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jeudi, 26 janvier 2023

Si vous n'êtes pas virtuel, vous n'existez pas

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Si vous n'êtes pas virtuel, vous n'existez pas

par Paolo Ermani 

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/se-non-sei-virtuale-non-esisti

Une fois que nous nous sommes éloignés de la nature et que nous avons abandonné le concept de communauté, les deux types de relations qui nous maintiennent spirituellement en vie, c'est-à-dire celle qui nous lie aux autres et celle qui nous relie à la nature, nous ne pouvions que glisser vers une réalité virtuelle à laquelle nous sommes arrivés depuis l'apparition de la  télévision en nos foyers jusqu'aux phénomènes que nous vivons aujourd'hui.

Essayez, ne serait-ce qu'à titre expérimental, de diminuer votre ommersion dans la virtualité, d'utiliser beaucoup moins votre téléphone portable, de ne pas fréquenter les réseaux sociaux, de ne pas participer à un millier de chats, de ne répondre à aucun message sur whatsapp. Si vous faites cela, lentement mais sûrement, vous disparaîtrez des relations (virtuelles) de presque toutes les personnes que vous connaissez (et probablement même des parents). Puisque vous ne disposez plus des moyens virtuels de les contacter, vous serez automatiquement supprimé, ce qui ne peut être qu'une conséquence normale, puisque dans un monde virtuel qui a été créé pour remplacer le monde réel, si vous n'êtes soudainement plus là, c'est comme si vous n'existiez pas, même si vous continuez ensuite à vivre normalement et à exister en chair et en os.

Peut-être ne réalisons-nous pas assez le paradoxe auquel nous sommes arrivés, selon lequel vous n'existez que si vous êtes virtuel. Peut-on en déduire que toute l'humanité qui nous a précédés avant l'ère du virtuel n'a pas existé? En effet, on se demande dorénavant comment les peuples du passé ont pu survivre sans être virtuels. Comment ils ont pu avoir une quelconque relation les un avec les autres sans le détour de la virtualité. Est-ce aussi pour cela que nous considérons que tout ce qui nous a précédés est arriéré? Et donc, précisément parce qu'elle provient du monde réel, elle ne compte pas.

Mais toute cette virtualité est-elle vraiment un progrès ? Est-ce vraiment bon pour nous? Plus les gens sont connectés, plus ils se sentent seuls, les villes sont pleines de célibataires, on ne fait plus d'enfants, les hikikomori sont en augmentation, on diagnostique chez les jeunes toutes sortes de pathologies liées à l'utilisation des appareils virtuels, sans parler des dégâts causés par l'électrosmog, mais ça, nous l'avons bien appris maintenant, c'est la santé que nous ne sommes pas intéressés à protéger. Que dire alors des personnes âgées qui, sans communauté, sans amitiés solides et réelles, ne font pas grand-chose avec le virtuel, si ce n'est accroître leur sentiment de solitude et de désespoir. Si, par hasard, un téléphone portable est perdu, il y a un risque de suicide, et il y a vraiment des suicides à cause du harcèlement rampant sur les réseaux sociaux, à cause d'un commentaire sur l'esthétique de tel ou tel jeune garçon ou jeune fille, habitués presque depuis leur enfance à s'engager dans une compétition virtuelle avec le monde pour voir qui est "plus cool". Et mesurer leur existence aux likes qu'ils obtiennent, donc à ce qu'ils semblent être et non à ce qu'ils sont, un excellent moyen de les rendre faibles et dépendants.

Ayant reconnu tout cela, essayez de vous abstenir du virtuel pendant un certain temps et voyez pour qui vous existez dans la vie réelle et pour qui vous n'existez pas. Mais soyez prêt, car il pourrait être très intéressant et instructif de vous retrouver vivant, bien portant et en pleine forme dans la réalité, mais abandonné par ceux qui semblaient si proches et présents dans la virtualité.

