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dimanche, 23 décembre 2007

Curzio Malaparte: quotation

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“Behind the Doric columns of the ‘Pyatlyetki,’ the Five Year Plans, behind the rows of figures of the ‘Gosplan,’ there stretches not Asia, but another Europe: ‘the’ other Europe (in the sense in which America too is another Europe). The steel cupola of Marxism + Leninism + Stalinism (the gigantic dynamo of the U.S.S.R. according to Lenin’s formula: Soviet + electrification = Bolshevism) is not the mausoleum of Genghis Khan but - in the very sense that bourgeois folk find so distasteful - the ‘other’ Parthenon of Europe. ‘The Volga,’ says Pilnyak, ‘flows into the Caspian Sea.’ Yes, but it does not rise in Asia: it rises in Europe. It is a European river. The Thames, the Seine, the Potomac are its tributaries.”

Curzio Malaparte, THE VOLGA RISES IN EUROPE

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1861: Création de la Principauté de Roumanie

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23 décembre 1861 : Création de la Principauté de Roumanie

Les assemblées représentatives de la Valachie et de la Moldavie sont réunies en un seul parlement, dont le siège est fixé à Bucarest dès février 1862. Alexandre-Jean Cuza devient Prince de Roumanie et obtient l’investiture du Sultan ottoman, qui demeure le suzerain en titre des provinces valaques et moldaves. Dans la foulée, l’église orthodoxe roumaine proclame son autocéphalie, malgré la réticence du Patriarche de Constantinople, qui ne l’acceptera qu’en 1885.

Cuza est issu d’une famille de boyards. Il a toujours défendu l’unité des « principautés danubiennes » (Valachie et Moldavie). Quand il devient Prince de Valachie le 5 février 1859, la Roumanie est unifiée de facto. Sur le plan politique, Cuza n’obtiendra pas l’assentiment des masses populaires et paysannes, qui lui reprochaient son idéologie libérale et occidentale. Le 22 février 1866, il est contraint d’abdiquer. Charles de Hohenzollern-Sigmaringen deviendra, immédiatement après cet incident, Roi de Roumanie sous le nom de Carol I (26 mars 1866). A.J. Cuza quittera la Roumanie définitivement et connaîtra l’exil jusqu’à sa mort, survenue à Heidelberg le 15 mai 1893.

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samedi, 22 décembre 2007

La pétro-diplomatie de Chavez

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Cristiano TINAZZI :

Chavez lance la « pétro-diplomatie »

La nouvelle stratégie du Venezuela : aider les pauvres des Etats-Unis

La nouvelle invention de Hugo Chavez est la « pétro-diplomatie ». Le Président vénézuelien, fort des profits importants que lui rapporte l’industrie pétrolière étatisée, espère aujourd’hui embarrasser le gouvernement de Bush. On peut lire dans les colonnes du « Washington Post », quotidien américain, quelle est en substance cette politique. Le Venezuela est un des principaux fournisseurs de pétrole des Etats-Unis et leur fournit environ 1,5 million de barils par jour. Certains sénateurs américains auraient écrit à neuf compagnies pétrolières pour leur demander de céder une partie des énormes profits qu’on leur prédit pour cet hiver au profit des strates les plus indigentes de la population des Etats-Unis. La seule compagnie à avoir répondu à cette missive des sénateurs a été la « CITGO Petroleum », une compagnie contrôlée par le gouvernement de Caracas. Le président de la CITGO a expliqué aux sénateurs que la compagnie « est en train d’étudier un plan de soutien aux programmes d’assistance américains dans le but d’alléger le fardeau de nos prochains qui ont besoin d’une meilleure qualité de vie ». Ainsi, la CITGO, lit-on dans un article du « Washington Post », pense annoncer des ristournes sur le gasoil de chauffage pour les résidents aux revenus les plus bas du Massachussetts. Ensuite, d’après des fonctionnaires vénézueliens, une offre similaire a été faite aux plus pauvres de New York.

Le Président vénézuelien Hugo Chavez lance donc une stratégie du pétrole économique pour les pauvres des Etats-Unis. Quelques députés démocrates ont applaudi à ce projet : « CITGO se comporte comme une bonne entreprise et fait une bonne et charitable donation à ceux du Bronx ». « J’applaudis à leur comportement » a ajouté le démocrate José Serrano. Les habitants du Bronx pourraient recevoir 8 millions de galons à prix réduit pour leur chauffage domestique. La CITGO a également envoyé des lettres en ce sens aux gouverneurs de Rhode Island, du Maine et d’autres Etats pour proposer des programmes semblables au bénéfice de leurs administrés. Chavez est également en train de former une société pétrolifère sud-américaine, la « Petrocaribe », dans laquelle participeront d’autres Etats du Sud du Nouveau Monde, dans le but d’abaisser le prix du brut, en-dessous des prix moyens du marché.

Cristiano TINAZZI.

(source : Rinascita, Rome, 24 nov. 2005).

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Volonté française d'annexer la Sarre

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Drapeau sarrois imposé par les troupes d'occupation française en vue d'une annexion que refusait le peuple

Volonté française d'annexer la Sarre

22 décembre 1946 : La France manifeste clairement son intention d’annexer la Sarre allemande. Elle l’isole, en ce 22 décembre 1946, des autres territoires allemands par un cordon douanier qui se veut hermétique. Cette politique d’agression reçoit l’approbation des Britanniques et des Américains mais non des Soviétiques. Molotov entend se tenir aux décisions prises à Potsdam et refuse l’intégration économique de la Sarre à la France, prélude à son annexion pure et simple. Rappelons que la Sarre a été envahie par les armées révolutionnaires en même temps que les Pays-Bas autrichiens. L’Autriche ne reconnaîtra le fait accompli de l’annexion de la rive gauche du Rhin que lors du Traité de Campo Formio en 1797 et après avoir reçu en compensation la Lombardie et la Vénétie. En 1814 quand l’Ogre est vaincu une première fois et envoyé à l’Ile d’Elbe, la France garde la Sarre, déchue au rang de vulgaire « département », mais la perd en 1815 après Waterloo, en même temps que les forteresses de Philippeville et Mariembourg, qui reviennent ainsi dans le giron des Pays-Bas méridionaux. Au cours du 19ième siècle, l’obsession ne sera pas tant la Sarre que le Luxembourg, qu’il faudra protéger des visées expansionnistes de Napoléon III. Ni 1918 ni 1945 ne permettront d’annexer la Sarre qui restera allemande en dépit de tout.

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Jean Tulard

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22 décembre 1933 : Naissance de Jean Tulard

Historien français, spécialiste de l’ère napoléonienne. Professeur à la Sorbonne et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, directeur de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, Jean Tulard est surtout connu pour ses études sur l’ère révolutionnaire et bonapartiste en France. A ce titre, il préside l’Institut Napoléon.

Certes, dans notre pays, le bonapartisme est quasi inexistant et Napoléon a toujours fait figure de croquemitaine : c’est celui qui enrôlait nos paysans de force pour les envoyer aux quatre coins de l’Europe combattre des peuples qui nous paraissaient bien sympathiques. Les comptines que fredonnait mon grand-père, en me faisant sauter sur ses genoux, évoquaient l’ « Ogre », bref un personnage fort éloigné des images d’Epinal que l’on ressasse encore et toujours en France. Jean Tulard, pourtant, n’est pas un auteur qui fait continuellement l’apologie de Napoléon. Loin de là !

Dans un ouvrage remarquable de concision et de clarté, intitulé Les révolutions de 1789 à 1851 (Fayard, 1985), Tulard tire le juste bilan de cette époque, qui court de 1789 à 1848 et à l’avènement du futur Napoléon III. La thèse centrale de cet ouvrage est la suivante : « Sur le plan politique, la déstabilisation de 1789 a été si forte que l’équilibre paraît impossible à trouver ». Tulard montre toutes les impasses auxquelles la France a été acculée, et avec elle l’Europe, à la suite de cette révolution. Tulard reste donc un auteur à lire.

Dans le livre que nous mentionnons, les pages sur l’installation d’une censure et sur la mise au pas d’une « culture officielle » sont à méditer (pp. 238-239), sur fond de « correction politique » obligatoire aujourd’hui. Autre chapitre intéressant, celui sur la campagne d’Espagne, commencement de la fin pour Napoléon (pp. 241-244), où celui-ci, comme l’a d’ailleurs reconnu et observé Clausewitz, est battu par le peuple, qui ne veut pas du fatras liberticide de sa révolution qui avance en brandissant frauduleusement le drapeau de la « liberté ». Tulard nous offre donc un regard sceptique sur les révolutions et surtout sur l’idéologie bourgeoise et égalitaire qu’elles ont véhiculée (Robert Steuckers).

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vendredi, 21 décembre 2007

G. Miglio: l'Etat moderne est dépassé!

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L'Etat moderne est dépassé!

Entretien avec le Prof. Gianfranco MIGLIO

Propos recueillis par Carlo STAGNARO

 

«Le pouvoir politique s'est concentré au détriment du décentrement initial».

 

Parler de la Déclaration d'Indépendance américaine, de la pensée de Thomas Jefferson et de l'évolution historique des Etats-Unis revient, inévitablement, à parler de fédéralisme. Mais pour évoquer correctement ces thématiques, il convient de se rappeler de certains faits: dans le débat constitutionnel américain, c'est, en substance, le mouvement “fédéraliste” d'Alexandre Hamilton qui a triomphé (mais ce mouvement réclame, en réalité, une centralisation des pouvoirs). Les “anti-fédéralistes” américains (farouches défenseurs des droits des Etats) ont réussi à obtenir, quelques années a­près, la promulgation d'une “Charte des Droits”: un docu­ment très important, mais insuffisant pour contrebalancer les tendances vers la centralisation (fédérale!), qui, désormais, ont commencé à faire sentir leur propre force. Nous avons parlé de tout cela avec Gianfranco Miglio, l'un des exposants majeurs actuels de l'école néo-fédéraliste. Avec sa voix forte et bien modulée, avec sa lucidité de toujours, Miglio m'a fait forte impression, surtout parce qu'il veut communiquer sans freins tout ce qu'il sait, tout le patrimoine de ses idées, toutes ses convictions. J'espère avoir été à la hauteur…

 

Q.: Professeur Miglio, que représente concrètement la Déclaration d'Indépendance américaine?

 

GM: Il s'agit surtout d'une Déclaration d'Indépendance face à la monarchie anglaise. Les colonies américaines s'affran­chis­sent du dominium de la Couronne. Il faut souligner que cette indépendance se réfère aux Etats pris singulièrement, non à leur ensemble. L'origine de l'indépendance est donc fédérale: chaque colonie avait son propre statut, qui précé­dait l'avènement de la Fédération. Par la suite, la Fédération a pratiquement détruit les Etats singuliers. J'aime rappeler le statut de la Pennsylvanie. 80% de la population en Penn­sylva­nie étaient d'origine allemande. On parlait l'allemand et on s'habillait à la mode allemande du 18ième siècle. Les struc­tures politiques pennsylvaniennes plongeaient leurs racines dans la culture allemande. La majeure partie de ces Etats é­tait essentiellement de tradition européenne, une tradition qui remontait aux 16ième et 17ième siècles européens.

