lundi, 06 octobre 2025
L’humanité sera confrontée à des épreuves terribles

L’humanité sera confrontée à des épreuves terribles
Alexandre Douguine
Les changements dans l’ordre mondial se produisent généralement par la guerre. Il est très rare que ceux qui détiennent le pouvoir absolu acceptent de s’en défaire volontairement. En général, ils s’y accrochent jusqu’au bout, jusqu’à être détruits et réduits en cendres. Il ne fait aucun doute que c’est également le cas aujourd’hui.
Bien sûr, l’histoire prend parfois des tournures inattendues. Par conséquent, on ne peut qu’hypothétiquement compter, espérer ou, du moins, souhaiter que les dirigeants occidentaux renoncent volontairement à leur hégémonie. Mais tout nous dit que cela est peu probable. Et si cela n’arrive pas, il y aura la guerre. Cette guerre a déjà commencé: la guerre en Ukraine et les conflits au Moyen-Orient en sont le prélude. Mais elle n’a pas encore atteint son plein développement. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un avant-goût de cette grande et fondamentale guerre qui sera menée pour la redistribution de la véritable souveraineté entre les forces en train de naître aujourd’hui.
Aujourd’hui, nous disons souvent que nous vivons dans un monde multipolaire, que le monde n’est plus unipolaire, que les BRICS sont en ascension et qu’ils représentent « la plus grande partie de l’humanité ». Pourtant, nous voyons que l’hégémonie du système unipolaire demeure très forte, bien qu’elle soit en déclin et que la société occidentale soit confrontée à une crise interne, une implosion plutôt qu’une explosion, qui menace de détruire sa civilisation.
Mais, dans un certain sens, malgré une nette tendance à la baisse, l’hégémonie occidentale reste plus forte que la multipolarité.
Soyons honnêtes : elle est encore capable, par exemple, de restructurer l’équilibre des pouvoirs dans l’espace post-soviétique.
Il est évident que les globalistes agissent depuis trois décennies en Ukraine, en Moldavie, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. Mais c’est nous qui le leur avons permis.

Et malgré les divisions qui affectent actuellement l’Occident, divisé en deux ou trois forces distinctes — les mondialistes de l’Union européenne, Trump et le mouvement MAGA — leur pouvoir est tel qu’ils parviennent à influencer les élections en Roumanie, à éliminer les candidats qui ne leur conviennent pas, à tuer une dizaine de candidats d’« Alternative pour l’Allemagne » en faisant passer cela pour des « accidents » et, enfin, à manipuler les élections en Moldavie. Parallèlement, la guerre en Ukraine se poursuit, l’Occident ne recule pas et il nous est très difficile de remporter une victoire décisive. Autrement dit, il est prématuré d’affirmer que le monde occidental unipolaire n’existe plus. Il existe toujours, même s’il est à l’agonie.
Et, bien sûr, il est très probable que si le monde unipolaire ne s’effondre pas prochainement, tout finira par nous conduire à une grande guerre.
Je ne sais pas où elle aura lieu. Dans le Pacifique contre la Chine, contre l’Inde, au Moyen-Orient ou avec notre implication directe? Il est tout à fait possible que tout commence précisément chez nous. Ainsi, ce qui se passe en Ukraine pourrait être le début d’une guerre bien plus vaste et grave. Car c’est précisément la Russie — avec nos armes nucléaires, nos territoires, notre identité historique, notre capacité à comprendre les processus mondiaux — qui est de plusieurs pas en avance, même sur la Chine.


