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vendredi, 17 janvier 2025

Démocraties à liberté limitée

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Démocraties à liberté limitée

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/democrazie-a-liberta-limitata/

Les nouvelles sont rares. Et, de surcroît, elles ne sont pas rapportées par les grands médias. Une petite note de bas de page, en somme.

Thierry Breton est un ancien commissaire européen. Un Français. Il a quitté la Commission en controverse avec Ursula von der Leyen. Pour des raisons internes aux équilibres complexes du sommet bureaucratique européen. Mais ce n'est pas cela qui nous intéresse aujourd'hui.

Car Breton reste un représentant important de la France. Avec un long passé de ministre, en vérité toujours des affaires intérieures. Un technicien, si l'on veut. Et même cela, franchement, serait d'un intérêt extrêmement relatif pour nous.

Mais aujourd'hui, il s'exprime sur les prochaines élections allemandes. Ce qui est déjà étrange... et ce qui l'est encore plus, c'est que Breton s'exprime. Il dit haut et fort que oui, la démocratie, c'est bien, et les élections, c'est bien... mais seulement si les résultats de celles-ci sont conformes à la ligne adoptée par l'Union européenne.

Sinon, elles ne comptent pas. Et elles doivent être refaites.

Maintenant, abstrayons-nous de notre ineffable Français - qui a pourtant donné une voix claire au mode de raisonnement de certains sommets européens - et raisonnons un peu. Dans les grandes lignes.

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Ainsi, les hommes et les femmes qui gravitent autour de la Commission européenne, ou qui en font partie, sont évidemment pour la démocratie. Même si, rappelons-le, ils n'ont jamais été élus, mais choisis par des sommets bureaucratiques. Exemptés de tout contrôle électoral.

Ils sont pour la démocratie... tant qu'elle confirme leurs décisions. Sinon... cela ne compte pas et on recommence. On refait les choses jusqu'à ce que le résultat des élections soit conforme à ce qu'ils ont décidé a priori.

Par essence, la démocratie, en Europe, ne sert qu'à confirmer, et inévitablement à renforcer, les choix de ces soi-disant élites qui n'ont jamais été élues par qui que ce soit. Choisies de droit divin, évidemment. Ou, plus précisément, parce qu'elles sont les représentantes de certains intérêts, de cercles fermés qui n'ont rien à voir avec les peuples et leur volonté. Au contraire.

Des peuples d'ailleurs méprisés. Parce qu'ils sont considérés comme immatures, stupides, obtus. Et qui doivent s'adapter aux décisions de leurs suzerains. Ou, plus précisément, de ceux qui, dans l'ombre, les commandent et les manœuvrent.

Tout cela est clair et, en vérité, extrêmement simple à comprendre. Ici, dans le monde occidental, ce truc s'appelle la Démocratie. Avec une majuscule. Et malheur à vous si vous ne vous inclinez pas, voire si vous ne vous prosternez pas devant elle. On risque d'être considéré comme un paria, un fasciste, voire pire.

Mais cela vaut aussi, et surtout, lorsque les décisions de ces dirigeants éclairés vont à l'encontre des intérêts du plus grand nombre. Ou, même, lorsqu'ils planifient notre réduction en nombre - lire notre extinction massive -, le refoulement du plus grand nombre dans la misère et d'autres aménagements similaires.

Il faut le comprendre. Et garder à l'esprit. Ce qui, malheureusement, est rarement le cas. La plupart des gens regardent la télévision. Et ils avalent tout ce qu'on leur donne à manger.

Ainsi, Poutine est méchant. Les Chinois sont méchants et de mauvaise foi. Nous vivons dans le meilleur des mondes possibles... de quoi faire frémir le Candide de Voltaire.

 

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