jeudi, 04 octobre 2007
Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue
Jules II
Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue
4 octobre 1511 : Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue, formée à son initiative, à celles du Pape Jules II et de la République de Venise. L’objectif proprement géopolitique, et non religieux car Jules II ne brillait pas spécialement par sa bigoterie, est de bloquer l’avancée française en Italie du Nord et plus spécialement dans la vallée du Pô. L’Angleterre, encore catholique à l’époque, Florence et les Suisses se joindront à elle. Cette initiative est tardive car la volonté des rois de France de grignoter les frontières impériales dans l’ancien Royaume d’Arles (qui s’étendait de la Franche-Comté à la Provence) remontait à près de deux siècles.
En effet, les Français avaient pris pied sur la rive orientale du Rhône. Philippe VI avait acquis le Dauphiné en 1343, marquant l’avancée de la France dans l’ancien Royaume d’Arles. L’acquisition du Dauphiné coupe effectivement la romanité impériale du Nord (Bresse, Savoie, Franche-Comté, Lorraine, Luxembourg, Namur et Hainaut) de la Provence et de la Méditerranée. Le Comté de Provence, isolé, tombera définitivement et de jure sous la domination française en 1481. La chute de la Provence donnera le signal préliminaire des guerres d’Italie, où, après la maîtrise du Rhône, la France cherchera à asseoir sa domination sur la plaine du Pô et, à terme, à absorber Venise, puis toute l’Italie jusqu’aux Etats pontificaux, et à maîtriser l’Adriatique, ses côtes dalmates, pour en faire un tremplin vers la Méditerranée orientale, la Palestine et l’Egypte.
On peut comprendre le projet d’un point de vue isolationniste français, mais sa réalisation empêche tous les autres Etats de se développer harmonieusement : Charles le Hardi (dit le « Téméraire ») se heurtera à se projet, tentera de récupérer les cantons suisses et le Milanais et de reconquérir la Provence, afin de donner aux Etats bourguignons et au Saint Empire une façade sur la Méditerranée occidentale, et à conserver une façade sur la Méditerranée orientale. Le Duc Charles essaiera, mais en vain, de mobiliser l’Empereur Frédéric III pour ce projet. La Sainte Ligue arrive donc après les tentatives du Duc. Charles Quint aussi voudra récupérer la Provence. Si la Belgique, devenue aujourd’hui inviable, n’est plus que le lambeau de l’ancienne Lotharingie et si l’Allemagne n’est plus que le résidu sans frontières défendables de l’ancien Saint Empire, nous le devons à l’échec de la Sainte Ligue à récupérer la Provence. Le testament politique et géopolitique de Charles Quint est très clair à ce propos.
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