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jeudi, 28 novembre 2013

Mais c’est où le «CentreAfrique»?

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Mais c’est où le «CentreAfrique»?

Après l’AOF voici le retour de l’AEF

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Dans les atlas anciens, le rose indiquait les territoires immenses de l’empire de la république française.Il y avait en Afrique noire, l’Aof (Afrique occidentale française) et l’Aef, (Afrique équatoriale française).  Le mali c’était l’Aof, le CentreAfrique sous un autre nom l’Aef. Dans le premier pays, la colonisation  a été motivée par les menaces islamo esclavagistes et dans l’autre par les cruautés tribales. Prétextes peut-être, prétextes sans doute, mais fondés sur des réalités comme les si désintéressées guerres humanitaires de la France socialiste d’aujourd’hui.

Lundi  dernier, la France a soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution visant à renforcer la Misca, avec la perspective éventuelle de la transformer en force de l'ONU de maintien de la paix, impliquant le déploiement de casques bleus en CentreAfrique. Selon l'ambassadeur français Gérard Araud, cette résolution pourrait être adoptée dès la semaine prochaine. M. Araud a affirmé n'avoir constaté « aucune résistance » aux propositions françaises. « Tous les pays partagent la même préoccupation (..), le même constat alarmant ». Le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a déclaré que l’organisation « donnait la priorité à une opération de maintien de la paix » et que les membres du Conseil avaient souligné « de manière assez unie » la nécessité de déployer des casques bleus en RCA.

Devant le Conseil, M. Eliasson a réclamé une « action rapide et décisive » en République centrafricaine « pour éviter que la crise n'échappe à tout contrôle ». Il a agité le spectre d'un « conflit religieux et ethnique », entre chrétiens et musulmans, qui pourraient mener à des « atrocités généralisées ». La RCA risque aussi de « devenir un vivier pour les extrémistes et les groupes armés », selon lui. « Il y a une insécurité généralisée », « de graves crimes de guerre et crimes contre l'humanité sont commis en Centrafrique », a insisté de son coté le premier ministre de la RCA, estimant que « la France a les moyens, militaires, financiers et diplomatiques pour que son action soit efficace ».
 

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« Une opération coup de poing, limitée dans le temps, pour rétablir l'ordre et permettre une amélioration de la situation humanitaire », indiquait une source au ministère de la défense à Paris. « Il se produit en Centrafrique des actes abominables. Un chaos, des exactions extraordinairement graves. Nous devons agir », a répété, le jeudi 21 novembre, François Hollande qui, depuis septembre, s'est emparé du dossier. La veille de cette déclaration, le chef de l'Etat avait convoqué un conseil restreint de défense. Plusieurs options ont été proposées par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Selon plusieurs sources, l'hypothèse la plus probable est de porter les effectifs militaires français en RCA à environ un millier d'hommes. Depuis le coup d'Etat du 24 mars 2013 par les rebelles de la Seleka contre le président Bozizé, le pays n'en finit pas de s'enfoncer dans une crise humanitaire et sécuritaire. 

Les racines du mal sont bien expliquées par le professeur Lugan : « Ceux qui font régner la terreur à Bangui sont les héritiers des bandes islamistes mahdistes et de celles de Snoussou qui razziaient les peuples de la forêt et du fleuve avant la colonisation. Comme quasiment partout en Afrique, le problème est d’abord ethnique et il est à l’origine de l’instabilité récurrente que connaît cet artificiel pays, quadrilatère de 623 000 km2, non-Etat présentant de grandes différences géographiques, donc humaines, entre des régions sahéliennes, des espaces soudanais, des savanes centrales, une forêt  méridionale et des régions bordières du fleuve.
Le 15 mars 2003 le général François Bozizé, un Gbaya, ethnie originaire de l’ouest du pays, accéda aux affaires au moment où tout le nord de la RCA était touché par la contagion du conflit soudano-tchadien.
A la fin du mois de décembre 2012, quelques centaines de combattants appartenant à de petites tribus nordistes et islamisées, dont les Gula et les Runga, appuyés par des Soudanais et des Tchadiens, avancèrent vers Bangui, la capitale, groupés dans un hétéroclite mouvement créé pour la circonstance et qui prit le nom de Séléka (coalition en langue sango). Le pillage de Bangui débuta alors, suivi par le massacre des Gbaya et des chrétiens. L’anarchie gagna ensuite l’ensemble du pays, les bandes du Séléka se livrant à un pillage en règle des populations cependant que Michel Am Nondroko Djotodia président autoproclamé le 24 mars 2013 était totalement dépassé par les évènements. »

En fait le CentreAfrique c’est l’ancien  Oubangui Chari dont il convient de rappeler l’histoire qui commence en fait avant la colonisation. La colonisation de l'Oubangui-Chari a commencé avec l'établissement de l'avant-poste Bangui en 1889. Le territoire fut appelé Oubangui-Chari .Le territoire était contesté par le Sultan d’Égypte. Ce n'est qu’après la défaite des forces égyptiennes que la France a établi une administration coloniale dans ce territoire en 1903.

Le « Territoire de l’Oubangui-Chari » est créé par le décret du 29 décembre 1903, portant organisation du Congo français et dépendances. Le « Territoire de l'Oubangui-Chari » est administré, par délégation du commissaire général au « Congo français et dépendances », par un administrateur civil portant le titre de « délégué permanent » et résident à Bangui.

Le décret du 11 février 1906, portant réorganisation des possessions du Congo français et dépendances, unit le « Territoire de l'Oubangui-Chari » au « Territoire militaire du Tchad » et les érige en « Colonie de l’Oubangui-Chari-Tchad ». En 1910, il devint l’un des territoires de la fédération de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), avec le Tchad, le Moyen-Congo et le Gabon, tout d’abord en tant que territoire unifié sous le nom « Oubangui-Chari-Tchad », puis en tant que colonie autonome en 1915.Une partie importante de l’Ouest est cédée à l’Allemagne et récupérée en 1914. Plus grand que la France, l’Oubangui est, de 1928 à 1931, le théâtre de troubles qui s’étendent jusqu’au sud du Tchad. Rallié à la France Libre dès août 1940, il suit ensuite l’évolution des États d’AEF. Il change de nom pour devenir République centrafricaine au lendemain du référendum sur l’appartenance à la Communauté française, le 28 octobre 1958.
 
Cette République proclame son indépendance en 1960: une nation factice, en proie aux haines religieuses et ethniques, un visage du mal africain post colonial.
 

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