vendredi, 11 avril 2025
Le dernier ultimatum énergétique de Trump: l'UE-Frankenstein est en difficulté
Le dernier ultimatum énergétique de Trump: l'UE-Frankenstein est en difficulté
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/04/trumps-energie-ultimatum-...
Donald Trump a donné un ultimatum à l'UE : 350 milliards de dollars pour l'énergie américaine ou les droits de douane restent en place.
Donald Trump a donné à l'Union européenne un ultimatum qui s'abat comme un coup de tonnerre : 350 milliards de dollars pour l'énergie américaine ou les droits de douane restent en vigueur. Un coup stratégique qui pousse Bruxelles dans un coin du ring et mène les relations transatlantiques au bord du gouffre. Ursula von der Leyen a proposé de réduire mutuellement les droits de douane sur les industries à zéro – une proposition que Trump a brusquement rejetée. « Nous avons un déficit avec l'Union européenne de 350 milliards de dollars, et cela va disparaître rapidement », a-t-il déclaré avec une menace ouverte. Son objectif : des importations massives d'énergie en provenance des États-Unis pour compenser le déficit commercial. Mais il ne s'agit pas ici de l'Europe, le continent des peuples et des cultures, mais de l'UE – un Frankenstein, autrefois créé par des mains américaines, qui est maintenant étranglé par ces mêmes mains.
Un monstre sorti de l'atelier de Washington
L'histoire commence pendant la Guerre froide. À cette époque, les États-Unis ont soutenu le marché intérieur européen et la CEE pour contrer l'influence soviétique. Après 1989, ils ont soutenu l'élargissement vers l'Est de l'UE, fondée sur le traité de Maastricht, afin de soumettre l'héritage soviétique à un contrôle occidental et d'empêcher tout renouveau de Moscou. L'UE était un outil, un partenaire junior consentant. Cependant, cette fabrication, nourrie sous l'égide américaine, a grandi au-delà de ce que l'on avait planifié in petto au départ. Avec la guerre en Ukraine, l'alliance transatlantique mise sur la défaite de la Russie, dans l'espoir de sécuriser des ressources pour l'Amérique du Nord et l'Europe. Ce calcul a échoué. Maintenant, l'Occident est confronté à un problème de distribution – et Trump voit la solution : l'UE doit payer pour que l'Amérique triomphe.
Les droits de douane de 20 % sur les produits européens étaient le coup d'envoi. L'UE a réagi avec une offre de réduire les droits de douane sur les voitures et les produits industriels à zéro, à condition que les États-Unis en fassent de même. Trump a refusé et a plutôt exigé des achats d'énergie d'une valeur de quelques centaines de milliards. Un plan génial : l'UE, fraîchement libérée du gaz russe, doit devenir dépendante du GNL américains. Ce qui commence comme un conflit commercial se transforme en piège géopolitique. L'UE, et non l'Europe, est la cible – un modèle bureaucratique qui s'est aliéné des peuples et qui doit maintenant payer le prix de son « autonomie stratégique ».
L'Occident dans l'épreuve
Ce conflit est plus qu'un simple désaccord sur le gaz et les droits de douane. Il révèle que l'UE est un Frankenstein, qui se retourne contre son créateur – et en paie le prix. Alors que la Chine menace en tant que rival extérieur, Washington voit l'UE comme un adversaire intérieur. Pour vaincre Pékin, l'Amérique a besoin de la force de l'Occident – mais l'UE, avec son aspiration à l'indépendance, vient perturber cela. Trump vise la cannibalisation : une partie de l'Occident doit épuiser l'autre. Les réactions en Europe – la véritable Europe – pourraient être différentes de celles de Bruxelles. Là-bas, il y a désaccord : certains misent sur les négociations, d'autres avertissent d'une guerre commerciale qui détruira l'économie. La Commission européenne parle d'« accords équitables » – un terme qui ne récolte que du mépris à Washington.
Les 350 milliards de dollars ne sont pas une idée spontanée, mais reflètent exactement le déficit commercial que Trump veut éliminer. Une Europe qui serait demeurée libre n'aurait pas eu sa place dans un tel scénario – l'UE, en revanche, doit devenir le payeur de la domination américaine. Mais cette Europe n'est pas celle des peuples, mais est un modèle artificiel qui a déjà vécu ses meilleurs jours.
Le pari de Trump sur tout
Quant à savoir si le plan fonctionnera, cela reste incertain. L'UE pourrait capituler, vendre sa souveraineté pour du gaz américain. Ou elle pourrait résister et déclencher une guerre commerciale dont personne ne prévoit la fin. Trump met tout en jeu. Si cette offensive échoue, il risque humiliation sur la scène internationale et tempêtes politiques internes. Ses électeurs exigent des résultats, pas des excuses. La marge de manœuvre diminue – pour lui et pour l'UE.
Cependant, l'Europe, la véritable Europe, pourrait entrevoir qu'elle a une chance. Si l'UE, ce monstre de type Frankenstein, titube sous l'étreinte de Trump, de l'espace s'ouvre pour quelque chose de nouveau : une alliance d'États souverains, libres du joug de Bruxelles et du diktat de Washington. L'Occident s'auto-détruit – mais des décombres pourrait surgir une Europe qui mérite son nom.
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mardi, 18 mars 2025
Des milliards d’argent public investis dans l’industrie de guerre…
Communiqué de presse du Zannekindbond (Flandre)
Des milliards d’argent public investis dans l’industrie de guerre…
Source: https://www.facebook.com/search/top?q=zannekinbond
Alors que le secteur de la santé est sous pression financière, que les retraites menacent de devenir impossibles à financer, que la rénovation des infrastructures coûte des sommes colossales et que la sécurité sociale est fortement amputée,… des milliards d’euros d’argent public sont investis du jour au lendemain dans l’industrie de la défense. Les pays de l’OTAN ont depuis longtemps largement dépassé la Russie en matière de dépenses militaires, et pourtant ils continuent à s’armer. Maintenant que Trump transfère la facture de la sécurité atlantique aux élites européennes et trouve des toutous obéissants auprès de figures comme Theo Francken, l’Union européenne, avec sa cheffesse von der Leyen, mène la charge dans la politique belliciste, avec pas moins de 800 milliards d’euros (!!!) consacrés aux dépenses militaires. Au lieu de diplomatie et de détente, il n’y a que davantage d’armes et d'expansionnisme de l’OTAN. Cependant, la sécurité ne découle pas d’une course à l’armement souhaitée par l’Occident libéral, mais de la coopération, de la diplomatie et d’une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe, Russie comprise. Même en Flandre et en Wallonie, la majorité de la population ne veut pas de cette course aux armements - à laquelle le gouvernement belgiciste de Bart De Wever collabore avidement !
Le moment charnière dans la politique internationale et les rapports de force géopolitiques que nous vivons actuellement démasque l'UE plus que jamais: elle est désormais perçue comme un instrument de l'impérialisme occidental, datant du 20ème siècle. Lorsque nous voyons les élites européennes se fâcher parce que Trump a une stratégie différente de celle des fanatiques libéraux qui crient sans arrêt "slava Ukraini", nous voyons en réalité comment l'aile non-trumpiste de la classe dirigeante occidentale bout de colère. L'UE est un lieu où le secteur libéral du capital monopoliste reste dominant, contrairement aux États-Unis. Mais il n'est jamais correct de choisir un camp au sein de l'impérialisme, de plus, les versants américain et européen de cet impérialisme appartiennent réellement au même camp. Le conflit au sein des élites occidentales ne change rien au fait que l'UE est née de l'atlantisme (le plan Marshall a nécessité l'avènement d'un "marché" européen) et qu'elle a toujours servi d'instrument politique et institutionnel pour maintenir l'Europe divisée en tant que communauté de civilisation, sans accorder aux peuples ni le droit à l'autodétermination ni le droit à la souveraineté et pour garder la classe ouvrière complètement impuissante. Il ne peut y avoir de "réunification sociale" ou de véritable politique de paix dans le cadre de l'UE.
NON à la politique de guerre de l'UE, de l'OTAN et de la Belgique !
Révolution, pas réformisme !
17:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, industrie militaire, complexe militaro-industriel, affaires européennes, union européenne | |
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lundi, 17 mars 2025
Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Tous deux en ont assez d'une escalade en Ukraine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/meloni-und-wilders-lassen...
Nous y voilà encore : Ursula von der Leyen, la cheffesse des militaristes à Bruxelles, voulait faire surgir une utopie européenne basée sur la production d'armes avec une avance de 800 milliards d'euros. Mais Geert Wilders lui a mis des bâtons dans les roues aux Pays-Bas - 73 voix contre 71 contre sa mégalomanie. Et le meilleur dans l'affaire: trois des quatre partis au pouvoir, dirigés par le Partij voor de Vrijheid (PVV) de Wilders, ont dit non. Embarrassant, non ? Pendant ce temps, le Premier ministre Dick Schoof assiste aux sommets de l'UE et hoche la tête docilement, tandis que sa propre coalition lui montre un carton rouge. C'est l'UE dans toute sa splendeur: une élite qui n'a plus rien à voir avec ses propres peuples.
En Italie, Giorgia Meloni a fait preuve d'encore plus de courage. Elle a dit à Keir Starmer et à sa clique belliciste britannique et française: "Sans moi !". Cette "coalition des volontaires" - quelle blague ! Sous le prétexte de "missions de paix", des soldats occidentaux doivent marcher en Ukraine, tandis que Paris et Londres battent le tambour. Meloni a vu clair dans leur jeu et se retire. Elle ne s'engage que lorsque cela concerne une défense réelle - pas pour cette folie exponentielle.
La réaction ? La France et le Royaume-Uni se comportent comme des divas offensées. Mais Meloni reste ferme. Et elle en rajoute: pas de soutien à une résolution de l'UE qui critique Donald Trump. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas aussi stupide que les marionnettes de Bruxelles qui s'attaquent aux États-Unis au lieu de sécuriser des alliances. C'est de la politique sensée - quelque chose qui a depuis longtemps disparu à Bruxelles.
L'UE est un zombie
Oublions le conte de l'"unité européenne". L'UE n'est pas l'Europe - c'est un appareil bureaucratique mort-vivant qui aspire les forces des nations et entraîne celles-ci dans des conflits inutiles. Wilders et son PVV aux Pays-Bas font non de la main, Meloni en Italie montre le doigt d'honneur, la Hongrie fait déjà depuis longtemps ce qu'elle veut. Et l'Allemagne ? Elle suit comme un caniche bien dressé, tandis que les citoyens regardent leur argent taxé être englouti dans le tourbillon ukrainien et les fantasmes de von der Leyen.
Voilà la vérité : l'UE se désintègre parce qu'elle n'a plus rien à voir avec les peuples réels. C'est un monstre qui dévore la liberté et piétine la souveraineté. Meloni et Wilders ne sont que le début - les peuples en ont assez de ce cirque bruxellois.
Fin de la folie
La guerre en Ukraine est le clou dans le cercueil de l'UE. Ursula von der Leyen veut nous entraîner dans une dystopie militaire, mais Meloni et Wilders se défendent. Tant mieux ! L'UE n'est pas un bateau de sauvetage, c'est un navire qui coule - et plus vite il coule, mieux c'est. L'Europe n'a pas besoin de technocrates qui nous dirigent vers l'abîme, mais d'États libres qui pensent par eux-mêmes.
L'Allemagne devrait prendre exemple sur Meloni et Wilders: sortir de la camisole de force qu'est devenue l'UE avant qu'il ne soit trop tard. Les citoyens ne veulent pas de rêves bellicistes et militaro-industriels à 800 milliards d'euros et pas de conflits permanents - ils veulent retrouver leur vie. Il est grand temps que Berlin comprenne cela aussi.
Malheureusement, il semble que la situation doit d'abord empirer ici avant que les Allemands n'ouvrent les yeux. Il faut des forces qui stoppent cette absurdité qu'est l'UE, qui prennent la réalité des frontières au sérieux et qui redonnent le pays aux citoyens - au lieu de le vendre davantage aux fantaisistes de Bruxelles. Le temps des politiciens marionnettes touche à sa fin. Du courage et du franc-parler sont plus que nécessaires.
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jeudi, 06 mars 2025
La vitesse de Trump, l'immobilisme de Bruxelles
La vitesse de Trump, l'immobilisme de Bruxelles
Giuliano Lengo
Source: https://electomagazine.it/la-velocita-di-trump-limmobilis...
Il y a une centaine de décrets que Donald Trump a signés ou est en train de signer.
Certains d'entre eux sont déjà connus, tous cependant avec un grand impact et une grande discontinuité par rapport à l'ère Biden.
Maintenant, et c'est normal, ce sont les différents commentaires émis sur ces décisions rapides, qui comptent, dont certains avec lesquels nous sommes d'accord sur le timing, les mérites et les motions, mais posons-nous surtout une question.
Serons-nous un jour capables, en Europe, de décider de mesures urgentes susceptibles de contribuer sérieusement aux besoins des citoyens et de contrecarrer un déclin qui se manifeste désormais également dans le domaine industriel ?
Un exemple pour tous serait de revoir immédiatement les règles d'engagement pour la transition écologique..... même après ce qu'a décidé Trump !
A mon avis, l'articulation actuelle du Parlement européen (même avec un double siège et avec des déchets que nous ne pouvons plus nous payer) ne le permettrait pas, je pense, d'ailleurs une seule voix suffit à invalider toute délibération.
Une telle synthèse et action est trop fulgurante pour une bureaucratie aussi empêtrée et bloquée par l'unanimité du vote entre des états qui ont 1000 intérêts différents.
