieve studentenbond niet de juiste voedingsbodem was voor een studentenrevolte. Daarom verlieten de progressieven in 1967 het KVHV, om in 1970 de Marxistisch-Leninistische Beweging te stichten. De hegemonie van het KVHV over de studentenbeweging was op dat moment voorgoed gebroken en het grootste deel van het actieve kader had het KVHV verlaten. Op het einde van de jaren 1970 zorgde een steeds verder schrijdende depolitisering er voor dat politiek engagement in het studentenmilieu een marginaal gegeven werd [27].

Marxistische studentenverenigingen, zoals Alle Macht Aan De Arbeiders (AMADA) en MLB, betekenden felle concurrentie voor KVHV en VNSU, wat tot felle verdeeldheid leidde binnen de flamingantische studentenverenigingen. Zo kwam bijvoorbeeld in 1968 de Gentse VNSU-praeses Vic Van Branteghem in conflict met zijn eigen praesidium, wat hem tot opstappen noodzaakte. Dezelfde dag nog richtte hij het sinds een jaar verdwenen KVHV-Gent weer op, waarmee hij de Gentse VNSU zeer zware concurrentie aandeed en spoedig zelfs overvleugelde. De verdeeldheid in de conservatief-nationalistische rangen zette zich verder in de jaren 1970, mede dankzij de progressieve studentenverenigingen die van de KUL en de VUB maoïstische bolwerken maakten, terwijl trotskisten en anarchisten vooral in Gent sterk stonden. Als reactie daarop benadrukte het KVHV, dat verworden was tot een hoofdzakelijk culturele organisatie, opnieuw meer de eigen oude conservatief-nationalistische tradities. Hierin werd het aan het einde van de jaren 1970 nagevolgd door de pas opgerichte Nationalistische Studentenvereniging (NSV), dat zich ook als een traditionele, studentikoze vereniging manifesteerde met onder meer een eigen studentenpet en nauwe contacten met de Duitse Burschenschaften. Het terugvinden van de wortels van het oude KVHV uitte zich in 1974 in Gent in een protestactie van het KVHV - die op een ware veldslag tegen gewapende leden van MLB en AMADA uitliep - tegen een progressieve vertolking van het toneelstuk ‘Verschaeve’. Deze heropleving van de oude katholieke tradities beperkte zich tot een minderheid van de studentenpopulatie. De VNSU was ondertussen de marxistische toer opgegaan en daardoor verschrompeld tot een kleine progressieve kaderledenorganisatie[28].

Een andere oorzaak van de versplintering binnen de politieke vleugel van de Vlaamse studentenbeweging was de ideologische discussie over het doel van de Vlaamse Beweging. Politieke discussies slorpten bijvoorbeeld binnen het KVHV alle energie op en ook partijpolitieke invloed liet zich gelden. Zo verdrong de duidelijk met de Volksunie verbonden VNSU in Gent het KVHV van de flamingantische studentenmarkt vanaf het einde van de jaren 1950. De VNSU wedijverde ook in andere studentensteden met het KVHV. Alleen al het bestaan van de VNSU naast het oude, traditonele KVHV toont de versplintering in de politieke vleugel van de flamingantische studentenbeweging aan[29]. Hierbij dient wel opgemerkt te worden dat de VNSU geen traditionele, maar wel een louter politieke studentenvereniging was.

Een opvallend verschil tussen traditionalisten en progressieven is het woordgebruik van vóór en ná 1968, waarvan de titels van de algemene studententijdschriften een weerspiegeling zijn. Zo was er vroeger Ons Leven (Leuven, bestaat nog steeds), Aula (Gent) en De Geus (Brussel), terwijl vandaag Veto (Leuven), Schamper (Gent) en De Moeial (Brussel) die rol vervullen. Ook de typische studententaal kwijnde door de algemene vervlakking weg na mei ‘68. Daardoor zijn heden vele begrippen uit de studententaal onbekend bij de Vlaamse studenten. Deze zijn uitgestorven en soms vervangen door bargoense woorden. Zo is ‘pandoer’ vervangen door ‘flic’, een woord uit de Franse dieventaal. Ook de triomfantelijke levensstijl van de traditionele Vlaamse student - “Het is al jarenlang bekend, dat alles zwicht voor een student” - ging ten onder in de algemene nivellering van de maatschappij. De huidige student heeft met andere woorden geen eigen gelaat meer[30].

Tegen het begin van de jaren 1980 was het maatschappelijk engagement verdwenen bij de studentenmassa, zodat de studentenbeweging als dusdanig ophield te bestaan. De erfgenamen van mei ‘68 behielden hun greep op de studentengemeenschap en de overkoepelende studentenorganisaties, waarbij vooral de MLB zich sterk wist te handhaven, hoewel deze organisatie qua ledenaantal uiterst marginaal was. Tegelijk bloeide de NSV, vooral in Antwerpen. Deze studentengroepering wist de meerderheid van de conservatief-nationalistische studenten aan te trekken, terwijl zich in het KVHV een katholiserende tendens aftekende. De Gentse VNSU ging in het begin van de jaren 1980 zelfs volledig op in de NSV[31]. De marxistische omwentelingen van de jaren 1960 zorgden dus niet alleen voor grondige maatschappelijke en universitaire veranderingen, maar tevens onderging de aloude traditionele Vlaamse studentenbeweging er ingrijpende wijzigingen door.

De huidige betekenis van de Vlaamse studentenbeweging.

Heden bestaat de oorspronkelijke brede politieke studentenbeweging niet meer. Meer en meer ging het gezelschapsleven de boventoon voeren. Sinds de val van het communisme in 1989 brak ook het postmodernisme door, waardoor alle bestaande levensbeschouwingen en ideologieën in vraag gesteld werden. Voor de brede studentenmassa was dit een reden te meer om zich te hullen in een zelfgenoegzaam individualisme[32]. De traditionele katholieke en dus politiek geëngageerde studentenbeweging verwaterde sterk door depolitisering, individualisering, secularisering, liberalisering en commercialisering en verwerd tot een bijna marginale minderheid in de studentenwereld. Zo is de Vlaams-Nationale Studentenunie verdwenen, terwijl het Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond zijn aloude functie, namelijk het overkoepelen van de andere studentenclubs, verloren heeft.

Vandaag werkt het KVHV opnieuw in de lijn van de oorspronkelijke katholieke Vlaamse studentenbeweging en behoort het tot de meest actieve politieke studentenverenigingen (van welke strekking ook). Maar de vroeger erg brede Vlaamse politieke studentenbeweging is verschrompeld en slechts een schim van wat het ooit was[33]. De loskoppeling van het politieke aspect sinds de jaren 1960 leidde er toe dat de studentenclubs een tamelijk geïsoleerd bestaan gingen leiden zonder noemenswaardige hoogte- of laagtepunten. De clubs trekken zich sindsdien niets meer aan van de politieke discussies in het studentenmilieu, noch van de kritiek die ze van progressieve studenten krijgen. In Leuven kwamen er steeds minder nieuwe leden, het clubmilieu werd alsmaar kleiner en er groeide zelfs een kloof tussen de studenten en de oud-studenten, een regelrechte generatiekloof dus. Het huldeboek van Moeder Brugse omschrijft deze periode zelfs als ‘Mama’s Menopauze’[34]. Buiten Leuven nam het apolitieke clubleven echter juist een hoge vlucht door de depolitisering van de Vlaamse studententradities. De meeste van de vele nieuwe studentenclubs hebben nauwelijks nog weet van de politieke achtergrond die ooit zo innig met de studentengebruiken was verweven. In Gent bewijst de regelmatige uitgave en de vlotte verkoop van de studentencodex de levenskracht van het Gentse clubleven. Uit dé Gentse bloeiperiode, namelijk de jaren 1970 met de stichting van een groot aantal clubs, zijn tot op heden nog vele clubs actief[35].