 

Q.: Dans le passé vous avez défendu l'idée que le fé­déralisme américain était un “faux fédéralisme”. Défen­dez-vous toujours ce point de vue?

 

GM: Le fédéralisme américain s'est imposé sur la destruc­tion des Etats singuliers qui, dans un premier temps, s'é­taient mis d'accord pour adopter des structures fédérales. Au­jourd'hui, cependant, les soi-disant “fédéralistes” aux Etats-Unis sont considérés comme les fossoyeurs des au­to­no­mies. Certains fédéralistes, comme Madison, visaient directement la création d'un Etat national.

 

Q.: Quelles sont les caractéristiques du vrai fédéralisme alors?

 

GM: Des institutions authentiquement fédérales doivent naî­tre au départ de l'indépendance réciproques des commu­nautés politiques qui participent à la structure fédérale. De telles entités doivent avoir leurs propres structures et leurs pro­pres statuts, indépendamment des institutions fédérales.

 

Q.: Est-il possible d'identifier dans l'histoire américaine un moment où le fédéralisme des origines a été corrom­pu et s'est transformé en un processus de central­isa­tion?

 

GM: Toute l'histoire des Etats-Unis est l'histoire d'une cen­tra­lisation. Le pouvoir politique s'y est concentré petit à petit et les pouvoirs détenus au départ par les Etats de la fé­déra­tion se sont réduits.

 

Q.: Nous, Européens de l'an 2000, pouvons-nous encore tirer quelque enseignement de la Déclaration d'Indépen­dance des Etats-Unis?

 

GM: Certainement. Nous devons retourner à la grande tra­dition juridique inaugurée jadis par Althusius et les juristes des 16ième et 17ième siècles, qui ont construit des modèles pour assurer la permanence des souverainetés particulières. Je crois que le poids du “droit public européen”, qui a créé l'Etat moderne, est encore (trop) considérable dans l'histoire quotidienne de l'Europe d'aujourd'hui. Le problème actuel est de mettre ce droit de côté, de le remplacer par des struc­tu­res fédérales. L'Etat moderne est entré en déclin pour de­ve­nir un Etat parlementaire. Il nous faut retourner aux tra­ditions fédérales des 16ième et 17ième siècles, que l'on a ou­bliées, et que l'Etat moderne a oblitérées, pour se poser com­me l'unique pouvoir souverain et inégalable.

 

Q.: Si j'ai bien compris, Professeur, l'Etat moderne est non seulement insuffisant, mais aussi immoral…

 

GM: Je dirais même plus: il est dépassé. L'Etat moderne est en plein déclin. Notre tâche est de raviver la tradition au­then­tique de l'Europe des cités, de l'Europe de l'ère hanséa­ti­que… où les cités indépendantes ne faisait appel au Saint-Empire romain que pour arbitrer les conflits entre elles. L'Eu­ro­pe de l'avenir n'est pas une Europe des Etats modernes, car cette Europe-là a déclenché les épouvantables guerres de notre siècle. Il nous faut donc oublier cette Europe né­ga­tive.

 

(entretien paru dans La Padania, 4 juillet 2000, http://www.lapadania.com ).  

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1879: Naissance de Staline

21 décembre 1879 : Naissance de Staline

Naissance en Géorgie de Joseph Vissarionovitch Dougachvili, qui sera connu sous le nom de Staline, l’Homme de fer. Né dans le foyer d’un cordonnier géorgien et d’une Ossète (Ekaterine Geladse), dont les ancêtres étaient serfs, il fut quasiment le seul leader bolchevique à être issu d’un milieu aussi modeste. Après une scolarité brillante, il est admis au séminaire orthodoxe de Tiflis, une école connue pour son opposition au tsarisme. Dans le cadre de cette école, il entre en contact avec des propagandistes marxistes dès l’âge de quinze ans, qui lui communiquent des ouvrages, souvent français, interdits de lecture en Russie (Letourneau, Victor Hugo). A dix-huit ans, le jeune Joseph est actif dans les cercles socialistes géorgiens, ce qui conduit à son exclusion du séminaire en 1899.

Certes, son activisme avait motivé cette exclusion, mais aussi quelques solides échecs dans des examens importants, ratés parce qu’il avait été trop zélé dans son militantisme. Il finira par être arrêté une première fois en 1902, à la suite d’une manifestation à Batoum. Plusieurs relégations en Sibérie s’ensuivront, assorties d’autant d’évasions successives, qui le conduiront à un premier exil en Autriche-Hongrie en 1912 (Cracovie et Vienne). Entre-temps, il avait rencontré Lénine en 1905 et suivi son option « bolchevique », lors du schisme entre minimalistes et maximalistes au sein du mouvement social-démocrate russe.

L’option maximaliste bolchevique, contrairement à l’option minimaliste « menchevique », visait l’organisation d’une révolution violente, portée par des « révolutionnaires professionnels ». Pour financer cette révolution, Joseph Dougachvili organise des braquages de banques ; le plus célèbre de ces braquages eut lieu à Tiflis en 1907, où les bolcheviques parviennent à dérober la somme de 250.000 roubles. Arrêté à son retour en Russie fin 1912, il vivra en exil forcé, de 1913 à 1917, à Touroukhansk, où il restera cois, sans chercher à s’évader, pour ne pas être incorporé de force dans l’armée russe combattant les Allemands, les Autrichiens et les Turcs. Il revient de cet exil sibérien en 1917, accompagné de Lev Kamenev, son compagnon de détention. Il est nommé membre du « Comité exécutif central » des bolcheviques à la suite du Congrès panrusse des Soviets de juin 1917.

Le 7 novembre 1917, après le triomphe des bolcheviques, il devient Commissaire du Peuple aux Nationalités, alors que les nationalités non russes de l’Empire faisaient sécession et proclamaient leur indépendance. Les Bolcheviques ne contrôlaient plus qu’un espace correspondant peu ou prou à la Moscovie du temps d’Ivan le Terrible. Les seules nationalités qui se joignirent à la révolution furent les Tatars et les Bachkirs. Au départ de la Moscovie et des régions voisines du Tatarstan et du Bachkortostan, les Bolcheviques devront reconquérir les terres de l’ancien Empire russe, aux mains des troupes blanches, des armées ethniques sécessionnistes et de troupes alliées envoyées à la rescousse. En juin 1918, Staline parvient à reconquérir le cours inférieur de la Volga, dont la ville de Tsaritsyn qui deviendra Stalingrad en 1925. Au départ de cette position clef sur la Volga, Staline entreprendra la reconquête du Caucase ; cette reconquête s’effectuera en plusieurs étapes : en février 1920, tous les peuples du Caucase septentrional sont incorporés dans l’Union Soviétique, à la suite d’une révolte générale contre le général blanc Denikine. Les Tchétchènes se révolteront ensuite contre les Soviétiques, ce qui induisit Staline à prononcer ce discours, qu’on relira avec étonnement, sur fond de la crise tchétchène actuelle : « Chaque peuple –les Tchétchènes, les Ingouches, les Ossètes, les Kabardines, les Balkars- doivent avoir leurs propres soviets. S’ils peuvent apporter la preuve que la Charia est nécessaire pour parvenir à cette fin, alors j’autorise la Charia. Si l’on peut m’apporter la preuve que les organes de la Tcheka ne comprennent pas le mode de vie propre et les autres particularités de la population et ne s’y adaptent pas, alors, il est clair que des changements devront intervenir dans cette région » (Discours tenu aux peuples de la région du Terek, 17 novembre 1920). Un mois plus tard, l’ensemble du Caucase, sauf la Géorgie, tombe aux mains des troupes soviétiques de Staline.

En février 1921, avec l’appui de son ami de jeunesse Sergo Ordchonikidse, la Géorgie, à son tour, entre dans le nouvel ordre soviétique. Cette victoire de Staline dans le Terek et le Caucase font de lui un héros respecté de la nouvelle Union Soviétique. Lénine est malade. Le pouvoir est détenu par une sorte de triumvirat, comprenant Staline, Kamenev et Zinoviev, tous trois hostiles à l’autre homme fort du régime, Léon Trotski. Staline se concentrera sur la consolidation de l’appareil bolchevique : ce qui amènera en bout de course à l’élimination de facto de Trotski, qui partira en exil au Turkestan puis à l’étranger en 1927, et au limogeage de Kamenev et Zinoviev dès 1926 (ils seront éliminés lors des purges de 1937). Staline devient alors maître absolu de l’URSS. Il inaugure sa politique de « socialisme dans un seul pays », soit la réorganisation de l’URSS, et rejette l’idée d’une « révolution mondiale » préalable, le credo de Trotski, tout simplement parce qu’une telle révolution exigerait des moyens que ne possède pas la Russie soviétique exsangue et épuisée. Mondialiser la révolution la condamnerait à l’échec rapide devant les forces anti-bolchevistes du monde entier, et notamment de l’Empire britannique.

De 1927 à 1938, le pays connaîtra la collectivisation forcée, avec l’élimination de la classe paysanne des « koulaks », et la persécution inlassable des dissidents, trotskistes et opposants à Staline, avec un instrument policier, le NKVD. Staline semble avoir poursuivi l’objectif de restaurer l’ancien Empire des Tsars sur toute l’étendue territoriale qui fut la sienne avant 1917 : guerre contre la Pologne et Pacte germano-soviétique, conquête de la Bessarabie, guerre contre la Finlande, succès diplomatiques à Yalta, annexion de la Ruthénie subcarpathique. Seule la Finlande a échappé à l’annexion directe. De même que la « Pologne du Congrès ».

Vainqueur avec l’appui américain en 1945, il reçoit une bonne moitié de l’Europe, afin de la maintenir dans le frigo et de l’arracher aux industries ouest-européennes, et surtout à la machine économique allemande, pour empêcher toute ré-émergence d’un concurrent pour les Etats-Unis sur la rive eurasienne de l’Atlantique Nord. Autre objectif de cette générosité de Roosevelt : fermer l’artère danubienne et empêcher toute projection européenne vers la Mer Noire.

Le seul intérêt de l’ère stalinienne après 1945, réside dans la volonté de contrer l’internationalisme américain (appuyé par les dissidences trotskistes, qui deviendront « néo-conservatrices » avec l’avènement de Reagan et de Bush-le-père, tout en contaminant les démocrates américains sous Clinton). Autre coup de théâtre diplomatique intéressant : les notes de 1952, où Staline propose la réunification de l’Allemagne et sa neutralisation. La proposition était intéressante et aurait permis plus tôt un envol de l’Europe occidentale hors de toute immixtion américaine. On imagine aisément l’aubaine qu’aurait été une Allemagne neutre, au moment où De Gaulle se désengageait de l’OTAN, après les troubles d’Algérie. Staline meurt, probablement empoisonné, le 5 mars 1953 à Kuntzevo près de Moscou (Robert STEUCKERS).

