Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 16 novembre 2007

Petite réflexion sur C. von Clausewitz

8c9c9f7b3ea8ae592f1dba82dcf41ca7.jpg

Petite réflexion sur Carl von Clausewitz

16 novembre 1831: Mort à Breslau du général et stratège prussien Carl Philipp Gottfried von Clausewitz. Né à Burg, près de Magdebourg dans le Brandebourg prussien, le 1 juillet 1780, dans une famille d’intellectuels et de fonctionnaires, il choisira très tôt la carrière militaire, où il sera affecté dans le Régiment Prince Ferdinand dès 1792. C’est en tant que jeune cadet qu’il vivra la canonnade de Valmy. Il reçoit à quinze ans le grade de Lieutenant. Pendant six années, il vivra dans des garnisons de province et se formera en autodidacte.

En 1801, Scharnhorst l’appelle à l’école de guerre de Berlin, en vue de réformer l’armée prussienne et de lui redonner sa vigueur combattante. Mais les réformes ne débouchent pas immédiatement sur des résultats tangibles : après les batailles d’Iéna et d’Auerstedt en 1806, qui sont un désastre pour la Prusse, Clausewitz est prisonnier de guerre et envoyé en France. A son retour, il travaille, toujours avec Scharnhorst et Gneisenau à la réforme des armées prussiennes, avec la ferme intention de prendre revanche. Il gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie, pour devenir notamment le conseiller militaire du futur roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, et du Prince des Pays-Bas, Frédéric.

Napoléon, pendant ce temps, profitant de la faiblesse de la Prusse, démantelée, réduite à son noyau brandebourgeois, lui impose un traité d’alliance militaire contre la Russie. Clausewitz demande à être congédié de l’armée, car il refuse de servir aux côtés de Bonaparte. Partisan de l’alliance russo-prussienne, Clausewitz se met alors au service du Tsar et combat Napoléon. Après la guerre de libération de l’Allemagne de 1813, il redevient officier prussien. Après Waterloo, il dirige l’école de guerre de Berlin, mais le roi et les princes, restaurateurs au mauvais sens du terme, le prennent pour un « réformateur libéral » et ne lui accordent aucune confiance. Il se retire entre 1819 et 1830 et se met à écrire toutes ses considérations stratégiques, qui déboucheront sur le fameux livre « De la guerre » qui sert d’ouvrage de référence, aujourd’hui encore, à toutes les armées du monde.

En 1830-31, la révolte de la Pologne contre la Russie, amène la Prusse à envoyer des troupes en Pologne, où sévit une épidémie de choléra. La maladie emporte Gneisenau et Clausewitz en novembre 1831. Son épouse Marie, née comtesse von Brühl, rassemble toutes ses notes et les publie. L’œuvre de Clausewitz révèle une vision « étatique » du politique. C’est l’Etat, quel que soit le régime qui l’anime, monarchiste ou républicain, aristocratique ou oligarchique, qui est au centre de ses préoccupations. Un Etat solide, bien charpenté sur les plans spirituels et matériels, confère automatiquement une dignité à ses citoyens. Pour que cet Etat soit solide, il faut que toutes les catégories de citoyens soient représentées, et leurs intérêts réels et concrets, dûment défendus. C’est la « force nationale », entière et complète, et non plus la seule monarchie ou la seule noblesse, qui doit donner la puissance militaire à l’Etat. Contrairement à Hegel, il ne voyait pas en l’Etat la réalisation d’un idéal éthique, mais au contraire le résultat d’un devoir moral et politique de se maintenir en Etat de bon fonctionnement et de conserver ses forces pour l’éventualité du pire (la guerre).

Le démocratisme quiritaire de Clausewitz, qui demeurait néanmoins un aristocrate et un militaire élitiste, tout en voulant donner à tous les membres volontaires et énergiques des castes modestes la possibilité de se hisser à la même « dignitas », fera de son ouvrage « Vom Kriege » une référence impassable et toujours actuelle chez les militaires, mais aussi chez les révolutionnaires léninistes et maoïstes. Sa conception du peuple en armes, sa notion de dépassement des classes par le mérite politique, l’idée de mobilisation totale des ressources populaires et nationales séduiront les révolutionnaires (Robert Steuckers).

01:25 Publié dans Biographie, Défense, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.