Après tout, c'est ce que les vendeurs de réalité virtuelle veulent de nous et ont si bien préparé pour nous: s'assurer que si par hasard vous vouliez revenir à la réalité, aux relations non virtuelles et à la nature, vous en seriez immédiatement dissuadé, car vous risqueriez de vous retrouver seul. Mais comme le dit le dicton: mieux vaut être seul que mal accompagné. Bien qu'ensuite, une fois revenu à la réalité, vous ne vous retrouverez pas seul car vous trouverez la meilleure compagnie, celle avec vous-même, qui est le début optimal pour ensuite avoir cette relation réelle avec ceux qui ne sont pas encore perdus dans la réalité virtuelle. Et heureusement, il y en a encore beaucoup et il y en aura encore plus, car l'illusion de la réalité virtuelle prendra fin, peu importe l'argent, la recherche et le travail quotidien de dizaines de milliers de personnes que les maîtres du monde pourront investir pour nous faire oublier notre essence et nous transformer en automates dociles et obéissants.

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Le monde irréel appelé Metaverse

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Le monde irréel appelé Metaverse

par Marcello Veneziani 

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-mondo-irreale-chiamato-metaverso

Vous souvenez-vous de l'ancien rêve d'un monde nouveau, d'un monde meilleur? Une nouvelle terre à découvrir, une nouvelle société à fonder, une nouvelle planète à conquérir, une nouvelle humanité à générer, par la navigation, l'exploration, la révolution, la recherche. Eh bien, toute cette attente d'un nouveau monde, d'un paradis sur terre, a pris aujourd'hui les traits du monde virtuel, une évolution d'internet, et se résume en un mot magique ou s'avère plutôt être une baguette magique: metaverse. Le mot a plus de trente ans mais son lancement depuis la plate-forme du futur est beaucoup plus récent, est survenu après la pandémie. Pour être réducteur, Metaverse est en quelque sorte l'héritier de Facebook, bien qu'il se soit étendu à d'autres vecteurs sociaux et géants de la technologie et du web. C'est l'évolution d'Internet et du monde numérique, mais surtout, c'est la poussée vers un monde virtuel qui prend la place du monde réel; l'identité s'évapore, l'avatar remplace la personne réelle, on entre dans un monde parallèle, sans recourir à la fantaisie littéraire ou à l'usage de stupéfiants.

Au-delà de la curiosité pour la nouveauté et de l'ouverture aux nouveaux acquis du développement technologique, voulons-nous nous interroger sur son sens, son essence et ses effets sur l'humanité? Ne vous accrochez pas aux lèvres de M. Zuckerberg, à celles des apôtres et agents enthousiastes du nouveau monde. Essayez plutôt de vous élever d'un cran pour saisir la portée globale de cette révolution annoncée, qui est aussi devenue un commerce, un commerce euphorique et eschatologique, comme les anciennes utopies du nouveau monde, du monde meilleur. Essayons de réfléchir au métaverse. Nombreux sont les textes qui expliquent ses merveilles et les univers qu'il ouvre, qui en font l'histoire et presque l'hagiographie de ses pionniers, et qui insufflent ce chrisme d'inéluctabilité: c'est le futur vers lequel nous nous dirigeons, et si vous n'y allez pas avec vos jambes, vous serez traîné, ou emporté. Le fatalisme hi-tech.

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Je voudrais plutôt commencer par un petit texte d'un philosophe qui prend ouvertement position contre le Metaverse, comme le dit déjà le titre d'un livre d'Eugenio Mazzarella, publiée par Mimesis. Mazzarella a enseigné la philosophie théorique à Naples, et cela pourrait suffire à certains pour ne pas lire le livre: la philosophie théorique, ô combien est-elle éloignée du monde réel. Mais le texte est une défense de la réalité, de la présence, du monde de l'éternel contre l'assaut de ceux qui voudraient les transcender et les annuler. Et il démasque l'utilisation déformée de certains mots clés : communauté, intelligence artificielle, onlife, c'est-à-dire la vie transférée en ligne.

