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dimanche, 30 août 2009

"Il faut terminer la révolution libérale"

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"Il faut terminer la révolution libérale"

Trouvé sur : http://unitepopulaire.org/   

 

« "Il faut terminer la révolution libérale" écrit Michel Guénaire, avocat d’affaires internationales basé à Paris, né libéral, éduqué libéral et heureux dans le libéralisme, jusqu’au moment où il a vu le soutènement moral et politique classique de cette pensée s’effondrer. La crise actuelle, et tout ce que l’on peut savoir de ses causes, impose un règlement des comptes. Michel Guénaire s’y lance.

Il place le tournant aux alentours des années nonante. La dissolution du système soviétique et la mise au pas économique de tous les pays émergents par les institutions financières internationales ont marqué la victoire mondiale du libéralisme. Celle-ci avait beau être artificielle, plus imposée que choisie, elle n’en fut pas moins totale. Or, dit Guénaire, elle cachait mal ses insuffisances fondamentales : contrairement à ce que croient de très nombreux libéraux, le libéralisme n’est pas capable de susciter un ordre politique. "Economiquement, il offrait un angle sur le ressort que représentait l’intérêt particulier des hommes, non la vision d’ensemble de la création de la richesse des nations." La fin du système communiste "a donné au libéralisme des responsabilités qu’il ne pouvait pas avoir. Les peuples n’ont cessé de le solliciter en voulant, par le miracle de la réforme libérale, obtenir la richesse et la liberté, les facilités supposées de l’économie libérale et les standards affichés de la démocratie libérale. Le libéralisme était l’école de la liberté des hommes. Il est devenu l’interdit de la pensée des hommes."

Le constat est sévère, mais il est sérieux. L’auteur, qui réfléchit dans le cadre historique et politique français, considère que le libéralisme s’est perdu quand il s’est éloigné de la politique, quand il l’a combattue comme une ingérence intolérable sur la voie triomphante du marché. "Il fallait s’opposer au pouvoir lorsque celui-ci menaçait la liberté des hommes. Il faut retrouver le pouvoir quand la liberté de l’homme en dépend" écrit Guénaire.

Le capitalisme libéral fut longtemps associé au libéralisme politique. Il existait une alliance entre la révolution économique de l’Angleterre du XIXe siècle et l’émancipation promise par le libéralisme politique. L’esprit d’entreprise se nourrissait de la culture libérale et le libéralisme consacrait les institutions où s’épanouissait la liberté d’entreprendre. Mais cette alliance s’est défaite. Le capitalisme libéral s’est affranchi du libéralisme politique, auquel il a imposé ses lois et sa légitimité comme s’il s’agissait d’un ordre naturel. La décision économique, arrêtée selon le seul besoin du marché, s’est ainsi dépouillée de toute valeur d’accompagnement ou de toute valeur correctrice, c’est-à-dire de toute valeur morale. Réglée par le principe concurrentiel et le principe financier, l’économie libérale n’est donc plus au service de la cité. Son idéologie, le libéralisme, est devenue une énigme. Sa querelle avec le marxisme achevée, on ne sait plus ce qu’elle est. "Les marxistes ont perdu dans leur quête de vérité organisatrice et les libéraux gagné dans leur idéal de vérité désorganisatrice. Ces derniers n’ont plus personne à qui s’opposer, mais ils n’ont plus rien à défendre."

Pourtant, chevauchant la grande vague de la mondialisation qu’il a lui-même déclenchée, le libéralisme tend à unifier le monde, à structurer les différentes civilisations qui subsistent, à devenir lui-même la civilisation. Une civilisation, hélas, très loin de la culture des peuples et de la nature des hommes, dit Guénaire. La civilisation libérale a engendré "des hommes sans nature" et des hommes "sans origine, sans racine et sans différence". "Le projet libéral n’offre plus de vie continuée sur les fondements du parti philosophique et moral qu’avaient choisi les premiers libéraux, car la liberté et la réclame de la liberté moderne a abouti à un monde sans expression personnelle des hommes." C’est pourquoi, écrit l’auteur, il est urgent "rétablir le pouvoir pour lutter contre le chaos du monde, mais de préserver la liberté pour offrir le bonheur aux hommes." »

 

 

Le Temps, 25 juillet 2009

00:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : libéralisme, contestation, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Il y a tout de même de quoi halluciner en lisant les commentaires d'aucuns quant à la crise actuelle. La crise actuelle est fondamentalement un produit de l'ingérence politique dans le marché ! 15 ans de législation "anti-discriminations" qui ont forçée les banques ricaines à prêter des trillions à des minorités ethniques insolvables, combinée à une banque centrale américaine qui en conséquence de sa collusion avec le pouvoir politique (des partis successifs) en place a mené une politique de taux d'intérêts artificiellements bas, générent une énorme bulle spéculative, puis refusant de la laisser normalement éclater (quand la bulle high-tech a éclatée, la bulle immobilière a été accentuée, et maintenant que celle ci a éclatée, ils font tout pour la regonfler ainsi que pour lancer une nouvelle bulle "écologiste" - sachant que plus ceci dure, plus les inévitables "ratrappages du réels" seront profonds et brutaux). Ce qu'on peut reprocher au libéralisme économique, c'est le libre-échange des "securities" entre ensembles géno-civilisationnels, qui a valu à l'Europe une infusion massive d'avoirs pourris ; ou encore la faillite des agences de notations ; et qques autres trucs. Mais la racine du problême est l'étatisme américain, et ce n'est certainement pas en faisant ce qui est en train d'être fait maintenant, du gaspillage massif de capital pour "adoucir" la crise, qu'on va s'en sortir, au contraire ! J'estime qu'environ la moitié du secteur tertiaire, en tout cas au moins le tiers, de l'Europe et des USAs est du vent, du fonctionnariat déguisé, de la rente. Et l'Europe a l'handicap supplémentaire d'être fonctionnarisée même pas déguisée jusqu'à la taille ! On ne crée plus rien, on ne fait que consommer en s'endettant. Bref, la chute sera rude, et il faudrait qu'elle arrive au plus vite, parce que plus ça continue, plus ça s'empire, et une bonne grosse dépression est de toute façon ce dont nous avons éminement besoin politiquement, afin d'abattre le bobo et de tenter de ressusciter notre pauvre vieille et stérile carcasse !

Écrit par : Alceste | dimanche, 30 août 2009

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