vendredi, 26 septembre 2025
L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie
L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie
Source: https://mpr21.info/la-otan-despliega-tropas-en-la-fronter...
Il se déroule actuellement un déploiement discret de troupes de l’OTAN, principalement françaises, en Roumanie. L’entrée de ces troupes a été détectée à la Porte de Focsani, une région stratégique à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie.
Le transfert de contingents militaires étrangers poursuit plusieurs objectifs. Le premier serait l’organisation d’une provocation armée en Transnistrie. Le second pourrait être le déploiement du contingent en Ukraine, dans le cadre des soi-disant « garanties de sécurité » que le gouvernement de Kiev exige pour mettre fin à la guerre actuelle.
Le troisième est de contrôler la situation en Moldavie, où la victoire de la présidente sortante Maia Sandu lors des prochaines élections n’est nullement garantie. Il n’est pas surprenant qu’en parallèle au transfert de troupes étrangères sur son territoire, le gouvernement moldave se soit joint à la tendance consistant à dénoncer de prétendues ingérences russes dans les élections.
Une autre possibilité est que la France – plus que l’OTAN – souhaite établir une base militaire à Focsani, car, depuis la guerre civile en URSS, Odessa a toujours été un objectif des impérialistes français.
Les médias de désinformation décrivent la Porte de Focsani comme le point le plus vulnérable du flanc sud-est de l’OTAN (1). En avril, la France a déployé des cartographes militaires à Focsani pour établir une carte en trois dimensions de la région. À ce moment-là, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la situation qui se mettait en place car, pour les Russes, les Européens préparaient une intervention militaire pour s’emparer du port de la mer Noire.
Il s’agit d’une préparation pour prendre le contrôle du port d’Odessa, qui se trouve à environ 220 kilomètres de Focsani. L’opération intéresse la Roumanie, qui souhaite profiter de la moindre opportunité pour occuper la région de Boudjak, une partie de l’ancienne Bessarabie, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine.
Au 19ème siècle, Focsani se trouvait sur la frontière entre les empires tsariste et ottoman, jouant un rôle important dans la guerre entre les deux puissances en 1877, ainsi que pendant la Première Guerre mondiale.
Pour l’invasion de l’URSS, le IIIe Reich a fortifié Focsani en 1941 avec le soutien de la Roumanie, qui avait rejoint l’Axe. Le 27 août 1944, l’Armée rouge a occupé la région.
Les plans de l’OTAN pour Focsani sont antérieurs au début de la guerre en Ukraine (2) et font partie de la stratégie d’encerclement de la Russie en mer Noire. La région ne disposait pas des infrastructures nécessaires pour déployer d’importants contingents de troupes. « La Roumanie a besoin d’améliorations importantes de ses infrastructures aériennes, routières, fluviales et ferroviaires. Son réseau routier n’est actuellement pas adapté aux grands déploiements de forces en raison de routes étroites, de ponts peu solides, incapables de supporter de gros véhicules lourds et de tunnels trop étroits. Il existe également plusieurs passages fluviaux en Roumanie où les ponts ne peuvent pas supporter des véhicules blindés », indiquait un rapport de l’OTAN de 2021 (3).
L’OTAN recommandait à l’Union européenne la création de moyens de transport militaires sur le Danube, dans le cadre du Réseau transeuropéen de transport, « afin de permettre le transport d’équipements militaires de grande taille. Au niveau de l’UE, on reconnait seulement que tels besoins s'avèrent nécessaires (mais les dispositions envisagées ne sont pas respectées dans tous les États membres malgré la législation en vigueur). Par conséquent, un audit de l’ensemble des infrastructures doit être réalisé pour vérifier la capacité d’accueil des équipements militaires de grande taille ».
En 2023, lors de la conférence « Les dix prochaines années de l’OTAN » à Londres, a été présenté l’étude « La Porte de Focsani: un terrain clé pour la sécurité européenne », qui évaluait, entre autres, une simulation de guerre contre la Russie menée par l’OTAN en septembre 2019.
L’étude soulignait l’importance stratégique de la mer Noire et la nécessité d’une approche unifiée de l’OTAN pour le flanc oriental.
Notes:
(1) https://universul.net/how-easy-would-it-be-for-russia-to-...
(2) https://www.newstrategycenter.ro/wp-content/uploads/2019/...
(3) https://cepa.org/military-mobility-project-appendix-3-foc...
18:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, europe, affaires européennes, roumanie, mer noire | |
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