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jeudi, 20 décembre 2007

Affaire KOHL: l'Allemagne attaquée de l'intérieur

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Cet article de Jean Parvulesco, qui date déjà d'il y a quelques années, garde une pertinence indubitable, eu égard au lent démantèlement de l'Axe Paris-Berlin-Moscou

 

Jean PARVULESCO :

Affaire Kohl: L'Allemagne attaquée de l'intérieur

 

Qu'une puissante opération politico-stratégique souterraine avait dû re­lier, à l'origine et d'une manière unitaire, l'auto-destitution du com­mu­nisme soviétique, l'effondrement du communisme dans toute l'Europe de l'Est, le démantèlement du Mur de Berlin et la réunifi­ca­tion des deux Allemagnes, ne saurait laisser le moindre dou­te, de même que l'évidence de la part absolument déterminante qu'y avaient tenue les services politiques spéciaux de l'Allemagne Fé­dé­rale, et le rôle tout-à-fait décisif, comme prédestiné, du Chancelier Hel­mut Kohl dans la conception, la mise en place et l'exécution sur le terrain de l'ensemble opérationnel ayant finalement abouti à la li­quidation définitive du communisme dans l'Est de l'Europe et à la fin de son influence dans la partie occidentale de celle-ci, privée, sou­dainement, de l'action suractivante de son épicentre soviétique. Tout ce­la ayant constitué un tout, un bloc opérationnel unitaire agissant d'une manière dissimulée, s'étant utilisé à cacher sa démarche, par­venant à exploiter d'une manière maximale son avantage sur le dou­ble plan du secret total et d'un effet de surprise non moins total, sui­vant la dialectique décisive du fait accompli.

 

Douter du rôle éminent qu'avait été celui du Chancelier Helmut Kohl, tout comme de la mission particulière et du poids politique implicite­ment engagé, dans ce complexe de circonstances actives, par l'Alle­magne Fédérale, c'est reconnaître son ignorance des mécanismes qui décident occultement de la marche visible de l'histoire, de la «gran­de histoire». C'est avouer ne pas être dans le coup, c'est se mettre en dehors du petit nombrer de ceux qui savent, de ceux qui se trouvent habilités à comprendre le jeu profond des forces se­crètes en compétition lors des grands tournants politiques de l'histoire en marche.

 

La pierre fondationnelle de la future Grande Europe

 

Aussi l'histoire européenne présente et à venir, qui sera, avant tout et fondamentalement, l'histoire de l'intégration impériale grand-conti­nen­tale de l'Europe de la Fin, se trouve-t-elle en dette d'une manière in­déniablement établie à l'égard de l'Allemagne démocrate-chrétienne du Chancelier Helmut Kohl, qui a su prendre sur elle de la libérer une fois pour toutes de la pesanteur ­—en tout état de cause mortelle— du communisme et des conspirations négatives que celui-ci entretenait d'une façon permanente dans l'espace intérieur européen à travers les partis assujettis à son influence subversive. Et ceci, en sachant faire l'économie d'une troisième guerre mondiale, par la mise en mar­che d'un jeu souterrain vertigineux de contre-influences, de provo­ca­tions, de menaces sous-entendues et de pressions occultes de plus en plus exacerbées ayant mené à l'épreuve de force finale. Une é­preu­ve de force en quelque sorte clandestine, et que l'Allemagne a em­portée de haut vol, et définitivement. Pourquoi, alors, les choses étant ce qu'elles sont, ne pas le reconnaître ouvertement? Pourquoi ne pas en faire la pierre fondationnelle de la Future Grande Europe? Pourquoi ne pas y trouver une leçon significative pour les prochaines batailles politiques continentales de notre histoire immédiatement à venir, lors des confrontations qui ne manqueront pas de se déclarer entre la Future Grande Europe et la conspiration mondialiste de la «Superpuissance Planétaire» des Etats-Unis?

 

Et comment peut-on donc ne pas comprendre encore que ce qui se passe actuellement en Allemagne, dans le Sud-Est de l'Europe et dans l'Europe de l'Est, et plus particulièrement en Russie, concerne aussi, d'une manière à la fois totale et décisive, les destinées politiques immédiates de la France? Quel est cet aveuglement aussi tragiquement malfaisant que suspect  —et même de plus en plus suspect—  qui empêche certains milieux politiques français de droite de comprendre que, désormais, la France ne peut absolument plus être considérée en dehors de l'Europe, que dans l'avenir le plus proche déjà les destinées de la France se trouvent inexorablement, non pas seulement liées, mais identiques dans leur devenir à celles de la Grande Europe? Que toute atteinte portée aux intérêts politiques profonds de l'Allemagne, ou de la Russie, est également une atteinte fondamentale aux destinées politiques actuelles de la France? Que face à la conspiration mondialiste exacerbée par la puissance dans l'ombre de la «Superpuissance Planétaire» des Etats-Unis, l'Europe se doit de pouvoir présenter un front uni, ou accepter de se démettre sans retour?

 

Or il se fait que, à l'heure présente, l'Europe se trouve violemment en butte à une action de déstabilisation décisive, menée à travers une vaste opération de dislocation intérieure de l'Allemagne, et dont les retombées prochaines ne manqueront pas de se répercuter d'une façon catastrophique en France aussi, et partout en Europe, jusqu'en Russie même. Et, peut-être, en Russie surtout.

 

Déconsidérer l'œuvre européenne du Chancelier Helmut Kohl

 

Une fort importante centrale subversive apparemment inidentifiable  —mais qui, pour peu que l'on soit au courant des véritables buts politiques et suprapolitiques s'y trouvant engagés, cesse de pouvoir garder son anonymat—  s'utilise à l'heure actuelle à défaire, sous des prétextes fallacieux, diversionnistes, les destinées politiques présen­tes de la Nouvelle Allemagne, en s'attaquant à la personne de l'an­cien Chancelier Helmut Kohl et partant à l'ensemble de son action de libération anti-communiste européenne  —auto-destitution du com­mu­nisme soviétique et de l'ensemble des régimes communistes à l'œuvre dans l'Europe de l'Est, démantèlement du Mur de Berlin, réunification des deux Allemagnes—  dont elle tente de dévaloriser, d'aliéner, voir, si possible, d'en renverser le sens, les acquis, la situation de fait, à travers une stratégie de destitution largement soutenue par les médias et l'ensemble des relais politiques en place du régime social-démocrate de Gerhard Schröder. Régime qui, à mesure qu'il se trouve forcé à dévoiler ses cartes, apparaît de plus en plus asservi à des intérêts contraires à ceux de l'Allemagne et de la Grande Europe, comme un régime, donc, de haute trahison anti-allemande et anti-européenne.

 

La ligne de front de l'actuelle attaque personnelle contre l'ancien Chancelier Helmut Kohl, qui se veut dévastatrice mais qui vise, en réalité, la déconsidération indirecte, sournoise et portant en profondeur de son œuvre politique européenne de salut et de libération anti-communiste, a trouvé son prétexte de façade dans la dénonciation virulente, paroxystique, du fait que celui-ci avait couvert l'existence d'un dispositif de caisses noires de la CDU: l'ensemble de l'opération pue outrageusement le coup monté, et bénéficie, ainsi que nous l'avons déjà relevé, de l'appui médiatique déchaîné sur commande de la totalité de l'appareil d'agitation-propagande de la sociale-démocratie allemande en place, ainsi que, ce qui plus est, européenne, et française plus particulièrement. Car tout se tient pas en-dessous.

 

Des puissantes complicités médiatico-politiques s'en trouveront-elles donc soudainement mobilisées, aussi, en France, à l'appui de l'opé­ration de déstabilisation personnelle engagée contre l'ancien Chan­celier Helmut Kohl. Ainsi a-t-on pu voir le quotidien parisien gauchiste Libération consacrer des pages entières à la “dénonciation” de l'ancien Chancelier Helmut Kohl, et qui se permet de publier des documents confidentiels de très haut niveau diplomatique, à savoir une correspondance secrète  ­—cotée vertraulich - amtlich geheim­gehalten—  du Chancelier Helmut Kohl au Premier Ministre français Edouard Balladur, et ceci pour non seulement essayer de disqulifier le Chancelier Helmut Kohl, mais, surtout, pour déstabiliser la politique européenne franco-allemande, en dévoilant les dessous confidentiels de la plus grande opération économique européenne franco-alle­man­de de l'après-guerre. A savoir le rachat par Elf des stations-service Minol et du complexe de raffineries de Leuna, privatisées en ex-Allemagne de l'Est. Une affaire d'un niveau de quarante milliards de francs, qui devait puissamment asseoir la présence française dans l'ex-Allemagne de l'Est, récemment revenue à l'unité allemande anté­rieure, unité gagnée de haute lutte.

 

Une guerre politique totale

 

Alors que le fait de veiller à l'institution d'un dispositif de caisses noires de la CDU représentait, dans la période cruciale  —et dans l'extrême incertitude politico-sociale environnante—  où celle-ci était en train d'organiser la mise ne faillite du communisme soviétique, une entreprise politique engagée à l'avant-garde de l'action contre-stratégique fondamentale, d'envergure suprahistorique et grande-continentale que poursuivaient à ce moment-là le Chancelier Helmut Kohl et, derrière celui-ci, l'Allemagne chrétienne-démocrate du régime établi par la CDU. Non point “erreur d'appréciation admi­nistrative”, et bien moins encore “malversation délictueuse”, mais une très impérieuse exigence d'une guerre politique totale, une obligation stratégique incontournable de la grande bataille anti-subversive alors en cours, moyen décisif en première ligne d'un combat décisif. Une résolution totalement responsable, située à la pointe d'un combat tout à fait résolu, inconditionnel: telle est la perspective à l'intérieur de laquelle il s'agit de considérer l'“affaire” des caisses noires de la CDU que l'on impute actuellement d'une si suspecte manière à l'ancien Chancelier Helmut Kohl, la juste perspective.

 

Car, redisons-le: en réalité, l'actuelle opération en cours contre l'ancien Chancelier Helmut Kohl vise à remettre en cause l'ensemble de la politique européenne anti-communiste de l'Allemagne démo­crate-chrétienne  —auto-destitution du communisme soviétique, liquidation de l'ensemble des régimes communistes de l'Europe de l'Est, démantèlement du Mur de Berlin, réunification des deux Alle­magnes—  et ce faisant d'ouvrir grand les chemins d'un retour aux positions marxistes radicales, mais dissimulées, d'une certaine so­cial-démocratie de gauche, ombre portée de l'opposition anti-natio­na­le, “internationaliste”, “cosmopolite”, au sein de l'ancien pou­voir so­viétique. Car, dans l'ombre, la bête gigote encore, et avec le soutien subversif de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, elle est même en train de recouvrer son propre souffle, tout son souffle. Si nous autres nous n'y intervenons pas.