Si les Etats-Unis poursuivent ce qu'ils ont promis et que les autres grandes puissances y répondent, l'Europe, si elle ne change pas ses règles et son rythme, se dirige vers l'extinction politique et économique, en s'évaporant par elle-même !
Il est urgent de revoir en profondeur les concepts qui ont conduit à l'Union européenne, qui a été créée davantage pour élargir la zone de chalandise que pour mettre en place un système fonctionnel.
J'évite, en faisant semblant d'oublier, de m'attarder sur ce que M. Prodi et le gouvernement de l'époque ont fait en bradant notre lire (1936,27 pour 1 euro), ce qui, contrairement à ce qu'il a déclaré à l'époque, a conduit les Italiens à s'appauvrir.
Je me souviens que dans la « Charte », nous avons également renoncé à nos origines chrétiennes.., mais cela en valait-il la peine, même si la réflexion est faite avec le « recul » ?
19:22 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, union européenne, affaires européennes, europe | |
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L'accord du siècle entre l'UE et l'Inde ouvre la voie au pétrole russe vers l'Europe
L'accord du siècle entre l'UE et l'Inde ouvre la voie au pétrole russe vers l'Europe
Leonid Savin
Ursula von der Leyen, cheffe de la Commission européenne, a déclaré lors de sa visite à New Delhi le 28 février qu'un accord de libre-échange sans précédent entre l'UE et l'Inde pourrait être conclu d'ici la fin de l'année 2025.
Ursula von der Leyen a ajouté de manière pathétique que « cette visite marque le début d'une nouvelle ère » et « qu'il est temps de faire passer le partenariat stratégique entre l'UE et l'Inde au niveau supérieur ». Elle a également annoncé que l'Union européenne étudiait activement la possibilité d'un nouveau « partenariat de sécurité et de défense » avec l'Inde, similaire aux accords existants de l'UE avec des partenaires clés tels que le Japon et la Corée du Sud.
Un partenariat de longue date
Les relations entre l'Inde et l'Union européenne ne datent pas d'hier. L'Inde a été l'un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec la Communauté économique européenne en 1962.
Dans le cadre de l'accord de coopération UE-Inde de 1994, les deux parties ont mis en place un système complet de coopération et ont finalement transformé leurs relations en partenariat stratégique en 2004. En 2007, les deux parties ont entamé des négociations en vue d'un accord bilatéral de grande envergure sur le commerce et l'investissement. Toutefois, après 15 cycles de négociations en 2013, elles se sont retrouvées dans l'impasse. La faute incombe aux ambitions des parties.
Le 8 mai 2021, les dirigeants de l'UE et de l'Inde ont décidé de reprendre les négociations sur un accord commercial « équilibré, ambitieux, complet et mutuellement bénéfique » et de lancer des « branches » distinctes sur un accord de protection des investissements et un accord sur les indications géographiques. En avril 2022, il a été décidé de créer un Conseil du commerce et de la technologie UE-Inde.
Selon des documents officiels, l'Union européenne est le premier partenaire commercial de l'Inde. Elle représentait 12,2% du commerce total de l'Inde en 2023, avec un chiffre d'affaires de 124 milliards d'euros.
L'Inde est le neuvième partenaire commercial de l'UE, avec 2,2% du total des échanges de biens de l'UE en 2023. Le commerce des services entre l'UE et l'Inde atteindra 59,7 milliards d'euros en 2023, contre 30,4 milliards d'euros en 2020.
Les principaux thèmes des négociations commerciales sont: la suppression des obstacles et l'aide aux entreprises de l'UE; l'ouverture des marchés de services et des marchés publics; la garantie de la protection des indications géographiques; et les engagements en matière de commerce et de développement durable.
Le dernier cycle de négociations entre l'Inde et l'UE s'est tenu en novembre 2024 et portait sur les droits de douane applicables à un groupe de marchandises liées aux technologies de l'information et de la communication. Conformément au plan, les parties étaient censées présenter leur vision pour le 10 février. Apparemment, l'échange de données a été fructueux, ce qui explique pourquoi les fonctionnaires de l'UE ont déclaré que l'accord pourrait être signé dès cette année.
Circonstances géopolitiques
Au-delà des nuances purement techniques et de la protection des intérêts de l'UE et de l'Inde, les circonstances géopolitiques actuelles, qui laissent peu de marge de manœuvre, poussent Bruxelles à conclure l'accord.
Les nouveaux dirigeants américains ont promis d'imposer des droits de douane de 25% sur les produits européens à partir du mois d'avril en réponse aux mesures protectionnistes de Bruxelles. D'autre part, au sein de l'UE, on craint l'influence croissante de la Chine sur le marché européen, notamment dans le domaine des métaux rares et des produits de télécommunications.
L'UE peut également tirer parti de la confrontation stratégique entre l'Inde et la Chine, raison pour laquelle le chef de la Commission européenne a parlé de coopération en matière de défense. L'Inde essayant de diversifier ses approvisionnements en armes et de développer son propre complexe militaro-industriel, les propositions de l'UE en la matière pourraient s'avérer utiles pour New Delhi.
Il convient d'ajouter que l'Inde a déjà signé un certain nombre d'accords avec les États-Unis dans le domaine des technologies avancées et de la science, et que les relations personnelles entre le Premier ministre Narendra Modi et le président Donald Trump se développent plutôt bien. De plus, compte tenu des critiques de la Maison Blanche à l'égard de l'UE et de leurs désaccords persistants, l'Inde se trouve dans une position gagnante.
À cela s'ajoute la coopération en cours avec la Russie, qui aide l'Inde à développer sa propre économie.
Il est probable que la décision de l'UE d'instaurer le libre-échange avec l'Inde ait un double fondement: alors que certains produits pétroliers en provenance de Russie ont jusqu'à présent pénétré dans l'UE par l'intermédiaire de pays tiers, l'Inde pourrait déployer beaucoup plus d'activités dans ce domaine dans le cadre du nouvel accord.
Les produits pétroliers sont l'un des principaux produits de base que l'Inde fournit à l'UE. Et surtout, elle ne craint aucune sanction, car il est peu probable que les États-Unis et l'UE lui imposent des restrictions, ce que confirment les précédentes dérogations au régime des sanctions à l'encontre de New Delhi.
Agents de consommation
Parmi les autres produits indiens exportés vers l'UE figurent les vêtements prêts à porter, l'acier, les machines électriques et les produits pharmaceutiques. Les exportations de services tels que les télécommunications et les transports pourraient également augmenter de manière significative après la signature de l'accord.
L'UE devrait bénéficier de l'augmentation des exportations de biens tels que les avions et leurs pièces détachées, les équipements électriques, les produits chimiques et les diamants. Le secteur des services bénéficiera également de l'augmentation des échanges dans les domaines de la propriété intellectuelle, des télécommunications et des services informatiques.
Étant donné que deux millions et demi d'Indiens vivent dans les pays de l'UE, et que ce chiffre est clairement appelé à augmenter dans un avenir proche, l'Inde a en fait ses agents de consommation sur le terrain qui feront pression pour son entrée sur le marché européen.
Selon des rapports récents, l'UE cherche à supprimer les droits de douane sur plus de 95% de ses exportations, y compris les produits agricoles sensibles et les automobiles. L'Inde, quant à elle, ne souhaite ouvrir qu'environ 90% de son marché à l'UE, hésitant à réduire les droits de douane uniquement sur les produits agricoles.
En ce qui concerne la route directe pour les approvisionnements dans les deux sens, l'UE mise désormais sur le corridor du Moyen-Orient. L'itinéraire classique passant par le canal de Suez peut être utilisé, de même que des options alternatives via la Turquie, l'Irak et l'Iran.
Toutefois, à l'avenir, après la levée des sanctions, nous ne pouvons pas exclure l'itinéraire via la Russie. En outre, les produits de nos co-entreprises fabriqués en Inde peuvent également être livrés à l'UE.
18:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, union européenne, affaires européennes, europe, inde, asie, affaires asiatiques | |
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samedi, 08 février 2025
Quelle Europe face au défi américain?
Quelle Europe face au défi américain?
Augusto Grandi
Bron: https://electomagazine.it/quale-europa-di-fronte-alla-sfi...
Il suffirait d’étudier les faits de ce monde. Il suffirait aussi d’apprendre de la dignité dont a fait preuve Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, face aux menaces et à l’arrogance de Trump. Et pourtant, l’Union européenne a présenté son image habituelle de faiblesse et de médiocrité. D’ailleurs, pouvait-on s’attendre à mieux d’Ursula von der Leyen et de sa bande ? Évidemment non.
Et pourtant, le défi lancé par Trump aurait pu et dû offrir l’opportunité de repenser le sens même de l’Union. Quelle Europe construire sur les ruines de la farce actuelle qui se joue à Bruxelles ? Quelle Europe alternative au projet de Musk ? Car les partisans européens de Musk sont les mêmes qui se prétendent "patriotes" ou "souverainistes" et qui, pourtant, décident de protéger avant tout les intérêts des multinationales américaines.
Or, une vision de l’Europe est indispensable pour survivre. Et l’idée de la socialiste italienne Elly Schein, qui consiste à effacer les racines et la culture européennes pour créer un Grand Indifférencié dénué de tout lien avec l’histoire de son propre territoire, en vue d’une société forgée pour des "citoyens du monde", n’est pas une vision d’Europe.
Ce n’est pas non plus une vision d’Europe que celle des "souverainistes" qui rêvent de parler anglais, d’être officiellement une colonie, de transformer l’Italie en un immense restaurant avec plage attenante, où accueillir les maîtres anglo-américains en remuant la queue dans l’attente d’un pourboire et d’une caresse.
Ce n’est pas une vision que celle des centristes qui rêvent de ramasser, sous la table, les miettes des affaires des milliardaires américains.
Ce n’est pas une vision que celle de ceux qui s’illusionnent en pensant pouvoir jouer un rôle en agissant seuls face aux États-Unis et à la Chine, ou même face à la Turquie et à l’Inde.
Mais le summum de la bêtise est sans doute atteint par ceux qui voudraient détruire l’État social et l’industrie européenne pour consacrer 5% du PIB à l’achat d’armes américaines dans l’espoir de s’attirer les faveurs de Trump.
Et il n’y a personne pour proposer une vision forte d’une Europe qui redécouvre ses racines, qui les transforme en idées pour un développement futur et qui retrouve un rôle d’intelligence et de beauté. Non, il vaut mieux se contenter de la rhétorique du Quirinal, de l’art de Fedez, et du niveau culturel des protagonistes de la série télévisée Grande Fratello.
14:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, union européenne, états-unis | |
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vendredi, 07 février 2025
Écœurant et dans la ligne des mondialistes: l’UE fait des vers de farine un aliment de base
Écœurant et dans la ligne des mondialistes: l’UE fait des vers de farine un aliment de base
Source: https://report24.news/eklig-und-auf-globalistenlinie-eu-m...
Bientôt, les producteurs alimentaires seront autorisés à incorporer des larves de vers de farine moulues dans leurs produits. Selon la propagande mondialiste, celles-ci seraient « durables et nutritives ». Combien de temps faudra-t-il avant qu’on nous impose aussi des cafards et autres insectes rampants à manger ?
La Commission européenne a donné son feu vert à l’utilisation des larves de vers de farine dans les aliments du quotidien via le « Règlement d’exécution (UE) 2025/89 de la Commission ». À partir du 10 février 2025, ces insectes moulus pourront légalement se retrouver dans le pain, les produits de boulangerie et une multitude d’autres denrées alimentaires – une évolution qui ne manquera pas d’inquiéter, notamment les personnes allergiques.
Ce qui a été combattu pendant des siècles comme un parasite nuisible pour les céréales est soudainement censé enrichir notre alimentation. La Commission européenne présente les larves de vers de farine comme une source de protéines durable, tandis que les voix critiques alertent sur les risques sanitaires. Pour ces dernières, la requalification des nuisibles en aliments marque un changement de paradigme dangereux.
Un aspect particulièrement préoccupant est que ces nouveaux additifs peuvent provoquer de graves réactions allergiques chez les personnes souffrant d’allergies aux crustacés et aux acariens. Bien qu’un étiquetage obligatoire prévoie des avertissements spécifiques, leur mise en œuvre effective reste incertaine. Les consommateurs devront redoubler de vigilance, non seulement pour le pain et les produits de boulangerie, mais aussi pour les pâtes, les fromages, les produits à base de pommes de terre ainsi que les compotes de fruits et légumes, qui pourront désormais contenir ces insectes moulus.
Présentée comme une « solution innovante », cette mesure s’inscrit en réalité dans une tentative supplémentaire de manipulation de nos aliments de base. La tendance est inquiétante: ce qui était autrefois considéré comme une infestation devient aujourd’hui un additif alimentaire sous couvert de durabilité. Dans les médias grand public – par exemple chez « Chip », suivant la ligne mondialiste du Forum économique mondial –, on vante déjà ces vers de farine comme étant « durables et nutritifs ». Peut-être en réaction au fait qu’une start-up suédoise spécialisée dans la farine d’insectes a récemment fait faillite, faute de clients prêts à en consommer ?
À l’avenir, les consommateurs devront scruter encore plus attentivement les listes d’ingrédients. Comme on le dit désormais: ne demandez pas seulement conseil à votre médecin ou votre pharmacien, mais aussi à votre boulanger pour savoir si ses produits sont exempts de vers ou non. La seule véritable alternative semble être l’achat direct auprès de producteurs de confiance. Les marchés régionaux et circuits courts pourraient bien tirer profit de cette évolution douteuse, tandis que le consommateur moyen devra se demander quelle sera la prochaine « surprise » dans son assiette.
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jeudi, 06 février 2025
Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE
Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE
Source: https://dissident.one/trump-wil-strafheffingen-opleggen-o...
Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il allait imposer des droits de douane punitifs sur les produits en provenance de l’Union européenne. Il a justifié cette décision en dénonçant ce qu’il considère comme des pratiques commerciales déloyales de la part des Européens. Aux États-Unis, des droits d’importation sont déjà en place sur les marchandises en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, rapporte RT.de.
Le président Trump a confirmé son intention d’appliquer ces nouvelles taxes en répondant à une question lors d’une déclaration à la Maison-Blanche, récemment :
« Vais-je imposer des tarifs douaniers à l’Union européenne ? […] Absolument, absolument. »
Et d’ajouter :
« Nous sommes traités de manière exécrable. Ils n’achètent pas nos voitures, ils n’achètent pas nos produits agricoles, en réalité, ils n’achètent presque rien ».
C’est parce que c’est de la camelote. Vos produits agricoles sont remplis de poisons OGM et d’hormones de croissance.
Il existe un énorme déficit commercial avec l’UE. « Nous allons donc prendre des mesures très significatives contre l’Union européenne ». Toutefois, le président n’a pas donné plus de précisions.
Des taxes supplémentaires sur divers secteurs
Trump a également annoncé que les États-Unis allaient, dans les semaines à venir, imposer des droits de douane sur l’acier, le cuivre, l’aluminium et les puces électroniques, ainsi que sur « tous types de médicaments et de produits pharmaceutiques ».
Lors de sa campagne électorale, Trump avait proposé des droits d’importation de 10 à 20% sur les produits venant de tous les pays. À partir du 1er février, des droits de douane étendus entreront en vigueur sur les produits en provenance de Chine, du Canada et du Mexique. Des taxes de 25% sont prévues pour les produits mexicains et canadiens, tandis que les marchandises chinoises seront soumises à un tarif de 10%. Ces nouveaux droits s’ajoutent aux taxes déjà existantes.
L’UE prépare sa riposte
La Commission européenne a commencé dès l’été à préparer la transition vers la nouvelle présidence Trump. Le commissaire européen aux Affaires économiques, le Letton russophobe Valdis Dombrovskis, a déclaré il y a quelques jours à CNBC que l’UE ne resterait pas passive face aux nouvelles taxes imposées par Washington :
« Si nous devons défendre nos intérêts économiques, nous réagirons de manière appropriée ».
Eh bien, faites la paix avec Poutine et rouvrez Nord Stream si vous voulez vraiment riposter, serais-je tenté de dire.
Dès son premier mandat, Trump avait déjà déclenché une guerre commerciale avec l’UE. En 2018, il avait imposé des droits de douane spéciaux sur les importations d’acier et d’aluminium. Bruxelles avait alors répliqué en taxant des produits américains comme le whisky, les motos et les jeans. Après sa réélection en novembre, Trump a menacé les Européens de « tarifs douaniers sans fin » s’ils refusaient d’acheter du pétrole et du gaz américain.
15:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, union européenne, donald trump, droits de douane | |
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lundi, 03 février 2025
L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
L'UE envisage un retour au gaz russe comme gage de paix
Source: https://report24.news/eu-erwaegt-rueckkehr-zu-russischem-...
Un débat controversé se profile au sein de la politique énergétique européenne concernant la possible reprise des importations de gaz russe. Selon des informations provenant de cercles européens, des discussions intenses ont lieu à huis clos à Bruxelles sur la réactivation des infrastructures de gazoducs dans le cadre d’un éventuel accord de paix pour l’Ukraine.
L'Allemagne et la Hongrie, soutenues par plusieurs autres États membres de l’UE, considèrent la reprise des relations gazières avec Moscou comme un moyen potentiel de réduire les coûts énergétiques élevés en Europe. Un haut fonctionnaire de l'UE, souhaitant rester anonyme, a confié au Financial Times: « La pression exercée par certains grands États membres en raison des prix de l’énergie est considérable, et cela pourrait être une solution pour les faire baisser. »
Nord Stream 2 sera-t-il réparé ?
Ce débat s’inscrit dans un contexte de flambée spectaculaire des prix de l’énergie en Europe, qui ont atteint trois à quatre fois le niveau des États-Unis. Avant la guerre, le gaz russe acheminé par gazoducs couvrait environ 40% des besoins de l’UE, l’Allemagne étant le principal importateur. Dans ce cadre, il est intéressant de noter que le Danemark a récemment autorisé Gazprom à effectuer des travaux de réparation sur Nord Stream 2, officiellement pour des raisons environnementales.
Des avis partagés parmi les pays de l'UE
La société slovaque EP Infrastructure, qui subit des pertes annuelles de transit de 500 millions d’euros en raison de l’arrêt des livraisons, y voit une opportunité économique. Son PDG, Gary Mazzotti, déclare : « Lorsque viendra le jour de la paix, des discussions majeures auront inévitablement lieu sur les volumes de gaz appropriés pour l’Europe et leur provenance. »
Cependant, cette initiative rencontre une opposition farouche, notamment de la part des États membres d’Europe de l’Est. « C’est de la folie », s’exclame un diplomate européen haut placé. Les détracteurs estiment que cela compromettrait des années d’efforts pour réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Les exportateurs américains de gaz naturel liquéfié (GNL) partagent également ces inquiétudes, craignant que leurs contrats d’approvisionnement à long terme avec les entreprises européennes deviennent non rentables face à un gaz russe acheminé par pipeline à moindre coût.
La Commission européenne prône l’abandon du gaz russe
Jusqu’à présent, la Commission européenne maintient officiellement son objectif d’éliminer totalement les combustibles fossiles russes d’ici 2027. Le commissaire à l’Énergie, Dan Jørgensen, prévoit de présenter en mars un plan détaillé pour atteindre cet objectif.
Ce débat illustre les tensions croissantes entre les intérêts économiques et les objectifs géopolitiques de la politique énergétique européenne. Tandis que certains perçoivent dans la reprise des relations gazières avec la Russie une voie vers la paix et une baisse des prix de l’énergie, d’autres mettent en garde contre une dépendance dangereuse vis-à-vis de Moscou.
12:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : union européenne, actualité, russie, sanctions, europe, affaires européennes, gaz, hydrocarbures | |
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vendredi, 17 janvier 2025
Démocraties à liberté limitée
Démocraties à liberté limitée
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/democrazie-a-liberta-limitata/
Les nouvelles sont rares. Et, de surcroît, elles ne sont pas rapportées par les grands médias. Une petite note de bas de page, en somme.
Thierry Breton est un ancien commissaire européen. Un Français. Il a quitté la Commission en controverse avec Ursula von der Leyen. Pour des raisons internes aux équilibres complexes du sommet bureaucratique européen. Mais ce n'est pas cela qui nous intéresse aujourd'hui.
Car Breton reste un représentant important de la France. Avec un long passé de ministre, en vérité toujours des affaires intérieures. Un technicien, si l'on veut. Et même cela, franchement, serait d'un intérêt extrêmement relatif pour nous.
Mais aujourd'hui, il s'exprime sur les prochaines élections allemandes. Ce qui est déjà étrange... et ce qui l'est encore plus, c'est que Breton s'exprime. Il dit haut et fort que oui, la démocratie, c'est bien, et les élections, c'est bien... mais seulement si les résultats de celles-ci sont conformes à la ligne adoptée par l'Union européenne.
Sinon, elles ne comptent pas. Et elles doivent être refaites.
Maintenant, abstrayons-nous de notre ineffable Français - qui a pourtant donné une voix claire au mode de raisonnement de certains sommets européens - et raisonnons un peu. Dans les grandes lignes.
Ainsi, les hommes et les femmes qui gravitent autour de la Commission européenne, ou qui en font partie, sont évidemment pour la démocratie. Même si, rappelons-le, ils n'ont jamais été élus, mais choisis par des sommets bureaucratiques. Exemptés de tout contrôle électoral.
Ils sont pour la démocratie... tant qu'elle confirme leurs décisions. Sinon... cela ne compte pas et on recommence. On refait les choses jusqu'à ce que le résultat des élections soit conforme à ce qu'ils ont décidé a priori.
Par essence, la démocratie, en Europe, ne sert qu'à confirmer, et inévitablement à renforcer, les choix de ces soi-disant élites qui n'ont jamais été élues par qui que ce soit. Choisies de droit divin, évidemment. Ou, plus précisément, parce qu'elles sont les représentantes de certains intérêts, de cercles fermés qui n'ont rien à voir avec les peuples et leur volonté. Au contraire.
Des peuples d'ailleurs méprisés. Parce qu'ils sont considérés comme immatures, stupides, obtus. Et qui doivent s'adapter aux décisions de leurs suzerains. Ou, plus précisément, de ceux qui, dans l'ombre, les commandent et les manœuvrent.
Tout cela est clair et, en vérité, extrêmement simple à comprendre. Ici, dans le monde occidental, ce truc s'appelle la Démocratie. Avec une majuscule. Et malheur à vous si vous ne vous inclinez pas, voire si vous ne vous prosternez pas devant elle. On risque d'être considéré comme un paria, un fasciste, voire pire.
Mais cela vaut aussi, et surtout, lorsque les décisions de ces dirigeants éclairés vont à l'encontre des intérêts du plus grand nombre. Ou, même, lorsqu'ils planifient notre réduction en nombre - lire notre extinction massive -, le refoulement du plus grand nombre dans la misère et d'autres aménagements similaires.
Il faut le comprendre. Et garder à l'esprit. Ce qui, malheureusement, est rarement le cas. La plupart des gens regardent la télévision. Et ils avalent tout ce qu'on leur donne à manger.
Ainsi, Poutine est méchant. Les Chinois sont méchants et de mauvaise foi. Nous vivons dans le meilleur des mondes possibles... de quoi faire frémir le Candide de Voltaire.
16:59 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : totalitarisme, surveillance, europe, actualité, démocratie, censure, union européenne, thierry breton | |
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samedi, 21 décembre 2024
L'UE rouvre ses relations diplomatiques avec le nouveau gouvernement djihadiste du Califat syrien
L'UE rouvre ses relations diplomatiques avec le nouveau gouvernement djihadiste du Califat syrien
Source: https://dissident.one/eu-gaat-diplomatieke-betrekkingen-m...
L'Union européenne va bientôt engager un dialogue formel avec les nouveaux dirigeants islamistes en Syrie et rouvrir sa délégation diplomatique dans le pays, ont annoncé mardi 18 décembre Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère du bloc, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, rapporte l'EC.
Cette décision fait suite à des annonces de plusieurs pays occidentaux, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, visant à rétablir leurs relations diplomatiques avec Damas après la chute du régime d'Assad.
La délégation de l'UE en Syrie, qui fonctionnait en pratique comme l'ambassade du bloc, n'a jamais été officiellement fermée, mais le dialogue avait été suspendu en raison de l'absence d'ambassadeur accrédité à Damas durant la guerre civile commencée en 2011.
« Nous souhaitons que cette délégation redevienne pleinement opérationnelle », a déclaré Kallas, ancienne Première ministre d'Estonie, mardi dernier devant le Parlement européen. Elle a ajouté avoir déjà ordonné lundi à la délégation de se rendre à Damas et d'établir des contacts avec tous les principaux groupes rebelles, y compris le dirigeant du Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Le HTS, issu du Front al-Nosra, une scission d'Al-Qaïda, est désigné depuis 2018 comme une organisation terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies. Toutefois, étant donné qu'il a joué un rôle de premier plan dans les efforts visant à renverser le régime d'Assad et qu'il est désormais la faction dominante dirigeant le pays, l'ONU envisage de le retirer de la liste pour faciliter les interactions futures.
« À ce que l'on sait, ils ont agi avec prudence jusqu'à présent », a expliqué un porte-parole allemand, justifiant pourquoi Berlin fut l'une des premières capitales à établir des liens avec le HTS.
La stabilité régionale est actuellement la priorité de l'UE, Bruxelles craignant qu'un éventuel effondrement de la fragile situation actuelle ne provoque une nouvelle guerre civile et une crise migratoire similaire à celle de 2015-2016.
De plus, soutenir la direction sunnite du HTS pourrait être le seul moyen d'empêcher d'autres acteurs, comme l'Iran, la Russie ou même Daech (ISIS), de combler le vide laissé par Assad.
Mohammad al-Joulani était effectivement un émir de l’État islamique. Les mensonges de l'UE tentent désormais de faire comme si cela n'avait jamais été le cas.
« L'imprévisibilité de la situation exige une prudence extrême », a déclaré von der Leyen le même jour lors d'une visite au président turc Recep Tayyip Erdoğan à Ankara. « Le risque d'une résurgence de Daech (État islamique), notamment dans l'est de la Syrie, est réel. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire », a affirmé la cheffe de la Commission.
Un autre objectif est de garantir que la Russie ne regagne pas une position d'influence dans le pays. Lundi, Kallas a déclaré qu'une des principales exigences que l'UE adressera à la direction du HTS sera la fermeture des bases militaires russes restantes en Syrie.
« De nombreux ministres des Affaires étrangères ont souligné que cela devrait être une condition pour la nouvelle direction: se débarrasser également de l'influence russe, car c'est une base où ils mènent aussi leurs activités vers l'Afrique et les pays voisins du Sud », a déclaré Kallas. « Nous aborderons donc cette question avec la direction lors de nos réunions. »
20:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, union européenne, kaja kallas, hts, syrie, levant, proche-orient | |
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vendredi, 20 décembre 2024
L'UE adopte un 15ème train de sanctions qui, une fois de plus, ne touche guère la Russie
L'UE adopte un 15ème train de sanctions qui, une fois de plus, ne touche guère la Russie
La nouvelle responsable des affaires étrangères, Kaja Kallas, a présidé lundi sa première réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/12/eu-beschliesst-15-sanktio...
