jeudi, 17 novembre 2022
Ocean Viking, Meloni n'a pas gagné. Macron n'a pas gagné. Nous avons tous perdu
Ocean Viking, Meloni n'a pas gagné. Macron n'a pas gagné. Nous avons tous perdu
Agata Iacono
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-ocean_viking_non...
Alors que nous assistons sur les réseaux unifiés à un théâtre de marionnettes de la bonhomie, la France entre en crise : la droite française se réveille et les relations diplomatiques entre Rome et Paris deviennent très tendues, peu après la signature de l'absurde traité du Quirinal.
Incapable de jouer le rôle du "souverainiste" avec l'OTAN et l'Union européenne - c'est-à-dire les vrais coupables de la crise économique, énergétique et sociale héritée par les "meilleurs" - Giorgia Meloni choisit de détourner l'attention et les "shows médiatiques" n'attendaient que cela.
Voici venir à la rescousse de tout le monde les "débarquements d'Afrique".
Personne ne s'est demandé ce qui se passe en Libye, personne ne se soucie d'où partent ces nouveaux esclaves des usines textiles de l'Eldorado européen et pourquoi.
La stratégie est toujours la même, la feuille de route est la même, mais cette fois-ci avec une tournure intéressante : connue sous le nom de "stratégie du faux drapeau", de l'opportunité photo ou de la distraction de masse, elle tend à focaliser l'attention des médias "de gauche" et à taire ainsi les questions concrètes: les droits des travailleurs, les décès au travail, les Italiens qui réduisent leur consommation de produits de première nécessité, les jeunes qui quittent l'Italie, le rationnement de l'énergie et ceux qui ne peuvent plus payer leur nourriture et leurs factures, le rationnement de l'énergie, la destruction du tissu productif et socio-économique due à cette co-belligérance harakiri dans une guerre voulue par les USA et visant à couper les ponts entre Européens et partenaires alternatifs.
Meloni, en effet, (gaffe ou pas), oblige la France à prendre en charge les migrants du navire de l'ONG Ocean Viking. Selon la presse française, lors de la conversation entre Macron et Meloni, en marge de la réunion de Sharm El Sheik, le président français avait proposé une solution impliquant le débarquement de l'Ocean Viking en Italie et donc la prise en charge de la plupart des migrants par la France.
Au lieu de cela, le gouvernement italien a annoncé la volonté de Marcon de débarquer l'Ocean Viking dans les ports français.
Et une pagaille a éclaté, pour utiliser une expression française.....
Dans son empressement à faire payer aux Italiens le fait d'avoir voté pour une "fasciste", une femme de droite qui rappelle tant Le Pen dans l'imaginaire transalpin, Macron a tenté de prendre la balle au bond et d'humilier l'Italie, de la dépasser dans le droit d'accueil, de démontrer combien la France et l'Europe sont noblement porteuses de bons sentiments communautaires....
Atlantistes oui, bellicistes en faveur des néo-nazis ukrainiens certes, mais (comment dire ?) fièrement "antiracistes" et "antifascistes".
Bien sûr, les migrants en France seront identifiés et renvoyés s'ils n'entrent pas dans les catégories absurdes des personnes ayant droit au statut de réfugié, qui est offert non pas parce qu'il y a réellement une guerre ou une dictature dans le pays d'origine, mais en raison de choix géopolitiques sur les terres à piller et à déstabiliser.
Macron est aujourd'hui décrit en France, par la presse française, comme le perdant du défi avec l'Italie, l'ennemi des citoyens, au mépris de l'image bon enfant et pro-européenne, anti-fasciste, que la France voulait opposer à l'Italie de droite.
Et pas seulement sur les médias sociaux, qui se sont déchaînés en inventant des hasthags appelant à la démission de Macron ou l'appelant "Macron De La Honte".
Le Figaro le décrit comme un perdant, au moment le plus dramatique de la crise énergétique française, qui a déjà imposé le rationnement de l'électricité et du chauffage dans les écoles, les lieux publics et privés.
La lutte entre pauvres, utilisée comme instrument de propagande honteuse, la haine, le conflit horizontal, la recherche du bouc émissaire du moment : tout est fonctionnel pour que les causes de la crise ne soient pas abordées, que les intérêts en jeu ne soient pas révélés, en Egypte comme en Libye, dans la colonie Afrique opprimée par le CFA, dans les guerres par procuration favorisées pour contrôler les matières premières et les voies de passage forcées.
A ce jour, 38 réfugiés de l'Ocean Viking ont été relocalisés en France, 78 en Allemagne et 5 au Luxembourg.
Ces chiffres sont vraiment dérisoires, si l'on considère que, depuis le seul mois de juillet 2022, quelque 62.000 personnes ont débarqué en Italie (90.000 depuis le début de l'année).
Mais la secrétaire d'État aux Affaires européennes, Laurence Boone (la même qui, ces dernières semaines, a promis de "veiller" au respect des droits en Italie), interrogée par france.info, déclare que "la confiance avec l'Italie est rompue", et confirme l'opération coup de poing à la dure, à la frontière, où, en plus des 500 agents qui arrivent, des "contrôles beaucoup plus stricts et sérieux" seront introduits, en particulier le "contrôle des passeports".
Et donc Macron bloque la frontière avec l'Italie, une mesure dirigée contre les citoyens français et italiens, afin de montrer que la France accueille les "émigrants".
Meloni n'a pas gagné, Macron pas davantage.
Non. Nous avons encore une fois perdu. Nous tous.
Agata Iacono.
Sociologue, anthropologue, journaliste certifié Wrep Blockchain
23:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migration, ocean viking, actualité, france, italie, méditerranée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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