 

C'est qu'il s'agit d'une opération qui trouve ses racines très loin en arrière, d'une opération qui gagne actuellement des dimensions con­tinentales, et qui après avoir dévaste, en France, la ligne gaulliste na­tio­nale, est en train de s'attaquer, à présent, de plein front à l'Alle­magne.

 

Réduire l'élan de l'Allemagne, l'asphyxier

 

On l'a compris: il faut que par tous les moyens la puissance politique propre de la Nouvelle Allemagne soit combattue, mise dans l'im­pos­sibilité d'agir, de se développer, de pousser en avant ses nouveaux buts politiques et suprapolitiques dans le cadre de la puissance géopolitique naissante de la plus Grande Europe. Car ce n'est point en tant qu'elle-même que l'Allemagne se trouve ainsi être bridée, for­cée à réduire son élan, asphyxiée, mais en tant que puissance fonda­mentale de la plus Grande Europe. Ce que l'ennemi intérieur ne le sait que trop bien. Mais nous aussi.

 

Car il n'y a pas seulement les actuelles tentatives de diversion né­gationiste et révisionniste concernant la personne de l'ancien Chancelier Helmut Kohl et les grandes lignes de sa politique de libération européenne anti-communiste. D'autres grandes opérations de diversion négative et révisionniste, anti-allemande et partant fondamentalement anti-européenne, sont actuellement en cours, comme celle visant le démantèlement à très prochaine échéance du dispositif d'affirmation, de présence et d'action politique de l'Alle­magne, en Europe et dans le monde, dispositif fonctionnant à travers les structures opératives propres de la radio-télévision allemande dirigée vers l'extérieur, la Deutsche Welle. Le nouveau directeur de la Deutsche Welle, Dieter Weirich, qui fait fonction de commissaire politique socialiste aux ordres du ministre socialiste des médias et de la culture, Michael Neumann, vient en effet de décider la fermeture des émissions en direction du Japon, de l'Amérique latine, de la Slovénie, de la Slovaquie, de la République Tchèque, de la Hongrie, de la Croatie, de la Serbie et de la Roumanie.

 

Au moment même où l'Allemagne réunifiée regagne sa capitale traditionnelle, et où Berlin se trouve en position de devenir la capitale effective de l'Europe centrale si ce n'est le centre même de l'Europe, au moment donc où l'Allemagne aurait besoin d'être à nouveau présente partout en Europe et dans le monde, la même centrale subversive inidentifiable qui propose et entretient l'équivoque obscène, intolérable, sur l'ancien Chancelier Helmut Kohl, s'attaque aussi à la Deutsche Welle, dans un but de sabotage, d'empêchement et d'une auto-réduction très significativement négationiste de l'expression de la Nouvelle Allemagne à l'extérieur. L'ennemi sans visage n'admet pas que la Nouvelle Allemagne puisse rayonner ré­volu­tionnairement, faire entendre à nouveau la voix de son destin, la voix de sa prédestination. La voix de ce qu'elle a à dire de décisif au sein de la plus Grande Europe.

 

C'est que la centrale subversive inidentifiable  —ou soi-disant telle—  actuellement en action au cœur même du pouvoir politique social-démocrate allemand s'est donné pour objectif prioritaire de saboter, d'empêcher par tous les moyens que l'Allemagne ne puisse en acun cas porter à l'accomplissement ses nouvelles destinées politiques et suprapolitiques grand-européennes suivant les lignes de force qu'a­vaient été établies et mises en action par ses convergences gaul­listes au sein du Pôle Carolingien franco-allemand, entité fon­da­men­tale, polaire, suprahistorique de la fédération impériale grand-conti­nen­tale européenne à venir. Car c'est bien là que le bat blesse, et tout est là. Indiscutablement. Et c'est aussi ce qui doit dicter notre con­duite, l'ensemble de nos initiatives contre-stratégiques, les buts de la totalité de notre propre ligne contre-offensive immédiate ou plus lointaine.

 

Un même processus d'émasculation sournoise

 

Dans un certain sens, il est aussi extrêmement révélateur que, géo­politiquement, la Deutsche Welle, a décidé d'interrompre ses activités en direction, précisément, du Japon, de la France, de l'Europe de l'Est danubienne et de l'Amérique latine, autrement dit dans les quatre directions fondamentales de l'offensive politico-stratégique impériale de la Nouvelle Allemagne agissant, en étroite relation avec la France, à la pointe la plus avancée de l'Europe grand-continentale. Or l'action de freinage en profondeur, de sabotage et d'empêchement que la centrale subversive inidentifiable actuellement présente et a­gissante au cœur du pouvoir social-démocrate en place en Alle­magne s'étend aussi à d'autres secteurs fondamentaux des struc­tu­res politiques intérieures de celles-ci, et notamment à l'ensemble des ser­vices spéciaux et de renseignement politico-militaire, dont un pro­fond travail de démantèlement est actuellement en cours. Sans parler du train accéléré des réformes politico-sociales, de niveau consti­tu­tion­nel, qui visent à complètement renverser les structures de base de la société, de la culture, de la civilisation traditionnelle allemandes, train de réformes visant en premier lieu la nouvelle politique de l'im­mi­gration qui prépare des lendemains de désastre pour la nation alle­man­de et partant pour l'Europe concernée dans son ensemble (situa­tion, d'ailleurs, tout à fait identique à ce qui se passe actuellement en France, en Grande-Bretagne, en Italie, etc.).

 

Or il se fait en même temps que, d'une manière que l'on doit tenir pour fort significative, le même processus d'émasculation sournoise, dissimulée, des services spéciaux de renseignement politico-militaire est en train de découvrir actuellement ses cartes en France aussi, où un mouvement en faveur d'un “contrôle démocratique” de ceux-ci se met séditieusement en place, au moment même où des parle­men­taires socialistes en mission prétendent déjà que ces services se­raient devenus “obsolètes”. La procédure du démantèlement de fait se trouve donc en voie d'installation, et ce qui sera ainsi défait sera très difficile à refaire, voire impossible et, de toutes les façons, trop tard.

 

Défaire l'armature des structures intérieures de la France

 

Cependant, dans un article capital qu'il vient de publier, sous le titre de «Le Parlement et les services secrets», dans Le Monde en date du 29 décembre 1999, l'ancien ministre de la coopération Michel Roussin, qui avait été, aussi, chef de cabinet du Général Alexandre de Marenches à la direction centrale du SDECE, prend formellement le contre-pied de ces initiatives négatives, révisionnistes, à l'égard des services spéciaux de renseignement politico-militaire de la France, en concluant: «La divulgation des actions conduites et de l'identité des acteurs serait le moyen idéal pour neutraliser défi­niti­ve­ment les services secrets». Or c'est bien neutraliser définitivement les services secrets que visent les actuelles manigances de ceux qui s'utilisent à défaire l'armature des structures intérieures de l'intelligence politico-militaires de la France, et cela dans un but de sub­version au service du vaste dessein que l'on sait d'as­sujet­tissement, d'aliénation et de destitution finale de la Grande Europe en voie d'émergence révolutionnaire. Car c'est en bloquant l'Allemagne, en neutralisant la France, que la conspiration mondia­liste compte abattre, empêcher d'accéder à une existence politico-histo­rique pro­pre la Grande Europe qui s'oppose à ses projets de domination pla­nétaire finale.

 

Dans cet état de choses catastrophique, la stratégie de barrage qu'eus­sent pu contre-opposer, en Allemagne, ne fût-ce que pro­visoirement et pour le principe, les forces encore debout de la démocratie chrétienne, se trouve neutralisée par le fait que celles-ci ont été complètement retournées, souterrainement gagnées à une politique d'alignement, voire de surenchère “démocratique” face aux positions fondamentalement subversives de la social-démocratie en place. Ainsi que cela s'est laissé assez inconcevablement surprendre à travers la trahison plénière de l'actuel président de la CDU, Wolfgang Schäuble, et de la secrétaire générale de celle-ci, Angela Merkel, qui, loin de se retrancher derrière les positions de l'ancien chancelier Helmut Kohl, se sont aussitôt rangés du côté de la conspiration abjecte et criminelle montée, par l'ennemi intérieur, contre celui-ci. Conspiration abjecte moralement, et criminelle du point de vue  —qui seul compte pour nous autres—  des intérêts de l'Allemagne et de l'ensemble de l'Europe face à l'encerclement de plus en plus serré auquel nous nous trouvons soumis de la part de la stratégie mondialiste actuellement à son point paroxystique, auquel ne saurait plus succéder que la guerre politique ouverte, à son niveau planétaire final, et la défection de l'un des deux camps en présence.

 

D'ailleurs, partout en Europe, le même phénomène apparaît à la lu­mière du jour: la social-démocratie au pouvoir au niveau européen a réussi à complètement retourner, à forcer à s'aligner sur ses propres positions tous les partis de la droite démocratique. Et cette situation se vérifiant d'une manière particulièrement dramatique en France aussi, où le parti gaulliste  —ou soi-disant tel, le RPR—  n'est plus qu'une sorte de formation d'appoint du régime socialiste en place. L'étau semble s'être définitivement refermé sur nous.

 

L'Europe en est venue à se faire la guerre à elle-même

 

Que la social-démocratie partout au pouvoir en Europe se fût très formellement alignée sur les positions fondamentalement anti-européennes de la conspiration mondialiste en pleine montée, et que cet alignement ait pu aller jusqu'à la situation de limite, suprêmement paradoxale, où l'Europe en fût venue  —ainsi qu'on l'a déjà dit—  à se faire la guerre à elle-même, dans le Sud-Est du continent, lors de l'intervention politico-militaire de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, par l'intermédiaire de l'OTAN, contre la Serbie, cela pourrait éventuellement aller de soi, parce que c'est précisément dans les termes mêmes de ce dessein que les services spéciaux politiques des Etats-Unis se sont utilisés à faire que la social-démocratie en vienne à s'emparer du pouvoir partout en Europe. Mais ce qui, par contre, apparaît comme tout à fait inconcevable, c'est que les formations politiques de la droite nationale européenne aient pu suivre, elles aussi, et sans aucune exception, les exigences de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis dans ses actions politico-militaires contre l'Europe. A l'heure présente, un assez hallucinant renversement intérieur de la situation fait que ce sont les puissances européennes en état de guerre politique totale avec la conspiration mondialiste de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis qui s'empressent  —qu'elles fussent de gauche ou de droite—  à se ranger du côté de l'attaquant, à assumer inconditionnellement les positions anti-européennes de celui-ci, parfois sous le prétexte aber­rant de l'“ingérence humanitaire”, parfois sous celui du “rétablis­sement de la démocratie”, ce qui est un comble quand on sait que ce “rétablissement” va contre la volonté clairement exprimée par les na­tions impliquées de force dans ces manigances éhontées de la terreur démocratique en action.

