dimanche, 24 août 2025
« Le corridor de Trump »: les lignes de fracture entre la Russie et l'Iran
« Le corridor de Trump »: les lignes de fracture entre la Russie et l'Iran
Source: https://report24.news/trumps-korridor-die-bruchlinien-zwi...
Une analyse géopolitique montre comment le « corridor Trump » dans le Caucase du Sud révèle les lignes de fracture entre Moscou et Téhéran. Alors que les partisans de la ligne dure en Iran condamnent ce projet comme une menace existentielle, les « réformateurs » y voient une opportunité pour la paix et les investissements. Pour la Russie, cette division entre ses partenaires signifie avant tout une chose : en cas de crise, son allié supposé pourrait lui-même devenir un risque.
Dans un article publié sur Pogled.info, le journaliste bulgare Sergej Latichev décrit une évolution qui ne devrait pas plaire à Moscou. Sous le titre « Le corridor Trump révèle le problème de la Russie : un allié clé s'arme pour vous poignarder dans le dos ? », il dresse le tableau d'une constellation explosive dans le Caucase du Sud. Il s'agit du corridor dit « Zangezour » (désormais appelé avec dérision « corridor Trump »), qui doit relier l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ce qui est présenté à Washington comme un succès diplomatique révèle surtout, selon Latichev, le rôle fragile et profondément contradictoire de l'Iran en tant que partenaire de la Russie.
Latichev souligne que Téhéran est divisé sur cette question. Alors que des partisans de la ligne dure comme Ali Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême, qualifient le corridor de « menace existentielle » et préviennent qu'il pourrait devenir un « cimetière pour les mercenaires américains », des représentants du gouvernement comme Abbas Araghchi voient les choses tout autrement. Selon eux, il s'agit simplement d'une route de transit contrôlée par les Arméniens, qui pourrait favoriser la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud. Le général Yadollah Djavani, membre des Gardiens de la révolution, est allé encore plus loin en avertissant Bakou et Erevan qu'ils pourraient subir « le sort de l'Ukraine » s'ils se laissaient entraîner dans le jeu de Washington. Le président Masud Pezeshkian s'est quant à lui montré modéré, évoquant simplement la nécessité de « surveiller de près les mesures américaines ».
Selon Latichev, ces positions contradictoires montrent clairement que l'Iran est tout sauf un allié fiable. Alors que certains à Téhéran attisent le conflit, d'autres rêvent d'investissements occidentaux. La Russie, quant à elle, doit se rendre à l'amère réalité que le partenaire avec lequel elle vient de signer un accord stratégique peut à tout moment basculer entre une hostilité sans compromis envers l'Occident et une coopération servile. Pour Moscou, selon cette analyse, cela signifie qu'en cas de crise, elle ne peut compter sur aucun soutien sûr.
Le « corridor Trump » est donc bien plus qu'un simple projet d'infrastructure régional. Il s'agit d'un levier géopolitique que les États-Unis utilisent habilement pour affaiblir la Russie dans le Caucase, diviser l'Iran et, dans le même temps, porter un coup à la stratégie de la Route de la soie de la Chine. Latichev cite le sinologue russe Nikolaï Vavilov, qui qualifie le projet de « poste de contrôle contre la nouvelle route de la soie ». Washington, selon lui, vise trois adversaires à la fois et utilise l'Arménie comme tête de pont.
La conclusion de cette analyse est claire : Moscou ne peut pas se fier aveuglément à Téhéran. Un empire aussi déchiré que l'Iran ne pourrait pas servir de bouclier en cas d'urgence, mais plutôt de poignard dans le dos. C'est précisément ce qui fait du « corridor Trump » une bombe géopolitique et un défi pour la politique étrangère russe.
11:52 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, corridor trump, zankezour, arménie, azerbaïdjan, iran, caucase | |
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