vendredi, 15 août 2025
La crise du capitalisme financier américain est structurelle et ne peut être retardée que par la soumission des colonies à l'Empire
La crise du capitalisme financier américain est structurelle et ne peut être retardée que par la soumission des colonies à l'Empire
par Alessandro Volpi
Source : Alessandro Volpi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-crisi-del-capitalismo-finanziario-degli-stati-uniti-e-strutturale-e-puo-essere-ritardata-solo-dalla-piena-sottomissione-delle-colonie-all-impero
La crise du capitalisme financier aux États-Unis est structurelle et ne peut être retardée que par la soumission totale des colonies à l'Empire. Je m'explique. Les dernières déclarations de Trump à l'adresse de l'Union européenne clarifient bien le sens des difficultés américaines. Le président américain a affirmé que les droits de douane seraient ramenés à 15%, sans préciser en quoi consisterait cette réduction, à condition que les Européens transfèrent aux États-Unis une montagne d'argent : si l'on additionne tous les chiffres avancés, on arrive à un peu moins de 2.000 milliards de dollars en trois ans, entre énergie, armes et divers autres postes. Trump a demandé avec vigueur des transferts similaires, bien que moins importants, au Japon, à l'Indonésie et à la Corée du Sud, auxquels s'ajoutent les sollicitations adressées aux pétromonarchies.
En résumé, Trump a désespérément besoin d'argent. La raison en est très claire. La dette extérieure totale des États-Unis a atteint le niveau record de 28.100 milliards de dollars au premier trimestre de cette année et continue de grimper en flèche. De pays créancier du reste du monde, les États-Unis accumulent une dette extérieure colossale qui n'est plus viable pour au moins trois raisons évidentes. La première est la perte avérée de capacité de production, qui fait que les États-Unis, sans la finance, ne sont plus la première puissance mondiale. La deuxième raison est liée à la première, car cette perte de suprématie ne permet plus à la Réserve fédérale de produire des dollars pour couvrir la dette américaine.
La troisième raison réside dans l'énorme masse de dette fédérale comprise dans le total des dépenses d'emprunt : la dette publique américaine, comme l'a déclaré candidement Jerome Powell lui-même, n'est plus viable. D'ailleurs, les chiffres sont très explicites. La dette extérieure des États-Unis équivaut à 100% du PIB américain, dans un contexte où la dette publique et privée totale des États-Unis est supérieure à 250% du même PIB et où les recettes totales (fédérales, étatiques et locales) que Trump voudrait réduire davantage n'atteignent pas 5000 milliards de dollars.
Le capitalisme financier américain est donc écrasé par sa dépendance vis-à-vis des capitaux et de l'épargne étrangers dont il a besoin, non seulement pour éviter l'insolvabilité de l'État fédéral, mais aussi pour maintenir une bulle boursière qui a atteint environ 50.000 milliards de dollars, grâce à laquelle se maintient la richesse colossale des couches les plus élevées de la population, mais aussi le système désormais très étendu des polices d'assurance, fonds de pension, d'assurances et de produits financiers disséminés dans le monde occidental comme instruments « de substitution » au retrait de l'État social.
À la lumière de tout cela, Trump utilise les droits de douane non seulement comme moyen d'encaisser, mais aussi comme arme de pression sur les colonies, « obligées » de transférer toutes leurs ressources vers la capitale de l'empire, accentuant encore davantage la situation paradoxale dans laquelle environ 60% des économies mondiales sont dirigées vers les États-Unis.
Le néolibéralisme a construit un modèle qui prévoit la soumission « libre » au capitalisme financier, avec une centralité américaine absolue, et maintenant que l'empire vacille, précisément parce qu'il a mené à bien les excès inévitables de la subordination, le néolibéralisme lui-même doit trouver des justifications pour expliquer aux populations appauvries la nécessité de continuer à accepter la soumission. Dans cette action, le discours néolibéral trouve des chantres tant à droite que dans le progressisme, prompts à soutenir qu'il n'y a pas d'alternative. En effet, pour les néolibéraux de droite comme de gauche, les riches et les pauvres doivent rester tels quels.
18:28 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : capitalisme financier, dette américaine, états-unis, tarifs douaniers | |
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