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mercredi, 29 décembre 2010

Philosophie de la non-démocratie

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Philosophie de la non-démocratie

par André WAROCH

Ex: http://www.europemaxima.com/

Le vouloir-vivre ensemble. De notre époque puante, il faudra sûrement retenir ce néologisme dont je ne connais pas l’origine. S’agit-il d’une génération spontanée ? Est-ce une traduction de l’américain ? En tout cas il s’agit, pour les journalistes français, d’une injonction adressée non seulement aux autochtones, mais à tous ceux, même d’origine immigrée, qui refusent de vivre plus longtemps au milieu d’un ramassis de tarés importés du Tiers-Monde islamique.

Les journalistes pratiquent-ils le vivre-ensemble et le vouloir-vivre ensemble ? Bien sûr que non.

Ils habitent dans les beaux quartiers, et leurs enfants vont dans des écoles privées. Ils achètent ce qu’ils ont interdit aux autres, c’est-à-dire le droit de vivre dans un environnement normal. À partir du moment où les frontières ne jouent plus le rôle de filtre social, c’est-à-dire repousser ou expulser les asociaux, le tri se fait à l’intérieur, et il s’agit alors d’une affaire de fric. Celui qui a de l’argent pourra se payer un loft dans le XVIe arrondissement, les autres seront obligés d’habiter avec les racailles. Ils ne peuvent pas habiter à Paris, où l’immobilier est trop cher pour eux, non plus en Province, parce qu’ils n’y trouveront pas de travail.

Comme je n’ai pas de campagne électorale à mener, je ne me sens pas obligé le moins du monde de resservir le couplet démagogique des « élites coupées du peuple ». Nous sommes dans un système démocratique. Les élites ont été élues par le peuple. Les trois dernières élections présidentielles ont été gagnées par l’U.M.P.,  qui gouverne sans interruption depuis 2002 et la fin de la dernière cohabitation. Des solutions alternatives ont été proposées aux Français, par des partis politiques qui prônaient la fin de l’immigration, l’expulsion des indésirables étrangers, et la prison pour les délinquants de nationalité française. Ces propositions comme ces partis ont été massivement rejetés par le peuple. À partir de là, les Français sont dans une impasse. Ils ne veulent plus de la situation actuelle, mais on leur a expliqué qu’expulser les polygames maliens sans-papiers signifierait le retour du nazisme. Nous avons donc affaire à un peuple lobotomisé. Certains en viennent à désespérer. Mais ce désespoir n’est valide que dans la mesure où on considère le système démocratique, en tout temps et en tout lieu, comme le cadre indépassable de toute société éclairée.

On aime à citer le mot de Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres ». Le prestige de Winston est tel que, comme concernant d’autres citations venues d’autres personnages de l’histoire, on ne ressent jamais le besoin de l’expliciter d’avantage. Cet argument d’autorité me paraît très insuffisant.

Imaginons que je sois emprisonné pour une raison quelconque. Me voilà dans un fourgon cellulaire, attaché par des menottes, à deux autres détenus que je ne connais pas. Par mes deux poignets, me voilà donc lié, le temps du voyage, à deux autres asociaux. Au détour d’un chemin de campagne, voilà le fourgon qui dérape, et se renverse dans un fossé. Par un miracle quasi-divin, nous voilà libre, mes compagnons d’infortune et moi, tandis que nos geôliers sont inanimés.

Nous nous enfuyons donc dans les bois, apeurés, et en même temps enivrés du parfum exaltant de la liberté. Mais ce que je ne savais pas, c’est que mes deux nouveaux amis ne sont pas des délinquants de droit commun, mais des échappés de l’asile psychiatrique. Ils se connaissent depuis longtemps, et ont développé entre eux un délire tout à fait original : ils veulent se suicider ensemble pour en finir avec ce monde qu’ils honnissent. Nous passons à proximité d’une falaise de quarante mètres, en bas de laquelle des rochers saillants n’attendent que des os à briser et des chairs à meurtrir, et les voilà qui veulent saisir l’aubaine. Comme nous sommes enchaînés, s’ils se jettent du haut de cette falaise, ils m’entraîneront dans la mort.

Je décide de mettre en œuvre le processus démocratique. Nous avons donc un débat contradictoire, au cours duquel je puise dans trois siècles d’argumentaire rationaliste occidental. J’en appelle à Rousseau, à Voltaire, à Alain Minc. À l’issue de ce débat, et toujours dans le strict respect des règles démocratiques, nous organisons un vote. Les deux fous n’ont pas changé d’avis, ils votent pour le suicide collectif. Me voilà donc en minorité. À partir de là, deux attitudes possibles : si je suis un parfait démocrate, j’accepte mon sort, et je me jette du haut de la falaise. Je n’ai pas envie de mourir, mais je dois accomplir mon devoir.

Si je ne suis pas un parfait démocrate, il ne me reste plus qu’une chose à faire : attraper une pierre et les massacrer. Ils vont essayer d’en faire autant, en ayant pour eux la légitimité démocratique, ce qui à ce moment-là n’a plus aucune espèce d’importance; nous voilà revenu à l’âge des cavernes, nous voilà revenus aux antiques lois de la jungle : tuer ou être tué.

Je me considère, dans cette France en perdition, dans la position du détenu attaché de force à des fous.

Je dénie à la majorité du peuple français, que je ne considère ni plus intelligent ni particulièrement plus sage que moi, le droit de décider à ma place ce que va devenir mon pays.

Je ne reconnais pas au peuple français le droit de couler la France. Je ne lui reconnais pas le droit de m’obliger à vivre avec des gens que je méprise et que je déteste. Je n’ai aucune envie de vivre-ensemble. Je veux vivre avec des gens normaux. C’est pour ça que j’ai déménagé. C’est pour ça que les Français déménagent, en ayant pourtant continué à voter pour les hommes qui ont mis en œuvre les politiques d’immigration qui les ont poussé à déménager. Les Français ne sont pas seulement lobotomisés, ils sont schizophrènes.

La démocratie ne peut fonctionner que quand tout le monde est déjà à peu près d’accord sur l’essentiel. En Afrique, elle n’est qu’une gigantesque farce, puisque chacun vote pour le candidat de sa tribu, quelque soit son programme. Les citoyens d’une même nation ne se sentent aucun destin commun.

La France de 2010, je la dégueule en y mettant tout mon cœur. Si on l’enterre un jour, comptez sur moi pour aller pisser sur sa tombe.

André Waroch


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