On peut toujours faire confiance aux coulissiers de l’information. Dès qu’un fait contrarie leur propagande, ils s’emploient à en manipuler les données, à brouiller les cartes, à enfumer l’opinion.
En première page du Monde (1) s’affiche très lisiblement le résultat d’une enquête par sondage que l’on peut, ou plutôt que l’on devrait, qualifier et considérer comme sans appel. Citons-en simplement la substance : pour 68 % des Français et 75 % des Allemands l’intégration des musulmans en Europe se solde par un échec.
Le surtitre semble poser que le mot d’ordre politique de l’intégration constituerait un modèle inaliénable, une sorte d’obligation imposée à nos dirigeants.
Rappelons en l’historique. Traditionnellement, on devenait Français par assimilation, par une éducation d’encadrement centralisateur, et notamment par le service militaire (2). L’expression, inusitée jusque-là, sauf en mathématiques, avait été lancée en 1955 par Jacques Soustelle dans des circonstances dramatiques. L'assimilation ne lui semblait plus possible en Afrique du nord. Mais, gouverneur général, il avait été lui-même révulsé par les horreurs commises par ce qu’on appelait la rébellion. Celle-ci cherchait à soulever les 3 départements qui formaient alors l’Algérie et qui deviendront 12 en 1959 avant de se reconvertir en wilayas lors de la prise du pouvoir par les troupes du FLN arrivées de Tunisie en 1962. Entre-temps les opérations militaires de la pacification, et la victoire des parachutistes lors de la bataille d’Alger (1957) avaient ouvert la voie à la fraternisation franco-musulmane et à l’arrachage volontaire des voiles par les jeunes Algériennes (1958) et le triomphe momentané de l’armée aboutissant au plan de Constantine (1959). Tout cela, toutes ces dates, nous incitent à remarquer le caractère fugace de ces doctrines et de ces slogans. Et surtout, sauf erreur, il semblerait que "l’intégration" avait vite laissé la place à "l’autodétermination", doctrine officielle affirmée lors de l’allocution présidentielle du 16 septembre 1959 qui conduisit aux "accords" d’Évian, c’est-à-dire à la création d’un État souverain d’où les Français furent chassés, expropriés et souvent massacrés.
Si, donc, nous anticipions, pacifiquement, en Europe cette doctrine d’autodétermination, en faisant l’économie d’une rébellion, en appliquant simplement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes le problème de l’islam entrerait vite en voie de règlement. Nous pourrions sans doute faire confiance à nos dirigeants démocratiquement élus, sans recourir à du jus d’énarques pour trouver des solutions humaines, libérales et auxquelles les Nations Unies ne pourraient qu’applaudir.
Le sous-titre du journal résume cependant l’hypocrisie dont nos professionnels des grands moyens de désinformation ont toujours su faire preuve. Car il s’agit pour le maquettiste qui a confectionné la présentation du principal journal parisien "d’un constat d’échec franco-allemand".
On admirera la magnifique ambiguïté de ce genre de slogans subliminaux. Le lecteur ne saura jamais s’il convient d’attribuer cette déconvenue aux Français, aux Allemands, au couple franco-allemand. Certainement pas aux représentants réels ou supposés de l’islam. Car, bien entendu, la question se pose de façon très différente dans les 25 autres États-Membres de l’Union européenne. En Belgique et en Hollande par exemple, tout indique au contraire un succès éclatant. Quand un Parisien ou un Lillois arrive à la gare du Midi à Bruxelles, il ne manque pas de le mesurer.
Au moins en Grande-Bretagne on ne saurait parler d’une tentative avortée.
