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dimanche, 23 novembre 2025

La fin des relations amoureuses en Europe occidentale

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La fin des relations amoureuses en Europe occidentale

André Waroch 

Depuis la disparition des mariages forcés/arrangés, au XXème siècle, nous sommes entrés, concernant la vie amoureuse des hommes et des femmes en Occident, dans ce que Houellebecq a appelé, dans les années 90, l’extension du domaine de la lutte, c’est-à-dire l’extension du libéralisme à tous les domaines de la vie, y compris le sexe et les relations amoureuses, ce que nous appellerons, plus précisément, les relations sexualo-affectives.

Jusqu’aux années 2010, nous étions toujours dans la première version de ce libéralisme, telle que décrite par Houellebecq: l’homme cherchait à avoir une relation sexuelle (ou sexualo-affective) avec une ou plusieurs femmes. La femme se chargeait de choisir entre tous ses prétendants (en général issus de son entourage direct). Nous étions déjà dans l’hypergamie: cette tendance qu’ont les femmes à n’accepter une relation sexualo-affective qu’avec une très petite partie des hommes et à rejeter totalement tous les autres.

C’est une tendance naturelle qu’on peut observer dans son expression la plus pure chez les animaux. Dans un groupe de gorilles, un seul mâle féconde toutes les femelles du groupe. Les autres, à moins d’oser affronter le mâle dominant et le terrasser, n’auront tout simplement aucun rapport sexuel de leur vie.

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Chez les paons, il ne s’agit pas pour le mâle d’être le plus fort physiquement, mais d’être jugé par les femelles comme faisant la plus belle roue. Mais le principe est le même, ainsi que le résultat: 70 à 90% des mâles meurent sans jamais avoir réussi à séduire suffisamment une femelle pour s’accoupler avec elle.

Cette hypergamie a une fonction évidente: éviter la détérioration de l’espèce en faisant en sorte que les seuls mâles les plus viables puissent transmettre leurs gènes. 

Mais une société humaine ne fonctionne pas exactement comme une société animale. Ainsi cette hypergamie a été corrigée au fil des siècles d’une manière différente par chaque civilisation. L’Occident l’a réprimée avec la plus extrême sévérité: mariage arrangé décidé par les familles, interdiction de l’adultère et de la polygamie (cette dernière n’étant que l’officialisation, la codification et l’aboutissement logique de l’hypergamie) et condamnation morale et sociale du célibat. 

Tout cela, nous l’avons dit, a volé en éclats au XXème siècle. C’est maintenant la femme qui choisit librement, mais, jusqu’à une date très récente, elle ne pouvait choisir qu’entre les hommes de son entourage immédiat: amis, collègues d’école ou de travail, etc…

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Dans les années 2010, l’avènement du numérique a causé deux révolutions qui se sont nourries l’une de l’autre: le triomphe du féminisme et le triomphe de l’hyper-hypergamie des applications de rencontre.

Le féminisme a convaincu les femmes que les hommes étaient essentiellement des violeurs, des menteurs, des exploiteurs, des harceleurs, des égoïstes, des abrutis et des pervers ; qu’ils opprimaient les femmes depuis des dizaines de milliers d’années et que toutes les mauvaises actions entreprises contre eux ne seraient que revanche légitime. Idéologie  illustrée par de nombreux hashtags:  #metoo, #balancetonporc, #allmenaretrash, etc. Dans ce contexte il était bien évident que toute tentative de drague dans l’espace public (rue, bar, boite de nuit, école, travail) serait désormais assimilée à un comportement anormal et déviant. Il a donc été intimé aux hommes de ne plus tenter d’approcher les femmes nulle part, sauf dans des lieux payants et prévus plus ou moins à cet effet: bars, boites de nuit, et surtout, bien sur, dans le cadre virtuel et sans risque des applications de rencontre.

Alors que le harcèlement de rue est maintenant à son apogée (les véritables sociopathes n’ont eu que faire de cette campagne d’intimidation, puisqu’ils n’étaient de toute façon pas visés), les hommes normaux qui n’avaient pas encore renoncé à toute vie amoureuse ont fait tout ce que les militantes féministes (soutenues par les autres femmes) leur ont dit de faire: ils se sont inscrits sur les sites de rencontre. Ainsi l’hypergamie a-t-elle pu se déchainer. Au lieu de devoir choisir entre les cents ou deux cents mâles de son entourage, la femme moyenne a pu avoir accès à des dizaines de milliers d’hommes dans toute sa région. Alors que la majorité des hommes avaient déjà beaucoup de mal à trouver une femme, cette difficulté s’est transformée en quasi-impossibilité.