La Chine ne devient que maintenant une puissance véritablement mondiale, ce qui représente une nouvelle qualité, une nouvelle situation pour elle. Il n’est pas certain qu’elle puisse y faire face. Nous avons été une grande puissance mondiale aussi bien au 20ème siècle (une des deux) qu’au 19ème (une parmi plusieurs). La grandeur de la Chine remonte à l’Antiquité. Bien que la Chine soit aujourd’hui sans aucun doute une puissance de premier plan, l’une des deux ou trois qui gouvernent le monde. Mais c’est une expérience nouvelle pour la Chine contemporaine. Il faut s’y préparer, car de nombreuses erreurs peuvent être commises. Dans notre cas, cette expérience est très vivante, et c’est pourquoi la Russie est le principal obstacle pour les mondialistes et leur principal ennemi. Voilà pourquoi c’est nous, et pas d’autres, qui sommes les principaux adversaires dans cette guerre, le paratonnerre à travers lequel circule l’histoire mondiale. C’est nous qui construisons ce monde multipolaire.
La grande question est de savoir si, dans ces circonstances, il sera possible d’éviter une troisième guerre mondiale. Pour l’instant, la seule proposition réaliste serait notre capitulation, c’est-à-dire mettre fin à la guerre volontairement, lever le drapeau blanc à l’avance et nous livrer à la merci des vainqueurs. Mais reconnaître volontairement la défaite ne signifie pas la fin de la guerre. Nous avons encore la volonté et les forces de combattre, et nous ne nous dirigeons pas vers la défaite, mais vers la victoire. Donc, si la seule façon d’éviter une grande guerre est la défaite, ce n’est pas ce que nous voulons, et cette option est donc exclue. Ce n’est pas à nous de décider s’il y aura guerre ou non, il ne nous reste qu’à observer comment le monde unipolaire déplacera les pièces de cette confrontation.
Cependant, dans l’ensemble, je suis d’accord avec l’analyse selon laquelle nous ne pourrons pas éviter une grande guerre mondiale. Et dans ce cas, la Chine sera impliquée, et probablement aussi l’Inde, tout le Moyen-Orient et le monde islamique. Bien entendu, cela aura aussi des répercussions en Afrique et en Amérique latine, où des coalitions se forment également en faveur de l’unipolarité ou de la multipolarité.
C’est pourquoi l’humanité sera confrontée à des épreuves terribles. Nous en vivons déjà certaines. Mais en comparaison de ce qui nous attend, ce que nous subissons aujourd’hui semblera un jeu d’enfants. Je ne m’en réjouis pas, ni ne m’en félicite, comme il est naturel pour toute personne normale. C’est simplement que, presque toujours, tout le monde dit ne pas vouloir la guerre, mais les guerres adviennent malgré tout. Que l’on le veuille ou non. Il y a dans l’histoire une certaine logique à laquelle il est pratiquement impossible d’échapper.
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Oublier l’Occident - Un point de vue russe

Oublier l’Occident
Un point de vue russe
Leonid Savin
Note préliminaire du traducteur: Leonid Savin demande d'oublier l'Occident wokiste voire l'Occident tout court avec les idéologies qui ont préparé le terrain au wokisme de l'ère Obama-Biden. Pour nous, qui vivons dans l'Occident géographique tout en refusant l'Occident mental, il s'agit aussi de réaliser une "épochè" des idéologies et des pseudo-théologies qui ont jeté les base de l'occidentisme actuel: le puritanisme, le calvinisme, l'ère de Cromwell, les fadaises énoncées par Locke, les fondamentalismes américains, le républicanisme français, le jacobinisme hystérique, etc. Et de revaloriser toutes les initiatives qui ont visé à freiner ces accélérationismes, à jouer un rôle katechonique, à détruire définitivement et sans pitié les remugles de ces dévoiements. Cette posture, nécessaire, salutaire, implique donc, aussi, d'avoir une attention plus soutenue, presque exclusive, pour les traditions des mondes européens et extra-européens traditionnels, dont l'Iran, l'Inde, la Chine, comme le préconise Leonid Savine.
En Russie (mais pas seulement, cela est également vrai pour les pays d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie), on accorde encore beaucoup d’attention à l’Occident collectif. Dans certains pays, cela s’explique par le fait que les médias globalistes occidentaux continuent d’y opérer activement, alimentant sans cesse l’attention du public et suscitant l’intérêt pour les événements dans les États occidentaux ou à travers le prisme de la vision du monde occidentale. Cependant, en Russie, où, après le début de l’Opération militaire spéciale, ces agents médiatiques ont soit quitté le pays, soit été déclarés indésirables, ce sont les chaînes de télévision d’État qui maintiennent elles-mêmes le focus sur l’agenda occidental, imitées en cela par les médias en ligne et les blogueurs. Cette situation ne correspond pas aux déclarations des autorités russes sur la nécessité de créer un ordre mondial multipolaire plus juste, ni à l’éducation selon des valeurs patriotiques à l’intérieur du pays.
Car si l’on organise en permanence des talk-shows, des émissions et des journaux télévisés centrés sur le monde occidental, même sous un angle critique (regardez quelle nouvelle absurdité Donald Trump a dite ou discutons des plans de l’UE et de l’OTAN), la population continuera malgré tout à raisonner dans des catégories où l’Occident apparaît comme quelque chose de significatif et, malgré les reportages sur des émeutes à Athènes ou une gay pride à Amsterdam, il subsistera une vision du monde où les autres régions, malgré leurs indicateurs géographiques, démographiques, culturels et politiques plus importants, seront perçues comme secondaires voire de second ordre.
De plus, cela continuera de restreindre sérieusement l’horizon d’attente et de réduire le potentiel de futures formes de coopération et d’interaction – qu’il s’agisse de tourisme banal ou de projets scientifiques, économiques et culturels conjoints.
Par conséquent, il est nécessaire de revoir sérieusement l’agenda médiatique. D’un côté, il s’agit de limiter considérablement la diffusion de contenus liés à l’Occident collectif. Il faudrait établir un quota à ne pas dépasser pour les contenus traitant d’événements liés, d’une manière ou d’une autre, à l’Occident. Sachant que, dans l’agenda international, l’Occident restera présent de toute façon (l’agonie et les actions expansionnistes de l’UE et des États-Unis se poursuivront encore un certain temps), il convient de mener une politique éditoriale soigneusement calibrée, en filtrant minutieusement les matériaux.