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE s'est réuni lundi sous la direction de la nouvelle haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l'Estonienne Kaja Kallas. Il était déjà clair à l'avance que Kallas n'adopterait pas une ligne plus modérée. Au contraire, sous sa direction, l'UE poursuit son escalade, sa politique de sanctions et sa confrontation ouverte - surtout contre la Russie.
Le quinzième train de sanctions a été adopté, qui doit soi-disant frapper la « flotte fantôme » russe. Selon la lecture occidentale, cette flotte sert à contourner le plafonnement des prix du pétrole imposé par les pays du G7. Les sanctions visent 27 pétroliers russes ainsi que 52 autres navires battant d'autres pavillons. Ils se voient désormais interdire l'accès aux ports européens et l'accès aux services européens.
Ce qui est salué à Bruxelles comme une « étape nécessaire » s'avère toutefois, à y regarder de plus près, être une politique symbolique qui ne touche guère la Russie. Le commerce du pétrole s'est depuis longtemps déplacé vers l'Asie, où la Chine, l'Inde et d'autres marchés émergents ont remplacé l'Occident. Les dégâts restent du côté de l'Europe, qui continue de s'affaiblir elle-même en raison de la spirale des prix de l'énergie et des désavantages économiques.
L'UE étend la spirale des sanctions à la Chine et à l'Inde
Mais les sanctions ne s'arrêtent pas là: 54 personnes supplémentaires, dont des représentants des services de sécurité russes, ainsi que 32 entreprises de Chine, d'Inde et d'Iran ont été ciblées. C'est la première fois que Bruxelles s'en prend aussi ouvertement aux entreprises de ces pays. Le fait que l'UE étende désormais sa spirale de sanctions à la Chine et à l'Inde montre à quel point cette orientation est dangereuse.
Tout en croyant imposer sa « politique des valeurs », Bruxelles met en péril les relations européennes avec les puissances économiques émergentes et rend l'Europe encore plus dépendante de partenaires transatlantiques dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec ceux de l'Europe. Une diplomatie réellement souveraine serait différente.
Kallas elle-même profite de son nouveau poste pour augmenter la pression sur l'espace post-soviétique. Dans la perspective des prochaines élections présidentielles en Biélorussie, elle a annoncé que l'UE soutiendrait le « peuple biélorusse » et élaborerait de nouvelles sanctions contre le « régime de Loukachenko ». A Bruxelles, cela sonne comme une noble intention. En réalité, cela signifie une ingérence dans les affaires souveraines qui pourrait déstabiliser davantage le pays.
Ceux qui ne se soumettent pas à Bruxelles seront isolés
La Géorgie s'est également retrouvée dans le collimateur. Le gouvernement de ce pays a annoncé qu'il suspendait le processus d'adhésion à l'UE jusqu'en 2028 - un acte de décision souverain. Pour Kallas et les dirigeants de l'UE, c'est apparemment inacceptable. En guise de sanction, les projets de l'UE financés par le budget doivent être gelés et la circulation sans visa doit être limitée. Une fois de plus, Bruxelles montre ce qu'il faut penser du « partenariat » : celui qui ne se soumet pas sera isolé.
L'Ukraine reste le pilier central de la politique étrangère de Kallas. Outre un soutien militaire supplémentaire, l'intégration de l'industrie de l'armement ukrainienne dans la base européenne est poursuivie. En outre, l'UE revendique un rôle de premier plan dans un futur processus de paix - une revendication remarquable alors que, dans le même temps, on continue à livrer des armes et à ignorer les pourparlers de paix.
Quelques jours avant le Conseil des ministres, Kallas et des ministres des Affaires étrangères comme Annalena Baerbock se sont rencontrés pour adopter la « Déclaration de Berlin ». Cette déclaration se veut une réponse aux éventuels changements de cap des Etats-Unis sous la présidence de Trump. Des garanties de sécurité à long terme pour l'Ukraine doivent pousser l'UE dans un rôle qui n'est ni durable ni dans l'intérêt de l'Europe.
La politique étrangère de Kallas : conflictuelle, peu diplomatique et chargée d'idéologie
La critique de Kallas à l'encontre d'Olaf Scholz et de Viktor Orbán a montré à quel point il reste peu de place pour une diplomatie autonome. Tous deux avaient téléphoné à Poutine - Scholz probablement par calcul de politique intérieure, Orbán avec des propositions concrètes pour une offre de cessez-le-feu à Noël et un échange de prisonniers. Mais Kallas remet en question la légitimité de tels contacts au nom de l'UE.
Derrière cela se cache la prétention de Bruxelles de saper la souveraineté nationale et de monopoliser ses propres canaux diplomatiques. Celui qui agit de manière indépendante est immédiatement remis à sa place par Kallas et ses collègues.
Kaja Kallas incarne le nouveau style de la politique étrangère européenne: conflictuelle, non diplomatique et chargée d'idéologie. Elle agit comme une fauconne politique qui se voit volontiers dans le rôle d'une politicienne de pouvoir - alors qu'elle amène l'UE toujours plus profondément dans une zone de risques économiques et de dépendances politiques.
Kallas pousse l'Europe sur une voie qui coûte cher aux citoyens: des prix en hausse, des désavantages économiques et une paix de plus en plus fragile sont les conséquences de cette politique.
L'Europe n'a pas besoin aujourd'hui d'une « Lady Hawk », mais d'Etats souverains prêts à rechercher le dialogue, à défendre leurs propres intérêts et à ne pas perdre de vue la paix pour des raisons idéologiques. Le temps est venu pour une politique qui ramène l'Europe à la force économique et à l'autonomie politique - au-delà des dogmes de Bruxelles et d'un cours qui ne fait qu'affaiblir l'Europe.
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dimanche, 08 décembre 2024
Les États-Unis et l'Europe s'éloignent encore plus avec l'arrivée de Trump
Les États-Unis et l'Europe s'éloignent encore plus avec l'arrivée de Trump
par Lucas Leiroz
Source: https://telegra.ph/Stati-Uniti-ed-Europa-ancora-pi%C3%B9-...
Les pressions exercées par l'administration américaine sur les pays européens pour qu'ils augmentent leurs dépenses de défense devraient s'intensifier sous l'ère Trump. Sous la direction de Joe Biden, le gouvernement américain avait adopté une position plus affirmée sur les questions de « sécurité internationale » et avait renforcé sa présence militaire, en particulier dans les « zones stratégiques » proches de l'Europe. Cette pression n'est pas nouvelle, puisqu'elle était une caractéristique de l'administration précédente de Donald Trump, mais la dynamique géopolitique actuelle et les nouvelles priorités de Washington indiquent que l'accent sera mis sur l'augmentation des contributions des alliés européens à l'OTAN et cette insistance deviendra plus forte encore.
L'augmentation des dépenses de défense demandée par les États-Unis n'est pas seulement une question de sécurité, mais aussi un reflet des tensions économiques et commerciales actuelles entre les deux blocs. Les États-Unis, en tant que première puissance militaire mondiale, ont toujours contraint leurs alliés à assumer une part inégale du fardeau financier. Cette situation est particulièrement délicate pour les pays européens, dont beaucoup ont une économie axée sur les services et préfèrent consacrer leur budget à des domaines tels que la protection sociale et les infrastructures plutôt que d'investir massivement dans la défense. La pression exercée pour accroître ces investissements arrive à un moment délicat, car de nombreux pays de l'UE sont confrontés à des difficultés budgétaires exacerbées par la crise économique provoquée par les sanctions illégales à l'encontre de la Russie.
La réaction des pays européens à ces demandes tend à être mitigée. Alors que certaines nations, en particulier celles qui sont davantage alignées sur les plans géopolitiques des États-Unis, peuvent accepter d'augmenter leurs contributions, d'autres peuvent considérer cette pression comme une tentative d'ingérence dans la politique intérieure de l'Europe. La dépendance croissante de l'UE à l'égard de l'OTAN et des États-Unis, notamment en matière de sécurité, a constitué un point de friction au sein de l'Union. En outre, de nombreux dirigeants européens se demandent si ce modèle de défense (faussement) collaboratif a encore un sens, car les préoccupations sécuritaires américaines et européennes sont clairement distinctes et ne devraient pas être partagées sur la même plateforme.
En outre, la menace brandie par Donald Trump durant sa présidence d'augmenter les droits de douane sur les produits exportés vers les États-Unis sera également loin d'être résolue au cours de la nouvelle législature. Bien que Trump ait quitté la Maison Blanche, ses politiques protectionnistes sont restées ancrées dans la politique étrangère américaine (et reviendront avec encore plus de force en 2025). Bien que l'administration Biden ait assoupli certains aspects de cette approche, elle continue d'être fortement influencée par les lobbies commerciaux et la pression intérieure en faveur de l'adoption de mesures visant à protéger l'économie américaine contre la concurrence extérieure croissante. L'expansion des droits de douane, si elle se matérialise sous une forme plus sévère au cours du second mandat de Trump, aura un impact direct sur les économies européennes, car de nombreux pays du continent dépendent des exportations vers les marchés étrangers, y compris les États-Unis.
Ces droits de douane pourraient particulièrement toucher des secteurs clés de l'économie européenne, tels que l'automobile, les machines et les produits de haute technologie, sapant ainsi la compétitivité des entreprises de l'UE. En outre, le risque d'une nouvelle guerre commerciale pourrait exacerber la crise économique dans la région, qui a encore du mal à surmonter les difficultés liées aux sanctions antirusses. Les relations commerciales transatlantiques, qui constituaient autrefois un pilier des économies européenne et américaine, sont aujourd'hui sous pression, les États-Unis cherchant à contrôler leur balance commerciale et les pays européens s'efforçant de préserver le libre-échange.
Les conséquences de cette pression combinée - tant en termes de défense que de droits de douane - pourraient être très importantes pour l'économie de l'UE. L'augmentation des dépenses de défense exigée par les États-Unis pourrait signifier une réorientation des ressources qui seraient autrement utilisées pour stimuler la croissance économique nationale, en particulier à un moment où de nombreux pays européens tentent encore de se remettre d'autres crises. Par ailleurs, l'augmentation des droits de douane sur les exportations européennes pourrait nuire aux perspectives de croissance économique, en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui dépendent du commerce avec les États-Unis. De telles mesures pourraient entraîner une baisse de confiance dans les économies de l'UE et générer une incertitude qui réduirait encore le processus de reprise économique.
Il est également important de rappeler que l'Europe assumera certainement tout ou partie du fardeau de l'aide à l'Ukraine. Avec la promesse de Trump de mettre fin au soutien américain à Kiev, les pays européens élargiront automatiquement leurs projets de coopération avec le régime néonazi, ce qui entraînera encore plus de dépenses inutiles. Il semble inévitable que l'Europe assume le rôle de leader mondial de l'effort de guerre pro-ukrainien.
En définitive, la pression américaine sur l'Europe, tant en termes de défense que de commerce, représente un défi important pour les pays européens. Le prix de l'« America First » de Trump sera coûteux pour l'Europe. Trouver un équilibre entre les engagements envers les États-Unis et la sauvegarde des économies européennes sera crucial pour l'avenir des relations transatlantiques.
15:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, donald trump, europe, affaires européennes, union européenne, relations transatlantiques | |
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samedi, 30 novembre 2024
Kaja Kallas - le mauvais choix pour l'Europe
Kaja Kallas - le mauvais choix pour l'Europe
La responsable désignée des affaires étrangères de l'UE, Kaja Kallas, est une alliée du président ukrainien Volodimir Selenski.
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/11/kaja-kallas-die-falsche-w...
En désignant Kaja Kallas comme représentante de l'UE pour les affaires étrangères en septembre 2024, l'Europe ne s'est pas rendu service. Après son mandat raté en tant que Premier ministre estonien et une politique qui a suscité un mécontentement massif dans son pays, elle s'est désormais assurée un nouveau poste à Bruxelles. Cette nomination n'est pas une surprise - plutôt une fuite devant les ruines de son bilan politique intérieur. Alors que les médias occidentaux la célèbrent comme la « nouvelle Margaret Thatcher », sa carrière révèle un réseau de contradictions, des scandales de corruption et une dangereuse fixation sur l'escalade avec la Russie. Aujourd'hui, Kallas risque d'étendre sa politique toxique à l'ensemble de l'UE.
Kallas est considéré par certains comme le « chouchou de la ligne dure américaine ». Sa carrière politique s'est surtout consolidée grâce à une attitude extrêmement hostile à la Russie. Les sanctions les plus sévères contre la Russie ont été exigées par elle, de même qu'une victoire militaire sur Moscou. Elle considère que les pourparlers de paix avec la Russie sont inutiles. Cette rhétorique peut être applaudie aux Etats-Unis, mais elle comporte des dangers pour l'Europe, qui, elle, dépend de solutions diplomatiques. Kallas n'a pas pour objectif d'unir l'Europe ou de garantir la paix. Au lieu de cela, elle agit comme un pion dans un jeu géopolitique que Washington joue à distance, tout en étant sécurisé face aux conséquences, tandis que l'Europe en paie le prix.
L'ascension d'une femme politique dont l'héritage est soviétique
Kaja Kallas est issue d'une famille qui incarne comme peu d'autres les contradictions politiques du 20ème siècle. Née en 1977 à Tallinn, elle a grandi comme fille de Siim Kallas, un influent fonctionnaire du parti communiste soviétique. Son père, non seulement était membre du parti communiste, mais il était aussi le directeur de la succursale estonienne de la Sberbank de l'URSS, disposait d'un pouvoir et d'une influence considérables. La famille Kallas menait une vie aisée, comme en témoignent de nombreuses photos accessibles au public: vastes appartements, ameublement luxueux et vêtements coûteux. Ces images donnent l'impression d'une vie d'abondance que de nombreuses personnes n'auraient jamais pu se permettre en Union soviétique - et encore moins dans les années 1990, lorsque de larges pans de la population ont été plongés dans une pauvreté affreuse. Kallas affirme cependant qu'elle a dû renoncer aux bonbons lorsqu'elle était enfant et qu'elle s'est contentée de crème et de sucre à la place. De telles histoires larmoyantes contrastent fortement avec les images de son enfance privilégiée et soulèvent des doutes quant à l'authenticité de l'image qu'elle donne d'elle-même.