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Pour commencer, le terme de "communauté mondiale" est un oxymore. Chaque communauté et un "nous" distinct du reste, né d'une délimitation, d'une frontière, d'une proximité élective et affective, n'est pas global. Mais alors, il ne s'agit pas tant de communauté que de solitude globale et massive. Et elle n'a pas pour protagoniste ce "nous" qui n'est qu'utilisateur, cobaye et consommateur.

En bref, quel est le danger de Metaverse ? Remplacement. Le monde réel, les identités, la vie et la nature, sont remplacés par cette Grande Bulle, mensonge ou illusion, dans laquelle la réalité disparaît, et tout ce qui la constitue: histoire, pensée, vie, présence, corps, pour entrer dans cet univers virtuel. Un "simple" réseau social se transforme en un univers parallèle dans lequel on peut se plonger et habiter. La métanoïa, ou plutôt la transmutation, l'accès au changement est permis à ceux qui se dépouillent et prennent l'apparence d'un avatar, et vont vivre dans cet autre monde, tout en restant confortablement installés sur le canapé à la maison. Faux voyage, fausse socialité, vraie solitude domestique. Puis pour adoucir la pilule avec les habituelles rassurances bon enfant et humanitaires, on vous dit que la téléportation, en restant chez soi, profite aux défavorisés, aux handicapés. Mais le problème est que cela handicape ceux qui ne le sont pas, et empêche le monde réel de se déplacer dans le monde irréel. L'alibi des handicapés est un peu comme celui des passeurs et des ONG qui utilisent des enfants pour débarquer les immigrés clandestins.

Dans le Metaverse, la différence entre vivant et mort disparaît également, on peut vivre en vidéo au-delà de la mort; mais l'inverse est également vrai, mourir dans la vie, se perdre et se déplacer dans cet ailleurs virtuel.

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Derrière tout cela, Mazzarella a raison, se cache une pulsion néo-gnostique qui méprise le corps, déteste la chair, déteste la réalité, la nature et leurs limites. Les risques d'aliénation, de dépendance et même d'asservissement sont évidents, en vivant dans cette matière sans matière, au son des puces et des octets. On perd la distinction entre réel et virtuel, entre humain, machine et nature. À cet égard, le philosophe a raison de dénoncer l'utilisation abusive de termes clés de l'infosphère tels que l'intelligence artificielle: l'intelligence, qui est l'intuition, la sensibilité, l'humanité, la capacité de lire à l'intérieur (intus legere) n'a rien à voir avec le calcul automatisé et artificiel. C'est une erreur de falsifier la réalité. L'intelligence n'est pas remplaçable.

Dans le monde de la technologie, cependant, la loi de Gabor s'applique: ce qui peut être fait, doit être fait et sera fait. Et nous pourrions ajouter un corollaire: si vous ne le faites pas, tôt ou tard, d'autres le feront, dans d'autres pays, et ils en tireront les avantages. Est-il donc vain de s'y opposer? La question n'est pas d'arrêter ou de freiner ces processus mais de savoir comment les équilibrer: à ceux qui remplacent le monde réel par des mondes virtuels, on peut opposer la redécouverte du monde réel, entre histoire et nature, tradition et civilisation. D'autres mondes habitent déjà l'homme dans la nature et dans la culture, avec son corps, son esprit et son âme. Ne les laissons pas s'atrophier.

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vendredi, 06 mai 2022

Déterritorialisation et virtualité

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Déterritorialisation et virtualité

par Alejandro Linconao

Source: https://nomos.com.ar/2022/05/03/desterritorializacion-y-virtualidad/

L'opération russe en Ukraine a eu d'importantes implications économiques mondiales, avec une pertinence particulière dans la sphère énergétique. Cette question, quant à elle, est beaucoup plus large et s'inscrit dans un ensemble plus vaste de changements.

Dans la modernité, tout s'est liquéfié, tout a perdu sa forme et s'est entremêlé. Des relations, aux strates ethniques des États, aux religions, au pouvoir. Parallèlement à la chute du patrimoine matériel qui a façonné les familles et les peuples, les références individuelles et collectives ont diminué. Alors qu'autrefois une nationalité, partagée par de grands groupes de personnes, était un facteur de liaison, elle a été remplacée par une tribu virtuelle ou une préférence sexuelle. De la fusion du solide, nous sommes passés à la virtualisation, accompagnée d'une déterritorialisation conséquente.