D’un autre côté, il faut combler le vide ainsi créé par un contenu de qualité, reflétant les processus dans d’autres régions du monde. Les contenus provenant de pays amis, surtout ceux ayant soutenu la Russie dans l’Opération militaire spéciale, doivent progressivement être intégrés dans l’espace médiatique russe et devenir la nouvelle norme – des matériaux et points de vue de la RPDC, de la Chine, de l’Inde, de l’Iran, du monde arabe, des pays d’Afrique, de Cuba, du Nicaragua, du Venezuela (ces trois pays étant mentionnés comme partenaires stratégiques dans la doctrine de politique étrangère de la Russie), du Brésil et de l’Afrique du Sud comme membres des BRICS, des pays de l’UEEA doivent être diffusés régulièrement dans le cadre de la politique publique de radiodiffusion, mais aussi dans la presse écrite et les médias électroniques.

Si l’on tient compte du nouveau concours Intervision, de la signature d’accords de coopération entre le ministère russe de la Culture et la RPDC, de la conclusion d’accords avec des médias africains, ainsi que du travail dans le cadre des BRICS, on peut dire que ce travail a déjà commencé. Il faut le rendre plus systémique, stratégiquement réfléchi et global.
Au lieu de diffuser des images ou des vidéos des sessions du Parlement européen ou d’accorder beaucoup de temps aux élections dans un pays européen, il vaudrait mieux proposer une analyse des débats au Majlis d’Iran avec des commentaires d’experts sur le système politique de la République islamique d’Iran et la théologie chiite, évaluer les réalisations technico-économiques du Bharat (nouveau nom de l’Inde sur la scène internationale, nom qui est authentique) et présenter des exemples d’art contemporain venant des pays d’Amérique latine.
Les propos de Nikolaï Danilevski selon lesquels l’Europe n’est qu’une petite péninsule occidentale du continent eurasiatique ne doivent pas être perçus uniquement comme un appel à se protéger de la toxicité actuelle de la culture européenne, mais aussi comme une invitation à la découverte créative de soi, telle que prônée par les Eurasistes il y a cent ans. Nous avons de nombreux voisins sur le continent dont l’héritage culturel et historique présente un vif intérêt. Et de là s’étendent des liens et des ponts avec d’autres formations culturelles non moins importantes – en Asie du Sud-Est, ainsi que dans le Maghreb et le Machrek, plus connus sous des noms inventés en Occident – Afrique du Nord et Moyen-Orient.