Vbr. lic. hist. et rer. oec. Filip Martens


[1] Zie hiervoor Rodenbachs redevoering ‘Vlaamsche kamp’ te Gent in 1877 bij de oprichting van een algemene Vlaamse studentenbond in: LAMBERTY (Max), VAN ROOSBROECK (Rob), VANDEKERCKHOVE (Michiel) e.a., Twintig eeuwen Vlaanderen, deel 15: Oude en nieuwe visies, 15 delen, Hasselt, Uitgeverij Heideland-Orbis NV, 1976, pp. 73-81.

 

[2] LAMBERTY (Max), VAN ROOSBROECK (Rob), VANDEKERCKHOVE (Michiel) e.a., Twintig eeuwen Vlaanderen, deel 13: Vlaamse figuren I, 15 delen, Hasselt, Uitgeverij Heideland-Orbis NV, 1976, pp. 411-414.

[3] DE GOEYSE (Edmond), O vrij-studentenheerlijkheid. Historisch-studentikoze schetsen, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 1987.

[4] gent.kvhv.org, www.kvhv.be en s.n., Studentencodex, Dendermonde, Studentencentrum Leuven vzw, 2001, pp. 163-166.

[5] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996.

[6] LAMBERTY (Max), VAN ROOSBROECK (Rob), VANDEKERCKHOVE (Michiel) e.a., Twintig eeuwen Vlaanderen, deel 13: Vlaamse figuren I, 15 delen, Hasselt, Uitgeverij Heideland-Orbis NV, 1976, pp. 413-414.

[7] De Zouaven waren vrijwilligerskorpsen van katholieke jongeren, die de door de Italiaanse eenmaking bedreigde Pauselijke Staten gingen verdedigen.

[8] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 6.

[9] DE GOEYSE (Edmond), O vrij-studentenheerlijkheid. Historisch-studentikoze schetsen, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 1987.

[10] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 7 en Rodenbachs redevoering ‘Vlaamchse kamp’ te Gent in 1877 bij de oprichting van de algemene Vlaamse studentenbond in: LAMBERTY (Max), VAN ROOSBROECK (Rob), VANDEKERCKHOVE (Michiel) e.a., Twintig eeuwen Vlaanderen, deel 15: Oude en nieuwe visies, 15 delen, Hasselt, Uitgeverij Heideland-Orbis NV, 1976, pp. 73-81.

[11] DE BRUYNE (M.) en GEVERS (Lieve), Kroniek van Albrecht Rodenbach (1856-1880), Brugge, 1980, pp.  141-143 en 151.

[12] GEVERS (Lieve), De ‘Kulturkampf’ van Albrecht Rodenbach, in: Onze Alma Mater, jg. 48, nr. 1, februari 1994, pp.  81 en 83.

[13] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 8 en 10.

[14] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 7-8.

[15] MARTENS (Filip), Julius Mac Leod en de radicalisering van de Vlaamse studentenbeweging (1904-1914), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, UG, 2006.

[16] VANACKER (Daniël), Het aktvistisch avontuur, Gent, Stichting Mens en Kultuur, 1991.

[17] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 10 en 12.

[18] www.lovania.org

[19] DE GOEYSE (Edmond), O vrij-studentenheerlijkheid. Historisch-studentikoze schetsen, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 1987, p. 69.

[20] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 13.

[21] MARTENS (Filip), Julius Mac Leod en de radicalisering van de Vlaamse studentenbeweging (1904-1914), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, UG, 2006.

[22] VAN NIEUWENHUYSEN (P.) en DE GOEYSE (Edmond), Katholiek Studentenkorps te Brussel 1925-1975, Brussel, 1975.

[23] DE BAEKE (S.) Van schachtendoop tot zwanenzang. 100 jaar Vlaams studentenleven te Leuven. Moeder Westland, Langemark, 1991, pp. 125-126.

[24] s.n., Studentencodex, Dendermonde, Studentencentrum Leuven vzw, 2001, pp. 7 en 57-80.

[25] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 30.

[26] VOS (Louis), Van Vlaamse leeuw tot rode vaan … en verder: de naoorlogse Leuvense studentenbeweging, in: Onze Alma Mater, jg. 47, nr. 3, augustus 1993, pp. 241.

[27] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 30, 32, 34-36 en 38.

[28] s.n., Studentencodex, Dendermonde, Studentencentrum Leuven vzw, 2001, pp. 86 en WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 41-42.

[29] DE SCHRIJVER (Reginald) e.a., Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 3 delen, Tielt, Uitgeverij Lannoo, 1998.

[30] DE GOEYSE (Edmond), O vrij-studentenheerlijkheid. Historisch-studentikoze schetsen, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 1987.

[31] WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 67-68.

[32] www.studiant.be en WEETS (Wilfried), Historische schets van de Vlaamse studentenbeweging, Vosselaar, Oranjejeugd vzw en Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, 1996, pp. 67 en 71.

[33] VOS (Louis), Van Vlaamse leeuw tot rode vaan … en verder: de naoorlogse Leuvense studentenbeweging, in: Onze Alma Mater, jg. 47, nr. 3, augustus 1993, pp. 241.

[34] DE MEY (J.) en VAN HOONACKER (M.), Moeder Brugse 1885-1985, Oostkamp, 1985, pp. 225 en 227.

[35] s.n., Clubcodex-Liederboek S.K. Ghendt, Gent, 1986, pp. 35-67.

mercredi, 01 octobre 2008

Movimiento de juventud e ideologia nacional revolucionaria bajo la republica de Weimar

willi_graf_005.jpg

MOVIMIENTO DE JUVENTUD E IDEOLOGIA NACIONAL REVOLUCIONARIA BAJO LA REPUBLICA DE WEIMAR

Desde los años 1924/25 hasta las elecciones legislativas de Septiembre de 1930 que proyectaron bruscamente al primer plano al partido nacional socialista, el militantismo nacionalista estaba representado principalmente en Alemania por los grupos paramilitares (Wherverbände) herederos de los cuerpos francos, y por las ligas de juventud (Bund) (1). Bajo el efecto de la crisis económica los elementos más radicales de esos grupos y de las ligas evolucionaron hacia el nacional socialismo revolucionario (tendencia Strasser) o el nacional bolchevismo, mientras que los otros (es decir la mayoría de los miembros y jefes de las ligas) buscaron acomodamiento en el sistema creando nuevos partidos como el Partido del Estado Alemán (surgido de la fusión del Partido Demócrata y de la Joven Orden Alemana de Arthut Mahraun) y el Partido popular Conservador (formado por los social cristianos y elementos surgidos del partido de extrema derecha DNVP) intentando en vano hacer de ellos instrumentos validos de la renovación de Alemania.

 

EL SOCIALISMO BUNDISCH

Los miembros de las ligas de juventud optaban por el socialismo bündisch, variante del "socialismo alemán" al cual se unieron numerosos medios socio profesionales y grupos políticos de la Alemania de Weimar. El socialismo Bündisch estaba bastante cercano al "socialismo soldadesco" que profesaban sus mayores de los grupos paramilitares. En ambos casos, el socialismo era lo mas importante en el grupo, no solo en el Bund o en el grupo militarizado sino también en el Volksgemeinschaft (la comunidad del pueblo) al que sirve el Bund y en el que esta inserto (2). Mientras que el socialismo soldadesco de los mayores se basaba en la experiencia de la guerra y la camaradería del frente, el socialismo bündisch de los mas jovenes se apoyaba en la experiencia de las excursiones a través de Alemania, en contacto con el pueblo alemán, sobre la experiencia comunitaria de la liga y la camaradería vivida en su seno. Con la crisis y la radicalización creciente de la juventud de las ligas el socialismo bündisch se transforma en un socialismo nacional revolucionario favorable a la nacionalización total o parcial de los medios de producción y a la autarquía alemana y centro europea.