En effet, la tradition anglaise n’a jamais cherché l’assimilation des migrants. Elle a prôné plutôt ce qu’on appelle le communautarisme. De la sorte, nos voisins d’Outre Manche, eux, se sont trouvés pris au dépourvu quand ils ont vu apparaître des noyaux de poseurs de bombes éduqués dans le cadre de la société multiculturelle si tolérante du Royaume Uni. Ils se sont alors demandé avec effroi pourquoi et comment ces populations de ce qu’on appelait le "Londonistan", et dont ils avaient toujours respecté les us et coutumes, ont bien pu nourrir en leur sein des gens pleins de haine et de ressentiment contre les autres sujets de Sa Gracieuse Majesté, Anglais, Écossais, Gallois, Irlandais du nord confondus.
À vrai dire, également, nos cousins germains n’ont jamais pratiqué la même doctrine que la république jacobine. Ils appelaient leur système "modèle multiculti". Patatras.
Faut-il dès lors aller plus loin ?
Les chiffres indiqués pour la religion de Mahomet lui attribuent de la sorte, dans le corps de l’article, plusieurs millions d'adeptes en Allemagne, 4 millions, comme en France, 5 ou 6 millions). Le mensonge évident consiste à accepter de confondre "maghrébin" ou "turc", supposé fils de musulman, avec l’adhésion ou la pratique de cette prédication elle-même (3). En additionnant ainsi, en incorporant de force des individus à des "communautés", concept étranger à la tradition française, on en arrive à cette énorme affirmation selon laquelle l’islam constituerait "la deuxième religion (4) de France", etc.
L’équation factice à laquelle se réfèrent nos désinformateurs contredit notamment la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci, proclamée en 1948 à Paris, et que tous les pays du monde contresignent, au moins en théorie sauf l’Arabie saoudite, reconnaît à tout citoyen en son article 18 le droit de changer de religion.
Hélas cette liberté, que nous jugeons fondamentale en Europe, n’est toujours pas reconnue par l’islamisme.
En première page du Monde (1) s’affiche très lisiblement le résultat d’une enquête par sondage que l’on peut, ou plutôt que l’on devrait, qualifier et considérer comme sans appel. Citons-en simplement la substance : pour 68 % des Français et 75 % des Allemands l’intégration des musulmans en Europe se solde par un échec.
Le surtitre semble poser que le mot d’ordre politique de l’intégration constituerait un modèle inaliénable, une sorte d’obligation imposée à nos dirigeants.
Rappelons en l’historique. Traditionnellement, on devenait Français par assimilation, par une éducation d’encadrement centralisateur, et notamment par le service militaire (2). L’expression, inusitée jusque-là, sauf en mathématiques, avait été lancée en 1955 par Jacques Soustelle dans des circonstances dramatiques. L'assimilation ne lui semblait plus possible en Afrique du nord. Mais, gouverneur général, il avait été lui-même révulsé par les horreurs commises par ce qu’on appelait la rébellion. Celle-ci cherchait à soulever les 3 départements qui formaient alors l’Algérie et qui deviendront 12 en 1959 avant de se reconvertir en wilayas lors de la prise du pouvoir par les troupes du FLN arrivées de Tunisie en 1962. Entre-temps les opérations militaires de la pacification, et la victoire des parachutistes lors de la bataille d’Alger (1957) avaient ouvert la voie à la fraternisation franco-musulmane et à l’arrachage volontaire des voiles par les jeunes Algériennes (1958) et le triomphe momentané de l’armée aboutissant au plan de Constantine (1959). Tout cela, toutes ces dates, nous incitent à remarquer le caractère fugace de ces doctrines et de ces slogans. Et surtout, sauf erreur, il semblerait que "l’intégration" avait vite laissé la place à "l’autodétermination", doctrine officielle affirmée lors de l’allocution présidentielle du 16 septembre 1959 qui conduisit aux "accords" d’Évian, c’est-à-dire à la création d’un État souverain d’où les Français furent chassés, expropriés et souvent massacrés.
