mercredi, 09 juillet 2025
Iran. Premier bilan
Iran. Premier bilan
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/iran-primi-bilanci/
Cessez-le-feu au Moyen-Orient, nous dit-on. Ou plutôt, une illusion de cessez-le-feu, puisque Netanyahu n’a manifestement aucune intention de le respecter. Et l’Iran semble prêt à riposter coup sur coup.
Trump est furieux. Cependant, sa colère ne sert pas à grand-chose. Il espérait calmer le conflit et, en même temps, favoriser un changement de régime en Iran. C’est ainsi que le vieux prétendant au Trône du Paon, désormais complètement américanisé depuis des décennies, a été de nouveau évoqué: Reza Shah.
Mauvais calculs et mauvaises analyses. Car, en réalité, la République islamique semble sortir renforcée et resserrée par ces attaques. Ce n’est pas que l’opposition intérieure n’existe pas, mais il est clair que cela n’a rien à voir avec des sympathies pour Israël ou les États-Unis. Au contraire…
Ainsi, Khamenei a eu le dessus. Il a transféré le pouvoir effectif aux Pasdaran, dépossédant ainsi le modéré Pezeshkian.
En fait, c’est l’état d’urgence. Tout simplement. Ces mesures renforcent le régime iranien et donnent plus de pouvoir à l’aile militaire.
Et affaiblissent ceux qui espéraient une détente avec Washington, en particulier les classes bazari et marchandes.
Après quinze jours de guerre à distance, Israël semble en difficulté. Et ce malgré le militarisme proclamé par Netanyahu.
Il n’a simplement pas réussi à faire plier Téhéran ni à favoriser le dissensus iranien. Au contraire, le régime des ayatollahs semble plus solide que jamais, et la riposte militaire a provoqué de véritables crises de nerfs internes en Israël.
Netanyahu a même dû tenter d’empêcher la fuite des principales villes, notamment des citoyens juifs qui veulent se réfugier, ou plutôt revenir, à l’étranger.
Il est vrai que Bibi mise surtout sur les « colons », qui représentent la face la plus déterminée et agressive du sionisme.
Mais le malaise intérieur en Israël est évident.
Téhéran, d’ailleurs, n’est pas totalement seul. Plus que Poutine, qui est trop occupé en Ukraine pour pouvoir offrir autre chose qu’un soutien politique à l’Iran, le véritable allié du régime des ayatollahs est la Chine. La Chine importe du gaz et du pétrole iraniens, essentiels pour son économie.
La politique de Xi Jinping vise, bien sûr, à éviter autant que possible les conflits directs, surtout avec Washington.
Pourtant, cela n’empêche pas la Chine de soutenir Téhéran de toutes les manières possibles, car elle ne veut absolument pas de changement de régime. Xi Jinping a été très clair et ferme sur ce sujet.
De plus, le Pakistan s’est déjà dit prêt à intervenir militairement aux côtés des Iraniens. Et le Pakistan, en plus de sa puissance nucléaire, est étroitement lié à Pékin.
Puis il y a Kim Jong-un. La Corée du Nord est une puissance nucléaire, et le jeune dictateur, maître incontesté du pays, exploite habilement la situation internationale pour briser l’isolement politique et économique dans lequel Pyongyang était plongé depuis longtemps.
Il a également déclaré être prêt à intervenir militairement pour aider l’Iran.
Une situation donc extrêmement difficile à déchiffrer. Trop de variables, trop d’acteurs. Trop de dangers.
Incontestablement, nous vivons une époque « intéressante », qui, selon une vieille malédiction chinoise, signifie justement « dangereuse ».
19:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, moyen-orient, politique internationale | |
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