 

EL DESAFIO HITLERIANO

Tras el acceso de Hitler al poder, las principales ligas de juventud (excepción hecha de los moderados, sobre todo del importantisimo "Deutsche Freischar") se unieron en marzo de 1923 en la Grossdeutsche Jugenbund bajo el patronazgo del almirante Von Trotha, próximo al presidente Hinderburg. Esperaban así escapar a la sincronización (Gleiehschaltung), es decir, a su disolución e integración en la Juventud Hitleriana. Por su parte, las ligas mas duras, las mas volkisch (para las que Volk era sinónimo de raza) y al mismo tiempo las críticas con respecto al hitlerismo (al que juzgaban desde un punto de vista nacional bolchevique) se reagruparon en una bündisch para el servicio de defensa del trabajo y las fronteras) bajo la presidencia de un troskista del nacional socialismo, el Dr. Kleo Pleyer (3).
Pese a todos sus esfuerzos las ligas de juventud fueron disueltas tras el verano de 1933. Sus miembros entraron entonces masivamente en la juventud hitleriana y en el Deutsche Jungvolk que reagrupaba a los elementos mas jovenes de la HJ para continuar sus actividades y promover el espíritu bündisch. Los mayores, (próximos a Friedrich Heilcher) entraron en las SS y la Ahnenerbe (Herencia de los antepasados, sector de las SS especializado en la investigación científica, particularmente la histórica y prehistórica). Otros, (los estraserianos bajo la dirección de Heinz Gruber) prefirieron entrar en el Frente del Trabajo a fin de acentuar la orientación socialista. Finalmente, el Dr. Werner Haverbeck intenta reagrupar en una organización, la Reichsbund Volstum und Heimat, asociación satélite del KdF (Kraft durch Freude, Fuerza por la alegría) a la juventud de espíritu bündisch, organización está que llegará a contar con un millón de miembros (4).

 

COMIENZA LA REPRESION

Bajo la presión de Baldur von Schirach, jefe de la juventud hitleriana, que temía ver su autoridad sobre la juventud alemana contestada, se abate la represión sobre los antiguos líderes bündisch, algunos fueron excluidos de la HJ (Werner Lass)(5), otros fueron arrestados (Heinz Gruber)(6), (Robert Oelbermann)(7) o forzados al exilio ( Eberhard Koebel (8), Fritz Borinski (9), Hans Ebeling (10), Karl Otto Paetel (11) etc ), otros finalmente fueron asesinados (Karl Lamermann) (12) durante la noche de los cuchillos largos. El Reichbunde de Haverbeck fue disuelto.
Pese a cuatro prohibiciones sucesivas (en 1933, 1934, el 6 de febrero de 1936 y el 13 de mayo de 1937) y la incorporación obligatoria de los jovenes alemanes en la juventud hitleriana decidida en 1936 y aplicada de hecho en 1939, algunas ligas continuaron sus actividades en Alemania en la clandestinidad. Ese fue el caso de la DJ.1.11. fundada por Tusk en 1931 (13) unida a Karl Otto Paetel y Otto Strasser ambos igualmente en el exilio (Helmut Hirsch, miembro de la DJ.1.11. fue condenado a muerte el 4 de junio de 1937 y colgado en Plötzensee); fue también el caso del "Nerother Wandervögel" (14) y del Jungnationaler Bund Deutsche Jungenschaft (15) desmantelado en 1937 y cuyos jefes serán torpemente condenados en el proceso de Essen.
Si algunas ligas pudieron sobrevivir en la clandestinidad otros grupos nuevos aparecieron, bandas de adolescentes que rechazaban la integración en la HJ y la militarización de la HJ (16). Algunas de esas bandas imitaban los modos occidentales y prefiguraban ya las bandas de la postguerra, otras profesaban un cristianismo moralizador y constituían la supervivencia de las organizaciones de juventud cristianas, otras renovaban el ideal romántico del Wandervögel. Entre esos nuevos grupos el más conocido fue sin duda "Die Weisse Rose"" de la que algunos de sus miembros habían pertenecido a las ligas de juventud. Los jovenes bündisch y sus émulos no fueron los únicos en resistir al "fascismo" hitleriano, hay que citar también la resistencia de los jóvenes comunistas en el medio obrero y de los jovenes católicos en Renania y Baviera. Mientras que los primeros se apoyan sobre la infrastructura clandestina del partido comunista alemán, los segundos lo hacen sobre el concordato firmado en 1933 entre Hitler y el Papa.

 

EL IDEAL BUNDISCH EN EL EXILIO

El ideal bündisch progresivamente sofocado en Alemania se mantiene en el exilio extranjero. Otto Strasser suscita la creación de un "ring bundischer Jugend" que se integra en su Deutsche Front gegen das Hitler system (Frente alemán contra el sistema hitleriano). En París, una revista antifascista controlada por los comunistas ve la luz bajo el título de "Frei Deutsche Jugend" (este nombre había designado entre 1913 y 1923 a una fracción del movimiento de juventud independiente y designara tras la segunda guerra mundial a la organización juvenil de la RDA). Karl Otto Paetel editaba primero en Estocolmo, luego en Bruselas y finalmente en París las "Schriften der Jungen Nation" y las Blatter des sozialistichen Nation" (difundidas en Alemania por las hermanas Silieva, miembros de la DJ.1.11. de Berlín). En Bélgica, Hans Ebeling y Theo Hespers fundan en 1935 el "Arbeitgemeimschaft Bundischer Jugend" al que se adhieren Paetel, Tusk, la revista "Frei Deutsche Jugend", etc... y que da nacimiento al "Deutsche Jugend Front". Este frente de la juventud estaba ligado a grupos neerlandeses, belgas y británicos. Había nacido de la voluntad de reagrupar a toda la juventud alemana de oposición. Pero esta tentativa fracasa a causa de las maniobras comunistas y de la falta de cohesión de esos jovenes opositores. Ebeling y Hespers que no desfallecían crearon entonces la revista "Kameradschatf" de 1937 a 1940.

 

HANS EBELING Y THEO HESPERS

El facsimil de la revista "Kameradschatf" (Camaradería) constituye un importante testimonio sobre la resistencia de la juventud bündisch al estado hitleriano y del proyecto de estado y sociedad que estaba opuesto al fascismo. Esta revista de lengua alemana editada en Bélgica era distribuida clandestinamente en Alemania. Sus fundadores Hans Ebeling y Theo Hespers eran dos antiguos jefes de las ligas de juventud en el exilio. El primero, nacido en 1897 en Krefeld había tomado parte en la primera guerra mundial (de la que salió con el grado de teniente); en los combates de 1920 (Renania), en las filas de la Reichwehr provisional y en la resistencia contra las tropas de ocupación francesas en el Ruhr. Poco después se une al "Jungnationaler Bund" del que se separó en 1924 para fundar la "Jungnationaler Bund Deutsche Jungenschaft" mas activista y radical que evoluciona pronto hacia el nacional bolchevismo. A partir de finales de 1929 y hasta Enero de 1933 Ebeling dirige con el profesor Lenz la revista "Der Vorkampfer" (17). Theo Hespers, nacido en 1903 entra a los catorce años en la organización de juventud católica "Quickborn" a la que pertenece hasta 1927. Participa también en la resistencia pasiva contra la ocupación franco belga del Rhur. Se adherirá seguidamente a la "Vitus heller Bewegung" (18) y dirigirá la "Pfadfinderschaft Westmark" que constituirá junto con la liga de Ebeling, la de Werner (Freischar Schill) y la joven liga prusiana de Jupp Hoven, el "Comité de lucha de los grupos nacional revolucionarios de la marca occidental en Renania".

 

EL "BUND", ALTERNATIVA A LOS PARTIDOS Y AL PARTIDO UNICO

"Kameradschatf" era la tribuna de los jóvenes opositores al hitlerismo. Los jóvenes nacionales", "jovenes socialistas", "jóvenes católicos" y "jóvenes protestantes" se expresaban en Kameradschatf y en ella se afirmaban bündisch, nacionalistas volkisch y gran alemanes, cristianos, demócratas y socialistas.
Para ellos, el Bund constituía un modelo político, modelo de una "democracia a la alemana" fundada sobre el duo Fuhrer Gefolgschaft (el fuhrer carismático al servicio de la idea, libremente elegido y sometido a la permanente aprobación del grupo, siendo solo un "primus inter pares"). Oposición al Bund a los fallidos partidos de la democracia weimeriana y al partido único de la dictadura hitleriana. El Bund era también un modelo social fundado sobre la Camaradería (Kameradschatf) opuesta a la Schadenfreude hitleriana, un modelo de integración del individuo y de socialización fundada sobre el entusiasmo, un modelo de educación política y el modelo mismo de la comunidad de combate revolucionaria formada por la juventud activista alemana, enemiga de Weimar y después del hitlerismo.
Para los colaboradores de "Kameradschatf" que insistían particularmente sobre el papel jugado por el Bund en materia de educación política y para los que el hombre bündisch era el hombre político por excelencia enteramente dedicado al servicio del Estado del pueblo, el estado hitleriano aparecía como una dictadura de elementos pequeño burgueses apolíticos (asociados a una Reichwehr politizada pero tímida ante toda responsabilidad política). la liquidación política, a veces incluso física, bajo el III Reich del activismo nacionalista (grupos paramilitares y ligas de juventud) considerado como peligroso para los nuevos señores de Alemania, les parecía a este respecto revelador (19).