Si, donc, nous anticipions, pacifiquement, en Europe cette doctrine d’autodétermination, en faisant l’économie d’une rébellion, en appliquant simplement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes le problème de l’islam entrerait vite en voie de règlement. Nous pourrions sans doute faire confiance à nos dirigeants démocratiquement élus, sans recourir à du jus d’énarques pour trouver des solutions humaines, libérales et auxquelles les Nations Unies ne pourraient qu’applaudir.
Le sous-titre du journal résume cependant l’hypocrisie dont nos professionnels des grands moyens de désinformation ont toujours su faire preuve. Car il s’agit pour le maquettiste qui a confectionné la présentation du principal journal parisien "d’un constat d’échec franco-allemand".
On admirera la magnifique ambiguïté de ce genre de slogans subliminaux. Le lecteur ne saura jamais s’il convient d’attribuer cette déconvenue aux Français, aux Allemands, au couple franco-allemand. Certainement pas aux représentants réels ou supposés de l’islam. Car, bien entendu, la question se pose de façon très différente dans les 25 autres États-Membres de l’Union européenne. En Belgique et en Hollande par exemple, tout indique au contraire un succès éclatant. Quand un Parisien ou un Lillois arrive à la gare du Midi à Bruxelles, il ne manque pas de le mesurer.
Au moins en Grande-Bretagne on ne saurait parler d’une tentative avortée.
En effet, la tradition anglaise n’a jamais cherché l’assimilation des migrants. Elle a prôné plutôt ce qu’on appelle le communautarisme. De la sorte, nos voisins d’Outre Manche, eux, se sont trouvés pris au dépourvu quand ils ont vu apparaître des noyaux de poseurs de bombes éduqués dans le cadre de la société multiculturelle si tolérante du Royaume Uni. Ils se sont alors demandé avec effroi pourquoi et comment ces populations de ce qu’on appelait le "Londonistan", et dont ils avaient toujours respecté les us et coutumes, ont bien pu nourrir en leur sein des gens pleins de haine et de ressentiment contre les autres sujets de Sa Gracieuse Majesté, Anglais, Écossais, Gallois, Irlandais du nord confondus.
À vrai dire, également, nos cousins germains n’ont jamais pratiqué la même doctrine que la république jacobine. Ils appelaient leur système "modèle multiculti". Patatras.
Faut-il dès lors aller plus loin ?
Les chiffres indiqués pour la religion de Mahomet lui attribuent de la sorte, dans le corps de l’article, plusieurs millions d'adeptes en Allemagne, 4 millions, comme en France, 5 ou 6 millions). Le mensonge évident consiste à accepter de confondre "maghrébin" ou "turc", supposé fils de musulman, avec l’adhésion ou la pratique de cette prédication elle-même (3). En additionnant ainsi, en incorporant de force des individus à des "communautés", concept étranger à la tradition française, on en arrive à cette énorme affirmation selon laquelle l’islam constituerait "la deuxième religion (4) de France", etc.
L’équation factice à laquelle se réfèrent nos désinformateurs contredit notamment la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci, proclamée en 1948 à Paris, et que tous les pays du monde contresignent, au moins en théorie sauf l’Arabie saoudite, reconnaît à tout citoyen en son article 18 le droit de changer de religion.
Hélas cette liberté, que nous jugeons fondamentale en Europe, n’est toujours pas reconnue par l’islamisme.
JG Malliarakis
Apostilles
- Édition datée du 5 janvier
- Le fameux jus soli a été inventé par la IIIe République non par générosité mais pour faire obligation aux fils d’Étrangers d’accomplir leurs devoirs militaires.
- Pour comprendre la réalité de l’Islam et son éloignement d’avec l’identité européenne on se reportera aux travaux de Henri Lammens .
- sur ce terrain le livre de René Marchand résumant les travaux de bien d’autres auteurs, met les choses au point : l’erreur numéro un consiste à parler indistinctement de "religions" et à mettre la prédication et la jurisprudence islamiques sur le même plan que la foi chrétienne ou le bouddhisme.
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