 

C'est tout l'ensemble de l'appareil politique démocratique européen qui, consciemment ou inconsciemment, participe actuellement à une entreprise de haute trahison politique continentale, en livrant à la conspiration mondialiste anti-européenne la totalité de ses propres positions politico-stratégiques les plus décisives.

 

Aussi la légitimité du pouvoir politique européen n'appartient-elle plus, désormais, qu'aux seules forces national-révolutionnaires grand-eu­ropéennes en état d'opposition inconditionnelle, totale, face aux régimes de la trahison social-démocrate actuellement au pouvoir à l'intérieur de l'espace politique européen (à l'exception, toutefois, de la Russie et de la Serbie).

 

La conspiration mondialiste en est actuellement à son paroxysme

 

Une ligne de rupture intime abyssale parcourt donc, de bout en bout, le Grand Continent eurasiatique, du Portugal au Japon: si la totalité du pouvoir politique européen actuellement en place est en réalité tout à fait le contraire de ce qu'il aurait dû être, irrémédiablement assujetti aux positions opérationnelles de la conspiration mondialiste de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis et de ce qui se tient occultement derrière celle-ci, face au renversement suprêmement subversif d'une situation politique d'aliénation intégrale, se tiennent, e l'autre côté de la ligne de rupture décisive, les forces nationales révolutionnaires grand-européennes mobilisées par leur double mis­sion de résistance et de contre-offensive finale. Lesquelles, dans une situation de profonde clandestinité du moment, sont déjà en train de se battre pour gagner les positions de départ de la contre-offensive qui, à terme, devra déloger  —sans doute dans les termes d'une sor­te de guerre civile grand-continentale—  les forces en place de l'alié­nation anti-européenne d'une Europe aveuglément, passagèrement prisonnière de la conspiration mondialiste actuelle­ment à son paro­xysme. Cette ligne de rupture abyssale qui parcourt à présent le Grand Continent, séparant le pouvoir en place de la haute trahison anti-européenne du pouvoir émergeant des puissances du renouveau révolutionnaire grand-européen, c'est aussi la ligne de la grande libé­ration continentale à venir, la ligne de la reprise impériale finale de la plus Grande Europe à venir. La ligne de la prédestination secrète de celle-ci et de la nouvelle histoire du monde dont elle est porteuse révolutionnairement.

 

Ainsi qu'un coup de foudre éclairant la nuit noire fait apparaître ce qui se tient caché dans les ténèbres, l'intervention politico-militaire de la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis dans le Sud-Est du con­tinent européen, en Serbie, a brusquement dévoilé le secret en action de la conspiration mondialiste anti-européenne, ses buts de guerre cachés et son “grand dessein” de l'asservissement final de l'Europe.

 

Que l'on veuille ou que l'on ne veuille pas le reconnaître, la Grande Europe se trouve aujourd'hui en état de guerre politique totale avec la “Superpuissance Planétaire” des Etats-Unis, dont les instances opé­ratives de terrain essayent par tous les moyens d'affaiblir, de neutraliser, de destituer les puissances européennes fondationnelles, constitutives, de la Grande Europe continentale, impériale, eurasia­tique à venir: c'est dans cette dialectique subversivement opérative que s'inscrit donc l'actuelle tentative de liquidation politique de l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl et de son grand œuvre de libération européenne anti-communiste, de remettre en cause ce qui avait déjà été fait. Seulement, ainsi que le déclarait Arnold Vaatz, membre du présidium de la CDU, comment pourrait-on igno­rer, effacer, combien l'ancien Chancelier Helmut Kohl a marqué de façon décisive l'ordre de l'Europe de l'après-guerre?

 

Nous sommes la minorité agissante alternative

 

Bas les masques, donc. Nous savons qui est qui. Aujourd'hui, l'ennemi de tout ce que nous sommes, nous ne savons que trop bien qui il est. Et nous-mêmes, qui sommes-nous? Le concept de puissance nationale révolutionnaire grand-continentale, par lequel nous nous définissons, ne se doit-il pas d'être élucidé? Dans l'état actuel des choses, les puissances nationales révolutionnaires représentent avant tout un certain état de conscience quant à leur propre identité suprahistorique, et c'est précisément cette prise de conscience suprahistorique agissante qui constitue l'acte révolutionnaire fondationnel, l'acte de rupture, de détachement et d'élévation abrupte par lequel celles-ci se posent, en le niant, face à l'état de désastre apparemment irrémédiable d'une histoire mondiale arrivée à sa fin, achevée.

 

Ainsi, c'est dans les souterrains ontologiques d'une clandestinité po­liti­co-historique dangereuse et héroïque, éveillée, secrètement sur­activée par le feu dévorant de cette prise de conscience libératrice, que les groupes d'action spéciale constituant l'actuelle puissance na­tionale révolutionnaire grand-continentale élevent leur barrage d'arrêt, établissent la ligne de front de la résistance impériale européenne anti-mondialiste et préparent la future grande contre-offensive de l'éveil de l'être européen contre les ténèbres rampantes du non-être mondialiste.

 

La conscience nationale révolutionnaire grande européenne, c'est la dernière chance de liberté d'un monde et d'une histoire en train d'être happées par le tourbillon de la puissance des ténèbres, de l'indiffé­ren­ciation et de la régression au chaos antérieur.

 

Nous sommes une communauté de rappel abyssal de notre propre immémoire retrouvée au feu du combat: c'est à l'avant-garde de la plus grande histoire en marche que s'exerce le pouvoir de décision propre des minorités agissantes.

 

En tant que minorité agissante, nous représentons la marge de rup­ture ontologique totale de l'histoire en marche, la garantie d'un nou­veau recommencement révolutionnaire de l'être actuellement en état de déréliction.

 

Jean PARVULESCO.

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1522: Soliman s'empare de Rhodes

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20 décembre 1522 : Soliman le Magnifique s’empare de Rhodes

Soliman le Magnifique s’empare de la place forte de l’Ile de Rhodes en Méditerranée orientale. Elle restera aux mains des Turcs pendant 390 ans. Rhodes avait déjà subi deux occupations musulmanes, par les Sarrasins, de 653 à 658 et de 717 à 718, à l’époque ou Byzance encaissait les premières attaques musulmanes. Les Croisés avaient fait de Rhodes une étape indispensable à leurs expéditions et perçu l’importance de l’île pour le trafic en Méditerranée et pour la logistique maritime. En 1309, les Chevaliers Hospitaliers en font une forteresse imprenable, abritant une flotte impressionnante, tenant en respect Turcs, Arabes et Mamelouks en Méditerranée orientale.

Après la chute de Constantinople, l’île permettra de tenir tête aux Ottomans pendant sept décennies. Mais la pression est trop forte, sur terre comme sur mer, et François I trahit l’Europe. En 1522, la garnison est contrainte de capituler honorablement. Pendant la période turque, l’île, jadis fleuron militaire et culturel, périclitera considérablement : elle sera ravagée par des pestes terribles, sa population grecque émigrera ; elle subira un régime de rigueur et une répression effroyable lors de la guerre d’indépendance de la Grèce entre 1821 et 1829. Rhodes restera donc turque jusqu’en 1912, année où la flotte et l’armée italiennes, bien coordonnées, s’empareront de l’île.

Le régime italien (1912-1943) redonnera du lustre à l’île abandonnée et martyre : les Italiens y construiront des routes, des écoles et organiseront d’importantes fouilles archéologiques (alors que le passé non islamique avait été considéré par les Turcs comme dépourvu d’intérêt). Rome en fait également une base navale et aérienne considérable, permettant aux excellents avions militaires italiens d’avoir un rayon d’action couvrant les côtes de l’Egypte, du Liban et de la Palestine. L’Encyclopedia Britannica reconnaît aujourd’hui l’excellence de la gestion italienne de Rhodes. En 1947, l’île est rattachée à la Grèce.

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mercredi, 19 décembre 2007

Italo Svevo

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19 décembre 1861 : Naissance de l’écrivain italien Italo Svevo

De son vrai nom Ettore Schmitz, il naît à Trieste, ville à l’héritage composite, exactement comme sa propre hérédité familiale était composite : on y était juif, allemand et italien. Le pseudonyme d’Ettore Schmitz, Italo Svevo, signifie tout à la fois «l’Italien » (Italo) et le « Souabe » en langue italienne (Svevo), soit l’adjectif désignant la partie de la population méridionale d’Allemagne, mis à part les Bavarois et les Tyroliens, qui est la plus en prise avec les réalités italiennes. Trieste est effectivement le point de convergence de trois cultures, l’allemande, l’italienne et la croate/slovène, sur le littoral adriatique de l’Empire austro-hongrois, seul dépositaire de la légitimité européenne, le reste du continent ayant sombré dans toutes sortes d’élucubrations politiques.

Né dans une famille de négociants en produits verriers, le jeune Svevo rejette cette existence axée sur le commerce. Il décide d’écrire, de devenir écrivain. Mais ses premières œuvres ne connaissent aucun succès. Il retourne, un peu meurtri, à la vie de commerçant et c’est au cours d’un voyage d’affaires à Londres en 1907 qu’il décide d’apprendre l’anglais sous la houlette d’un précepteur qui deviendra célébrissime dans le monde des lettres : l’Irlandais James Joyce. Celui-ci l’encourage à revenir à son intention première et à écrire. Svevo ne le fera qu’au lendemain de la première guerre mondiale. Ce sera enfin le succès, grâce à Joyce qui mobilisera ses connaissances en France pour promouvoir les livres de Svevo, notamment Benjamin Crémieux et Valéry Larbaud.

Les Italiens sont vexés de ce succès venu de l’étranger et multiplient les écrits, pamphlets et critiques où le style de Svevo est condamné comme médiocre. C’est que Svevo rompt avec l’idéalisme et la fougue des futuristes, de Giovanni Papini et de Gabriele d’Annunzio. Sa position d’ « outsider » fait de lui un homme assis entre plusieurs chaises ; ce négociant qui aime la littérature, ce sujet austro-hongrois amoureux de l’Italie, ce pacifiste en pleine période d’effervescence guerrière, ce juif toujours quelque part détaché des grands « nous » nationaux, préfère l’auto-analyse et l’introspection à l’exaltation romantique ou guerrière. On l’a comparé à Proust. Les analogies sont évidentes mais les deux auteurs ont leur profil et leur personnalité propres. Pour Svevo, l’homme moderne est seul, incapable de vraiment vouloir et agir, donc il s’observe, se pose des questions, interminablement, et se psychanalyse ; il a des rêves érotiques fabuleux mais ne réalise rien de bien exaltant, chavire par conséquent dans la frustration. Svevo décrit donc bien cet « homme sans qualités » dont l’avènement avait été annoncé par Musil, autre auteur austro-hongrois. La réalité que j’affronte est de ce fait pur désenchantement. Le bonheur n’est pas à l’horizon. Seule la déréliction nous guette. Le monde à venir est sans idéaux, sans but. Plus aucune grande idée n’impulsera force et puissance.