 

REDEFINIR LA VOLKGEMEINSCHAFT

Los nacionalistas volkisch tomaban la defensa del pueblo y del Volkstum pero rechazaban el imperialismo neo alemán de los hitlerianos, en el espíritu de los colaboradores de "Kameradschatf" el nacionalismo volkisch se consagra a defender la independencia y el Volkstum de todos los pueblos. Defendían igualmente a los Volkgenos contra la explotación capitalista que aun perduraba y contra el arbitrio del Estado hitleriano, predicaban la constitución de un verdadero Volksgemeinschaft (comunidad del pueblo) sin relación con la susodicha volkgemeinschaft producto de la dictadura policial y de la masificación hitleriana, la constitución de esta "verdadera" volkgemeinschaft necesitaba a sus ojos un nuevo orden socio económico (socialista) que pusiese fin al orden de clases nacido del capitalismo y una reorientación espiritual (volkisch) de esencia cristiana que combatiría el desarrollo materialista de la época (20).
Como Otto Strasser, oponían la tradición gran alemana fundada sobre el rechazo dualismo austro prusiano, en el que se situaban, al pangermanismo.
Rechazaban la economía capitalista fundada sobre el provecho así como la economía de guerra y la "anarquía burocrática" (simbiosis esta que realizaba a la perfección la Alemania hitleriana) las cuales pretendían substituir por un Plan (alemán primero y europeo después). Preconizaban en el marco de ese plan una economía destinada a satisfacer las necesidades del pueblo, la nacionalización de las industrias clave que rompiera el poderío del gran capital y el reparto de las grandes propiedades agrícolas y finalmente la constitución de cooperativas en todos los ámbitos de las actividad económica.

 

LA TRADICION LIBERTARIA DEL WANDERVOGEL

La redacción de Kameradschatf se declaraba heredera de dos tradiciones:
1) la del movimiento de juventud independiente, sobre todo de la "Juventud alemana libre" nacida del reencuentro del Hohe Meissner de 1913.
Contra el mundo paternalista (Vatenvelt) el movimiento de juventud había afirmado su fidelidad a los padres originales, a los ancestros (Vorvater) (21). Contra la tutela de las instituciones (escuela, iglesia, familia) y la sociedad burguesa reivindica la independencia y acoge en su seno jovenes líderes. Contra el estado Wilhelmiano y el chauvinismo burgués afirma su amor al Volk (22). Contra la gran ciudad el movimiento de juventud había propuesto el "Wandern", la excursión a través del país alemán (La Alemania profunda) y el contacto del Volk alemán auténtico. Contra la religión revelada el movimiento juvenil intenta despertar una religiosidad germánica. Contra el tabaquismo y el alcoholismo que condena, contra la degeneración física, exalta la fuerza física y la belleza nórdica (pintada por el dibujante Fidus) practicando la gimnasia y el nudismo.
Finalmente, tras la prueba de la gran guerra el movimiento de juventud había desembocado en las ligas surgidas en 1924/25 de la fusión de los grupos scouts disidentes y del Wandervögel y la juventud alemana libre (1919).

LA TRADICION DE LOS CUERPOS FRANCOS

2) La de los cuerpos francos que en 1919 formaron la Reichwehr provisional antes de convertirse en enemigos de este ejercito salido de las cláusulas militares de Versalles (que revivieron las tradiciones nobiliarias del ejercito imperial poniendo así termino a la democratización del Ejercito y sobre todo del cuerpo de oficiales, provocado por la gran guerra y sus consecuencias) y la de los grupos paramilitares nacional revolucionarios que suceden a los cuerpos francos y que hacen frente a la Reacción encarnada por los industriales y terratenientes, los generales de la Reichwehr y los políticos de la derecha.
Pese a la originalidad del enfoque dado por la revista (interpretación que se acercaba en ciertos aspectos a la "teoría del totalitarismo"), "Kameradschatf" retomaba contra el hitlerismo ciertas críticas formuladas anteriormente por sus predecesores de los cuerpos francos de los grupos paramilitares con respecto a Weimar (y sobre todo de la Reichwehr asociada al poder hitleriano).

 

LOS VINCULOS DE LA "BUNDISCHE" EN EL EXILIO CON LOS "INCONFORMISTAS" Y LOS PLANISTAS FRANCESES

Además de esa filiación evidente entre el movimiento de juventud alemán, los Cuerpos Francos, grupos paramilitares y Kameradschatf, se constaba un extraño parentesco entre las ideas de la juventud bündisch tal y como se expresaba en "Kameradschatf" y la de los jovenes no conformistas franceses de los años treinta que se adherían a las palabras de orden patrióticas y federalistas, personalistas y comunitarias, planistas y corporativistas.
Habían existido contactos entre los representantes de las ligas de juventud alemanas y grupos no conformistas franceses Harro Schulze Boyssen (antiguo militante de la "Orden Joven Alemana" que más tarde debía jugar un importante papel en la "orquesta roja", director de "Planner", el equivalente alemán de la revista francesa "Plans" dirigida por Philippe Lamour, fue con Otto Abetz uno de los delegados alemanes en el frente único de la juventud europea, creada por iniciativa de los grupos franceses "Plans" y "Ordre Nouveau" (23). Por su parte, Ordre Nouveau mantiene contactos bastante estrechos con Otto Strasser, el grupo constituido por la revista "Die Tat" y sobre todo la revista "Der Gegner" (El adversario) (a la que Louis Dupeux consagra un capitulo de su tesis sobre el nacional bolchevismo) animado por Harro Schulza Boyssen y Fred Schmid, fundador y jefe de la Liga "El cuerpo gris" escisión de la "Deutsche Freischar" (24). Pero los contactos personales no bastan para explicar una tal convergencia: lo que acercaba a los mejores elementos de la juventud alemana y la francesa era el común rechazo del liberalismo y del totalitarismo y una aspiración común a una evolución espiritual (o si se prefiere cultural) política y socio económica.

Thierry Mudry.