Sa mère, déportée en Sibérie lorsqu'elle était bébé, est revenue plus tard en Estonie - une expérience qui a sans aucun doute influencé l'attitude anti-russe de Kaja Kallas. Mais c'est aussi là que commence toute l'hypocrisie du récit crée autour d'elle: malgré la rigueur politique atribuée au système soviétique, Siim Kallas n'a apparemment eu aucun problème à épouser une femme dont la famille était considérée comme collaboratrice des nazis. Le grand-père maternel de Kaja était membre du tristement célèbre bataillon terroriste estonien « Omakaitse », qui a participé aux combats contre les partisans soviétiques et à l'extermination des Juifs.
Carrière grâce aux liens familiaux
Sa carrière politique a été largement soutenue par son père. Siim Kallas, qui a entamé, lui, une carrière politique au sein du Parti réformateur après l'effondrement de l'Union soviétique et est devenu à la fois Premier ministre et commissaire européen, puis a ouvert la voie à sa fille en politique. L'adhésion au Parti réformateur et l'influence de son père lui ont permis d'être nommée Premier ministre d'Estonie, un exemple parfait de népotisme souvent attribué à la Russie. L'Occident « libre » a tendance à l'ignorer.
Au cours de ses premières années politiques au Parlement européen, Kaja Kallas s'est rapidement fait connaître par sa rhétorique particulièrement dure à l'égard de la Russie, ce qui lui a assuré le soutien des Etats-Unis. Les médias occidentaux, notamment américains, l'ont saluée comme l'une des plus fermes critiques de Moscou au sein de l'UE. Un article du New York Times l'a même qualifiée de « chouchou des hardliners américains », car ses positions correspondaient exactement aux intérêts géopolitiques de Washington. Dans une interview au Financial Times, elle a déclaré : « Peace at any cost is not the solution because that will lead to more war » ("La paix à tout prix n'est pas la solution parce que cela conduira à plus de guerre"). Cette déclaration montre qu'elle ne voit pas de place pour des négociations avec la Russie. Si cette position a été bien accueillie en Occident, elle a suscité un mécontentement croissant en Estonie. Sa politique économique libérale et son étroitesse d'esprit vis-à-vis de l'Occident l'ont éloignée d'une partie de sa propre population.
Un mandat de Premier ministre estonien marqué par les scandales
Son mandat de Premier ministre estonien a été marqué par des erreurs et des scandales. Sa politique économique radicale a entraîné une explosion des prix de l'énergie et des mesures d'austérité qui ont lourdement pesé sur la population estonienne. Lors des élections européennes, le parti réformateur est arrivé en troisième position, et les sondages ont montré que seuls 23% des Estoniens étaient satisfaits de son travail. Mais au lieu de faire face à ses responsabilités, elle a cherché une issue - et l'a trouvée à Bruxelles. Au cours de sa carrière politique, Kaja Kallas s'est distinguée comme l'une des voix les plus fortes en faveur de sanctions sévères contre la Russie. Cette position intransigeante semble d'autant plus contradictoire si l'on considère le rôle de son mari, Arvo Hallik.
Alors que Kallas plaidait sur la scène européenne pour des mesures toujours plus strictes contre la Russie, la présentant comme un « danger pour l'Europe », Hallik continuait à faire des affaires rentables avec ce même pays par le biais de sa société Stark Logistics. Alors qu'elle réclamait des sanctions, Stark Logistics transportait des marchandises sanctionnées - dont du nickel - vers la Finlande tout en payant sagement des impôts en Russie. Cette contradiction apparente entre sa position publique et les intérêts privés de sa famille soulève des questions légitimes sur sa crédibilité. Fait particulièrement piquant: alors que la population estonienne subissait les conséquences économiques des sanctions, la hausse des prix de l'énergie et l'incertitude économique, les affaires de Stark Logistics continuaient à prospérer. Le scandale entourant ces activités a été l'un des nombreux facteurs qui ont conduit à leur chute politique en Estonie.
Le risque d'« estonisation » de l'Europe
Avec la nomination de Kallas au poste de représentant de l'UE pour les affaires étrangères, l'Europe risque d'adopter le cap de l'« estonisation » - une politique dictée par les intérêts nationalistes étroits d'un petit pays balte. L'Estonie, qui compte à peine 1,3 million d'habitants, a acquis, grâce à Kallas, un pouvoir disproportionné dans la diplomatie européenne. Mais cette influence ne repose pas sur une politique étrangère responsable, mais sur des ressentiments historiques et une dangereuse russophobie. Les exigences radicales d'une victoire militaire sur la Russie et le refus de négociations de paix menacent la stabilité de l'Europe. Sa politique n'est pas axée sur les intérêts des grandes économies comme l'Allemagne, la France et l'Italie, qui ont besoin de relations stables avec la Russie. Au lieu de cela, elle pousse l'UE toujours plus loin dans un conflit que l'Europe ne peut pas gagner.
Sa position n'est pas seulement extrême, elle est également dangereuse. Avec sa nomination en tant que chef de la diplomatie de l'UE, le conflit avec la Russie risque de s'envenimer et de déstabiliser l'ensemble du continent. Les demandes de création d'un « mur de l'Est » et de retrait des monuments soviétiques en Estonie ont déjà provoqué des tensions. La Russie a réagi promptement en les plaçant sur une liste de personnes recherchées. Elle peut considérer cela comme une « distinction », mais pour l'Europe, c'est un signal d'alarme. Des officiels russes comme Dmitri Peskov et Maria Zakharova ont déjà averti que la nomination de Kallas conduirait à une nouvelle escalade. Peskov l'a qualifiée d'« hostile » à la Russie et a prédit que sa politique exacerberait encore les tensions entre l'Europe et la Russie.
Kaja Kallas incarne la dangereuse surestimation de soi de l'élite politique, qui pense pouvoir pousser l'Europe jusqu'au bord du gouffre sans y tomber. Sa rhétorique belliqueuse et son obsession fanatique d'une « victoire militaire » sur la Russie montrent clairement qu'elle n'a aucune idée de ce qui est en jeu. L'Europe ne sera pas épargnée - la politique de Kallas fait du continent le champ de bataille d'un conflit mondial. En tant qu'Européenne, je me demande ce qu'il restera de ce continent si Kallas et ses acolytes politiques font de mauvais calculs. Vu leur arrogance, qui pense sérieusement qu'ils pourraient encore reconnaître l'abîme, et encore moins empêcher la chute ?
Conclusion
La nomination de Kaja Kallas au poste de représentante de l'UE pour les affaires étrangères est un signe clair que l'Europe a perdu son indépendance. Elle agit comme une marionnette entre les mains de Washington, dont l'objectif est d'entraîner l'Europe dans un conflit sans fin avec la Russie. Sa rhétorique, qui rejette la paix et mise sur la confrontation, fait d'elle une menace pour la stabilité du continent.
Maximilian Krah a résumé la situation en ces termes : « Kaja Kallas est le refus de toute politique étrangère européenne indépendante. Elle est incapable de diplomatie à cause de sa haine de la Russie - et a été choisie précisément pour cela ». Avec Kallas à la tête de la diplomatie européenne, l'Europe risque d'être entraînée dans une guerre inutile qui pourrait mener le continent à la ruine.
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mercredi, 13 novembre 2024
Kaja Kallas, représentante d'une UE belliciste
Kaja Kallas, représentante d'une UE belliciste
Pour la représentante désignée de l'UE pour les affaires étrangères, la diplomatie est un mot inconnu
Bernhard Tomaschitz
Source: https://zurzeit.at/index.php/kaja-kallas-waere-die-idealbesetzung-fuer-eine-eu-kriegsbeauftragte/
Ceux qui pensent que l'on ne peut pas faire pire se trompent. Du moins en ce qui concerne la désignation du personnel de haut niveau de l'UE. Dans la nouvelle Commission européenne, Kaja Kallas doit occuper le poste important de responsable des affaires étrangères. Mais la diplomatie n'est pas l'apanage de l'ancienne Premier ministre estonienne, qui se plaît surtout dans le rôle de franc-tireur vis-à-vis de la Russie, comme l'a encore montré son audition devant le Parlement européen.
Pour Kallas, seul le mantra selon lequel le président russe Vladimir Poutine doit perdre, quel qu'en soit le prix, est valable: «Si nous nous tenons derrière l'Ukraine et faisons preuve de détermination, la Russie se rendra compte que la guerre était une erreur et qu'elle ne peut pas gagner la guerre». Le fait que la politique menée jusqu'à présent par Bruxelles à l'égard de la Russie non seulement n'ait pas eu le succès escompté, mais se soit révélée économiquement néfaste pour l'UE, ne dérange pas la future responsable des affaires étrangères.
Kallas est considérée comme une atlantiste confirmée et voit dans l'OTAN le seul pacte militaire responsable de la sécurité de l'UE. Elle adopte également une position provocatrice vis-à-vis de la Chine, à l'instar des Etats-Unis. Kallas est certainement l'atlantiste idéale pour le poste de représentant d'une UE qui ne jouerait que la carte belliciste.
Mais lorsqu'il s'agit de son propre environnement, Kallas fait preuve d'une attitude très pragmatique vis-à-vis de la Russie. Ainsi, son mari fait de bonnes affaires avec la Russie malgré les sanctions, ce sur quoi le chef de la délégation FPÖ au Parlement européen, Harald Vilimsky, a été très clair: «Il est en outre d'une hypocrisie sans pareille qu'une dame qui, jusqu'à la dernière minute, aurait encore soutenu son mari pour faire des affaires avec la Russie - malgré les sanctions - joue maintenant les moralisatrices dans l'UE».
19:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kaja kallas, europe, union européenne, affaires européennes, bellicisme, atlantisme | |
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mardi, 08 octobre 2024
Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’
Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission, ne veut pas seulement simplifier le budget de l’UE mais consolider son propre pouvoir…
Source: https://unzensuriert.at/283338-kalter-putsch-von-oben-eu-...
Une fois de plus, un ‘papier interne’ a fuité, est parvenu ‘inopinément’ au public, notamment via le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et il est explosif !
Modification radicale du budget de l’UE
En effet, la Commission veut modifier de manière apparemment radicale le budget de l’UE. En juillet, la président de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé vouloir simplifier le budget. Déjà, il y a trois mois, elle a déclaré que se créerait un fond pour favoriser la capacité à être concurrentiel.
A l’heure actuelle, la part principale des impôts prélevés sur les Européens est répartie sur 530 programmes de l’UE. C’est inefficace selon la Commission. C’est pourquoi la répartition des moyens financiers se fera dorénavant via 27 plans nationaux de dépense adressés aux Etats membres.
Paroles lénifiantes et contexte réel
Le but de cette réforme serait, dit-on, de simplifier le budget. Mais le diable réside dans les détails. Car ‘les Etats membres ne recevront de l’argent dans l’avenir que s’ils s’alignent sur les conditions énoncées par Bruxelles’, constate Harald Vilimsky, chef de délégation au Parlement européen et membre de la FPÖ autrichienne. Et il poursuit : « S’ils ne s’alignent pas, il n’y aurapas d’argent pour eux ».
Vilimsky voit en ces mesures envisagées une nouvelle entorse de taille apportée aux souverainetés nationales.
Des subsides seulement pour les bons comportements !
A l’avenir, le budget sera agencé sur base de quatre catégories : la politique étrangère, les capacités concurrentielles, l’administration et les subsides à accorder à chaque Etat membre. Et ce sera Bruxelles qui décidera de l’affectation de ces subsides, selon le bon comportement des Etats. Vilimisky (photo) ajoute : « La Commission, sous l’égide de Mme von der Leyen, se donnera un rôle inapproprié dans la répartition des subsides, lesquels, en définitive, sont payés par les Etats membres ».
La réponse à apporter à cette tentative de centraliser à outrance…
L’homme politique de la FPÖ rappelle la période précédente où la présidente de la Commission a déjà gouverné. En effet, le nouveau projet s’insère « parfaitement dans la mise en place d’un pouvoir centralisé, que nous connaissions déjà depuis la première période de la Commission von der Leyen ». Face à ce projet, Vilimsky rétorque : « Nous devons mettre un terme à la fringale de pouvoir de la cheffesse de la Commission, Mme von der Leyen, et à la pression croissante pour promouvoir une centralisation accrue au détriment de la souveraineté des Etats membres ».
16:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harald vilimsky, ursula von der leyen, actualité, europe, affaires européennes, union européenne, commission européenne | |
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dimanche, 06 octobre 2024
La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying
La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying
Intérêts personnels, liens étroits avec de grandes entreprises et influence externe, notamment des Etats-Unis, caractérisent l'image des nouveaux membres de la Commission européenne.
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/10/neue-eu-kommission-geschaeft-us-einfluss-und-lobbyismus/
La Commission européenne est volontiers présentée au public comme la gardienne des valeurs européennes et de la transparence. Mais un regard attentif sur les nouveaux commissaires révèle une autre facette: des intérêts personnels, des liens étroits avec de grandes entreprises et une influence externe, notamment venue des Etats-Unis, marquent l'image de cette puissante institution. On peut se demander à quel point le népotisme et le lobbying sont réellement enracinés au sein de la Commission européenne.