A l’avance, Svevo a décrit notre monde, celui que le sociologue et philosophe français contemporain Gilles Lipovetsky a appelé successivement l’ère du vide, le règne de l’éphémère et la société déceptive. Italo Svevo meurt dans un accident d’automobile, le 13 septembre 1928 à Motta di Livenza. Claudio Magris, autre auteur italien du littoral adriatique, reviendra, à la fin du 20ième siècle et au début de notre 21ième, aux thématiques austro-hongroises, notamment par son magnifique livre, intitulé « Danube » (Robert STEUCKERS).

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El progresismo y su falta de proyecto

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El progresismo y su falta de proyecto

Alberto Buela (*)

Al menos en Nuestra América la oleada de gobiernos neoliberales de los años 90 fue seguida por una serie de gobiernos progresistas de corte socialdemócratas  quienes son los que hoy nos gobiernan.  Y la crítica teórica más escuchada hacia estos gobiernos es que “carecen de proyecto político”. Así, Kirchner gobernó durante cuatro años Argentina sin esbozar o siquiera enunciar cuales eran las tres o cuatro ideas fuerza de su proyecto político. Pasa lo mismo con Vázquez, Bachelet, Lula y tantos otros.[1] Todos gobiernan sobre las circunstancias. Son gobiernos que no resuelven los conflictos sino que más bien los administran.

Y esa crítica a la falta o carencia de proyecto político es lo que pretendemos explicar en esta breve meditación.

Razones filosóficas

El hombre y la mujer progresista, en general, se sitúa siempre en el éxtasis temporal del futuro, ni el presente, ni mucho menos el pasado tiene para él significación alguna, y si la tuviera siempre está en función del futuro. No le interesa el ethos de la Nación histórica, incluso va contra este carácter histórico-cultural. Y esto es así, porque el progresista es su propio proyecto. El se instala siempre en el futuro pues ha adoptado la vanguardia como método. Nadie ni nada puede haber delante de él, de lo contrario dejaría de ser progresista. Así se explica que el progresista no se pueda dar un proyecto de país ni de nación porque éste se ubicaría delante de él, lo cual implica y le crea una contradicción.

Y así como nadie puede dar lo que no tiene, el progresista no puede darse ni darnos un proyecto político porque él mismo es su proyecto político.

Razones políticas

En las época del Estado de Bienestar, allá por la segunda mitad del siglo XX, los proyecto políticos expresados en los planes trienales o quinquenales eran moneda corriente de la política de antaño. Por el contrario, los proyectos han desaparecido de la política hodierna.

Es que en aquella época todavía existía la posibilidad de una política soberana, autónoma respecto de los poderes indirectos, cosa que hoy se presenta  como imposible de ahí que se explique que nuestros gobiernos progresistas se transforman en convalidadores de decisiones ajenas. Y por este hecho político, trágico para nuestros pueblos de América, es que nuestros progresistas no se dan políticamente un proyecto de nación, pues tendrían que enfrentar intereses contrapuestos como son los del imperialismo y la multinacionales de la industria, el comercio y la banca. Y eso es imposible porque ellos parten del no conflicto, de la negación de la conflictividad del ser humano y sobre todo de la política como actividad agónica (de lucha). Así, al dejar de lado el carácter agónico de la política los gobiernos progresistas desprecian la política exterior (la única y verdadera política). Su gran mecanismo, entonces,  es el del consenso entendido como “mito político al servicio de las oligarquías que se presentan como representantes de la sociedad” [2]. Y cuando se habla de las oligarquías lo son tanto las partidarias (las que integran los partidos políticos), las empresariales, las sindicales, las financieras, de las colectividades, las culturales, etc.

Hace ya muchos años que lo venimos afirmando una y otra vez: “sólo el disenso puede en nuestras sociedades dependientes crear teoría crítica, pues al proponer el disenso como método proponemos buscar “otro sentido”, un sentido diferente portan las cosas y las acciones de los hombres sobre ellas”[3] 

Para los partidarios del consenso, los progresistas en general,  la opinión pública es la opinión publicada mientas que para los sostenedores del disenso, éste debe funcionar como ruptura con la opinión publicada, para ir a la recuperación de la genuina opinión pública.

Quede pues como conclusión de este breve artículo, que la carencia de proyecto político en los gobiernos progresistas se debe a una incapacidad de la propia índole del progresismo mismo. En una palabra, su falta de proyecto político es su proyecto, siempre dependiente, nunca liberador.

(*) CeeS- Fed. del Papel - alberto.buela@gmail.com 

Casilla 3198 - (1000) Buenos Aires


[1] Se aplica también a gobiernos europeos del tipo de Zapatero en España, Merkel en Alemania o Prodi en Italia.

[2] Negro Pavón, Dalmacio: Desmitificación del consenso político, en Razón Española N° 145, Madrid, sep-oct 2007, p.152

[3] Buela, Alberto: Teoría del disenso, Ed. Cultura et Labor, Buenos Aires, 2004, p. 10

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mardi, 18 décembre 2007

1932: Mussolini inaugure Littoria

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18 décembre 1932 : Mussolini inaugure Littoria

Mussolini inaugure une ville entièrement nouvelle, baptisée Littoria, dans le Latium à l’emplacement des fameux « marais pontins », enfin asséchés après avoir répandu pendant des siècles le paludisme dans la région située entre Rome et la Méditerranée. Asséchée par les travaux dirigés par le grand ingénieur italien Arrigo Serpieri, la région des anciens marais pontins, dont la surface est de 60.000 hectares, sera divisée en 3000 exploitations pour des familles pauvres, généralement issues du Mezzogiorno. L’assèchement des marais pontins fait partie d’un vaste projet italien et fasciste à l’époque, dénommé « Bonification Intégrale ». Il visait à récupérer dans la péninsule italique quelque 5.700.000 hectares de terres arables pour en faire bénéficier au total 78.000 familles qui, de ce fait, n’auraient plus été contraintes d’émigrer vers l’Argentine ou les Etats-Unis. L’Italie gardait ainsi ses forces vives.

Retenons aussi que les marais pontins avaient été le tombeau de 6000 Lorrains expulsés de leur patrie au 18ième siècle après l’annexion de ce duché impérial à la France, qui avait installé le fantoche Stanislas à Nancy, où il a construit une place, certes fort belle, qui porte encore son nom. Mais cette place, tant vantée, tant mise en exergue, est le cadeau pervers et artificieux, destiné à masquer l’horreur quotidienne qui s’est abattue sur les Lorrains. Revers de la médaille : les paysans lorrains sont écrasés d’impôts, contraints de vendre leurs exploitations à des paysans venus de Champagne et d’Ile-de-France qui sont, eux, exemptés de toutes taxes. C’est une forme d’épuration ethnique avant la lettre. Le Pape de l’époque avait accueilli les réfugiés lorrains dans les marais pontins, où la malaria les avait décimés. D’autres Lorrains partiront vers le Banat serbe et roumain, où ils garniront la frontière contre les Ottomans. On parlera le roman de Lorraine dans ces régions balkaniques jusqu’en 1945, où, assimilés aux Allemands, les Lorrains seront massacrés et les survivants chassés. Robert Schumann les autorisera à revenir en Lorraine.

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Panturquisme et pantouranisme

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Sur le panturquisme et le pantouranisme

Entretien avec le Prof. Dr. Dr. Heinrich Paul Koch (Université de Vienne, Autriche)

Le Prof. Heinrich Paul Koch, détenteur de deux doctorats, s’est surtout rendu célèbre en Autriche et dans l’espace linguistique germanique grâce à sa thèse sur « les légendes du déluge dans le monde ouralo-altaïque » (1997). Il est un spécialiste des études historiques, préhistoriques et proto-historiques, de philologie finno-ougrienne et d’ethnologie. Jusqu’en 1996, le Prof. Koch, né en 1931 à Pressburg (Bratislava), avait enseigné la chimie pharmaceutique à l’Université de Vienne et la biopharmacie à l’Université de Cincinnati en Ohio aux Etats-Unis. Outre des centaines d’articles et d’essais, le Prof. Koch est l’auteur de huit livres.

Le panturquisme, que l’on appelle parfois aussi le pantouranisme, vise l’unité de tous les peuples turcs, leur rassemblement au sein d’un seul Etat. Dès 1839, se constitue en Turquie une « Société Touranienne » qui se fixe comme objectif de fonder un « Empire du Touran ». En 1915, les Jeunes Turcs, qui dirigent le gouvernement de l’Empire ottoman, déclarent que leur objectif de guerre est l’unité de tous les peuples turcs. Aujourd’hui encore, la Turquie revendique pour elle-même le rôle de diriger l’ensemble des peuples turcs, qui comptent quelque 250 millions d’âmes, sur des territoires qui s’étendent jusqu’aux confins de la Chine et jusqu’aux coins les plus reculés de la Sibérie. Le Prof. Dr. Dr. Heinrich P. Koch s’est intéressé très vivement à l’histoire de l’idéologie touranienne et, plus particulièrement, aux adeptes hongrois de cette idéologie. Car on oublie qu’en Hongrie aussi, en 1918, s’est constituée une « Société Touranienne », qui se fixait pour objectif de réunir tous les « Touraniens ». L’entretien que nous donne le Prof. Koch vise à nous éclairer sur les tenants et aboutissants de cette idéologie.

L’idée touranienne

Q. : Prof. Koch, quels sont les fondements du touranisme ?

HPK : Par touranisme l’on entend, la plupart du temps, le mouvement panturquiste dont le but est de réunir tous les peuples turcs. Le touranisme, au sens le plus large, va beaucoup plus loin : à la base de cette idéologie, nous trouvons la théorie de l’ascendance commune des peuples finno-ougriens et turcs, qui serait un peuple matriciel unique d’Asie centrale, issu d’une région située entre l’Oural et l’Altaï. La désignation collective « touranide » servirait de référence à tous les peuples non-indo-européens et non-sémitiques de l’Ancien Monde. Sous la désignation de « touranides », on rassemble, par un élargissement audacieux, outre les Turcs de l’ancien empire ottoman et outre les peuples turcs d’Asie centrale (soit les Azerbaïdjanais, les Oghuzes, les Tchouvaches, les Turco-Tatars, les Toungouzes, les Ouïghours, les Ouzbeks, etc.), les Japonais, les Chinois, les Coréens et les Tibétains. Les langues de tous ces peuples sont désignées, encore aujourd’hui, sous le nom de « langues touraniennes », alors qu’en fait elles n’ont que très peu de traits communs ; ainsi, le hongrois et le turc, n’ont que peu de racines communes et n’on comme point commun que le fait d’être des langues agglutinantes. La linguistique moderne a réfuté depuis longtemps l’appartenance à une famille commune des langues ouralo-altaïques.