NOTAS
1) Durante los cuatro o cinco años de la breve prosperidad de Weimar y sobre todo entre 1925 y 1927, el primer plano en materia de activismo ultra nacionalista está unido a las ligas o asociaciones paramilitares (Wehrverbande). Estas ligas surgían generalmente de los cuerpos Francos de la inmediata postguerra, aunque cada vez en mayor grado reclutaban sus miembros en el movimiento de juventud "burgués" (Louis Dupeux. Estrategia comunista y dinámica conservadora. Ensayo sobre los diferentes sentidos de la expresión "nacional bolchevismo" en Alemania bajo la república de Weimar (1919/33). Libreria Honoré Champion, París 1976, pag 294/5.)
2) "El Bund es el vigor del vinculo comunitario opuesto al individualismo anarquizante del antiguo Wandervögel, el acento es puesto sobre el grupo (lo que permitirá hablar de un socialismo bündisch) pero también sobre la jerarquía, la selección de los miembros y la libre designación de los "jefes". Es, a fin de cuentas la educación de una élite destinada a dirigir y a servir a Alemania al término de una revolución cultural; es la imagen misma en miniatura de esta nueva Alemania" (L. Dupeux, idem pag 335).
3) Ver Hans Chritian Brandenburg, Die Geschichte der J. Verlag Wissenchaft n. Politik, Köln 1982. pag 137 y 139.
4) Ver Hans Ch. Brandemborg. idem. pag 194/5.
5) Werner Lass: fundador y jefe de la "Freischar Schill" organización secreta de los Erdgenossen los conjurados .
6) Heinz Gruber: fundador y jefe de la Schwenze Jungmanschaft, disidente social revolucionario de la Juventud Hitleriana y parte integrante del Frente Negro de Otto Strasser.
7) Robert Oelbermann: fundador y jefe del "Nerother Wandervögel".
8) Eberhard Koebel (Tusk fundador y jefe de la DJ.1.11. disidente de la importante "Deutsche Freischar".
9) Fritz Borinski: uno de los dirigentes de la Deutsche Freischar, social demócrata.
10) Hans Ebeling: fundador y jefe del "Jungnationaler Bund Deutsche Jungenschaft".
11) Karl Otto Paetel: fundador y jefe del "Gruppe Sozialrevolutionarer Nacionalisten".
12) Karl Lamermann. dirigente de la Deutsche Freischar.
13) Sobre la DJ.1.11. y Tusk conviene leer a Hans Kraul. "Der jungenschafer ohne Fortune. Eberhard Koebel (Tusk) erlebt und biographisch erarbeitt von einem Weiner Gefahrten", Dipa Verlag, Frankfurt am Main 1985. , y a Helmut Gran "DJ.1.11.: Struktur und Wandel eines subkulturelles jugendlichen Miliens in vier Jahrzehnten", Dipa Verlag, Frfrt., 1976. Estas dos obras han sido recesadas en Vouloir nº 28/29. Mayo de 1986.
14) Sobre el "Nerother Wandervögel" hay que leer a Stefan Krolle, "Bundische Umtriebe. Die Geschichte des Nerother Wandervögels vor und unter dem NS Staat, Ein Jugendbund zwischen Konformität und Widerstand, Lit Verlag, Munster 1985.
15) Ver mas adelante.
16) Sobre estos nuevos grupos ver: Fritz Theilen. "Edelweisspiraten". Fischen Taschenbuch Verlag. Frankfurt an Main 1984.
17) Hans Ebeling participa en campañas de otros dirigentes bündisch (Werner Lass y Karl Otto Paetel sobre todo) en los encuentros de Freusburg (Agosto de 1927) y de Ommen en Holanda (Agosto de 1928) destinados a preparar la fundación de una liga mundial por la paz. Esos encuentros internacionales tras los cuales los jovenes jefes bündisch establecieron contactos con representantes de la extrema izquierda y los pueblos colonizados, aceleraron la radicalización de las ligas de juventud (señalemos que Hans Ebeling, Werner Lass y Karl Otto Paetel se convirtieron seguidamente en figuras del nacional bolchevismo) y determinaron a Ebeling a fundar con el profesor Lenz en Enero de 1930 la revista "Der Vorkampfer" de orientación ultranacionalista y anti capitalista (El Vorkampfer adaptaba elementos de análisis marxista, anti imperialista y prosovietico.
18) El movimiento de Vitus Meller al que pertenecía Theo Espers, era el único movimiento nacional bolchevique cristiano (los otros eran indiferentes en materia religiosa o practicaban un ateismo agresivo o se pronunciaban por un neo paganismo germánico) implantado en el medio católico (aún como muestra L. Dupeux el nacional bolchevismo era un fenómeno mayoritariamente "protestante" nada extraño ya que se vinculaba a la tradición de Arminius, Witukind y Lutero lo que no impedía a la católica Renania, región frontera sensible a las tesis nacional alemanas, ser con Berlín y Franconia una plaza fuerte del nacional bolchevismo).
19) "Kameradschatf" consagra con amplios artículos a los procesos contra el "Jungnationaler Bund, Deutsche Jungenschaft" y contra Niekisch y los "camaradas Eberhard".
20) Los nacional socialistas revolucionarios de Otto Strasser y los nacionalistas social revolucionarios de K.O. Paetel defendían el mismo punto de vista (en el aspecto espiritual mas pagano germánico que cristiano).
21) Ver: J. Pierre Faye. Lenguajes Totalitarios Hermann, París 1973, pag 22. Hay traducción española en Taurus.
22) Para G. Mosse, el movimiento de juventud independiente era indiscutiblemente "volkisch" pero su nacionalismo se oponía al nacionalismo wilhelmiano oficial imperialista y chauvinista. Su nacionalismo fundado sobre el Volk y no sobre el Estado, en lugar de ser agresivo y expansivo era intensivo e introvertido (G. Mosse, The Crissis of German Ideology, Schoken Books, N.Y. 1981. pag 179.
23) Ver: J. Louis Laubet del Bayle. Los no conformistas de los años treinta. Seuil, París 1969 pag 98.
24) J. L. Loubet del Bayle. idem. pag 113.

dimanche, 07 septembre 2008

Hommage à Peter Schmitz

ArtamFahrt.jpg

 

Archives/Jeunes d'Europe: Texte de 1996

 

Hommage à Peter Schmitz

 

Peter Schmitz était un garçon formidable, calme et doux, déterminé et sûr de son engagement. Quiétude et détermination, voilà les deux qualités que Schmitz reflétait d'emblée. Il nous avait rendu visite deux fois lors de séminaires du comité de rédac­tion de Vouloir et Orientations, qui se tenaient chaque année en Flandre, avant que nous ne joignions nos efforts à ceux de la FACE, pour organiser nos universités d'été estivales. Thierry Mudry, Christiane Pigacé, nos camarades marseillais de Libération païenne et plus tard de l'équipe de Muninn, Ralf Van den Haute du maga­zine Europe-Nouvelles, Eric Van den Broele, Rein Staveaux, les jeunes du mouve­ment “De Vrijbuiter”, les Burschenschafter viennois, Alessandra Colla, Marco Battarra et moi-même conservons un souvenir ému de celui qui avait rendu justice au mouvement des Artamanen en leur consacrant une thèse de doctorat. C'est en son souvenir, notamment, que nous voudrions activer l'initiative “Jeune d'Europe”. La responsable allemande de ce projet, Beate-Sophie Grunske, rend ici à Peter Schmitz l'hommage qu'il mérite et nous reproduisons la recension qu'avait consacré à son livre l'historien Jan Creve, créateur du mouvement de jeunesse libertaire, régiona­liste et écologiste flamand “De Vrijbuiter” (Robert Steuckers).

 

Il y a un an environ, notre ami Peter Schmitz est mort inopinément dans un accident d'auto. Beaucoup d'entre nous l'avaient connu sous son nom de randonneur, “Wieland”. Dans tout le mouvement de jeu­nesse allemand, Peter Schmitz avait acquis une popularité bien partagée grâce à son livre Die Artamanen, Landarbeit und Siedlung bündischer Jugend in Deutschland 1924-1935.

 

C'est en 1985 que sa thèse sur le mouvement des Artamanen est publiée sous forme de livre. Quand Schmitz a abordé cette thématique, une véritable mutation s'est emparée de sa personne, a modifié la trajectoire de sa vie. Mais, indépendemment de cette sorte de transfiguration personnelle, sa thèse est très importante car elle constitue une contribution à l'histoire du mouvement de jeunesse allemand à équidistance entre la rigueur scientifique, la distance que cellle-ci implique et l'intérêt et l'enthousiasme que cette thématique peut susciter chez le chercheur.

 

Les Artamanen constituaient en effet un courant particulier au sein du mouvement de jeunesse allemand de l'époque de Weimar, dont la pensée et les idées motrices étaient pour une bonne part dérivées de la matrice dite “völkisch” (folciste). “Folciste”, cela signifiait pour une ligue comme celle des Artamanen, fo­calisée comme l'indique le titre du livre de Schmitz sur le travail rural et sur la colonisation de terres en friche, un péhnomène typiquement urbain, dans des villes où l'on cultive justement la nostalgie de la vie à la campagne et des rythmes immuables de l'existence paysanne. Les jeunes citadins, en cette époque de crise, constataient qu'ils ne devaient plus espérer une embauche dans l'industrie ou dans le secteur ter­tiaire, en dépit des aptitudes professionnelles qu'ils avaient acquises; une fraction d'entre eux a donc décidé de se consacrer entièrement à l'agriculture, non pas dans l'espoir de faire fortune, mais justement pour vivre en conformité avec leurs idéaux folcistes.