Un cas particulièrement flagrant est celui du multimillionnaire et grand propriétaire terrien grec Apostolos Tzitzikostas (photo), qui dirigera le secteur du tourisme au sein de la nouvelle Commission. Ce qui, à première vue, semble être une décision peu spectaculaire s'avère être hautement problématique lorsqu'on y regarde de plus près. Tzitzikostas possède d'importants biens immobiliers en Grèce, qui pourraient bénéficier directement des décisions qu'il prendra désormais en tant que commissaire. Des conflits d'intérêts ? Ils sont largement passés sous silence dans ses déclarations. Il y a un manque de transparence - et ce dans une fonction qui a une influence directe sur sa richesse privée. Le soupçon que l'enrichissement personnel est ici au premier plan et s'impose.
Le cas de Stéphane Séjourné (photo), le nouveau commissaire à la prospérité et à la compétitivité, n'est pas moins douteux. Séjourné, qui aime se présenter publiquement comme un adversaire sévère de la corruption, réclame à cor et à cri un contrôle approfondi des déclarations de patrimoine de ses collègues. Pourtant, sa propre déclaration ne contient aucune information sur son patrimoine. Comment est-il possible que quelqu'un qui prêche la transparence et l'intégrité laisse sa propre situation financière dans l'ombre? Séjourné, qui a été lobbyiste par le passé, évolue manifestement lui-même dans un réseau de connexions qu'il aime reprocher aux autres.
La situation est particulièrement délicate avec Kaja Kallas (photo), la nouvelle commissaire aux Affaires étrangères de l'UE. Kallas, qui s'est retrouvée en 2023 au cœur d'un scandale parce que son mari possédait une entreprise de logistique qui continuait à faire des affaires avec la Russie malgré les sanctions, n'a toujours pas révélé ses liens financiers. Alors que de nombreuses entreprises européennes ont subi des pertes à cause des sanctions, la famille Kallas a continué à en profiter. Et pourtant, elle est nommée commissaire aux affaires étrangères - une position qui l'implique de manière décisive dans l'élaboration de la politique étrangère de l'UE. Une personne aussi profondément impliquée dans ses propres intérêts économiques peut-elle vraiment agir de manière indépendante ?
Un autre cas intéressant est celui de la Roumaine Roxana Mînzatu (photo), la nouvelle vice-présidente exécutive chargée des ressources humaines. Mînzatu a créé en 2021 une société de conseil destinée à faciliter l'accès de ses clients aux fonds européens. En même temps, dans son rôle d'alors à la Commission, elle était responsable de l'attribution de ces fonds. On constate ici un conflit d'intérêts évident, qui n'est pas remis en question. Comment une personne peut-elle être à la fois conseillère et gestionnaire des mêmes fonds sans que cela ne pose problème ?
Christophe Hansen, le nouveau commissaire à l'agriculture, originaire du Luxembourg, s'inscrit parfaitement dans ce tableau. Sa femme travaille au bureau de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et son cousin est ministre de l'Agriculture du Luxembourg. De plus, Hansen préside depuis 2015 la fédération luxembourgeoise des éleveurs de petits animaux. Avec des liens aussi étroits au sein de la politique agricole européenne, on peut se demander dans quelle mesure Hansen peut réellement être indépendant dans ses décisions.
Mais ce ne sont pas seulement les liens internes qui placent la nouvelle Commission européenne sous un jour douteux. L'influence américaine est particulièrement frappante. Teresa Ribera, vice-présidente chargée de la transition verte, et Andrius Kubilius, le nouveau commissaire à la défense et à l'espace, ont tous deux des liens étroits avec des ONG et des groupes de réflexion financés par les États-Unis.
Kubilius (photo) a également été membre du conseil consultatif de l'Institut républicain international (IRI) de 2016 à 2019, une organisation financée par le budget américain et dont l'objectif principal est de promouvoir les intérêts géopolitiques américains dans le monde. L'influence de Washington sur des domaines clés de la politique européenne est ici plus qu'évidente. Quel peut être le degré d'indépendance des commissaires qui entretiennent de tels liens avec les États-Unis ?
La nouvelle Commission européenne est loin d'être un organe qui agit exclusivement dans l'intérêt des citoyens européens. Au lieu de cela, l'enrichissement personnel, le népotisme et l'influence des acteurs internationaux dominent. Les citoyens européens espèrent la transparence et la justice, mais en coulisses, d'autres forces déterminent la direction à prendre. La question qui se pose n'est plus de savoir si cette Commission sert les intérêts de l'Europe, mais à qui elle est réellement redevable.
En fin de compte, on ne sait pas combien de temps l'Europe continuera à jouer cette farce. Il semble que les promesses de transparence et d'intégrité de l'UE ne soient guère plus que de la rhétorique vide. Les citoyens européens ont le droit de savoir qui se trouve réellement derrière les décisions qui les concernent. Et une chose est sûre : la nouvelle Commission européenne n'a déjà pas répondu à ces attentes.
19:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, commission européenne, union européenne, affaires européennes, europe, politique internationale | |
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lundi, 09 septembre 2024
La promotion de la protection des droits de l'homme par l'Union européenne: une vue d'ensemble
La promotion de la protection des droits de l'homme par l'Union européenne: une vue d'ensemble
Aurelia Puliafito
Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2024/09/la-promozione-della-tutela-dei-diritti-umani-da-parte-dellunione-europea-una-panoramica/
Créée en 1957 comme une communauté visant à renforcer la coopération économique entre la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, l'Union européenne, telle qu'elle a été rebaptisée en 1992, a pris des caractéristiques sui generis, la coopération entre les États s'étendant à des domaines tels que l'asile, la gestion de l'immigration, la justice, la sécurité, l'énergie, l'environnement et la politique étrangère.
Selon le premier président de la Commission européenne, Walter Hallstein, « l'une des raisons de la création de la Communauté européenne était de permettre à l'Europe de jouer un rôle de premier plan dans les affaires internationales mondiales. Il est vital pour la Communauté de pouvoir parler d'une seule voix et d'agir de manière unie dans les relations économiques avec le reste du monde ». En fait, bien que la première communauté européenne ait aspiré à l'intégration économique, les éléments essentiels pour planifier une action commune dans les relations internationales existaient dans l'ombre.
Les droits de l'homme dans la politique étrangère de l'UE
Le renforcement de la politique étrangère de l'Union européenne et de ses États membres peut être attribué à un certain nombre de facteurs exogènes et endogènes et le début de ce processus peut être situé dans le temps et dans l'espace. La chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de la guerre froide, coïncidant symboliquement avec la chute du régime soviétique en Russie en décembre 1991, ont provoqué un changement des valeurs prévalant dans les relations internationales et entraîné de nouveaux rapports de force. L'Union européenne, nouvellement créée, a ainsi pu occuper une position plus autonome par rapport à son encombrant allié américain et a joué un rôle central dans l'orientation des pays d'Europe centrale et orientale, orphelins de l'Union soviétique, vers le libéralisme occidental, tout en limitant les flux migratoires en provenance de cette région grâce au renforcement des frontières extérieures de l'Union européenne.
Outre les migrations en provenance de l'Est, cette même période a été marquée par une augmentation des demandes d'asile de dizaines de milliers de migrants en provenance du continent africain, où la montée de l'islam politique extrémiste et radical a conduit au déclenchement d'une guerre civile de dix ans en Algérie en 1992. En conséquence, l'Europe a commencé à s'intéresser au respect des droits de l'homme « non seulement d'un pays voisin, mais aussi d'un État situé à l'autre bout du monde, afin de ne pas devenir soudainement une destination pour un nombre ingérable de réfugiés ».
L'utilisation de la clause de conditionnalité a donc été mise en œuvre : comme l'indique le site web du Parlement européen, depuis 1989, les accords commerciaux bilatéraux et les divers accords d'association et de coopération entre l'UE et des pays tiers ou des organisations régionales ont inclus une clause relative aux droits de l'homme stipulant que le respect de ces droits est une condition sine qua non.
La première clause de ce type a été insérée dans l'accord établissant le partenariat entre la Communauté européenne et l'organisation internationale ACP (Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), la Convention de Lomé IV, dans laquelle les parties ont déclaré « leur profond souci de la dignité humaine et des droits de l'homme ». Cependant, il n'y avait aucune référence à des mesures spécifiques pour garantir ces droits et aucune disposition ne prévoyait la suspension de l'accord en cas de non-respect de ces droits.
Progressivement, une approche plus systématique a été introduite avec, d'une part, une « clause d'élément essentiel » impliquant l'engagement des parties en faveur des droits de l'homme et, d'autre part, une « clause de non-exécution » permettant de prendre des mesures appropriées en cas de violation des droits de l'homme.
Une première version de la clause de non-exécution - également connue sous le nom de « clause balte » parce qu'elle a été incluse pour la première fois dans les accords bilatéraux de commerce et de coopération avec les États baltes - ne permettait de prendre des mesures appropriées qu'en cas de violations graves des droits de l'homme. Cette disposition a rapidement été remplacée par une clause de non-application plus sophistiquée, connue sous le nom de « clause bulgare », en raison de son inclusion initiale dans l'accord européen avec la Bulgarie. Cette clause prévoit un processus de consultation préalable avant que des mesures appropriées ne soient prises. Une action directe n'est possible que dans les « cas d'urgence particulière » et en réponse à des violations graves des droits de l'homme. Lors de la sélection des mesures d'intervention, la priorité doit être donnée à celles qui perturbent le moins le fonctionnement normal de l'accord. Cela implique que les mesures doivent être proportionnelles aux violations et que la suspension de l'ensemble de l'accord doit être le dernier recours.
Dans les accords plus récents, la clause de non-exécution fait partie d'un article plus large sur « l'exécution des obligations », qui commence par une clause générale sur l'engagement des parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour exécuter leurs obligations.
De telles clauses créent cependant, selon une certaine rhétorique soutenue principalement par la Chine, par un double standard hypocrite, une atteinte aux principes fondamentaux qui régissent la société internationale depuis des siècles - la souveraineté des États, leur égalité juridique, la non-ingérence dans les juridictions nationales - au détriment des pays faibles dans le contexte de la communauté internationale.
18:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit, droits de l'homme, europe, union européenne, affires européennes | |
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vendredi, 19 juillet 2024
Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"
Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"
Source: https://unzensuriert.at/274287-weil-orban-nicht-nach-ihrer-pfeife-tanzt-von-der-leyen-ordnet-ungarn-boykott-an/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Depuis le 1er juillet, la Hongrie « rebelle » assure la présidence tournante du Conseil. Un accident pénible aux yeux des fauteurs de guerre de l'UE. Parce que le Premier ministre hongrois Victor Orbán ne s'est pas soumis à la doctrine de guerre de l'OTAN et a cherché à dialoguer avec le président russe Vladimir Poutine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a décrété le boycott diplomatique de la Hongrie.
Orban banni à Bruxelles
Le voyage de Victor Orbán à Moscou et à Pékin a provoqué un tollé au sein de la puissante faction otaniste dans l'UE. Orbán aurait ainsi mis en danger la « sécurité de l'UE » et son voyage n'aurait pas été coordonné avec l'UE, lui reproche-t-on. La Commission s'est rapidement mise d'accord sur une « mesure punitive » : seuls des fonctionnaires de haut rang participeront aux futurs conseils des ministres informels à la place des commissaires européens, a-t-on fait savoir. En outre, la Commission européenne renonce à la traditionnelle visite inaugurale à la présidence hongroise.
Cela rappelle les sanctions prises à l'encontre de l'Autriche, lorsque les Autrichiens ont osé faire participer la FPÖ à un gouvernement fédéral de manière tout aussi « illicite ».
La Hongrie réagit avec indignation
La Hongrie a émis de vives critiques. En réaction au bannissement décrété par von der Leyen, le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, demande sur X si toutes les décisions de la Commission sont désormais basées sur des considérations politiques. Et il constate que la Commission est une institution de l'UE qui ne peut pas choisir les institutions ou les États membres avec lesquels elle souhaite coopérer.
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18:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, union européenne, commission européenne, ursula von der leyen, viktor orban, hongrie | |
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mardi, 02 juillet 2024
La belliciste Kaja Kallas devient la représentante de l'UE pour les affaires étrangères
La belliciste Kaja Kallas devient la représentante de l'UE pour les affaires étrangères
La Première ministre estonienne a appelé à une attitude agressive contre Moscou alors que, dans le même temps, son mari faisait des affaires en Russie
Bernhard Tomaschitz
Source: https://zurzeit.at/index.php/kriegstreiberin-kaja-kallas-wird-eu-aussenbeauftragte/
L'Union européenne se transforme de plus en plus en un appendice servile des États-Unis. C'est ce qui ressort du choix de personnel, négocié par les trois groupes pro-système du Parlement européen - PPE, S & D (socialistes et démocrates) et libéraux. Non seulement la présidente controversée de la Commission, Ursula von der Leyen, se voit ainsi ouvrir la voie à un second mandat, mais la Première ministre estonienne Kaja Kallas est également nommée au poste de représentante de l'UE pour les affaires étrangères.
Confier le poste de chef de la diplomatie européenne à Kallas n'est pas seulement une erreur flagrante, c'est aussi la garantie d'une nouvelle détérioration des relations avec la Russie. En effet, l'Estonienne est considérée comme une belliciste avérée et une détractrice de la Russie, elle a qualifié la Russie de "puissance coloniale", ce qui sous-entend que le plus grand État de la planète doit être "décolonialisé", c'est-à-dire divisé en autant d'États (faibles) que possible. Kallas s'inscrit ainsi dans la lignée intellectuelle du stratège hégémonique américain et ancien conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski qui, dans les années 1990, envisageait que la Russie se scinde en trois: une république européenne, une république sibérienne et une république extrême-orientale.