Le même sort a été réservé aux moyens de production en tant que sociétés. La localisation stable des sites de production a cédé la place, il y a quelque temps, à la stratégie de la délocalisation, et fait maintenant place à l'indépendance vis-à-vis du territoire, à la déterritorialisation. Le travail virtuel, qui, conformément à sa nature, ne gère que des biens, a remplacé l'activité productive en termes d'importance. Cette dynamique de travail facilite la rotation du personnel à travers le monde afin d'optimiser les coûts. Le capitalisme passe par une phase de mutation du capital industriel au capital spéculatif. La finance s'est depuis longtemps affranchie de son rôle de filiale de la production au XIXe siècle et est devenue un moyen de générer artificiellement du capital. Steam a été remplacé par Bitcoin. Les champs ont été remplacés par des cultures hydroponiques. Tout tend vers l'atomisation et l'indépendance des liens avec le territoire et avec la réalité elle-même.

La déterritorialisation des ressources énergétiques

Le conflit en Ukraine a révélé les implications d'un autre conflit qui l'a précédé: la déterritorialisation des ressources énergétiques. Cette déterritorialisation se traduit par la substitution de ressources géographiquement localisées comme le gaz et le pétrole, mais aussi les centrales nucléaires ou hydroélectriques.

Les hydrocarbures, comme les centrales électriques, existent sur un territoire donné, ils sont à l'intérieur de frontières et il y a des groupes humains qui les exploitent et les défendent. Ils sont dans les sphères d'un domaine et en dehors de l'universalisation. Contrairement à elles, les énergies renouvelables n'impliquent pas substantiellement le besoin d'un territoire spécifique. La plupart de ces énergies produisent de l'électricité, facile à transporter et à distribuer, et sont à nouveau relativement indépendantes d'un territoire.

Dans ce sens, il est intéressant de noter le nombre croissant de réglementations qui envisagent la possibilité de transférer les crédits obtenus par la production d'électricité dans un lieu donné vers un site différent de celui où elle est produite, un mécanisme connu sous le nom de Virtual Net Metering [1]. Il s'agit clairement d'un engagement en faveur de la décentralisation de l'énergie.

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Face à la possibilité d'une coupure de gaz par la Russie, l'Allemagne a accéléré la production d'énergie à partir de ressources renouvelables, bien qu'elle soit encore dépendante à plus de 50 % des combustibles fossiles. Le ministre de l'économie et vice-chancelier allemand, l'écologiste Robert Habeck, a appelé les citoyens à prendre des mesures d'économie d'énergie [2]. Bien que ces mesures aient pris une dimension particulière avec le conflit en Ukraine, ce n'est pas la première fois qu'elles sont proposées en Allemagne [3].

Il est clair que la production d'énergie à partir de ressources renouvelables est et restera insuffisante pour répondre à la croissance actuelle et prévue de la demande. Les énergies renouvelables ne peuvent pas remplacer efficacement les combustibles fossiles, ni fournir la quantité de biens dérivés de ces combustibles fossiles. Sans les hydrocarbures, la production de biens et les chaînes qui y sont associées deviendront plus coûteuses. Sans pétrole, il n'y a pas seulement plus de carburants, mais aussi plus de plastiques, de lubrifiants, de détergents, de bougies, de goudron, etc.

L'affirmation mondialiste de la libre disponibilité des ressources énergétiques n'est possible qu'en dépit de l'existence d'États souverains qui en décident. Mais malgré des efforts insistants pour le contraire, les États-nations survivent. Dans ceux qui sont plus que de simples administrateurs et ont des politiques souveraines, les ressources énergétiques sont sous l'œil vigilant de l'État, comme la Russie.