 

L'intention des Artamanen était aussi nationaliste et anti-capitaliste: les associations de propriétaires terriens faisaient venir des travailleurs agricoles et saisonniers polonais dans les provinces orientales de l'Allemagne (Poméranie, Brandebourg, Silésie), ce qui donnait à ses Polonais le droit de revendiquer le sol qu'ils cultivaient. Dans leur logique folciste, les Polonais et les Artamanen disaient: le sol appartient à celui qui le cultive. Ensuite, à l'instar de tout le mouvement de jeunesse de l'époque, les Artamanen sou­haitaient lancer un pont entre, d'une part, les citadins aliénés, ignorant l'essentiel que sont le travail et la production agricoles pour la vie d'une nation, et, d'autre part, les populations rurales qui conservaient tout naturellement les linéaments d'une culture paysanne germanique pluri-séculaire, des coutumes fonda­mentales dans le patrimoine de la nation et surtout les réflexes communautaires de la vie villageoise.

 

Dans leur majeure partie, les travaux agricoles entrepris par les Artamanen étaient ponctuels et tempo­raires: ils exécutaient des tâches saisonnières de mars à décembre. A une époque où le chômage était omniprésent et où l'Etat n'assurait pas le minimum vital parce qu'il ne le pouvait plus, l'Artambund deve­nait automatiquement le lieu où la jeunesse idéaliste se retrouvait, où ces jeunes condamnés au chômage recevaient une aide en échange d'une activité productive: ils bénéficiaient d'un logement et de la nourri­ture et/ou d'un salaire modeste correspondant à celui des travailleurs saisonniers polonais. L'égalité de traitement entre les Artamanen, aux mobiles idéalistes, et les travailleurs polonais a conduit à des conflits avec les propriétaires terriens car ceux-ci refusaient les revendications des Artamanen qui exigeaient un minimum de partenariat social. Résultat de ce conflit: les Artamanen établissent leurs propres communau­tés agricoles, où ils pouvaient pleinement vivre l'idéal du “Nous” communautaire, le fameux Wir-Gefühl, typique du mouvement de jeunesse.

 

Comme toutes les autres ligues de jeunesse, l'Artambund a été dissous après la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes. Ses idées sont récupérées et reprises dans le cadre du “Service Rural” de la Hitlerjugend. Après 1945, les Artamanen ne ressuscitent pas, car la jeunesse prend malheureusement une toute autre attitude face à des valeurs telles l'altruisme, le sens du service et de la camaraderie; en­suite, les conditions de la vie agricole sont complètement bouleversées. Les régions où se trouvaient avant-guerre les latifundia allemandes sont sous administration polonaise.

 

Au début des années 80, Peter Schmitz, fils d'un médecin de Duisburg dans la Ruhr, commence à s'intéresser à ce mouvement et en fait l'objet de son travail de fin d'études. C'est donc en rédigeant une thèse sur les Artamanen qu'il termine son cycle d'ingénieur agricole à la Haute Ecole de Kassel. La rédac­tion de cette thèse a été pour lui un tournant important dans son existence: il a eu l'occasion, au cours de son enquête, de rencontrer d'anciens Artamanen ainsi que tous ceux qui les avaient côtoyés. Peter Schmitz a pu ressentir tout l'enthousiasme qui les avait animés lors de leur engagement dans les années 20. Il reste quelque chose de cet enthousiasme dans les ligues de jeunesse actuelles, ce qui a décidé Schmitz à s'engager à son tour et à participer à cette longue aventure.

 

Via un ami de son père, Peter Schmitz prend connaissance du «Wandervogel Deutscher Bund» et, dès la fin de ses études, au milieu des années 80, il s'engage dans le mouvement de jeunesse, à un âge où la plupart des Wandervögel mettent un terme à leur vie de randonneurs, fondent une famille et amorcent une carrière professionnelle. Avec Holger Hölting, «Chancelier» de la Ligue, il co-dirige le mouvement «DeutschWandervogel». Très vite, les deux hommes font une excellente équipe. Schmitz préférait rester à l'arrière-plan, s'occuper des questions logistiques et des tâches de rédaction, tandis que Hölting prenait en charge la direction concrète du mouvement. Cela ne signifie pas que Schmitz restait confiné dans son bureau et que la vie du mouvement se déroulait sans lui. Schmitz, pourtant un garçon très calme, aimait les imprévus et les fantaisies qui émaillent la vie de tout mouvement de jeunesse. C'est ainsi qu'une ex­pédition prévue pour le Sud-Tyrol n'est jamais arrivée à son lieu de destination mais... dans un camp du mouvement français «Europe Jeunesse» près de Lyon!

 

Très souvent, Schmitz aiguillait les expéditions vers les camps des groupes amis à l'étranger, notamment ceux du mouvement “Vrijbuiter” en Flandre ou d'Europe Jeunesse en France. C'est au cours d'un de ces camps que Schmitz a rencontré l'amour, en la charmante personne d'une jeune Flamande, Anne. Au prin­temps 1990, le couple se marie et s'installe à proximité de Kassel, où Schmitz travaille dans le domaine de la protection du patrimoine hydrographique, pour le Land de Hesse. La vie professionnelle commençait, mais Schmitz n'abandonnait pas ses idéaux: on pense qu'il continuait à conceptualiser une forme nou­velle de colonisation communautaire, parfaitement réalisable dans les conditions actuelles. Il en avait déjà parlé dans son livre, mais trop vaguement. Schmitz, à la veille de sa mort, était devenu un ingénieur agronome expérimenté, fort d'un double savoir: il connaissait l'arrière-plan idéologique du rêve néo-pay­san des ligues de jeunesse et il connaissait les paramètres scientifiques et écologiques de l'agriculture. Cependant, les projets écologiques du Land de Hesse ne lui convenaient pas. Il décida, avec la compli­cité d'un entrepreneur privé, de travailler dans un projet de recyclage que quelques communes voulaient lancer en guise d'alternative au système dit du “point vert”.

 

Avant que Peter Schmitz n'ait pu se donner entièrement à ce projet nouveau, un accident d'auto met fin à ses jours, au printemps 1995. Anne lui donne une fille quelques mois plus tard.

 

Son livre sur les Artamanen est devenu un véritable manuel pour comprendre toutes les questions rela­tives à cette colonisation agricole intérieure, telle que l'a pratiquée le mouvement de jeunesse allemand. Voilà pourquoi Peter Schmitz restera vivant dans le souvenir de ses amis et camarades, de tous ceux qui ont le bonheur et l'honneur de le connaître.

 

Beate-Sophie GRUNSKE.

 

 

dimanche, 31 août 2008

La "Mensur"

La Mensur

autore: Ella Loescher
categoria: --vario
inserito il: 2006-09-17


Grazie al gentile permesso dell'autrice, la Sig.na Ella Loescher, redattrice del sito Scherma Online, pubblichiamo il seguente excursus su una tradizione squisitamente germanica quale la "mensur", o per dirla all'italiana: "mensura".

Introduzione

La Mensur non è nè una disciplina sportiva nè un duello, tuttavia ha qualcosa in comune con entrambi: è un duello rituale in cui i due avversari devono rispettare una distanza fissa, cioè una misura, o Mensur, rimanendo fermi evitando il retrocedere vile; l'arma, la spada da Mensur, viene tenuta al di sopra della testa e puntata verso il viso dell'avversario.

I tagli vanno suturati senza uso di anestetico. Le parti del corpo minacciate, in particolare occhi, naso, orecchie, collo, insomma tutte le parti superiori del corpo sono protette da monocoli in ferro con un'appendice che protegge il naso, da gorgiere, bendaggi, corsetti, cinture di cuoio o di tela imbottita.

La Mensur pretende norme rigorose

Come in tutti gli sport da combattimento, non deve esistere nessuna antipatia o rivalità personale, anzi una certa fiducia nella relazione fra i contendenti è necessaria.
La Mensur non conosce vincitori o perdenti; più importante di una "vittoria" è la partecipazione diretta. La prestazione di ogni schermitore partecipante viene valutata indipendentemente dalla prestazione del suo avversario: è una dimostrazione di coraggio, di autocontrollo, di responsabilità, non di tecnica schermistica.