Le « pays des Turcs »

Q. : Malgré cela, le touranisme a fait un nombre croissant d’adeptes en Hongrie pendant la première guerre mondiale…

HPK : Effectivement. Ce mouvement visait à détacher la Hongrie de l’Europe et de la ramener dans l’orbite asiatique. Après l’ère prospère des Germains et des Slaves, viendrait, disaient les touranistes, l’heure des Touraniens – dont le territoire s’étendrait de la Hongrie au Japon, ou, selon leurs propres mots, « de Theben jusqu’à Tokyo ». Par Theben, ils entendaient la localité à l’embouchure de la rivière March.

Le touranisme doit son nom à une plaine, une dépression, nommée « Touran », comme contrepartie du haut plateau iranien, qu’elle jouxte au Nord-Est. En réalité, « Touran » est le terme persan pour désigner le Turkestan, ce qui signifie le « Pays des Turcs ». L’énorme région du « Touran » est aux quatre cinquièmes constitué de déserts, mais est très riche en pétrole et en gaz naturel. Aujourd’hui, ce pays de « Touran » est divisé entre trois Etats : le Turkménistan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.

Q. : Quelle a été l’importance du touranisme en Hongrie ?

HPK : Le premier président de la « Société Touranienne » en Hongrie a été le Comte Pàl Teleki, qui disait de lui-même : « Je suis un Asiate et fier de l’être ». Le Comte Teleki a été deux fois ministre des affaires étrangères et, en 1920-21 puis entre 1939 jusqu’à son suicide en 1941, premier ministre de Hongrie. La production la plus connue de ce courant d’idées ont été les « Chants touraniens » d’Arpàd Zempléni. Il appelait les Allemands de Hongrie des « diables aryens » et avait travaillé dès 1910 à leur expulsion, qui aura lieu en 1945.

Dans les années 40, l’idée du touranisme était très répandue dans l’intelligentsia hongroise. Eugen Cholnoky, Président de la « Société touranienne » à partir de 1941, avait déjà été, pendant l’entre-deux-guerres, « Grand Vizir » de l’ « Alliance touranienne ». Cette dernière était un mouvement de rénovation particulièrement agressif à l’égard des Allemands, des Tziganes et des Juifs.

Honneur à Attila, roi des Huns

Q. : Comment l’idée touranienne a-t-elle pu se diffuser à une telle ampleur ?

HPK : Déjà au 13ième siècle, le chroniqueur médiéval hongrois Simon Kézai faisait des Huns asiatiques du 5ième siècle les ancêtres directs des Magyars. Aujourd’hui encore, Attila, le roi des Huns (mort en 453) est honoré en Hongrie.

A l’époque baroque, le Cardinal Péter Pàzmàny (mort en 1637) voyait dans la fraternité païenne entre Hongrois et Turcs la raison réelle de l’absence de résistance de ses contemporains face à l’ennemi extérieur ottoman.

L’historien chauvin Istvàn Horvàt a accentué à l’extrême cette notion de fraternité asiatique en tenant les Magyars pour apparentés aux Scythes, aux Assyriens, aux Pélasges, aux Parthes et aux Arabes de l’antiquité. Il répète et confirme l’ascendance hunnique des Hongrois, mais ne voulait rien entendre de la parenté réelle qui liait ces derniers aux Finnois. Le Comte Istvàn Széchenyi voulait, pour sa part, établir une parenté entre les anciens Magyars et les Sumériens, c’est-à-dire le premier peuple de culture qui a émergé en Mésopotamie.

Q. : La couronne royale hongroise recèle des composantes d’origine proche-orientale…

HPK : La couronne dite de « Saint Etienne » se compose de deux parties, celle que le Pape Sylvestre II a envoyé au roi Etienne, le futur Saint Etienne, et que l’on appelle aussi la « corona latina », et, ensuite, celle que le roi Géza I a reçue de l’Empereur byzantin Michel Ducas, soit la « corona graeca ». La réunion de ces deux parties est perçue par les Touraniens comme le symbole de la division Est-Ouest, qui divise aussi l’âme magyare. C’est cette division dont les Touraniens veulent se débarrasser. Ils voulaient se détacher de l’Occident et retourner à la grandeur touranienne afin de servir de fondement et de réveil à la conscience nationale hongroise. La nation magyare serait, dans cette optique, l’incarnation glorieuse de la « race des seigneurs » touranienne.

Q. : Qu’en disaient, mis à part les peuples réellement turcs, les autres « candidats » invités à communier dans l’idéal pantouranien ?

HPK : Les Finnois et les Estoniens refusaient clairement de se considérer comme des Asiatiques. Les Japonais, les Chinois ou les Coréens riaient d’être ainsi étiquetés « touraniens ».

Les pertes hongroises sous la domination turque

Q. : Avait-on dès lors oublié, en Hongrie, que les fonctionnaires et la soldatesque turcs avaient systématiquement pillé le pays au cours des deux cents années qu’y avaient duré les guerres contre les Ottomans ?

HPK : Oui. Et l’on avait oublié aussi que les Allemands, alliés à la Maison des Habsbourgs, avaient libéré la Hongrie du joug turc. On essaya même, dans la foulée, de leur mettre sur le dos l’annihilation de larges strates de la population hongroise pendant la période de domination turque. En 1941, on parlait par exemple des 200 années d’ « oppression autrichienne », période égale à celle de la domination ottomane. Pourtant les faits sont têtus : la population hongroise s’est réduite de 3,2 millions d’habitants à 1,1 million pendant l’occupation turque, tandis que sous l’ère des Habsbourgs, elle a crû de 1,1 million à 9,2 millions.

Les Allemands, les Slaves et les Juifs ne devaient avoir plus aucune place dans une Hongrie redevenue pleinement « touranienne ». C’est ainsi que Teleki, tandis qu’il exerçait les fonctions de premier ministre, fit passer en 1920 les premières lois antisémites de l’Europe contemporaine.

Après la défaite allemande à Stalingrad, la propagande touraniste reprit vigueur. Après l’effondrement du Reich, les « chasseurs touraniens » (« Turàni Vadàszok ») exigèrent l’  « évacuation définitive de tous les Souabes ». L’exigence d’une expulsion ou d’une élimination physique de tous les non Magyars dans l’ancien espace géographique hongrois avait déjà été exigée dès 1939. Les communistes magyars sous la direction de Matyàs Ràkosi refusèrent toutefois le racisme des surexcités touranistes. Le touranisme en Hongrie a donc été résolument germanophobe, mais aussi antisémite. On doit constater avec tristesse que ces idées aberrantes on joué un rôle essentiel dans l’expulsion des Allemands de souche, installés en Hongrie, après la seconde guerre mondiale.

(entretien paru dans DNZ, n°43, octobre 2005; trad. franç. : Robert Steuckers).

L'oléoduc de l'Amitié

L'oléoduc de l'Amitié

18 décembre 1959 : Signature à Moscou d’un accord entre l’URSS, la Pologne et la RDA pour inaugurer « l’oléoduc de l’amitié », destiné à acheminer du pétrole soviétique vers les territoires baltiques et centre-européens des deux petites puissances du COMECON, contrôlées par Moscou. L’actuel projet d’un système de gazoducs et d’oléoducs, baptisé « North Stream », n’est que la réactualisation de ce projet de 1959, dans un contexte qui n’est plus celui de la guerre froide ni celui d’une position forte de Moscou. Les Etats-Unis, en tablant aujourd’hui sur les gouvernements corrompus des petits pays de la « Nouvelle Europe », déploient des efforts considérables pour torpiller la réalisation définitive de cet oléoduc nord-européen, dont la construction avait été décidée après les accords signés entre l’ancien Chancelier allemand Gerhard Schröder et Vladimir Poutine, aux temps bénis, mais si brefs, de l’Axe Paris/Berlin/Moscou. La leçon à tirer de ce petit rappel : les Etats-Unis, quel que soit le contexte idéologique en acte, cherchent à nuire aux échanges inter-européens, échanges continentaux, pour leur substituer des échanges venus de la mer, qu’ils contrôlent avec leurs alliés britanniques. Rapelons tout de même que les officines de désinformation anglo-saxonnes avaient démonisé Nicolas II avant la conclusion de l’Entente, comme elles diaboliseront plus tard Staline, Brejnev et Poutine.

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lundi, 17 décembre 2007

1928: le "Mémorandum Clark"

17 décembre 1928 : Le “Mémorandum Clark”

Frank B. Kellogg acceptant le Prix Nobel de la Paix. Oslo, 1930. (Source: Minnesota Historical Soc.)

Aux Etats-Unis, le Mémorandum Clark désavoue le fameux corollaire Roosevelt et la Doctrine de Monroe. Rappelons que le corollaire Roosevelt permettait aux Etats-Unis de mener des guerres, même à outrance (« Big Stick Policy »), contre toute puissance européenne qui se maintiendrait, ou interviendrait, dans le Nouveau Monde et contre toute puissance ibéro-américaine qui entendrait mener une politique nationale originale et indépendante. Le Mémorandum Clark est donc une pétition de principe réellement pacifiste dans un environnement international, où, après 1918, l’objectif est d’empêcher toute guerre d’agression à l’avenir, mais où les démarches des pacifistes apparents annoncent paradoxalement l’extension à l’infini des concepts juridiques de « guerre », d’« agression » et de « guerre d’agression », permettant de définir comme « agression » de simples demandes de modification du statu quo international décidé par les vainqueurs ou par les plus puissants du moment.

Dans ce contexte, Frank B. Kellogg, juriste et diplomate américain, et son collègue Shotwell, tentaient, à la fin des années vingt, surtout en l’année 1928, de formuler une nouvelle définition de la guerre d’agression : celle-ci ne devait plus seulement se définir comme le franchissement effectif d’une frontière par des armées régulières, mandatées par un gouvernement en place, mais comme la simple intention de modifier le statu quo international, même par des moyens non guerriers ! Cette interprétation du droit de la guerre et du droit des gens conduit évidemment à déclarer agresseur un Etat aux moyens militaires limités voire dérisoires, auquel on prêtera de « mauvaises » intentions, car ces « mauvaises » intentions seront déclarées « agressives », et constitueront donc un « acte d’agression », donc, par translation, un recours illicite à la guerre, laquelle est condamnée par la SdN. Cet Etat « mal intentionné » sera posé comme un « agresseur », au même titre qu’un autre Etat qui aura envahi de facto un pays voisin, et subira dès lors les foudres des instances internationales en général et des Etats-Unis en particulier.