Lorsque l'UE appelait à de nouvelles sanctions contre la Russie, la voix de Kallas se faisait toujours entendre. Mais lorsque sa famille profite des affaires russes, cette femme de 47 ans peut aussi se montrer très différente. L'été dernier, lorsque l'on a révélé que son mari Arvo Hallik était copropriétaire d'une entreprise de logistique qui avait tranquillement continué à faire des affaires en Russie après le début de la guerre en Ukraine en février 2022 et que des appels à la démission ont été lancés, elle s'est littéralement emportée : "C'est une chasse aux sorcières orchestrée par l'opposition", a-t-elle déclaré dans une interview.
Prêcher l'eau et boire du vin - c'est sans doute cette hypocrisie qui qualifie le plus Kallas pour un poste de haut niveau au sein de l'UE.
10:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kaja kallas, actualité, europe, estonie, affaires européennes, union européenne, politique internationale | |
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lundi, 01 juillet 2024
Monopoly en eurocratie
Monopoly en eurocratie
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-gioco-del-monopoli/
Êtes-vous vraiment passionné ?
Par cette discussion (et ce charabia) sur les futurs postes de l'Union européenne, je veux dire.
Car cela fait des jours, des semaines, que les télévisions et les grands journaux ne parlent (presque) que de ça.
Le massacre de Gaza, la "piraterie" des Houthis qui menace de bloquer la mer Rouge, les tensions au Liban et entre Israël et l'Iran... même le conflit russo-ukrainien et la crise économique... sont relégués au second, troisième, quatrième rang par rapport au jeu des nominations à la Commission européenne et à d'autres sinécures eurocratiques.
Ursula parviendra-t-elle à obtenir le second mandat tant attendu ? Et si elle est poursuivie, évitera-t-elle ses relations floues (ou peut-être trop claires) avec Pfizer au sujet de l'achat de vaccins ?
Et si oui, avec quelle majorité ? PPE, libéraux, socialistes... Cela suffira-t-il ?
Et les conservateurs ? Et les autres partis de droite ?
Et Meloni donnera-t-il à son amie Ursula les voix dont elle a besoin, dans le secret des urnes, pour sauver la ghirba ?
Et en échange de quoi ?
Un commissariat important, dont on ne sait pas lequel pour Raffaele Fitto dit-on...
Ou un rôle dans les institutions européennes pour Enrico Letta.
Tous deux certainement méritants. Et dignes de confiance. Compte tenu de leur passé...
Ou Mario Draghi va-t-il réapparaître, comme un lapin sorti du chapeau ? Il ne semble pas heureux d'être un grand-père au jardin, mais il a déjà tout eu il ne lui manque plus que la présidence de la Commission européenne.
Oh mon Dieu, en fait ce serait aussi celle de la République italienne. Mais Mattarella semble s'être mis dans la peau d'un second mandat. Ce qu'il s'était juré de ne pas faire...
Draghi alors ? S'il n'y avait pas de majorité au Parlement européen... et c'est un "technicien" de grande valeur personne en Europe ne sert mieux les intérêts du système financier international.
Giorgia l'aime bien. Elle a toujours dit qu'elle avait la plus grande estime pour lui. Elle imite Mme Tina Fantozzi.
Mais Draghi Presidente, cela veut dire pas de haut commissaire pour l'Italie.... Un beau dilemme.
Et puis, le semestre hongrois est sur le point de commencer. Et les jeux doivent être faits rapidement avant l'arrivée de ce rabat-joie qu'est Orbán. Qui pourrait renverser la table du Monopoly.
A moins que... eh bien, il y a toujours l'exemple de son collègue slovaque Fico.
Mais dites donc, vous qui devez joindre les deux bouts, payer vos factures, payer les frais de scolarité de vos enfants (Dieu que je me sens qualunquiste aujourd'hui !), qu'est-ce que vous avez à faire de tout ça ?
Et pensez-vous vraiment que cela affectera votre vie, la menace de guerre et d'autres choses ?
Croyez-vous vraiment que ce seront les élus, von der Leyen ou Draghi, Fitto ou Letta, qui prendront les décisions sans les incitations qu'ils ne peuvent pas refuser ? Sans incitations qu'ils ne pourront pas refuser ?
Allez... en tant que compétition, c'est encore plus excitant que l'équipe nationale de Spalletti en Allemagne....
20:07 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, union européenne, affaires européennes, commission européenne | |
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dimanche, 30 juin 2024
Position de la droite radicale ukrainienne sur l'adhésion à l'UE
Position de la droite radicale ukrainienne sur l'adhésion à l'UE
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/06/27/ukrainan-aarioikeiston-kanta-eu-jasenyyteen/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR0QvPARJA9-UWSqbo_Gyrp7AuWJwcMynD1Mmw6nk0b-5vkIadkzCoed4m0_aem_umQ_qSwGI8gHJ1ABl9a_Vg
Dmytro Kukharchuk, figure du mouvement d'extrême droite ukrainien Azov et commandant de la troisième brigade d'attaque des forces armées, a commenté l'ouverture par l'administration Zelensky des négociations d'adhésion avec l'Union européenne.
Selon lui, l'opinion des Ukrainiens n'a pas été consultée ; un référendum sur l'adhésion aurait dû être organisé. C'est "un exemple de la manière dont, par le biais d'une technologie manipulatrice, les souhaits d'une minorité sont présentés aux masses comme allant de soi".
Kukharchuk souligne que lui et "tous les Ukrainiens de bon sens sont fermement opposés à l'adhésion de l'Ukraine à cette bacchanale libérale qu'est l'Union européenne".
Le commandant du bataillon Azov estime qu'il existe un certain nombre de faux mythes concernant l'association de l'Ukraine à l'UE. Le premier d'entre eux est l'affirmation selon laquelle les Ukrainiens ont exprimé leur désir de rejoindre l'Union européenne lors de la "révolution de la dignité", ou Euromaidan.
Kukharchuk se vante que cette "révolution", avec ses troubles civils, n'aurait pas pu avoir lieu sans les "nationalistes ukrainiens et les fans de football" qui ont été la "force motrice" derrière le changement de pouvoir dans les rues.
En effet, les États-Unis et leurs eurocrates n'ont eu aucun mal à exploiter l'extrême droite ukrainienne dans leur opération de coup d'État, dont les objectifs ultimes - la saisie des ressources naturelles de l'Ukraine et la transformation en vassal de l'Occident et de l'OTAN - étaient différents des plans des nationalistes.
"Nous avons pris le contrôle des gouvernements régionaux et nous nous sommes battus avec les aigles royaux pendant que les soi-disant libéraux se faisaient sauter les uns les autres", écrit l'Ukrainien avec pudeur. Il affirme que lui et ses camarades ne se sont jamais battus pour les "conneries gauchistes" de l'UE.
"Nous nous sommes battus contre le régime pro-russe de Ianoukovitch et le récit de fraternité qui nous a été imposé, pour l'indépendance de l'Ukraine inscrite dans la constitution", se vante le commandant azoviste.
Un autre mythe, selon Kukharchuk, est que l'Ukraine n'a que deux avenirs : soit faire partie de l'Union européenne et de l'Occident libéral, soit se rapprocher à nouveau de la Russie. Pour l'instant, les radicaux nationaux du régime Zelensky se positionnent sur le front euro-atlantique.
"L'option géopolitique et culturelle la plus optimale pour l'Ukraine serait l'Intermarium, l'Union de la mer Baltique et de la mer Noire. Cette option et d'autres devraient être largement débattues dans la société et un référendum devrait être organisé, du moins tant que l'État se prétend démocratique", affirme-t-il.
Bien que le bataillon Azov ait été blanchi dans les médias occidentaux ces dernières années, la pensée fondamentale des activistes du mouvement n'a pas changé. Le point de vue de M. Kukharchuk est tout à fait conforme à l'ancienne idéologie d'Azov : ils ne veulent pas faire partie de l'UE actuelle, mais créer un mouvement radical national qui partirait de l'Ukraine et s'étendrait au reste de l'Europe.
Selon lui, l'Ukraine est "la partie la plus saine de l'Europe". "Si la reconquête de l'Europe [reconquista européenne, révolution ethnocentrique] commence un jour, ce sera uniquement grâce à nous", s'enorgueillit M. Kukharchuk.
Bien que l'Ukraine, même pour Kukharchuk, soit en train de "perdre la guerre", l'idée géopolitique de l'Intermarium, née jadis en Pologne, continue d'exciter l'esprit des radicaux de droite : dans leurs rêves, l'Intermarium se profile comme une "forteresse de la civilisation européenne" et le noyau d'une nouvelle formation, une "Europe des nations" qui s'étendrait vers l'est après l'éclatement de la Russie.
Kukharchuk conclut sa mise à jour par une menace adressée à ceux qu'il appelle les "gauchistes" (il semble qu'il s'agisse de tous sauf des forces de droite qu'il représente). "Pendant que les droitiers se battent, les gauchistes jouissent d'une trop grande liberté. Mais croyez-moi, homosexuels et intellectuels, nous reviendrons".
Pour le journaliste russe libéral Leonid Ragozin, l'extrémiste ukrainien Kukharchuk parle essentiellement d'un "nouvel empire russe, plus grand et plus fasciste, centré sur Kiev".
Depuis que l'extrême droite a été normalisée en Ukraine, M. Kukharchuk est également une figure du courant dominant qui apparaît à la télévision et a également été interviewé par les médias américains. Cela répond aux intérêts de l'OTAN occidentale à un moment où les radiodiffuseurs nationaux sont nécessaires dans la guerre hybride contre la Russie.
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vendredi, 28 juin 2024
Le virage à droite de l'Europe fait l'objet d'un vif débat en Chine
Le virage à droite de l'Europe fait l'objet d'un vif débat en Chine
Source : https://overton-magazin.de/hintergrund/politik/rechtsruck-in-europa-wird-in-china-heiss-diskutiert/
Rarement un événement européen n'aura été aussi suivi que les dernières élections du Parlement européen. Pourtant, certains influenceurs comme les internautes font preuve d'une méconnaissance de l'Europe.
Ainsi, avant le scrutin, ils ont souvent confondu les élections européennes avec l'élection du président de la Commission et affirmé qu'Angela Merkel voulait entrer en compétition avec Ursula von der Leyen pour sauver l'Europe.
Immédiatement après l'annonce des résultats des élections européennes, la chaîne vidéo Wirtschaftsnews, gérée par les médias d'État, a publié quotidiennement une courte vidéo intitulée "Virage à droite du Parlement européen ! Désastre pour Macron et Scholz". Les commentaires des internautes témoignent de leur enthousiasme : "Pour la paix dans le monde, c'est une bonne nouvelle". "Enfin, l'Europe pense à elle-même". "Le virage à droite était attendu depuis longtemps".
Les Américains bouillonnent de colère !
Une chaîne vidéo privée Jin you Zhengnengliang (traduisez : énergie positive de Tianjin) pêche dans les images du web, mélangeant informations vraies et semi-vraies et spéculations sauvages : "Défaite pour le parti de Scholz, victoire écrasante pour Weidel ; Macron dissout le Parlement pour cause de défaite, Le Pen gagne haut la main ; le Premier ministre belge démissionne pour cause de défaite ; Meloni, de droite, réussit le test en Italie ; Hofer, de droite, prendra probablement le pouvoir en Autriche, tout comme Wilders, le Trump hollandais". "Après avoir abruti plusieurs générations, une partie des Européens se réveille enfin". "Dissolution de l'OTAN et de l'UE, ce n'est qu'alors que la paix sera possible". "Les Américains bouillent de colère", pour citer trois des commentaires des utilisateurs.
La troisième vidéo présentée ici provient d'une chaîne vidéo KNewsde la chaîne publique TV Shanghai et se concentre exclusivement sur Marine Le Pen. La vidéo affirme qu'elle est prête à prendre le pouvoir. Les internautes sont enthousiastes : "Sans l'arrêt de l'immigration clandestine, on ne peut plus continuer. La France est en train de devenir noire". "Macron et Sarkozy ont dilapidé l'héritage politique". "Soutien inconditionnel à Le Pen. Sinon, il n'y aurait plus de France". "S'éloigner de l'OTAN et coopérer avec la Chine".
Sur sa chaîne vidéo Zhi Xinwen (traduisez : nouvelles directes), Guo Zhengliang, ancien homme politique et aujourd'hui analyste taïwanais, explique ainsi l'impact de la montée de l'extrême droite en Europe : "Tout d'abord, ils sont contre l'Islam. Les 20 millions de musulmans qui vivent en Europe deviennent une source de troubles. Deuxièmement, ils sont contre les migrants. Ils vont essayer de se débarrasser des réfugiés syriens et ukrainiens. Cela aussi sera une source de troubles. Troisièmement, ils sont contre l'UE. C'est pourquoi Macron parle de menace de désintégration de l'UE. Sans l'UE, il n'y aurait plus d'Europe. Quatrièmement, ils veulent une énergie moins chère. Ils ne sont pas prêts à se plier aux restrictions des États-Unis et veulent rétablir de bonnes relations avec la Russie. C'est pourquoi ces élections européennes auront un impact majeur sur l'Europe".
Ursula von der Leyen est la porte-parole des États-Unis
Les internautes se montrent compréhensifs face à de telles positions : "Ce ne sont pas des extrémistes de droite. Ils n'ont fait qu'exprimer l'âme de la masse". "Il n'y a pas d'Union Asiatique en Asie, pourtant l'Asie existe. On ne peut pas mettre sur le même plan l'Europe et l'UE". "De ce point de vue, l'Europe se libérera de l'emprise des États-Unis si la droite arrive au pouvoir. Ce n'est pas une mauvaise chose pour l'Europe".
