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lundi, 02 janvier 2023

Gustave Le Bon et la fabrique sociologique du gauchiste culturel

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Gustave Le Bon et la fabrique sociologique du gauchiste culturel

Nicolas Bonnal

Brandon Smith a récemment rappelé que le gauchiste woke made in USA est un incapable et qu’il sera incapable de survivre à un grand effondrement (celui qu’on attend hélas depuis si longtemps…) ; il se voit régner pur dans le management. Brandon rappelle que la société US fabrique des nuls qui sont refusés à l’armée à hauteur de 70%. Elle n’est capable que de produire des managers qui détruisent un peu plus (notamment les féministes postmodernes) les pays dont ils ont la charge. Mais ce n’est pas fini : la propagande enragée produit aussi un intolérant et un autoritaire avide de lois et de lynchages : voir ce qui se passe partout en ce moment. Un café a été mis à sac à Bruxelles pour Trans phobie. En Catalogne une amende de 7500 euros a été infligée à un pâtissier primé  et réputé pour non-usage de l’écriture inclusive. Problème : serons-nous sauvés par le gong de ces millions de Pol Pot ?

Comme toujours dans notre pauvre mais invincible et indépassable occident, la cause est ancienne. On pourrait citer Aristophane sans rire et c’est ce que fait Cochin pour expliquer la France philosophe de la Révolution et de la Terreur (voyez mes textes).

Venons-en à l’indispensable Gustave Le Bon qui explique très bien, vers 1890, la fabrication moderne du mécontentement industriel, que l’on retrouve à l’œuvre avec les antisystèmes non pas de pacotille mais de cyber-cafés.

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La foule se moque du message. Une idée simple et seule la guide selon Le Bon : la conspiration patronale. La solution est toujours miraculeuse :

« C'est ainsi par exemple que la théorie essentielle du socialisme d'il y a quarante ans, d'après laquelle les capitaux et les terres devaient se concentrer dans un nombre de mains toujours plus restreint, a été absolument démentie par les statistiques de divers pays. Au point de vue de l'extension du socialisme, ces discussions de théoriciens sont d'ailleurs sans aucune importance. Les foules ne les entendent pas. Ce qu'elles retiennent du socialisme, c'est uniquement cette idée fondamentale que l'ouvrier est la victime de quelques exploiteurs, par suite d'une mauvaise organisation sociale et qu'il suffirait de quelques bons décrets, imposés révolutionnairement, pour changer cette organisation. »

Le Bon se rend célèbre alors en dénonçant non pas les mécontents, les antisystèmes ou les indignés, mais les inadaptés. Fruit du progrès et de l’instruction, du mécanisme et du farniente moderne, ils sont légion, comme dit l’Evangile :

« Les inadaptés : leur nombre immense, leur présence dans toutes les couches de nos sociétés, les rendent plus dangereux pour elles que ne furent les Barbares pour l'Empire Romain.

Rome sut se défendre pendant longtemps contre les envahisseurs du dehors. Les Barbares modernes sont dans nos murs, indigènes ou immigrés. S'ils n'ont pas incendié Paris complètement à l'époque de la Commune, c'est Uniquement parce que les moyens d'exécution leur firent défaut. »

Les plus dangereux des mécontents sont ceux que Le Bon nomme les dégénérés fabriqués par le système. Cela se rapproche de notre époque :

 « A la foule des inadaptés créés par la concurrence et par la dégénérescence, s'ajoutent chez les peuples latins les dégénérés produits par incapacité artificielle. Ces inadaptés sont fabriqués à grands frais par nos collèges et nos universités. La légion des bacheliers, licenciés, instituteurs et professeurs sans emploi constituera peut-être un jour un des plus sérieux dangers contre lesquels les sociétés auront à se défendre. La formation de cette classe d'inadaptés est toute moderne. Son origine est psychologique. Elle est la conséquence des idées actuelles. »

Oui, mais n’oublions pas le principal : l’idéologie n’est que la regrettable conséquence d’une sociologie folle productrice d’inadaptés. 

Gustave Le Bon encore :

« Notre éducation théorique à coups de manuels, ne préparant absolument à rien qu'aux fonctions publiques, et rendant les jeunes gens totalement inaptes à toute autre carrière, ils sont bien obligés, pour vivre, de se ruer furieusement vers les emplois salariés par l'Etat. Mais comme le nombre des candidats est immense et le nombre des places minime, la très grande majorité est éliminée et se trouve sans aucun moyen d'existence, par conséquent déclassée et naturellement révoltée. »

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Le Bon évoque le préjugé anti-manuel des peuples latins, passés directement du féodalisme au socialisme :

« Ils ne le font pas (et ceci est la seconde raison), à cause du préjugé indéracinable contre le travail manuel, l'industrie et l'agriculture, qui existe chez les peuples latins, et n'existe d'ailleurs que chez eux ».

Sur le préjugé féodal et anti-artisanal :

« Les peuples latins possèdent en effet, malgré de trompeuses apparences, un tempérament si peu démocratique que le travail manuel, fort estimé dans l'aristocratique Angleterre, est jugé par eux comme humiliant ou même déshonorant… »

Toutes ces bonnes études ne servent évidemment à rien, sinon à se révolter :

« Après de longues et· coûteuses études, les diplômés sont bien obligés de reconnaître qu'ils n'ont acquis aucune élévation de l'intelligence, ne 'sont guère sortis de leur caste, et que leur existence est à recommencer.

Devant le temps perdu, devant leurs facultés émoussées pour tout travail utile, devant la perspective de l'humiliante pauvreté qui les attend, comment ne deviendront-ils pas des révoltés ? »

Après Le Bon prépare l’antienne de nos amis libertariens, déjà pronostiquée par Lao Tse il y a vingt-cinq siècles : l’assistance produit la dépendance.

« Jusqu'ici la charité publique ou privée n'ont fait qu'accroître considérablement la foule des inadaptés. Dès qu'un bureau d'Assistance Publique fonctionne quelque part, le nombre· des pauvres s'accroît dans d'immenses proportions. Je connais un petit village aux portes de Paris ou près de la moitié de la population est inscrite au bureau de bienfaisance.

Les recherches faites sur ce sujet ont prouvé que 95% des pauvres secourus en France sont des individus qui refusent toute espèce de travail. »

Et de nouveau philosophe, Le Bon achève (penser à notre texte sur Maupassant et les extrémistes politique de son temps):

« De nouveau désabusé, l'homme reprendra une fois encore l'éternel labeur de se créer des chimères capables de charmer son âme pendant quelque temps. »

Je rappelle que chez les termites une bonne partie de ces insectes sont incapables de se nourrir eux-mêmes ; et que lorsqu’on veut s’en débarrasser, on cesse de les nourrir. 

Question subsidiaire : est-ce qu’un homme de Davos est capable de se nourrir lui-même ?

Sources :

Gustave Le Bon – Psychologie du socialisme (archive.org)

Nicolas Bonnal –  La culture comme arme de destruction massive ; le choc Macron (Amazon.com)

Leftists Aren't Capable Of Surviving Economic Collapse – Here's Why | ZeroHedge

 

14:56 Publié dans Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave le bon, sociologie, nicolas bonnal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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