C’est donc à la fin des années 20 du 20ième siècle que les méthodes, avec lesquelles on a démonisé la Serbie et l’Irak, sont nées. L’Etat contestataire de l’ordre mondial, ou de la volonté des Etats-Unis définie comme seule correcte, devient, même si ses critiques sont modestes ou partielles, ipso facto un Etat-voyou, « pirate » ou hors-la-loi (outlaw), contre lequel tous les coups seront permis et contre la population duquel les règles humanitaires ne seront pas de mise. On voit ce que cela a donné. Du corollaire Roosevelt, belliciste sans fard, au pacifisme apparent de Wilson puis aux idées de Shotwell et aux subtilités hypocrites des Doctrines Kellogg et Stimson (le successeur de Kellogg), puis, enfin, aux justifications aussi boiteuses que tonitruantes des Administrations Bush Senior, Clinton et Bush Junior et aux théories des néo-conservateurs, il y a continuité parfaite, il y a même réchauffement du même vieux plat de lentilles.

L’histoire de cette continuité malsaine devrait faire l’objet de la formation permanente de nos diplomates. Le juriste Carl Schmitt avait analysé les intentions américaines, dissimulées derrière un langage pacifiste médiatisable. Son œuvre est donc, en ce domaine aussi, incontournable (source : Günter Maschke, « Frank B. Kellogg siegt am Golf. Völkerrechtsgeschichtliche Rückblicke anlässlich der ersten Krieges des Pazifismus », in : Etappe, Nr. 7 u. 8, Bonn, 1992) (Robert Steuckers).

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Message révolutionnaire de Nasser

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Viktor STARK:

Le message révolutionnaire de Gamal Abd El Nasser

Le 23 juillet 2002 était le cinquantième anniversaire de la chute de la monarchie morbide et corrompue qui "gouvernait" l'Egypte. Elle fut aussitôt remplacée par un régime de libération nationale, qui a dégager le pays de la tutelle étrangère, qui a œuvré pour que le peuple arabe, partagé entre de nombreux Etats puisse se réunir dans un ensemble grand-arabe, harmonisé par un socialisme de facture nationale.

L'ascension de Nasser

Parmi les révolutionnaires qui débarrassent l'Egypte de sa monarchie corrompue, nous trouvons un officier de 34 ans: Gamal Abd El Nasser. Né dans une famille modeste du Sud de l'Egypte, il adhère aux principes et aux valeurs du nationalisme révolutionnaire dans sa jeunesse. Pendant la seconde guerre mondiale, il sympathise, de même que ses camarades, avec les Allemands. Ces jeunes officiers admirent le "renard du désert", le Feldmarschall Erwin Rommel; ils espèrent que cet Allemand audacieux vaincra l'Empire britannique en Afrique du Nord, car Londres place de facto l'Egypte, pourtant théoriquement indépendante, sous sa tutelle. Pendant la guerre contre Israël en 1948, Nasser se révèle comme l'un des plus courageux officiers de l'armée égyptienne et acquiert le surnom de "Tigre de Falluyah". Il est grièvement blessé.

Après la révolution de 1952, Nasser devient véritablement le chef de son peuple qui lui voue une vénération sans fard. Il représente également le mouvement des peuples non alignés, espoir de tous les peuples colonisés du monde, soumis aux diktats de puissances coloniales étrangères. Nasser meurt en 1970. Bon nombre des principes énoncés à l'époque par Nasser restent parfaitement actuels, surtout aux yeux de ceux qui, à gauche, critiquent à juste titre le "capitalisme sans frein" et la "globalisation néo-libérale".

L'Egypte et l'Allemagne

Les rapports germano-égyptiens reposent en ultime instance sur un événement historique, le même que celui qui a motivé l'action planifiée par les jeunes officiers révolutionnaires autour de Nasser, qui voulaient donner un autre destin à l'Egypte et à tout le monde arabe. Dix ans avant cette révolution, alors que l'armée germano-italienne de Rommel pénétrait en Egypte en 1942, Churchill, conscient du danger et des sympathies pro-allemandes des masses égyptiennes, lance un ultimatum: si l'Egypte ne se range pas immédiatement aux côtés de Londres et ne met pas un terme aux mouvements pro-allemands, l'Angleterre prendra toutes les mesures militaires pour "discipliner" le pays. L'armée égyptienne, mal équipée, ne pouvait absolument pas tenir tête aux Britanniques. Elle dut s'incliner. Pour bien montrer leur puissance militaire, les Anglais font encercler le palais du Roi Farouk par des blindés.

Le chef de l'état-major général égyptien, Aziz Ali al-Misri, qui était germanophile, le Premier Ministre Ali Maher (qui reprit brièvement son poste après la révolution de 1952), de même que bon nombre de leurs amis, ont été immédiatement internés par les Britanniques. Un groupe de jeunes soldats, dont Nasser, ont tenté, sans succès, de libérer Maher par un coup de force. Sadat, qui faisait à l'époque la liaison entre le mouvement arabe de libération et l'Afrika Korps de Rommel, participera également à la révolution nassérienne de 1952. En 1970, il sera son successeur à la tête de l'Etat égyptien. Les Anglais l'internent également en 1942. De la même façon, un an auparavant, Churchill fit décapiter un autre Etat arabe, par des mesures encore plus brutales: l'Irak pro-allemand de Rachid Ali el-Gailani. Dans ses souvenirs, Sadat fustige le comportement brutal des Anglais en Egypte et en Irak pendant la seconde guerre mondiale: il le décrit comme un mépris affiché, scandaleux et inacceptable du droit à l'auto-détermination.

L'Egypte révolutionnaire a toujours fait montre d'un respect profond et d'une admiration pour les soldats de la Wehrmacht; par exemple : le premier président du gouvernement révolutionnaire, Nagib, rédige en allemand un message de salutation en avril 1954 à l'adresse d'une organisation de vétérans de l'arme parachutiste allemande, assorti de sa photo et de sa signature personnelle. Les vétérans ont publié ce document à l'époque. En voici le texte : «Lorsque je salue mes parachutistes égyptiens, je salue en même temps votre commandant en chef, le Colonel-Général Student, ainsi que vous tous, qui avez combattu pour votre patrie au sein des formations parachutistes allemandes, dans l'espoir que les traditions de cette arme demeurent valides pour tous les temps». Le Général Kurt Student, qui est évoqué ici, était celui qui avait conquis la Crète au départ du ciel en 1941; en 1944, il était devenu le Commandant en chef de la Première armée parachutiste de la Wehrmacht; fin avril 1945, il devenait Commandant en chef du Groupe d'Armée "Vistule".

En Egypte, les mausolées et monuments pour les soldats allemands du désert sont nombreux; les dirigeants du pays, surtout Sadat, ont toujours manifesté clairement leur admiration pour les guerriers venus de Germanie. Le monument en l'honneur des soldats, morts en servant dans l'Afrika Korps à El Alamein, ainsi que le monument en l'honneur de Rommel à Tel el Eissa en témoignent. En 1989, on a restauré, non loin d'El Alamein, un monument en forme de pyramide à la gloire du pilote et as allemand que l'on appelait l'"étoile de l'Afrique"; on y lit en langues allemande, arabe et italienne: «C'est ici qu'est mort, invaincu, le Capitaine H. J. Marseille, le 30 septembre 1942».

Les succès intérieurs du nassérisme, l'opposition de l'étranger

Après que Gamal Abd el Nasser ait remplacé le Général Nagib à la tête du gouvernement révolutionnaire, le peuple l'élit Président d'Etat en 1956. Son gouvernement fut autoritaire; il jugula les menées de l'opposition en arguant qu'elle était "dirigée de l'extérieur", ce qui était vrai dans de très nombreux cas. Nasser procéda à des nombreuses réformes importantes en politique intérieure, surtout en ce qui concerne l'enseignement, la formation universitaire et la santé; il procéda également à une réforme agraire au profit des paysans pauvres; il a élargi l'espace habitable du pays en prenant des mesures d'irrigation de grande ampleur. Ces réformes ont fait de lui l'idole des masses. Sur le plan extérieur, Nasser s'est efforcé de parfaire l'unité des Arabes, notamment en forgeant l'Union avec la Syrie et le Yémen, considérée comme la première étape dans le rassemblement de tous les Arabes au sein d'un même état. Le projet a certes connu l'échec, mais suscité beaucoup d'espoirs. Nasser abat également les structures de domination étrangères qui demeuraient présentes dans la vie politique et économique égyptienne, de manière ouverte ou camouflée. Il convient de citer ici la nationalisation du Canal de Suez. Toutes ces mesures ont fait de Nasser un héros populaire dans tous les pays arabes.

Mais très rapidement après la révolution de 1952, des forces étrangères se coalisent contre la nouvelle Egypte. Pendant l'été de 1954, des agents des services secrets israéliens organisent une série d'attentats à la bombe au Caire; en février 1955, un commando israélien attaque Gaza. En 1956, les forces conjuguées d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France attaquent l'Egypte dans la zone du Canal de Suez. En faisant appel à l'ONU, Nasser oblige les agresseurs à se retirer. En 1967, éclate la guerre des Six Jours. Le monde occidental a toujours tenté de faire accroire l'idée qu'Israël lançait ainsi une guerre préventive pour annuler l'effet de surprise d'un plan égyptien et syrien visant à détruire l'Etat hébreu. En 1997, pourtant, le quotidien israélien Yediot Ahronot publie l'aveu de Moshé Dayan, à l'époque Ministre israélien de la défense: 80% des actions militaires syriennes ont été provoquées par Israël.

Face à l'attitude pro-israélienne militante des Etats-Unis, Nasser n'a pas eu d'autre solution que de se rapprocher de l'Union Soviétique. En même temps, il s'efforçait, sur la scène internationale, en tant que chef charismatique des "non alignés", de trouver une alternative viable au système bipolaire, conséquence de la seconde guerre mondiale, où seuls Moscou et Washington menaient le jeu.

Un "Raïs" légendaire

Après la lourde défaite subite par l'Egypte en 1967, Nasser avait décidé de se retirer du pouvoir, mais un vague sans précédent d'enthousiasme populaire, qui voyait en lui "le seul et vrai chef du pays", il accepte de rester en fonction. Ce qu'il fera jusqu'à sa mort en 1970. Arnold Hottinger, journaliste du quotidien helvétique Neue Zürcher Zeitung, écrit: «En dépit de tout, Nasser est resté l'homme auquel les peuples arabes et égyptien ont conservé leur confiance». Ce correspondant au Caire du journal suisse évoque plus en profondeur la personna­lité de Nasser, dans son article célébrant le cinquantième anniversaire de la révolution égyptienne: «Nasser reste toujours, aux yeux de la grande majorité des Egyptiens, et aussi de la plupart des autres Arabes, le plus grand homme d'Etat que le monde arabe a produit depuis la fin de l'époque coloniale». Les jeunes Egyptiens parlent encore et toujours du "Raïs", du "Chef". Et quand on leur demande: «Comment, tu es si jeune, tu n'as pas vécu à son époque!». Ils répondent : «C'est à son époque que j'aurais voulu vivre».

Viktor STARK.

(DNZ/München - n°32, 2 août 2002).

 

 

 

 

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