Larry Fink, PDG du puissant groupe BlackRock, a été catégorique en soulignant que le conflit en Ukraine marque la fin de la mondialisation en tant que facilitateur des échanges de biens et de capitaux [4]. Dans le même ordre d'idées, Howard Marks, fondateur d'Oaktree Capital Management, souligne que le conflit actuel entraînera une centralisation de la production dans le but d'éviter la dépendance vis-à-vis de pays potentiellement hostiles. Pour Marks, il y aura un passage des marchés "moins chers" aux marchés "plus sûrs" [5]. En d'autres termes, l'opération russe en Ukraine entraînera un refroidissement économique mondial.

L'opération russe en Ukraine accélère la déterritorialisation de la production énergétique. Avec les pénuries qui se profilent, les prix vont s'envoler et l'Union européenne, principal pays touché, va accélérer la mise en place de la matrice des énergies renouvelables. Étant donné l'incapacité de répondre à la demande, le rationnement sera nécessaire. Cependant, la diminution de la consommation d'énergie et le remplacement des combustibles fossiles ne ralentiront pas la société de consommation, mais la rendront plutôt plus misérable. La consommation de biens matériels sera moindre et de moins bonne qualité. La consommation ne diminuera pas mais prendra une nouvelle forme, elle sera virtualisée.

La consommation à l'ère de la déterritorialisation

Si les forces du capitalisme mondial ne peuvent abolir les frontières, les contraintes imposées par celles-ci cesseront d'avoir de l'importance. Une grande partie des emplois, des divertissements et des loisirs en général ont déjà commencé à être déterritorialisés et virtualisés. Le Metaverse, c'est-à-dire un environnement virtuel où les gens interagissent par le biais d'avatars dans une réalité artificielle créée par ordinateur, est destiné à remplacer de plus en plus la matérialité. C'est là que se tiennent les réunions d'affaires, que des parcelles de territoire virtuel sont achetées, que des vies "parallèles" sont entretenues, que des mariages sont célébrés et que l'on fait "l'amour". La réalité virtuelle est une initiative dont la projection est telle qu'une entreprise aussi importante que Boeing a annoncé qu'elle allait commencer à construire des avions dans le Metaverse [6]. Il dispose même d'échanges parallèles de crypto-monnaies, c'est-à-dire qu'il abstrait le déjà abstrait. La consommation prend un caractère immatériel en accord avec la philosophie sous-jacente et la rareté des ressources.

Le conflit actuel en Ukraine et la défense de la souveraineté russe sur les actifs énergétiques ont accéléré la déterritorialisation des ressources et la virtualisation de l'humain. La voie est devenue claire: rendre les ressources énergétiques indépendantes des territoires, rationner les ressources, appauvrir les populations et les contenter d'une réalité économique virtuelle. Les foules entassées dans les hôtels capsules rêveront de paradis immatériels, les seuls qu'elles pourront visiter. "Ils n'auront rien et seront heureux", ou du moins ils souriront en portant leurs lunettes de réalité virtuelle.

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Notes:

[1] "Comment une règle peu comprise sur les énergies renouvelables pourrait changer à jamais le système énergétique de l'Europe". https://unearthed.greenpeace.org/.../eu-makes-it-a-right.../

[2] "L'Allemagne s'accroche à l'environnementalisme pour alléger sa dépendance au gaz russe". https://www.lavozdegalicia.es/.../0003_202204G19P4992.htm

[3] En octobre 2021, l'Office fédéral allemand de la protection civile et des secours en cas de catastrophe a lancé une curieuse vidéo mettant en garde contre la nécessité de prendre des mesures contre les pénuries d'énergie en hiver. https://twitter.com/i/status/1443516558232461314

[4] "À nos détenteurs de lièvres". https://www.blackrock.com/.../larry-fink-chairmans-letter

[5] "Le pendule dans les affaires internationales". https://www.oaktreecapital.com/.../the-pendulum-in...

[6] "Boeing veut construire son prochain avion dans le 'metaverse'". https://www.reuters.com/.../boeing-wants-build-its-next.../

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