Dans un monde multipolaire, de telles innovations seront perçues positivement au-delà de l’Occident, comme une poursuite de la lutte contre le néocolonialisme et le racisme gnoséologique occidental. Et la réaction en retour, d’une manière ou d’une autre, contribuera à améliorer l’image globale de la Russie, notamment à travers l’augmentation du contenu de qualité en provenance de Russie et sur la Russie (puisque le changement d’approche implique une coopération appropriée en matière de politique de l’information entre les pays).
De plus, une information plus complète contribuera également au développement de la créativité à l’intérieur même de la Russie, car la diversité des formes et des pratiques issues de différentes parties du monde enrichira notre peuple de connaissances et stimulera de nombreuses initiatives. L’expérience en matière d’entrepreneuriat ou d’autogestion quelque part en Asie pourrait être reproduite dans l’une des régions de Russie, et l’information sur les besoins en Amérique latine pourrait intéresser l’un de nos producteurs.
L’Occident collectif, fondé sur la kleptocratie et l’arrogance, en raison de la folie des sanctions persistante et de la désinformation organisée, ainsi que de sa propre dégradation scientifique et culturelle, est peu susceptible de proposer à la Russie quoi que ce soit d’utile ou de substantiel. C’est pourquoi il doit être exclu de notre champ d’information. Que les diplomates professionnels continuent à gérer les relations bilatérales et que les militaires renforcent la capacité de défense du pays. Et que le contenu en provenance des pays du Sud global et de l’Est global renforce et étende les processus de multipolarité.
18:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, occident |
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La fin de la société ouverte!

La fin de la société ouverte!
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/98852
Le système politique occidental se considère comme libre, libéral et bien sûr démocratique. Ces attributs sont encore utilisés avec succès par les élites occidentales auprès des personnes qui ne connaissent pas le système occidental de l’intérieur.
Une sorte de base philosophique pour le système occidental fut fournie jadis par Karl Popper avec sa description de ce système comme une « société ouverte ». Elle serait ouverte, selon Popper, parce que le débat politique y serait ouvert à tous les résultats et ne serait pas déterminé par des objectifs idéologiques, ou des lois historiques prétendues (celles de l'historicisme), ou des traditions. Dans l’idéal de société « ouverte », il n’existe donc pas de vérité absolue.

Par exemple, selon Popper, on ne peut pas conclure, après avoir observé de très nombreux cygnes blancs, que tous les cygnes sont blancs. Un seul cygne noir suffit à contredire cette affirmation. De telles subtilités sont extrêmement dangereuses. On pourrait tout aussi bien affirmer aujourd’hui qu’on ne peut pas conclure, à partir de l’observation de milliards d’êtres humains qui se répartissent en hommes et en femmes, qu’il n’existe que deux sexes. Tout fou qui prétend appartenir à un autre sexe devrait donc réfuter l’existence de seulement deux sexes.
La «société ouverte» a pour but de libérer les capacités critiques de l’homme. Le pouvoir de l’État doit ainsi être partagé autant que possible afin d’éviter les abus de pouvoir. Le débat politique dans la «société ouverte» est naturellement démocratique, ce qui ne signifie pas la domination de la majorité, mais la possibilité de révoquer le gouvernement de manière pacifique.
Ainsi, la « société ouverte » se distingue du fascisme, du communisme, du nationalisme et de toute théocratie.
Ce concept politique offre sans aucun doute des aspects attractifs, surtout pour tous les libres penseurs qui ne veulent pas se laisser enfermer dans un carcan idéologique. D’un autre côté, ce concept présente aussi des faiblesses dangereuses (comme le montre l’exemple ci-dessus), car il ne propose aucune perspective à long terme pour la société et rejette également toute tradition. Pourtant, la tradition recèle souvent des expériences vieilles de plusieurs siècles, voire de plusieurs millénaires, sur la vie et ses lois. Popper rejette explicitement de telles lois en tant qu’elles seraient de l'historicisme. Ignorer ces lois se transformera tôt ou tard en piège mortel pour une société.

