jeudi, 19 juin 2025
La disparition de Giuseppe Del Ninno: une vie placée sous le signe du courage
La disparition de Giuseppe Del Ninno: une vie placée sous le signe du courage
par Francesco Marotta
Source: https://istitutoeneide.it/la-scomparsa-di-giuseppe-del-ni...
« Les rebelles ne peuvent pas toujours changer le monde. Mais le monde ne pourra jamais changer les rebelles ».
Giuseppe Del Ninno nous a malheureusement quittés. Au cours des années les plus difficiles, il a choisi de suivre la voie des « Nouvelles Synthèses » et a été l'un des premiers collaborateurs de Diorama Letterario. Un intellectuel et un écrivain à la plume raffinée, toujours prodigue de bons conseils.
Ami d'Alain de Benosit depuis plus d'un demi-siècle, il avait un conseil particulier à nous donner: selon Giuseppe, le passé était tel qu'il pouvait nous donner d'excellents conseils et, ce qui est tout à fait pertinent, il l'est dans la mesure où l'on n'en fait pas un fétiche.
Ce qui l'agaçait beaucoup, c'était l'hémiplégie idéologique. Mais cela ne l'a jamais éloigné de ses racines familiales et de ses amis. Cela concernait même ses expériences de vie. Sans diaboliser aucun de ses choix, car il avait la capacité de comprendre que rien ne reste tel quel, car soumis aux changements du temps, se modelant à chaque fois en fonction du bagage acquis. Il était certainement loin de la fixité interprétative dans le domaine des idées, des pensées et des concepts.
Ses prérogatives, son attention et ses intérêts étaient tout autres. Animateur de ce qu'on continue à appeler à tort la « Nouvelle Droite », à propos des fixations pour les étiquettes à attribuer aux droites et aux gauches, une attitude classique pour ceux qui ne connaissent pas et ne s'intéressent même pas au sujet, il avait du style. Bien qu'il vivait à Rome, il était d'origine napolitaine. Il avait son propre style. Oui, un style que beaucoup ont qualifié d'« ancien ». Pour être plus précis, un style mais aussi une prédisposition innée à interagir avec les autres, surtout lorsqu'il ne partageait pas leurs idées. S'il s'opposait à quelque chose, il visait toujours, avec courtoisie, le débat et la confrontation, jamais il ne faisait de son opposition une fin en soi.
Giuseppe Del Ninno était un cinéphile, une autre passion qu'il partageait avec Alain de Beniost. Son ouvrage Ecce Alien. A schermo spento, piombo, sogni e celluloide (Ecce Alien. Écran éteint, plomb, rêves et celluloïd) est un compendium visionnaire qui recelait un objectif déclaré : « Fournir au lecteur, à partir d'un certain nombre de films, quelques pistes permettant de saisir les changements dans les mentalités, les coutumes, les sensibilités actuelles, en un mot dans la culture de notre zone géo-culturelle, au cours d'une période significative de vingt ans dan le siècle dernier ». Son intention, plus que noble, était d'inciter le lecteur à s'intéresser aux mêmes sujets dans le siècle actuel.
L'étude des mentalités, sans la névrose de devoir courir après l'actualité, le caractérisait également dans sa carrière de journaliste et de publiciste. Dans son livre autobiographique La guerra addosso (Oaks Edizioni), émerge la mémoire du 20ème siècle, l'histoire de sa famille dans ce petit « monde ancien » où plongent ses racines. Un long voyage qui l'a amené à croire au sens du destin (« amor fati ») et peu à l'acceptation de la célèbre « culture de la complainte » déjà décrite par Robert Hughes en 1983.
Son dernier ouvrage, La vedova nera. La prima indagine di Ernesto di Gianni, publié par Bietti Edizioni, raconte l'histoire d'un homme qui est « confronté à la douleur, aux fantômes du passé, aux dangers d'un présent où se mêlent passions privées et mystères publics ». Les fantômes du passé sont loin, mais les dangers du présent sont multiples. Quant à la douleur, elle ressemblait davantage à « un sentiment de vide » et de malaise qui se lisait dans ses yeux (Heidegger, « Unwohlsein »). Et il est certain que tout cela n'était pas marqué par la distance entre Giuseppe et son « être-au-monde ». Au cours de la dernière année de sa vie, il n'était pas si difficile de percevoir la distance qu'il mettait entre lui et son refus d'affronter sa propre finitude. Avec courage, le même courage dont ont fait preuve sa femme Patrizia et ses trois enfants.
12:37 Publié dans Hommages, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giuseppe del ninno, hommage, nouvelle droite, nouvelle droite italienne | |
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