La Mensur è una lotta fra due di uomini, e si tratta solo di questo, in cui i partecipanti devono superare il timore di possibili ferite, che è l'obiettivo reale della Mensur.
Contrariamente al duello non si cerca di provocare una morte per avere "soddisfazione" in seguito a violazioni "dell'onore": tutto questo è giuridicamente vietato e molto lontano dal senso delle Mensuren che oggi possono essere combattute soltanto a condizione di escludere ferite serie o mortali.

Alcune critiche vedono una similarità della Mensur con un comportamento autolesionistico, ma mi viene ribattuto da uno studente universitario di una confraternita che la pratica, che nella Mensur non ci si ferisce da soli bensì è l'avversario che colpisce. Non capisco chi ci rimprovera. Diversamente da quella parte di uomini timorosa delle cure chirurgiche e con stati e relazioni emozionali inquietanti, noi impariamo a controllare la paura e a mantenere il pieno autocontrollo dei conflitti interiori, ad acquisire fiducia in noi stessi e nei compagni. Ci alleniamo praticamente tutti i giorni, per stimolare l'attitudine a batterci.

Lo scopo della Mensur è dunque sempre stato quello di essere un aiuto importante e doveroso per la formazione della personalità, poichè il partecipante deve prepararsi con cura e autodisciplina a battersi con le proprie forze; l'affrontare con calma una situazione pericolosa superando timori rafforza allo stesso tempo la coesione delle comunità.
A sostegno di questo, alcuni tenaci sostenitori della Mensur vorrebbero che i contendenti, per misurare maggiormente il proprio sangue freddo, non si conoscessero e non appartenessero alla stessa corporazione. Per altri la Mensur, ritornando al suo scopo, non dovrebbe avere una partecipazione volontaria, ma obbligatoria e più allargata.
Infine, qualcuno critica la tradizionale esclusione delle donne.

Sta di fatto che in Germania, pur non essendo un fattore determinante, l'aver praticato la Mensur giocava e pare possa ancora giocare a favore di un candidato alla dirigenza d'azienda.

L'inizio

Prima del 1514 il porto d'armi era un privilegio concesso soltanto ai soldati e all'aristocrazia; gli studenti, costretti a spostarsi spesso in viaggi d'istruzione da uno stato all'altro, da un'universitè all'altra, non avevano nessuno strumento per difendere la loro incolumità. In quell'anno, Massimiliano I d'Asburgo (imperatore del Sacro Romano Impero) concesse anche ad essi il porto d'armi, che rappresentava per l'epoca la carta d'identità di una elevata posizione sociale.

Le armi piè utilizzate inizialmente furono pugnali e "rapire" o daghe; successivamente si preferirono le armi spagnole e italiane, più maneggevoli. Il privilegio d'arma era legato strettamente ad un codice d'onore sociale: i signori pretendevano rispetto non soltanto dalle bande di ladri che incontravano lungo la via, ma esigevano che nessuno dubitasse del loro rango.

Presso gli studenti universitari dell'epoca andò formandosi via via la consapevolezza del loro stato sociale basata sull'uso di una propria lingua (il latino), su norme proprie di comportamento e sull'uso di abiti speciali di propri colori che portò a voler difendere la loro libertà di studio, la gioia di vivere e la difesa del loro mondo e dei cittadini.

Per gli studenti il porto d'armi e i duelli studenteschi di scherma diventarono presto un elemento indispensabile della vita universitaria.
Particolarmente brutali furono i duelli universitari che aumentavano selvaggiamente in tempi di guerra, specie nelle guerre di Riforma e nella guerra dei Trent'anni.

Numerosi furono i divieti delle università al "duello selvaggio" - ovviamente con scarso successo -: in ordine cronologico lo Statuto di Erfurt, la decisione del rettore di Heidelberger, l'Editto di Wittenberg sul duello, il Mandato sul duello di Jena.

Allora le autorità universitarie, inascoltate, provarono ad orientare il combattimento studentesco verso l'uso di regole con la speranza di ridurre, attraverso una migliore formazione, il numero dei feriti. Fu così che l'arte del combattere diventò nel corso del tempo una disciplina universitaria peculiare.

Accanto ai maestri di equitazione e di danza, molte università richiesero maestri di scherma: ad esempio, è documentata l'assunzione di maestri di scherma presso l'Università di Jena nel 1550, a Rostock nel 1560.

Danzare, cavalcare e duellare erano dunque esercitazioni universitarie precorritrici dello sport universitario attuale.

Nel frattempo alcuni maestri di scherma fondarono proprie associazioni sviluppando presto tecniche di combattimento comuni.

La necessità di regole

Nel suo autobiografico "Dichtung und Wahrheit", Johann Wolfgang Goethe descrive le sue lezioni di scherma prima a Francoforte e, dal settembre 1765, a Lipsia, dove si era spostato per dedicarsi allo studio del Diritto.

In un primo tempo lui e i suoi amici si esercitarono con armi di legno (bastoni); successivamente passarono alle armi d'acciaio munite di un guardamano "a canestro", e le lezioni si fecero più animate e divertenti. In seguito Goethe continuò a tirare di scherma ma non diventò mai un abile spadaccino.

Nuovo impulso verso una regolarizzazione del duello fu nel secolo XIX la codificazione di regole da parte delle università - un primo tentativo vero e proprio lo troviamo nel "Mandato sul duello" di Jena del 1684 - che stabilivano fra l'altro la necessità di una giusta causa, la presenza di secondi e arbitri e la condanna per crimine se le regole non venivano osservate.
Le dispute furono organizzate da delegati in luoghi convenuti e sempre piè disciplinate ottenendo, si sperava, una fermezza di carattere attraverso l'osservanza delle regole, considerata ben più importante del reale risultato schermistico.
Benchè il "duello selvaggio" fosse stato vietato severamente e disapprovato per i feriti e i morti che procurava, godette comunque di una certa accettazione sociale da parte di chi riteneva che uno studente potesse difendere con l'arma non soltanto la vita, ma anche il suo "onore".

Per quanto riguarda le armi da combattimento, gli studenti continuarono a utilizzare prevalentemente le "dagen" fino al XVIII secolo (anche se sono citati combattimenti con bastoni e fruste), che adottarono come elemento fisso dell'uniforme o dell'abito una volta divenuti persone autorevoli.
Circa i vari nomi attribuiti alle armi, in documenti fra cui uno statuto universitario, si trovano riferimenti riguardanti rispettivamente "Galanteriedegen" e "gladius consuetus".
Il termine "Raufdegen" venne utilizzato spontaneamente per indicare l'arma appuntita degli studenti facili alla "Rauferei", allo scontro, qui chiamato anche "duello selvaggio".
La facilità e la continuità con cui avvenivano questi scontri portarono man mano alla creazione di armi apposite con guardia ampia e lame più corte, aguzze, triangolari e prive di affilatura il cui obiettivo era infilzare l'avversario. Modifiche successive, che variavano in base alle aree geografiche, portarono all'uso generalizzato di un'arma corta con la guardia "a canestro" di dimensioni assai ridotte quindi poco protettiva, la punta smussata per evitare facili perforazioni e la lama affilatissima.
Furono questi i cambiamenti che portarono allo sviluppo delle "Mensurwaffen", armi da Mensur.

Nel frattempo, per impedire il dilagare del "duello selvaggio" fra studenti, nelle città degli stati tedeschi e dell'Impero Austro-ungarico venne vietato il porto d'armi, la cui concessione rimase invariata solo nel caso di viaggi extraurbani.
Tali innovazioni portarono a stabilire norme di comportamento (Komment) riservate agli studenti universitari delle varie confraternite locali.

Queste nuove leggi scritte per gli studenti delle rispettive università furono una prima forma di regolamento amministrativo studentesco.

L'evoluzione

All'inizio del XIX secolo, le università tedesche adottarono un codice di comportamento con priorità diverse di regione in regione.

