mardi, 08 juillet 2025
Caucase: le nouveau front ?
Caucase: le nouveau front ?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/caucaso-il-nuovo-fronte/
Il n’y a pas de paix à l’est. L’Ukraine s’effondre sous les coups de Moscou, désormais clairement abandonnée par Washington. Mais cela ne signifie pas qu’une paix prochaine se profile à l'horizon. Car de nouvelles mines explosent dès maintenant et elles sont capables de provoquer un affrontement entre la Russie et l’Occident.
Il y a l'Azerbaïdjan. Un petit État, mais situé sur une position géographique extrêmement difficile. Cruciale. La majorité des Turcs azéris vit en Iran. Ali Khamenei fait également partie de cette ethnie non persane.
Dans la République d’Azerbaïdjan, il ne reste donc qu’une minorité d'Azéris. Environ cinq millions, qui sont principalement chiites.
Cependant, dans ce cas, la confession religieuse compte peu. L’Azerbaïdjan est un État laïque. Depuis l’effondrement de l’URSS, il est gouverné par la famille Aliyev. Le pays est quasiment sa propriété personnelle, depuis Heydar, un haut fonctionnaire soviétique, qui était même sur le point de devenir Secrétaire général du PCUS, position finalement attribuée à Gorbatchev. Un autre Caucasien en cette fonction, après Staline, aurait été trop difficile à faire accepter.
Après Heydar, le pouvoir est passé entre les mains de son fils Ilham, qui a poussé à la modernisation du pays, aujourd’hui le plus avancé de toute la région caucasienne. Et ce malgré la tension persistante avec l’Arménie à propos de la région du Nagorno-Karabakh. Longtemps disputée, occupée pendant une décennie par les Arméniens avec le soutien des Russes. Aujourd’hui revenue sous le contrôle de Bakou, aussi parce que Moscou s’est retirée d’un conflit jugé insensé.
Insensé, car le Nagorno-Karabakh est une province peu peuplée, pauvre, insignifiante d’un point de vue stratégique et encore moins d'un point de vue économique.
Les années de tension avec Moscou ont toutefois laissé des traces. La position politique de l’Azerbaïdjan est indiscutablement difficile, dans une certaine mesure ambiguë.
En effet, une base israélienne existe sur le territoire azerbaïdjanais, qui observe, ou plutôt espionne, l’Iran voisin.
De plus, la présence diplomatique occidentale, et pas seulement diplomatique, en Azerbaïdjan est forte.
L'Azerbaïdjan, semble-t-il, s’est efforcé depuis près d’une décennie de stabiliser et d’améliorer ses relations avec Moscou.
Il trouve une pleine disponibilité chez Poutine, qui s’est employé à stabiliser les régions non russes du Caucase.
Cependant, en ce moment précis, la position de Bakou, suspendue entre l’Occident britannique et l’Orient russe, est devenue extrêmement difficile.
Et il existe des forces, des puissances internationales qui agissent derrière Londres, qui poussent à ce qu’Azerbaïdjan se retrouve en conflit ouvert avec la Russie. Et, bien sûr, avec l’Iran.
Ce pourrait être, en fin de compte, le nouveau front que ces forces voudraient ouvrir contre Moscou, après leur défaite qui est désormais claire en Ukraine.
Beaucoup, mais pas tout, dépendra de la capacité d’Aliyev à se dépêtrer dans ce bourbier. Et dépendra beaucoup, aussi, de ce que fera Erdogan. La Turquie, étroitement liée à l’Azerbaïdjan, adopte en effet une attitude extrêmement ambiguë. Et, par conséquent, dangereuse.
Aliyev peut compter, cependant, sur un fait : Washington, contrairement à Londres, souhaite un apaisement et une normalisation des relations avec le Kremlin.
Et reste, par conséquent, demeure essentiellement en dehors, voire opposé, à ces vents de guerre qui commencent à souffler sur le Caucase.
20:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caucase, azerbaïdjan, géopolitique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Écrire un commentaire