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vendredi, 23 décembre 2011

L'Afrique réelle n°24

Ex:
 
 
L'Afrique Réelle n°24
Décembre 2011

SOMMAIRE :
 
Actualité :
- L'année 2011 en Afrique
- Egypte : la grande misère des Coptes

Dossier : 
Les tragiques conséquences de la départementalisation de Mayotte

Repentance :
Le procès de Tintin au Congo

Opinion :
L'immigration choisie cette détestable forme moderne de la Traite des Africains
 
EDITORIAL :
 
Derrière la victoire des islamistes en Tunisie, en Libye et en Egypte, se cache une réalité ignorée de la plupart des observateurs qui en sont encore à opposer islam « radical » et islam « modéré », ne voyant pas que depuis le XXe siècle, deux grands courants parcourent le monde arabo-musulman sunnite[1] :
 
1) Synthèse du socialisme et du panarabisme, le « nassero-baassisme » a un temps prôné l’union du monde arabe avant de se fragmenter en plusieurs nationalismes sous l’influence de leaders charismatiques comme Gamal Abd-el Nasser en Egypte, Saddam Hussein en Irak ou même d’une certaine manière Hafez el-Hassad en Syrie. Alors que la realpolitik commandait aux Occidentaux de s’appuyer sur ces Etats, ils les ont au contraire combattus et l’échec du « nassero-baassisme » dont ils sont largement responsables, a créé un vide désormais comblé par l’islamisme politique.
 
2) L’islamisme politique a la même aspiration supranationale que le « nasserobaassisme », mais pour lui, c’est la religion islamique et non la langue arabe qui doit être l’élément fédérateur.
 
Durant des années, les Occidentaux se sont comportés à la manière des alouettes devant un miroir : attirés par la nébuleuse Al-Qaïda, ils sont partis à sa recherche en Irak et en Afghanistan, laissant ainsi le terrain libre à cet islamisme politique que BHL qualifie de « modéré ». Or, ce courant a pour objectif, non pas de faire sauter des bombes en Europe, mais de prendre appui sur la population immigrée musulmane pour y imposer son contre-pouvoir. En France, cela est déjà clairement le cas dans plusieurs émirats de la périphérie de villes comme Paris, Marseille ou Lyon, où les populations vivent de fait selon la loi islamique et où il ne reste plus à l’islamisme politique qu’à faire élire des municipalités - ce qui ne saurait tarder - afin de légitimer démocratiquement sa conquête territoriale.
 
Le moteur de cette gigantesque subversion qui se déroule sous nos yeux et que la bienpensance interdit de voir est l’Organisation des Frères musulmans, mouvement né en 1928 en Egypte et qui a reçu deux grandes idées de ses deux principaux fondateurs, Hassan Al-Banna et Sayyed Qutb.
 
1) Pour Hassan Al-Banna le panarabisme était une vision politique ethnoréductrice car tous les musulmans ne sont pas des Arabes. En revanche, l’arabe est bien la langue liturgique commune à tous les musulmans. Cette vision non raciale fait de l’organisation un modèle universel pour tous les croyants.
 
2) Pour Sayyed Qutb exécuté par Nasser en 1965, le monde était divisé en deux, d’une part le dar el-Islam et d’autre part le monde de l’ignorance (de Dieu) ou jahaliyya.
Le but des Frères musulmans est l’instauration d’un Etat islamique mondial, mais le réalisme commandant de procéder par étapes, la priorité est de renverser les régimes arabes nationalistes ou bien alliés de la jahaliyya ; si possible d’ailleurs avec l'aide de cette dernière, comme cela vient d’être réalisé en Tunisie, en Egypte, en Libye et demain en Syrie. Plus tard, une fois l’unification du dar el-Islam réalisée, la guerre sera menée contre la jahaliyya afin d’établir l’Etat islamique universel. Mais avant de passer à cette étape finale, il est nécessaire de la désarmer mentalement et de la rassurer en lui tenant les discours lénifiants qu’elle attend et dont sa lâcheté, autant que son masochisme, se satisferont avec à la fois soulagement et gourmandise.
 
Les cocus d’Occident qui rêvaient de démocratie en se pâmant devant le « printemps arabe » ont donc offert le pouvoir à leurs pires ennemis. Il est minuit moins cinq, docteur Schweitzer…
 
Bernard Lugan
 
[1] Pour ce qui concerne les chiites, la clé de compréhension est différent

00:05 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, afrique, affaires africaines, bernard lugan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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