De cette manière, la porte est ouverte à toutes sortes d’absurdités, comme la folie du genre, la glorification de toutes sortes de perversions sexuelles ou de modes de vie alternatifs, qui finissent par signifier le déclin et la mort assurés de la société concernée. Popper a développé ses idées pendant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les priorités étaient naturellement différentes d’aujourd’hui.
En l’absence de toute directive pour organiser la vie, de nombreuses personnes finissent par être totalement désorientées et donc particulièrement réceptives à la propagande de l’air du temps diffusée par les médias, contrôlés en coulisses par les élites du pouvoir. C’est pourquoi George Soros est également un adepte de cette philosophie, ce qu’il a exprimé par la création de son « Open Society Foundation ».

À ce stade, les idées de la « société ouverte » sont contrecarrées par la pratique:
Le débat sur les objectifs actuels de la société occidentale n’a depuis longtemps plus lieu en public, mais dans des cercles de pouvoir qui se coupent de la société. Il ne s’agit que des intérêts des acteurs représentés dans ces cercles de pouvoir. Les résultats de ce débat sont emballés pour le grand public dans des narratifs de bien-pensance, puis communiqués par les médias. Un véritable débat ouvert serait, lui, tout autre.
La société occidentale est donc tout sauf ouverte et elle est ouvertement antidémocratique, car ces médias n’autorisent plus que des opinions qui ne s’opposent pas aux intérêts des élites en coulisses.
L’intolérance des médias envers ceux qui pensent différemment est devenue de plus en plus insupportable ces dix à quinze dernières années. L’explication est simple: depuis la crise financière de 2008, le monde occidental est en mode de gestion de crise permanent.
L’arrière-plan plus profond de cette crise permanente réside dans des déplacements tectoniques du pouvoir à l’échelle mondiale, au détriment des élites occidentales.

Comme le système occidental, avant la chute du rideau de fer, était préférable à tout autre système politique, les élites occidentales pouvaient bien tolérer la critique, même fondamentale. En ce sens, on était « libéral » au sens de Popper. L’effondrement du Pacte de Varsovie a marqué l’apogée du pouvoir occidental. La défaite de l’Union soviétique a été perçue comme une sorte de fin de l’histoire. Les élites occidentales se croyaient à jamais maîtresses du monde. Ensuite, la descente a été lente mais certaine. Les citoyens ordinaires l’ont aussi ressenti dans leur portefeuille. Il en a résulté des mouvements « populistes » qui ont remis en question le pouvoir des élites. À partir de ce moment, les médias de masse contrôlés sont devenus de plus en plus illibéraux envers ceux qui pensent différemment.
La guerre en Ukraine est pour les élites occidentales une sorte de séisme, qui a suivi les déplacements tectoniques du pouvoir mentionnés ci-dessus. Leur hégémonie est désormais remise en cause. Avec la domination sur cette planète, tous les avantages économiques qu’ils en tiraient disparaîtront bientôt. Il ne s’agit pas seulement de la possibilité de s’enrichir en imprimant de l’argent. Sont également importants, par exemple, l’imposition mondiale des droits de brevet, ce que seul un hégémon peut finalement faire.
Dans une telle situation, les élites ne tolèrent aucune contradiction. Désormais, elles ont définitivement arraché leur masque libéral et tentent d’éliminer les dissidents. Ce qui peut arriver aux amis de Poutine, par exemple, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder ou l’ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl peuvent en témoigner.
Popper se retournerait dans sa tombe !
12:32 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, karl popper, société ouverte, philosophie |
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Grokipedia – Elon Musk peut-il détrôner Wikipédia?