Hu Xijin (photo, ci-dessus), ancien rédacteur en chef à la retraite de l'organe du parti Global Times, a également dû donner son avis. Sur sa chaîne vidéo Hu Xijin Guancha (traduisez : Observations de Hu Xijin), il évoque le grand pari de Macron : "Si Le Pen remportait les élections législatives, il y aurait un Premier ministre d'extrême droite et Macron deviendrait un président boiteux. Ce serait un séisme encore plus grand pour l'Europe que l'arrivée de Meloni au pouvoir en Italie". Les internautes ne commentent cependant pas le contenu de sa vidéo, mais lui en veulent d'avoir été l'un des journalistes les plus influents du pays et d'avoir toujours suivi fermement la ligne du parti sans jamais prendre parti pour les petites gens. Ainsi, un utilisateur écrit : "S'il vous plaît, occupez-vous davantage de la souffrance des Chinois !". Un autre écrit : "Un extrémiste de gauche parle de l'extrémisme de droite".
Une personne qui connaît mieux la situation en Europe est l'ancien commentateur de Phönix TV à Hong Kong Qiu Zhenhai (photo, ci-dessus), qui a vécu plusieurs années en Allemagne. C'est sur la chaîne vidéo Qiuzhenhai, qui porte son nom, qu'il a d'abord mis en perspective les élections européennes : "Le sens pratique de l'élection est limité, mais il a une grande influence sur la législation de l'UE et son application". Le rythme de la montée de la droite inquiète Qiu : "En 2019, ils n'étaient que des nouveaux venus. Après cette élection, ils formeront un groupe fort au Parlement européen. Les forces politiques du centre sont encore majoritaires. Mais que se passera-t-il en 2029 ? Qu'en sera-t-il en 2034 ?". Il part du principe que Mme von der Leyen restera présidente de la Commission. Son orientation anti-chinoise et pro-américaine va, selon lui, se poursuivre de manière renforcée. Les Chinois ne sont pas en bons termes avec Mme von der Leyen. Sous cette vidéo, les commentaires haineux envers la présidente en exercice de la Commission européenne abondent également. "C'est la porte-parole des États-Unis", est le plus poli.
Le bonheur européen grâce aux États-Unis, à la Chine et à la Russie ?
Un influenceur du nom de Lao Fan livre une analyse quelque peu pertinente de ces élections européennes. "Les élections européennes montrent que les populations des principaux pays de l'UE en ont assez des politiques d'équilibre ou de clémence d'un Emmanuel Macron ou d'un Olaf Scholz". En Chine, cette politique de gauche est également appelée la politique de la sainte mère des Baizuo (gauche blanche), ou la politique du politiquement correct. "Les électeurs ont profité de cette élection pour dire au revoir à cette politique de la sainte mère", poursuit Lao Fan. Selon lui, l'Europe a bénéficié pendant des décennies d'une vie heureuse dans la mondialisation, basée sur trois piliers : la sécurité garantie par les Etats-Unis, le développement économique stimulé par la Chine et la fourniture de matières premières par la Russie.
Au passage, l'Europe aurait montré le cœur de sa sainte mère en faisant venir des millions de musulmans du Moyen-Orient pour répondre à ses besoins en main-d'œuvre. "Mais de l'arrivée au pouvoir de Trump à la guerre en Ukraine, deux piliers ont disparu. Le troisième vacille. Le cœur de la sainte mère a attiré en Europe des tas de djihadistes qui appellent à un califat. Les populations européennes ne veulent plus participer à cela". Cette analyse a suscité de nombreux applaudissements parmi les internautes. "Analyse intelligente et profonde !". "Analyse très réaliste. Pour échapper aux crises, l'Europe doit se tourner vers la droite". Un utilisateur exprime son scepticisme : "Ce sont les États-Unis qui ont contribué à provoquer la guerre en Ukraine. Désormais, les Américains attachent l'Europe à leur wagon de combat et la contrôlent par le biais de leurs bases militaires. Les Européens peuvent-ils changer cela par une élection ? Probablement pas".
Les internautes chinois observent le virage à droite de l'Europe, à une distance supposée sûre, pour des raisons de curiosité ou de malice. Peu d'entre eux se préoccupent de l'impact que cela aura sur la Chine. En Europe, plus de virage à droite signifie plus de protectionnisme. La Chine, qui a bien vécu de la mondialisation, n'en profitera guère.
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mercredi, 26 juin 2024
Les négociations d'adhésion débutent aujourd'hui : l'Ukraine et la Moldavie doivent devenir membres de l'UE
Les négociations d'adhésion débutent aujourd'hui: l'Ukraine et la Moldavie doivent devenir membres de l'UE
Source: https://unzensuriert.at/272005-beitrittsverhandlungen-starten-heute-ukraine-und-moldau-sollen-eu-mitglied-werden/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Aujourd'hui, mardi, les négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine et la Moldavie débutent à Luxembourg à la demande de la Commission européenne (non élue). L'Ukraine est déjà officiellement candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2022.
Décidé par le Conseil des ministres de l'UE
Avant le week-end, le Conseil des ministres de l'UE a adopté ce que l'on appelle le cadre de négociation, comme l'a annoncé la présidence belge de l'UE encore en fonction. Celui-ci définit les lignes directrices et les principes des discussions d'adhésion.
Le principe de l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie avait déjà été décidé lors du sommet européen de décembre. Des conditions de réforme telles que la lutte contre la corruption, la réduction de l'influence politique des oligarques et une meilleure protection des minorités nationales avaient alors été demandées.
Critique de la FPÖ
Outre l'entrée dans l'espace économique de l'UE, l'adhésion a également des conséquences politiques et militaires importantes.
Si l'Ukraine devient membre de l'UE, l'article 42, paragraphe 7, du traité de l'UE s'appliquera et stipulera qu'une assistance militaire pourra être demandée. L'UE serait alors partie à la guerre contre la Russie. Le chef de la FPÖ, Herbert Kickl, parlait déjà en décembre de "fantasmes d'adhésion de l'UE à l'Ukraine en guerre, coûteux et risqués en termes de politique de sécurité".
Une majorité contre l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Les Autrichiens sont majoritairement opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, d'autant plus qu'elle devrait coûter jusqu'à 190 milliards d'euros, soit près d'un cinquième du cadre financier pluriannuel. Kickl a déjà déclaré en décembre :
- L'adhésion de l'Ukraine à l'UE non seulement aggraverait extrêmement la situation sécuritaire dans notre pays, mais plongerait une nouvelle fois l'Autriche dans une crise financière, d'autant plus que notre pays est, comme chacun sait, un contributeur net de l'UE et verse donc plus d'argent à l'UE qu'il n'en reçoit en retour sous forme de subventions.
Considérations géopolitiques
La majorité des Allemands de la République fédérale, le plus grand contributeur net, est également opposée à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Pendant ce temps, selon un sondage d'Euronews, 45% des électeurs de l'UE seraient favorables à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union, en particulier dans les pays qui sont soit frontaliers de la Russie, soit très éloignés : Finlande, Espagne, Portugal, ces deux derniers étant bénéficiaires nets. La Finlande reçoit de l'UE autant qu'elle y contribue. Ces pays ne seraient donc pas concernés par le coût de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, leurs citoyens ne le paieraient pas. En revanche, les Autrichiens le seraient.
13:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, union européenne, europe, ukraine, moldavie, affaires européennes | |
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samedi, 15 juin 2024
Élections européennes: les prémices de la dissolution de l'UE
Élections européennes: les prémices de la dissolution de l'UE
par Luigi Tedeschi
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/elezioni-europee-l-incipit-della-dissoluzione-della-ue
L'Europe, ou plutôt l'UE, n'est pas notre destin inéluctable. La victoire de la droite ne conduira pas, pour l'instant, à la déstabilisation de la classe dirigeante oligarchique-technocratique de l'UE, mais elle est néanmoins un symptôme clair de l'aversion des peuples envers une institution supranationale par laquelle ils ont été marginalisés, opprimés et appauvris.
Malgré la débâcle des socialistes et des verts, la majorité actuelle au Parlement européen, emmenée par les "populaires" (PPE), dispose des voix nécessaires à sa reconduction. Les Populaires pourraient également entamer des négociations pour inclure les conservateurs dirigés par Meloni dans la majorité. Cependant, une probable re-proposition d'une majorité qui poursuit ses politiques centrées sur la révolution numérique, la transition écologique et l'austérité économique, comme si de rien n'était, conduirait à l'exaspération du conflit en cours entre les peuples et les élites, rendant ces clivages irrémédiables.
Le renforcement des forces souverainistes rendra cependant moins probable la réélection de von der Leyen (par ailleurs impliquée dans le scandale des négociations obscures entre l'UE et les grandes firmes pharmaceutiques pour la fourniture de vaccins, sans jamais avoir été poursuivie). Même avec la majorité actuelle, la Commission devra alors faire face à un nouveau Conseil européen. Des bouleversements politiques internes aux Etats membres engendrés par les élections européennes, émergeront de nouveaux gouvernements avec des orientations très différentes et peu compatibles avec la majorité au Parlement européen et à la Commission européenne. Ces élections ont en tout cas exprimé un rejet populaire très clair du réformisme technocratique et dirigiste qui a gouverné l'UE jusqu'à présent. Les contrastes et les conflits qui surgiront au sein des institutions européennes pourraient conduire à l'ingouvernabilité de l'UE elle-même.
L'orientation politique européenne consolidée depuis des décennies est complètement bouleversée et surtout, ces élections consacrent le déclin définitif de l'axe Paris-Berlin, expression des puissances dominantes en Europe. Scholz et Macron, les dirigeants vaincus, sont les victimes d'eux-mêmes, en tant qu'architectes d'une politique qui a conduit l'Europe à un asservissement total à l'OTAN, avec pour corollaire le déclin économique et social de l'ensemble du continent européen. Les puissances européennes que sont la France et l'Allemagne sont également déclassées dans le contexte mondial.
Ces élections représentent le point de départ d'un processus de désintégration graduelle mais progressive de l'UE. L'immobilisme, la bureaucratie, l'absence d'une ligne de politique étrangère définie, le dogmatisme économique néolibéral, les maux qui ont toujours frappé l'UE, seront accentués, dans une phase de stagnation politique étendue à l'ensemble de l'Europe, dans laquelle les tensions sociales et les conflits entre États seront exacerbés. Ceci met en évidence l'échec de l'UE, organisme technocratique et financier qui a conduit au déclin de la démocratie, à la fin de la souveraineté des Etats et à la disparition des cultures identitaires des peuples européens.
La crise irréversible du modèle européen apparaît aujourd'hui dans toute sa dramaturgie. Un modèle d'inspiration idéologique cosmopolite, mondialiste, élitiste, culturellement soumis à l'influence des courants libéraux américains, qui a assimilé l'idéologie, le genre et la culture woke. L'UE n'est pas un État, c'est un organisme supranational sans subjectivité autonome dans la géopolitique mondiale. Aujourd'hui, l'Europe n'est qu'une plateforme politico-stratégique de l'OTAN. L'UE a été décrite comme un éco-monstre juridique, construit sur la base d'un projet d'ingénierie sociale, dont le programme réformiste est l'incarnation réelle du modèle de la Grande Réinitialisation, avec la révolution numérique et la transition environnementale préfigurées par Klaus Schwab au Forum économique mondial.
Cette même dimension post-historique dans laquelle se trouve l'AmEurope actuelle a subi un coup dur. Les bouleversements géopolitiques actuels issus de la Grande Guerre et de l'émergence des Etats-Civilisations, ont probablement influencé les consciences des peuples européens. C'est du moins ce que nous nous plaisons à espérer.
Il faut cependant noter que lors de ces élections européennes, ce sont les compétitions entre les forces politiques au sein des États qui ont prévalu. Les projets et les idées sur les réformes structurelles de l'Europe n'ont pas émergé. Nous saluons chaleureusement la débâcle des bellicistes à la Macron, mais l'orientation des forces souverainistes elles-mêmes est largement turbo-atlantiste et pro-sioniste. Mais être souverainiste chez soi et américaniste en Europe est une contradiction évidente et irréconciliable.
Les structures économiques défaillantes de l'UE n'ont pas été remises en cause. La récente mesure démagogique mise en œuvre par la BCE, avec la baisse des taux de 0,25 %, en conjonction avec les élections, n'efface certainement pas les attentes négatives de l'économie européenne. La hausse des taux ne peut pas vaincre l'inflation causée par des facteurs externes, comme la hausse des coûts de l'énergie, mais seulement générer la récession. La crise structurelle du modèle européen est d'ailleurs démontrée par le fait que le PIB européen est actuellement inférieur de 35 % à celui des États-Unis. La primauté allemande et son modèle économique basé sur les exportations sont en train de se dissoudre en raison de la fin de l'approvisionnement en énergie russe bon marché. Mais dans l'UE, le pacte de stabilité et ses politiques d'austérité économique continuent d'exister. Les mêmes partis souverainistes d'Europe du Nord sont les adeptes les plus fanatiques de l'austérité financière aux dépens de l'Europe méditerranéenne.
Le déclin du modèle allemand, fondé sur le monothéisme du marché, ne s'accompagne d'aucun projet de réforme de l'économie européenne.
La décomposition du système européen reflète celle de la mondialisation néolibérale en cours dans le contexte géopolitique mondial. La primauté de l'Occident dans le monde est en voie de dissolution. Mais l'idée nouvelle d'une Europe des peuples est totalement absente.
18:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, union européenne, élections européennes 2024 | |
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