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Il ne faut pas chercher plus loin la récente baisse de fréquentation de ces applications, reconnue du bout des lèvres par le Système, qui essaie tant bien que mal d’en camoufler la vraie raison, et d’assurer que « les jeunes » sont partis parce qu’ils préfèrent maintenant faire des rencontres « dans la vraie vie » (comprendre: dépenser de nouveau leur argent dans les boites de nuit et dans les bars.)

En réalité, ce ne sont pas « les jeunes » qui ont fui ces applis. Ce sont les hommes, et ils les ont fuies parce que les femmes ne veulent pas coucher avec eux. Et ils n’ont pas fui pour se remettre à draguer « dans la vraie vie » (ce qu’on leur avait interdit et qu’on leur interdit toujours de faire, ce qui était une des principales raisons pour lesquelles ils s’étaient résignés à le faire sur les applis) ; ils ont tout simplement pris acte de la fin de non-recevoir définitive délivrée par les femmes occidentales et ont cessé avec elles toute tentative d’interaction amoureuse.

D’étranges vidéos circulent, ces derniers temps, principalement sur TikTok,  de femmes se plaignant et ne « comprenant pas pourquoi » les hommes ne les draguent plus. Rappelons-le à toute fin utile, ces femmes n’ont aucune intention de coucher avec les hommes à qui il prendrait l’envie de les aborder de nouveau. Elles ne cherchent que la validation qui leur permettra d’acquérir la « confiance en soi » nécessaire pour être candidate au « chad », c’est-à-dire l’homme ultime, musclé, intelligent, beau et riche, qui n’a plus besoin, lui, de « draguer » ; à peine a-t-il à lever le petit doigt.

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Cet homme, le « chad », qui représente au maximum 5% des hommes, est, en réalité, le seul bénéficiaire de cette révolution numérique des rapports amoureux. L’engagement monogame qu’attendent de lui les femmes n’a jamais été plus éloigné de ses préoccupations. Lui peut se permettre de choisir parmi le stock illimité de femelles qui se tiennent à sa disposition, et de changer de partenaire au gré de ses caprices.

Deux évolutions qui pourraient paraitre contradictoires à première vue (étude de l’INSERM, voir source): de 2006 à 2023, le nombre de rapports sexuels des femmes a baissé, voire s’est effondré de 28%  (contrairement à ce que font croire tous ces youtubeurs se plaignant qu’elles soient devenues d’ignobles dépravées) alors que le nombre de leurs partenaires sexuels, lui, a presque doublé. L’explication est simple: les femmes couchent beaucoup moins, notamment parce qu’elles sont de moins en moins souvent en couple, mais en privilégiant les coups d’un soir avec des « chads » dont elles espèrent qu’un d’entre eux va finir par lui passer la bague au doigt, et qui se contentent en fait de les « faire tourner » entre eux.

Ce triomphe concomitant de l’hyper-hypergamie et du féminisme a, concrètement, donné le résultat suivant : des citadines bardées de diplômes croupissent encore, à quarante ans, célibataires et sans enfants, dans un studio puant la pisse de chats. Quant aux hommes, ils semblent en réalité moins affectés. Ils se sont résignés à l’impossibilité de toute relation sexualo-affective avec une femme occidentale. Une minorité d’entre eux part à l’étranger chercher une épouse. Pour les autres, c’est une vie consacrée au travail, aux loisirs entre hommes, et un recours de plus en plus massif à la prostitution et à la pornographie.

Alors que les femmes postent également des vidéos où elles se plaignent que la vie de célibataire est trop dure à assumer financièrement, les hommes, au contraire, semblent satisfaits du fait que cette même vie de célibataire les rend beaucoup plus autonomes sur le plan économique. L’explication de cette apparente contradiction est simple: les femmes choisissent des métiers très mal payés, rechignent à faire beaucoup d’heures, et ont un mode de vie dispendieux ; les hommes optent pour des métiers plus rentables, et n’hésitent pas à faire des heures supplémentaires pour financer des plaisirs dont ils calculent le coût pour ne pas vivre au-dessus de leurs moyens.

Pour le dire autrement : les femmes sont en train de redécouvrir que le couple était une structure qui permettait à la femme de faire du shopping avec l’argent de l’homme. Et qu’elles ont mis fin elles-mêmes, par bêtise et inconséquence, à leur propre existence de parasite.

André Waroch.

Source (texte à télécharger) :

https://anrs.fr/actualites/actualites/premiers-resultats-...

 

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