Grokipedia – Elon Musk peut-il détrôner Wikipédia?
Source: https://report24.news/grokipedia-kann-elon-musk-wikipedia...
Avec « Grokipedia », Elon Musk souhaite créer un contrepoids à Wikipédia, dominé par la gauche écologiste. Son entreprise xAI, qui exploite également la plateforme d'IA Grok, s'en charge apparemment déjà. Allons-nous enfin avoir une plateforme de connaissances alternative plus crédible ?
Wikipédia, le roi incontesté des encyclopédies en ligne, a désormais un concurrent. Elon Musk veut lancer un nouveau défi avec Grokipedia. L'objectif déclaré : une plateforme de connaissances sans les « biais gauchistes » souvent critiqués qui, selon de nombreux détracteurs, sapent la neutralité de l'original.
Le moment choisi pour cette annonce n'est pas un hasard. Peu avant, le cofondateur de Wikipédia, Larry Sanger, avait fait sensation dans une interview avec Tucker Carlson en demandant directement à Musk de l'aider à lutter contre la censure et le parti pris idéologique de sa propre création. Au lieu d'une réforme laborieuse du système existant, Musk opte désormais pour l'attaque directe: la création d'une encyclopédie entièrement nouvelle.
La vision de Musk pour Grokipedia est claire: elle doit constituer «une amélioration considérable» et servir l'objectif de xAI, qui est de «comprendre l'univers». La stratégie est bien connue: comme pour le rachat de Twitter (aujourd'hui X) et le développement de l'IA Grok, il s'agit de réduire la censure et les «filtres woke» afin de laisser plus de place à la diversité des points de vue.
Mais une chose est sûre: cela ne sera pas si simple. Wikipédia est depuis longtemps indissociable de Google. Quiconque effectue une recherche aboutit d'abord à la version «officiellement approuvée» de la vérité. Reste à voir si Grokipedia parviendra à contrer cet avantage algorithmique. Mais le simple fait d'essayer pourrait suffire à faire transpirer les censeurs dans leurs tours d'ivoire chez Wikipédia.
11:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grokipedia, elon musk |
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Face à la menace russe, l'Europe s'arme pour résister aux États-Unis

Face à la menace russe, l'Europe s'arme pour résister aux États-Unis
Cristi Pantelimon
Source: https://www.estica.ro/article/la-adapostul-amenintarii-ru...
La guerre en Ukraine comporte tellement d'aspects positifs et négatifs qu'il est difficile, pour un profane, de comprendre le déroulement des événements.
Dernièrement, après la rencontre en Alaska, le président Trump, très optimiste auparavant quant à ses relations avec V. Poutine, est devenu plutôt réservé. Les États-Unis remettent sur le tapis la question de l'aide militaire à l'Ukraine, sous une forme aggravée, avec la livraison de missiles Tomahawk.
Dans le même temps, le ton de l'Europe à l'égard de Moscou semble également se durcir. Un pétrolier russe « fantôme » a reçu la visite d'un commando français, signe que l'Europe veut se montrer plus « assertive » dans ses relations avec la Russie.
En réalité, les choses sont inversées.
Les Américains voudraient se livrer à l'escalade, mais ils ne le peuvent plus, car l'Ukraine n'a plus la capacité réelle de percer le front. De plus, les Américains ne veulent pas envenimer la situation au point que l'idée du prix Nobel et les résultats de l'accord Poutine-Trump disparaissent complètement. Les États-Unis mènent une guerre ambivalente et complexe. Ils ne peuvent pas abandonner le levier de la guerre, qui facilite les négociations générales avec la Russie et la Chine (et assure, indirectement, le déclin de l'UE), mais ils ne veulent pas non plus apparaître comme une puissance belliqueuse – voir le cas du Moyen-Orient, où ils se qualifient de "force de paix"...
Les États-Unis mènent également une guerre difficile à l'intérieur – le discours de Donald Trump devant les 800 chefs de l'armée américaine ne laisse aucune place à l'interprétation.
L'Europe, quant à elle, cherche une solution pour assurer sa future autonomie stratégique, ce qui signifie que, sous le couvert de la menace russe fictive, elle va s'armer pour devenir plus assertive dans ses relations avec les États-Unis, qui détiennent toujours la suprématie militaire... chez les Européens !
Au fond, pourquoi les Européens détruiraient-ils leurs acquis dans une guerre entre l'OTAN et la Russie, c'est-à-dire entre les États-Unis et la Russie?
Récemment, Scot Bessent, secrétaire au Trésor américain, a déclaré franchement: «Comme je l'ai dit à mes homologues européens il y a environ deux semaines: Tout ce que j'entends de votre part, c'est que Poutine veut entrer dans Varsovie. La seule chose dont je suis sûr, c'est que Poutine n'entrera pas dans Boston ».
Morale: les Européens, qui savent que Poutine ne veut pas entrer dans Varsovie, en sont venus à créer eux-mêmes, dans l'ombre, l'image d'une Russie agressive, qui sert leurs plans d'armement et d'autonomie stratégique.
L'avenir est devant nous !
11:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes |
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