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dimanche, 28 février 2010

Salauds de populistes?

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Salauds de populistes?

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Certains journalistes, intellectuels ou dits tels, et autres intervenants de circonstance sortent du bois pour dénoncer le populisme. Mais voilà, le peuple a pris  la tangente et n’obéit plus. Alors que fait-on ? On parle des horreurs que peut entraîner cet affreux populisme. En direct de Paris, un parlementaire suisse, invité d’urgence par  notre radio, nous avertit gravement que le populisme peut conduire au totalitarisme. Un écrivain, incendiaire de chalet, allume un autre bûcher : le populisme n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il touche même les intellectuels. Nous voilà avertis : c’est un devoir de dénoncer, et violemment, ce populisme. Organisons-nous en clubs de vrais Suisses, créons des cercles kreisiens  qui voient le racisme partout ! Que le tocsin sonne, réveillons cette populace qui ne mérite que haine et mépris ! […]

Le populisme n’est rien de tout cela. Il existe des travaux remarquables sur ce phénomène. Quel média en fera une série, pour essayer de comprendre plutôt que de donner libre cours à la haine du haut envers le bas ? Ce sont les problèmes sociaux graves non résolus dont souffrent les couches populaires, et non l’élite bien lovée, qui débouchent sur le populisme. Mais ces problèmes ont été tus, car gênants pour la bien-pensance jusqu’à ce qu’ils deviennent insupportables pour ceux qui les subissent quotidiennement, et depuis des décennies. Alors ils votent “subitement” par dizaines  de milliers, même à Genève, pour ceux qui prétendent régler ces problèmes en une fraction de seconde, en désespoir de cause.

Qu’ont fait personnellement ces dénonciateurs hautains pour participer à la résolution de ces problèmes ? Rien, puisqu’ils n’osaient même pas en parler. Et là ils sortent du bois, avec quel effet? Ils vont renforcer la rancœur, toujours bien au chaud.

J.-F. Revel  résumait, il y a vingt ans déjà, le problème : les politiciens et les intellectuels qualifient avec mépris de populistes les mouvements politiques qu’ils n’ont pas senti venir. J’ajoute: et pour cause. »

 

Uli Windisch, Le Nouvelliste, 11 janvier 2010

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