Nella stesura venne considerato tra l'altro che...

malgrado fra gli studenti di teologia questi scontri godessero di grande popolarità, era sentita l'esigenza di rendere le cicatrici meno visibili per non rischiare la fine della carriera universitaria.
Ci si sofferma a riflettere sull'elevato pericolo di vita causato dalla Mensur; gli ultimi decessi avvennero a Jena e a Monaco negli anni 1840, l'ultimo scontro mortale fu nel 1860.
A Tèbingen, nel 1831, la Mensur era considerata una rappresentazione romantica tipica dell'epoca Biedermeier, tutta sentimentalismi e arcadiche situazioni rusticane.

I regolamenti erano differenti, tuttavia simili nei punti importanti come al giorno d'oggi, da università ad università.
Ecco alcuni esempi:
uno scontro durava anche dodici riprese;
uno scontro poteva concludersi in un quarto d'ora;
con un colpo inferto, lo scontro poteva essere interrotto;
un colpo andava a segno anche se la lama segnava soltanto gli abiti;
il piede posteriore doveva restare fermo;
lo scontro finiva per scadenza del termine, perchè si indietreggiava per paura, per ferimento con perdita di sangue;
la ferita doveva avere una certa dimensione;
ci si poteva servire di protezioni: un cappello simile al tipico copricapo universitario che, per gli studenti di teologia, era munito di un'ampia visiera più in là sostituito da occhiali senza lenti;
una sciarpa per salvare il collo e la carotide;
un guanto di cuoio (l'altra mano era fissata dietro i pantaloni), una fascia di seta per proteggere il braccio.

L'appartenenza a confraternite studentesche non era determinante per combattere.
Alcuni studenti lasciarono l'università senza mostrare un solo segno provocato da armi aguzze, perfettamente in linea col modo generale di pensare dell'epoca che poneva la rispettabilità al centro.
Tuttavia, relazioni contemporanee a quel periodo dicono che gli schermitori che raggiunsero l'obiettivo della Mensur ottennero un buon ritorno d'immagine non soltanto negli ambienti di studenti, ma anche in altre parti della popolazione.
Il Pastore Franz O. Goettinger parlò di atteggiamento nobile degli studenti che salvaguardavano la loro parola d'onore; del resto, era proprio la difesa dell'onore come segno esteriore del valore individuale che ci si aspettava da essi, secondo lo spirito del tempo.

Ancora oggi una valutazione della Mensur non riguarda solo gli aspetti tecnici come la qualità e la complessità dei colpi, ma giudica la consistenza di valori come l'onore e l'amicizia e caratteristiche individuali quali la personalità e il carattere. Un'eliminazione dovuta, per esempio, al solo ritrarsi istintivo del capo, è temuta ancora oggi più di una ferita fisica. Per riacquistare nuovamente credito lo schermitore "pusillanime" deve affrontare nuove Mensur. Nei casi più gravi di "vigliaccheria" viene ancora oggi radiato dalla Corporazione.

Tuttora sono due le forme di Mensur che prevalgono: quella tra due privati in cui le regole vengono stabilite attraverso un contratto personale; quella tra più confraternite, in cui le regole vengono stabilite dai delegati e dove i migliori combattono per tutti.

Ad esempio, l'immagine qui a fianco rappresenta una Mensur nei dintorni di Tubinga intorno al 1831, in cui i contendenti usano armi con il guardamano "a canestro".

Dal nazismo ad oggi

Si potrebbe pensare che chiunque praticasse la Mensur fosse attratto dall'ideologia di Hitler: no.
I nazisti, d'altra parte, non tolleravano le associazioni ben strutturate, quindi anche le confraternite studentesche erano combattute come possibili forze nemiche. Alcune di esse si adattarono ben presto alle regole imposte dal regime, una parte invece volle mantenere una posizione autonoma e intransigente, che portò ben presto ad accese rivalità fra gli studenti.

L'irremovibilitè dei "puristi" della Mensur che volevano mantenere la propria indipendenza dal nazismo li portò però all'isolamento.
Nel frattempo Hitler decretò che i tedeschi dovevano saper combattere per salvaguardare il proprio onore; a tutti gli studenti nazionalsocialisti tedeschi fu vietato praticare la Mensur e fu reso obbligatorio l'apprendimento della scherma; ben presto fiorirono circoli che la insegnavano, le Mensurwaffen furono escluse.

In quel clima, chi continuò a praticare la Mensur lo fece segretamente e con un gesto di sfida, accrescendone talora il fascino.

Dopo la Seconda Guerra Mondiale il combattimento della Mensur si è mantenuto segreto senza regole giuridiche.
Nel 1951, alcune requisizioni di armi da Mensur a due corporazioni studentesche di Goettingen da parte della polizia locale, hanno portato all'istituzione di un processo.
Il 19 dicembre dello stesso anno il Tribunale di Goettingen ha dichiarato che la Mensur non è un duello con armi mortali e che inferire una lesione corporale col consenso delle due parti come nella Mensur non è punibile e non è immorale.
La Corte Federale di Giustizia ha confermato il giudizio il 29 gennaio 1953 (Goettinger Mensurenprozess).
Per evitare l'incriminazione è dunque chiaro che:
- non bisogna combattere una Mensur per difendere l'onore
- si devono osservare regole e protezioni che escludano ferite mortali.
La situazione giuridica della Mensur è resa sorprendentemente simile ad altri sport da combattimento!

Nel 1954 il Tribunale Amministrativo di Hannover ha riportato l'attenzione sulla Mensur in seguito alla denuncia di due corporazioni studentesche (Corps Hannoverania Hannovre, Corps Teutonia Berlino): ad uno studente che si era dichiarato favorevole alla Mensur era stata rifiutata l'iscrizione alla Libera Università di Berlino. Questa decisione è stata revocata il 24 ottobre 1958 dal Tribunale Amministrativo Federale (BVerwGE 7/287).
La motivazione di salvaguardare il proprio onore sfidandosi alla Mensur non è più considerata valida dal 8 aprile 1953, quando i rappresentanti di alcune corporazioni studentesche (Kèsener Senioren-Convents-Verband, Weinheimer Senioren-Convent, Deutsche Burschenschaft e Coburger Convent) hanno promesso formalmente davanti all'allora Presidente della Repubblica Theodor Heuss che la natura del duello studentesco apparteneva definitivamente al passato.

L'ultima crisi della Mensur ha avuto il suo apice nel 1968, anche se i prodromi si erano avvertiti fin dai primi anni sessanta. In quegli anni di rinnovamenti sociali e culturali, le tradizioni avevano poco peso e così anche nella Mensur si è avvertita la necessità di qualche cambiamento. Nelle confraternite il combattimento è diventato facoltativo, le protezioni si sono parzialmente rinnovate ed estese talora anche alla mandibola inferiore.
Negli anni settanta alcune confraternite che volevano eliminare completamente il combattimento studentesco si sono sciolte, ma dagli anni ottanta si assiste ad un incremento d'interesse verso di esso, tanto che nel 2005 le confraternite che rendono la Mensur obbligatoria sono numericamente stabili.


Ella Loescher
http://blog.schermaonline.com/kasher/
schermaonline@libero.it

articolo originariamente pubblicato su
www.schermaonline.com

Bibliografia:

Martin Biastoch, Duell und Mensur im Kaiserreich, SH-Verlag, Vierow 1995

Egon Eis, Duell, Geschichte und Geschichten des Zweikampfs, K. Desch Verlag, Mènchen 1971

Michael Gierens S.J., Ehre, Duell und Mensur, Darstellung und Begrèndung der christlich-ethischen Anschauungen èber Ehre und Ehrenschutz, Duell und Mensur auf Grund einer Synthese historischer, biblischer, juristischer, kanonistischer und philosophischer Erkenntnisse, Akademischen Bonifatius-Einigung, Congregazione curatrice della vita religiosa dello studente cattolico, Paderborn 1928

Jonathan Green, Armed and Courtegous, Financial Times magazine, 3. Januar 2004

Links

http://www.swordhistory.com

http://www.prager-arminia.de

http://www.die-corps.de

http://www.slesvigia-niedersachsen.de

http://www.jonathan-green.com